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  • Oopsi doopsie (avec Ayako)
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    Le dragon n'est plus, miracle est arrivé. Yggdrasil a protégé sa cité. Des mois de siège éreintant cessent, la ville millénaire respire à nouveau. Chaque soir, sous la lueur émeraude et bienveillante du grand arbre, les éossiens fêtent et célèbrent ceux tombés au combat. Après tant d'épreuves, la ville semble reprendre vie...
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    Oopsie doopsie
    Avant ce soir, Lionel n’avait clairement rien fait d’aggravant ou de véritablement stupide lors de ses sorties nocturnes en costume de justicier du dimanche. Du moins, rien qui ne soit alarmant, car tout ce qu’il faisait était patrouiller sur les toits et aider parfois quelques personnes soûles à rentrer chez elles, parfois aider des vieilles personnes à chercher leur animaux de compagnie. Il était simplement dans son délire inoffensif. Donc, il ne tentait rien de gênant pour qui que ce soit, sauf quand il tenait la jambe aux gens pour les persuader que ce qu’il faisait était « très important quand même ». Aussi, même s’il n’avait pas montré son costume de justicier à ses proches, le fait de sortir la nuit faire des cabrioles n’était pas une nouveauté, depuis qu’il était un vampire. Mais, bon, il n’était pas franchement honnête non plus. Enfin, rien de nouveau sous la lune.

    Ce soir, la nuit état calme et claire. Tout semblait normal, à l’exception des éclats de voix louches que le mort-vivant avait suivi depuis les toits. Ça l’avait alarmé, car il avait entendu parler de trafic d’alcool, d’armes, de marché noir et d’autres marchandises qui ne sont pas censées circuler légalement de jour. C’était bien pour ce genre d’urgence qu’il avait revêtu son masque et son costume ! S’il avait su, il se serait sûrement abstenu et serait resté à s’occuper de ses ivrognes et des pépés et des mémés et tout le monde s’en serait bien porté. Mais, Lionel n’est pas comme ça : il est trop curieux et pense que tout le regarde, certain qu’il a l’expérience pour se mêler de tout du haut de son ancien statut de fils de duc déchu et de soldat… alors qu’il ne s’est clairement jamais vraiment intéressé de près à ce qui se trame dans les rues de la ville basse, ou même à comment vivent les gens qui n’ont pas les moyens comme lui. Autant dire que ce soir était le bon jour pour lui mettre une bonne tarte de réalité dans la figure.

    Lionel avait suivi le petit groupe qui avait attiré son attention depuis les toits et avait été plutôt discret jusque-là.

    Ahahah ! Voici donc le lieu de l’échange ! Que mijotent-ils ?

    Un monsieur dégarni d’un certain âge fut préssé pour sortir de son échoppe. A sa voix chevrottante, Lionel se dit qu’il était terrifié. Il semblait effectivement stréssé tandis que le petit groupe de malandrins (enfin c’est ainsi que Lionel les voyait) demandait à ce monsieur « Pernichouille » s’il avait « la marchandise ».

    Oh, non ! Sûrement qu’ils l’ont fait chanter en menaçant sa famille et qu’il doit leur donner tout ce qu’il a... s'il n'obeit pas, ils vont peut-être manger ses enfants et son chien, à ce pauvre bougre !

    Sans plus réfléchir et sans aucune certitude sur ce qui se passait réellement, le vampire se leva se sa corniche, vérifia que son masque était bien ajusté et sauta dans les airs. Tournoyant avec quelques pirouettes et salto qui ne servaient strictement à rien à part pour la frime, le vigilante de pacotille attérit au milieu de la rue, ne dégainant pas encore son sabre.

    « Ahah ! Pris en flagrant délit ! »

    Les « malandrins » se retournèrent pour dévisager l’intrus à la grande cape et à l’accoutrement mauve sombre et au demi-masque noir improbable. Un silence gêné passa avant qu’un type ne réagissent en disant de manière plutôt diplomate à Lionel se déguerpir avant qu’il ne lui arrive des ennuis.

    « Oh que non, je ne fuirais point face à des maladrins de votre espèce ! Ne menacez pas ce pauvre homme dégarni avec vos manigances infâmes, je vais-- »

    « Oh, mais ta gueule ! »


    L’injure fusa depuis l’autre bout de la rue. Les autres types venus chercher la « marchandise » enchainèrent avec d’autres commentaires bien plus désobligeants et l’un de ceux se trouvant devant le vampire dégaina sa dague, donnant un dernier avertissement au type en costume raté avant que le petit groupe me n’attaque.

    Ah ! C’est comme ça ! Dans ce cas...

    Le caldissien dégaina son sabre, s’abaissa légèrement et brandit son arme à l’horizontale au-dessus de sa tête. Tendant son bras libre devant lui pour faire signe à ses adversaires d’approcher, il comptait bien  se battre pour… eh bien, faire régner la justice, apparement.

