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  • Debrief d'une étonnante collaboration ~ Elliott
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    Le dragon n'est plus, miracle est arrivé. Yggdrasil a protégé sa cité. Des mois de siège éreintant cessent, la ville millénaire respire à nouveau. Chaque soir, sous la lueur émeraude et bienveillante du grand arbre, les éossiens fêtent et célèbrent ceux tombés au combat. Après tant d'épreuves, la ville semble reprendre vie...
    Forum Fantasy
    Avatars illustrés
    Pas de minimum de lignes

    2 participants

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    Quelle soirée de dingue, tout de même !

    La première qu’elle passait dans la cité, et… Wooow. La barre d’aventures avait été mise bien haute, et depuis la jeune femme ne pouvait s’empêcher d’y repenser avec un certain émerveillement. Elle se souvient évidemment de la peur, la panique à l’idée que son frère soit blessé parmi la foule, bien sûr. Elle sait pertinemment aussi que la population en a été ébranlée, que des vies ont été chahutées… pas ou peu de morts, parait-il, des blessés bien moins nombreux que ce qui aurait pu advenir, mais des cicatrices bien plus profondes que celles qui pourraient marquer les peaux. Et des doutes, de la crainte, c’est aussi une part de ce qu’elle perçoit quand elle arrive à amener les gens à parler de ce soir là…

    Mais elle ne peut occulter l’adrénaline qui a pulsé dans ses veines, également. Elle, la petite dragonne qui a eu son moment de gloire, et dont elle ne peut se vanter. Frustrant, et un peu jouissif pourtant quand certains lui livrent leur vision de la soirée innocemment. Parfois l’envie la prend, mais elle se refrène tout aussi vite. Elle a peur des conséquences, il faut dire. Peut-être à cause de la réaction de la petite furie, à la disparition d’Erys. D’autres avaient peut-être cette même rancœur. Quoiqu’il en soit, elle avait eu besoin de comprendre, de se nourrir de tous les avis qu’elle pouvait glaner à ce propos.

    Et il y en avait un plus particulièrement qu’il lui fallait.

    Celui par lequel tout avait débuté, pour elle du moins. Si durant son ascension dans l’arbre, leurs intérêts ne s’étaient pas croisés, elle est persuadée qu’elle n’aurait rien tenté de si fou. Parfois, elle se demandait encore pourquoi elle avait choisi si facilement de lui faire confiance. Etait-ce juste sa propre panique en contraste au sentiment de maîtrise qu’il dégageait ? Elle avait conscience qu’il l’avait probablement utilisé uniquement parce qu’elle était là… Et cette pensée aussi la travaillait. Hummm. Oui, elle avait bien des raisons de remettre la main sur celui qui avait su avoir les bonnes intuitions à chaud.

    Et y’avait un autre truc ! Comment diable avait-il pu s’en sortir si bien après une telle chute ?! Moitié reconnaissante, donc, et moitié culpabilisant, très rapidement elle s’était mise en tête d’aller le voir. Elle n’avait aucune idée de comment vraiment l’aborder, mais elle se disait que ça lui permettrait de voir si le feeling de ce soir là avait été faussé par les évènements. Bref, trouver la tanière du loup la boutique de l’apothicaire avait été… bien trop facile, à vrai dire ! Elle avait été étonnée d’assez vite avoir un nom, un métier, une adresse. Et le temps entre les deux rencontres ne tenaient finalement qu’au fait de ses tergiversations intérieures.

    Elle passe le pas de porte, il est là. Un client est déjà en train d’accaparer son attention, donc elle patiente. Elle n’est pas à ça près, puisqu’elle a justement attendu qu’il soit occupé pour entrer. Elle avait envie d’observer avant qu’il ne la scrute plus attentivement en retour. C’est donc innocemment qu’elle salua les deux hommes et se posta dans un coin sagement, ses pupilles bleues découvrant toutes les fioles et autres plantes peuplant l’endroit, dans un bric à brac qui ne semblait pas avoir beaucoup de sens, non ? Puis son regard revenait toujours rapidement sur Elliott. C’était bien lui, les gens ne s'étaient pas trompés. C’était un peu étrange de le voir ainsi, dans un cadre bien plus normé et… sérieux. Elle a presque l’impression que c’est un autre homme qui se tient là, pourtant c'est bien lui. L'odeur et la voix ne peuvent pas la tromper non plus.


    zoups... j'ai recommencé (a)

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    Pour une fois, ce n'était pas pour des potions un peu farfelues qu'on le sollicitait, dernièrement. De manière étrangement sérieuse, l'apothicaire avait, pour une fois, usé de ses connaissances à bon escient dans un but louable en prodiguant aux blessés de la cérémonie funeste de quoi apaiser leurs blessures et leur douleur. On était venu aussi parfois le voir pour se confier, comme si un pharmacien pouvait aussi faire psy. Mais Elliott a au moins l'écoute facile et fait de son mieux pour donner quelques conseils, entre deux médicaments. On peut dire au moins que le travail est florissant, pour lui, ça c'est sûr. Aujourd'hui encore, il s'entretient avec un soldat souffrant de ses plaies. La magie blanche fait certes des miracles, mais certains gardent encore de lourdes séquelles même après guérison et les soigneurs ne peuvent pas s'occuper non plus de tout le monde en même temps. Alors que le militaire attend que l'albinos cherche dans sa réserve le remède correspondant à l'ordonnance donnée, il s'immobilise tout à coup en sentant une odeur nouvelle dans son périmètre dès qu'il entend la porte d'entrée s'ouvrir à nouveau.
    J'ai déjà senti ça...
    Ses sens en alerte, il demeure toutefois stoïque lorsqu'il revient avec une potion qu'il tend à son client, ignorant sciemment de laisser son regard se porter sur la jeune personne qui vient d'entrer.

    « Trois cuillères à café par jour, après chaque repas. N'en abusez pas ou ça pourrait être très dangereux pour votre santé. Si ça n'apaise pas assez votre mal, revenez juste me voir avec le flacon, je vous donnerai quelque chose de plus fort. »

    Sans plus de discours, le chevalier acquiesce avant de prendre le médicament puis après quelques courts échanges sur des informations supplémentaires, celui en armure prend congé. Lorsqu'il s'en va tout à fait, le regard bleu du Donovan passe enfin sur la nouvelle venue avant de lui faire son plus beau sourire comme si de rien n'était.

