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  • Eat the rich [PV Aeden]
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    Le dragon n'est plus, miracle est arrivé. Yggdrasil a protégé sa cité. Des mois de siège éreintant cessent, la ville millénaire respire à nouveau. Chaque soir, sous la lueur émeraude et bienveillante du grand arbre, les éossiens fêtent et célèbrent ceux tombés au combat. Après tant d'épreuves, la ville semble reprendre vie...
    Forum Fantasy
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    don't stop me now I'm goin' crazy
    Les eaux troubles ne lui font pas peur. Tout est une question d'habitude, et il baigne dans les abysses depuis qu'il est enfant. Les perles se font de plus en plus rares. Il faut les chercher de plus en plus loin. Mais les bénéfices ne reviendront jamais à sa famille, de toute façon. Tout. Tout pour ces envahisseurs qui n'ont cessé de les maltraiter et de leur dire ce qu'ils devaient faire, comme si cette terre, cet arbre, ne leur appartenaient pas. Comme si Yggdrasil lui-même ne s'était pas manifesté à de nombreuses reprises pour donner son soutien aux natifs qui ont vu le jour entre ses racines. La marque dans leur dos en est d'ailleurs le plus bel exemple. Une marque dont Howl est fier aujourd'hui ; elle les différencie des autres, de ceux qui n'appartiennent pas à leur monde mais qui ont pourtant essayé d'y rentrer de force. C'est eux que la sirène va punir pour leurs méfaits, alors qu'elle vogue dans la rivière qui traverse la cité pour quitter son quartier et aller jusqu'à celui où tous les commerces se font. Il aurait pu y aller à pied, comme tout le monde. Les Eossiens ne peuvent rester chez eux que le soir, mais la journée ils font où ils veulent. Seulement, l'adolescent n'avait pas envie de les voir. Il ne voulait voir personne. Le Caldissien à qui ils sont obligés de vendre leurs perles les oblige à lui en fournir davantage pour ses affaires, alors que ces boules nacrés ne se trouvent pas à tous les coins de l'océan. Le fils Wintersong, en rage, n'a pas pu se rebeller contre ce satané noble au risque de mettre ses parents dans une situation difficile, mais ce n'était clairement pas l'envie qui lui avait manqué. Mais il avait mieux fallu aujourd'hui déverser sa frustration sur autre chose. Alors il a décidé de se venger en attaquant quelqu'un d'autre. Longeant la cité dans le courant de sa rivière, où personne ne fera attention à lui à l'extérieur, il s'arrête au niveau du quartier des affaires avant de sortir finalement sa tête de l'eau. Il s'est stoppé dans un coin où il n'y a pas grand monde. Sortant le reste de son corps, il tente de faire appel à ses capacités magiques pour sécher plus vite, mais sa maîtrise est loin d'être acquise. Il remet cependant ses vêtements et rajuste le sac qu'il a amené avec lui. Heureusement qu'il sait se battre contre le courant, car ce n'est pas léger, ce qu'il a pris sur son dos.
    A l'abri des regards, il observe les bâtiments autour de lui et s'approche de ce qui ressemble le plus à des résidences. Au moins, il est certain que ce sont bien des Altissiens ou des Caldissiens qui habitent là-dedans. Ses yeux mauves se posent sur l'une des maisons. Le rez-de-chaussée est une boutique d'antiquités mais le bâtiment s'étend un peu plus sous forme de maison. Le tout a l'air d'appartenir à quelqu'un de plutôt bien placé, de surcroît.

    « Héhé... Parfait. »

    Avec ça, se dit-il, les Eclaireurs le remarqueront peut-être. Howl rêve d'en faire partie. De faire partie de ces Eossiens qui se battent pour reprendre leur liberté et faire changer les choses. Mais on lui a répété plusieurs fois déjà qu'il était trop jeune pour les rejoindre. Foutaises, selon lui, qui possède bien assez de volonté et de détermination pour valoir au moins un adulte. Il veut leur prouver ce qu'il vaut. Que sa colère est toute aussi grande que la leur.
    Ouvrant son sac en lin, il sort une tomate pourrie qu'il place dans sa paume avant de cibler les murs de la demeure. En ricanant, il vérifie que personne ne se trouve dans les parages avant de lancer la tomate en plein sur les vitres de la boutique. Cette dernière est fermée, mais il est sûr que son propriétaire pourra admirer sa nouvelle devanture, quand il l'ouvrira. Et Howl recommence. Il sort de son sac un autre légume peu frais qu'il lance en plein sur l'enseigne. Il a juste hâte d'imaginer la tête du noble en découvrant le résultat.