    « En garde ! »

    La bagarre commença. Dans la rue étroite, les deux attaquèrent deux par deux. Lionel n’avait nullement l’intention de tuer ou de blesser trop gravement un seul d’entre eux. Il n’en était pas capable et était convaincu qu’il était de toute manière plus fort et que les « méchants » fuiraient en premier. Grace à quelques cabrioles bien réalisées, le bleu assoma ses deux premiers assailants, mais fut pris de court par le troisième qui n’avait nulle intention de se battre bêtement à la loyale quand il pouvait simplement viser l’entrejambe. L’effet fut radical : le vampire se plia en deux dans un gémissement de douleur bien pitoyable pour se prit un nouveau coup sur la tête d’un quatrième type.

    Il reprit connaissance rapidement, mais eut la mauvaise surprise de se retrouver les mains attachées. Les malandrins venaient de finir leurs affaires et l’un deux revint vers Lionel qui lui adressa un « grrrrr » absolument pas menaçant.

    « Bon… on pourrait le laisser là, nan ? »

    Les « malandrins » commencèrent à parlementer.

    « Mouais, au cas où s’il en sait trop, ptet que faudrait... »
    « Roh, la barbe, j’ai pas envie de tuer un abruti pareil !»


    Le principal intéressé se sentit absolument outré qu’on parle de lui comme s’il n’était pas là et s’en insurgea immédiatement.

    « Mais-euh ! Je vous entend ! »

    Le type qui semblait être le chef ordonna qu’on baillonne Lionel qui continua quand même de geindre derrière le tissu.

    « Bon, on va voir ça avec la boss... »

    Le bleu se vit entraver sa vision et fut accompagné jusqu’à un endroit dont il ne pourrait absolument pas deviner la position sans rien y voir. Quand on lui retira le badeau (et spon masque au passage), le bleu se trouvait dans ce qui semblait être la planque du petit groupe.

    Ah ! S’ils croient que j’ai peur ! J’en ai vu d’autres !

    Restant droit et fier, Lionel tendait l’oreille en entendant des éclats de voix se repprocher… peut-être la « boss » dont les types avaient causé plus tôt ?
    Ville basse - Juin 1001

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        « Bonne soirée madame. »


      Petit sourire très faux, très ‘service à la clientèle’. Qui disparaît dès que ladite madame était sortie de son magasin de fleurs. Pour une fois, par contre, Ayako avait semblé faire un travail plutôt correct ? De ce que la cliente avait dit, en tout cas. Elle semblait satisfaite du choix de couleurs et des fleurs et de ‘ce que les fleurs voulaient dire’ ou une connerie du genre. Bref, Ayako était en train de travailler, honnêtement, pour une fois. Oui, parce que hein, si la boutique de fleur était une façade à de multiples activités criminelles, fallait bien que le magasin soit géré d’une manière.

      Coude contre le comptoir, menton dans le creux de la main, la rose soupire longuement. C’que c’est ennuyant la vie honnête.

        « J’devrais vraiment engager un temps-partiel ou quelque chose…. Un esclave. Un esclave ce serait bien. »


      Est-ce que ça se fait encore, les esclaves ? Pas qu’Ayako était dans le trafique humain, mais bon. Ça serait utile. Et puis, quelqu’un entre dans le magasin, ne tirant pas une seule seconde la criminelle de sa bulle. Il fallu que le mot ‘boss’ soit dit assez fort pour qu’Ayako bouge l’œil dans la direction du petit criminel.

        « Boss on a un problème… »


        « Tu vois pas que je suis occupée ?! »


      Petit silence alors que non, clairement, elle n’était pas occupée. Mais ça, il ne lui dirait pas.

        « Oui, mais, euh… Bah c’est que y’a quelqu’un qui nous a suivit. »


      Ah, alors les génies, ils avaient apportés ladite personne ici ? À son magasin qui était supposé être très pas-criminel et sans aucune activité illicite ?! C’qu’ils étaient….. Urgh.

        « Apportez-le au sous-sol. »


      Ayako passe sa main fortement sur son visage, vraiment pas impressionnée par l’intelligence de ses hommes. Elle prend son manteau blanc et noir et ferme le magasin, criant quelque chose aux gars en haut (surement en train de faire des jeux d’argent ou peu importe quoi d’autre). Et puis la rose descend au sous-sol, suivant ses hommes qui placèrent l’intrus sur une chaise. Porte fermée, une seule chandelle pour éclairer la pièce, la rose se fait donner une explication rapide du pourquoi et du comment de la situation.

        « Il avait ça, aussi, sur lui… »


      Un masque ? Il se prend pour quoi, un superhéros ou quelque chose ? Bon…. Ayako avance vers le bleu et, le regard dur, prend son visage entre ses doigts, fortement, pour l’examiner.

        « T’aimes ça, jouer aux héros ? »


      Elle jette son masque sur ses genoux, soufflant du nez. Puis, elle se retourne et dans une violence qui surprend ses deux hommes, donne un grand coup sur le nez d’un de ses deux gars.

        « Non, mais vous êtes vraiment des imbéciles, hein ? Pour vous faire suivre par quelqu’un comme ça ?! Vous êtes des amateurs, ou quoi ? »


      Le blessé, confus et ayant le nez cassé, s’excuse encore et encore alors que l’autre se prépare à recevoir un coup aussi. Mais non. Un, c’était assez. La rose se retourne vers l’attaché et soupire longuement.