    « Bonjour bonjour et bienvenue dans ma boutique ! Elliott Donovan pour vous servir, de quoi avez-vous besoin ? »

    Cette odeur, si je ne me trompe pas...
    Il n'en est pas encore totalement certain, mais il jurerait l'avoir perçu lors de la fameuse nuit qui a dérapé aux racines de l'arbre. Et elle n'a appartenu à aucune des personnes qu'il connaissait déjà et qu'il avait côtoyé ce soir-là...


    @Lumen Dellombrey

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    Dire qu’elle est surprise est un euphémisme. Si elle n’avait pas son odorat et la mémoire des visages pour appui, elle aurait pu douter tellement il paraît différent à présent. Est-ce le contexte uniquement ? L’atmosphère de la boutique ? Le sérieux qu’il dégage ? Autre chose ? Elle a beau chercher à croiser son regard, il reste concentré sur son client de manière presque anti-naturelle. Ce que la jeune femme trouve bien étrange, rajoutant une pointe de frustration à son ressenti global.

    Avec une moue perplexe, elle continue ses œillades entre le lieu et l’apothicaire, restant attentive quelques secondes avant que son esprit s’évade. Jusqu’à ce que le départ du chevalier la fasse sursauter. Hum, elle était partie peut-être un peu loin, l’espace d’un court instant. Enfin elle croisait son regard, et un sourire naît également sur les lèvres de la plus jeune. Loin de se douter qu’il a déjà la vague sensation de la connaître, et sûre qu’il était quasi impossible d’associer ses deux formes sans quelques indices, la dragonne s’approche innocemment du comptoir.

    « Bonjour ! » Oh, elle a réfléchit longuement à tout ce qu’elle pourrait dire ou faire. Y aller franco, mais cette version lui paraissait être la moins drôle. Tourner autour du pot, un peu longuet. Le faire parler lui semblait un peu plus hasardeux… L’amener à envisager qui elle était par des moyens détournés, plus rusé. Elle s’était trouvé quelques excuses bidons pour ne pas être à court de subterfuges pour squatter autant qu’elle le pourrait. Elle n’avait toutefois pas envisagé une chose, c’est de perdre quelque peu ses moyens face à lui. Pourquoi diable ? Cela ne lui arrivait pas souvent.

    Elle avait pourtant soudain la gorge sèche alors qu’il la scrutait un peu trop intensément. S’en rendait-il compte ? Ou était-ce l’imagination débordante de la brunette ? Elle a soudain chaud. C’est stupide. Pffff voilà qu’elle devait même avoir les joues légèrement rosés, non ?Bref, parler ! Parler c’est bien. « Ah pardon, je... Je suis arrivée il y a peu, et j’ai besoin de... » son regard se pose ailleurs que sur Elliott, fuyant. « ...retrouver un soin contre les... » rassembler ses pensées, rassembler… ah oui ça y est, elle se souvenait. « ...les Contusions. Je suis un peu casse-cou, au grand dam de mes proches. » Elle ricane nerveusement. « Il m’arrive pas mal de… chuter. Voilà. » Humm, pouvait faire mieux, c’était pathétique, oui totalement ! Il fallait qu’elle se reprenne.

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    L’engouement dont fait preuve la nouvelle venue contraste avec l’hésitation qui survient par la suite quand elle tente d’expliquer les raisons de sa venue. Il jurerait pourtant, pour une raison qu’il ignore encore, qu’elle ne lui dit pas totalement la vérité.

    « Des contusions, hein ?.. »

    Elliott ne perd pas de son sourire bienveillant toutefois. Il y a quand même un fond de vérité mais il sent dans l’air qu’elle ne dit pas encore tout. Ou alors il délire complètement, mais en général, quand on vient chez lui, on sait très bien ce qu’on est venu chercher. Ça n’empêche pas l’apothicaire de rester professionnel et de regarder dans ses tiroirs ce qu’il aurait contre les hématomes.

    « Sur quelle partie du corps est-ce qu’elles apparaissent ? Ce sont des grosses coutusions ? »

    Quand il y a des hématomes, les patients vont plutôt voir directement des soigneurs mais l’albinos est aussi habilité à ce genre de problèmes.

    « Ce sont souvent des traces bénignes dans tous les cas, ne vous en faites pas. Je peux vous donner une pommade, si elles vous font mal. »

    Il sort une boîte dans laquelle sont rangées des potions aux couleurs diverses et une deuxième remplie de pots de tailles différentes.

    « Mais le remède le plus efficace est avant tout de mettre des protections. »

    Son expression se fait un peu plus malicieuse ; il n’est pas là pour faire des petites remontrances, mais il ne peut s’empêcher de plaisanter en faisant la leçon. De son point de vue, la personne en face de lui a tout l’air de quelqu’un qui ne fait pas souvent attention à elle.

    @Lumen Dellombrey

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    « O...oui, c’est ça… »

    Ok, ça se voit probablement comme le nez au milieu de la figure qu’elle est nerveuse, non ? Pas étonnant qu’elle perçoive une pointe de perplexité quand il reprend son terme. Elle soupire pourtant de soulagement quand Elliott semble décider de la croire et de chercher dans ses tiroirs. Petit interlude qui lui permet de ne plus faire l’objet de cet examen visuel qui l'avait embarassé un instant sans comprendre pourquoi, et de reprendre un peu contenance. Pfiou. Respirer, c’est quand même pas mal, non ?

    Elle n’efface bien évidemment pas sa gêne instantanément. Toutefois, maintenant qu’elle est lancée, elle n’a plus rien à perdre. Et le fait d’observer, curieuse, les tiroirs qu’il ouvre, appuyée contre le comptoir, lui donne un peu plus d’aplomb au fil des minutes. Nouvelle question, et ses yeux remontent à l’apothicaire. « Eh bien.. ça dépend de l’atterrissage ?! » Son sourire malicieux commence à s’esquisser sur ses lèvres, consciente bien entendue de la formulation qu’elle choisit.

