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  • Risque de chutes de lapins chocolatés (avec Gabarbapapa)
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    Le dragon n'est plus, miracle est arrivé. Yggdrasil a protégé sa cité. Des mois de siège éreintant cessent, la ville millénaire respire à nouveau. Chaque soir, sous la lueur émeraude et bienveillante du grand arbre, les éossiens fêtent et célèbrent ceux tombés au combat. Après tant d'épreuves, la ville semble reprendre vie...
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    Risque de chutes de lapins chocolatés


    Avec
    Gabryel de Venomania



                

    C'est très la cata.

    C’était une journée comme les autres et c’était l’heure d’arroser les fleurs devant la boutique. Il faisait bon et l’air n’était pas trop sec (Raol prévoyait un peu de pluie le lendemain), donc la grenouille avait laissé ouverte la boutique pendant une heure creuse. Melchior venait de partir faire des livraisons et ne reviendrait probablement que dans deux heures ou plus. Si lea Zeteki était de bien bonne humeur et chantonnait à voix basse en arrosant ses géraniums, iel n’avait pu s’empêcher d’entendre quelques bruits sourds quelques rues plus loin. Naïvement, la grenouille se dit que des travaux devaient être en cours aux alentours des canaux, comme cela arrive souvent… ou alors, peut-être que deux cariolles s’étaient percutées et avaient créé un carambolage. Dans tous les cas, loin d’ellui l’idée d’imagine que tout ce pataquès pouvait être dû à une histoire d’invasion de lapins en chocolat devenu hors de contrôle. Faut dire que Raol n’était pas très fête et avait totalement oublié cette histoire de chasse aux chocolats… quoique, peut-être que Mell, ce gourmand, lui en avait parlé tandis qu’iel n’écoutait que d’une oreille distraite. Parlant du loup, lea joallier.e entendit alors un pas pressé familier et la voix hésitante de son collègue en train de dévaler la rue commerçante à toute vitesse.

    Bah. Il a déjà fini ses livraisons ?

    Raol regarda son collaborateur courir jusqu’a ellui et reprendre son souffle, visiblement paniqué.

    « Bah, quoi, il y a un soucis ? »

    Demanda lea Zeteki en posant son arrosoir sur un rebord de fenêtre. Devant ellui, le gobelin violet était devenu tout rouge, avait le souffle court et devait se tenir pour ne pas tomber tant il avait couru.

    « C-c’est la cata dans l’quartier ! Y’a des lapins partout. »

    Haussant les sourcils d’un air peu impressionné, l’amphibien retourna à ses plantes, jugeant que ça ne devait pas être bien important.

    « Eh bien, oui,  c’est la journée des lapins en chocolat, non… ? C’est toi qui disait hier que... »
    « Non, mais, t-t’as pas compris !! Je te dis que-- »


    Avant même que Melchior ne puisse finir sa phrase, un autre bruit sourd se fit entendre et la patronne de la boutique en face de la leur sortir en catastrophe de son magasin, chassée de son propre commerce par un banc de lapins en chocolat bougeant en tout sens. Les lapins s'éparpillèrent à toute vitesse dans la rue, complètement paniqués et visiblement décidés à mettre le bazar partout où ils pourraient aller.

    Mais, quoi ?!

    N’eut à peine le temps de penser Raol avant d’échanger un regard avec son collaborateur, puis vers la porte et les fenêtres de leur magasin encore ouvertes.

    « Oh, merde ! Viiiiite ! »

    Cria Mell en se précipitant à l’intérieur pour fermer les fenêtre. La grenouille lui emboita le pas au plus vite, mais les deux joalliers furent trop lent, si bien que leur magasin fut envahi à son tour par des chocolats vivants sautant en tout sens. Melchior prit rapidement un balais dans l’arrière boutique pour chasser les fauteurs de trouble à grands cris de « phhst,  phhst, ouste, dehors sales bêtes ! ». Au passage, il dû taper une ou deux fois Raol qui était dans l’axe de son balais tandis qu’iel essayait d’expulsés leurs « visiteurs ». Tout en pestant, la grenouille tenta de planquer le plus de gemmes possibles pour que la catastrophe ne prenne pas des tournures encore plus absurdes. Au bout d’une petite douzaine de minutes, les deux commerçant.e.s furent débarassés des lapins, mais la boutique était sans dessus dessous.

    « Ah… ils sont partis… Ils… qu’est-ce qu’on a perdu ? »


    Fit le gobelin qui tomba les fesses sur le sol après avoir enfin fermé les fenêtres. Raol qu iétait également étalé par terre balaya les étagères renversées tout autour d’elleux puis son teint doré tourna alors au blanc cassé en constatant l’absence de certaines gemmes censées se trouver vers l’entrée.

    « OH PUTAIN ! »

    Se mit à beugler Raol en écarquillant les yeux et en sautant sur ses pieds pour fouiller dans les cailloux éparpillés sur le sol.

    « Dis-moi que tu avais rangé les gemmes de puissance. »

    « Qu-quoi ? Euh… »

    Melchior aida saon collègue à chercher, se tut un instant, puis percuta le fond du problème.

    « …Oh. Oh non. »

    Les deux échangèrent un regard médusé puis un nouveau choc se fit entendre au dehors. Les deux bijoutier.e.s sortirent en catastrophe et furent pétrifiés de ce qui apparut alors devant leur yeux, à une dizaine de mètres plus loin.

    Oh, par l’Arbre Sacré, c’est exactement ce que je craignais…

    Un lapin en chocolat de la taille d’une petite maison était en train chercher un moyen de sortir de la rue étroite, en tenant une gemme que lea Zeteki reconnut sans mal. La gemme de puissance avait visiblement fait grossir la créature enchantée… et si d’autres gemmes leur avaient échappé, alors ce ne serait pas le dernier qui ferait des dégâts. Tout était sans dessus dessous et si personne n’agissait, la situation ne ferait qu’empirer. Aussi, comme Raol n’est pas vraiment du genre à se montrer prudent.e, alors iel n’hésita pas longtemps avant de foncer vers le lapin géant.

    « Je vais chercher la gemme, essaie de trouver les autres et de les cacher ou… au pire, casses-les ! »


    Bouhouhou. Mes belles gemmes de puissance.

    Ce n’est pas comme s’ils avaient vraiment le choix pour le moment. L’anirmorphe arriva en quelques bonds sur la tête du lapin et attrapa la gemme dans la bouche de ce dernier qui protestait déjà en s’agitant encore plus, reversant d’autres étalages au passage.

    « Donnes moi ça sale bestiole de mon cu-- !! »

    S’iel parvint à attraper la gemme, le lapin sauta sur son moment d’inattention ruer vers l’avant juste avant de rétrécir, et envoya donc l’éossien en l’air, qui lâcha un « aaaahhhhh » strident accompagné d’autres mots ni audibles ni très polis. Sa chute fut (heureusement ou malheureusement, barrez la mention inutile) amortie par une voilure et un étalage de foulards. Le propriétaire s’agaça encore plus car son échoppe avait été jusqu’à ce moment été épargnée. Raol n’y prêta pas grande attention, se contentant de grogner en se remettant sur ses pieds tandis que melchior s’avança jusqu’à lui.

    « Euh… tu t’es cassé quelque chose ? »
    « Grâce à l’Eos… non. »


    Fit la grenouille en regardant les lapins continuer de fouiller partout. Iel garda sa gemme déjà usée dans son kimono cas-où et s’occupa de vérifier si d’autres pierres magiques étaient encore bazardées dans la rue. C’est alors que Melchior, qui n’avait pas toujours pas lâché son balais, eut l’air d’avoir une révélation.

    « Ah ! Les soldats ! Il faut leur dire pour les pierres, ils pourront nous aider. »

    Raol se retourna dans la direction ou pointait l’index du gobelin puis fut envahi d’un frisson fort désagréable.

    Mais pourquoi LUI, ici ?!

    Mell était déjà parti vers le Général Ouin Ouin au pas de course pour lui demander de l’aide. Lea Zeteki le retint par le bras et tenta de le convaincre de ne pas aller demander de l’aide au Venomania qui… bon, bah, voila, c’est pas comme s’iels étaient vraiment parti d’un bon pied, la dernière fois.