        « C’est quoi, ton nom ? »


      Quoi faire de lui, là était la question.

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    Oopsie doopsie
    Bon, bah me voila bien… je me suis mis dans une situation bien ennuyante !

    Lionel avait mal à la tête, s’inquiétait d’avoir une grosse bosse sur la tête et se demandait ce qu’il allait dire à Jill et Helène en rentrant. Peut-être ne poseraient-elles pas de questions s’il ne s’absente pas au-delà de cette nuit. Mais peut-être aussi qu’il serait temps de dire la vérité au sujet de ses activités de justicier. Bon, en soi, elles le savaient, qu’il faisait souvent l’andouille dehors en pleine nuit. Si Lionel ne leur avait rien dit sur la partie « vigilante » de ses sorties, c’est parce qu’il se doutait qu’elles n’approuveraient pas vraiment et lui diraient qu’il n’est pas le mieux placé pour se présenter comme un sauveur blanc auprès des personnes qu’il juge avoir besoin d’aide. Rien que d’y penser, le bleu avait envie de bouder de manière très puérile.

    Mais euh, je ne fais pas ça par intérêt et je veux sincèrement aider… alors, euh, ça va, non ?

    Pas par interêt, mais par envie d’être apprécié et félicité, oui. Donc un peu pas interêt quand même. Ruminant pour trouver de bonnes mauvaises raisons de légitimer ses actions, Lionel pinça les lèvres tout en essayant de se libérer de ses liens. Il n’est pas mauvais en nœuds, donc il essayait de se rappelles ses techniques pour glisser ses mains hors de cordes, mais sa position n’était pas idéale et c’était trop sérré.

    En plus ils m’ont pris mon masque, ces espèces de… de malotrus !

    Son anonymat de justicier aura été de courte durée. Cela nous évite les centaines de situations ridicules à la « ohohohoh mais comme par hasard personne ne me reconnait avec mon masque même mes proches les plus physionomistes ». Enfin bref.

    Le Roque-Lartigue n’aime pas être obligé de rester assis. Surtout quand il ne peut pas s’occuper les mains comme il le veut. Sa tolérance à la position assise est d’environ 10 minutes, et cela faisait bientôt un quart d’heure qu’il attendait. Du coup, il gigottait sur sa chaise comme il le pouvait. Dans toute son indécence, il aurait presque pu crier que c’était de la torture que de rester ainsi.

    Je ne sais pas trop ce qu’ils vont faire de moi… j’en ai vu d’autres, mais bon.

    C’est à ce moment là qu’une femme de grande taille entra dans la pièce. Elle n’avait pas l’air commode et Lionel comprit bien vite qu’il avait affaire à la « boss » des types contre qui il s’était battu un peu plus tôt. Celle-ci commença à poser des question au vampire abruti qui lui coupa la parole sans lui laisser le temps de terminer.

    « Oh ! Bonjour madame ! Vous tombez bien… est-ce possible de parler de manière plus pacifiste… ? Pourriez-vous me détacher au moins les mains… ? Je vous promets que je ne m’enfuirais pas… cette position est simplement très inconfortable… »

    Il lui offrit son meilleur regard de chien battu. Une courte pause plus tard, il se rapella qu’il avait interrompu son interlocutrice. Il se remémora ses paroles et soupira doucement, penchant la tête sur le côté, haussant les sourcils en faisant la moue.

    Si j’aime « jouer » au héros ? Il y a méprise…

    « Oh, non, je n’aurais pas l’outrecuidance de me considérer comme un héros… Les héros, ça n’existe que dans les romans. »

    Pour une fois, c’était lucide de la part de Lionel.

    « … Je pense que je suis plutôt… un justicier ? Un protecteur ? Les gens ont besoin d’aide à Yggdrasil… je veux juste aider, moi. »

    Oui, mes intentions, sont tout à fait nobles !

    « Pardonnez-moi d’avoir été cavalier, mais comprenez-moi ! Je ne pouvais pas laisser ce pauvre commerçant se faire intimider par vos hommes ! »

    Il fronça les sourcils d’une manières somme toute très peu effrayante pour se donner l’air le plus sérieux possible. Comme d’habitude, il était complètement bourré de certitudes.

    Ville basse - Juin 1001

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      Ce gars-là, il venait tout juste d’ouvrir la bouche et il lui tombait sur les nerfs. Il parlait beaucoup trop de choses qu’Ayako ne pourrait pas plus se foutre, très honnêtement. Alors elle le regarde de son seul œil valide, un sourcil levé.

        « Un justicier, hein ? »


      Un espèce de débile qui se croyait trop dans les histoires, ouais. La criminelle attrape une chaise et s’assoit devant lui, croisant ses jambes. Elle l'examine pendant de longues secondes. Clairement, il était inoffensif. À le voir aller, Ayako aurait cru un enfant… Un enfant presque aussi vieux qu’elle.

        « J’te ferai savoir que c’que t’as interrompu, Mr. le Justicier, c’était une transaction tout à fait sécuritaire. Autant pour le client que mes gars. »


      Elle se ronge un morceau d’ongle qu’elle crache sur le côté avant de continuer.