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    Eat the richs

    Aëden ft. Howl



    Aëden était seul, depuis deux jours à peu près. Théodule était parti et pour dire toute la vérité le louveteau n’était pas réellement prêt pour découvrir d’autres endroits. Il était bien, ici, dans son jardin avec ses carpes. Il passait ses journées coucher sur l’herbe humide à fixer le ciel et les nuages, tentant de discerner on ne sait quoi. Parfois il se promenait dans les rues de la ville-basse, généralement de nuit pour qu’il n’y ait pas trop de monde. Il n’aime pas la foule, encore moins lorsqu’il fait chaud. Les derniers événements à Yggdrasil ne l’ont pas atteint, il n’a pas cherché à comprendre ce qu’il s’était passé. Il y avait eu le feu, voilà tout. Ce sont des gens qui ne se sont pas méfiés du feu, ils ont trop joué avec, et voilà le résultat. Aëden se fiche un peu de tout cela, tant qu’il peut manger et dormir en paix alors peu importe ce qu’il se passe autour.

    Tout ce qu’il devait faire c’est garder la maison, empêcher les personnes étrangères d’y entrer et veiller à ce que personne ne prenne des choses à Théodule. Et à vrai dire c’était une tâche aisée pour lui. Son flair l’aidait grandement maintenant qu’il s’était habitué aux arômes d’Yggdrasil, il pouvait différencier les odeurs et donc savoir si quelqu’un approchait. Pour le moment, personne. Il vivait des journées paisibles, se nourrissant de ce que lui avait laissé le nain au grand nez en partant et dormant dans l’herbe ou observant les étoiles la nuit. Aujourd’hui était un jour comme les autres, sa mâchoire puissante croquait une pomme tandis qu’il fixait le bassin où nageait une des fameuses carpes.

    Soudain, ses sens se mirent en alerte. Une odeur lui parvint aux narines, tout proche d’ici. Il leva instinctivement la tête et la pencha sur le côté, curieux et concentré. Son ouïe fine finit par distinguer un son bien étrange... Il bondit sur ses deux pieds et Aëden se dirigea vers la source du bruit. A travers la fenêtre il distingua la silhouette d’un jeune qui devait certainement avoir son âge et qui... lançait des tomates pourries sur la maison de Théodule ? Le loup-garou arqua un sourcil ne comprenant pas trop ce que tentait de faire l’autre. Puis... il se dit qu’il valait mieux intervenir parce que l’odeur était franchement désagréable et Théodule ne sera pas content du tout si sa résidence est salie. Et puis, le louveteau était avant tout une tête brûlée agressive et impulsive.

    Alors il ouvrit violemment la porte, faisant claquer cette dernière contre le mur provoquant un grand bruit. Son cops sculpté pouvait intimider, on voit rarement des jeunes aussi musclés et surtout aussi blessés ! Cela peut donner l’impression de faire face à un grand bagarreur, ce qui n’est pas forcément faux à vrai dire. Ils faisaient tous les deux la même taille à peu de choses près. Leurs cheveux, eux, étaient bien différents. Ceux mal entretenus et ébènes de Aëden contrastaient beaucoup avec ceux plus pâles de son interlocuteur mystère. Le sauvage poussa un grognement animal et s’exclama, la voix grave et méfiante :

    « Eh. Tu joues à quoi, la morue ? »


    Bah oui... il a reconnu son odeur, aussi. Ce jeune puait le poisson ! Bien pire que Rosemarie, à son sens. En même temps, Rosemarie était gentille. Ses deux yeux vairons se plantent dans ceux du poisson tandis qu’il laisse entrevoir le bout de ses crocs puisqu’il ne portait exceptionnellement pas son bandage car il était seul, de base. Aëden ne fit pas plus attention à lui et se sépara de son t-shirt pour s’en servir de torchon et nettoyer le mur. Puis il se tourna à nouveau vers l’énergumène et... il lui balança en pleine tête le vêtement sale à l’odeur répugnante. Le louveteau n’est pas très bavard, il préfère agir. Alors il n’allait clairement pas lui demander gentiment de vider son sac et de s’en aller.