    « On a pas besoin, d’eux, c’est- »
    « Roh, arrêtes ! C’pas l'moment d’faire de l’orgeuil mal placé ! »


    Et le voila parti…

    la grenouille grimaça en voyant Melchior combler les quelques mètres de distance entre eux et le gradé accompagnés de quelques uns de ses subbordonés.

    « Monsieur le militaiiiiiiire ! »

    Raol se sentit obligé de suivre Mell en camouflant à moitié son profil d’une main, comme si cela allait éviter à Venomania de lea reconnaître. C’est qu’il n’avait pas très envie que ce fichu Général aille emmerder Melchior, car, bon, euh, quand même, c’est Melchior, quoi. Même si les deux ne sont plus en aussi bon termes désormais, Raol n’a pas envie qui lui arrive quelque chose.

    « Euh, alors, euh, c’est un peu embarassant, mais les lapin nous ont dévalisé nos gemmes de puissance et, euh… eh bien... »


    Comme pour démontrer le propos du gobelin violet, il y eut un fracas à l’autre bout de la rue et cette fois, ce n’était pas un, mais deux lapins qui avaient quintuplé de taille.

    « Aaaaaah ! C’est pas vrai ! »

    Encore caché derrière sa main, Raol se pinça l’arrête du nez et lâcha un très long soupir.

    « Raol, mais qu’est-ce qu’on va faire ?! C’est la me-meeeeerde ! »


    Finalement, la grenouille cessa de se cacher et tenta de calmer le gobelin qui l’avait chopé par le col et commencé à lea secouer comme un prunier.

    « Ah, c’est pas le moment de paniquer ! Il faut aller leur prendre les gemmes et les briser, on a pas le choix ! »


    A bon entendeur.

    Sans jeter un oeil vers la nymphe aux cheveux nacrés dont Raol n’avait absolument pas envie de croiser le regard, lea Zeteki espérait tout de même que les choses seraient rapidement réglées.

    En même temps, qui a eu l’idée de cette stupide fête et surtout… qui a pu foirer son sort d’enchantement à ce point ?!

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    grenouille délicieusement chocolatée. avec Gaby & Rara +

    Les bras croisés, un léger sourire aux lèvres, Gabryel était au premier rang de l'avant-première du fameux lâché de lapins chocolatés qui a lieu tous les ans. Il ne trouvait pas cette tradition très intéressante et encore moins amusante, mais il savait que celle-ci permettrait au moins d'apaiser un peu les tensions entre natifs et non natifs. Tout se passait étonnamment trop bien et Gaby sentait que quelque chose allait mal tourner. En guettant un peu le magicien qui était censé s'occuper de l'enchantement, le militaire eu un très sévère doute. Qui était ce rigolo ? Il avait l'air complètement perdu. Arquant un sourcil, il hésita presque à lui dire de dégager et à prendre sa place. Mais, il ne fit rien. S'il faisait une connerie il en paiera les conséquences. Et évidemment, ça ne tarda pas à arriver. Le pauvre oublia une partie de son sort et les lapins fait de chocolats devinrent de réelles furies. Ils se débattaient, bondissaient et courraient dans tous les sens à tel point qu'ils étaient dorénavant pour la plupart tous partit ravager la cité. Claquant nerveusement sa langue, le général donna l'ordre à quelques uns de ses soldats de traquer les bestioles avant qu'elles ne fassent trop de dégât. Il donna l'ordre d'exterminer tous les lapins, la douceur ne sera pas au rendez vous. Sortant son épée, il lança un regard noir à l'enchanteur et se précipita à l'extérieur du bâtiment pour prendre en chasse les foutues friandises. Une première réussit à passer entre les jambes du général, mais elle ne s'attendait pas à voir s'écrouler sur elle de l'eau. Grâce à la fontaine non loin de là, Gaby pouvait déséquilibrer grâce à sa magie les chocolats. Le lapin tomba à la renverse, de sa grande main il l'attrapa pour le placer dans un panier et sans aucun compatis le militaire planta son épée pour le briser -ce qui eu pour effet de définitivement le stopper-. Séparant l'eau de la gourmandise, il continua ensuite son chemin.

    Empruntant une fine et sombre rue, il tomba nez à nez avec sept lapins qui semblaient un peu plus agressifs. Ceux-ci sautèrent sur le général qui esquiva d'un bond maladroit. Il s'avança et s'agenouilla en tendant les bras. Sa capacité presque inhumaine à mentir servait enfin. Un grand sourire réconfortant sur le visage, il lâcha son épée et la jeta plus loin. Les lapins, d'abord un peu méfiants, finirent par s'approcher de lui. Ni une ni deux, il saisit une dague cachée dans sa botte et planta le premier dessert. Donnant un coup de pied souple au second, il vint se briser contre un mur. Le troisième reçu lui un coup de poing et les derniers furent touchés par un long mouvement d'épée. Ramassant les morceaux, il les plaça dans sa petite réserve et continua d'avancer. Il allait presque faire demi-tour lorsqu'il croisa un groupe de soldats, ensemble ils firent le chemin jusqu'au centre du quartier des affaires. C'est là qu'un gros bruit raisonna. Serrant la mâchoire en s'apercevant que le soleil venait d'être cachée, Gabryel tourna lentement la tête et aperçu un énorme lapin chocolaté, tenant entre ses pattes un gemme. Le général faillit lâcher une insulte, mais finalement il afficha un sourire carnassier... Voilà qui s'annonçait amusant. Alors qu'il allait s'élancer vers le géant, un autre brouhaha résonna et bientôt plusieurs lapins géants se débattaient dans les étroites villes. Tout cela devenait beaucoup trop amusant pour le général, il en venait presque à remercier l'enchanteur pourri qu'ils avaient recrutés. Une voix étrangère se fit entendre et le grand homme qu'est Gabryel se retourna brusquement. Ne faisant aucunement attention à celui qui s'adressait à lui, il fixa son collègue. Sérieusement ? Il y avait combien de pourcentage de chance qu'il tombe sur lui ? Ce qui semblait être son collègue s'adressa par ailleurs à lui en le nommant "Raol". Alors c'est ça, son nom... Celui-ci affirma qu'il valait mieux briser les pierres... Faut pas m'le dire deux fois.

    « Bonjour messieurs. Je vais m'occuper de ce lapin là, vous autres soldats aller vous occuper des autres. Je devrai m'en sortir seul. » Voyant que la grenouille l'ignorait, il lança, l'air de rien. « Enchanté, Raol... Sacrée journée, pas vrai ? »


    Récitant tout naturellement une incantation, Gabryel fit s'enflammer son épée. L'enchantement était sa spécialité, heureusement, mais il sentit tout de même qu'il ne fallait pas trop que ça dur. Faire naître des flammes autour d'une lame était parfois épuisant, mais il savait que ça ne durerait pas trop. Lançant une dague à Raol, il lui dit sans le regarder :

    « Votre collègue gobelin risque gros, il ne vaut mieux pas qu'il se batte au risque d'être vite écraser. Pouvez-vous vérifiez, mon cher, qu'aucun petit lapin ne viennent s'emparer d'autres gemmes de puissance ? Moi et Raol allons nous occuper d'eux, ça ne prendra guère longtemps. »


    Faisant craquer sa nuque, il s'avança en lançant un regard par dessus son épaule pour guetter la grenouille. Donnant un coup d'épée contre un petit lapin chocolaté, il continua à aller vers le géant et sans regarder l'autre à ses côtés, il s'exclama :

    « Qui l'aurait cru, hein... ? Je fais diversion, occupe toi de la pierre. »


    Souriant sarcastiquement, il se mit en place et bondit d'un coup vers le géant pour venir lui faire fondre les pattes. Celui-ci se tourna brusquement et tendit sa tête pour donner un coup au général qui brandit fièrement sa lame de feu. Un long rictus presque sournois s'afficha sur son visage tandis qu'il murmura gaiement :

    « Boum. »

    Les flammes se firent plus aveuglantes, assez en tout cas pour que Raol puisse prendre la gemme sans risquer de se faire voir.
    kyro. 017 ldd

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    Risque de chutes de lapins chocolatés


    Avec
    Gabryel de Venomania



                

    C'est très la cata.

