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  • Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités || ft. Basmathi
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    Le dragon n'est plus, miracle est arrivé. Yggdrasil a protégé sa cité. Des mois de siège éreintant cessent, la ville millénaire respire à nouveau. Chaque soir, sous la lueur émeraude et bienveillante du grand arbre, les éossiens fêtent et célèbrent ceux tombés au combat. Après tant d'épreuves, la ville semble reprendre vie...
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    Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités. (askip) avec Gaby & Basmath+
    Gabryel était... de mauvaise humeur et épuisé. Aussi il avait bien du mal à supporter la présence quasi intrusive de son père, mais il finissait toujours par culpabiliser d’avoir de telles pensées. Après tout, il est mourant et ils ne se sont pas vus depuis longtemps... Sebastian doit avoir peur de laisser son fils seul, il fait ça pour son bien... C’est ce que le général se répétait constamment pour tenter d’excuser les comportements intrusifs de son géniteur. Cependant, la nymphe aquatique n’avait guère le temps de se morfondre d’avantage puisqu’il avait du travail devant lui. Plus le temps passait, plus il se rendait compte qu’il fallait qu’il s’entoure de gens de confiance. Des personnes qui auront les épaules assez fortes pour faire face à tout ce qu’il risque d’arriver.

    L’incendie n’était que le début, il en était certain. Maintenant que les prémices de la vérité commencent à émerger à la surface les événements de la sorte risquent de s’enchaîner, d’autant plus que dorénavant les éossien.ne.s semblent s’être organisé.e.s. La réalité c’est qu’une guerre risque d’éclater, assez violemment, et personne n’est réellement préparer pour cela. Le Caldissien a donc pris la décision d’agrandir son cercle privé. Il lui fallait des alliés, impérativement. Samaël peut déjà être considéré comme l’un d’eux, ils sont sur la même longueur d’ondes et n’ont tous les deux pas envie que tout cela dégénère à nouveau et grâce à sa promotion le Venomania sait que son homologue sera assez fort.

    Mais il lui fallait quelqu’un de moins influent. Une personne puissante, droite, obéissante, mais qui saura faire preuve d’humanité. Une personne à laquelle quelques éossien.ne.s pourraient peut-être se raccrocher plus facilement lorsque la situation aura évolué. Il y a réfléchi, à peser le pour et le contre, mais la réponse n’allait pas changer. Basmath Yeshua sera idéale. Ils ont déjà pu échanger quelques fois et il reconnaît en elle les qualités qu’il cherche... Il espère seulement qu’elle sera capable d’exécuter certains ordres plus particuliers. Gabryel sait qu’il devra toujours se méfier, car elle pourrait très bien décider de le trahir, mais il ne pouvait plus se permettre de jouer seul. Il lui fallait un entourage solide.

    C’est dans cet optique qu’il se rendit donc au quartier des armes. Il paraissait toujours aussi noble, élégant et froid. Il traversa le camp d’entraînement en demandant à l’un des soldats de convoquer Basmath dans son bureau immédiatement sans donner plus d’informations. Il pénétra le bâtiment et s’engouffra du côté des bureaux caldissiens pour s’engouffrer dans le sien et prendre place sur sa chaise. Lorsqu’à la porte il entendit un soldat toquer pour lui dire que Yeshua était ici, il l’invita à entrer et à prendre place sur la chaise face à lui puis s’exclama :

    « Bonjour Yeshua... J’ai constaté ton rôle lors de l’incendie, l’aide que tu as fourni et les efforts dont tu as fait preuve. Je suis particulièrement fier de compter une soldate comme toi parmi nos troupes. » Il se leva pour se mettre face à la fenêtre et continua. « J’ai une proposition à te faire. Comme tu dois t’en douter, la situation est loin d’aller en s’améliorant. L’incendie n’est que le commencement. Je sais que tu souhaites la paix d’Yggdrasil comme tu me l’as dit lors de nos premiers échanges... » Il se tourna pour lui faire face. « Je souhaite que tu deviennes la Capitaine du Grand Mur. Tu as le droit de refuser, sache que ce ne sera pas une tâche aisée et que tu risques sans doute de faire certaines choses qui vont à l’encontre de ta morale. Mais j’estime que tu es assez forte et autoritaire pour commander un escadron. »


    Il sortit un papier de l’un des tiroirs, accompagné d’une plume, et lui présenta. Si elle souhaitait accepter sa proposition, elle n’aurait plus qu’à signer. Gabryel planta ses yeux lavande dans ceux écarlates de son interlocutrice et conclu :

    « La priorité reste la Reine et la protection de la paix. Le rôle de Capitaine impliquera de grandes responsabilités, en as-tu conscience ? »
    kyro. 017 ldd

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      56….57…..58….59….60.

