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  • From the Ashes [Judith - Basmath + montée de classe] - Page 2
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    Le dragon n'est plus, miracle est arrivé. Yggdrasil a protégé sa cité. Des mois de siège éreintant cessent, la ville millénaire respire à nouveau. Chaque soir, sous la lueur émeraude et bienveillante du grand arbre, les éossiens fêtent et célèbrent ceux tombés au combat. Après tant d'épreuves, la ville semble reprendre vie...
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    Ce qui vient de se passer, c'est, ça a l'air de juste, venir d'absolument nulle part. Judith reste juste là, à trembler et regarder l'épée puis sa soeur, encore et encore. Est-ce qu'elle vient vraiment d'y arriver, là? Comme ça? Aussi facilement? C'est pas possible, elle a pas pu faire ça sans que ça tourne mal. C'est un accident, ou juste le vent, ou quelque-chose peu importe. Mais des mains se posent sur elle, en soutien. la légère emprise de Basmath a déjà le don de l'empêcher s'inquiéter plus que d'ordinaire. Les mots de Bas', ils viennent confirmer ce qu'elle vient de voir elle aussi. La petite soeur regarde ses mains, bouche bée, yeux grand ouvert. Ce n'est pas un rêve, la métisse vient vraiment d'y arriver. Nerveusement, maladroitement, un sourire qui se dessine sur ses lèvres. A la question de son aînée, la cadette se tourne vers elle, le visage à l'émotion débordante.

    O-...o-ou-oui? ...O-oui ! OUI !

    Son sourire par petit à petit en éclats de rire nerveux mais heureux, terriblement heureux. Plus de 13 ans bègue et menaçant de finir en crise de tétanie à la moindre tentative d'utilisation de la magie, totalement ignorés, par accident. Si elle était capable de le faire involontairement, alors qu'est-ce qui l'en empêche volontairement. C'est tout le trauma laissé par grand-père qui s'ébranle, la preuve que Basmath dit juste. Elle se tourne vers sa grande soeur, tellement euphorique qu'elle l'enlace quelques secondes avant de la relâcher, son rire se distordant en pleurs, mais des pleurs de joie. Sans attendre elle s'essuie autant qu'elle peut, pour balayer tout ça. Toujours dans un étrange mixe entre le rire et le sanglot, Judith tente de se reprendre, à nouveau tremblante.

    La petite court chercher l'héritage de son père, usant de la force qu'elle n'a jamais oser utiliser pour retirer l'épée sans trop de mal. A vrai dire, ça lui a demandé plus d'efforts de retirer la lame du sol que du mannequin. L'arme en main, la mate la contemple, les yeux luisant un nouveau. Elle se sent complètement différente d'un coup, comme si elle pouvait tout faire. Alors elle commence à "se battre" contre les autres mannequins, comme son père l'avait apprit. Des mouvements fait avec bien plus de précisions et d'adresse qu'à l'époque. Elle se permet même de monter sur des mannequins pour faire des acrobaties de façon un peu grandiloquente. Evidemment tout ne se fait pas avec l'expérience et la maîtrise de quelqu'un comme Basmath mais, elle le fait avec un naturel soudain déstabilisant. Cet immense et soudain gain de confiance vient de balayer tout ce qui la bloquait depuis des années, au moins pour ce soir.

    Puis elle retourne vers sa soeur. Elle est d'une telle humeur qu'elle en plante la lame dans le sol pour grimper sur la garde et rester comme ça, accroupie. Elle est en sueurs, à respirer beaucoup trop fort et avec encore quelques larmes sur le visage mais un visage justement transformé. Mais-

    W-wo-woah !!

    Entre sa crise, la magie, l'émotion et cet espèce de déchaînement, Judith est tellement épuisée qu'elle vient de glisser de la garde pour commencer à tomber en direction de sa soeur. Heh, il y a des choses qui changeront jamais.

