"I'll Be Going Now. I'll Come Back When It's All Over." - Judith Yeshua [UC]

Grand-père Nymphe: Abraham Yeshua
Père Humain: Joseph Yeshua
Mère Animorphe araignée Allikah Yeshua
Grande soeur anciennement humaine (loup garou): Basmath Yeshua
Soeur cadette humaine (maintenant nymphe): Judith Yeshua
Petit frère et benjamin de la famille: Isaac Yeshua


Toute cette histoire, elle a commencé avec un mercenaire. Sans nom, sans titre et sans ambitions, une lame parmi tant d'autres durant la guerre. Mais les choses ont changés lorsqu'il rencontra une jeune hybride, dernière en date d'une famille nomade marchande. Au début ce n'était qu'un contrat de plus, défendre les marchands, aller jusqu'à destination, bonjour les sous, bye les gens. Seulement, cette fois,  il y avait quelque-chose de...différent. Lui qui n'avait jamais développé d'attaches pour qui que ce soit, voilà qu'elle se mettait à le contredire dans son mode de vie. Le mercenaire était forte tête, mais elle aussi. Avec le temps, elle l'a changé et, à la fin du voyage, a fini par rester avec eux. La lame anonyme s'est alors trouvé non seulement un nom -Joseph- mais aussi une famille, Yeshua.

Elle et sa famille tenaient leur caravane respective. Joseph, lui, protégeait les caravanes voisines en plus de celle de sa femme... ...Eeeet éventuellement celle de son beau-père (c'est compliqué). C'est que le dit beau-père, Abraham, était un nymphe vieillissant et devenu de plus en plus froid et insensible au monde qui l'entourait, à l'opposé totale de Joseph, grand impuslif prenant tout à coeur. Mais les choses ont commencés à évoluer le jour où ils eurent leur tout premier enfant. Une fille, humaine, Basmath. Sa naissance a eu le don de mettre tout le monde d'accord sur un point. Il fallait devenir encore plus prudent sur les routes choisies pour voyager, et, justement, ne jamais voyager seuls. Allez savoir comment, la présence de la nouvelle-née eut le don d'apaiser les conflits familiaux. Deux ans s'écoulèrent et la famille connu une nouvelle petite fille, Judith.

Les deux soeurs grandirent ensemble, inséparables. Très vite on pouvait voir la différence entre les deux. Basmath était aussi casse-cou et solide que son père. Judith, elle, beaucoup plus à fleur de peau et douce. Inutile de vous raconter combien de fois la grande soeur partait dans "des aventures" et que la petite la suivait, lui faisant aveuglément confiance, au grand dam de la famille. C'était un sacré coup de chances qu'elles n'aient pas encore été confrontées à la dureté de la vie nomade en temps de guerre. Tout allait "bien" jusqu'au jour où la petite dernière fit très preuve d'une...sensibilité à la magie. Sa nature de nymphe commençant à s'éveiller. Son grand-père, Abraham, ne tarda pas à remarquer le potentiel de la jeune fille. Allez savoir ce qui lui est passé par la tête mais il se décidé à lui enseigner la magie...beaucoup trop tôt. Judith n'avait que 6 ans, même pas consciente de ses capacités. Ce fut un désastre, le flot d'énergie fut bien trop gros pour un esprit aussi jeune. L'enfant s'est retrouvée dans une violente crise de tétanie. Fort heureusement, la famille était en plein voyages avec un guérisseur qui pu la prendre en charge à temps. Au bout du compte, Judith s'en est sortie mais pas sans séquelle. Ses capacités motrices endommagées, et ce, de façon irréversible. Des spasmes et de sérieuses difficultés à parler, voir l'incapacité physique de parler. La dispute qui s'ensuivit entre les parents et le grand-père fut telle que ce dernier partit sans un au-revoir.

Plus rien n'était pareil depuis ce jour-là. La petite Judith était devenue bien plus craintive et dépendante de sa famille. Pour ne rien arranger aux bagages de famille, deux jours plus tard vint au monde un petit frère , Isaac. La situation avait changé, drastiquement. Leur mère était devenue surprotectrice et leur père allait entraîner l’aînée et, dans une certaine mesure, la cadette aussi. Jamais il ne les laisserait choisir la même voie que lui avant mais, au vu de la situation, il ne pouvait laisser ses enfants incapable de se défendre. Quand à la magie, ce fut long et fastidieux mais, avec une meilleure éducation venant de sa mère Allikah, Judith apprivoisa sa nature et son handicap.

