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  • Les aventures de Dedenne et Dudule (Aëden)
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    Le dragon n'est plus, miracle est arrivé. Yggdrasil a protégé sa cité. Des mois de siège éreintant cessent, la ville millénaire respire à nouveau. Chaque soir, sous la lueur émeraude et bienveillante du grand arbre, les éossiens fêtent et célèbrent ceux tombés au combat. Après tant d'épreuves, la ville semble reprendre vie...
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    Les aventures de Dedenne et Dudule.    
    - avec Aëden

    C’est bizarre, les enfants, quand même. Et ne me lancez même pas sur les adolescent.e.s… ce sont les pires. Enfin, du peu que j’en ai témoigné. Ils n’ont aucun sens de rien et leurs décisions sont totalement aléatoires et guidées par d’obscures motivations se résumant souvent à « bon j’ai faim », c’est… incroyablement stupide et pénible. Ah, je vous vois venir… « Mais, euh, Théo, tu as été adolescent toi aussi-euh ! »… Arhem… Je ne saurais pas dire, en réalité. Je me souviens avoir passé mes années de 12 à 17 ans à Calvaro, soit en étant malade, soit en aidant à l’eglise, donc l’adolescence… on avait pas vraiment le temps pour ça, c’était pareil pour Olaf et Cunégonde ! Bref, je sais pas vraiment ce que c’est de l’intérieur… et ce qui motive ces jeunes gens à faire n’importe quoi.

    Parlant de jeunes, j’ai toujours ce gamin bizarre dans le fond de mon jardin et je ne sais vraiment pas quoi en faire. J’aime pas les pauvres et les mendiants, moi, ils sont sales et parfois ce sont des voleurs… donc les voir dans mon jardin ne me fait que très rarement plaisir. Mais, ces gens s’abstiennent dès qu’ils connaissent ma réputation au quartier des affaires et mon avis sur je sujet. Ceci m’a fait réaliser que l’adolescent étrange et hirsute qui est encore en train de surveiller la maison depuis le bord du bassin n’est peut-être pas du coin. Là, je ne saurais pas dire s’il se repose ou fixe la maison en attendant quelque chose. Il fait ça quand il ne regarde pas avec une espèce de fascination étrange mes carpes koï… au moins j’ai l’impression que depuis qu’il m’a vomi le cadavre de Berangère sur les chaussures lorsqu’il a débarqué il y a maintenant dix jours (car je lui avais demandé de me la « rendre »… et moi qui pensais que j’étais trop littéral), il a compris qu’il ne fallait pas les manger. Ce qui veut dire qu’il n’est pas totalement stupide et pas entièrement une bête sauvage, ou du moins qu’il comprend ce qu’on lui dit. Je suppose. Il n’a donné aucun signe d’hostilité et ne m’a d’ailleurs rien demandé ni n’est venu me déranger… je ne sais pas si je l’ai entendu parler entre ses grognements effrayés… sait-il simplement parler… ? Je ne saurais dire, avec les bandages qui lui couvrent le visage, il y a peut-être aussi des changes qu’il porte des blessures qui l’empêchent de parler normalement. Plus j’y pense et plus je l’observe depuis la maison, moins je comprends d’où il pourrait sortir ou même… ce qu’il est. Probablement pas un humain… un hybride, sans doute. Je miserais sans grande certitude sur un animorphe félin.

    Bref, qui que soit ce gamin, sa tête (enfin, la description que j’ai faite de son physique dans le quartier) ne dit absolument rien à personne. Ce n’est donc pas un enfant égaré ou qui se serait échappé d’une demeure du coin. Personne n’a eu à se plaindre non plus de vols ou de dégradations (je l’aurais su, je suis tout de même une des premières personnes informées dans ces cas-là) qui auraient pu être faites par un adolescent dans son genre, donc… je pense pouvoir dire avec certitude qu’il n’est pas dangereux. Mais cela ne donne pas réponse à ma principale interrogation : qu’est-ce qu’il fout dans mon jardin, par le caleçon d’Oros ?!

    J’imagine que s’il peut comprendre ce que je raconte… il peut peut-être parler ou s’exprimer d’une manière ou d’une autre. Je vois qu’il est l’heure à laquelle je lui dépose à manger dehors… c’est pour ça qu’il doit fixer avec autant d’insistance la porte d’entrée. Bah, quoi ? J’allais pas le laisser crever de faim dans mon jardin… surtout qu’il ne veut pas partir. J’ai tenté la première fois de le chasser, surtout après qu’il ait bouloté Bérangère ! Mais… je ne suis pas complètement stupide. J’ai préféré me renseigner sur le gugusse avant de savoir s’il était capable ou non (c’est qu’il est largement plus costaud que moi et sans doute plus grand, même pour son âge) de se transformer en grosse bestiole et de me bouffer à mon tour. Ah… probablement que je n’aurais pas dû commencer à le nourrir en premier lieu… Mais je ne voulais pas qu’il revienne manger mes carpes !! Pfff… je suis vraiment trop bon, hein… j’imagine que même ma conscience ne pourrait pas supporter l’idée d’avoir laissé à la mort et à la famine un enfant traînant sur ma propriété. Ahlala, ma grosse générosité…

    Bref, il est l’heure. J’avais acheté du poisson au marché ce matin et il m’en reste de mon dernier repas. D’ailleurs le poissonnier m’avait fait remarquer que j’en avais pris plus que d’habitude et m’avait demandé si je cuisinais pour deux… mais, euh, c’est même pas vrai, hmph. En mettant quelques restes dans une écuelle (ce sera sûrement meilleur cuit que cru pour sa santé… pas que je me soucie de sa santé, hein!!), j’ouvre finalement la porte afin de sortir dans le jardin. Je le vois déjà qui s’ébroue à ma vue… ou plutôt à la vue de la nourriture. En restant toujours à une petite dizaine de mètres, je lui dépose l’écuelle par terre puis recule prudemment afin d’aller lui prendre un peu d’eau dans le puits (même si ça fait mal au bras, tout ça, dis-donc).

    Je lui ramène l’eau et l’observe manger en gardant mes distances, bras croisés sur le torse en réfléchissant à comment tourner mes questions… si tant est qu’il les comprenne. Mon ton n'est pas spécialement aimable, avec ma voix de crécelle, mais bon, les gens prennent généralement vitre l'habitude (pas comme s'ils avaient trop le choix).

    « Hem… euh… c’est bon ? C’est du poisson, mais c’est meilleur que des carpes crues, non ? »


    Bah, quoi, c’est, euh… bah, faut bien commencer quelque part. Ah, diantre, que c’est embarassant ! Je laisse passer un petit moment pour qu’il me réponde s’il le peut avant de reprendre.

    « Dis-moi… qu’est-ce que tu… qui es-tu, en fait ? Qu’est-ce que tu fais là ? T’as un nom ? »

    Et pourquoi il squatte mon jardin ? Je sais qu’il est très beau, hein, mais… bon, voila, quoi.