    L’adolescent serra les poings en s’approchant dangereusement de celui qui a osé déranger son après-midi. L’autre semblait bien trop frêle pour faire le poids contre lui... Et puis, provocateur, il s’adressa à nouveau à lui tandis qu’ils n’étaient plus qu’un un mètre l’un de l’autre.

    « Vas-y, viens. Essaye de relancer un de tes légumes. »

    Celui au visage et au corps couverts de cicatrices était prêt à se battre si l’autre se montrait agressif. Il était méfiant, très méfiant. Il ne lâchait pas du regard son interlocuteur.
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    don't stop me now I'm goin' crazy
    Des tomates, des concombres, des courgettes, des aubergines... Il aurait pu faire un bon petit plat d'été avec tous ces végétaux s'ils ne dégageaient pas une odeur rance à faire réveiller les morts. Dans chaque lot de fruits et légumes que ses parents ont acheté, il y en avait toujours un qui était trop mûr ou pire, déjà pourri. Toutes ces rations bonnes à jeter il a préféré les garder pour en faire des munitions potentielles à jeter sur les Altissiens et Caldissiens indésirables. Alors aujourd'hui, il est fier de faire honneur à cette nourriture gâtée en l'exploitant du mieux qu'il peut. C'était sans compter sur le bruit d'une porte qu'on ouvre avec violence. S'il croyait avoir affaire au propriétaire des lieux dont il aurait bien refait le portrait avec plaisir, son sourire disparaît brièvement en apercevant un garçon de sa taille et qui semble aussi jeune que lui débarquer à la place. Curieux un court instant, il observe cet énergumène à la cicatrice sur les lèvres et au rugissement particulièrement puissant. L'ego de Howl est toutefois piqué au vif lorsqu'il entend l'insulte qui lui est désignée.
    Morue ?! Qui c'est, qu'il traite de morue ?!
    Question rhétorique, bien sûr, puisqu'ils sont tous les deux les seuls dehors à cette heure-ci dans la rue. Les dents de la sirène grince, son regard se noircit et son amusement est remplacé par de la colère. S'il se lave, il ne peut pas nier toutefois qu'il a de temps à autre les odeurs venant du lac, mais dont les effluves sont parfois étonnamment salées.

    Mais qu'est-ce qu'il fout, là, en plus ?
    L'adolescent -ou du moins il y ressemble, même s'il pourrait être un nain également- a enlevé son haut pour se mettre à nettoyer les murs. Circonspect, Howl, pour l'insulte, allait lui jeter d'autres fruits mous mais l'autre l'a devancé en lui balançant le haut dont il se servait pour nettoyer. Ça y est. La sirène est vraiment en colère. Grognant envers son assaillant, il voit rouge alors que son nouvel ennemi le toise du regard, de sa carrure plus musclée qu'il ne le pensait et surtout de ses yeux vairons qui conservent autant d'éclairs que ceux qu'il a dans les siens. Cela se voit que celui aux cheveux noirs est un combattif, avec les marques sur son torse. Mais ce n'est pas ça qui pourrait impressionner Howl. Il est beaucoup trop rancunier pour abandonner maintenant, et sa fierté ne tolérerait pas qu'il se dégonfle pour si peu. Au contraire, ça ne fait que lui donner envie de se lâcher davantage.
    Immobile pendant un temps, il n'a pas été assez idiot pour partir sans avoir quelque chose pour se défendre. Et s'il ne brille clairement pas par sa force physique au contraire de l'énergumène en face de lui, il a d'autres compétences qu'il peut mettre à bien. Et il a justement ramené avec lui une gourde spéciale où il a gardé de l'eau à l'intérieur, au cas où il devrait se battre. Enfin, se battre est un bien grand mot. Il ne maîtrise pas assez bien la magie élémentaire pour prétendre s'en servir longtemps, mais elle peut lui être bien utile.
    Ouvrant sa gourde avec discrétion, il s'approche de quelques pas de l'adolescent torse nu. Puis, d'un geste vif du bras, il envoie une traînée d'eau vers les pieds du monsieur muscle avant de les geler.
    Cela devrait te tenir tranquille quelques secondes. Tu vas voir que la "morue" ne se laisse pas faire.
    Emportant son sac en lin avec ses munitions, Howl file le plus vite possible vers les murs de la demeure pour y grimper. Puis, profitant que l'inconnu soit toujours cloué sur place, il lui envoie une tomate qu'il lui restait et atteint l'une de ses épaules.

