Oopsie doopsie
Avant ce soir, Lionel n’avait clairement rien fait d’aggravant ou de véritablement stupide lors de ses sorties nocturnes en costume de justicier du dimanche. Du moins, rien qui ne soit alarmant, car tout ce qu’il faisait était patrouiller sur les toits et aider parfois quelques personnes soûles à rentrer chez elles, parfois aider des vieilles personnes à chercher leur animaux de compagnie. Il était simplement dans son délire inoffensif. Donc, il ne tentait rien de gênant pour qui que ce soit, sauf quand il tenait la jambe aux gens pour les persuader que ce qu’il faisait était « très important quand même ». Aussi, même s’il n’avait pas montré son costume de justicier à ses proches, le fait de sortir la nuit faire des cabrioles n’était pas une nouveauté, depuis qu’il était un vampire. Mais, bon, il n’était pas franchement honnête non plus. Enfin, rien de nouveau sous la lune.
Ce soir, la nuit état calme et claire. Tout semblait normal, à l’exception des éclats de voix louches que le mort-vivant avait suivi depuis les toits. Ça l’avait alarmé, car il avait entendu parler de trafic d’alcool, d’armes, de marché noir et d’autres marchandises qui ne sont pas censées circuler légalement de jour. C’était bien pour ce genre d’urgence qu’il avait revêtu son masque et son costume ! S’il avait su, il se serait sûrement abstenu et serait resté à s’occuper de ses ivrognes et des pépés et des mémés et tout le monde s’en serait bien porté. Mais, Lionel n’est pas comme ça : il est trop curieux et pense que tout le regarde, certain qu’il a l’expérience pour se mêler de tout du haut de son ancien statut de fils de duc déchu et de soldat… alors qu’il ne s’est clairement jamais vraiment intéressé de près à ce qui se trame dans les rues de la ville basse, ou même à comment vivent les gens qui n’ont pas les moyens comme lui. Autant dire que ce soir était le bon jour pour lui mettre une bonne tarte de réalité dans la figure.
Lionel avait suivi le petit groupe qui avait attiré son attention depuis les toits et avait été plutôt discret jusque-là.
Ahahah ! Voici donc le lieu de l’échange ! Que mijotent-ils ?
Un monsieur dégarni d’un certain âge fut préssé pour sortir de son échoppe. A sa voix chevrottante, Lionel se dit qu’il était terrifié. Il semblait effectivement stréssé tandis que le petit groupe de malandrins (enfin c’est ainsi que Lionel les voyait) demandait à ce monsieur « Pernichouille » s’il avait « la marchandise ».
Oh, non ! Sûrement qu’ils l’ont fait chanter en menaçant sa famille et qu’il doit leur donner tout ce qu’il a... s'il n'obeit pas, ils vont peut-être manger ses enfants et son chien, à ce pauvre bougre !
Sans plus réfléchir et sans aucune certitude sur ce qui se passait réellement, le vampire se leva se sa corniche, vérifia que son masque était bien ajusté et sauta dans les airs. Tournoyant avec quelques pirouettes et salto qui ne servaient strictement à rien à part pour la frime, le vigilante de pacotille attérit au milieu de la rue, ne dégainant pas encore son sabre.
« Ahah ! Pris en flagrant délit ! »
Les « malandrins » se retournèrent pour dévisager l’intrus à la grande cape et à l’accoutrement mauve sombre et au demi-masque noir improbable. Un silence gêné passa avant qu’un type ne réagissent en disant de manière plutôt diplomate à Lionel se déguerpir avant qu’il ne lui arrive des ennuis.
« Oh que non, je ne fuirais point face à des maladrins de votre espèce ! Ne menacez pas ce pauvre homme dégarni avec vos manigances infâmes, je vais-- »
« Oh, mais ta gueule ! »
L’injure fusa depuis l’autre bout de la rue. Les autres types venus chercher la « marchandise » enchainèrent avec d’autres commentaires bien plus désobligeants et l’un de ceux se trouvant devant le vampire dégaina sa dague, donnant un dernier avertissement au type en costume raté avant que le petit groupe me n’attaque.