    HRP : ton post était génial XD J'espère que ce n'est pas trop le bordel pour celui-ci ° 3°""

    Tant qu’à devoir croiser le général aujourd’hui, Raol aurait préféré que ce soit pour voir son cadavre se faire piétiner gaiement par des lapins chocolatés en train de pousser des cris hystériques… assurément, l’animorphe serait allé danser sur la dépouille du Vénomania avec les lagomorphes. Ainsi, iel aurait finalement compris pourquoi les gens aiment tant cette fête qu’iel a pour sa part toujours trouvé un peu stupide. Mais, pas de chance, voila la nymphe avec son sourire suffisant, presque carnassier en entendant finalement le véritable prénom de la grenouille. Plus il souriait, plus Raol avait l’impression fort désagréable que des insectes étaient en train de ramper sous son kimono, et plus iel avait envie d’en coller une au militaire. Les propos hypocrites du général dupèrent complètement Melchior sur le moment. Le gobelin s’anima à nouveau et eut l’air rassuré de voir que le gradé prenait le contrôle des opérations.

    Tu m’étonnes, il n’a pas vu son vrai visage, lui. Tu va être drôlement déçu, mon petit père.

    Mell s’apprêtait à remercier le Venomania, mais il fut interromput au moment ou le plus grand lâcha quelque banalité évidemment ironique à l’intention du gemmologue. Ce.tte dernier.e grinça des dents en entendant les deux syllabes de son prénoms prononcées par la voix doucereuse de Gabryel. Serrant le poing, Raol ne cèda pas à la provocation et se contenta de se tourner vers l’homme aux cheveux nacrés avec large sourire, au moins aussi sucré que celui du caldissien.

    « Vous n’avez pas du travail, Général ? »


    Eh bien oui, allez plutôt protéger les pauvres civils que nous sommes pour vous sortir une fois de plus en héros, au lieu de perdre votre temps à parlotter. Ah, qu’elle est facile la vie, quand on est aussi riche et brillant.

    Par la suite, la grenouille fit un pas en arrière en grimaçant, mal à l’aise devant l’enchantement incandescent de l’arme du général. A ses côté, Melchior était admiratif de la facilité avec laquelle Gabryel avait lancé son sort, et émit un « wow » peu discret. Il fut néanmoins rendu circonspect à la suite de ce dernier échange, Mell regarda Raol en arquant un sourcil suspicieux et passablement inquiet.

    « Euh. Vous vous connaissez… ? C’est quoi encore cette histoire… »


    Gromella le gobelin qui craignait que son collègue ait encore fait du « zèle » avec un militaire, comme ça lui était déjà arrivé. Ça commençait à l’agacer, que la grenouille ne puisse s’en empêcher et se comporte de manière tout à fait imprévisible, ça l’empêchait de dormir la nuit aussi, des fois. Comme toute réponse, lea Zeteki se contenta de grimacer avec un « gnnn laisses tomber » mal aimable, qui fit soupirer son collaborateur resté en retrait. Car, oui, visiblement, le général ne voulait pas uniquement se pavaner en remuant ses cheveux dans tous les sens comme pour vanter les mérites d’une nouvelle huile de soins et ne laissa pas trop le choix aux deux commerçant.e.s de mettre la main à la pâte. Mell pinça les lèvres du fait qu’on lui demande de rester en retrait, ça l’irritait toujours, d’être sous-estimé pour son espèce, alors qu’il pouvait très bien se rendre utile notamment.

    « Euh, d’accord, mais je peux aussi- !! »
    « C’est mieux que tu restes à l’abri. »


    Raol en remit également une couche, d’une vois plus ferme. Ce n’est pas qu’il était franchement d’accord avec le plan du caldissien, mais plus Melchior resterait loin du général, mieux ce serait. Mell n’était pas du genre téméraire et même s’il lança des regards agacés à la grenouille qui insistait pour qu’il reste sur le carreau, il finit par obtempérer.

    « Pfff… puis que c’est comme ça… »

    S’il n’était pas en présence d’un général caldissien, Mell aurait bien ajouté quelque chose comme « le gobelin va aller se faire voir gnagnagna ». Mais, il n’est pas aussi pénible ou suicidaire sur saon collaborateur.ice et s’exécuta sagement en allant ramasser les gemmes éparpillées sur lez sol, en priorité celles susceptibles d’avoir des effets indésirables. Il chassa aussi quelques petites lapins qui lui traînaient dans les pattes.

    Pour revenir au cœur de l’action et aux lapins géants, Raol fut assez surpris.e de la suite des évènements et des décisions du Général Ouin Ouin. Ce type avait vraiment de l’assurance pour lui refiler une dague et lui tourner le dos avant de s’en aller s’occuper du lapin avec son épée enflammée. Après tout, l’eossien a beau être agile et a l’aise avec le lancer de dague qu’iel pratiquait régulièrement en l’absence de son parent, iel n’est certainement pas de taille face à un général aguerri en plein jour et en face à face. Plissant à nouveau les yeux en faisant machinalement tourner la dague entre ses doigts et en jonglant avec d’une main pour la peser, iel emit un claquement de langue agacé.

    Hmph. Évidemment, c’est de la bonne dague.  

    Mais ce n’était pas le moment de s’attarder dessus, car le caldissien était déjà parti à l’attaque. Pour l’emmerder, Raol était très tenté de rester à regarder les mains dans le dos, ou jouer la carte de l’imbécile en mode « au secours j’ai trop peur ohlala je suis un boulet »… mais, non, il avait des gemmes à récupérer. Hors de question que Venomania se les approprie ou les brise si cela ne s’avère pas nécessaire. En effet, « qui l’aurait cru », que Raol en vienne à se battre contre des lapins bruns géants, avec l’infâme Général Ouin ouin. Cet état de fait lui donnait évidemment envie de casser cette fichue dague artisanale en deux avec un cri de rage et d’en envoyer les reste à la tronche de Gabryel accompagné de quelques crachats. Mais, non, ce n’est pas exactement le moment.

    Raol se tint prêt.e tandis que le caldissien fondait sur sa proie (enfin, en l’occurrence, c’est plutôt le lapin qui allait fondre avec toutes ces flammes, mdr), se défendant avec le sourire quand le géant se retourna. S’écrasant en fondant sur les pavés des la ruelle, le lapin factice tomba en arrière et s’agita dans un excès de panique, effrayé par le feu. Pour le coup, la grenouille n’en menait pas plus large mais elle n’allait pas se dégonfler devant l’autre vantard qui…

    ...Mais c’est qu’il a l’air de bien s’amuser.


    Avec la même expression qu’un enfant devant les décorations de la grande foire d’avril, le général s’enjaillait drôlement à se bastonner contre un lapin en chocolat. Bref. Le lapin était justement tombé à la renverse et avait donc lâché en l’air la gemme, qui brilla un instant suffisant pour que l’animorphe prenne de l’élan et bondisse vers elle, l’attrapant sans mal au vol. Raol se rétablit sur la masse chocolaté le temps de ranger la gemme dans son kimono avec l’autre. Mais voila que l’autre lapin géant chargeait à son tour dans leur direction. Très rapidement. Trop rapidement.

    « Oh-oh. »


    Le lapin avait bondi furieusement vers les deux humanoïdes et donc, Raol fit de même en sautant sur le côté pour se réceptionner en s’accrochant sur un relief de la façade d’en face. Il avait esquivé de justesse un écrasement certain contre le pavé et analysa rapidement la situation, cherchant des yeux la gemme sur le nouvel assaillant. Ce dernier l’avait laissé tomber dans son oreille, évidemment. Un endroit qui ne cessait de gesticuler. Mais pas inatteignable du point elevé ou Raol se trouvait, si tant est que le général occupait suffisament le lapin. Sans plus hésiter, lea Zeteki sauta de son observatoire pour atterrir sur la tête du lapin, se jetant sur l’oreille incriminée afin d’entamer le gros bout de chocolat à sa base. La dague étant bien aiguisée, lea Zeteki n’eut pas beaucoup de mal à extraire de cette manière la gemme de l’oreille chocolatée. Iel ne put rattraper celle-ci au vol mais iel imagina qu’elle était simplement tombée à terre d’assez haut pour se briser. Le lapin géant était toujours aussi furieux, mais en l’absence de la gemme, il commença à rapetisser. Raol entama de sauter pour se rétablir à l’abri à nouveau, mais ne vit pas venir l’ultime coup de patte brune de son adversaire, d’une taille encore raisonnable, qui l’envoya valser plus loin avant de rapetisser pour de bon.