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    adventure time. Dudule & Dedenne+

    Je ne comprenais pas beaucoup ce qu'il se passait. Mes yeux refusaient de plus en plus de se fermer. J'avais bien du mal à dormir et lorsque cela arrivait mon sommeil était dérangé par des cauchemars qui me faisaient me réveiller. Ces visions qui hantaient mes nuits étaient floues et j'avais parfois du mal à m'en souvenir. Dans ces rêves, tout était bruyant, sombre et effrayant. Je me forçais la plupart du temps à ne plus y songer pour ne pas me morfondre, car je le savais, broyer du noir était inutile et cela n'arrangerait rien à ma situation. Pourtant, mon esprit me rattrapait toujours. Il me faisait voir et entendre des choses que je souhaitais oublier en boucle, encore et encore jusqu'à ne plus pouvoir faire autre chose qu'y penser. La plupart du temps donc je me déplaçais lorsque le soleil se couchait pour ne pas attirer les regards et être parfaitement silencieux. En parlant de silence, je n'avais pas prononcé un mot depuis bien des jours. J'étais resté enfermé dans un mutisme volontaire. A quoi bon parler ? A qui parler ? Ces questions n'avaient aucune réponses, alors j'en avais conclu que ça ne servait à rien. Vif comme un serpent, je me mouvais avec agilité dans les rues désertes d'Yggdrasil. Je grimpais tantôt ci et là pour prendre de la hauteur et pouvoir admirer calmement les étoiles. Elles étaient belles, si belles. Elles brillaient toujours ardemment, comme si rien ni personne ne pourrait jamais les faire s'éteindre. Inconsciemment, je venais de poser une main sur mon torse, visant mon coeur. Je me demandais si moi aussi je pourrai m'enflammer avec autant de prestance qu'elles, un jour. Finalement, comme bien souvent, j'avais quitté mon poste d'observation et était revenu à mon point de départ. En suivant mes propres traces, je bondis par-dessus les haies verdoyantes pour atterrir sur une jolie parcelle de terrain.

    J'aimais beaucoup cet endroit. Étrangement, c'était un des rares lieux où je m'y sentais en sécurité. Mon regard se dirigea naturellement vers la belle maison qui semblait être attaché à ce jardin. Dedans, un petit être au long nez y vivait. Je me rappelais lui avoir fait de la peine la première fois que j'étais venu ici. Cet homme avait en sa possession un bassin dans lequel vivaient des magnifiques poissons aux reflets plus étonnants les uns que les autres. Leurs écailles brillaient et ils étaient gros ! Mon premier réflexe avait donc été de plonger mes mains dans l'eau pour m'en saisir et... de croquer dedans. A vrai dire, ça n'avait pas un très bon goût, cru. Mais c'était rare les occasions comme celle-ci. Au même instant, j'avais vu le fameux gobelin pour la première fois. Son regard mi-attristé mi-colérique m'avait touché, il semblait désemparé. Sous le coup, j'étais resté là, à le regarder. Je ne comprenais pas vraiment. J'avais pensé qu'il voulait de ce poisson, lui aussi. Lorsqu'il s'était approché, j'avais reculé, méfiant. Pourtant, j'ai malgré tout pris la décision de dormir ici. Le vent n'y soufflait pas trop fort et le bruit des clapotis des poissons dans l'eau m'apaisait. Parfois, il m'arrivait de me coucher sur le ventre près du bassin et d'observer les poissons nager. Les rayons lunaires me permettaient d'apercevoir les mouvements de leurs nageoires. Mais très vite, en levant mes yeux vers le ciel, je me rendais compte qu'il ne me restait que peu de temps avant que la prochaine pleine lune n'arrive... J'en étais terrorisé. Ce sentiment fut cependant vite oublié lorsque, jour après jour, le petit être me rapportait des repas chauds. Je n'osais pas forcément y goûter au départ, par peur qu'il me veuille du mal, mais peu à peu mon estomac contrôla mes mouvements et j'ai dévoré le plat sans en laisser une miette. Ça avait autant apaisé ma faim que mon coeur. Comme un chat que l'ont nourrit une fois, j'étais resté, pour encore recevoir ce traitement. Et ce fut le cas.

    Généralement, l'heure ne variait pas. Alors j'étais prêt et attendait patiemment la nourriture. Lorsque je vis le long bec du monsieur sortir, je me redressa brusquement. Peu à peu, je sentais que mes forces revenaient. Lorsqu'il déposa face à moi le repas du jour, j'eu un léger froncement de sourcil. J'avais encore un peu de mal à me faire aux fortes odeurs et celle des animaux marins cuits n'étaient pas les plus ravissantes. Pourtant, je commençais à doucement saliver et pris entre mes doigts l'animal mort pour l'engloutir rapidement. Goulu comme j'étais, je ne mis pas bien longtemps à tout faire disparaître. Buvant de l'eau en en mettant la bonne moitié à côté, je vins planter mes yeux vairons dans ceux du généreux qui m'adressa la parole. A l'entente de sa voix, j'eu un petit sursaut et je m'éloigna d'un pas. Ce n'est pas qu'elle était agaçante sa voix, mais simplement... étonnante. Je ne le quittais pas des yeux, prêt à me battre s'il le fallait. Je me doutais que tout ne serait pas si simple ! Méfiant, je fis tout de même un signe positif de la tête. Évidemment que le poisson était meilleur cuit que cru, et il était même très bien cuisiné. Mieux que ceux que maman m'avait autrefois fait avant que... Bref. Il semblait mal à l'aise, le pauvre homme. Il ne semblait pas avoir l'habitude d'avoir des inconnus squattant son jardin. Il finit par me poser la fameuse question de qui je pouvais bien être. Hésitant, je le parcourais du regard. J'avais appris à me méfier même des plus petites créatures, alors même s'il était inférieur à moi en taille, j'étais sur mes gardes. Soudainement, le soleil vint éclairer le jardin et je sentis la chaleur m'envelopper. Affreuse chaleur. Je n'étais vêtu que d'une peau d'un quelconque animal que j'avais simplement déposé sur mon dos, ainsi que d'un bas volé. Décidé à lui répondre, je me leva brusquement, faisant tomber ce qui me couvrait à terre, laissant à l'homme d'apercevoir les traces de ma vie sur mon corps.