Ah ! C’est comme ça ! Dans ce cas...
Le caldissien dégaina son sabre, s’abaissa légèrement et brandit son arme à l’horizontale au-dessus de sa tête. Tendant son bras libre devant lui pour faire signe à ses adversaires d’approcher, il comptait bien se battre pour… eh bien, faire régner la justice, apparement.
« En garde ! »
La bagarre commença. Dans la rue étroite, les deux attaquèrent deux par deux. Lionel n’avait nullement l’intention de tuer ou de blesser trop gravement un seul d’entre eux. Il n’en était pas capable et était convaincu qu’il était de toute manière plus fort et que les « méchants » fuiraient en premier. Grace à quelques cabrioles bien réalisées, le bleu assoma ses deux premiers assailants, mais fut pris de court par le troisième qui n’avait nulle intention de se battre bêtement à la loyale quand il pouvait simplement viser l’entrejambe. L’effet fut radical : le vampire se plia en deux dans un gémissement de douleur bien pitoyable pour se prit un nouveau coup sur la tête d’un quatrième type.
Il reprit connaissance rapidement, mais eut la mauvaise surprise de se retrouver les mains attachées. Les malandrins venaient de finir leurs affaires et l’un deux revint vers Lionel qui lui adressa un « grrrrr » absolument pas menaçant.
« Bon… on pourrait le laisser là, nan ? »
Les « malandrins » commencèrent à parlementer.
« Mouais, au cas où s’il en sait trop, ptet que faudrait... »
« Roh, la barbe, j’ai pas envie de tuer un abruti pareil !»
Le principal intéressé se sentit absolument outré qu’on parle de lui comme s’il n’était pas là et s’en insurgea immédiatement.
« Mais-euh ! Je vous entend ! »
Le type qui semblait être le chef ordonna qu’on baillonne Lionel qui continua quand même de geindre derrière le tissu.
« Bon, on va voir ça avec la boss... »
Le bleu se vit entraver sa vision et fut accompagné jusqu’à un endroit dont il ne pourrait absolument pas deviner la position sans rien y voir. Quand on lui retira le badeau (et spon masque au passage), le bleu se trouvait dans ce qui semblait être la planque du petit groupe.
Ah ! S’ils croient que j’ai peur ! J’en ai vu d’autres !
Restant droit et fier, Lionel tendait l’oreille en entendant des éclats de voix se repprocher… peut-être la « boss » dont les types avaient causé plus tôt ?
Ce soir, la nuit état calme et claire. Tout semblait normal, à l’exception des éclats de voix louches que le mort-vivant avait suivi depuis les toits. Ça l’avait alarmé, car il avait entendu parler de trafic d’alcool, d’armes, de marché noir et d’autres marchandises qui ne sont pas censées circuler légalement de jour. C’était bien pour ce genre d’urgence qu’il avait revêtu son masque et son costume ! S’il avait su, il se serait sûrement abstenu et serait resté à s’occuper de ses ivrognes et des pépés et des mémés et tout le monde s’en serait bien porté. Mais, Lionel n’est pas comme ça : il est trop curieux et pense que tout le regarde, certain qu’il a l’expérience pour se mêler de tout du haut de son ancien statut de fils de duc déchu et de soldat… alors qu’il ne s’est clairement jamais vraiment intéressé de près à ce qui se trame dans les rues de la ville basse, ou même à comment vivent les gens qui n’ont pas les moyens comme lui. Autant dire que ce soir était le bon jour pour lui mettre une bonne tarte de réalité dans la figure.
Lionel avait suivi le petit groupe qui avait attiré son attention depuis les toits et avait été plutôt discret jusque-là.
Ahahah ! Voici donc le lieu de l’échange ! Que mijotent-ils ?
Un monsieur dégarni d’un certain âge fut préssé pour sortir de son échoppe. A sa voix chevrottante, Lionel se dit qu’il était terrifié. Il semblait effectivement stréssé tandis que le petit groupe de malandrins (enfin c’est ainsi que Lionel les voyait) demandait à ce monsieur « Pernichouille » s’il avait « la marchandise ».