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      Malgré ses tremblements et son regard confus, la blondinette lui dit avec un grand enthousiasme. Et son rire nerveux, Basmath ne peut s’empêcher de la regarder avec fierté. Elle va bien. Oui, elle est surprise par elle-même, oui elle a tout de mêmes des réflexes de détresse, mais… Généralement, elle va bien. La guerrière n’eut même pas le temps de rendre le câlin à sa petite sœur que cette dernière repartait chercher l’arme de leur père.

      Et Bas’ sourit. Elle sourit autant qu’elle peut en regardant sa cadette adorée redevenir…. Comme avant. Avant ce traumatisme avec la magie, ce traumatisme qui avait quasiment ruiné sa vie. C’était si beau à voir. Elle était si heureuse, si jolie, sa petite sœur. La voir comme ça, ça ramenait tellement de beaux souvenirs pour la soldate. Elle allait presque se mettre à pleurer, en vrai, si elle ne l’avait pas vu faire toutes ces acrobaties. Ça pouvait avoir l’air très minime pour quelqu’un drôle, mais Basmath savait… Elle savait à quel point Judith était heureuse en ce moment.

      Woah woah mais elle fait quoi, là, à sauter sur sa lame comme ça, elle allait tomb—Ah bah voilà hein. La rouge et blanche rattrape sa petite sœur avant qu’elle ne tombe par terre, facilement, comme si elle ne pesait pas plus qu’un enfant. Fallait dire qu’avec sa nouvelle force de louve-garou, Basmath devait vraiment faire attention pour ne pas en faire trop. La guerrière rit un peu, serrant sa cadette contre elle.

        « Je suis tellement fière de toi, Jud’. »


      Elle desserre ses bras pour pouvoir la regarder, souriante. Eh puis elle se sent terriblement coupable. Coupable de n’avoir pas pu être là, pendant toutes ces années. Il faudrait vraiment qu’elle répare tout ça, au moins… Au moins avec sa sœur. C’était la personne la plus importante de sa vie.

        « Je vais…. Je vais me racheter. J’te le promets. Je sais pas comment, mais… »


      Elle regarde ailleurs, grugée par la culpabilité. En même temps de lui promettre, Basmath se le disait pour elle même aussi. Ses yeux rouges reviennent dans ceux…. Bronze ? De sa petite sœur. Huh.

        « Je t’aime, Jud’, je t’aime tellement. »



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    Et là, la chute...de courte durée. Ni une ni deux, Basmath l'a rattrapé a temps. Voilà que la petite soeur se retrouve dans les bras de l’aînée. Des bras qui ont...sacrément grossi maintenant qu'ils la portent. Elle l'avait déjà remarqué un peu mais... Judith qui pensait enfin avoir rattrapé Basmath question musculature, aujourd'hui elle la dépasse d'encore plus loin. Elle ne sent même pas Bas' lutter pour la porter. Toujours est-il que même dans la chute, Judith  garde son sourire éclatant et rit avec Basmath. C'est comme si elle était heureuse d'être tombée car, pour une fois, c'est pour "cette" raison. Les bras l’aînée la serre doucement et elle serre en retour avant de vite relâcher. Et finalement, Judith la fixe, toujours aussi souriante et radieuse malgré sa forte respiration (et un peu de sueur). Un sourire qui s'efface légèrement sans disparaître pour autant. Bas' qui reparle encore de se racheter.

    Judith ne dit rien et laisse le temps à sa soeur. Le temps de détourner le regard avant de revenir vers elle. Les yeux de la cadette s'écarquillent légèrement. On dirait presque que Basmath la dévisage. C'est comme si elle était resté fixée sur un truc, à la regarder droit dans les yeux. Judith a l'étrange impression d'oublier quelque-chose mais quoi? Mais vient le mot de la fin. Encore la même chose, pas que sa petite soeur ne s'en plaigne, loin de là. Elle a attendu tellement d'années juste pour l'entendre. Si ça peut continuer, juste encore un peu... Jud' baisse légèrement les yeux alors qu'elle récupère le fourreau, essuie l'arme avant de la rengainer. Et puis elle regarde sa main couverte de bandages, le sourire disparu.