    « A-Aëden. » Ma voix était rauque, grave et raisonnait presque comme un grognement. Cela faisait trop longtemps que je n'avais pas parler, ça me faisait bizarre. « J'suis Aëden... » Maladroit et certainement pas habitué aux formules de politesse habituelles, je ne savais pas quoi lui dire de plus à part... « Ils sont beaux, tes poissons. » J'avais lancé ça en jetant un regard rapide vers les fameuses grosses bêtes gesticulants dans le bassin non loin de là.
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    Les aventures de Dedenne et Dudule.    
    - avec Aëden

    Sans grande surprise, le gamin se jeta sur la nourriture et l’eau que je lui avais donné. Je le laisse faire sans m’approcher d’avantage, attendant nerveusement qu’il percute et réponde peut-être à mes questions. C’est un peu perturbant, de voir que ce petit gars (enfin, il est quand même plus grand que moi quand il se lève, mais ça reste un enfants, à mes yeux) a l’air de m’être très reconnaissant pour… euh… mon « acceuil »… ? Je ne l’ai pas vraiment accueilli, c’est lui qui s’est invité ici sans demander. Y’a quand même d’autres jardins plus jolis et des nobles qui seraient plus ravis que moi de faire leur bonne action en venant en aide à un pauvre gosse perdu. Meh… j’imagine qu’il me fait un peu pitié, malgré tout. Il est visiblement tout seul et mal en point et je… Oros ne me pardonnerait pas de laisser quelqu’un dans cet état livré à son sort. Oui, c’est juste ça, rien de plus !

    Je soupire discrètement en essayant de me détendre car je suis clairement trop tendu… et les gens ou les bêtes sauvages n’aiment pas trop quand il y a de la tension dans l’air, il paraît, c’est Olaf qui me l’a dit l’autre jour, en me racontant comment il a un jour combattu deux ours géants de montagnes à main nues. Je crois qu’il me racontait des bobards, mais bon, il avait l’air tellement passionné par son récit que… bref, je digresse.

    A vrai dire, je pensais que le gamin réagirait de manière plus timorée. Donc, quand il eut fini de manger et me fixa quelques instants avant de se lever brusquement sur ses pieds, je faillis sauter au plafond. Enfin, sur le puits, parce que… parce qu’il n’y a pas de plafond, dans le jardin. Eheh.

    « Iiih ! »

    Glapis-je telle un bébé souris effrayée, plus sous le coup de la surprise qu’autre chose. Sans surprise, le plus jeune me dépasse d’une bonne tête et n’a pas l’air commode même si on attitude ne m’indique pas qu’il risque de me sauter dessus. Si je me suis mis sur mes gardes sur le moment en craignant quelques récidives, mon regard ne tarde pas à scruter l’adolescent en face de moi. Je retiens mon souffle et déglutis en voyant qu’il est couvert de cicatrices franchement laides pour certaines qui sont peut-être infectées. Par Oros, qu’est-ce qui a pu lui arriver ?! Il a l’air tellement jeune, pourtant, c’est… avec les années de guerre dont on sort, ce n'est pas franchement étonnant que même des gosses soient dans cet état, mais enfin, c'est le genre de choses qu'on a tendance à oublier pour leur dimension horrible.

    Plutôt mal à l'aise sur le moment, je tente tout de même reprendre rapidement contenance car mon interlocuteur prononce enfin quelques mots. Aëden, hein. Donc il a bien un nom. Je ne sais pas bien comment réagir sur le moment, même si les convenances voudraient que je lui dise à mon tour comment je m’appelle… mais il reporte son attention sur mes carpes. Hm. Au moins, ce gamin est une personne de goût, c'est bon à savoir.

    « Ah, oh, euh… oui. »


    Un peu confus quand à la manière de répondre, je décide d’attirer son attention sur mes carpes, si elle lui semblent si fascinantes.

    « Euh… alors… celui avec le plus de orange, c’est Alastor, la plus blanche, là, c’est Rategonde et… et, bon, Marcelle s’est cachée mais tu peux la reconnaître parce qu’elle est plusn noire que les autres... »

    ...Pourquoi je lui parle de ça ? Le gamin est bléssé, Théo, bon sang. Mais je sais pas y faire avec les gamins, c’est pas ma faute !! Je sais même pas comment leur parler sans me sentir bête !

    « Mais, euh… tu, euh… tu- elles ne te font pas mal, tes cicatrices ? »


    Je me doute qu’il ne doit pas avoir très envie qu’on le touche ou l’approche à moins d’un mètre. Je peux toujours pratiquer un peu de magie blanche mais, certaines de ses blessures devraient être examinés de plus près. Ce n’est pas que ça me fasse franchement envie, mais bon. C’est pas très propre, tout ça.



    Dernière édition par Théodule Von Griffon le Ven 26 Juin 2020 - 22:36, édité 1 fois

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    adventure time. Dudule & Dedenne+

    Le petit cri surpris du bonhomme eut l'effet de me faire froncer les sourcils. Je fis un pas en arrière, méfiant et sauvage. Difficile de m'approcher dans de telles conditions et au fond je savais que c'était un peu idiot et surtout vain. Au vu de l'état misérable dans lequel je réussissais encore à montrer il pourrait très facilement me nuire. Alors, malgré mon mouvement pour me lever, je garda mes yeux parfaitement posés sur l'homme face à moi. Il bavardait à propos des poissons qui gesticulaient dans l'étroit bassin et je ne compris pas tout à fait ses propos. Pourquoi donner des noms à la nourriture ? Étaient-ce ses enfants ? Impossible ! Ils n'avaient absolument rien en commun et les petits êtres nageurs semblaient dépourvus de longs nez. Dévisageant un instant le p'tit être grincheux face à moi qui était par ailleurs un peu plus petit, je vis son regard s'attarder sur mon torse blessé. Les blessures étaient plus ou moins fraîches à certains endroits. Les plus anciennes avaient été partiellement guérie par le vieil homme qui nous avait logé, moi et mon frère. Cette pensée eut l'effet de me faire baisser ma garde pendant quelques secondes. La question qu'il me posa m'interloqua. Pourquoi se faisait-il du soucis pour moi ? N'avait-il donc pas des blessures personnelles à traiter avant de s'occuper d'un louveteau égaré ? C'était une sorte de gentillesse un peu maladroite qui m'agaça sur le coup. Ce n'est pas que je n'appréciais pas le geste, bien au contraire, mais simplement que mon instinct de survivant me hurlait de ne pas céder aux belles paroles, bien qu'il n'ai pas dit grand chose. Je réfléchi un instant à sa phrase. Si ça faisait mal ? Évidemment. Il n'y a rien qui n'est pas douloureux, mais on s'y habitue. Enfin, c'était mon cas. A force d'encaisser les coups, les brûlures ou encore les froids glacials j'ai fini par développer une sorte de résistance accrue et celle-ci s'était encore plus renforcée depuis ma récente transformation.