Oh, non ! Sûrement qu’ils l’ont fait chanter en menaçant sa famille et qu’il doit leur donner tout ce qu’il a... s'il n'obeit pas, ils vont peut-être manger ses enfants et son chien, à ce pauvre bougre !
Sans plus réfléchir et sans aucune certitude sur ce qui se passait réellement, le vampire se leva se sa corniche, vérifia que son masque était bien ajusté et sauta dans les airs. Tournoyant avec quelques pirouettes et salto qui ne servaient strictement à rien à part pour la frime, le vigilante de pacotille attérit au milieu de la rue, ne dégainant pas encore son sabre.
« Ahah ! Pris en flagrant délit ! »
Les « malandrins » se retournèrent pour dévisager l’intrus à la grande cape et à l’accoutrement mauve sombre et au demi-masque noir improbable. Un silence gêné passa avant qu’un type ne réagissent en disant de manière plutôt diplomate à Lionel se déguerpir avant qu’il ne lui arrive des ennuis.
« Oh que non, je ne fuirais point face à des maladrins de votre espèce ! Ne menacez pas ce pauvre homme dégarni avec vos manigances infâmes, je vais-- »
« Oh, mais ta gueule ! »
L’injure fusa depuis l’autre bout de la rue. Les autres types venus chercher la « marchandise » enchainèrent avec d’autres commentaires bien plus désobligeants et l’un de ceux se trouvant devant le vampire dégaina sa dague, donnant un dernier avertissement au type en costume raté avant que le petit groupe me n’attaque.
Ah ! C’est comme ça ! Dans ce cas...
Le caldissien dégaina son sabre, s’abaissa légèrement et brandit son arme à l’horizontale au-dessus de sa tête. Tendant son bras libre devant lui pour faire signe à ses adversaires d’approcher, il comptait bien se battre pour… eh bien, faire régner la justice, apparement.
« En garde ! »
La bagarre commença. Dans la rue étroite, les deux attaquèrent deux par deux. Lionel n’avait nullement l’intention de tuer ou de blesser trop gravement un seul d’entre eux. Il n’en était pas capable et était convaincu qu’il était de toute manière plus fort et que les « méchants » fuiraient en premier. Grace à quelques cabrioles bien réalisées, le bleu assoma ses deux premiers assailants, mais fut pris de court par le troisième qui n’avait nulle intention de se battre bêtement à la loyale quand il pouvait simplement viser l’entrejambe. L’effet fut radical : le vampire se plia en deux dans un gémissement de douleur bien pitoyable pour se prit un nouveau coup sur la tête d’un quatrième type.
Il reprit connaissance rapidement, mais eut la mauvaise surprise de se retrouver les mains attachées. Les malandrins venaient de finir leurs affaires et l’un deux revint vers Lionel qui lui adressa un « grrrrr » absolument pas menaçant.
« Bon… on pourrait le laisser là, nan ? »
Les « malandrins » commencèrent à parlementer.
« Mouais, au cas où s’il en sait trop, ptet que faudrait... »
« Roh, la barbe, j’ai pas envie de tuer un abruti pareil !»
Le principal intéressé se sentit absolument outré qu’on parle de lui comme s’il n’était pas là et s’en insurgea immédiatement.
« Mais-euh ! Je vous entend ! »
Le type qui semblait être le chef ordonna qu’on baillonne Lionel qui continua quand même de geindre derrière le tissu.
« Bon, on va voir ça avec la boss... »
Le bleu se vit entraver sa vision et fut accompagné jusqu’à un endroit dont il ne pourrait absolument pas deviner la position sans rien y voir. Quand on lui retira le badeau (et spon masque au passage), le bleu se trouvait dans ce qui semblait être la planque du petit groupe.
Ah ! S’ils croient que j’ai peur ! J’en ai vu d’autres !
Restant droit et fier, Lionel tendait l’oreille en entendant des éclats de voix se repprocher… peut-être la « boss » dont les types avaient causé plus tôt ?
Ville basse - Juin 1001