    Après cette réponse qui n’en est pas une, il tente de la rassurer. C’est du moins la sensation qu’elle en a. Autant être honnête, vu qu’elle utilise régulièrement ce genre de remède. « Oh ce n’est pas le cas ! » La réponse est spontanée et franche, avec la volonté de le détromper immédiatement et sans équivoque. « Je ne m’affole pas au moindre bleu non plus. C’est surtout pour les premiers jours à vrai dire. Le temps de voir si ça demande plus ou non. Et pour apaiser en effet les plus douloureux. » On sent l’habitude ? Il est vrai que depuis sa première transformation, elle en avait eu quelques uns, le temps de tout bien maîtriser. Ou du moins de maîtriser assez la plupart du temps. Et très étrangement, elle avait remarqué que sa forme humaine marquait parfois, alors même qu’elle était tombé sous sa forme draconique. « Du coup, de la pommade ou un baume, ce serait très bien oui ! »

    Pfiou. C’est bon, le moment de flottement de ses débuts lui paraissait à présent maîtrisé. La jeune femme s’était accoudé au comptoir, le menton dans sa main, regardant avec une avidité peu discrète les différentes boites et pots qu’il sort. Quand il s’approche, elle se redresse quelque peu, sortant ses coudes prestement. Son sourire s’accentue légèrement à la question. Le ton qu’il emploie l’aide d’ailleurs à en plaisanter. « Des protections ? Pourquoi n’y ai-je pas pensé ! » Elle se taperait le front que le tableau serait complet, mais elle n’en fait rien. Le sarcasme est de toute façon probablement assez perceptible. « Vous dites ça à tous vos clients maladroits ? Ce qui n’est pas mon cas, évidemment ! » Précision bien dérisoire mais à laquelle elle tient.

    Et alors qu’elle l’observe choisir ce qui serait probablement le mieux avec les éléments qu’elle a bien voulu lui donner, elle trouve le moment opportun pour commencer son innocent (ou pas) interrogatoire. Mais avant, une petite introduction s’imposait à son sens. « Vous m’avez été recommandé par plusieurs personnes… Dont certaines n’ont pas tarit d’éloges sur votre exp… vos exploits. Oui, vos exploits. Rehm. » Le lapsus était-il volontaire ? Évidemment, voyons.

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    De l'atterrissage ?.. Est-ce qu'elle tombe de si haut ?
    Elliott a du mal à comprendre où elle veut venir, la jeune femme ayant fait preuve d'un peu trop de subtilité pour lui. C'est qu'il est intelligent, mais que les implicites lui passent au-dessus quand même parfois. En outre, la nervosité dont elle a pu faire preuve disparaît peu à peu au profit d'une certaine spontanéité. De ce qu'elle lui dit, en tout cas, il semblerait qu'elle soit habituée aux chutes de manière générale. Sentant le regard de l'autre sur lui pendant qu'il cherche dans ses tiroirs, il finit par sortir un petit pot de crème pour apaiser au moins les douleurs. A coup sûr, de toute façon, la cliente n'est pas à ses derniers hématomes. Sa façon de détourner ses mots le fait au moins un peu glousser. Il sait que c'est inutile avec ce genre d'énergumène de parler de prévention, mais c'est aussi dans son métier de parler de ça (sinon ils peuvent porter plainte dans le cas contraire et ça peut être embêtant...)
    Pauvre de Lumen, cependant, car elle n'est pas tombé sur celui qui comprend mieux les lapsus. Il sourit donc devant ses "exploits", lui qui a autant de personnes qui viennent le remercier que de plaignants qui ont compris qu'il les avait un peu entourloupés. En même temps, ils le méritaient, rétorque-t-il souvent pour se justifier.

    « Ah oui ? Vous m'en voyez ravi, alors. »

    Crédule, l'apothicaire pose devant la jeune femme ledit médicament sous forme de crème dans un petit pot de terre cuite.

    « Pour ce que vous avez, cette pommade suffira. Vous avez l'air d'être habituée aux chutes, de toute façon. »

    Pour une raison qui l'intrigue, derrière. Ou alors c'est simplement qu'elle est très casse-cou et très maladroite comme elle le prétend ?.. En tout cas, il n'a pas de mal non plus à y croire. Si sa peau est sensible aux bleus, un rien peut en provoquer un.

    « Vous faites un métier dangereux ? »

    Il peut toujours faire un mot pour qu'elle soit moins dans des zones dangereuses, si c'est nécessaire.


    @Lumen Dellombrey

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    Toujours ce regard curieux observant les gestes et les mimiques de l’apothicaire. Toujours ce sourire amusé sur son visage. Ouais, c’est bon, la gêne des débuts est apaisée, et elle se sent au fil des minutes et de la conversation à nouveau en confiance. Et son plan se déroule tranquillement, même s’il n’y réagit pas vraiment. Ou du moins, pas à la hauteur qu’elle l’espérait… ou il le cache bien. Mais bon, qu’à cela ne tienne, le jeu n’en est que plus drôle pour la jeune dragonne sous couverture.

    « Ahaha, on peut dire ça comme ça, oui. »

    Bon, c’est pas comme si elle l’avait affirmé depuis sa première prise de parole, mais c’est bien résumé. Elle prend le pot et ne peut s’empêcher de sentir l’odeur de la crème qu’il contient. Bon, heureusement elle lui convient, et elle le repose en reportant ses prunelles bleues sur son vis-à-vis, étonnée de la question. Elle met même une seconde à faire le lien entre la question et ce qu’ils disaient l’instant d’avant… ah ! Les chutes !

    « Oh, non pas du tout ! » Elle rigole un peu. « C’est plutôt un passe-temps… hummm… non, même une nécessité. Un besoin d’altitude qui se finit pas toujours de la meilleure façon. »

    Que de mystères, se dira-t-il peut-être. Mais il n’est pas temps, encore, pour la dragonne de se dévoiler si facilement ! Non, d’abord avoir les informations qu’elle veut, de manière la moins influencée qui soit. Elle enchaîne donc le plus innocemment qu’elle le peut, avant qu’il n’essaie de lui vendre le pot et de la faire partir. Même si elle doute que ce soit son intention immédiate.

    « A vrai diiiiire… je suis aussi venue là par curiosité. Il faut dire que vous n’êtes pas passé inaperçu le soir de la cérémonie funèbre. Suis-je la première ? »

    Elle se le demandait sincèrement. Pour elle, ça avait été tellement dingue… Avait-il eu des visites de gens qui l’avaient reconnus ce soir-là ?

    « Je vais peut-être vous paraître un peu trop indiscrète mais… vous connaissiez ce dragon ? »

    Là encore, elle tente plus frontal. Quelle était la probabilité qu’il trouve que le dragon c’était elle, de toute façon ? Quasi nulle, selon elle. Et cette question était dans l’esprit de nombreux citadins, elle avait pu le constater elle-même ces derniers jours. Beaucoup s'interrogeait sur le reptile ailé.