    C-c'est m-c'est moi qu-qui d-d-doit me rachet-ter... Po-pour Isaac. J'a-j'aurais é-été m-moins lâche il-...

    Elle déglutit, posant sa main valide pour serrer le bras en bandages. Elle inspire, et expire profondément, calmant les tremblements avant même qu'ils ne reviennent. Elle relève les yeux, le regard qui ne cache pas son inquiétude.

    Est-ce qu-e-est-c-q-t-tu-...t-tu co-comp-te res-r-rester à Ygg'?

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      Judith devait se racheter ? Non. Oh que non, elle n’avait rien à se reprocher. En tout cas, pas pour ce qu’elle pensait. La mort de leur petit frère n’était pas de sa faute à elle, Basmath savait que la blonde avait fait tout ce qu’elle avait pu. Non, la faute retombait sur les épaules de la rouge et blanche. Elle le savait bien, depuis des années.

      Et puis la question de sa petite sœur vint détruire le cœur de la louve-garou en miettes. Son expression, sa petite voix timide et son langage corporel gêné. Cette petite allait la tuer, honnêtement. Basmath doutait qu’elle pourrait obéir à un ordre qui la forcerait à s’éloigner de Judith encore une fois. Surtout après l’avoir vue comme ça. La guerrière lui sourit, posant ses mains sur ses propres hanches.

        « Ouaip, c’est le plan pour l’instant. Et comme ça a pas l’air d’être la grande joie dans cette ville, j’imagine que je vais y rester pendant un bon bout de temps. En tout cas, je m’arrangerai pour rester ici. »


      Une pensée pour Gabryel qui lui avait proposé de retrouver sa famille, si elle avait su… Mais Jud, elle habitait ou, en ce moment ? Est-ce qu’elle allait bien, est-ce qu’elle… Non, elle semblait en bonne santé, à vue d’œil comme ça. Mais ses yeux, quelque chose énervait la jeune femme. Son instinct lui disait que quelque chose clochait.

        « Hey, Jud’…. »


      Elle fronce les sourcils, hésitante à parler. Pas qu’elle avait peur de ce qu’elle allait dire, mais… En fait oui, elle avait un peu peur. Pourquoi, elle ne le savait pas. Un sentiment.

        « Je sais pas si c’est récent ou quelque chose, mais… Depuis quand est-ce que tes yeux sont d’un teint bronze comme ça ? C’est la magie qui a fait ça ? »


      Ça devait être le cas, en vrai. Basmath n’avait aucune idée de ce que la magie pouvait faire donc changer la couleur de ses yeux était probablement possible. Par contre, Judith était fière de ses yeux rouges, comme sa grande sœur, comme leur mère.

      ….Non ?

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    Les yeux s'écarquillent un peu plus -encore- au fur et à mesure que Basmath lui réponds. Difficilement mais sûrement, un léger sourire discret se dessine sur le visage de Judith. Est-ce que ça va durer, aucune idée. Peu importe, la réponse de Bas' lui suffit largement. Le seul fait de la revoir ici en chair et en os, vivante, après tout ce temps... La petite soeur hoche la tête, soulagée alors que le sourire s'affiche enfin pleinement. Toujours avec le même rictus, elle regarde son bras et commence à relâcher son emprise. C'est un sale toc qu'elle devrait rectifier. Serrer son bras brûlé, ça ne lui fait pas vraiment du bien. Enfin bref, maintenant que ce poids là était retiré, il n'y avait plus qu'à rattraper le temps p-

    Un courant glacial vient traverser l'échine de Judith. Les pupilles de la cadette se dilatent sous le choc de la question, les yeux recommencent avec la lueur dorée. Tout de suite, Judith baisse la tête et détourne le regard, incapable de savoir où se placer et quoi faire. Les yeux bougent dans tous les sens alors qu'elle resserre son bras. Son sourire laisse place à un air terriblement grave. De toutes les questions que Bas' aurait pu lui poser, il a fallu que ce soit celle-là. Le coeur de la cadette commence à battre plus fort que de raison. Elle peut quand même pas lui dire, pas tout de suite...Si? Sa tête se rive encore plus vers le sol. Ses jambes se resserrent l'une contre l'autre.

