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  • Les affaires sont les affaires [PV Sato]
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    Le dragon n'est plus, miracle est arrivé. Yggdrasil a protégé sa cité. Des mois de siège éreintant cessent, la ville millénaire respire à nouveau. Chaque soir, sous la lueur émeraude et bienveillante du grand arbre, les éossiens fêtent et célèbrent ceux tombés au combat. Après tant d'épreuves, la ville semble reprendre vie...
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    Bah alors, où est-ce qu'il est ?
    La boutique d'Elliott n'est pas spécialement grande ; en terme d'échoppe, elle pourrait d'ailleurs facilement passer inaperçue s'il n'avait pas mis une pancarte au-dessus de la porte. D'ailleurs, voilà un moment qu'il faut qu'il trouve un nom pour sa boutique, car "les potions d'Elliott", c'est assez générique et ennuyeux. Il manque parfois cruellement d'inventivité pour ce genre de choses, mais se promet d'y pencher un moment où il aura le temps. Et où il ne sera pas pris dans ses recherches et dans son travail. C'est-à-dire dans quelques années.
    Mais quand ce moment arrivera, il se promet également de faire du tri dans ses tiroirs et ses casiers ; voilà une demie-heure qu'il cherche une recette d'une de ses potions. Il faut dire cependant qu'un remède pour soulager les rhumatismes, il n'en utilise pas tous les jours. Cela ferait toutefois tellement plaisir à sa voisine et Elliott, bien sûr, a à cœur de rendre service (surtout qu'il raffole des sucettes qu'elle lui donne). Perché sur son escabeau, il épluche les livres mais force est de constater qu'il devrait ranger un peu son bazar afin d'y voir plus clair. Cela devra attendre de toute façon puisqu'il est surpris par le tintement de sa clochette d'entrée. Un client vient d'arriver.

    « Oh, bien le bonjour ! Entrez, entrez donc ! Bienvenue dans ma boutique ! »

    Enjoué dès qu'il s'agit de marchander avec un nouveau personnage, le Donovan arbore un sourire avenant avant de commencer à descendre de son promontoire.

    « Alors, dites-moi, que puis-je faire pour-... »

    Vlan. Peu adroit quand il s'agit de faire autre chose que des mélanges douteux ou quand il est si concentré sur une tâche qu'on croirait une autre personne, l'apothicaire trébuche sur une des marches de son escabeau (heureusement peu haut) pour se rétamer par terre. Plus de peur que de mal, mais dans le processus, ses lunettes sautent de son nez pour se perdre sur le sol de son échoppe. En se redressant légèrement, celui aux cheveux blancs tente de faire comme si de rien n'était.

    « Par la tignasse d'Oros, il me tarde d'inventer une potion pour régler mes problèmes de vues, héhé... Ahem, si par hasard vous voyez des petites lunettes rondes... »

    Il lève ses yeux bleus vers le nouveau venu mais sans ses binocles, impossible de voir les détails. Ses paupières se plissent un peu alors qu'il aperçoit au milieu d'une masse floue de couleur une carrure qui semble pourtant assez grande (mais ça c'est probablement parce qu'il est à quatre pattes et qu'il cherche à tâtons ses correcteurs de vue) ainsi qu'une tignasse brune. L'odeur, elle, lui est toute aussi inconnue ; ce n'est pas un habitué.

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    La migraine continue de lui taper la tête.
    Il aurait pensé que cela s'apaiserait, avec un peu de temps. Il avait attendu, avait pris un peu d'eau, s'était même mis à l'ombre sous les conseils de quelques soigneurs ; mais rien, pourtant, ne semblait fonctionner. La douleur reflue, parfois, mais elle remontait, ici et là, à des moments parfois fort peu opportuns. Il n'avait définitivement pas besoin d'une migraine en cas d'attaque, toujours surprise, des Pourritures. Ses nuits étaient déjà bien assez courtes comme ça.
    Alors, en ronchonnant intérieurement car il n'aimait pas particulièrement en avoir à arriver à quelques 'artifices', il s'était finalement décidé à trouver un apothicaire pour parer, au moins temporairement, au problème. Il n'en connaissait pas des masses, à vrai dire, alors il avait pris la première qui lui paraissait acceptable et avait poussé la porte d'entrée.