    Lea Zeteki parvint à amortir sa chute en retombant maladroitement sur ses jambes habituées à ce genre de sauts et de chute, mais grimaça après s’être éraflé contre une façade, assez pour déchirer une partie de sa manche.

    Oh, non, pas mon kimono vert clair à motif feuillu…


    Iel cligna des yeux et entendit quelque chose tomber par terre. En baissant les yeux, iel aperçut les deux gemmes qu’iel avait récupéré… dans les mains de deux nouveaux lapins sournois.

    « Alors, là, non ! »

    S’écria Raol qui commençait à être quelque peu agacé de cette situation improbable. Iel reprit la dague par la lame et l’envoya dans un des lapins voleur, avant de poursuivre l’autre qui… C’est alors qu’iel aperçut l’éclat inhabituel de la gemme portée par le lapin et comprit qu’iel s’était trompé et avait confondu l’éclat rougeoyant d’une gemme de puissance avec le reflet orangé d’une gemme de...

    « …Oh. Merde. »


    Une gemme de feu. Voilà que le lapin commençait à tousser et péter des flammes dans tous les sens. Autant dire que la grenouille, qui craignait fortement le feu, rebroussa chemin en quelques sauts pour d’aller s’abriter derrière un tonneau. Évidemment, c’est là que sa magie s’avérait assez peu utile sans point d’eau dans les parages et que Melchior ne pouvait pas faire grand chose de plus avec de l'alchimie sans ses potions sur lui.

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    grenouille délicieusement chocolatée. avec Gaby & Rara +

    Peut-être, en effet, que ce n'était pas la bonne solution d'avoir dégainé une lame de feu directement. Car, même si Gabryel était une nymphe d'eau, il commençait peu à peu à lui même sentir les contres coups de cette utilisation. Le noble résistait mieux à la chaleur que ses confrères de part son espèce, mais ça finit toujours par l'atteindre et au vu des flammes qu'il n'a pas hésité à utiliser en masse, ça n'allait pas tarder à devenir compliqué. Toujours le bras bien tendu vers son assaillant, il vit du coin de l'oeil Raol faire des acrobaties et sourit un instant. Putain de grenouille. Cependant, un nouvel assaillant chocolaté vint porter préjudice aux deux rivaux. Il fonçait droit sur eux et Gaby se retrouva rapidement prit en sandwitch et il sentait qu'il n'allait pas pouvoir faire brûler son épée très longtemps. Analysant rapidement la situation, il prit de l'élan et courra vers le lapin et au dernier moment glissa au sol pour passer entre ses pattes. Le temps qu'il se retourne, il l'entailla suffisamment pour que dans peu de temps son propre poids casse sa patte. Mais le second lapin était toujours hors de portée du général et il avait beau tenter de voir comment s'en sortait l'éossien, il n'y arrivait pas. Ce n'est pas parce qu'il le déteste qu'il veut qu'il crève, il en prendrait pour son grade et c'est vraiment pas le moment. Roulant les yeux en l'air, exaspéré, il reprit son élan et revint au centre de l'action quitte à le regretter amèrement. Il voulait simplement être sûr que Raol ne se noyait pas dans une flaque de chocolat fondue, par exemple.... Donnant quelques coups de pieds dans des bébés lapins pour les casser -car après tout tant pis- il reçu cependant un coup de patte assez violent du gros papa lapin. Tentant de bloquer l'attaque avec son épée, ça n'a eu que l'effet de légèrement la ralentir et il glissa sur quelques mètres. C'est là qu'il pu voir une grosse patte de chocolat venir rencontrer le corps frêle du vendeur de gemmes.

    « Raol ! »


    En ultime tentative, Gabryel voulu allumer des flammes plus puissante mais il sentait clairement que sa main commençait à le brûler et il n'allait pas pouvoir. Il tenta d'attirer l'attention mais ça ne fonctionna pas, heureusement la grenouille s'en sortit étonnamment bien et ne récolta de cette attaque qu'une petite éraflure. Cependant, il semblait vraiment en colère pour son habit qui s'était arraché. Comme quoi, les deux ont les mêmes préoccupations. En voyant la manière dont il lança la dague avec précision sur un lapin menaçant de s'emparer d'une gemme, le militaire fronça des sourcils. L'éossien semblait étrangement familier à la manipulation de ces armes... Il aurait fait un bon soldat, enfin sans compter son caractère franchement détestable. Raol ne l'avait pas vu, mais l'autre lapin s'était déjà saisi d'une gemme. Le général fut cependant surpris de ne pas voir ce lapin grossir mais... s'enflammer ? Souriant en voyant le jeune fuir plus loin, Gaby lui sourit de toutes ses dents. La nymphe d'eau qu'il était allait pouvoir se montrer utile. S'étirant doucement, ses cheveux prirent une teinte transparente et son corps se transforma partiellement. Les flammes ne lui faisaient quasiment rien. S'approchant de là où était la grenouille, il le rejoignit derrière le tonneau et s'agenouilla devant lui en guettant le lapin qui -surpris par sa transformation- gesticulait dans tous les sens sans faire attention à ce qui l'entourait-.

    « T'as pas peur d'un général de l'armée, mais t'as peur du feu ? Tu me surprends de plus en plus. Bon, admire et tu comprendras que ce n'est pas si terrifiant. »


    Sortant de sa cachette, il tendit son bras et laissa de celui-ci couler une fine pluie d'eau pour refroidir la grenouille qui devait déjà avoir un peu chaud au vu de tout le feu que projetait l'autre lapin. D'un bond gracieux il bondit face au lapin. En rotant, celui-ci créa une barrière de feu entre le général et lui. Mais, évidemment, ce ne fut pas un soucis et il avança tout de même. Faisant glisser son pied sur le sol, une couche d'eau s'échappa ce qui eu pour effet d'éteindre les flammes. En tentant de se saisir de son épée, Gabryel s'empêcha de faire une grimace. Elle était bouillante et même comme ça il ne valait mieux pas la prendre. C'était du corps à corps. Des oreilles du lapin jaillirent deux jets de flamme, Gaby en éteignit un mais dû esquiver de justesse le deuxième. Donnant un coup de pied au lapin, celui-ci réussit à le bloquer dans son geste et dans le même instant rota une nouvelle fois et lança presque en plein visage une dose conséquente de feu. Heureusement, le général réussit à créer une mini barrière d'eau qui le protégea à peu près. Se dégageant de l'emprise du lapin, il donna un coup de tête violent au chocolat, le faisant basculer à terre. Écrasant le lapin, il le réduit en morceaux et s'étira. Gaby voulu récupérer la gemme, mais il sentait qu'elle devait être particulièrement brûlante. Alors, il la refroidit avec son eau et s'en saisit avant de reprendre sa forme initiale et de retourner voir son collègue de mission surprise.

    « Tiens. »


    Alors qu'il tendait la gemme écarlate à l'éossien, il sentit une vive douleur sur sa cheville. Une ronce s'y accrochait. Gaby l'arracha d'une traite mais fut surpris de la voir voler bien trop vite. Qu'est-ce-que-. Une bourrasque de vent très violente fit s'envoler dans tous les sens les longs cheveux du général qui se retourna brusquement. Une petite tornade s'abattait dorénavant sur le quartier et en son centre un petit lapin fugace semblait bien s'amuser.

    « Laisse moi deviner. Gemme de vent ? »


    Dépité, Gabryel espérait vraiment que tout ça n'allait pas dégénérer. Il jeta un regard en arrière en espérant que le collègue de Raol faisait bien son job car s'il laissait d'autres lapins entrer... ça risquerait de devenir compliqué.
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    Risque de chutes de lapins chocolatés


    Avec
    Gabryel de Venomania



                

    C'est très la cata.