    Et puis, il y avait bien plus important que de se plaindre sur sa propre douleur. Il y a le fait de dormir au sec lorsque le temps se fait capricieux, le fait de trouver de quoi se nourrir lors des saisons rudes et même le fait de fuir les prédateurs les plus dangereux. Et s'il y a bien une chose que j'ai retenu : c'est que l'Homme est bien le dernier de la chaîne alimentaire actuelle. Nous sommes tous traqués. Même par nos propres semblables. Nul part nous ne serons à l'abri. Donc, la question de savoir si j'avais mal aux cicatrices parfois franchement pas jolies sur mon corps était la que je me poserais. Pourtant aujourd'hui j'y étais confronté et il fallait bien que je donne à ce gobelin si chaleureux une réponse. Je me surpris à songer sur mon propre état. Est-ce-que cela me faisait mal ? Je crois que oui. Naturellement, je leva mon bras pour venir toucher mon épaule puis descendre sur mon ventre avec une teinte triste dans les yeux. Il y en avait beaucoup, des cicatrices. En passant mes doigts sur mes côtes je me souvins d'une vilaine ouverture que je m'étais faite en fuyant un animal bizarre qui me pourchassait. Je massa ma nuque en me souvenant que mon dos était une vraie catastrophe.
    Je le voyais plutôt comme une sorte de trophée du style "eh, j'ai réussi à survivre à ça c'est ouf quand même nan ?" et non pas comme simplement la preuve d'une vie couverte de violence et de sang. Mais à mon sens, tout était normal. Tout avait toujours été parfaitement normal. Tout le monde vivait à peu de chose près la même chose, je me trompe ? Transperçant du regard mon interlocuteur je pris une bouffée d'air frais et finalement je me tourna en pointant de mes pouces le derrière de mon corps. D'une voix un peu détachée et toujours aussi cassée je lui répondis :

    « C'est rien, ça fait même plus mal ! » Je lui refis face et baissa un peu la tête en emmenant ma main sur le côté gauche de mon torse. « Mais... Même si j'saigne pas et que j'ai pas d'cicatrices, ça fait mal là... »

    Je me perdis un instant dans cette pensée. C'était étrange, tout de même. Papa et maman ne m'avait jamais parler de cette sensation. Elle semble se mêler à mes sentiments habituels et peu à peu j'avais compris que c'était le résultat des larmes que j'avais versé. Peut-être était-ce pour éviter ce mal que papa nous l'avait interdit ? Je me confortais dans l'idée qu'il ne nous avait pas abandonné, moi et Nathanael, et que de toutes façons il avait fait ça pour nous, comme il l'avait toujours fait. Finalement, je fini par relever la tête pour faire tout de même attention à ce que l'autre pouvait faire contre moi. Sait-on jamais. Malgré le fait que j'ai dis que je n'avais plus mal, je me rendais peu à peu compte de la bêtise de cette phrase. Bien sûr que je souffrais. Depuis Gigi je n'ai plus jamais eu personne pour laver mes coupures. La seule griffure qui restait à peu près potable c'était celle qui longeait tout mon visage puisqu'elle était aussi et surtout la seule à être couverte d'un morceau de bandage. Peut-être était-ce l'adrénaline du fait de rencontrer et de parler réellement à quelqu'un qui me donnait l'impression que le sang qui avait coulé ne m'avait fait ressentir aucune gêne. Pourtant je sentais tout de même mes jambes faiblirent et pour combler cette fatigue je fis quelques pas vers le bassin et m'assied en tailleur face à l'eau, observant mon propre reflet dans l'eau translucide. Liquide que j'avais par ailleurs déjà bu dans le passé avant que le gobelin au long nez de me fournisse de lui-même ses réserves. Je tendais l'oreille, à l'affût du moindre bruit pour savoir s'il s'avançait vers moi. Je n'entendais que sa petite respiration et le rythme de son coeur battre plus rapidement que la normale... On aurait dit l'organe vital d'une souris... Avalant difficilement ma salive, j'articula malgré moi en pointant du doigt les poissons et j'aperçu même le noir dont il m'avait parlé plus tôt :

    « Pourquoi tu t'soucis d'moi alors que je t'ai pris d'la nourriture ? »

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    Les aventures de Dedenne et Dudule.    
    - avec Aëden

    Ohlala, mais dans quoi me suis-je encore mis, moi ?! Ce gamin a visiblement eu des beaucoup de problèmes dont je peine a imaginer la nature… je ne veux pas forcément imaginer, maintenant, ce doit être plutôt horrible. Croyez-le où non, malgré ma réputation de vampire je ne suis pas affreux au point de souhaiter à un enfant de souffrir. Je veux dire… j’ai moi-même eu ma dose quand j’étais jeune, mais, pas exactement dans le même genre, visiblement. Je ne crois pas que ce soit comparable. Euh… non, non, ma compassion, ce ne sera pas SI facile à activer. Dans tous les cas, je crois que j’ai bien fait de garder mes distances, étant donné que le gami-- Aëden est plutôt défensif par rapport à ses blessures. Il m’a l’air bien farouche… je peux comprendre, je n’aime pas du tout qu’on me touche ou m’approche trop près sans autorisation non plus.

    Ce qu’il raconte alors me fait froncer les sourcils. Je suis confus… il s’exprime mieux que j’aurais pu le présager, déjà, mais… je ne comprends pas bien le sens de ses paroles. Comme il réagit sur la défensive, je ne sais pas s’il n’a réellement pas mal, ou si c’est un mensonge. Pour la suite, par contre.

    « Euh… comment… ? De quoi… ? »

    Mal alors qu’il n’a pas de blessures… ? Il a mal au ventre, à l’estomac ou… mal au cœur, mais, pas littéralement ? Oh, par Oros, ça devient un peu trop métaphysique pour moi, là, jeune Aëden. Je me gratte la tête, sans vraiment comprendre. Je ne sais pas trop ce qu’il veut que je fasse pour qu’il… je ne sais pas si, pour ce genre de douleur et de, eh bien, de traumatismes, la magie blanche est vraiment efficace.

    Bon, me voila comme deux ronds de flanc. Je pince les lèvres, à court de paroles tandis que le plus jeune semble encore tergiverser.

    « Je, euh, je ne sais pas ce qui te fait mal au ventre, mais… avec la magie je ne peux soigner que l’extérieur. »

    Je crois que je suis en route pour le rendre encore plus confus. Mais, bon, je suis un peu bloqué, là, qu’est-ce que je pourrais faire pour…

    Comment ça, « pourquoi tu t’soucis d’moi » ?! Qui… qui pose ce genre de questions ? Je ne me… je m’inquiète pas pour… bon, peut-être un peu mais ! Pourquoi est-ce qu’il me reparle de Bérangère ? Bon, au risque de paraître froid, au final, j’ai fait mon deuil et ça reste une carpe. Ce n’est pas que je ne l’appréciais pas, mais, bon, on ne se connecte pas vraiment de manière affective avec un poisson comme on le ferait avec un chaton. Ce qui ne veut pas dire que j’aime les chatons ! Faut pas se méprendre ! C’est mignon les chatons et je suis pas mignon, moi. Brr. Berk.

    « C’est important ? »


    J’arque un sourcil puis masse ma nuque d’une main. J’imagine que je devrais lui expliquer pourquoi je n’ai pas essayé de le chasser.