    « HAHA ! Touché ! »

    En ricanant, le garçon mi-humai mi-poisson passe de l'autre côté du mur pour atterrir dans jardin plutôt bien entretenu. Un peu trop bien entretenu, d'ailleurs.
    Et dire que cette demeure ne lui appartient même pas ! Il n'a fait que la voler !
    Il grogne, cherchant une cible potentielle des yeux tandis qu'il prend conscience que le temps lui manque. Il a quelqu'un aux trousses, après tout. Mais son regard se pose sur le bassin qui se trouve dans un coin du jardin. S'en approchant doucement, il écarquille les yeux et manque de s'étrangler en apercevant les carpes koi à l'intérieur.

    « QUOI ?! Pourquoi ils sont dans un si petit bassin ?! Quelle cruauté ! »

    Ces carpes si jolies et gentilles ne se rendent pas compte de la "petitesse" de leur maison... Qui n'est pas si petite en soit mais Howl trouverait n'importe quelle excuse pour accabler l'Altissien maître de ce foyer, alors pour lui, il n'y a pas de trop grand bassin afin d'y accueillir, en plus de ça, une espèce de poisson aussi douce. Il s'y penche, se laissant tenter à en caresser une.

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    Eat the richs

    Aëden ft. Howl


    Le jeune homme face à lui semble plutôt énervé. Aëden a du mal à saisir la raison de sa frustration puisque c’est lui qui a décidé de venir placarder ces murs de légumes à l’odeur nauséabonde. L’adolescent Altissien arque toujours un sourcil, face à face avec cet étranger qui venait déranger sa tranquillité quotidienne ! Ainsi le jeune toise son interlocuteur attendant une réponse de sa part. Ses sens à vif, il ne réussit cependant pas à éviter le jet d’eau que son assaillant lui envoie aux pieds, bien qu’il bondisse en arrière il est déjà trop tard. L’autre utilisa... la magie ! Il gela les pieds d’Aëden et en profita pour pénétrer dans le jardin de Théodule, sans oublier qu’il lui lança un de ses projectiles abjectes sur l’épaule !

    D’abord admiratif de l’utilisation de la magie, il se reprend rapidement et... à vrai dire, le louveteau n’a pas un très grand cerveau. Il ne réfléchit pas beaucoup alors... il se contente de frapper la glace à ses pieds, quitte à s’égratigner les mains. Puisque lui n’est pas capable d’utiliser les éléments, il faut bien qu’il s’en sorte avec ce qu’il a et sa force physique fait largement l’affaire. Ainsi il percuta une première fois la glace, puis enchaîna jusqu’à être capable d’arracher ses pieds du sol. Il ne prit pas bien longtemps à y arriver et il est dorénavant prêt à protéger cette maison quoi qu’il en coûte. Il s’est d’ailleurs un peu ouvert les phalanges avec ses bêtises, mais il s’en fiche un peu.

    Il se débarrasse de la trace ignoble sur son épaule en récupérant son t-shirt au sol, puis il bondit au-dessus du mur pour se retrouver dans SON jardin. Aëden est cette fois-ci plus colérique. Il n’en a rien à faire de son épaule ou de la glace, mais ici c’est son endroit ! En voyant l’inconnu au bord du bassin qu’il affectionne tant, le loup-garou s’avance dangereusement pour le pousser en arrière, protégeant comme il le peut les carpes. Il sait que celles si comptent beaucoup pour Théodule, elles ont toutes un nom !

    Et puis c'est quoi son problème à ce type pour s'incruster chez les autres comme ça ? Il veut que j'lui en colle une ? Il est sur mon lit, là ! 'Tain, en plus j'ai toute la façade à nettoyer avant que Dudule rentre à cause de lui.

    « Il en manque une que j’ai mangé. Théodule était triste, du coup maintenant je les protège. Alors t’approches pas, la morue. »


    Bon. Ce n’est pas anodin comme révélation, mais à vrai dire il n’en a pas grand-chose à faire. Le jeune garçon s’approche à nouveau de celui aux cheveux verts, lui montrant légèrement les crocs comme un animal sauvage.

    « T’es chez moi. Alors casse-toi de là, j’te l’répéterai pas. »


    Un peu plus loin, sur le sol, on pouvait deviner l’endroit où il dormait au vu de la forme de l’herbe, mais aussi grâce à l’assiette vide à côté. C’était son coin à lui. Même Théodule ne venait pas le déranger ici, alors si maintenant des inconnus viennent lui chercher des noises ici il va falloir qu’ils les fassent changer d’avis rapidement. Le jeune s’avance encore plus près, l’air agressif. Il serre les poings et fronce les sourcils en grognant à nouveau. Il commence à en avoir assez de voir son espace vital être piétiné de la sorte.