    Il est difficile à lire, le Gabryel. Ce n’est pas qu’il soit une personne particulièrement inexpressive, bien au contraire, même. Seulement, il a cet espèce de sourire de façade permanente, ce côté imprévisible et joueur qui rend complexe a deviner s’il est sincère ou non. Aussi, Raol tenta de ne pas se formaliser lorsque son « partenaire » agaçant appela son nom lorsqu’iel se retrouva jeté par terre, puis quand il lea laissa s’abriter pour aller s’occuper du lapin enflammé de lui-même. Lea Zeteki attendait le coup en traître en gardant son regard fixé sur chaque mouvement du général. Mais il n’en fut rien. L’animorphe se tendit, prêt à se défendre tandis que l’autre s’approchait, sautant presque sur ses pieds lorsque le caldissien étendit sa main au dessus de sa tête pour… lui faire tomber une petite bruine sur sa peau réchauffée et légèrement asséchée par le feu de Raol. C’est vrai, qu’il a peur du feu. C’est que sa peau le supporte très mal, une brûlure mal placée deviendrait dangereuse pour sa santé.

    Le feu est bien plus destructeur qu’un pauvre général mortel…


    « Général ou pas, ce n’est pas très censé de faire les malins devant les éléments. »

    La preuve, regardez ce que quelques pauvres cailloux peuvent faire comme dégâts en était manipulés par des chocolats enchantés.

    L’eossien.ne marmonna sa morale eossienne de comptoir en se pensant très malin.e et interessant.e, sans attendre de réponse de la part du militaire. Celui-ci s’amusait toujours autant et l’incita à « admirer » sa prochaine performance. La grenouille leva les yeux au ciel en grognant mais ne quitta tout de même pas des yeux l’autre humanoïde, au cas où il redeviendrait aussi mesquin qu’à leur dernière rencontre. Raol espérait juste que l’autre n’allait pas encore arracher sa chemise de manière totalement gratuite, ça en deviendrait ridicule. L’amphibien se redressa derrière son tonneau et observa la scène depuis quelques mètres, intrigué.e malgré ellui de ce que l’autre allait trafiquer dans son assurance un peu trop prononcée.

    A part les élémentaires de feu et certaines créatures magiques qui peuvent y vivre, Raol ne connaît pas grand monde qui n’ait pas peur des flammes. Quoique, cet élément incandescant paraissaient apparemment bien minable à la nymphe d’eau dont la chevelure redevenait translucide.

    Héhé. Ce serait marrant qu’il se change en flaque et s’évapore en fumée car il fait trop chaud.

    Se dit lea Zeteki en fantasmant la disparition rapide et définitive du Général Ouin-ouin.

    Naaah. Ce serait trop beau.

    Iel hésita à s’éclipser sur le moment, pendant que l’autre était en train de poursuivre le lapin péteur et en lui volant sa précieuse dague qu’iel récupéra par terre au passage, restant sur ses gardes. Mais ce serait stupide, ce serait laisser Melchior livré à lui-même face au militaire caldissien. D’ailleurs, Raol profita de l’occasion pour jeter un œil vers son collègue qui était encore en train de courir partout en ramassant des gemmes… actuellement,le gobelin était en train de secouer la jambe en tout sens pour se débarrasser d’un chocolat enchanté qui s’était accroché, mais qui ne tarda pas à finir écrabouillé par terre. Melchior criait et chignait d’agacement en faisant ses aller retours, mais finit par capter le regard de Raol et par lui adresser un signe de main pour lui faire comprendre qu’il s’en sortait à peu près. Le temps que la grenouille se retourne, le général en avait fini avec le lapin incandescent et s’étirait comme s’il venait de terminer une petite séance d’exercice routinière. Désormais complètement sorti de sa cachette, la grenouille resta vigilante et à bonne distance de la nymphe aquatique, constatant que la rue semblait d’un coup bien calme… sans parler des bruits de fracas leur parvenant depuis d’autres endroits du quartiers et les cris irrités des autres personnes présentes en train de tenter de se débarrasser des derniers lapins en chocolat animés.

    Maintenant que plus rien n’avait l’air de brûler dans le coin, Raol se mit à la recherche de la gemme de feu, mais iel ne la trouva que dans la main de Gabryel qui l’avait ramassée. En reprenant son dû sans savoir s’iel devait remercier le plus grand ou non, la grenouille remarqua que comme les autres, la gemme avait rapetissé mais restait encore assez grande pour être utilisée ou vendue. Avant qu’iel ne puisse se décider quoi répondre au général, le pas préssé de Mell retentit sur les pavés. Le gobelin se rapprocha du duo insolite avec une boite dans laquelle il avait rangé les autres gemmes.

    « Woaw ! M-merci général ! Z’avez été efficace ! »

    Raol pinça les lèvres et observa l’homme eux cheveux nacrés en coin, tout en déposant ses gemmes avec les autres dans la boite de son collaborateur. Mais en regardant dans la direction du caldissien, lea Zeteki remarqua autre chose dans le décor. Une ombre lagomorphe qui… volait… ?

    « Attention ! »

    Fit la grenouille en plaçant un bras devant son collègue lorsqu’une bourrasque balaya violemment la rue. Si Melchior manqua de lâcher la caisse en tombant par terre, cette partie de la cata fut esquivée et le gobelin se dépêcha de la fermer avec son couvercle. Mais maintenant, un lagomorphe avait trouvé une gemme de vent, comme l’avait bien observé Gabryel.

    « Tss. En effet. »

    Le vent était potentiellement destructeur, comme le feu. La grenouille devait déjà se stabiliser sur ses appuis pour que le vent ne l’incite pas à reculer, ça lui paraissait donc compliqué de sauter vers le centre de la tornade pour attraper le lapin. Relancer la dague semblait aussi peu judicieux, en plus d’être dangereux.

    Quoique, si je lance la dague et que le vent la renvoie malencontreusement dans la tronche du Général… alors on est d’accord que techniquement, ce ne sera pas ma faute s’il meurre ? Hmmm…

    Ça ne douterait rien d’essayer, mais la tête qui se recevrait la dague en retour pourrait aussi bien être la sienne. Donc, Raol dû être raisonnable et abandonner son plan de génie, non sans quelques amers regrets. Bref. De toute façon il fallait trouver un moyen de se rapprocher de cette tornade avant qu’elle ne fasse tout s’envoler dans la rue et aille mettre le bazar plus loin. Ce n’est pas comme si Raol en avait quelque chose à faire si la concurrence altissienne et caldisienne s’envolait, hein, mais bon. A force iel aimerait bien en finir avec tout ce bordel qui n’était pas trop prévu à la base.

    « Euh… j’ai ptet une idée !! »

    Finit par crier Mell au début de la tempête tandis qu’il s’accrochait au poteau d’un porche pour s’abriter et éviter de s’envoler trop loin. Raol se tourna vers son collègue en reculant pour s’abriter sous le porche également tandis que la tornade s’approchait.

    « Tu sais comment arrêter une tornade, toi ? Parce qu’à part se planquer en attendant que la gemme s’use, je suis à court d’inspiration ! »

    Fit la grenouille d’une voix assez forte pour que les deux autres l’entendent derrière le sifflement du vent.

    « Bah, justement, si elle s’usait plus vite... »
    « Tu veux qu’on s’envole de l’autre côté de la ville ?! »


    Je suis une grenouille, moi, pas un écureuil volant ! Si la gemme s’use plus vite c’est que son pouvoir a été décuplé d’une manière ou d’une autre, donc, ce serait encore pire… !

    « B-bah non !! Mais on p-pourrait la cont’nir... »

    Raol s’accorda un instant pour intégrer les propos du gobelin, puis cligna des yeux en émettant un :

    « ...oh. »

    Iel réalisa où l’autre voulait en venir. S’iels arrivaient à coincer la tornade dans un coin, peut-être le lapin forcerait la puissance de la gemme, l’userait plus vite ou la briserait. Entre le kéké eossien et le kéké caldissien, au moins, Melchior n’avait pas oublié de se servir un peu de son neurone actif.