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    La cliente demeure élusive volontairement, évitant les détails trop précis. Elliott arrive progressivement toutefois à comprendre certaines choses, ou en tout cas à émettre des premières hypothèses.
    Une nécessité... Serait-ce une animorphe ou une magimorphe ?
    Pas une vampire, en tout cas, puisqu'elle ne serait pas là en pleine journée, sinon. Mais les "besoins d'altitude", ça concerne surtout, à son sens, les personnes pouvant se transformer en créature ailée. La "curiosité" dont elle fait preuve le surprend également. Il ne s'attendait pas à ce qu'elle se mette à évoquer tout à coup la cérémonie.
    "Pas passé inaperçu" ?..
    Il lui avait semblé, au contraire, qu'il s'était fait bien trop discret par rapport au blasphème qu'il a engendré, déjà en grimpant sur l'arbre sacré mais en plus en essayant de s'en prendre à la figure fictive d'une idole pour une partie de la population. De plus en plus, il commence à trouver que la brunette est étrange et qu'elle a l'air de lui cacher quelque chose.
    C'est lorsque cette fois elle évoque le dragon que le souvenir lui revient enfin.
    Cette odeur ! Le dragon ! Serait-ce possible que... ?
    Le Donovan scrute la cliente sans rien dire. Il en était persuadé, d'avoir déjà senti cette odeur quelque part, mais il ne savait plus où exactement. Cela coïncide toutefois avec la perception qu'il avait de sa mémoire et le fait qu'elle lui pose la question ne lui paraît plus aussi anodin même s'il n'ose pas encore faire des affirmations assurées. Peu de personne s'intéresseraient à ce dragon, d'ailleurs, alors ses soupçons se précisent.

    « Effectivement, c'est beaucoup de curiosité. »

    Pour autant, il rentre dans le jeu. Décide d'attendre un peu avant de vraiment lui en parler plus directement.
    Son regard brille d'une lueur nouvelle.

    « Je ne le connaissais pas, mais il m'a bien aidé, en tout cas. »

    Lui aussi, se montre curieux de savoir ce qu'elle veut qu'il dise. Pourquoi lui parler de tout ça ? Que désire-t-elle savoir ?

    « Vous n'avez pas eu peur ? Après tout, c'était un dragon, et les Pourritures aussi, en avaient un. »

    Elliott aimerait bien la démasquer, si son hypothèse est réellement la bonne. Peut-être d'ailleurs que c'est ce qu'elle cherche à faire, mais il a besoin d'en savoir un peu plus afin de la cerner.


    @Lumen Dellombrey

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    Si elle est douée pour décrypter les non-dits de ses proches, et celui de Morgana étrangement aussi, du moins quand celle-ci est énervée, il n’en est pas de même de son vis-à-vis du jour. Oh, elle pense deviner que ses petites pierres semées ci et là commencent à intriguer l’apothicaire, au-delà de quoi elle est bien incapable de savoir exactement le fond de sa pensée. En tout cas, ce qui lui paraît à peu près sûr, c’est qu’il semble chercher, peut-être simplement où elle veut en venir... Et ça la ravie.

    « Ahah, on me dit souvent que c’est mon plus gros défaut… »

    Et elle ne comptait plus les galères dans lesquelles elle s’était mise par curiosité. Elle hausse les épaules, nonchalamment. Ce n’est pas pour autant qu’elle la taira de si tôt, cette amusante compagne. Mais le regard qui la scrute maintenant à légèrement changé, elle en mettrait sa main au feu. Elle ne sait pas dans quelle proportion, mais elle a la sensation que le jeu commence vraiment maintenant.

    « Ah oui ? Et il a accepté facilement de vous aider ? C’était dangereux, non ? »

    Ces réponses là, bien sûr, elle les connaît mais cherche à savoir comment lui l’a perçu. Peut-être va-t-elle trop loin dans ses investigations, et peut-être qu’il la démasquera avant qu’elle n’ai eu tout ce qu’elle voulait. Mais c’était aussi ça qui était marrant, voir jusqu’où elle pourrait aller ainsi, avec ses questions. Et jusqu'où il accepterait d'aller, quand bien même il comprendrait à qui il avait affaire.

    Elle se montre un instant surprise quand il lui retourne une question. Le moment est délicat, mais la parade est toute trouvée, évidemment.

    « Les Pourritures et le dragon ? Humm, on m’en a parlé, oui, mais comme je vous l’ai dit, je suis arrivée à Yggdrasil il y a peu, la veille de la cérémonie en fait. Je ne l’ai pas vu, et je n’ai donc pas pu en avoir peur pour cette simple raison. » Certes, et le fait que c’était elle, accessoirement. « Non, j’ai bien plus paniqué en voyant la foule si agressive… » Et ça aussi c’était vrai. Elle manque d’ajouter "vu d’en haut", mais ce serait trop facile ! « Mais quelqu’un m’a aidé à canaliser ma peur, donc ça a été. J’étais occupée. Il faudrait que je trouve comment le remercier. »

    Le sujet devenait de plus en plus précis, et son minois probablement de plus en plus mutin à mesure qu’elle parlait. Etait-ce normal de ressentir une forme de jubilation à penser être la seule à savoir la vérité d’une situation. Elle ne se pose pas vraiment la question. La vie reste un jeu encore pour la jeune adulte.

    « D’ailleurs, pour en revenir aux chutes… ça va vous paraître sûrement totalement déplacé mais ça me turlupine depuis… Comment diable avez-vous si bien amortie la vôtre, ce soir là ? Je veux dire, c’était haut, beaucoup trop… J’ai bien cru que vous vous étiez rompu le cou. »

    Elle glisse furtivement ses mains dans son dos, pour ne pas que sa nervosité naissante soit trop visible. Elle garde son sourire, s’efforce de rester joviale, pourtant elle ne peut nier que la seule évocation de cet instant lui remonte quelque peu l’angoisse qu’elle a ressenti à ce moment là. C’est probablement ce qu’elle a le plus besoin de savoir. Son coeur accélère d’ailleurs, dans cette attente fébrile qui la prend. Et malgré ça, elle garde le regard obstinément sur lui, pour comprendre ce qu'elle n'arrive pas totalement à s'expliquer même si elle s'est déjà dit qu'il devait avoir une race qui l'y a aidé.