    Le tintement d'une clochette lui fait légèrement froncer des sourcils, mais bien vite, c'est une voix masculine et joyeuse qui parvient à ses oreilles, lui faisant relever sa tête dans sa direction. Il ne met pas longtemps à trouver la source, d'ailleurs ; c'est un homme quelconque, aux cheveux blancs, à la silhouette mince et au regard pétillant qui l'accueille sans regarder là où il va. Assez, en tous cas, pour s'étaler de tout son long au sol, prenant la nymphe par surprise et lui faisant fortement hausser des sourcils. Il sursaute légèrement mais ne bouge pas, examinant l'individu à terre qui semble bien vite passer à autre chose. Silencieux tout du long, car l'autre parle beaucoup et rapidement à son goût, il se met toutefois à chercher docilement les lunettes du boutiquier quand ce dernier le lui demande.
    Il ne lui faut pas long, d'ailleurs, pour les trouver. Dès qu'il les a entre les doigts, il les met dans une des mains de l'apothicaire.

    « Tenez. »

    Il en profite d'ailleurs, avec une certaine délicatesse, pour l'aider à se relever en prenant bien garde de ne pas se montrer trop brusque dans son geste. Une fois cela fait, ses sourcils se froncent légèrement alors que ses yeux examinent brièvement l'inconnu devant lui pour s'assurer de ne pas trouver de plaie évidente.

    « Vous ne vous vous êtes pas blessé ?

    Cela le gênerait, quelque part, que son entrée ait provoqué un tel fatras. Surtout pour quelque chose d'aussi bête.

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    A défaut que son espèce lui donne une bonne vision nocturne, Elliott aurait largement préféré avoir une bonne vision tout court. Il envie ses frères d'avoir moins de souci à ce niveau mais quand il repense au légume qu'est devenu Clive, ça le fait aussi beaucoup relativiser. Fort heureusement, il n'est pas tombé sur un client pénible ; ce dernier lui remet les lunettes ramassées et l'aide même à se relever, à la surprise légèrement du Donovan qui ne s'attendait pas à tant.

    « Ooh... Merci, vous êtes trop aimable. »

    Il s'époussette un peu et défait quelques plis de ses vêtements pour paraître un peu plus présentables, remettant finalement ses binocles sur le nez. Puis, il sourit au nouveau venu, un grand dadais aux cheveux bruns, au regard sérieux, avec un sabre autour de la taille. L'expression fermée ne l'empêche toutefois pas de se montrer prévenant envers l'apothicaire, qui glousse d'ailleurs en faisant comme si la chute n'avait jamais eu lieu.

    « Oh non, ne vous en faites pas pour ça, j'ai connu bien pire, haha ! Je n'en suis pas à mon premier hématome-enfin bref ! »

    Inutile d'inquiéter l'inconnu, d'autant plus que la vie du Donovan est peu intéressante et que l'autre n'est de toute manière pas là pour l'écouter raconter des trucs personnels. S'éclaircissant la gorge, le blanc revient derrière son comptoir sans perdre la face qui porte des traits avenants.

    « Elliott Donovan, pour vous servir. J'ai des potions pour toutes vos envies ! Rendre vos cheveux plus longs, changer la couleur de vos yeux, accroître votre pouvoir de séduction... »

    En lisant les différentes fioles qu'il a dans son catalogue, il se dirige vers ses étagères pour en saisir quelques unes aux liquides dont les couleurs varient d'une bouteille à une autre.

    « Alors ? Qu'est-ce que je vous sers ? »

    Son regard bleu se lève vers le sabreur avec une impatience qu'il peine à dissimuler, curieux de savoir ce qui conviendra aux désirs de son futur acheteur.

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    L'énergumène devant lui semble bien enjoué, en soi. Un point qui étonne Satoshi mais qui préfère ça, en un sens, quand bien même il a du mal à suivre les propos rapides qui se suivent. Les sourcils haussés de perplexité, il observe l'apothicaire sans un mot au départ, jetant des coups d'oeil brefs et discrets aux alentours pour se faire un peu une vue de la boutique au global.
    Il y a à boire et à manger, ici.
    Ce qui ne veut rien dire en soi alors il n'en tire pas de conclusion directe. D'un haussement de tête négatif, il fait signe qu'il n'attend rien de grandiose.

    «À vrai dire, je viens pour une migraine. »

    C'est simple, en soi, alors il serait presque désolé pour l'apothicaire. Il n'est pas tellement fier non plus, grimaçant d'embêtement et d'embarras devant cet aveu qui lui fait un peu honte.