    « Avec des gemmes de protection ou de terre, peut-être que... »


    Melchior rouvrit le couvercle de sa boite de gemme et se mit à chercher frénétiquement. Au passage, il lança un regard entendu à Raol et esquissa un signe vers le caldissien resté à quelques mètres, plus proche de la tornade.

    ...Ah, oui il est là lui. Roh, mais, la flemme de devoir faire un travail d’équi--

    En entendant saon collègue grogner, le gobelin lui donna un coup de coude afin de l’inciter à se bouger les fesses.

    « Roh… euh, vous, euh, général ! ‘Pouvez monopoliser son attention encore un peu ? »

    Et faites pas du zèle, avec les gemmes votre magie sera pas utile si vous crevez. Enfin, pas que vous êtes utile quand vous êtes vivant non plus, mais, bref.


    Sur cette vilaine pensées tout à fait gratuite, lea Zeteki se mit à récolter les gemmes trouvées par Mell. Une fois que les deux bijoutier.e.s eurent trouvé 6 gemmes qui convenaient à ce qu’iels cherchaient, le gobelin referma solidement la boite et la cala sous une pierre (sait-on jamais). Raol attira de nouveau l’attention du général en se remettant à hausser le ton.

    « Hé, attrapez ça ! »

    La grenouille lança deux gemmes de protection vers Gabryel avant de filer vers l’autre côté de la tornade, non sans manquer une nouvelle occasion de sauter sur les façades pour se positionner de manière optimale derrière le cyclone. Et, oui, c’est lea même grenouille dira sans rougir que c’est les militaires qui ne peuvent s’empêcher de frimer, hein.

    « A mon si-signal, utilisez les gemmes, ça d’vrait cont’nir la tornade un p’tit moment ! »

    Normalement assez longtemps. Sinon… bah, sinon, on va être royalement dans la merde si ce truc nous pète à la tronche.

    « Maintenant ! »

    Cria le gobelin en activant ses propres gemmes, et Raol fit de même de son côté, espérant que le général les imite au passage. Des murs translucides et telluriques se dressèrent autour de la tornade et le lapin, retenant un moment le vent et l’empêchant de progresser d’avantage. Comme prévu, le chocolat enchanté s’affola et les vents filtrant au-travers des murs se firent plus forts, une bourrasque destabilisa également lea Zeteki qui s’éfforça alors de descendre rapidement de son perchoir afin de ne pas refaire de chute. En dégageant son visage d’une des mèches en désordre que le vent avait mise en vrac, la grenouille grimaça en voyant un mur de pierre commencer à se fissurer.

    Pourvu que ça tienne assez longtemps.

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    grenouille délicieusement chocolatée. avec Gaby & Rara +

    Gabryel hésitait. Deux solutions se présentaient devant lui et étrangement il hésitait. Sa logique l'amenait à vouloir demander aux deux collègues de partir en les remerciant pour leur aide, mais son côté sournois voulait encore s'amuser un peu avec eux. A vrai dire, c'est en jetant un coup d'oeil discret à Raol que cette envie est née. La foutue grenouille était franchement hilarante et pleine de surprises. Mais pourtant, en tant que général, il ne devait pas trop mettre les citoyens en danger et il en avait bien conscience. En analysant la situation face à lui, il comprit qu'il allait devoir très rapidement faire un choix et que dans tous les cas il devrait faire attention. Bien que ça ne sois "que" des lapins possesseurs de gemme, cela pourrait très rapidement dégringoler et le militaire en avait conscience. Les bourrasques qui balayaient l'endroit en étant la preuve et il avait bien peur des conséquences que cela pourrait avoir sur le quartier tout entier -et ses habitants. Il s'imaginait devoir remplir milles et un rapports, signer des paperasses, faire des lettres pour expliquer tout... Rien qu'à cette pensée il sentait l'ennui grimper en lui. Il fallait résoudre ça et de préférence assez calmement pour ne pas tout péter. Même s'il ne dirait pas non pour se défouler un coup sur les petites chocolateries, il savait que ça lui retomberait sûrement dessus et ça serait encore plus ennuyeux que les papiers et les formulaires... Passant une main sur sa nuque en fixant le centre du problème, Gaby plissa des yeux et mordilla sa lèvre inférieure, réfléchissant à toute vitesse. Il a vécu des batailles, il peut très bien résoudre ce petit soucis ! Une voix raisonna et eu l'effet de faire pivoter la tête du caldissien :

    « Euh… j’ai ptet une idée !! »


    Mmh ? Il sert à quelque chose, lui ? Lançant un regard en biais pour voir la réaction de l'animorphe, il souria en entendant ses paroles.

    « Tu sais comment arrêter une tornade, toi ? Parce qu’à part se planquer en attendant que la gemme s’use, je suis à court d’inspiration ! »


    Dommage, je m'attendais à mieux de ta part, tu ne manquais pas d'inspiration pour m'arroser. Se planquer, comme disait la grenouille, n'était pas une solution envisageable pour le général. Se planquer c'était fuir, et ça il en était hors de question. Il aurait bien eu l'idée de foncer en affrontant la magie par la magie, mais contre le vent il aurait fallut quelque chose de lourd ou des sorts de protection assez puissants pour ne pas finir balayer. Le vent est un des éléments les plus redoutables, il n'en fait aucun doute...

    « Bah, justement, si elle s’usait plus vite... »

    « Tu veux qu’on s’envole de l’autre côté de la ville ?! »


    Gabryel ria silencieusement à cet échange. Raol ne lui laisse même pas le temps de s'exprimer. Cependant, il gardait le silence. Ce sont leurs gemmes, ils en sont responsables, donc s'ils peuvent trouver une solution, ça serait sympa. Le plus petit conclu, un peu incertain, la voix baissée sans doute à cause de la pression de son collègue.

    « B-bah non !! Mais on p-pourrait la cont’nir... »


    Fronçant les sourcils, le militaire eu un petit instant de réflexion et il comprit plus ou moins l'idée du gobelin. Comme il l'avait penser, il fallait attaquer la magie par la magie, mais puisqu'un sort basique n'aurait sans doute pas assez de force... un sort équivalent pourrait faire l'affaire, donc une autre gemme. L'idée fut très bien accueilli par le général qui esquissa un rictus satisfait lorsque Raol s'adressa à lui :

    « Roh… euh, vous, euh, général ! ‘Pouvez monopoliser son attention encore un peu ? »


    Il ne répondit rien et se contenta d'hocher la tête. "Vous, euh, général !", quel crétin. Il aurait bien eu envie de lui répondre quelque chose comme "Appelle moi Gaby" avec un léger clin d'oeil suivit d'un regard mielleux, pour l'énerver, mais les temps n'étaient pas trop aux plaisanteries. Pour éviter de s'envoler en s'approchant plus de la tornade, le général fit en sorte d'alourdir sa tenue en utilisant un sort d'enchantement. Mais cette technique n'était utile que pour s'approcher de quelques mètres, il n'arriverait jamais à atteindre le centre. Attirant du mieux qu'il pouvait l'attention du lapin en faisant de grands gestes et autres petites choses pas très sexy, il réussit cependant sa mission malgré le fait qu'il était considérablement ralentit par la lourdeur de son équipement. Une nouvelle fois il entendit la grenouille et tourna la tête vers lui. Gabryel attrapa au vol les deux gemmes qu'il lui lança et comprit très rapidement ce qu'il devait faire. Heureusement pour eux, les deux étaient tombés sur lui et il comprenait vite et bien les choses. C'était un peu un prodige. Voire carrément un génie, se disait-il. Dans tous les cas, il se plaça et activa les deux pierres au moment où le gobelin le demanda. Cela fonctionnait, mais pour combien de temps ? Bien que les murs marchaient, quelques bourrasques arrivaient tout de même à les atteindre et les murs anciens n'allaient sans doute pas tenir longtemps. Le général vit une petite troupe aux habilles bleus non loin de là qui observait la scène un peu inquiet. Il reconnu sans grand mal ses propres soldats et savait que deux d'entre-eux seraient plus utiles que les autres. Le premier avait de gros bras et était fort, le second avait une magie qui pourrait être utile. Tout en se concentrant sur sa tâche, le noble s'adressa à eux en haussant un peu la voix, plus dur et plus autoritaire qu'avec les deux collègues :