      Basmath s'entraînait encore dans la caserne, dans l’espèce de gym pour les soldats.. Elle levait une barre de poids qui devait être dix fois plus lourde que ce qu’un humain normal était capable de lever, et elle aurait sûrement pu en mettre plus. S'entraîner, c’était une des seules choses que Basmath arrivait à faire sans mauvaise pensée. En fait, ça la libérait. Elle ne se concentrait que sur ce qu’elle avait à lever. Sa tête se vidait, ses pensées ne l'agressaient plus, bref, c’était une raison de plus que la Lieutenante avait pour vouloir soulever des poids.

      89….90….91….92….93….

      Et elle continue, la sueur qui perle sur son front, tandis que quelques nouveaux soldats la regardent faire. Ils ne sont pas encore habitués à voir la Caldissienne faire. Cette femme qui avait la puissance d’une armée… Et qui pouvait aussi être extrêmement dangereuse, quand la pleine lune sortait. Comme la dernière fois ou elle avait failli… Si Conan n’avait pas été là…

      Au centième coups de bras, la soldate dépose sa barre par terre avec un gros bruit sourd de truc beaucoup trop lourd. Essoufflée, elle prend une serviette pour s’essuyer le visage, le corps et les cheveux. Elle tente d’ignorer les yeux qui la fixent, mais c’est difficile. Elle les sent. Elle les voit. Elle les entend.

      Un soldat vient la voir pour lui dire qu’elle était convoquée devant le général Venomania. Lui fait un signe affirmatif, part se rincer rapidement pour ne pas arriver là-bas empestant la sueur, et se dirige vers le bureau de son général. Gabryel de Venomania. Un homme qu’elle avait beaucoup de difficulté à cerner. Elle ignorait s'il voulait vraiment aider les autres ou si… Non, il ne fallait pas assumer le pire des autres.

      Le soldat la fait entrer et, après avoir fait son salut, Basmath s’assoit sur la chaise devant lui. Il ne perd pas de temps, en tout cas, le général. Basmath est à peine assise qu’il commence à lui raconter ses ‘’exploits’’ pendant l’incendie. Les yeux rouges de la matte baissent légèrement quand il mentionne une… Promotion ? Monter en grade ?

      Mais… Pourquoi elle ? Il lui semblait que….

      Le visage d’Ayla lui revient en tête et la jeune femme doit tout donner pour ravaler son mal de coeur qui lui sautait à la gorge.

      Non. Non elle ne pouvait pas du tout accepter une position comme celle-là.

        « Mon général, c’est… Je suis très honorée que vous m’offrez cette opportunité…… »


      La rouge et blanche déglutit. Ça lui fait mal à la gorge qui s’est rapidement serrée sous cette nouvelle annonce. La Lieutenante évite le regard de son supérieur.

        « Le soir de l’incendie, il y a eu…. Tellement de blessés et tellement de gens que je n’ai pas pu… Sauver… Je ne crois pas mériter ce poste. »


      Elle sent son coeur se serrer lui aussi, elle pense à sa petite soeur, Judith. Elle la détestait avec raison. Basmath n’était pas un héros. Loin de là.

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    Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités. (askip) avec Gaby & Basmath+
    Basmath Yeshua était le genre de recrue idéale. Elle ne se plaignait pas, exécutait les ordres à la perfection, donnait du sien et surtout avait la carrure pour faire reculer plus d’un. Et même si toutes ces qualités là l’avait poussé à la choisir, il n’y avait pas que cela. En réalité, elle était aussi pourvue d’une grande humanité, elle était humble et engagée. Gabryel voulait qu’ils puissent se faire confiance, à l’avenir. Assez pour la compter parmi ses alliés les plus proches. Il ne comptait pas renverser le gouvernement, ni même tenter de faire barrage à la Couronne. Mais il ferait de son mieux, de son côté, pour rendre les choses plus agréables. Pour ne pas être comme son père. Il savait que la lieutenante ne souhaitait pas la guerre, ce qui pouvait être assez déconcertant au vu de son rôle dans cette société. Elle était pour la paix, mais sa forme et la façon de l’avoir lui importait plus.