        « De la drogue. C’était de la drogue, que t’as voulu empêcher, ce soir. Y’avait pas d’intimidation. J’suis très claire là-dessus et tout le monde qui me suit le sait. »


        « Ouais! On f’rait pas d’mal à nos cl-- »


        « Vous avez rien d'autre à faire bande de bons à rien ? Allez, l’argent perdu ce soir sera déduit de vos paies. »


      En moins de dix secondes, ses hommes laissent la rose seule avec l’attaché, sur la chaise. Elle soupire, longuement, se frottant les yeux. Puis, elle décroise les jambes et se penche vers l’avant en appuyant son (seul) bras sur son genoux.

        « Écoute… J’comprends que tu voulais pas mal faire, mais c’que tu fous, là, c’est vraiment débile. »


      Depuis qu’elle était arrivée à Yggdrasil, Ayako Yukimura avait commencé à établir son ‘’organisation’’. AKA, créer un espèce d’ordre, une hiérarchie et établir des règles dans un monde assez chaotique. Un système criminel nouveau-né, disons-le comme ça. Et ça semblait bien fonctionner, en général.

        « Y’a un ordre aux choses. Un ordre et une manière de faire et j’sais ce que je fais. J’laisse pas mes gars intimider inutilement les gens. En tout cas, pas pour d’la simple vente de drogue. »


      Petit rire et sourire narquois de la part de la rose qui se rappelle d’autres moments plus violents de sa jeunesse. La belle vie.

        « Éventuellement, si tu continues comme ça, tu vas tomber sur quelqu’un de beaucoup moins compréhensif que moi, qui voudra pas que tu sortes d’une pièce comme celle-là. J’te laisse imaginer c’qui pourrait arriver. »


      Son regard est plus sérieux, plus dur. Oui, elle voulait lui faire peur, surtout, mais elle voulait aussi lui faire comprendre qu’Ayako apportait un semblant d’ordre. Du mieux qu’elle pouvait, en tout cas. La borgne sort une lame de sa ceinture, la tenant de manière pas très sécuritaire pour le bleu.

        « Allez, tu me dis ton nom et j’te détache. »


      Et dire que plusieurs années auparavant, elle l’aurait égorgé sans vraiment y penser plus que ça. Les temps ont changés.

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    Oopsie doopsie
    Ce qui est certain, c’est que la dame aux cheveux rougeoyants n’était pas réceptive au plaidoyer du vampire niais. Elle avait même l’air assez exaspérée et ce n’était rien de surprenant face à tant de naïveté et d’ignorance. Lionel n’était pas un « méchant », techniquement, ses intentions n’étaient pas malfaisantes, mais il n’en faisait qu’à sa tête, de manière impudente. Il pensait que les « pauvres gens » qui ne demandent rien avaient besoin d’un riche justicier pour les sortir de leur misère. Plus que réellement faire justice (car ça, il se convainquait dans son fantasme plus qu’autre chose) il pensait sincèrement être utile. Aussi, quand la dame lui confia qu’elle ne comptait pas faire de mal au monsieur et à sa famille pendant la transaction de drogue, il sentit sa gorge se serrer.

    …Oh. Oh, non.

    Il lui vint à l’esprit qu’il avait sûrement mal jugé les « malandrins » de ce soir. Pourtant… ils avaient quand même des manières un peu violentes à ses yeux.

    Mais… mais si elle me mentait pour couvrir quelque chose de plus grave… ?

    L’idée n’avait pas terminé de faire son chemin dans son cerveau qu’un des gugusses ramena sa fraise d’une manière un peu trop spontanée et vive pour que cela soit de la comédie. Lionel arqua un sourcil, de plus en plus convaincu par les propos de son interlocutrice.

    « …Je vois. Dans ce cas je… hm… pour mon excuse, l’attitude hostile de vos hommes ne m’a pas aidé à lire leurs véritables intentions ! Et puis, reconnaissez que me retrouver attaché ici, ça ressemble aussi à de l’intimidation ! Ça porte à confusion ! »

    Il n’était pas très intimidé, cela dit, si l’on en croit son ton toujours poli et presque enthousiaste. Il avait même croisé une jambe sur l’autre comme s’il était au thé chez mémé.

    Enfin, j’ai jamais connu ma grand-mère. Mais bon. Là n’est pas la question.

    « Enfin… je suis navré pour les hommes que j’ai assommés… ils s’en remettront. »

    Ah, oui, Lionel pensait vraiment que des excuses lui suffiraient à s’en sortir.

    Il pinça les lèvres quand la borgne lui fit un bout de morale. Il n’aimait pas trop ça mais la laissa parler sans trop ciller. Après tout, ça l’intéressait quand même un peu de savoir comment se passaient les choses dans son buisness. Il avait envie de savoir ce qui se passait dans ce genre de milieux et… comment il pouvait éviter de refaire des erreurs semblables.

    Oui, en fait il aurait mieux fait de se renseigner avant de faire des conneries, qui, comme le soulignait sa vis-à-vis, auraient pu avoir des conséquences bien pires. Ces dernières informations mirent la puce à ses oreilles pointues de vampire et il cligna des yeux, son regard ambré s’illuminant étrangement.