    ...

    Elle ne tremble même pas. Pas de panique non plus. C'est juste, une douleur et une pression douce-amère. C'est difficile de décrire ce qu'elle ressent physiquement sur l'instant. Une sorte d'anxiété calme. Son coeur bat mais son souffle est normal. Mais le plus troublant, c'est cette absence de réponses. Pas un mot, pas un son qui ne sort de sa bouche. Pas même un geste pour expliquer. Judith est juste, là, à éviter la soeur qu'elle voulait pourtant ne plus quitter. Elle est comme figée dans le temps, dans un silence qui dure depuis beaucoup trop longtemps et qui continue encore de durer. A vrai dire, Judith ne sait même pas si elle compte vraiment lui donner une réponse, fausse ou non.

    ...

    Toujours rien.

    Bon, Judith, tu ne pourras pas le cacher éternellement. Tôt ou tard, ça se saura. C'est au tour de Basmath d'être au courant. La cadette ne bouge toujours pas mais, au bout d'un moment, sans prévenir...

    Isa-Is-Isaac, i-il all-allait m-mour-mourir. U-une ex-expo-explosi-sion.

    Et maintenant elle frotte son bras tout en bandages.

    J'-je-j'ai p-p-prit Is-s-aac et ab-aba-absorbé l'exp-popo-plosion p-pour le sau-sausau-sauver.

    Une profond inspiration, histoire de continuer à rester aussi "posée".

    Is-isa-Isaac n'a p-pap-pas sur-su-survécu.

    ...

    M-mo-moi n-non plus...


    Ca y est, c'est dit. Advienne que pourra maintenant. Mais elle a encore des choses à dire. Elle se relâche, bras ballants, toujours sans regarder sa soeur.

    J'-je-j'ai é-j'ai été r-re-ram-ramenée, en in-v-vo-voca-ion...Il y a p-pl-plus d'un me-mois.

    Et plus elle continue, plus elle se sent mal d'en parler. Les mauvais souvenirs, les mauvaises sensations, la mauvaise résurrection, le mauvais retour à la normale ect ect... Elle a bien vu que Basmath avait déjà beaucoup à gérer. Elle n'aurait pas dû lâcher ça aussi tôt, surtout dans ce contexte...

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      Sa petite sœur semblait contente, très contente, de sa réponse. Le fait qu’elle allait pouvoir la voir souvent, même si Basmath serait quand même en service. Restait que son objectif principal était surtout de patrouiller et de faire régner l’ordre, alors… Pourquoi pas aller voir sa cadette adorée une fois de temps en temps ?

      Mais là, rien ne va plus. La question que la rouge et blanche avait posée semblait avoir grandement affecté la blonde, mais… Pourquoi ? Ce n’était qu’une couleur de yeux, non ? Basmath ne pouvait pas savoir, honnêtement, mais elle attend la réponse patiemment. Patiemment, mais avec une certaine peur aussi. Qu’est-ce qu’elle va lui dire, qu’est-ce qui la fait réagir comme ça ? Est-elle vraiment gênée de ne pas aimer les yeux rouges Yeshua ? C’est pas la fin du monde, non plus, hein, que Basmath se dit.

      …Mais elle n’était pas prête pour la vérité.

      Judith était… Morte ? Morte en même temps que son petit frère, dans une explosion. Les yeux de la louve-garou ne peuvent s’empêcher de jeter un regard rapide sur les bandages de sa petite sœur, se mordant l’intérieur de la lèvre assez fortement. Oh merde… Elle avait le tournis.

      Et donc maintenant, Judith était une invocation, liée à son invocateur. Jusqu’à quel point ? Est-ce qu’elle devrait retrouver cette personne, lui parler ? Ce n’était pas n’importe qui, c’était… C’est sa petite sœur.