    «Elle m'handicape quelque peu, depuis une semaine. La douleur est irrégulière, mais elle me déconcentre trop, surtout. »

    Et ça, c'était vraiment intolérable, de son point de vue. Il ne pouvait pas être moins efficace, encore moins quand une attaque de Pourritures pourrait advenir à n'importe quel moment.

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    « Ooh... Oui, en effet, c'est gênant. »

    Fidèle à son air sérieux, le client n'est de toute évidence pas là pour acheter de quoi mettre des paillettes sur sa peau. Aucun problème pour le Donovan, après tout, il n'a pas que des potions fantaisistes. Sa boutique regorge bien sûr de médicaments et de remèdes en tous genres. Il les met toutefois un peu moins en valeur car il les considère plus fragiles et tient à les préserver au maximum de sa maladresse. Parfois, Elliott aussi, peut être sérieux. Les maladies, il ne plaisante pas avec (sauf pour son propre cas). Son enthousiasme s'éteint donc quelque peu car il n'a pas envie non plus que le nouveau venu pense qu'il se moque de lui.

    « Depuis quand vous l'avez, cette migraine ? C'est fréquent ? »

    Derrière le comptoir, il y a sa vitrine pour les potions de soin ainsi que des tas d'autres bouteilles et de plantes utiles à la préparation de breuvages et d'onguents. Il faut bien que sa formation médicale lui serve à quelque chose aussi. Remettant ses lunettes sur le nez, ses prunelles bleues scrutent ses étalages pour voir ce qui conviendrait au cas du jour.

    « Et vous savez à quoi elle pourrait être due ? Vous avez du mal à dormir, peut-être ? Vous êtes stressé à votre travail ? »

    Curiosité maladive ou véritable intérêt pour savoir quelle potion lui donner, on ne saurait dire la motivation d'Elliott ; mais il a toujours été très intrigué par les histoires des autres, se rassurant à cerner ses interlocuteurs comme si ça pouvait lui permettre de mieux les connaître. Il n'est pas psy, mais parfois, il se plaît à les jouer.

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    Étonnamment, l'apothicaire prend bien vite un air sérieux lorsqu'il comprend la raison de sa venue ici. Satoshi n'ira pas dire qu'il s'attendait à autre chose car il ne connaît pas l'individu devant lui, mais le changement a quelque chose de vaguement étonnant ; il ne dit rien, pourtant, choisissant plutôt de se concentrer sur les questions qui lui sont posées. Quand bien même elles lui provoquent un léger malaise sans qu'il n'arrive à identifier pourquoi tout de suite, le regard s'esquivant vers les étagères comme pour mimer une curiosité soudaine sur ce qui l'entoure.

    « Hmm... Quinze jours, à peu près. C'est régulier, surtout les après-midi. »

    Quand la lumière est particulièrement forte, a-t-il cru remarquer ; même si c'était quelque peu ironique, vu l'espèce à laquelle il appartenait. Pensif, il essaie de formuler une réponse aux interrogations du Donovan, tapotant des doigts sur son bras croisé.

    « À vrai dire, je me pose la question. Je n'ai pas de mal à dormir, même si c'est moins que d'ordinaire. Quant au 'stress'... »

    La notion lui paraît assez étrangère, dans la mesure où il ne s'est, en réalité, jamais posé la question. Pour lui, ça n'a rien d'insurmontable ; après tout, tout le monde l'est un peu en permanence, n'est-ce pas ? Le contraire serait étonnant. Il est vrai, néanmoins, que ces dernières semaines ont été plus agitées, il le concède. Il reprend la parole dans un haussement d'épaules.

    « Probablement un peu. Les dernières attaques laissent peu de temps au manque de vigilance. »

    Et la méconnaissance de ses camarades quant au maniement des armes aussi, à vrai dire. Il ne réalise pas, toutefois, qu'être sur tous les fronts en permanence est en train, lentement, d'éroder sa résilience.

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    C'est d'une oreille donc un peu distraite que l'apothicaire écoute les explications complémentaires de son patient. Il croit d'ailleurs un instant que son ouïe lui joue des tours et se retourne vivement vers le brun, les yeux écarquillés.