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    La curiosité. Un vilain défaut, en effet. Elliott sait de quoi il parle : c'est un expert. C'est grâce à elle qu'il a pu aller aussi loin dans son parcours et ses recherches, et avec elle aussi qu'il continue de découvrir de nouvelles expériences un peu plus à chaque fois. Il sait jusqu'où la curiosité peut aussi mener alors il s'en méfie aussi chez autrui. Pas qu'il ait grand chose à craindre de la cliente du jour, cependant ; du moins, il ne sent rien de bien dangereux. Sa façon qu'elle a d'insister a néanmoins quelque chose d'étrange, sans qu'il ne comprenne pour l'instant pourquoi elle tient tant que ça à avoir des détails sur ce qui s'est passé de son côté. Elle lui raconte sa propre position par rapport à la soirée et s'il a la sensation qu'il ne ment pas, elle évite volontairement de lui donner des détails plus précis et il le devine. Derrière son sourire aussi, elle cache quelque chose. Son intérêt tout particulier pour sa chute est, en outre, peu anodin.
    C'est bizarre qu'elle s'attarde sur ce genre choses. Il y avait la foule en panique autour. Elle avait d'autres choses à se préoccuper. Ou bien...
    Elle était suffisamment proche. Mais dans le périmètre, à ce moment-là, il sait très bien qui il y avait avec lui.
    Je crois que mon hypothèse se confirme bien, alors.
    Ou du moins, il en est de plus en plus persuadé. Lui aussi se met à sourire de manière énigmatique. Il va tenter de mettre en lumière ses soupçons concernant la brune.

    « Disons que je suis très résistant. »

    Parler de son espèce n'est pas une gêne en soi ; mais bien qu'il ne l'admette pas, il demeure encore un peu pudique face à ça. Le Donovan veut également attiser un peu plus la curiosité de son interlocutrice. Celle-ci doit tout de même savoir, pour lui avoir posé cette question, qu'un humain normal n'aurait pas pu survivre à une telle hauteur.

    « Mon histoire semble beaucoup vous intéresser. Il y a pourtant des tas de choses qui se sont passés ce soir-là. »

    Des choses bien plus intéressantes par rapport à la dangerosité des événements, par exemple. Il n'était qu'un petit grain sur le banc de sable que constituait la foule à ce moment-là. L'albinos ne considère pas néanmoins que répondre aux questions de la cadette pourrait être inintéressant.

    « Mais si vous voulez tout savoir, le dragon s'est montré très coopératif. Il m'a beaucoup aidé. »

    Elliott sait bien le reconnaître ; il accorde beaucoup de crédits au reptile qui l'a accompagné ce soir-là et il n'hésitera pas à dire que c'est grâce au dragon noir qu'ils ont pu s'en sortir.
    Mais passons à elle...
    Distraitement, alors qu'il range ses boîtes, son attention se reporte sur elle.

    « Dites-moi, vous volez souvent à haute altitude ? On ne peut arriver à cet exploit que grâce à des ailes... Elles sont plutôt grandes, les vôtres ? »

    Il veut savoir si elle continuera de lui répondre honnêtement.


    @Lumen Dellombrey

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    La tendance s’inverse, elle sentirait presque le vent tourner. Le jeu n’en devient que plus amusant pour elle. Cependant, il a une attitude qui ne lui est pas assez familière pour qu’elle puisse être aussi précise dans ses pirouettes verbales qu’elle peut l’être avec d’autres. Il faut croire que son entourage ne comporte pas de personnalité telle qu’Elliott. Ce qui n’est pas un mal, quelque part. Sa curiosité n’en est que plus exacerbée.

    D’ailleurs, le sourire qu’il commence à arborer lui met la puce à l’oreille. Il semble soudain moins en retrait, moins observateur. La sensation est diffuse, elle ne saurait dire avec exactitude ce lui lui donne cette impression. En tout cas, il ne répond pas franchement et en détail. Ok, c’était de bonne guerre, se dit-elle. Le jeu devenait de plus en plus intéressant, et casse-gueule aussi, sans mauvais jeu de mots bien sûr…

    « Résistant ?! Ahah, c’est le moins qu’on puisse dire ! Quelle idée de chevaucher un dragon sans protections… »

    Oui, ça c’était totalement gratuit et taquin. Elle préféra s’en amuser, refoulant le souvenir de la peur qui l’avait saisi au moment où elle avait réalisé qu’il allait lamentablement s’écraser au sol. Ainsi que celui de l'envie qu’elle avait eu de lui hurler dessus l’instant d’après, soulagée de le savoir vivant… Bien sûr qu'elle a envie d’en savoir plus. Tout chez cet homme l'intrigue, et ce depuis leur première rencontre, avant même qu'elle ne puisse le voir. Toutefois le forcer à lui révéler ce qu'il n'avait visiblement pas l'intention de lui dire, ce n’était pas sa méthode. Raison pour laquelle elle laissa filer pour le moment. Elle était entêtée, mais guère frontale.

    Puis de toute manière, à vouloir trop savoir d’un coup, elle en paraissait forcement suspecte. Il était normal alors qu’il en fasse la remarque, non ? Etait-ce de la gêne d’être ainsi le centre d’interet d’une inconnue un peu trop curieuse ? Ou autre chose ? Une manière de voir jusqu’où pouvait la pousser sa curiosité ? Elle n'avait pas grand chose à cacher, et ce qu'elle tentait de cacher était temporaire, elle avait la ferme intention de le reveler à un moment ou à un autre.

    « C’est vrai. » Elle hausse les épaules, ses mains toujours dans son dos. Elle n'est pas là pour se jouer de lui, aussi reste-t-elle honnête. « J’aime aller à la source pour avoir mes infos. Il se trouve que pour votre histoire, vous êtes encore le mieux placé, non ? Tout le reste, d’autres ont pu me le raconter, bien que j’aime avoir plusieurs points de vue sur toute situation. La vie est rarement perçue de la même manière par tout le monde… »

    Pourquoi était-elle si bavade ?
    Enfin, elle l'est toujours, mais à cet instant, elle sent l'envie irrépressible de lui faire comprendre comment elle fonctionne.
    Stupide.  

    Sa formulation la fit sourire. Bien entendu qu’elle voulait tout savoir, et bien entendu qu’il n’en disait finalement que bien peu. Tous deux tournaient autour du pot, d'un mystère qui n'en probablement était presque plus un. Encore que, peut-être que l’apothicaire était encore loin de se douter à qui il parlait ? Une réponse amenant une autre question, elle ne se priva pas de rebondir malgré la perche que ça pouvait représenter s’il raccrochait tous les wagons.