    « Des gens pires que vous, vous dites ? »

    Il se décala légèrement sur le bord de sa chaise, un sourire complètement sorti de nulle part sur les lèvres.

    « Vous voulez dire qu’il y a des vrais malandrins ici-bas ? »

    Bon, ce n’est pas très gentil pour la street crédibilité d’Ayako et de ces gars, ça, Lionel, mais bon.

    « Est-ce que ceux-là auraient besoin d’être arrêtés dans leurs manigances ? »

    Il fronça les sourcils pour se donner l’air sérieux. Chose peu aisée quand on se trimballe naturellement une tronche de bouffon comme celle du Roque-Lartigue. Il en oublia temporairement que son interlocutrice lui avait demandé de se présenter. N’étant pas assez bête pour donner son véritable nom, il se contenta de pencher un peu la tête sur le côté.

    « Vous pouvez m’appeler Zingaro. Et vous ? On vous appelle comment ? »

    Un sourire moins enfantin et plus diplomatique naquit sur ses lèvres, alors que son regard plus doux revenait, dans l’espoir de se faire détacher. Ce que la rose avait dit précédemment l’interpellait encore.

    « Vous parliez de personnes dangereuses… j’ai fait échouer votre transaction, alors, vous pensez que pour compenser, je pourrais vous aider avec vos… hm, vos rivaux ? »

    Il ne voulait pas que ce malentendu reste en l’état et tenait à nettoyer son ardoise s’il le pouvait.

    Après tout, je suis censé être un justicier libre et sans maitre ! Je ne voudrais pas avoir trop de dettes à régler !
    Ville basse - Juin 1001

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      Ayako laisse passer un long soupire de ses narines. C’gars-là, il était pas très brillant, hein ? Oui, c’est sûr que des fois, ces gars pouvaient y aller un peu intense sur ‘’l’intimidation’’ mais bon. C’était nécessaire, dans la plupart des cas. Elle n’a même pas la motivation de lui expliquer que s’il s’était mêlé de ses affaires, il ne serait PAS attaché ici.

      ...Ah merde mais.

      Oh non il fout quoi là.

      ‘’Des vrais malendrins’’ Non mais il a vraiment rien compris hein. Il se nomme Zingaro ? La rose fait un sourire, mesquin.

        « T’as vraiment un nom débile. »


      C’était sûrement pas son vrai nom, bien sûr. La criminelle aurait fait la même chose, à sa place. Surtout si elle était une personne inconnue comme lui. Elle joue un peut avec sa lame, regardant l’homme enfantin assis sur la chaise. Urgh, pourquoi elle s’en faisait tant pour des civils comme lui ? Par égo? Par ‘’bonne conscience’’ ? L’image de sa femme, Akako, saute dans son esprit. C’est probablement ce qu’elle voudrait d’elle. C’est le moindre que la rose peut faire, comme elle… Lui ment sur sa véritable job.

        « T’as pas l’air de comprendre. C’est pas un jeu. Et si tu t’es fait prendre par ces gars-là, alors j’sais pas c’qui t’attend si t’essayes d’aller pour ceux qui sont encore plus sauvages. Mais bon, j’en ai rien à faire si tu veux gâcher ta vie et inquiéter ceux qui t’sont proches. »


      Elle se lève, faisant le tour du bleu avant de couper la corde qui liait ses mains, tout en gardant un oeil (son seul LOL) sur lui. S’il essayait de faire quoi que ce soit, elle l’égorgerait. Il avait eu assez d’avertissements comme ça, alors la prochaine fois, ce serait plus de pitié. La rose revient devant son ‘’kidnappé’’, tout en gardant la dague bien à découvert.

        « C’pas tous les criminels qui t’donneraient une deuxième chance comme ça. J’veux pas de sang inutile dans ma ville, mais j’ai pas le contrôle partout. »


      La rose avait quand même l’impression qu’il n’allait pas abandonner. Même avec tout ce qu’elle avait dit. Elle le regarde encore une fois, d’haut en bas. Peut-être qu’il pourrait l’aider d’une autre manière…

        « Par contre…. Si tu veux vraiment m’aider, rapporte-moi de l’info. N’importe quoi sur les nobles ou le gouvernement. Altissia, Caldissia, je m’en fous. J’te payerai, même, une belle petite somme. »


      Un sourire mesquin s’étire sur ses lèvres, alors qu’elle range finalement sa dague.

        « Ça te dit ? Ça pourrait m’aider à nettoyer la ville. »


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    Oopsie doopsie
    Comment ça, un nom débile ? C’est pas très gentil. Enfin… chacun ses goûts, j’imagine.

    Lionel avait froncé les sourcils tel un chaton en colère. Il fut cependant suffisament intelligent pour ne pas réagir à la remarque sur son surnom. C’est qu’il n’est pas vraiment en position de tortiller des fesses pour ce genre de détails superficiels. Il chouinera dans son lit une fois rentré à la maison. En plus, la madame ne voulait pas donner son nom… bon, encore une fois, le vampire chialera plus tard des horriiiibles outrances que lui avait faite « la boss ». Il tenta de se concentrer sur ce qui était important, c’est-à-dire une manière d’éponger sa bavure de tantôt. Probablement d’ailleurs n’aurait-il pas dû proposer son aide sans conditions, car la rouge serait assez maligne pour en profiter.