    « Quinze jours ?! Mais c'est très long, vous auriez dû venir me voir plus tôt ! Faut pas laisser ça durer ! »

    Quinze jours... Non mais je rêve... Qui c'est, encore, celui-là ?
    Sûrement quelqu'un qui ne prend pas très bien soin de lui, et ça dépite Elliott. Ironique, car lui-même ne se préoccupe nullement de la sienne, mais son travail reste celui de fournir des médicaments aux autres, pas de traiter ses propres problèmes. Au moins, si l'autre arrive à dormir...
    ... Quoique "moins que d'ordinaire", ça ne veut pas non plus dire qu'il a un bon sommeil de base. Les migraines sont très souvent liées à la fatigue, après tout.
    Et l'information supplémentaire sur les attaques achèvent de confirmer ses doutes.
    Ce doit être un soldat.
    Se retournant à nouveau sur son armoire à pharmacie, l'expression du Donovan se détend un peu, même s'il n'en est pas à son premier guerrier fatigué. Beaucoup d'entre eux négligent bien trop leur état physique au détriment de leur travail et ça tend à l'agacer qu'ils n'aient pas à l'armée davantage de sensibilisation à ce sujet.

    « Donc... vous combattez les monstres ? Pas étonnant que vous soyez stressé, héhé. Mais je suppose que vous ne devez déjà pas dormir beaucoup de base. »

    Par des moyens ici et là, il tente d'en savoir un peu plus sur le mal du sabreur. C'est certain pour l'instant, aux yeux de l'alchimiste, qu'il s'agit surtout de beaucoup trop de stress. Il ne peut toutefois pas blâmer le concerné puisqu'il est au courant de la violence des raids. Il espère que ça finira par cesser bientôt.
    Elliott trouve finalement l'antidote qu'il cherchait et reporte à nouveau son attention sur le bretteur.

    « Je peux vous donner quelque chose contre la douleur, mais faut penser à vous reposer aussi, vous savez ? Faire quelque chose qui vous divertit ou prendre du temps pour quelques siestes, ce genre de choses. »

    Son ton se fait un peu plus avenant. Certes, c'est sa caisse qui est contente de recevoir des sous (même s'il n'en a nullement besoin), mais ça ne l'empêche pas de temps à autre de faire preuve d'altruisme et d'empathie, notamment pour ses clients qui ont des problèmes vraiment graves.

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    Visiblement, l'apothicaire ne s'attendait pas à ça ; la surprise et la quasi-indignation de l'apothicaire lui font hausser des sourcils de perplexité. Il est quelque peu perdu.
    Mais enfin... Pas la peine de s'emporter, c'est juste une petite migraine.
    Il parait assez rapide d'esprit, en tous cas, pour déduire son occupation actuelle. Un fait qui plaît à l'épeiste, n'aimant pas perdre du temps en discussions et en explications basiques, même alors qu'il serait bien logique qu'on s'attende à ce qu'il les donne. Silencieux, il écoute tout de même l'autre bien que l'idée de se mettre à faire de la pêche au bord d'un lac, car c'est ainsi qu'il interprète le concept de 'divertissant', lui parait au mieux saugrenu, au pire ridicule. Une légère grimace de malaise étire ses lèvres.

    "Je n'ai... Pas vraiment la possibilité de le faire, actuellement."

    C'était poliment dit, en tous cas. Dans la réalité des choses, c'était tout simplement impossible. En considérant la possibilité de courts moments de sommeil, toutefois, il se dit que ce serait plus envisageable, même si il manquait encore d'éléments pour en jauger.

    "J'imagine que je peux essayer de faire quelques... Siestes. Mais de combien de temps, exactement ? Une demie-heure ?"

    Pour tout dire, il ne connait pas vraiment ça, les siestes. Plus jeune, si il en faisait alors qu'il restait encore du travail à la ferme et qu'on l'attrapait, alors ça ne pouvait que mal se passer. Maintenant qu'il est dans l'armée, son habitude n'a pas changé, et on ne lui a jamais vraiment donné de raison de le considérer.

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    Loin d'être combat, Elliott est aussi loin d'être stupide pour autant. Il comprend ce que lui dire le brun en face. Les Pourritures sont là, aux portes de la ville, et il faut bien des gens pour les repousser ; clairement, il ne pourrait pas faire ce travail là. Sa force existe, mais il ne la contrôle pas et il n'est pas fait pour les batailles. Par ailleurs, il déteste ça. Les guerres, il connaît leurs conséquences et ça lui suffit bien. Au moins, c'est très humblement que le client lui fait comprendre que ça va être difficile de vraiment suivre ses conseils. Pourtant, l'inconnu ne les rejette pas non plus pour autant ; un effort que le blanc apprécie. Même si certaines notions restent à revoir.