      Basmath prend une grande respiration et s’approche de sa cadette, posant sa main sur son épaule avec un air désolé.

        « Jud’, je…. Pardonne-moi, j’aurais pas dû demander ça. Ça… Ça ne doit pas être facile. »


      Ce serait peut-être le temps de lui révéler que tu es une louve-garou, non ? En fait, peut-être pas. Si elle pouvait garder ce secret… Non, Judith lui avait dit. Mais pas en ce moment. Il y avait déjà eu beaucoup trop d’émotions fortes, ce soir. Quand elle serait capable de lui parler d’Ayla… La jeune femme pose son autre main sur l’épaule de Judith pour la tourner vers elle. Elle la regarde droit dans les yeux avec un air sérieux.

        « Ça… Ça ne change rien, d’accord ? Rien du tout. Tu es là, physiquement, je te parle et tu me réponds. Le fait que tu sois une invocation, ce… Ce n’est qu’un détail, d’accord, Jud ? Tu es ma petite sœur et tu le resteras pour toujours. Invocation ou non. »


      Elle sentait ses yeux piquer, mais se retient de pleurer une fois de plus. Elle ne voulait pas la faire sentir… Encore plus mal que ce qu’elle avait l’air, en ce moment. Mais elle la serre (une énième fois en cette soirée) contre elle, posant un baiser dans ses cheveux blonds aussi. Et puis elle relâche sa sœur, la regardant, inquiète.

        « Dit-moi simplement… La personne qui t’a invoquée, c’est une bonne personne ? Elle ne te fait pas de mal ? »


      Est-ce qu’il y a des lois pour les invocations ? Faudrait vraiment que Bas’ fasse des recherches. C’était important.

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    Maintenant que c'est fait, que la vérité a été lâchée, Judith ne relève plus du tout la tête. L'idée d'être morte, c'est quelque chose qu'elle a -étonnement- assez vite accepté. La mort d'Isaac -et de ce qu'elle pensait de la famille- en revanche... Et puis, est-ce que c'était vraiment une si bonne idée d'en parler à Bas' ce soir? Elle aussi a beaucoup à gérer tout d'un coup et Jud', elle balance ça "comme ça". D'un autre côté, entre les deux ça a toujours été la vérité et la vérité seulement. Cacher aurait sûrement empiré la chose. N'enlève en rien tous les remords que la petite soeur ressent tout de suite, serrant sa main en bandages. Et puis elle relève les yeux et voit le visage Basmath. Oh non c'est pas mieux. Elle la voit bien dévisager ses bandages. Ta grande soeur assemble les pièces du puzzle, et ça se voit à son visage partiellement mortifié.

    Une main se pose à nouveau sur la cadette, cette dernière qui appréhende les mots à venir comme la mort. Un "pardonne-moi", évidemment qu'elle lui pardonne, pourtant c'est Jud' qui devrait s'excuser. Elle hésite à le dire mais, au final, elle fait juste, déglutir. Mais pas le temps de réagir plus que Bas' la tourne et la "pousse" à un face à face, yeux dans les yeux. Elle la fixe, yeux grands ouvert, les émotions qui se brassent à chaque mots. Elle veut bien faire ta grande soeur, mais le problème n'est pas vraiment là. C'est pas "qu'un détail" au contraire. Etre bien là, physiquement présent, c'est bien là le problème. Judith le sait, les invocations ne vieillissent pas et, tant que le souhait n'a pas été exaucé, elles restent et finiront forcément réinvoquées. Le vrai problème, c'est que la cadette ne sait pas ce qui la maintient ici, ni si elle trouvera un jour, encore moins quand. Ce qui la terrifie vraiment, c'est ça, qu'elle reste ici alors que Bas' et tous les autres s'en iront, emportés par le temps.