    « En fait, j’ai enquêté et... »

    Je percute qu’il ne sait peut-être pas ce que c’est qu’un « enquête ».  

    « J’ai fait des recherches pour savoir qui tu étais mais, j’ai rien trouvé. »

    C’est beaucoup plus facile de parler affaires que de parler avec un gamin sauvage sorti de nulle part. Je sais pas si mes explications vont rassurer l’adolescent… mais je sais pas comment leur parler, moi ! Qu’est-ce qui rassure quand on est adolescent et perdu comme ça ?! Moi j’en sais rien.

    « Tu n’as nulle part où aller, non ? »

    Ah, quel tact, Théo, quel tact.

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    adventure time. Dudule & Dedenne+

    Il est un peu bizarre, ce bonhomme au long nez. Il me fixait toujours avec cet air un peu perdu et paniqué. J'avais fait quelque chose de mal ? La tête sur le côté, je le questionnais du regard sans vraiment prendre la parole. Instinctivement, j'avais inscrit son odeur dans ma mémoire, pour pouvoir me rappeler à peu près de lui. Mon cerveau faisait tout passer par mes narines, c'était plus simple depuis... la transformation. Je bailla la bouche grande ouverte en l'écoutant d'une oreille distraite. Je me demande bien ce que ce type veut de moi pour m'aider autant. Je veux dire, personne ne fait ça, si ? J'avais cette affreuse sensation au creux du ventre en plus, c'était comme si des milles pattes courraient partout dans mon estomac. En le fixant un instant, j'en suis venu à me demander comment lui on devait l'appeler ? Le bonhomme au long nez, c'était bien, mais un peu trop long à mon goût. En fronçant les sourcils j'essai de me creuser la tête pour lui trouver un surnom adéquat mais rien ne réussit à me venir à l'esprit. Soudainement, j'entendis un mot qui me fit revenir à la réalité. Magie. Gigi m'en avait parlé ! Apparemment, c'était une nouvelle source de force qui faisait des miracles et rendait le monde et les gens meilleurs ! De ce que je compris, apparemment il pouvait soigner des blessures avec la magie ? Comment est-ce humainement parlant ? Personne n'est capable d'une telle chose voyons, le corps se guérit tout seul. Un peu dubitatif, je fus complètement perdu dans le reste de ses paroles. Enquête ? Hein ? De quoi est-ce-qu'il me parle ? Ça se mange ? Oh, ça serait bien de découvrir de nouvelles nourritures grâce à la magie ! Et puis, comment ça faire des recherches pour savoir qui j'étais ? Pourquoi ça ? Je viens de lui dire que je suis Aëden, il ne me croit pas ? J'avais de plus en plus l'impression d'être dans un monde différent. J'ai pas fait tant de chemin que ça, quand même ?

    Si j'avais quelque part où aller ? Elle est bizarre sa question ! Bien sûr que si, j'avais tout Yggdrasil où aller, marcher partout, parcourir toutes les rues, toutes les forêts, toutes les montagnes... N'était-ce pas suffisant ? J'étais libre de tous mes mouvements et j'allais là où je voulais. Alors bien que si, j'ai quelque part où aller ! La vraie question c'est plutôt où rester. Car ici il n'y a ni grotte où s'abriter, ni coin calme sans peuple... Le seul endroit où je pu être à peu près bien ce fut ici, dans cette mini clairière qui semblait lui appartenir. Même si je pensais tout ça, je ne lui en dirais pas un mot. Déjà, je ne savais pas comment le formuler et de plus je n'avais aucune envie de me livrer à lui. A quoi bon ? Lui aussi, il finira par partir... Finalement, je n'avais plus qu'une idée en tête, alors les yeux pétillants et la bouche en O je lui tendis fébrilement mon bras -qui par ailleurs était bien plus sculpté que le sien !- et je lui pointais du bout des doigts une petite ouverture que je m'étais faite en grimpant dans un arbre. S'il réussissait à soigner ça, alors j'accepterai de lui parler un peu de moi... Enfin, je ne sais pas trop quoi dire sur moi, mais je trouverai bien quelque chose. A vrai dire, je n'ai aucune foutue idée de ce qu'il attend de moi. Je me préparais néanmoins et serra mon poing libre, au cas où il veuille me faire du mal. J'articula, un peu détaché et à l'ouest :

    « Tu peux faire la magie ? Là ! » La politesse m'était inconnue, malheureusement pour lui. En attendant qu'il s'approche, ses yeux se perdirent un peu dans la vide et il pensa à voix haute. « Papa me frapperait s'il verrait ça. »


    Papa n'aimait pas quand je désobéissais. Et ce que je fais, c'est désobéir. Je parle à un étranger total et accepte de sa nourriture. En imaginant ce qu'il aurait fait, je me mordis l'intérieur de la joue.
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    Les aventures de Dedenne et Dudule
    Avec Aëden
    ◊ Théodule a toujours un enfant loup mangeur de carpes dans son jardin ! ◊
    ◊ TW : // ◊

    Si je disais que le dialogue est difficile, ce serait un euphémisme. Je ne crois pas qu’on puisse parler de « dialogue » pour qualifier nos échanges depuis tout à l’heure, en fait… clairement, ce garçon a du mal à communiquer et j’avoue ne pas trop savoir comment procéder face à ça. Évoluer par autre chose que la parole c’est… enfin, je n’ai pas appris, clairement. J’ai beau être observateur, j’ai du mal avec le langage corporel hors de affaires. Enfin, je suis habitué à celui d’Olaf, mais sans ça… oui, là, je suis paumé. Si Aëden entend, comprend ce que je raconte, je crois que ça ne percute pas. S’il n’a pas vécu, disons, dans des endroits « civilisés », ces histoire d’enquêtes, ça ne lui dit sûrement rien, il doit vraiment s’en tamponner.

    Il n’y a guère que quand j’ai parlé de magie que son regard s’est illuminé… apparemment, la magie, ça a capté son intérêt. Peut-être qu’il y a une chance qu’il se laisse approcher si je lui dis que j’utiliserais la magie pour ses blessures ? C’est très bien, mais… et après, quoi ? Cela ne m’avance pas plus, en fait. Je suis clairement devant un cas de figure où, si je chasse cet enfant d’ici, il n’ira… nulle part ? Qu’est-ce que je suis censé… franchement, qui ferait ça ?! Je peux justifier bien des ecarts et dire que la fin justifie les moyens pour bien dormir la nuit, mais, croyez-le où non, j’ai des limites. Et quand ça concerne des enfants, je, eh bien, non, je ne peux pas avoir l’idée d’abandonner un enfant blessé à son triste sort sur la conscience.  

    Après un long moment de silence, Aëden s’anime soudainement et me reparle de magie… est-ce qu’il n’en a jamais vu ? C’est possible, après tout. Moi-même, je ne savais pas que cela était si commun avant de partir de Calvaro, à l’époque.