    « Au moins une demie-heure. Ce sera mieux que rien, en tout cas. »

    Je vois bien qu'il essaye de faire le minimum.
    L'alchimiste lâcherait presque un soupir.

    « Je sais, la situation est compliquée, en ce moment. »

    Et encore, "compliqué" c'est peu dire. Loin de là l'idée de minimiser ce qui se passe réellement près des murs d'Yggdrasil lors des soirs d'attaque. Il sent bien chez ses proches dans le domaine militaire qu'ils sont tout autant nerveux que l'homme devant son comptoir. S'il n'est pas toujours sur place, il entend les bruits de combat et il perçoit l'odeur du sang qui se fait plus nette encore dans ces moments-là. Il sait ce qui se passe. Néanmoins, il ne peut pas non plus laisser les soldats s'épuiser, surtout quand d'autres options leur est possible.

    « Mais vous l'avez dit vous-même, non ? Vous êtes venu me voir parce que ça vous déconcentre trop. Et vous avez eu raison. Un combattant déconcentré, ça ne tient pas longtemps, dehors. »

    Le Donovan le dit pour son client, mais également pour les autres. S'ils se mettent tous à se fatiguer durant les offensives importantes, l'armée ne risque pas de tenir. Sans oser dire qu'il aurait une solution toute trouvée, il peut au moins donner un point de vue extérieur à ceux qui en auraient besoin, à l'instar de la personne d'aujourd'hui qui ne semble pas se rendre compte des conséquences que sa "migraine" pourraient provoquer ni même la gravité des douleurs.

    « Et à force, si ça continue... Peut-être qu'un jour, vous ne pourrez même plus dégainer votre sabre. »

    Elliott se fait pleinement sérieux, désormais, voire presque grave. Il le faut, de temps à autre.

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    Satoshi détourne le regard lorsque le Donovan insiste sur la nécessité d'avoir 'au moins' une demie-heure de repos lors d'éventuelles siestes. Son expression se fait légèrement désabusée, signe d'un certain agacement chez lui : il n'aime pas qu'on l'assigne au banc. Ou du moins, c'est comme cela qu'il le prend, ne réalisant pas vraiment que l'apothicaire pourrait simplement être au moins vaguement empathique à sa fatigue.
    Pour autant, il a l'air de saisir, juste un peu, l'état de gravité de la situation. Un point qui fait se détendre au moins partiellement les muscles de la nymphe ; il n'y a rien qui l'aurait plus agacé qu'on lui fasse la leçon sans la moindre réflexion. La mine fermée, il est toutefois brièvement mouché par ses propos : oui, un combattant déconcentré, ça ne tient pas. Et dans son cas, cela lui retirerait toute forme d'intérêt. Devenu hésitant, les doigts de sa main droite se serrent contre le haut de son bras. Pour autant, même si l'apothicaire est sérieux lorsqu'il lui énonce la possibilité qu'il devienne même incapable d'utiliser son arme, la réponse lui vient tout naturellement. Presque immédiatement.

    « Si c'est le cas, alors je n'aurai de toute manière plus de raison de survivre »

    Sa mine est tranquille, tout comme son ton. On pourrait même le voir se mettre à sourire d'un instant à l'autre, tant il semble parfaitement en paix avec cette idée. Il l'est. Il ne voit pas le problème avec ça, d'ailleurs.
    Et si leur conversation aurait pu s'arrêter là, car Satoshi s'apprêtait à payer et à partir, un bruit attira son attention et lui fit tourner la tête subitement, la mine fermée et méfiante en voyant une silhouette grande et imposante rentrer dans la boutique.

    « Toi, là ! L'arnaqueur ! »

    Les sourcils de l’épéiste se haussent de surprise.
    Qu'est-ce que c'est encore que ça ?

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    Ce n'est pas à lui de faire la leçon au bretteur. Il le sait. Elliott ne peut néanmoins que se sentir peut-être un peu inquiet que des soldats se perdent corps et âme au combat sans penser à autre chose. Il a, malgré tout, une empathie qu'il ne cherche pas à dissimuler même s'il ne connaît pas la personne en face de lui. Toutefois, il est persuadé que la vie de son client vaut plus que ce que ce dernier peut penser. Et c'est à peu près ce qu'il allait lui dire avant qu'on ne vienne presque défoncer sa porte d'entrée. La sonnette tinte dans un gros fracas et une silhouette assez imposant de presque deux mètres apparaît dans l'encadrement de l'ouverture. Un homme mécontent et assez baraqué que le Donovan reconnaît après quelques secondes de réflexion quand il entend la voix du nouveau venu résonner au sein de la boutique. Malgré l'accusation qui lui est toutefois lancée, l'apothicaire ne perd pas la face et remet sur son visage un sourire bienveillant.