    Roh, mais qui lui dit que je pense que c’est un jeu… j’ai peut-être sous estimé ses subordonnés, c’est vrai, j’ai été imprudent. Mais c’est que j’ai peur de ce qui pourrait arriver si j’utilisais toute ma force maintenant que je suis… eh bah, un vampire, quoi.

    Honnêtement, ça lui faisait peur, à Lionel, l’idée de ne pas savoir contrôler sa force. D’avoir à nouveau du sang sur les mains, comme à l‘époque la guerre. Ses forces de mort vivant dépassent largement celles dans lesquelles il pouvait puiser lorsqu’il était encore humain, c’est parfois rudement pratique, mais c’est également dangereux. Les propos de la borgne le heurtèrent et le firent grimacer dans son embarras. Encore plus quand elle parla de la possibilité d’inquièter son entourage.

    Je passe encore et toujours pour un rigolo qui ne mesure pas les conséquences de ses actions. C’est vrai que… je n’ai pas parlé de tout ça à Jill ou à Hélène. Mais je ne pensais pas que… je ne pensais pas que cela tournerait de cette manière. Cette dame à raison, j’ai été imprudent.

    Le bleu qui avait voulu répondre quelque chose pour garder la face (mais qui l’aurait probablement fait se ridiculiser encore plus) finit par simplement baisser les yeux. Coupable, il se contenta d’encaisser, son expression insouciante et son sourire avenant de façade s’effaçant pour laisser place à un visage de plus en plus fermé.

    Je suis vraiment stupide. Omnis, pourquoi est-ce que je suis aussi naïf ?!

    Malgré tout, la cheffe de gang finit par lui faire une proposition. Cela lui fit relever la tête. Il tiqua notamment sur l’évocation du gouvernement caldissien. C’est que par ses parents, il avait longtemps côtoyé ce milieu. Évidemment, son nom ne voulait plus rien dire et il ne sera plus jamais accepté de la même manière dans ces sphères, désormais (cela lui convenait très bien, il avait plus envie de fuir ce milieu qu’autre chose). C’est bien pour ça qu’il pouvait se rendre utile. Il n’était personne, on le croyait en grande partie mort, autrement dit, peu importe ce qu’il allait raconter sur ce qu’il pouvait savoir.

    « L’argent n’est pas ma principale préoccupation… je préférerais... »

    Il posa son index sur son menton, pensif.

    Qu’est-ce que je pourrais bien désirer en paiement de ce travail et de cette collaboration ? Mon aide ne s’est jamais faite pour des raisons pécuniaires et je ne veux pas que cela le soit. Je préférerais… que la sincérité de mon aide soit entendue. Mais je ne veux pas non plus que l’on me prenne pour un mercenaire sans foi ni code de conduite honorable.

    « Il est plus important pour moi de bâtir ma réputation pour le moment. Et de conserver mon anonymat à tous prix. Si vous pouvez m’aider à cet égard, je pense pouvoir trouver des choses qui pourraient vous intéresser. Quel genre d’informations recherchez-vous ? »

    Les formulations de la rouge restaient énigmatiques. Que voulait-elle dire par « nettoyer la ville ». Lionel garda son air sérieux, fixant à nouveau ses pupilles sur l’œil fonctionnel de son interlocutrice.

    « Et que voulez-vous dire par "nettoyer la ville" ? »

    Il cligna des yeux, se demandant soudain s’il aurait le temps de se changer en chauve-souris pour partir au cas où l’autre jugeait qu’il en savait trop sur ses intentions.

    « Qu’est-ce qui me dit que vous êtes sincère, quand vous dites que votre travail n’est pas aussi sale que celui d’autres factions semblables à la votre ? »

    Il prenait le risque de demander certaines garanties sur l’éthique de travail de la borgne. Il comprend bien que le monde n’est pas noir et blanc, contrairement à ce que l’on peut penser avec sa naïveté apparente. Pourtant, il espérait quand même trouver une certaine moralité dans les milieux hors-la-loi qu’il fréquenterait (car, après tout, hors-la-loi, c’est ce qu’il était, durant la nuit)… pas forcément quelque chose de « bien » ou de « gentil » mais… de la cohérence dans les idées. Des idées qui iraient à peu près dans une direction semblables aux siennes. Lionel a lu assez (trop) de romans de cape et d’épée pour être convaincu que des brigands apparemment sans fois ni loi cachent souvent de nobles intentions en s’élevant contre le système en place. Oui, il rêve un peu en s’imaginant pouvoir être aussi stylé que ce genre de personnage.
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      Bon au moins, à voir son visage, ses mots semblaient l’atteindre. La criminelle lâche un soupir de ses narines en se frottant le front, mais presque tout de suite après, vint une réponse. Il ne voulait pas d’argent ? Parfait, plus pour elle.

      Mais alors qu’elle allait répondre quelque chose, d’autres questions sortent des lèvres du bleu. Ayako le regarde de son seul oeil, une expression neutre au visage. Puis, elle sourit, un sourire mesquin en croisant les bras et les jambes.