    « Et vous saviez ce que vous faisiez, ou c’était de la totale impro ? »

    Toutes ces questions qu’elle a pu se poser, sans pouvoir les poser le jour-même ou qui lui trottent en tête depuis, ressortaient les unes après les autres, maintenant qu’elle avait ouvert la vanne. Et le fait qu'il soit assez réceptif pour lui accorder du temps, quand bien même il ne répondait pas dans le détail n'aidait pas à reprendre la retenue pudique de son arrivée dans la boutique.

    Ce fut le tour de son interlocuteur de tenter sa chance, et alors qu’elle l’observe ranger ses boîtes, elle tressaille à la question. Son coeur accélère un peu, l'adrénaline commence imperceptiblement à pulser. Essayait-il de la piéger ? Ahaha, c’était plutôt bien joué.

    « Déduction intéressante. » Elle rigole doucement, plus amusée que nerveuse. « On parle de quel exploit, savoir chuter aussi gracieusement que vous ? »

    Elle a ce regard bleu pétillant, et son sourire ne présente aucune méchanceté dans ce trait d’humour. Elle vient à nouveau s'appuyer sur le comptoir puisqu'il s'en est éloigné un peu, pose les coudes dessus, et ses joues dans ses mains. La dragonne prend aussi conscience qu'il prêche le faux pour savoir le vrai, probablement. A-t-il deviné ? Elle n'en est pas totalement sûre, mais tout de même. Ce n'est pas si innocent que ça de lui demander si elle sait voler d'une manière si détournée... Puis comme ça, sor(tant un peu de nulle part.

    « Si je réponds, vous me donnerez votre secret également ? » Elle n’attend pourtant pas de réponse, et montre l’exemple pour toute bonne foi. « Hummm… Ok, je commence. Disons qu’elles le sont assez pour supporter plus que mon poids. J’atteins trois mètres d’envergure. Et pas aussi haut que je le voudrais encore, malheureusement. Ma grand-mère montait bien plus haut. Et plus longtemps surtout. Mais j'y travaille... et je chute, parfois. »

    Et comme pour appuyer ses dires, elle montre du menton le pot de crème qu'il vient de lui préparer, et qui repose toujours sur le comptoir. Encore cette envie de lui faire savoir des détails dont il se contrefout à coup sûr. Mais bon, hein, elle avait pas pu parler du tout la première fois, il fallait bien qu'elle se rattrape !

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    En dehors du fait qu'il n'avait pas craint pour sa vie ce jour-là par trop grande confiance en lui (ou inconscience), il n'avait pas senti d'hostilité particulière venant du dragon, alors qu'il se fit beaucoup aussi à son instinct de loup-garou.
    Sans protection... Mais c'est assez hypocrite venant de sa part.
    Reste qu'il trouve encore son obsession bien suspecte, et ses questions un peu trop précises.
    Une personne lambda ne resterait pas fixée sur ce détail de la soirée. Ou alors elle est particulièrement fan de moi, mais j'ai un gros doute à ce sujet.
    Il croit toutefois avoir vu clair dans son jeu, avec tous les indices qu'elle lui donne depuis tout à l'heure. Lui ? Il n'a pas vraiment de secret qui vaille le coup d'être partagé, selon son point de vue, même si son interlocutrice est curieuse. Avec les éléments supplémentaires qu'elle lui révèle, ses suspicions se lèvent enfin. Il en est sûr, à présent.
    C'était donc elle...
    Son regard bleu l'observe à nouveau cette fois plus attentivement. Les trois mètres d'envergure ont disparu mais il semble retrouver dans les yeux de la brunette une lueur semblable à celle de la dragonne. L'odeur qu'il a senti sur elle trouve ainsi également son explication et ça lui paraît à présent tellement évident qu'il se sent bête de ne pas avoir fait le lien plus tôt bien qu'elle ait gardé aussi volontairement le mystère. Le sourire de l'apothicaire redevient taquin.

    « Vous n'avez pas trop chuté, ce soir-là, n'est-ce pas ? Vous sembliez, au contraire, faire assez attention. »

    Tant et si bien qu'elle faisait également même un peu attention à lui.
    Cela me fait bizarre de la voir sous cette forme, mais quelque part... Je crois que c'est dans ce style-là que je l'aurais imaginé.
    Il consent à répondre à ses questions précédentes, non sans se sentir davantage à l'aise que précédemment.

    « Ce n'était pas vraiment de l'improvisation. Je préfère parler "d'instinct". »

    C'est souvent ainsi qu'il marche, après tout. A "l'instinct", ou à "l'intuition" même s'il y accorde une confiance un peu trop grande et que ça lui a déjà porté préjudice par le passé. Le blanc se rapproche cette fois de sa cliente en se penchant vers elle. Il veut qu'elle comprenne qu'il a vu clair dans son jeu.

    « Heureusement, j'avais une petite assistante à écailles pour m'aider à ce moment-là, sinon, je n'aurai pas réussi mon coup. »

    Il était sûr que la dragonne comprenait en plus tout ce qu'il lui disait, alors tout concorde finalement. Mais ça l'arrange : voilà qu'il a une occasion de discuter avec elle de ce qui s'est passé réellement et de son ressenti par rapport à tout ça. Enfin, seulement si elle consent à dire la vérité.


    @Lumen Dellombrey

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    Il aurait probablement tout le loisir de jauger à quel point elle peut devenir une fan obsessionnelle, en dehors de toute situation exceptionnelle comme celle qui les réunis aujourd’hui. Loin de se douter de l’analyse en cours chez l’apothicaire, elle continue son manège sans redouter d’être démasquée. Elle sursaute au regard qu’il pose à nouveau sur elle après qu’elle lui ai exposé ses indications de vol. Elle se redresse un peu, l’une de ses mains vient se poser sur le comptoir alors que l’autre, soutenant toujours sa caboche mutine, reste en place. La tête se penche, le sourire se fige un peu. Instant de vérité ?

