Superbe tente Yeshua

Tout est chaud. Le son grave, les sourires, le vent, la caresse sur mon joue… J’ouvre les yeux. Bas’ et papa transporte de caisse en dehors. Pas très loin ma jedda Sephora chantonne un air ancien.

Au repas, on est tous ensemble. Il y a même parfois des gens du village qui se joignent à nous ou nous invite pour le diner. On est toujours au minimum six à manger serrer autour du feu. Il y a des saveurs épicés qui flottent dans les rires.

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Une fois j’ai eu très peur. Une centaure à déboulé si vite d’un arbuste que je me suis tout de suite transformer en araignée.

Je suis assis à côté de ma mère, ma jedda et ma sœur Jud’ pendant que mon autre sœur se tape avec papa. Au début ça me faisait pleurer mais ils m’ont dit que c’était normal. Je préfère être ici, on s’occupe du linge, il ne se débat pas pour nous faire un croche-pied.

Parfois quand j’arrive les conversations s’éteignent comme de l’eau sur un feu.

J’aime bien entrer dans de nouvelles villes. Il y a toujours des gens différents. Parfois ils m’apprennent des choses ou m’offrent des gâteaux aux amandes. Je me fais des amis aussi. Mais des gens que je ne vois pas longtemps. On doit toujours partir au final. Les amis d’une semaine ce sont les mieux, parce qu’on a le temps de jouer et de se connaitre un peu. Je sais que ça ne dure pas. La famille on l’a toujours. Les amis, ils disparaissent vite.

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Une fois j’étais juste avec maman, elle me donnait des petites leçons sur la géographie. Chacun se relaye pour m’apprendre des choses qui me seront utile pour aider ma famille avec les caravanes. Il faut savoir quel chemin emprunter et a quel endroit se réa… répro… euh faire les stocks.

Il y a un cri. Des hommes armés. Pas des soldats. Du moins, ils n’ont pas d’uniformes. Un bruit d’acier. Des heurts. Je me sens bloquer. Je sens une chaleur contre moi. J’arrive à bouger une fois que le chaos est passé dans mon cœur. Dehors aussi les tambours se taisent.

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Jud’ m’a apprit un nouveau jeu.

Je ne vois pas beaucoup ma plus grande sœur… Surtout qu’en ce moment c’est plus rare encore. Elle revient avec des égratignures. Quand elle ne voit pas que je la vois elle a le regard sombre comme un chat sauvage.

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J’ai échangé mes vieux vêtements contre d’autres. On m’a dit que j’avais le sens du commerce. Je n’ai pas très bien compris. En tout cas maintenant mon pantalon n’est plus troué.

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Aujourd’hui on retourne dans une cité où je suis déjà venu. Enfin je crois… Elle est vide. Jud m’a vite écarté et m’a demandé de fermer les yeux. C’est dommage. J’aurais pu les aider pour trouver de nouveaux amis.

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Bas’ reste de marbre. Jud’ la supplie de rester. Mes sœurs elles sont toujours dans le même camp non ? Pourquoi la elles sont face à face ? Maman me sert fort comme si j’allais partir aussi. Mais je n’en ai pas envie moi. On est bien ensemble. Les Yeshua. Je regarde papa pour essayer de comprendre. Il a l’air fier et en même temps triste. Je renifle pour retenir mes larmes. Le désert est sec mais aujourd’hui il aura assez d’eau.

A table on est plus que cinq.

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Je mets des petits cailloux rouges en forme de sablier sur le sol. Comme ça, si elle passe par là, elle saura par où on est allé et elle pourra nous rejoindre.  

Au bord d’un puits j’ai croisé un moine. Il m’a racontait qu’il fait l’adultat. Je n’ai pas bien compris ce que c’est mais j’ai bien aimé son histoire. Il a une voix enveloppante qui envoute. Il a parlé d’un arbre et pourtant ça m’a fait penser aux miens. Quelque chose à propos de racine, d’énergie et de liens entre les êtres.

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Je marche de moins en moins avec la caravane. C’est vrai qu’on est pas trop chargé en ce moment, mais je crois que c’est pour autre chose qu’ils me demandent de rester dedans. Ils m’ont dit qu’au moindre signe de danger il fallait que je me transforme. Pourquoi ce n’est pas eux qui vont dans la caravane alors ? Il n’y a que maman et moi qui pouvons devenir des petites araignées et disparaitre vite dans le désert.