Le père protégeait la famille et apprenait ses enfants à se défendre, Basmath l’aînée se mettait à jouer les protectrices avec sa petite soeur Judith, Judith qui, de son coté, aidait comme elle pouvait sa mère entre son travail et le petit dernier. Ce serait mentir de dire que la cadette se sentait parfaitement à l'aise. Trop timide, trop peureuse, trop douce, elle complexait, surtout comparée à sa famille. Elle ne se sentait pas capable de prendre le flambeau si un jour elle devait succéder à sa mère. Il faut dire, vous avez déjà vu une marchande incapable de dire une phrase une fois sur trois? Exact. Cela ne l'empêchait pas de redoubler d'efforts, et, à défaut de suivre sa soeur, la soutenir lorsqu'elle commençait à "jouer les justicières". Et puis il y avait son petit frère, Isaac. C'est sûrement lui qui l'a aidé à vite se responsabiliser, à prendre sur elle-même, grandir. En un sens, elle aimait bien se voir comme sa deuxième maman. Judith aurait tellement voulu voyager au-delà de Caldissia, vivre des aventures comme elle se les imaginait toute petite avec Basmath, se trouver un copain et avoir des enfants. Judith était naïve, jusqu'à ce que la guerre ne rattrape leurs affaires.

Au fil des ans, la guerre impacta de plus en plus leur vie. Des visages amicaux qu'on ne revoit plus, des villages familiers qui disparaissent, les affaires qui marchent moins bien...beaucoup moins biens. Les rêves candides de Judith se sont assez vite évaporés, confrontée à la dureté de la vie en dehors des villes. Peut-être que sa famille l'encaissait, mais pas elle. Judith n'avait pas le coeur assez bien accroché. La cadette s'attachait trop vite aux gens, alors voir certains partir ou subir l’injustice, ça la révoltait, encore plus que cela révoltait Basmath. La crainte de la guerre s'est mélangé avec une haine pour cette dernière. Le petit frère était encore trop jeune pour tout réaliser mais...qu'est-ce qu'elle ferait avec sa mère le moment venu? Et puis, un jour, tout changea, une fois de plus.

Dès ses 18 ans, Basmath prit la décision de quitter la famille, rejoindre l'armée et envoyer sa solde à la famille. Judith n'a pas encaissé la nouvelle. Pour elle c'était, comme un abandon, ou un adieu définitif. Elle a beau eu tenté de supplier et laisser les larmes couler, rien n'y a fait, la décision était prise. La seule promesse faite, c'était de rester en contact par lettres. Une promesse bien naïve mais à laquelle Judith s'accrochait.

Et c'est comme ça que la famille a continué, passé de 5 à 3. La vie n'avait plus la même saveur. Il y avait toujours son père, sa mère et Isaac mais...elle se sentait seule. Plus que jamais, la cadette devait prendre plus de responsabilités. Continuer l'entrainement avec son père, travailler avec sa mère et accompagner le petit frère. En soit, le quotidien n'avait pas tant changé que ça. C'était juste, plus difficile. Mais parfois -irrégulièrement- venait un petit moment de réconfort. D'une manière ou d'une autre, Basmath parvenait à envoyer une partie de sa solde à la famille, toujours avec une petite lettre. La lettre s'adressait à tout le monde mais c'était Judith qui insistait pour écrire la réponse au nom de tout le monde. A chaque fin de lettre demandait-elle quand est-ce qu'elle comptait rentrer, sans jamais trouver réponse.

Ce train-train quotidien dura 4 ans. Lentement mais sûrement, les affaires marchaient de moins en moins et les lettres de Basmath plus rare, sa solde aussi. Isaac avait bien grandi. Il était encore un enfant mais, il avait hérité du meilleur des caractères de sa famille (selon Judith). Judith commençait lentement à réfléchir si elle devait voler de ses propres ailes ou non. Après tout, c'était une jeune adulte maintenant. Elle se sentait désemparée, trop dépendante de sa famille. Sans compter la peur de na pas savoir se débrouiller avec ses problèmes d'élocution. Dans le fond, tout ce qu'elle souhaitait le plus au monde, c'est que tout le monde soit réuni, sans que la guerre ne les sépare. Mais tout cela, ce fut un problème qui ne trouva jamais de solutions

Un jour, la famille s'était installée dans un village minier, un peu plus longtemps que d'habitude. Ils auraient dû partir depuis longtemps. Son père avait entendu la rumeur de troupes d'Altissia se rapprochant des lieux. Il était même partit dehors, vérifier si la voie était libre, avant qu'ils ne reprennent la route. Il n'est jamais revenu. Et plus tard dans la journée, des troupes d'Altissia. Pas de diplomatie, rien. Ils ont attaqués, sans prévenir. Judith a vu sa mère et sa grand-mère être tués, juste sous ses yeux, sans rien pouvoir faire. Tout ce qu'elle a pu faire, c'est prendre Isaac dans ses bras et courir, aussi loin qu'elle pouvait...Jusqu'à ce qu'un sort de feu n'arrive dans leur direction. Par réflexe, Judith a prit l'explosion à la place de son petit frère. Un petit frère sain et sauf, contrairement à sa grande soeur. Judith était blessée, gravement blessée. Impossible d'aller plus loin pour elle. Alors, Elle a caché Isaac du mieux qu'elle pouvait sous une maison. Un sourire et la promesse de revenir après son départ. Elle n'est jamais revenue.