    Ahaha. Il se rapproche considérablement de la vérité qui effleure à présent dans leur conversation, elle en a la certitude. Si ce n’est pas déjà fait, ça ne saurait tarder. « En effet. » Elle acquiesce sobrement, pour une fois. Est-ce parce que son coeur pulse tellement fort qu’elle peine à se concentrer sur une réponse plus élaborée et astucieuse pour le dérouter encore un peu ? Sa crainte de l’aiguiller trop franchement si elle en dit trop ? Ou simplement son envie de savourer l’instant, essayant de deviner le moment exact où il prendra conscience de sa vraie nature ?

    Sans savoir que cet instant est déjà passé, d’ailleurs, sans savoir qu’il ne cherche à présent que confirmation de sa part. Sans prendre conscience que cette affirmation qu’il fait indique qu’il sait exactement ce qu’elle a fait, ce soir-là. Elle hausse les sourcils quand il parle d’instinct. Cette phrase, elle aurait pu la dire aussi, tiens. Marrant. « Suivre son instinct, n’est-ce pas de l’improvisation constante ? Mais je crois que je comprends mieux, oui… » Voilà ce qu’avait donné l’association de deux instinctifs, donc. Peut-être aussi était-ce pour cela qu’ils avaient eu, dans la globalité, pas mal de chance ? Elle est bien trop jeune encore pour prendre la pleine mesure des faits, finalement.

    Il s’approche soudainement, dans une attitude qui paraît immédiatement conquérante aux yeux de la demoiselle. Pourquoi cette sensation ? L’espace d’un instant, elle s’imagine même être une proie. Elle ne contrôle pas le petit mouvement de recul dont s’anime sa tête, restant pourtant toujours appuyée dans sa main, coude sur le comptoir. Un hoquet de surprise lui échappe même alors qu’elle ne le lâche pas des yeux et le trouve bien près tout à coup. Son coeur tressaute, mais elle ne détourne pas son attention.

    Elle était démasquée.
    C’était à présent totalement sûr.

    Les mots de l'homme face à elle peinent à se frayer un chemin, et durant ce court laps de temps, elle le regarde un peu interdite. Puis elle réalise, et sa moue change en quelque chose de plus enfantin, légèrement boudeur. « Petite, petite… » Elle marmonne, pour la forme, ses joues prenant une teinte légèrement rosée. Bon, ok, elle était plus petite que lui sous cette forme humanoïde, maiiiis la dragonne en elle se sent toujours bien plus majestueuse avec ses écailles. Elle le regarde encore un instant de ses iris azurés, puis son sourire revient, encore plus rayonnant. « Grillée… Ahaha. » Elle se recule prestement, mime une petite révérence polie. « Lumen, pour vous servir. »

    Elle relève la tête, et frappe des mains en sautillant quelque peu. Aucune entourloupe, ni même comédie. Sa joie n'est point feinte. Elle est juste heureuse qu’il sache à présent. « C’était drôle, vous avez compris assez vite quand même… Non ? J’avais encore pleiiiin d’autres indices à vous donner ! » Oui, elle avouait sans aucune gêne ou culpabilité s’être joué de lui depuis qu’elle avait passé le pas de porte. Déjà que de manière générale, l’espiègle jeune femme ne s’encombrait que peu de tout ça, avec Elliott elle avait l’impression de pouvoir se le permettre encore bien plus. A tort ou à raison ? En tout cas, sans qu’elle se l’explique vraiment, elle se sentait proche de lui. Plus encore à présent.

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    Un rire franc quitte ses lèvres aux premières remarques de la cadette qui ne semble pas être trop d'accord quant à la taille évoquée. Il est vrai néanmoins que sous sa forme draconique, elle est bien plus grande, surtout quand elle se met sur ses deux pattes arrières et qu'elle déploie ses ailes. Là, ça n'a plus rien à voir ! Et en un sens, de cette façon, on pourrait se faire surprendre de découvrir que la brune cache un dragon et l'inverse marche tout autant. Quand elle sent qu'on l'a mise à nue, la jeune femme ne perd pas la face et sourit à son tour avant de se présenter plus officiellement. Son but était donc, à terme, qu'il finisse par découvrir la vérité au bout d'un jeu de devinettes. Malin de la part de l'autre qui semble peut-être un peu déçue mais pas offensée non plus que son interlocuteur ait trouvé si vite.

    « Disons que ça commençait à devenir quand même de plus en plus flagrant. »

    Si ça peut la rassurer, néanmoins, elle s'est plutôt bien débrouillée. Mais, en plus de ça, le Donovan est loin d'être idiot, pour le coup.

    « Et je ne suis pas né de la dernière pluie non plus. »

    Il se plaît à désépaissir les mystères en tous genres donc ces divertissements-là, ça le connaît, à force. Cela ne l'empêche pas d'être fier de pouvoir parler face-à-face avec le dragon qui l'a aidé. Renvoyant la révérence de la magimorphe, son sourire se fait moins mesquin, plus sincère.

    « Mais c'est un honneur pour moi de rencontrer à nouveau la grande héroïne de cette fameuse soirée. »

    Elle ne l'a pas seulement aidé, après tout : elle a pu se débarrasser du fantôme avec audace et libérer ainsi les quelques Eossiens qui avaient encore du mal à sortir de l'emprise du chant. Il n'avait pas eu beaucoup d'occasions de la remercier plus franchement, donc le fait qu'il puisse avoir une conversation avec elle change tout. Et puisqu'il a réussi à la démasquer, il se dit qu'il peut bien lui faire une fleur en retour, puisqu'elle semblait aussi curieuse de savoir, en effet, comment il était parvenu à s'en sortir indemne après une chute de plusieurs mètres. Pour un humanoïde sans capacités spéciales, ça aurait au moins assuré quelques hématomes ou un membre cassé.

    « Je ne suis moi-même pas tout à fait humain, mais ça, tu l'avais sans douté déjà remarqué. »

    Il n'a aucun problème particulier à parler de sa propre espèce, mais si elle veut jouer avec quelques indices, il peut éventuellement lui en donner en retour.


    @Lumen Dellombrey

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    Dire qu’elle n’est pas fière de son petit effet sur l’apothicaire serait mentir. Que ce soit quand il rigole à sa bougonnerie ou quand il accepte sans broncher le fait même d’avoir été dupé même un court moment, la jeune espiègle sent une douce chaleur se diffuser dans son corps. Sensation agréable de satisfaction. D’autant que maintenant qu’il sait, l’attitude de son vis-à-vis a ce petit quelque chose en plus qu’elle ne sait expliquer par les mots mais ressent instinctivement. Quelque chose de bénéfique. De bonnes vibes, pourrait-on dire.