    « Ah, oui, oui. Je connais bien la magie blanche. C’est la magie qu’on utilise pour soigner. »


    Donc ce n’est pas très spectaculaire, s’il s’attend à ce que je dire des feux d’artifice avec le fesses, hein.

    « C’est pas très impressionnant, ça fait juste de la lumière blanche et c’est euh… c’est agréable, je crois ? Je peux te montrer si tu v-- »

    Je m’interrompt au milieu de ma proposition quand l’adolescent reprend la parole. Sur le coup, je me fige et j’espère très fort avoir juste mal entendu. Comment ça... son père… ? Oh, non. Cela sonne un peu trop familier à mes oreilles. Je déglutis difficilement sur le moment, ne sachant vraiment pas quoi dire… je ne sais même pas si je devrais répliquer, sachant que le gamin a l’air de trouver ça presque normal et d’avoir pensé à voix haute. C’est que, moi non plus je… enfin, Olaf, Cunégonde et moi, on était pas exactement bien traités non plus, durant notre jeunesse. Je ne me souviens pas d’avoir pris tant de coups… enfin, j’ai envie de dire, ce n’était rien de sérieux par rapport à ce que Olaf pouvait subir, moi, on se contentait plutôt de m’ignorer. Je ne suis pas parent et je ne saurais dire s’il est commun, normal de faire subir ce genre de choses à sa progéniture. Mais moi, je n’en garde pas un bon souvenir. Je crois que je ne voudrais pas que quelqu’un d’autre subisse ça.

    « Hem… p-personne ne saura, hein… Je ne connais pas ton père, donc je ne vais pas aller lui dire que... »

    Que je l’ai soigné ? Ou tout simplement qu’il se trouve ici ? Clairement, ce gamin n’est pas en sécurité mais… j’imagine qu’ici, au moins, il doit se dire qu’il l’est. Et en soi, c’est vrai que chez moi, dans mon jardin, je ne vois pas qui viendrait l’ennuyer. Puis, ce n’est pas comme s’il m’ennuyait… je- je crois ? Argh, mais dans quoi est-ce que je m’engouffre, là ?! Je n’ai pas le temps de m’occuper d’un adolescent probablement en fugue et avec de très gros problèmes comme Aëden ! Mais qui le fera, sinon ? Je connais les gens : il s’en foutent, des gamins qui galèrent comme ça, ils se disent qu’un geste suffit, ils ne s’intéressent jamais vraiment à leur… bref. Les souvenirs des mois passés dans les rues d’Altissia après ma sortie honteuse des ordres me reviennent. Encore que j’avais déjà 23 ans, à l’époque, j’étais un adulte, pas un adolescent qui ne connaissait pas encore grand-chose du monde qui l’entourait. Oros Tout Puissant…

    « Je ne dirais à personne que tu es ici, si tu veux. Si tu as… des problèmes, au moins, les gens mal intentionnés ne viennent pas chez moi. »

    J’ai beau être chef de quartier et ne pas avoir que des amis dans le milieu et dans le coin… j’ai une position qui me sécurise quand même bien. Je ne sais pas dans quoi je me suis lancé, mais, je crois que je viens de lui proposer de rester ici pour le moment. Je me gratte l’arrière de la tête nerveusement puis soupire, désireux de passer à autre chose.

    « Enfin, pour la magie, regardes. »

    Malgré ma confusion, j’essaie de me détendre afin de me concentrer. Une sphère vaporeuse blanche et à la lueur apaisante apparaît au sein de ma paume. Je passe mon autre main dans la lueur magique plusieurs fois, afin qu’Aëden voit que c’est sans danger.

    « Tu vois, même pas mal. »

    Liant le geste à la parole, je tend le bras et laisse la sphère s’échapper de ma main pour se diriger tranquillement vers l’adolescent. Les voluptes blanches se divisèrent en petite boules lumineuses qui grimpèrent le long de l’épaule du plus jeune, s’approchant doucement de ses blessures, nettoyant certaines plaies sans pour autant les refermer complètement. Normalement, c’est indolore, mais j’espère quand même qu’il ne paniquera pas.




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    adventure time. Dudule & Dedenne+

    C'était en quelque sorte une petite bulle paisible, ce jardin. Un endroit qui semblait en paix, contrairement aux rues sombres et humides du quartier des loisirs où j'avais une chance sur deux de tomber nez à nez avec des soldats peu commodes. Je les aimais bien, les militaires, je les admirais même, mais il faut bien se l'avouer : ils sont tendus ces derniers temps. Enfin, je ne suis pas ici depuis longtemps, peut-être est-ce simplement une mauvaise passe ? N'écoutant plus mon interlocuteur, j'avais posé mes yeux sur les vitres transparentes qui me laissaient entrevoir la maison en possession du gobelin. Elle semblait jolie. Autant de l'extérieur que de l'intérieur. Les senteurs qui me viennent au nez me piquent un peu, je n'ai pas tout à fait l'habitude. Mes narines me disent que ce logement doit être très propre ! Reportant mon attention sur le petit être face à moi, je ne compris pas tout à fait ses paroles. Évidement qu'il ne le connaissait pas ! Papa me l'aurait raconté s'il avait rencontré un bonhomme aussi étrange que lui. Levant un sourcil d'incompréhension, j'avais du mal à savoir pourquoi il voulait garder ça secret. Avoir des problèmes ? Moi ? Pas spécialement, je crois... Je mange mieux, donc tout va bien. Un peu sceptique vis à vis de lui, je fus néanmoins surpris du fait que son "chez lui" représente un endroit sécurisé. Eh bien, ce n'est pas que le gaillard ne fait pas du tout peur hein mais... Pourquoi les gens mal intentionnés n'osent pas venir chez lui ? Cache-t-il des armes partout ? Ou peut-être a-t-il un dragon des mers en acolyte ?! La classe. Ayant un peu divagué dans mes pensées, je ne m'attendais pas à voir soudainement une lueur blême surgir de sa main. Avec un mouvement de recul, je fixe la chose inconnue. Qu'était-ce donc ? Tout d'abord peu enclin à m'approcher de cette source de mystère, je fus néanmoins un peu soulager de le voir l'utiliser sur lui-même. Ça ne semblait pas nocif. C'était donc ça, la magie ? Fascinant ! Je n'aurais pas imaginer ça comme cela. Je voyais quelque chose de plus... gros, impressionnant, pétant et bruyant, mais apparemment il semblerait que je me sois trompé. Gigi n'avait pas la même magie. Il en existait plusieurs types ?