    « Oooh, Monsieur Jasper, comment allez-vous ? »

    Il ignore au passage totalement ce qu'il lui avait vendu quand il était venu, il se souvenait juste de son nom.

    « "Aphrodisiaque", mon cul, oui ! »

    Quel langage...
    L'expression accueillante du blanc s'éteint pourtant aussitôt quand le dénommé Jasper donne un grand coup sur les étalages de potions pour que celles-ci se fracassent au sol.
    Mes potions ! Olala je vais devoir tout refaire...
    Stupéfait et embêté, son regard se tourne néanmoins vers le brun au sabre. Aussitôt, le Donovan contourne son comptoir pour se placer devant le militaire afin de le protéger. Quand on s'attaque à son magasin, il se porte garant de la sécurité de ses clients ; il ignore en outre la force de celui qui a en plus une migraine. Lui, il sait pouvoir compter sur sa force de loup-garou même s'il n'aime pas s'énerver et encore moins faire usage de violence.
    Le grand gaillard n'hésite pas à prendre l'apothicaire par le col pour le faire décoller du sol. Elliott garde quand même son sang-froid et essaye d'apaiser la situation.

    « Si vous voulez bien juste attendre deux petites minutes, j'ai déjà un client qui-... »

    La phrase ne se finit pas : dans un grognement, l'intrus malveillant jette l'apothicaire contre son propre guichet sans ménagement. Heureusement, son espèce lui donne un peu de résistance, mais ça ne reste pas agréable.

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    Alors même que Satoshi ne faisait qu'observer, la scène va vite ; bien plus qu'il ne l'aurait cru, en tous cas. Il ouvre de grands yeux surpris lorsque l'ancien client, visiblement mécontent, se met à dévaster l'intérieur de la boutique. Et si il aurait voulu bouger dès ce moment-là, les sons brusques et fort de verre éclaté lui tirèrent une grimace, ainsi qu'une main contre sa tête. La douleur le lance.
    Pas maintenant...
    C'est pénible. Pénible et énervant, à vrai dire, comme l'individu non loin d'eux qui ne cesse de brailler-...
    La ferme.
    Il pourrait réagir maintenant, mais lorsqu'une silhouette se dresse devant lui comme pour le protéger, il a un moment d'arrêt. Ses membres se crispent. Un nœud se tord dans sa poitrine. L'image est familière. Beaucoup trop. C'est un moment de stupidité de sa part qui permet à l'intrus de venir saisir l'apothicaire pour l'envoyer contre le guichet avec brutalité. Et la scène aurait pu continuer si il n'avait pas eu comme un électrochoc devant la vision, bien soudainement.
    Pas encore.

    L'intrus lui tourne le dos, plus préoccupé par sa victime que par la tierce personne dans la boutique. Derrière lui, le visage fermé, Satoshi ne dit rien ; sans un mot, il vient retirer le gant de sa main gauche. Il n'a pas particulièrement l'intention de faire durer les choses, cette fois-ci. Même si il renâclerait d'ordinaire à s'en servir, c'est différent aujourd'hui. L'agresseur se rapproche de l'apothicaire, sans remarquer la présence qui le suit comme une ombre.

    « Tu vas voir où j'vais - … GIARG !»

    Le reste de son exclamation allait sans doute être particulièrement poétique, à n'en point douter : mais au lieu d'une phrase complète, c'est de sursauts violents et brusques qu'il s'agite soudainement.  Le corps s'ébroue pendant une à deux secondes, s'accompagne d'un cri de douleur bref, puis c'est le silence. Il tombe comme une masse au sol, encore agité par quelques soubresauts ici et là, mais il ne parle plus, au moins. Sans un mot, Satoshi retire sa main du bras de l'individu et, tout aussi silencieusement, la regante en s'accroupissant devant le corps. Brièvement, il prend le temps de vérifier son pouls, ne serait-ce que pour éviter que cette « surprise » ait été trop loin. Cela dit, il n'est pas particulièrement désolé de son geste.
    Quand il a finalement la conclusion qu'il n'a pas commis un meurtre, l’épéiste relève son regard vers l'apothicaire. Son expression est neutre mais il y a une certaine inquiétude dans le fond de ses yeux, qui se manifeste davantage dans son ton.