    « Les Yggdrasiliens sont vraiment bizarres. » Finit-il par lâcher.

    Oui bon... Eossien, Altissien, Caldissien... Pour lui tout ça c’est vachement flou. Il pense juste que à Yggdrasil vit le peuple des Yggdrasiliens, point. Et puis de toutes façons il va bien falloir le faire partir de force, parce que Théodule ne va clairement pas apprécier cette intrusion. Alors Aëden fait ce qu’on lui a toujours appris à faire lorsque quelqu’un le dérange... On fonce dans le tas sans réfléchir, et c’est ce qu’il fait. Il se lance en avant, prêt à lui mettre son poing dans le visage s’il se décide à faire le malin un peu plus longtemps. Un poing par ailleurs un peu ensanglanté à cause de sa bêtise de frapper du gèle.

    Argh. Je déteste les morues.
    agora

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    don't stop me now I'm goin' crazy
    Son cœur se serre de voir ces jolis poissons tricolores tourner en rond dans une si petite étendue d’eau, quand elles pourraient profiter du lac d’Yggdrasil dont la taille n’a d’égal que sa beauté sauvage, rare territoire que les Altissiens et Caldissiens n’ont pas gâché. Il n’est pas sans savoir que ces carpes ne sont pas contre de l’attention mais Howl imagine que celles-ci servent uniquement de décoration au propriétaire des lieux et ça a le don de l’enrager. Son opposant a d’ailleurs fini par le rattraper. Rapidement, il enlève sa main de l’eau et toise l’adolescent aux cheveux sombres, avec un regard aussi orageux que le sien. S’ils contrôlaient la météo, nul doute que la foudre se serait abattue depuis longtemps dans ce jardin. Et en plus, il en aurait mangé une ! En plus d’être violent, il est d’une violence, se dit la sirène.
    Il me traite de morue en plus, non mais ! Il s’est pas regardé, lui ?!
    Sa façon de parler l’agace, en plus de la colère qui transparaît dans les propos de l’autre quand Howl pense qu’il n’est lui-même que dans sa légitime défense. Mais c’est inutile de convaincre le hargneux là-dessus. Brièvement surpris lorsque ce dernier s’élance pour lui asséner un coup, celui à la tignasse verte regarde de tous côtés une échappatoire. Il attend finalement que son adversaire soit à quelques centimètres de lui pour bondir sur le côté et laisser l’autre frapper dans le vide et se retrouver dans le bassin. Si Howl était plus raisonnable, il réfléchirait à deux fois avant d’énerver encore plus le balafré -car son agilité ne pourra pas toujours le sauver- mais impossible de se contenir quand il se montre aussi insultant.

    « Chez toi ?! CHEZ TOI ?! Comment ça, chez toi ?! »

    Il y a des sujets sensibles. Certains encore plus que d’autres. Bien sûr, l’espace que prennent ceux que Howl appelle ‘envahisseurs’ en est un. Ses yeux lancent des éclairs mais deviennent peu à peu humides. Se forme dans sa gorge une boule qu’il a du mal à contenir mais qui ne l’empêche pas de s’exprimer.

    « Vous avez pas d’chez vous ! Les Yggdrasiliens, comme tu dis, bah vous leur avez tout piqué ! Cette maison, elle appartenait à des gens comme moi que vous avez dépouillé sans leur demander leur avis ! »

    Alliée à sa rage, la peine le transperce alors qu’il se rappelle le traumatisme de son réveil tardif qui l’a submergé. Une renaissance bien loin de celle que l’on décrit dans les livres éonistes. Un chaos ambiant et sonore dont il se rappelle encore, jusque dans les moindres détails, alors que des flots jusque là aussi endormis que lui l’avaient traîné sur une berge en désordre de toutes parts.