    « Soldats ! Le plus grand et le plus fin, avancez-vous. Toi, tu maîtrises la conjuration, invoque quelque chose pour soutenir les murs qui vont céder. Toi, aide ses créatures. Vous autres, cherchez les endroits susceptibles de ne pas tenir et éloigner les civils. »


    Un "oui, mon général" retentit, sortant de leurs bouches en même temps et chacun se mit à faire son travail. Un ours soutenait les zones à risque aidé par le plus imposant d'entre-eux, tandis que les autres tentaient de stabiliser les zones un peu moins à risquer. Les civils s'éloignèrent, heureusement. Faisant claquer sa langue contre son palais, Gabryel ne pouvait s'empêcher de vouloir recadrer ses inférieurs. Son côté intransigeant et diablement perfectionniste lui donnait envie de se lever pour les corriger, mais il ne pouvait guère le faire et se disait qu'il le ferait plus tard. Peu à peu, il sentait que la tornade commençait à être moins puissante. Cependant, son regard dévia un peu plus haut, là où était Raol. Son instinct et son oeil aiguisé ne pouvaient s'empêcher de remarquer qu'un bout du toit allait sans aucun doute se décrocher pour aller faire un câlin à la grenouille et -même si ça serait drôle- il ne valait mieux pas qu'il lâche ses gemmes. D'un signe de la tête, il fit s'approcher deux soldats.

    « Toi, va là-bas et fait en sorte que rien ne vienne déranger cet humble monsieur dans sa tâche. Toi, occupe toi de la même manière du gobelin. Si le travail est mal fait, vous en subirez les conséquences. »


    D'un regard sévère il les fit s'en aller et les deux se postèrent à leur place. Se concentrant sur lui-même, il ne fit guère attention aux autres. Il ne savait pas si quelque chose était arrivé, si les soldats parlaient ou pas à Raol et... Et qui déjà ?. Soufflant du nez, il fut soulagé de voir la pierre s'user et enfin la tempête se calma. D'un geste vif et rapide, le général se dépêcha d'atteindre sa cible et l'abattit d'un coup d'épée. S'adressant à ses confrères, il les remercia, toujours ce doux sourire sur le visage :

    « Merci à vous, faites attention aux débris, vérifiez s'il n'y a pas de civils coincés ou blessés et anéantissez chaque lapin que vous croisez. »

    « Monsieur de Venomania, votre soeur, ma demoiselle Elizabeth, m'a demandé de vous informer qu'elle est en sécurité et qu'elle s'occupe de trouver un moyen rapide de calmer les lapins avec l'académie de magie. Des alchimistes se mettent aussi au travail, ils nous demandent encore quelques temps mais ça ne devrait pas tarder à se calmer. »


    Soulagé de savoir tout ça bientôt finit, Gabryel hocha la tête et s'approcha de ses deux compagnons. Souriant au gobelin, il lui lance, l'air sincère et plein de fierté :

    « Vous avez eu une très bonne idée, merci et toutes mes félicitations. »


    Son regard de lavande tourna un peu vers Raol, mais il ne rajouta rien, se contentant d'observer les alentours pour ne pas avoir la surprise de voir d'autres lapins possesseurs de pouvoir intervenir.
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    Risque de chutes de lapins chocolatés


    Avec
    Gabryel de Venomania



                

    C'est très la cata.

    L’idée d’être coincé.e dans un coin face à des murs qui menaçaient de cèder sous la pression du vent ne plaisait que très moyennement à Raol. S’iel avait été seul et que la rue (et son magasin) ne risquait pas de prendre encore plus de dégâts, iel aurait envisagé de prendre la fuite en attendant que l’orage passe. Mais cela n’a jamais été une option dans la situation actuelle, tout de même. Raol est un.e lâche, mais pas au point de laisser Melchior dans la merde face à tout ce bordel, tout de même, ce serait pas très sympa. Cela dit, la grenouille a vécu des situations moins anxiogènes. Même maintenant qu’iel se trouvait à terre de son côté de la tornade, lea Zeteki restait sceptique quand à l’efficacité des gemmes. Ce n’est pas que le plan de Mell était mauvais, mais plutôt que les deux joallier.e.s avaient un peu surestimé l’efficacité des gemmes utilisées. Certaines perdaient de leur puissance à une vitesse préoccupante et seraient usées dans peu de temps. L’animorphe tenta de reculer légèrement pour capter le regarde de son collègue et l’interpeller.

    « Les gemmes vont pas tenir longtemps ! On en a pas d’autres ?! »


    Fit Raol d’une voix assez forte pour tenter de passer au-dessus des sifflements du vent. Melchior peina tout autant à se faire entendre.

    « C’tait les dernières de c’genre, j’ai vérifié ! »


    Roh, fait chier.

    Lea gemmologue grimaça en voyant les colonnes de terre continuer de se fissurer. Il faudrait peut-être penser à une solution de repli à peu près sécuritaire. Sauf que du peu qu’iel connaissait le Général, Raol se disait qu’il ne voudrait sûrement pas reculer devant l’adversité. Mais, Gabryel avait cet avantage de ne pas être tout seul de son côté et sollicita donc l’aide de ses subordonnés. En espérant voir le caldissien se prendre une mutinerie ou autre chose d’un peu humiliant dans la tronche, lea Zeteki surveillait de loin les gestes et essayait d’entendre ce que disait le général pour organiser ses plans.  Finalement, les soldats s’ébrouèrent à leur tour sans sourciller.

    Meh. C’est pas drôle… pourquoi sont-ils aussi disciplinés et ennuyeux ?

    Les pensées de Raol ne camouflaient pas vraiment sa mauvaise foi ni le fait qu’iel était véxé comme un pou de voir l’autre empaffé s’en sortir de manière fort professionnelle. Bah, oui, Raol aurait bien aimé pouvoir trasher de manière gratuite sur Gabryel, mais si ce dernier faisait bien son travail, eh bien, iel ne pouvait plus rien dire (ouin ouin).

    Dommage, hein. Ca la foutrait mal de dire qu’un général caldissien (surtout CE général caldissien) n’arrive plus à se faire obeïr de ses soldats… et ce serait terriblement délicieux de lancer des rumeurs croustillantes basées sur ça.


    Tandis que Raol surveillait  ses gemmes tout en se défoulant mentalement en imaginant le général être écrabouillée de manière très grotesque par une colonne de terre, les militaires progressaient et invoquèrent des créatures capables de retenir les protections encore quelques instants.  Lea Zeteki se contint au passage de ne pas réagir de manière excessive (et se contenta d’un grognement sourd) lorsque des soldats lea rejoignirent afin de lui eviter des blessures. L’opération fut couronnée de succès étant donné que les bourrasques commencèrent à faiblir et les créatures invoquées progressèrent jusqu’à ce que les gemmes protectrices arrivent à la fin de leur effet. Les bourrasques s’étaient apaisées et le lapin chocolaté tombé à terre fut tout de suite neutralisé par l’épée de Gabryel.

    Maintenant que la rue était revenue au calme, les militaires s’éparpillèrent pour rassurer les civils et sécuriser la rue aux endroits où s’étaient produits des effondrements ou d’autres dégats. Raol soupira en dirigeant son regard vers leur échoppe en s’inquiétant pour leurs pertes matérielles. Au pire, iels devraient compenser d’une manière ou d’une autre en travaillant quelques nuits blanches et ça va qu’ellui et Melchior aiment leur métier, mais tout de même…

    Tout ça car un enchanteur ne savait pas se servir de ses trois bras !!

    Maintenant que l’adrénaline retombant, lea Zeteki soupira longuement et se revint doucement voir Melchior, s’appuyant contre un mur le temps d’apaiser son rythme cardiaque. Mine de rien, iels en avaient sué.

