22 mars 1001 | Chasseurs sachant chasser |
avec Edwen
Le bruit s'élève, les conversations vont bon train, les verres trinquent. On rit, on boit, on se dispute. Journée habituelle dans une taverne où on peut trouver de tout à n'importe quelle heure, même si les moments les plus agités sont bien sûr le soir quand l'alcool coule à flot et que les consommateurs roulent au sol. Fort heureusement, pour ma part, je tiens plutôt bien, je dois dire. Je suis venu dans ce coin pour me détendre après une grosse journée hier, et je dois dire que c'est pas mal, parfois, d'avoir des congés. Surtout que je suis plus ou moins dans mon élément, ici. Pas mal d'Altissiens autour de moi, en plus ; évidemment, ce sont les plus gros buveurs. Les Caldissiens sont pas mal dans leur genre quand ils veulent, mais ils le montrent beaucoup moins.Je trouve que les Altissiens sont de meilleurs fêtards cependant (en toute objectivité bien sûr aheum). Ce ne sont pas les meilleurs chanteurs quand ils doivent agir sur scène, mais en ce qui concerne les bras de fer, je me régale. Ma main dans celle d'un de mes camarades, ce dernier tente de faire pencher la mienne sur la table où je me suis installé, une chope de cidre frais près de moi. Je n'essaye même pas de résister pour l'instant, laissant mon adversaire mettre toute sa force pour me faire renverser. Mais il suffit que je réveille ma force d'un coup dans mon bras, et... Hop ! Un bruit sourd se fait entendre au moment où je fais claquer le bras de mon adversaire sur le bois de la table. Des exclamations enthousiastes s'élèvent au même moment et je félicite ensuite mon frère d'arme pour m'avoir défier. D'humeur joyeuse, mon grand sourire n'a pas quitté mes lèvres. J'aurais bien aimé que mon mentor Faust soit là pour que je puisse lui montrer mes progrès, mais il est resté à Altis pour le moment.
« Alors ? Qui est le suivant ? »
J'éclate de rire en voyant que plus personne n'ose s'avancer. Cela fait bien vingt minutes que j'enchaîne les bras de fer, et je suis à peine fatigué. Mais c'est une des activités principales, dans les tavernes, les paris. Alors on ne manque pas d'activités quand il s'agit de miser des sicams ou juste de se divertir un peu. En attendant, ça me faisait un peu d'exercice, pour ma part, mais pas une seule personne n'a réussi à faire flancher mon bras, alors j'attends toujours quelqu'un pour me détrôner. Je fais le fier, dévisageant le cercle qui s'est formé autour de ma table. Pas de concurrent.e supplémentaire, toutefois. Du moins, pour l'instant.
Finissant ma chope de cidre d'une traite, je lève mon verre pour demander à quelques serveurs de me servir de nouveau. Mais je vois qu'ils ont l'air débordés. Embêté, je décide alors de me lever de ma place pour aller directement au bar. Serait-ce un signe d'Oros que je dois me calmer pour aujourd'hui ?.. Le soleil n'est même pas couché, après tout. Une pause ne me fera pas de mal. Accoudé au bar, j'aperçois l'une des serveuses qui nettoie le comptoir. Plutôt discrète jusqu'à présent, j'ai un peu peine pour elle en voyant le travail que les clients lui donnent.
« Vous tenez le coup ? »
Mes yeux dorés se posent sur elle, accompagnant une expression bienveillante mais avec un peu de pitié quand même. J'imagine bien qu'elle doit être habitué à tout ça, mais c'est aussi par politesse. Gérer une taverne, c'est pas de tout repos, et j'en ai côtoyé suffisamment pour imaginer ce que ça doit être, de devoir fermer boutique quand il ne reste que des ivrognes à table.