    Mais ce n'est pas le moment de lui dire. Judith baisse légèrement les yeux et se contente de hocher la tête, à montrer qu'elle est d'accord. Mieux vaut jouer la comédie, au moins pour ce soir. Et puis elle sent l’aînée la serrer contre elle, encore. La tête sur l'épaisse épaule de Bas', la cadette se mord l'intérieur des lèvres. Elle le prenait bien, mais la réaction de Bas' à la nouvelle... Plus ça va plus elle se sent mal et ressent ce qu'elle ressent. Merde ça y est elle a les yeux qui pique. Et puis le petit baiser sur sa tête. Ah non Judith va encore déborder, il faut qu'elle se retienne. Sa main valide s'en vient alors frotter le dos de Bas', à tenter de renvoyer la balle ou lui dire que ça va, ou quelque-chose? Merde Jud' sait plus vraiment quoi faire ni où se placer. L'étreinte s'arrête et Judith, qui allait "bien" jusqu'ici, qui se retrouve les lèvres mordues, yeux presque humides. Et Bas' vient lui poser une autre question, mais une à laquelle elle peut répondre.

    La cadette évite à nouveau de croiser son regard, haussant les épaules, non sans souffler du nez.

    B-bo-bonne s-sure-urement. Ma-mais elle me t-ra-traite b-bien. On fonc-c-ctionne plus comme une colloco-coco-cation qu-qu'autre ch-chose.

    Et c'est pas non plus le moment de lui dire que t'es revenue à la vie par accident, parce qu'il était bourré. Elle regarde enfin sa soeur dans les yeux, souriante cette fois.

    I-ila-il a p-p-plus l'air co-cou-coupable de m'avoir invoq-qu-qué qu-autre chose. I-il il est p-pu-plus maladed-dr-maladr-droit que ma-m-méchant.

    Elle hausse encore les épaules, le sourire plus narquois avec un souffle du nez qui vient remplacer un rire. Sa voix qui prends une tournure déjà plus enjouée.

    Et p-pui-puis il est didi-dipopo-diplomate, alors l'arg-argent, ça v-ça va.

    Bon ça sert un peu à rien de tenter une blague, surtout quand toute sa famille sait qu'elle n'a pas le sens du commerce et de la finance de sa mère et grand-mère. Et puis Judith reprends son arme et son sac pour les remettre sur le dos. Probable qu'elle continuera de s'entrainer. Juste, un autre soir. Maintenant qu'elle sait ce qu'elle est capable de faire... Enfin bref. La mate baisse un instant les yeux avant de revenir sur Basmath, l'air déjà bien plus sérieux.

    J-j'ai re-toutou-retrouvé M-ma-maman et mam-mamie.

    Une profonde inspiration et la reprise.

    E-elles o-ont une boubou-boutique, qu-quaqua-artier des loisirs. E-elles ont l'air d-d'alla-allaler-laller-a l l e r  bien.

    Un petit sourire puis l'air sérieuse à nouveau.

    M-maman s-sait; r-ri-rien d-dit à mama-mamie. Mi-mieux co-comme ça.

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      Il y a quelque chose qui soulage la jeune femme en sachant que sa petite sœur était dans de bonnes mains. Même si Basmath n’était pas terriblement confortable à laisser Judith seule avec… Un étranger ? Mais bon, elle peut se défendre clairement. Et maintenant, elle avait une nouvelle arme avec elle.

      Coupable, maladroit et diplomate ? Huh. Ça lui rappelait drolement un des deuls diplomates que Basmath avait rencontré. Mais ce serait une bien trop grosse coïncidence que ce soit Klaus qui l’aille invoquée…. Faudrait bien qu’elle rencontre cette personne pour… Mettre des choses au clair, quand même. La guerrière hoche la tête en passant une main dans ses cheveux blancs et rouges.

      Mais son mouvement s’arrête quand Judith lui parle de Maman et Mamie. Son bras se baisse et elle se mord la lèvre inférieure. Maman était à Yggdrasil aussi ? Eh merde… Basmath ne répond rien à sa cadette, souriant légèrement à son commentaire sur Mamie. Oui, c’était probablement pour le mieux.