    Tout doucement, le possesseur de carpes tendit le bras. Je clignais plusieurs fois des yeux, ne comprenant pas trop ce qu'il voulait. Mais c'est lorsque je vis les petites sphères lumineuses glisser sur mon bras que je compris. Je ne ressentais tout d'abord rien et ça n'avait pas d'odeur particulière. Lorsque les choses grimpèrent sur mon épaule, je ressentis une sorte de chatouille presque imperceptible. Ce n'était pas douloureux, au contraire. Et ça semblait me guérir. Des étoiles plein les yeux, un sourire se dessina sous mon bandage mais il pouvait être remarqué par la plissure sous mes cernes. Un peu abasourdi par ce qu'il venait de se passer, je tentais à la manière d'un animal de tapoter les boules de magie, en vain. Elles glissaient sur ma peau et m'esquivaient. Mon regard suivait les choses qui s'aventuraient sur mon corps. Elles étaient là où le loup-garou avait planté ses crocs et il m'a semblé qu'elles ont passé plus de temps ici. Une fois le travail terminé, je me sentais plus vigoureux. Je ne savais pas si c'était un effet secondaire ou simplement un effet placebo. Redécouvrant mon propre corps, je me tortillais dans tous les sens, tentant de voir comment vont mes blessures. Je tournais sur moi-même, fixait mes paumes et tentait maladroitement de les secouer pour voir si moi aussi ça pouvait fonctionner. Je m'arrêta brusquement dans mes gestes et fixa le gobelin. Théodule était le premier à m'aider, je lui devais beaucoup. Comme un chien sauver par inconnu, je me mettais à éprouver un fort sentiment de reconnaissance et je pense que ça pouvait se lire dans mes pupilles brillantes d'admiration. Je crois que je venais inconsciemment de trouver un sens à ma maigre existence. J'ouvris la bouche pour parler, mais un bruit ressemblant à un grognement se fit entendre. C'était tout simplement mon estomac qui criait famine, encore. Déposant mes mains dessus, je fis une mine confuse. C'était rare que mon ventre gargouille. Je crois que me rappeler la carpe ça m'a mis l'eau à la bouche.

    « C'est quoi ton prénom à toi ? Au fait ! T'as un petit lac ? Pour se débarbouiller ? Et-. »


    Je me coupa. Je voulais lui demander de nouveaux bandages, pour ma bouche, mais je n'étais pas sûr d'être prêt à montrer ça à quelqu'un. Il en sait déjà un peu trop. En tout cas, je passais d'un sujet à l'autre rapidement, il ne devait pas tout suivre le pauvre. Je n'avais pas non plus conscience que ce n'était ni très poli ni très sympathique de réclamer des choses ainsi, mais je ne pouvais tout bonnement pas savoir. Cependant, mes remerciements les plus sincères se lisaient aisément sur mon visage.
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    Avec Aëden
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    Les yeux du garçon s’illuminèrent à la vue des petites sphères lumineuses. Il en devient presque mignon, c’est… c’est pas bon, ça, qu’est-ce que j’en ai à faire qu’il soit mignon, ça me fait une belle jambe ! Bref. Je suis le premier surpris qu’il se laisse faire et soigner par ma magie. Ce n’est pas l’idéal mais il vaut mieux ça que se risquer à se retrouver, dans deux jours, avec des plaies purulentes. Je vais quand même devoir lui expliquer qu’il serait bon d’aller voir un vrai médecin. Disons que pour ma part, j’ai mis plus de temps sur l’apprentissage des sorts de protection que sur les soins… peut-être aurais-je dû mais… ce foutu Von Sievert est arrivé à ce moment-là. Si je le recroise un jour, celui-ci, je lui ferais voir ce qu’il a eu tord de considérer comme du mobilier remplaçable ! Brrr. Rien qu’y repenser, je suis beaucoup trop tendu.

    Où est-ce qu’on en était… ? Ah, oui, le médecin… je n’ai pas envie qu’il tombe malade. Mais, contre toute attende, mon « invité » reprend les devants pour me poser d’autres question, s’interrompant encore, sûrement distrait par autre chose. Il a raison, je ne me suis même pas présenté, c’est pas poli.

    « Je m’appelle Théodule. »

    Je lui épargne le nom de famille, même si j’en suis fier, je crois qu’il est assez embrouillé comme ça. Je reporte mon regard vers la mare.

    « Euh… alors, c’est juste un bassin et je change l’eau donc elle est propre mais… enfin, je ne l’utilise pas pour me laver et je ne la bois pas non plus ! Je fais ça avec de l’eau claire à l’intérieur… enfin… tu vois. »

    Peut-être qu’il ne voit même pas, en fait, ce que c’est, d’avoir une salle d’eau chez soi. Je devrais le savoir, ce n’est pas comme si on pouvait se laver très souvent, à la ferme, quand j’étais enfant.

    « A propos de débarbouillage, hm… tu as besoin de te laver ? »

    Je ne sais pas s’il osera entrer dans la maison… il est sûrement trop habitué à vivre dehors. Bref, je dois me concentrer sur l’essentiel.

    « Je vais… il faudrait que j’appelle un docteur, pour tes blessures, au cas où. Je peux pas tout soigner. »

    J’imagine qu’il ne doit pas être rassuré à l’idée de laisser des inconnus l’approcher ou le toucher mais, là, ça me semble être nécessaire.




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    adventure time. Dudule & Dedenne+

    Tandis que mes yeux vairons fixaient le gobelin, je remarqua sans grand mal qu'il sembla se tendre. Pourquoi était-il si raide ? Sur le coup méfiant, je ne pouvais pas m'empêcher de penser qu'il s'imaginait un plan pour en finir avec moi. Néanmoins, je ne me doutais pas une seconde qu'il avait eu cette micro-réaction simplement en songeant à des souvenirs. Après tout, c'était bien quelque chose qui ne m'arrivait que rarement. J'essayais de ne pas être trop nostalgique, cela nuisait grandement à mes capacités de survie. Après tout, le but n'était pas de vivre mais de survivre. Tant que je pouvais respirer, tout allait bien.

    Le gobelin au long nez se présenta à son tour, l'air maladroit. Fronçant les sourcils, plongé dans l'incompréhension, je ne compris pas du premier coup. Théoduc ? Théo quoi ? Pourquoi fallait-il inventer des prénoms aussi longs ? A quoi ça servait ? Je me fis très rapidement à l'idée qu'il fallait que je raccourcisse son patronyme. L'air impassible, je me remettais en tête sa manière de s'appeler. Qu'est-ce-qui pourrait faire l'affaire et qui ne sois pas trop contraignant à prononcer ? Théthé ? Hulule ? Oh. Dudule. Oui, c'était parfait. J'aimais bien la sonorité que ça avait. C'était court et efficace. Le fait que ça ne puisse pas lui plaire ou paraître totalement familier ne me traversa pas l'esprit, pour ne pas changer.