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Je tresse un bout de ficelle en récitant ma leçon. Maman a une tache sur la joue avec le charbon. Ca sent le brulé d’ailleurs. J’entends des coups a l’entrée. Et la porte se brise. Le tabard rouge des soldats tournoient autour d’eux quand ils entrent. Le tissu est si sale qu’on croirait qu’ils ont traversés tout le désert pour venir ici. Eux aussi ont une odeur de brulé et de fer. On est quatre avec ses guerriers en arme. Parce que papa est parti juste avant et  Basmath on a eut de ses nouvelles par lettres… Donc il n’y a rien entre la lame de cette femme casqué et ma jedda.

Même pas de son.

Rien.

Je ne respire plus.

En moi je crois que je cris. Je suis encore vivant, Jud’ me tire contre elle. Je ne sais pas où l’on va. Je sens encore le feu. Autour de Jud’. Je ne comprends plus rien. Je ressens juste la peur. Une grande panique qui me fait réagir comme un animal qui n’a plus qu’un seul et unique instinct. Elle me pousse derrière cette trappe, dans l’ombre. J’ai les yeux grands. Ils essayent de parler. Mais elle ne les écoute pas. Elle est occupé a tiré un meuble assez lourd contre mon abri. Et puis elle croise mon regard pour me sourire.

- Je vais y aller, je reviens quand tout sera réglé.

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Je sursaute à chaque bruit.

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Jusqu’à ce qu’il n’y en a plus.

La trappe est lourde. Quand j’arrive à la soulever ce qu’il y avait dessous tombe comme une explosion. Mon cœur tambourine. Je retourne aussi tôt dans mon trou. Mais toujours aucun autre son.

Finalement je m’en extrais doucement, parce que mes yeux ont du mal à s’habituer à la lumière.

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Je me traine dehors et je vois ses cheveux blancs devenu rouge.

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Une fois que j’ai fini de courir, je marche.
Bientôt la ville est loin. Pas la moindre ombre pour me cacher. Le désert est impitoyable. C’est lui que j’affronte pendant des semaines sous la forme d’araignée pour mieux y résister. Au début je reconnais l’emplacement d’une oasis.

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Je marche encore.

J’ai la gorge sèche et je n’ai aucun repaire. Je crois que je suis perdu. Alors j’aperçois un fennec blanc.

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Je l’ai aperçu quatre fois jusqu’au jungle de Caldissia. Je suis sûr que c’est le même. Dans la ville où je suis il croit que je suis fou. « Une traversée du désert ne laisse pas indemne. » Ils disent.

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Khayin m’a pris sous son aile depuis trois ans. Il était ermite et puis il a trouvé une tache plus important, il m’a dit. Je l’aime bien car il ne pose pas de question trop personnelle. Enfin si mais de vraies questions. Pas du genre de celle que je n’ai pas envie de répondre. Il m’enseigne aussi. Parfois j’ai l’impression qu’il a 700 ans et parfois mon âge. Il est assez déroutant. Lui non plus ne remarque pas le fennec. Pourtant, depuis le désert il me suit. J’ai appelé ce petit animal Â'ilah.

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Après avoir apprit son réveil, nous avons enfin rejoint Yggdrasil. Je suis en admiration. Je ne sais pas pourquoi Khayin a voulu s’y rendre. Il ne veut jamais me dire pourquoi. Comme sur beaucoup de sujet j’ai l’impression qu’il veut que j’apprenne la réponse par mes propres moyens.

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J’ai 17 ans maintenant. Je peux enfin commencer l’initiation. Je ne crois pas être armé de toutes les qualités requises mais je vais tout donner. Khayin lui a donné des pistes de réflexions sur la spiritualité. Elles ont fait écho en lui. A son départ mais aussi à des souvenirs plus lointains quand il était petit. Les moines éonistes qu’il a croisé lui ont rappelé le sentiment de famille qui lui manque.

Il a dû renoncer à ce qu’il a. Rien de bien compliquer. Il s’en est délester contre son grès il a bien longtemps. Le plus dur reste à faire.