        « Je vois… »


      Basmath soupire et passe une main sur son visage fatigué. Judith, Maman, Mamie… Tous à Yggdrasil. Et pis quoi encore, Papa y était aussi ? Si ça continuait comme ça, c’était ce qui allait se passer.

        « J’ai… J’ai pas parlé à maman depuis que…. Depuis que j’ai reçu la lettre, en fait. »


      La culpabilité qui la ronge pour la énième fois, en cette soirée, Bas’ se sent très inconfortable, tout d’un coup. Elle se sent stupide, elle se sent mal, elle ne sait pas trop quoi dire. Et elle reste silencieuse, se frottant les yeux.

        « J’me sentais pas… Comme si j’avais plus vraiment de….. »


      Basmath hausse les épaules, ayant toujours eu terriblement de difficulté à parler de ses émotions en profondeur. Elle se frotte le bras, elle se mord l’intérieur de la joue, mais elle doit bien ça à sa sœur. Son regard rouge se lève dans celui de Judith et, avec un sourire triste, se jette à l’eau.

        « J’sentais que la meilleure chose à faire était de disparaître à jamais.»


      Dit à haute voix, comme ça, ça sonnait stupide, un peu, mais c’était vrai. Elle avait failli à sa petite sœur, son petit frère et sa mère. Elle avait tellement eu la tête dans l’armée qu’elle n’avait même pas pu protéger ceux qu’elle aimait le plus, alors elle… Si Maman pensait qu’elle était morte au combat, peut-être que ça aurait pu l’aider à l’oublier.

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    Judith écoute, forcément qu'elle écoute. Qu'est-ce qu'elle peut faire d'autre? Entendre Bas' répondre juste d'un "je vois..." avec l'espèce de sourire là. Elle connait sa soeur, elle sait qu'il y a un truc qui ne va pas là. Faut croire qu'elle avait raison. Basmath a plus ou moins coupé les ponts avec leur mère quand elle a apprit pour son petit frère et sa petite soeur. Là par contre, le regard de Judith est plus sombre et, franchement, plus sévère. Devoir disparaître à jamais? Là pour le coup, elle aurait bien envie de la sermonner ELLE mais, le regard de Bas'. La colère de la petite soeur qui s’efface -en partie- en voyant bien le regret et le malaise de son aînée. Au bout du compte, la cadette lâche un soupir blasé avant de se mettre sur la pointe des pieds pour foutre une pichenette sur le nez de Bas' (même si elles n'ont que 3cm d'écart).

    C-c'-c'est s-su-sur qu-que ç-ça aur-aurait é-té-étété-...é t é p i r e d-de p-pas av-avo-avoir de s-sou-so-soutien de m-m-mama-maman et mam-mie et l-leu-leur re-rendre la papa-apa-pareille.

    Encore une profonde inspiration suivi d'un autre soupir alors qu'elle replace ses affaires sur son dos. Et puis elle relance un regard à Bas', moins froid, moins sévère mais pas moins perçant.

    D-d-des f-de fois on p-peut j-juju-uste p-pas emp-p-pêcher les ch-chocho-oses d'-dada-ad-arriver. C'est Bas' que t'essaie de convaincre? Ou toi-même Jud'? C'est pas comme si l'image d'Isaac continuait de te hanter toi aussi. Et c'est pas comme si t'avais envie de lui dire à quel point son départ tu l'as ressenti comme si ELLE venait de disparaître à jamais. Enfin bon...Ça n'aiderait personne.

    Et puis elle hausse les épaules comme elle peut, se mordant l'intérieur des lèvres avant de se reprendre assez vite.

    I-il v-va fa-falloir que tu-tu les rev-vo-vou-vois. S-is-sinon l-là t-t-tu v-vas v-vraim-mem-ment les abab-adaba-a b a n d o n n e r.