Ne restait qu'un souvenir, une pensée persistante, viscérale, un feu dévorant. Une volonté, triste et enragée. Des pensées qui, 4 ans plus tard, ont survécu, un cumul de toute une vie, un souhait. Une âme dont la volonté continue de faire écho. Un murmure dans le sable devenu cendre. Un murmure qui prends forme, le noir laisse place à des images sans couleurs. le silence cède sa place à des sons étouffés. Des bribes, des souvenirs à la fois lointains et vivaces. Le néant devient engourdi et, petit à petit, les images défilent, les sons se font entendre, les flash deviennent souvenirs. Et puis, une sensation, à la fois euphorique et douloureuse; les sens s'éveillent. L'engourdissement disparaît alors qu'un courant électrique parcourt quelque-chose, un corps. Les murmures sont devenu souvenirs, émotions, sentiments, corps. Et, soudainement, un choc, celui de sa mort, à elle et lui. Les cendres redeviennent chair, dans un cri d'effroi. Elle rouvre les yeux, les cendres sont redevenus sables.

Judith revint d'entre les morts, dans un monde qui n'a plus rien à voir avec le sien. Plus de guerre mais une cité au peuple d'origine opprimée. Gwendolyn, c'est la femme qui l'a ramené parmi les vivants.. Elle s'est donné tout ce mal à ramener quelqu'un d'entre les morts, juste pour de l'aide à sa forge. A défaut de pouvoir forger, Judith savait vendre, bien plus que la magimorphe. Autant dire que les premiers contacts entre invocation et invocatrice étaient quelque peu, froid. Mais avec le temps, des liens se sont noués. Deux personnes réveillées dans un monde qu'elles ne reconnaissent plus. Peut-être la personne pouvant le "mieux" connaitre sa situation. A la différence près que Judith avait perdu de nombreux souvenirs, notamment ceux de sa mort. Pire encore, certains se sont déformés. Judith devenue persuadée qu'Isaac a perdu la vie.

Et puis, au détour d'une rue, Judith s'est cognée accidentellement contre quelqu'un. Une animorphe requin, Rosemarie. Elle était vulnérable, toujours apeurée, toujours émotive, on aurait dit Jud' avant la naissance d'Isaac. Elle était trop adorable, trop gentille, trop jolie. Dans ce quotidien mélancolique, Rosie était un petit rayon de soleil. D'un accident à un autre, les deux se sont rapprochés, beaucoup rapprochés. Judith rêvait d'un petit ami, elle eut une petite amie. Pourquoi elle était encore là? Judith l'ignorait, mais depuis, elle était bien contente d'être revenue à la vie.


Et d'un coup, comme ça, Judith a juste, retrouvé Basmath. Sa grande soeur, d'entre toutes, juste devant elle, après tout ce temps. Elle aurait aimé crier de joie et en pleurer. Elle a pleurer Judith, mais pas de joie. Culpabilité, joie, colère, tristesse, espoir, désespoir, trop de cumul contradictoire qui a explosé. Sur l'instant, Judith lui a reproché tous ses malheurs, à elle et leur famille maintenant perdue. Ca été...Extrêmement difficile. Mais Rosie était là, Gwen aussi (surtout Rosie) et Judith revint vers Basmath. Beaucoup d'échanges, des échanges difficiles, des histoires contées et endurées. Qu'est-ce que Judith a pu se sentir mal après ce qu'elle a fait subir à sa soeur, surtout après ce que cette dernière a subi. Plus rien n'était comme avant mais, au moins, les soeurs étaient enssemble, une fois de plus.

Pourtant, les mois s'écoulent, la vie se refai mais le climat s'empire et au milieu de tout ça, il y a Judith. Judith, elle mentirait si elle disait qu'elle était malheureuse avec Rosie, Basmath et même Gwen' mais...Le temps passe, les gens changent, grandissent...Sauf elle. Elle vient de le réaliser, et ça, ça lui fait froid dans le dos.