    « Rien de cassé ? »

    Il n'ose pas s'approcher. Par habitude, il connaît la réaction des autres, lorsqu'il se sert de ses pouvoirs de cette manière ; alors il préfère rester plus loin.

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    Peu inquiété par sa propre survie (un peu comme son client, au final), Elliott regarde surtout si les deux autres en viennent à se battre ; mais heureusement Jasper est plus intéressé par le marchand.
    Je n'ai pas envie d'user de ma force, mais... Si je n'ai pas le choix...
    Il grimace en pensant à la nécessité de cette action qui devient de plus en plus grande. Et alors qu'il se préparait à faire usage de cette puissance qu'il maîtrise d'ailleurs à peine, il n'en aura finalement pas besoin. Un électrochoc surprend son agresseur (et lui aussi par la même occasion) tant et si bien que ce dernier finit par tomber lourdement sur le sol de la boutique, inconscient. Les yeux écarquillés, lorsque le gant est remis sur la main du sabreur, le Donovan comprend que c'est de son fait. Abasourdi, le blanc ne peut qu'être admiratif de ce pouvoir insoupçonné chez le brun. Son regard se fait brillant.

    « De l'électricité... C'est fascinant ! »

    Il remet ses lunettes sur le nez, même si ces dernières ont une légère fissure. Pas grave, il est habitué.

    « Vous n'avez pas que votre sabre, comme atout, à ce que je vois. Aaah... J'aurais aimé avoir des affinités avec les éléments, moi aussi. »

    Plutôt que d'être une bête féroce et stupide qui ne se contrôle même pas.
    Mais après tout, ce n'était pas le sujet. Ni la question qui lui a été posée. Se rendant compte qu'il est bien malpoli face à celui qui vient de le sauver (surtout que le soldat semble réellement inquiet), Elliott se relève maladroitement.

    « Ahem, je veux dire... »

    Quel idiot je fais, il m'a posé une question simple, pourtant.
    Ses traits reprennent une expression plus tranquilles, ne souhaitant pas que l'inconnu ne s'en fasse plus que ça pour lui. Il se sent déjà gêné par rapport à lui ; les problèmes qu'Elliott peut avoir avec ses acheteurs ne doivent concerner que lui.

    « Plus de peur que de mal, honnêtement. Promis, tous mes clients ne sont pas mécontents de mes services. Parfois, ils ont juste besoin... d'une petite leçon, haha ! »

    La plupart, en vérité, s'amusent des potions qu'ils prennent : heureusement, car sinon la boutique serait fermée depuis longtemps. Mais si Elliott aime concocter des fioles assez étranges, il oublie lui-même parfois qu'il reste un excellent préparateur de remèdes et qu'il a une certaine connaissance pharmaceutique.
    Quelle pagaille, quand même.
    Il est surtout agacé de l'état de sa boutique, mais reflue l'énervement qui allait doucement monter. Au lieu de ça, il commence à ramasser les potions qui sont tombées mais qui sont au moins intactes. Son regard passe brièvement sur le corps à terre qu'il va devoir gérer, avant de se relever vers le maître de la foudre d'un air un peu honteux.

    « Mais... Merci. Et... Et désolé, surtout. J'aurais préféré que vous n'assistiez pas à ça. »

    S'attirer des ennuis pour son propre compte, ça lui importe peu. Mais jamais il ne voudrait mêler en plus quelqu'un de malade dans l'équation.

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    Plus de peur que de mal, visiblement. Si Satoshi n'obtient pas de réponse claire tout de suite, il voit bien à l'aisance qu'a le Donovan pour se relever et penser à autre chose qu'il n'est pas plus amoché que ça. Pour autant, face à la curiosité et à la fascination évidente dans son regard ainsi que dans sa voix, la sentinelle ne peut pas s'empêcher de grimacer.

    « Je vous les laisserais bien volontiers. »

    C'est un marmonnement qu'il fait sans avoir non plus vraiment la volonté de s'engager sur ce sujet-là. Sa priorité, sur le moment, est de s'assurer que l'apothicaire soit en bon état. Devant la manière qu'il a de s'excuser, comme si il se rendait responsable de ce qui s'était passé, Satoshi hoche négativement de la tête, la mine plus calme. Il a déjà vu bien plus dangereux et virulent ; il est, au pire, davantage embêté par le fait de ne pas avoir réagi avant.