    Alors, cela ne l’étonna pas beaucoup de la voir baisser des yeux. En réalité, il aurait douté de son choix si elle avait bondi sur l’occasion. Il revint s’asseoir face à elle, les coudes gravés au bureau, le menton logé sur ses doigts liés. La nymphe fixait la soldate, la laissant s’exprimer sur cette nouvelle. Une pointe de politesse, ponctuation habituelle, puis son explication. Elle ne fit que le persuader d’autant plus qu’il avait raison de l’avoir choisi. Il ne lui demandait pas d’être parfaite, ni d’obéir aveuglément. Il voulait une épaule sur laquelle s’appuyer. Quelqu’un sur qui il pouvait compter, quelqu’un qui saura lui offrir ce dont il a besoin et non ce qu’il réclame. Quelqu’un qui voyait toujours l’opportunité de pouvoir faire mieux... De pouvoir sauver autrui.

    L’épée d’un soldat, aux yeux de Gabryel, représentait une arme avec laquelle il pouvait conquérir des terres, abattre des ennemis et soumettre des peuples. Mais ce n’était pas le cas de Basmath, qui se fichait bien du jeu de stratégie autour d’elle. Elle avait un objectif clair et simple, des principes et des valeurs, auxquels elle restait accrochée avec une telle ardeur que s’en était surprenant. Elle était roturière, plus proche du peuple. Ils pourraient voir en elle un espoir. Un reflet. Quelqu’un capable de les comprendre et de les extirper de cette misère. Et peut-être que la façon de faire du général n’était pas la bonne, peut-être que c’était trop intéressé, trop rusé et vicieux, mais passer pour le méchant ne l’avait jamais véritablement dérangé. Son cercle privé saura la vérité.

    « Oui, il y a eu des blessés. Moi non plus je n’ai pas pu sauver tout le monde, loin de là. Je ne pense pas qu’un soldat soit parfait. Nous sommes sans doute les êtres les plus imparfaits, en réalité. On échoue souvent, mais notre véritable point fort c’est que l’on sait se relever et faire mieux, on se sert de nos défaites pour mieux triompher. Et peut-être bien que ça mettra des décennies avant d’avoir des résultats, mais au moins on aura essayé. »

    Pourtant, il ne pouvait s’empêcher de se haïr à chaque insuccès. Chaque échec raisonnait en lui avec violence, lui sonnant qu’il était bien ridicule et misérable. Gabryel releva le menton, affichant un léger sourire qui se voulait réconfortant. Il admirait Basmath pour pouvoir avouer si facilement ses failles. Lui n’en était pas capable, son arrogance prenant les devants sans cesse. Il souffla du nez, passant une main dans ses cheveux.

    « J’ai besoin de quelqu’un en qui je peux avoir entièrement confiance. Quelqu’un qui aura toujours cet état d’esprit là, vouloir faire le bien, vouloir aider et se remettre en question. Quelqu’un qui saura aussi me guider dans les moments où je ne saurai pas avancer seul. » Son regard se planta dans celui de la caldissienne. « Nous avons perdu, mais nous pouvons nous relever. Apprendre de nos erreurs, renouer avec les éossiens. Les aider. Ils ne m’accepteront pas, pas après tout ce qu’il s’est passé. J’ai usé mes chances, mais toi tu peux encore changer le cours de la bataille. J’ai besoin de pouvoir compter sur quelqu’un, qui même si je ne suis plus là saura mener les choses jusqu’au bout. Saura prendre les bonnes décisions. Je décide de m’en remettre à toi, de prolonger nos efforts. De faire mieux que ce que nous avons pu faire par le passé. »

    Si elle refusait, il allait devoir trouver quelqu’un. Certainement moins bon, mais qui fera l’affaire. Gabryel avait des projets bien plus grands pour Yggdrasil, pour les éossiens. Samaël le secondera dans cette tâche. Ils n’abandonneront pas. Il était hors de question de revivre de tels événements. Car plus les choses allaient durer, plus les risques encourus seraient gros.

    Et peut-être que le prochain à finir empoissonner, ce sera lui.
    kyro. 017 ldd

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