    « C’était le but ! »

    Elle rigole un peu. Quoi qu’il en dise, tout le monde n’arrivait pas à accepter l’évidence de sa dualité si rapidement. Ses joues s’empourprent pourtant quand il la complimente de la sorte, la faisant passer à une toute autre gamme de sentiments. C’est une chose de jouer d’autodérision envers soi même dans le secret de ses pensées, une autre d’entendre quelqu’un l’exprimer si facilement à voix haute. Par deux fois, il l’avait fait. Et étrangement, il avait d’autant plus d’impact aujourd’hui qu’elle n’avait plus ses épaisses écailles pour masquer son trouble. Peut-être aussi parce que la première fois qu’il avait employé ce terme pour la désigner, il s’adressait à Carnby, pas à elle directement.

    « Oh… o-ouais, ça… J’imagine que si j’avais pas été là, quelqu’un d’autre s’en serait chargé… Puis... j’aurai probablement rien tenté si vous n’aviez pas… donné les directives. »

    La confession est sincère et son ton bien plus calme et timoré que l’instant d’avant. Elle hausse les épaules, les mains serrées nerveusement dans le dos et le regard fuyant sur les différentes étagères de la boutique comme si elles venaient subitement de devenir l’attraction à ne pas louper. Histoire de faire un peu passer la soudaine émotion qui l’étreint avant d’inspirer et de reposer ses iris saphir timidement sur lui.  

    La curiosité revient pourtant au triple galop alors qu’il reporte le sujet sur son propre exploit, ou en tout cas ce qui l’était aux yeux de la jeune dragonne. Le mystère qu’elle même voulait résoudre, son secret. « Oui, c’était un peu flagrant aussi, ça… » Elle soupire un instant, et son sourire se fait discret à ses lèvres. Elle est à deux doigts d’exprimer ce qu’elle a sur le cœur à ce propos, fronce une seconde les sourcils, mais n’a pas vraiment envie de plomber directement l’ambiance. Raison pour laquelle elle choisit de se raccrocher à cette perche qu’il a tendu, et se lance.

    « J’aurai parié sur un morphisme… Parce que vous n’avez pas les oreilles pointues des elfes, ou encore les dents pointues des vampires. Ça se casse, les vampires d’ailleurs ?! » Elle ricane. « Humm… Magimorphe ou animorphe, ouais, je vois bien un truc du genre… mais sans ailes, sinon vous n’auriez pas eu besoin des miennes. Peut-être plus petit, ou pas adapté pour monter dans un arbre et en descendre, auquel cas vous vous seriez probablement transformé j’imagine. Je chauffe ?! »

    Elle se laisse happer par l’exposition de sa longue réflexion à ce sujet, ajoutant un peu d’humour assez naturellement et retrouvant de fait sa bonne humeur et son entrain. Elle ne prend même pas conscience qu'il s'est mis à la tutoyer, pas plus qu'elle n'envisage d'en faire de même. De toute façon, il la tutoyait déjà dans l'arbre, elle était déjà habituée.

    Bien entendu qu’elle est aussi très bonne cliente pour les mystères à résoudre, même si vu la multitude de possibilités, il était pratiquement impossible qu’elle tombe dessus directement. Il n’avait, comme elle, aucun indice physiquement déterminant, comme pouvait l’avoir d’autres hybrides à la frontière entre les deux formes bien moins marquée. Elle n’avait pu déterminer pour le moment qu’une résistance accrue aux chutes mortelles, et un instinct assez développé, selon ses propres dires. C’était bien mince pour en déduire quoique ce soit de concret, surtout qu'elle n'était pas au fait de toutes les races et spécificités de celles-ci existant sur tout le continent. Finalement, ses hypothèses sont probablement biaisées par ce qu’elle aimerait qu’il soit.

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    La brune déborde d'une énergie assez particulière qui attendrit l'apothicaire. Nullement frustrée d'avoir été démasquée, elle en joue plutôt, pour ensuite mieux faire la modeste sur ses propres capacités mises en avant. Elliott a tenu toutefois à lui rendre honneur car qui d'autre aurait pu le suivre, lui, dans ses idées folles ? On a mieux fait au contraire de ne pas y prêter attention en règle générale mais la dragonne n'a ressenti aucune peur et si elle a pu avoir des doutes au départ, ça ne l'a pas empêché d'avoir l'audace d'écouter au moins ce que le blanc lui disait. Il connaît encore peu la cadette mais discerne déjà une gêne certaine quand il s'agit d'être le centre de l'attention, ou alors est-ce que cette nuit fut particulière ?.. L'homme qui était venu la récupérer ne semblait pas commode, en tout cas, du moins très protecteur, alors il espère que la jeune femme n'a pas eu d'ennuis par la suite. Elle ne le montre pas, de toute façon, préférant continuer le petit jeu de devinette. Au passage, fait également preuve d'une certaine perspicacité qui amuse l'hôte. Heureusement qu'il n'a pas d'autres clients pour le moment.

    « Il y a du vrai, en effet. Je ne suis pas petit sous mon autre forme, mais je suis en revanche bien piètre grimpeur. »

    Il l'aide un peu, la guidant sur la piste du bon sans toutefois lui en donner trop de peur de la frustrer.

    « Sans être vampire, je possède toutefois une certaine force et des canines acérées quand je veux, et la nuit est mon territoire. »

    Le Donovan considère l'énigme trop simple mais il ne cherche pas non plus à lui mettre des difficultés ; elle semble assez maligne afin de pouvoir s'en sortir toute seule.

    « Si ça peut t'aider, on ne me met toutefois ni chez les animorphes, ni chez les magimorphes. »

    Le jeu ne doit pas durer trop longtemps cependant au risque de finir par être lassant, alors il l'aiguille un peu plus, certain qu'elle finira bien vite par trouver.

    « Et... J'ai un peu triché. Ton odeur m'était familière. »

    L'odorat développé lui sert bien, après tout, alors il n'a pas un énorme mérite non plus car sinon il aurait peut-être été moins rapide à deviner. Ce qu'il apprécie, dans tous les cas, c'est que Lumen n'ait pas essayé de chercher à rester mystérieuse. Il comprend qu'elle souhaitait probablement se montrer comme il se doit, le flattant d'autant plus en pensant au fait qu'elle ait fait tout le chemin juste pour le rencontrer à nouveau et lui dévoiler sa véritable identité.


    @Lumen Dellombrey

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