        « Rien. »


      L’honnêteté, ça peut être bon, des fois. Il était vrai qu’elle n’avait aucune preuve de ce qu’elle avançait. Pas ici, en tout cas. La brune ne laisse pas le temps à… C’était quoi son nom ? Boh elle s’en rappelle plus. Lui, là. Elle lui laisse pas le temps de répondre avant de recommencer à parler.

        « Par contre, si tu vas voir le sanctuaire Éossien, tu leur demanderas si c’est vrai qu’ils reçoivent des grosses sommes d’argent anonymes. Et les hopitaux, aussi. Et les écoles. »


      Devenant beaucoup plus à l’aise avec lui, Aya’ se permet de lui faire un petit clin d’oeil, toujours le même sourire au visage, avant de reprendre un air plus sérieux.

        « Ce que je fais est illégal, mais je prends soin de ma ville. La voir en état lamentable comme elle est en ce moment, ça m’énerve. Alors j’essaye de tout ramasser sous le même toit, de pouvoir m’en occuper. Si tu m’crois pas, j’te blâme pas, mais la prochaine fois que tu mets les pieds dans un de mes deals inutilement... »


      Petite pause ou son air devient beaucoup plus sérieux. La pièce devient beaucoup plus froide (pas littéralement bien sûr) et Aya retrouve un peu son air d’antan. L’Ayako très violente, sans coeur et bien pire qu’elle ne l’était aujourd’hui.

        « Les choses pourraient mal finir. »


      Une autre pause, avant que son air plus amusé et enjoué ne revienne.

        « Mais sinon, si tu peux m’apporter des infos juteuses sur les nobles, peu importe lequel, ça me va. Tant que je peux leur faire du chantage, leur retirer des sicams…. T’vois ? »


      En donner aux gens dans le besoin, bien sûr… En garder pour elle, ah c’est évident.

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    Bon, évidemment, je suis naïf, moi aussi. Ce n’est pas car je lui demande de me livrer ses véritables intentions qu’elle le fera. Peut-être que je devrais arrêter de répondre à toutes les questions que l’on me pose en disant au maximum la vérité. Mais bon, c’est que je sais pas mentir, aussi donc à quoi bon.

    Pour cacher et dissimuler des choses, par contre, ça, il est fort, le vampire. Oublier des détails de manière parfois pas vraiment involontaire aussi, il est doué. Enfin. Lionel aime à croire qu’il est honnête la plupart du temps mais cela ne reflète pas vraiment la réalité. Probablement est-ce pour ça qu’il se sent frustré et agacé par les paroles de la borgne en face de lui. D’une certaine manière, elle est certainement plus en paix et honnête avec elle-même que l’énergumène qui se prend pour un justicier. Ce dernier se contenta de soupirer quand elle ne voulut pas se justifier.

    Hmph… évidemment, c’est moi qui suis attaché alors elle peut bien raconter ce qu’elle veut, j’aurais tord de protester.

    Quelque chose, néanmoins, mit la puce à l’oreille du bleu.

    « Sa » ville… ?

    D’expérience, Lionel sait que les gens qui revendiquent ainsi la propriété d’un pays, d’une ville, d’une région ou même de personnes ont rarement de très bonnes intentions. Pour le coup, il se dit qu’il était plus avisé de ne pas poser d’autres questions et écouta attentivement. Entre l’histoire des sommes d’argent et le fait de nettoyer la ville, Lionel comprenait que la madame voulait probablement contrôler la cité grâce à son gang pour que celle-ci soit débarrassée du chaos actuel. Et elle était prête à tout pour atteindre son but, ne semblait pas très scrupuleuse non plus. Elle voulait aussi savoir s’il y avait des bienfaiteurs qui fournissaient des ressources aux hôpitaux et aux eossiens.

    … Ne me dites pas qu’elle veut une sorte de monopole, en plus ?

    Sans dire un mot, le bleu hocha seulement la tête en gardant son air béat. Pour le moment, faire celui qui ne comprenait pas vraiment lui semblait plus judicieux.

    « Oh, oui, oui, je ferais attention ! »

    Et je me méfierais. Je veux bien la croire, quand elle dit vouloiraider Yggdrasil avec la situation envenimée actuelle mais… si elle veut tout contrôler, avec de bonnes ou de mauvaises intentions, cela ne me semble dangereux. On verra bien. Dans l’absolu, ennuyer la haute noblesse ne m’embête pas plus que ça et ça pourrait aussi me servir.

    Au final, les deux avaient des choses à s’apporter et des intentions semblables. Les méthodes étaient simplement très différentes et c’est ce qui faisait se questionner Lionel.

    Je veux croire que je peux être réellement utile tout en gardant mes principes. Mais cette conversation me rappelle juste que les gens qui sont honnêtes sont rarement vainqueurs… il n’y a qu’à voir comme une ordure comme mon père a réussi à s’élever haut en évitant les conséquences pendant la plus grande partie de sa vie. Hm… ce qui veut dire qu’au final, il y a quand même des conséquences pour tout le monde. Je veux coire qu'il existe une justice, même si c'est sans doute un peu naïf.