    Il se remit à parler, le plus petit. Toujours avec ce timbre de voix si particulier auquel j'avais encore bien du mal à m'habituer. L'espace d'un instant je cru devoir tourner les talons et m'éloigner de lui tant mes oreilles se sentaient agressées par son accent. Tellement concentré sur les effets négatifs que m'apportaient ses aboiements, je ne fis que très peu attention à ce qu'il me raconta. Il me demandait si je voyais. Voir quoi ? Tournant la tête de gauche à droite, cherchant ce dont il pouvait bien parler, je ne trouva rien de particulier. L'intérieur ? Sûrement dans sa tanière, là. Il passa à un autre sujet, le Théodule. Un docteur ? Se soigner ? En rassemblant le peu de neurones que j'avais à disposition, je réussi à me faire une image approximative de ce que pouvait être un docteur. Sûrement quelqu'un qui fait de la magie et -sur le coup- je m'imaginais qu'il devait lui ressembler, physiquement...

    « Non. »

    Fini-je par dire, répondant à sa dernière affirmation. Il en savait déjà bien trop et était trop proche. Il pouvait me faire du mal à n'importe quel instant. C'était déjà du suicide d'être à ses côtés. Si en plus quelqu'un d'autre se ramène... Je n'aurais plus qu'à fuir. Il doit bien y avoir d'autres zones comme ça, avec des carpes. C'était un élément crucial, les carpes. Lorsque j'affronta son regard, je serra la mâchoire. Je savais que ça pouvait être dangereux mais... il semblait naturellement fait de gentillesse. Je ne saurais comment expliquer ce sentiment. Avalant difficilement ma salive, je repris, ayant finalement changé d'avis.

    « ... enfin, peut-être que si, mais dans ce cas, s'il m'arrive quelque chose à cause de Docteur, tu finiras bouffé. Par moi. »

    L'air tout à fait sérieux, les mains sur les hanches, je m'étire soudainement. Que faire à présent ? Devrais-je attendre Docteur ici ? Me grattant le nez, je revins poser sur le gobelin un regard très intrusif. Il devait se sentir mal à l'aise, pour être dans un tel état. J'avais appris avec l'expérience à déterminer l'état mental d'un animal d'après sa façon d'agir. Et les humains sont bien plus faciles à analyser que les animaux. Ils ne cachent pas ce qu'ils ressentent ou le font extrêmement mal.

    « Respire pas si vite Dudule, tu vas finir par en crever. »

    C'était grossier, mais ça partait réellement d'une intention bienveillante. Après tout, il m'a aidé, je lui dois bien ça... Il est gentil, c'tout.
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    Les aventures de Dedenne et Dudule
    Avec Aëden
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    Évidemment, je m’en doutais, que ce serait pas si facile de le convaincre de se laver ou d’aller au docteur. J’ai peut-être grillé les étapes, j’aurais du savoir que ça ne serait pas aussi simple, d’accepter tout ça pour un gamin visiblement paumé et resté à l’état sauvage si longtemps. Hmph. Je ne crois pas que je vais pouvoir faire beaucoup plus pour lui pour le moment… euh. Pas que je sois la charité ou l’hôpital Sainte Main Tendue, hein ! Je ne vais pas non plus remuer ciel et terre pour cet enfant qui est tout seul et n’a plus que mon jardin et moi pour se sentir en sécurité…

    … Ah.  
    Oh.

    Je suis responsable d’Aëden, désormais, c’est bien ça ? Bah oui. Je suis lent, des fois, moi. Bizarrement, je suis toujours plus lent quand ça concerne des choses comme ça, des émotions et ma conscience, que quand il s’agit d’affaires ou de travail… heh. Je me demande pourquoi, tiens. J’ai l’esprit si aiguisé, d’habitude et plus de répondant !

    En même temps… c’est pas comme s’il m’aidait non plus, le pauvre gosse ! A chaque fois qu’il se met à parler, il me rend encore plus confus et vaguement inquiet. Pas juste « vaguement ». Comment veut-il que je respire normalement quand il me sort, au calme, des choses comme « huhuhuhu imagines tu vas finir par bouffé par moi, hahaha je rigole… mais imagines quand même » ?! Oui, j’’admet qu’il m’a rabattu le caquet, là, et que je n’ai pas l’esprit tranquille. Je ne crois pas qu’il me mangerait mais… qu’est-ce qu’il veut dire par-là, en fait ?! Il a été dans la misère à ce point qu’il a du avoir recours au cannibalisme ?! Je ne vais pas nier l’existence de ce genre de pratique, il y a des histoires, dans l’armée, des rumeurs qui courrent, comme quoi, quand il n’y avait vraiment plus rien à manger, il fallait--- brr ! Je ne veux pas imaginer… imagines qu’il mangent de l’humain ?! Dégoutant ! J’aurais peur de devenir complètement con en bouffant un humain. Déjà que le jour ou j’ai bouffé la main de cet empaffé d’Helmut Edenweiss, j’ai cru que j’avais peut-être attrapé le choléra-- oups, mais je m’égare. C’est le stress, ça.

    « Euh… n-non, je ne vais pas en crever, je-- tout va bien, hahaha ! »

    Non, tout ne va pas bien, c’est pas beau de mentir. Mais que veut-il que je lui dise… ? Malgré moi, je m’efforce de respirer plus tranquillement pour me détendre. Je ne crois pas que mon jeune interlocuteur comprenne bien… peut-être que c’est déjà assez d’informations et d’émotions pour tout le monde, pour cette fois.

    « Je, euh… on va attendre, pour le docteur. Si tes blessures continuent de faire mal, on verra ce qu’on fera. »


    Avec des bons repas, une meilleure hygiène et des soins, il devrait déjà avoir meilleure mine. Bon… il faudrait aussi qu’il évite de faire des folies, mais, c’est un adolescent. Je ne crois pas être capable de faire éviter les ennuis à un gamin de cet âge.

    « Pour le moment… reposes toi ici si tu veux. Ne, euh… ne sors pas trop là où c’est dangereux, enfin… je, euh… »

    « Tu es sous ma responsabilité si tu es chez moi et j’ai peur qu’il t’arrive des choses », serait honnête, comme justification.

    « Il faut faire attention à toi. J’ai pas envie que tu te fasses mal-- c’est que tu m’inquiètes un peu mais, euh, bref. »

    J’en fais trop mais, je pense qu’il faut laisser un peu de temps pour voir comment l’état d’Aëden évolue et comment… enfin, ce qu’il va faire ensuite. Pourquoi c’est moi qui suis aussi crevé après cette espèce de conversation bizarre… je vais écrire une lettre à Olaf pour lui parler de tout ça, car franchement, j’en ai gros sur la patate, là. J’ai besoin de rentrer m’étendre un peu, en plus il me reste du travail. C’est d’ailleurs ce que j’entreprends de faire en commençant à m’éloigner d’Aeden vers la maison.

    « Si tu veux quelque chose, tu, euh… si je suis dans la maison, tu peux appeler en cas de… de problème. »

    J’en fais vraiment trop. Je dois être un poil ridicule.



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