    Elle regarde à gauche à droite, pas mal mal à l'aise de donner des leçons alors qu'elle n'est pas mieux. Et puis elle peut pas juste dire ça comme ça en mode démmerde-toi. Elle a juste l'impression de chercher à enfoncer sa grande soeur. Et son regard redevient "normal" (enfin normal d'après la moyenne générale chez Judith), sa voix aussi devient plus douce.

    J'ai-aide-ded-derais. Surt- "Surtout avec maman" mais ce serait la meilleure chose à dire pour mettre un coup de pression à sa frangine...et à elle aussi par la même occasion. J'ai-aide-derais.

    Un petit sourire accompagné d'un haussement d'épaule même si ce dernier était plus naturel que le sourire.

    ...Mais les yeux cuivrés de Jud' se tournent vers l'horizon, sur le reste de la ville. Hmmm, il se fait tard, et si elles continuent toutes les deux, elles vont juste s'assassiner à coup d'émotivité. Soudainement, le visage de la petite soeur parait surpris, comme si elle venait de se rappeler qu'elle avait quelque-chose à faire, bouche-bée et yeux grand ouvert.

    O-h f-fa-faut que j-je rent-rentre ! Mon invin-inva-le g-ga-gars qui m'a rame-me-née va s'in-qu-quiéter !

    Elle remet bien en place ses affaires sur le dos, envoyant un immense sourire à Bas' avant de courir au loin, non sans lui faire un grand signe de la main, précipitée.

    J-JE T-TE REV-VOIS A LA F-FOIRE B-BAS' !

    Elle s'en est rappelé juste à temps tiens. La dernière couche avant de quitter les lieux...mais pas pour retourner voir Klaus. Maintenant qu'elle a enfin réalisé ce dont elle était capable, elle compte bien tenter d'aller plus loin encore ce soir. Il faut juste, trouver un endroit isolé...

    Grosse soirée.

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      La pichenette sur son nez fait sursauter la jeune femme. Elle cligne des yeux, écoutant sa cadette qui, en ce moment, avait beaucoup plus de logique et de sagesse qu’elle. Oui, Basmath broyait du noir depuis des… Des années, en fait. Dans le même cercle vicieux de pensées négatives, c’était terriblement difficile de s’en défaire. Mais Judith était vivante, en quelque sorte. Elle était bien là, devant elle.

      Mais Judith avait raison et la guerrière le savait. Est-ce qu’elle voulait l’accepter ? Retourner voir maman et mamie ? Non, elle se disait qu’elle ne méritait pas leur support. Mais encore une fois, le fait que la jeune femme soit là, devant elle, ça… Ça changeait tout.

      Et peut-être que c’était le brassage émotionnel que la louve-garou avait de besoin pour faire le prochain pas. Surtout si Judith l’aidait à retisser les liens avec la famille.

        « Je… J’essayerai. Si tu es là. »


      C’est ce qu’elle pouvait lui promettre. Honnêtement, Basmath avait était tannée de revivre les mêmes émotions encore et encore. Les images d’Ayla, arrachée en deux, reviennent dans sa tête. Ces images ne partiraient jamais de son esprit. Mais peut-être que les partager avec Maman et avec Judith… Ça pourrait l’aider. Peut-être…

      Prise dans ses pensées, la soldate lève la tête lorsque sa cadette hausse le ton, surprise par quelque chose. Ah oui, c’était quand même le milieu dans la nuit et elle devait se lever dans… trois ou quatre heures.

      Un sourire s’étire sur les lèvres de la grande sœur alors qu’elle lève le bras pour lui faire un petit byebye, surprise par la mention d’une foire. Ce serait une idée, en vrai. Passer du temps avec sa petite sœur, relaxer, non ? Oui…

        « À la prochaine, ma belle. »


      Clairement, Judith n’aurait pas pu entendre les paroles de la gorge serrée de Basmath. Ça faisait des années qu’elle n’avait pas pu dire quelque chose comme ça. Des années qu’elle avait abandonné l’idée de revoir sa petite sœur qui était morte. Mais qui était là, maintenant.

      Allez, au dodo, Bas, t’es complètement épuisée.

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