    Lionel sortit un peu plus rassuré de ses dernières ruminations et s’adressa de nouveau à la dame aux cheveux rouges, non sans se départir de son expression un peu débile.

    « Je vous trouverais tout ce qu’il y a de plus croustillant, alors. »

    Aaaaaah, mais dans quoi me suis-je encore mis… ? Comment vais-je annoncer ça à Jill… car elle va forcement se douter de quelque chose. Ahlala, Lionel, pauvre idiot, toute cette affaire te servira de leçon.

    Il y eut un silence. Lionel était encore attaché et attendait que sa géollière le libère.

    « Hm… je peux partir, maintenant ? »

    Tout ça l’avait refroidi et fait un peu cogiter, mais il avait tout de même envie de finir sa ronde nocturne en bonne et dûe forme.
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      Ah bah voilà, c’est plaisant quand tout le monde est raisonnable. Même si bon, Ayako n’est pas stupide, elle sait bien qu’il n’accepte que parce qu’il est prisonnier de la criminelle. Il n’a pas le choix. C’qui est encore une autre raison pour ne pas le laisser voir où elle habite. Pas question qu’on ramène l’armée ici, oh que non. Faudrait pas qu’Akako mette son nez là-dedans. Ou encore pire, ses enfants.

        « Parfait. Quand t’auras des infos, t’iras trouver mes gars. »


      Et puis sa question. Il peut partir, oui. Mais comment. Ah bah, en vrai, c’est assez simple. La grande brune se lève de sa chaise, reprend le sac que ses sbires lui avaient mis sur sa tête pour le lui remettre.

        « Ouais ouais, garde tes pantalons. »


      Elle coupe la corde qui le retenait à la chaise et le fait monter à l’étage en haut. Il n’y avait personne, parfait. Ayako sort par la porte de derrière qui menait à une ruelle vide, avant de faire quelques pas dans une direction au hasard, trainant avec elle le bleu. Puis, une fois assez loin de sa boutique, la criminelle retire le sac de sa tête.

        « Allez, rentre chez toi. Et que j’te reprenne pas à jouer les superhéros, sinon, on te jette aux requins, ‘kay ? »


      Deux petites tapes sur la joue avec un sourire mesquin aux lèvres. Puis, Ayako se retourne et retourne dans la ruelle, hors de la vue du bleu. S’assurant que personne ne l’avait vue, elle rentre dans son magasin avant de soupirer longuement. Faut vraiment qu’elle fasse plus attention, sinon, Akako allait inévitablement savoir.

      Allez, temps de fermer boutique et d’aller retrouver ta femme et tes enfants adorés, Aya’.

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    Ahlala, quelle galère mes aieux… et je m’y suis mis tout seul. Je ne peux m’en prendre qu’à moi-même.

    Il fallait espérer que le bleu avait appris sa leçon et qu’il mènerait ses prochaines excursions de manière moins… moins immature et insouciante. Car, oui, malheureusement pour la madame aux cheveux rouges et ses conseils, Lionel ne voulait pas laisser tomber ses excursions. Seulement, il allait le faire plus sérieusement et… en parlerait probablement à ses proches avant de continuer. En réalité, plus il y pensait, plus il se disait que Jill allait certainement lui sortir quelque chose comme « Ouais, bah, j’avais capté, hein », après avoir surjoué la surprise. Oui, Lionel allait continuer d’aider les gens… mais il allait devoir mûrir. N’importe qui peut s’auto-proclamer justicier, en soi, que ce soit avec des bonnes ou de mauvaises intentions. Mais, réellement aider les gens, c’est une autre paire de manches. Et même là, cela demande toujours des sacrifices.

    C’est bien ce que la dame à choisi, d’ailleurs. Je trouve discutable et immoral sa manière de vouloir tout contrôler pour aider des gens mais… probablement que d’autres personnes diraient que c’est une manière comme une autre de « sacrifier » quelque chose pour une cause. Enfin… je ne sais pas. Je ne sais pas si je peux vraiment la comprendre.

    La rouge se remit à parler et obtempéra finalement, acceptant de le libérer. Avant de recevoir un sac sur la tête, le bleu fut interpellé par l’expression que l’autre employa, mais n’eut même pas le temps de regarder son pantalon.

    « Euh, mais non, vous en faites pas, j’ai une ceintur-- ah !! »

    Il faisait tout noir de nouveau. Lionel gigotta par pur reflexe, car ce n’était pas franchement agréable d’avoir la tête dans un sac qui pue.

    Je ne sais pas où il a trainé ce sac, moi… ! Brrr….

    Heureusement ça ne dura pas. Après un peu de marche, Lionel sentit son visage à l’air de nouveau. Il se hâta de reprendre son masque et son katana en s’éloignant de quelques pas, tandis que la rouge le mettait une dernière fois en garde.

    Ah. Les requins. Mais les requins ne mangent pas les humains… donc, ça m’étonnerait qu’ils mangent des vampires.

    « Hm-hm. Vous ne m’y reprendrez pas, je serais discret ! »

    ll fit un clin d’œil et un grand sourire à la madame borgne, puis se changea rapidement en chauve-souris pour disparaître dans la nuit.
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