    « … Et en plus tu saignes, débile ! Et j’te ferais dire que les carpes, c’est moi qui les protège ! Elles ont rien à faire dans un bassin aussi p’tit ! »

    Les phalanges en sang qu’il a observé n’étaient pas une chimère. Détail, pourrait-on dire, car en effet Howl ne devrait pas se préoccuper d’une personne aussi détestable. Mais dans ce drôle de personnage aux crocs acérés, il y a quelque chose d’inhabituel par rapport aux autres Altissiens qu’il a pu rencontrer. S’il met Rosie de côté qui était la douceur incarnée, la plupart sont brutaux mais se comportent de manière plus ou moins humaine. Or, l’énergumène en face de lui semble protéger ce lieu comme un chien de garde, avec des manières étranges et un côté un peu ‘animal’.

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    Eat the richs

    Aëden ft. Howl


    Ayant bondi en avant, Aëden était prêt à envoyer son poing dans le visage de son adversaire. La violence, c’est tout ce qu’il avait toujours connu. Il n’y avait aucune autre alternative, aucune autre possibilité pour se débarrasser d’un intru. Il fallait se battre, coûte que coûte. Il fallait apprendre à survire, à se méfier. En dehors d’être un apprentissage, c’était devenu une philosophie de vie, des règles très précises à suivre, ne pas s’éloigner du sentier, continuer à montrer les crocs. Et c’est ce qu’il faisait, tandis que ses canines pointaient légèrement, il poussait un grognement animal lorsqu’il atterrit les pieds dans le bassin, éclaboussant l’herbe aux alentours et rendant son pantalon mouillé par la même occasion. Les carpes, effrayées de ce remous soudain, se refugièrent à l’opposé du coin d’eau, tandis que l’Altissien restait toujours en place. Il fronça les sourcils face aux propos de l’éossien qui s’énervait de plus en plus, ce qui ne faisait que le rendre d’autant plus nerveux. Le louveteau le dévisagea lorsque sa voix se fit plus peinée, ne comprenant rien à ce qu’il lui racontait. Il se contentait de rester immobile, prêt à se défendre, prêt à se battre. L’hybride recula d’un pas, sur la défensive. Il n’appréciait pas le ton que son interlocuteur avait, mais à vrai dire... c’est un genre de façon de parler qui lui est familier. Cette colère, cette frustration... La même que sa mère, jadis.

    Il finit par sortir du bassin, dégoulinant d’eau, quelques plantes accrochées aux pieds dont il se fichait bien. Aëden semblait s’être calmé, en apparence, bien que toujours sur le qui-vive. Il serrait les poings, fixait la morue, humait l’air. Ses yeux s’étaient plissés, il semblait plus curieux que méchant, à cet instant. Il ne comprenait pas ce qu’on lui reprochait. Qui était “vous” ? Qu’est-ce qu’ils avaient volé ? Lui n’avait rien volé. C’était Théodule qui lui avait donné tout ce qu’il avait aujourd’hui, il n’avait rien demandé. Il secoua la tête, comme pour nier ses propos. Il n’avait rien à voir avec tout ça, il s’adressait à la mauvaise personne ! Le louveteau regarda du coin de l’œil ses phalanges. Il saignait, oui. Il devrait appliquer quelque chose sur la blessure, pour éviter une infection. Et quel était le rapport avec les carpes, mh ? Si c’était un plus grand bassin dont elles avaient besoin, alors il lui en ferait un, il n’avait pas besoin d’être aussi agressif, le poisson ! Il leva la main, pointant son doigt comme pour l’accuser, et dévoila ses crocs en s’exclamant :

    « Bien sûr que j’ai pas d’chez moi, j’suis au courant, morue ! Ici, c’est c’qui s’rapproche le plus d’un “chez moi”. Tu peux pas comprendre, toi qu’a toujours eu une maison pour survivre ! J’ai volé ça a personne, ok ? J'ai rien demandé ! J’sais pas de qui tu parles, mais j’suis pas avec eux. J’ai pas de groupe ou je-ne-sais-quoi ! »

    A nouveau, un grognement s’échappa de sa gorge tandis qu’il dévia ses yeux sur la maisonnette. Oui... C’était la première fois qu’il avait un semblant d’habitat. La première fois de toute sa vie qu’il avait autant de bonnes nourritures qu’il le souhaitait. Il n’avait plus cette épée de Damoclès au-dessus de la tête. Il était presque entièrement libre. Il ne lui restait plus que quelques souvenirs douloureux en vestiges de cette époque, beaucoup de cicatrices, des compétences importantes aussi... Mais il aurait préféré vivre ici dès sa naissance, peut-être qu’il n’aurait pas été aussi fort, mais il s’en fichait bien. Ici, il n’avait pas peur au quotidien. Il pouvait se reposer, dormir un peu mieux. Cependant, lui, il ne comprendrait pas. Il était né avec un toit sur la tête, de la nourriture, probablement une famille... Il ne comprendrait jamais. Lui, dans la forêt Altissienne, il ne survivrait pas une semaine ! Le loup-garou revint planter ses yeux dans les siens. Il ne se laisserait pas faire.