    « Euh, ça va ? »

    Mell lui répondit d’un hochement de tête distrait… visiblement, il était encore fasciné par les créatures que les soldats avaient invoqué que par le fait que la grenouille était sain.e et sauf.ve. Raol tenta de ne pas trop s’en formaliser, même s’il aurait peut-être un peu aimé que le gobelin lui rende la pareille (mais bon, il ne faut pas trop rêver, vu comme iel le traite). Tandis que Raol ramassait une dernière gemme sur le sol, Mell lui suggéra d’aller remercier le Général et les militaires pour leur aide, ainsi que d’aller voir l’étendue des dégats dans la rue, voire s’iels pouvaient se rendre utile. Raol se retint de grogner mais roula tout de même des yeux dans le dos de son collabotateur. Oui, ça le  tuerait d’avouer que sans la présence des soldats caldissiens, le situation aurait clairement été intenable et beaucoup plus complexe et risquée à résoudre.

    En s’approchant, l’animorphe entendit quelques bribes de conversation. Des histoires d’académie de magie dans d’autres quartiers. Apparement, le problème était en train d’être résolu dans le reste du quartier des affaires avec l’aide de quelques magicien.ne.s. Une fois de plus, Raol contint de soupirer dans sa mauvaise foi.

    Oui, oui, félicitons encore et toujours les envahisseurs et leur grosse magie et leur grosse armée et derrière, on laissera bien les eossiens parqués dans leur coin !

    Mell avait fini de trotiner jusqu’à la nymphe. Lorsque l’autre remercia le gobelin, Raol vit le teint mauve de Mell prendre une teinte plus sombre, signe qu’il rougissait. Ses yeux brillaient et il était visiblement très flatté et charmé par les mots de Gabryel.

    « Rooooh, merci général, mais j’voulais j-juste aider, v’savez, héhé ! V’nous avez impressionné aussi ! La r-réputation des mages de Ca-Caldissia n’est vraiment p-pas volée !! »

    Mais ne commence pas à le flatter…


    L’animorphe se crispa et serra les dents. Iel etouffa une sorte de grognement qui sortit comme un « hmph » étrange puis pinça les lèvres d’un air blasé. Lea Zeteki plissa légèrement les yeux lorsque le général lui lança un regard en coin avant de reporter son attention sur le reste de la rue. Mell donna un coup de coude à la grenouille en s’éclaircissant la gorge.

    « T’p-pourrais dire « merci »… ! »

    Mais il se prend pour mon parent, lui ?!

    Raol fit les gros yeux au gobelin puis croisa les bras sur son torse. Iel n’avait pas envie de s’emmerder avec cette histoire plus longtemps et finit par obtempérer,  ses épaules tendues au maximum comme si on venait de lea forcer à avaler quelque chose d’horriblement mauvais.

    « ...Merci. »

    Gnagnagna, merci général, merci général, pfff… putain.

    Maintenant, la grenouille avait très envie d’aller taper dans un mur. Puis, après s’est remis à souffler du nez pour se contenir, l’eossien.ne se rappella qu’avant ça, iel avait quelque chose à rendre au général.

    « Votre dague. »


    Iel tendit l’arme au général sans plus de fioritures, espérant que l’autre ne commencerait pas à l’embêter, car iel avait un magasin à nettoyer et à ranger et un gros retard à rattraper.

    Les prochain jours vont être épuisants… et évidemment, je doute qu’on soit aidé pour couvrir les dégâts, hein, vu ce qui nous sert de chef de quartier.

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    grenouille délicieusement chocolatée. avec Gaby & Rara +

    Riant innocemment aux paroles du gobelin, Gabryel afficha un sourire éclatant qui ne pouvait que refléter de la bienveillance si on le connait pas. Son but était d'au moins détendre un peu l'atmosphère pour calmer la panique du petit être mauve -et d'avoir la paix, surtout-. Passant de l'autoritaire général, à l'aimable et gaie militaire, il changeait de facette aussi vite que son ombre et s'en était presque déroutant. C'était une façon différente de montrer qu'il était en effet bien lunatique. Ses yeux de lavande se dirigèrent lentement vers le collègue du plus petit. Le scrutant légèrement, son rictus s'étira un peu plus tandis qu'il se moquait intérieurement de la grenouille. Eh oui, ton collègue m'adore, quel dommage hein... ? Gaby perçut très bien le pincement des lèvres de l'amphibien et s'amusa à être le parfait opposé de sa trogne blasée. Ce bijoutier était tout à fait le genre de personne que le caldissien s'amusait à pousser à bout. Étrangement, il sentait que ça n'allait pas être la dernière fois qu'ils allaient se voir. Malheureusement... ♪ En entendant les paroles du gobelin, le noble afficha un air faussement surpris et fit une moue mi-gênée mi-heureuse. L'entendre prononcer le mot "merci" presque en grognant provoquait une sensation de satisfaction totale à celui aux cheveux d'argent.

    Il jubilait sur place. Il retint un rire moqueur et imita Raol en croisant ses bras sur sa poitrine. Quelle journée pleine de rebondissement, tout de même ! Il ne s'attendait pas du tout à cela en se réveillant ce matin à l'aube. Au fond, Gaby était plutôt content qu'ils aient recruté un enchanteur minable, mais ça il ne l'avouera jamais et préférera se dire que ça l'a franchement ennuyé et que de toutes façons la grenouille n'est rien d'autre qu'un bijoutier hautain et qui ne représente absolument pas un quelconque challenge. C'est juste un éossien haineux des riches étrangers. Il se voyait déjà partir, tourner le dos à cet homme et faire en sorte que cet incident soit réparé. Faire des papiers, des rapports, de la paperasse et-.

    « Votre dague. »


    La voix du batracien sortit Gabryel de ses pensées. D'une main, il lui tendait la lame avec laquelle il s'était plutôt bien battu. N'importe quelle personne aurait reprit l'arme avec un sourire, mais évidemment le général n'était clairement pas n'importe quelle personne. Son visage ne refléta aucun sentiment particulier, mais au fond de lui il avait cette pensée sombre et totalement puérile : il a touché ça, s'est battu avec et a transpiré, il a donc mit ses foutues saletés dessus, peut-être même sa bave de grenouille. Par politesse -car oui Gaby est poli- il ne dit rien et garda cette vilaine idée en tête. Il ne fallait tout de même pas abusé, il n'allait pas partager ses microbes avec lui ! Hors de question. Rien que d'y penser il en avait des remontées acides, eh oui, il est fragile lorsqu'il s'agit de saletés. Levant doucement sa main à la verticale, il reprit son masque jovial et amical et se contenta de prendre une voix douce pour lui répondre, l'air de rien :

    « Garde la. Tu t'en sers bien et puis... » Il baissa le ton de sa voix et ses yeux se teintèrent d'une lueur inexplicable. [center]« Ça te fera un souvenir de ce jour. »


    Plus vif, il claqua des doigts et fit un clin d'oeil en tirant un peu la langue.

    « Désolé du dérangement et de la pagaille, j'aurai aimé ranger avec vous mais j'ai du travail. Je reviendrai peut-être pour m'assurer que tout va bien. Si jamais vous avez besoin d'aide, n'hésitez pas à m'appeler. »


    Il fit un au revoir de la main et tourna rapidement les talons. En effet, il aurait aimé faire le ménage pour que cette échoppe soit parfaitement propre, mais il avait mentit en disant qu'il aurait aimé le faire avec eux. Il n'aimait guère être déranger pendant le ménage. Le fait de faire planer le doute sur un éventuel retour était tout à fait destiné à Raol, histoire de l'énerver un peu. Le général regroupa ses soldats et ensemble ils vagabondèrent entre les rues étroites du quartier des affaires pour y débusquer tous les lapins chocolatés encore en cavales. Repensant à cette journée folle, Gaby souriait en se rappelant l'air dépité et blasé de l'amphibien. Quel idiot... Finalement, après les papiers, les rapports et toutes les paperasses très peu intéressante, il put rentrer tranquillement chez lui et passer une courte nuit de sommeil réparatrice. Le Venomania s'endormit en espérant que demain soit un jour aussi divertissant et amusant qu'aujourd'hui...
    Raol Zeteki, hmm...
    kyro. 017 ldd

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