    « Ce n'est rien. C'est mon travail, également, mais... »

    Mais un autre point attire son attention. Son regard repasse sur le molosse étalé au sol, et qu'il sera bien dur de transporter jusqu'à une geôle, à vrai dire. Il faudra toutefois qu'il le fasse ; mais il a quelques doutes quant à ce que donneraient l'exposition de leurs témoignages, ou du moins la valeur qu'aurait le sien. Bien qu'embêté, il dut donc se résoudre à relever le regard vers l'apothicaire pour lui demander un service.

    « ... Il faudrait que vous m'accompagniez pour faire un rapport. Ma seule parole risque de ne pas suffire. »

    D'un soldat contre un civil, peut-être.Mais certainement pas celle d'un éossien sur un élysian.

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    Le commentaire de la nymphe de foudre l'étonne un peu.
    Il n'est pas heureux ?..
    Pas qu'il n'ait pas déjà observé que l'autre semblait... un peu dépressif et triste après qu'il l'ait entendu parler, mais il aurait pensé que ces facultés magiques seraient au moins une fierté.
    Il doit y avoir quelque chose là-dessous.
    Sans avoir eu besoin de confirmation à ce propos, il avait donc bien deviné que le brun était un soldat de l'armée. Les Pourritures doivent vraiment leur donner du fil à retordre ; Elliott a beau éprouver de la curiosité à l'égard de ces espèces de blob sombres, il n'ignore pas le danger qu'elles représentent quand même pour la population. Heureusement, se dit-il, qu'il y a des gens pour s'en occuper à l'instar de son sauveur. Même si ce dernier souffre de telles responsabilités, visiblement...
    Mais naturellement, il accepte tout de suite quand le bretteur lui demande de l'aide.

    « Oh, oui, bien sûr. »

    C'était évident qu'à deux, ils auraient plus de chance de se faire entendre. Surtout que Elliott utilise parfois sans scrupule la carte du "oh vous savez, je connais bien le Général et l'Ambassadeur..." qui lui a déjà bien servi pour faciliter certaines affaires. Sans hésiter davantage, afin d'aider le militaire, l'apothicaire se baisse donc pour transporter avec lui l'homme à terre. Avec sa force, c'est avec une facilité déconcertante qu'il arrive à le hisser sur son épaule. Parfois, il l'avoue, cette force lui est bien utile quand elle n'est pas un fléau.
    Alors qu'ils marchent dans la rue en direction des geôles, la curiosité du blanc s'élève à nouveau, tâtant l'eau chaude pour savoir s'il peut y entrer ou s'il ne va faire que se brûler.

    « Dites-moi si le sujet est sensible, mais... Vous n'aimez pas les pouvoirs que vous avez ? »

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    D'un bref mouvement de la tête, Satoshi remercie l'apothicaire de bien vouloir l'accompagner quand il aurait tout à fait pu refuser et le laisser se débrouiller dans sa panade. Et si il s'apprêtait à saisir le corps au sol, le Donovan le devance et, sous ses yeux ébahis, s'en saisit comme si il n'était pas plus lourd qu'une plume. Les sourcils de la sentinelle remontent jusqu'à ce que des plis ne se forment sur son front.
    Ce n'est... Pas une force humaine.
    Il ne fait pas la remarque mais c'est tellement évident qu'il n'a pas pu s'empêcher de le penser. Ce n'est pas son affaire, cela dit, alors il garde le silence pendant qu'ils marchent dans les rues pour se rapprocher du poste de garde le plus proche. La question qui vient ne le fait pas s'arrêter, mais elle fait se crisper sa poigne, même légèrement, sur son arme.

    « Je ne les souhaiterai à personne. »

    Il ne souhaite pas non plus s'attarder là-dessus, à vrai dire. Ce serait sans doute difficilement compréhensible pour l'autre, à vrai dire ; la plupart des gens ne saisissaient pas. Ils étaient curieux, parfois envieux, au pire méfiants. Satoshi avait cessé d'essayer de s'expliquer là-dessus. C'est d'ailleurs pour cela qu'il ne rempile pas, choisissant de continuer à marcher dans le mutisme le plus total.

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