    « J’leur ferai un bassin plus grand. » Déclara-t-il. « T’es vraiment bizarre. Tu t’plains que je vole soi-disant, et toi tu t’inquiètes pour ma main ? C’est quoi ton soucis ? » Il se rapprocha, hargneux. « J’comprends pas ce que tu m’reproches. Je sais RIEN. Que tu m’crois ou pas, c’pas mon problème. Mais j’dois protéger cet endroit, alors je t’le répéterai pas : va-t'en. »
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    don't stop me now I'm goin' crazy
    Il avait besoin de se défouler. De passer ses nerfs sur quelqu'un. L'ironie du sort, c'est qu'il n'avait pas forcément choisi la bonne personne pour ça, mais c'était le hasard, et il ne savait pas. Il ne savait pas que Aëden était innocent des agissements des adultes autour de lui car il a juste suivi son père adoptif dans l'histoire. Aux yeux de la sirène, pour l'instant, il est comme les autres. Ou plutôt... presque. Il ne s'attendait pas à ce que que l'autre ne le contredise pas.
    "Bien sûr que j’ai pas d’chez moi"
    C'était comme une évidence aux yeux du loup-garou. La suite le plonge encore plus dans la confusion. Il comprend un peu que le brun semble cacher quelque chose au sujet de sa vie, mais ce n'est pas comme s'il voulait comprendre le passif de ses adversaires. Ses dents se serrent. Oser assumer qu'il ne peut pas comprendre est assez naïf. Du moins, pour le concerné. C'est vrai qu'il a toujours eu un toit. Il a toujours eu "cette chance". Mais on leur a quand même volé ce dernier en plus du reste. De leur terrain de perliculture qui leur permettait de vivre convenablement et dont ils doivent se servir à présent pour payer des impôts injustes à ce maudit Caldissien dont ils ne devraient rien. Leurs biens ont été pris, sans même qu'on leur demande leur avis. Ils n'ont pu que subir. Subir des taxes inexistantes à leur époque, subir des gens qui se croient supérieurs, subir des préceptes qui ne leur ressemblent pas... Leur notion de communauté unie, où est-elle passée ?

    « M'en fous que tu soutiennes personne, tu protèges quand même cet endroit, et ça, c'est pas bien ! Tu défends qui, si tu soutiens personne, comme tu dis ? Tu viens bien de quelque part ! Qu'est-ce que tu fais là, si t'as rien demandé ? »

    Pas de groupe, dit-il ?.. Il n'y croit pas. Comment ne pas prendre parti pour l'un ou pour l'autre ? C'est évident que s'il défend cette propriété, c'est qu'il est pour les Altissiens. Il n'y a pas d'autres explications, après tout, et ce n'est pas non plus un Eossien qui a été salement payé pour garder cet endroit.
    Mais Howl a beaucoup de mal à cerner son interlocuteur et ça le perturbe. D'ordinaire, il attend au tournant les insultes, les emportements, la colère... Son interlocuteur exprime bien de ça, mais il parle des carpes. Qu'il leur fera un bassin plus grand. Comme si, quelque part, il considérait quand même les propos du natif. Mais en même temps il est contre lui. C'est bien lui, le plus étrange, se dit le troubadour.

    « Mais hé, j'te souhaite pas la mort non plus ! Puis qu'est-ce que tu sais de ma vie ? C'est vrai, peut-être que j'ai toujours eu un toit au-dessus de ma tête, et alors ? Justement, tu devrais comprendre ce que ça fait, de plus se sentir chez soi ou de plus avoir de maison ! C'est toi qui es bizarre, en fait ! »

    Oui, il s'inquiétait pour sa main. Ou plutôt non, on ne peut pas dire que ce soit de l'inquiétude, mais en dépit de ses grands airs, Howl ne souhaite du mal à personne, en soit. Du moins, pas dans les faits. En tout cas, ce chien de garde n'est pas celui qui le mériterait le plus ; les militaires, en revanche, reçoivent bien plus de mépris, et le musicien n'a aucun remord à leur rendre la vie la plus dure possible.

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