Tout ça pour des fleurs
De la gênance et des fleurs Je n'ai pas forcément trop le temps pour faire des missions pour l'Académie Magique en règle générale, mais cela ne m'empêche pas d'y jeter un coup d'oeil au cas où, par curiosité ou par intérêt. Je ne peux souvent pas m'y coller, mais des fois... Des fois, j'ai à la fois le temps et l'envie, par un miracle assez conséquent. Cette tâche particulière, du fait que ce que j'avais besoin de trouver et de la manière dont il fallait procéder, m'intéressait assez ; en revanche, elle nécessitait que je me dirige vers les profondeurs de la forêt du cerf blanc. Un détail qui ne me dérangeait pas en soi, mais... Le responsable a plus ou moins refusé que je m'y rende seul, et m'a fait comprendre que cela ne le dérangeait absolument pas d'engager un mercenaire pour l'occasion. Apparemment, ils avaient un peu peur que « ma famille se plaigne », au cas où il m'arriverait quelque chose. Je ne vais pas cacher que ça m'a vexé en même temps qu'agacé : je voulais être tranquille et n'appréciait pas trop cette intrusion dans ce que je prenais comme étant une sortie intéressante. Et ils avaient beau déguiser ça comme une « escorte »... Bon, je n'étais pas bien jouasse. Mais tant pis ; au moins, cela serait l'occasion d'explorer la forêt plus en profondeur, pour moi qui m'était contenté pendant longtemps des clairières et des bordures, majoritairement dû à l'inquiétude de ma mère. Le jour donné, j'avais rapidement fait ma sacoche, embarqué un de mes bâtons au cas où j'aurais besoin d'employer un sort, et avait rapidement salué Daichi comme ses enfants. Le chemin jusqu'à l'Académie m'a pris quelques minutes, mais au matin venu, je le trouvais plutôt agréable ; je pouvais voir les commerçants s'ateler à la préparation de leurs magasins, sentir l'odeur du pain à peine sorti du four quand je passais devant les boulangeries, jeter des coups d'oeil admiratifs à la douce couleur du ciel... Ce genre de choses. Plutôt de bonne humeur, j'ai donc attendu, comme prévu, devant l'une des portes de l'Académie ; l'une des annexes que l'on réserve à ses membres et qui permet donc d'éviter les grands escaliers et les grandes portes où se massent les curieux et les visiteurs. Adossé à une colonne, je me suis permis durant un instant de fermer les yeux et de me reposer, me préparant à... Devoir sociabiliser. Mais bon, ça serait peut-être l'occasion de... Oh non. Crispé, je n'ai pas bougé. Mon visage blanchit. Les yeux ouverts, j'ouvre la bouche avant de la fermer, avant de me décomposer. Mais de toutes les personnes qui vivent sous cet arbre, pourquoi fallait-il que ce soit... ! Cela doit faire une quinzaine de jours que je n'ai pas croisé ou même parlé (Yggdrasil non) à Enodril, quand bien même il m'était arrivé de l'appercevoir ou de le croiser quand il faisait ses rondes dans les quartiers éossiens. Mais après ce qui s'est passé à la taverne, je ne... Disons que je n'ai pas très envie que l'on se croise, alors je l'évite avec une insistance à la limite du ridicule ; je vous avoue que je n'avais pas l'air très malin, la fois où je devais insister auprès de Daichi pour faire tout le tour du quartier alors que nous voulions juste aller chercher du pain dans une boucherie que nous aurions pu rejoindre en croisant une seule rue. Depuis la dernière fois, nous n'avons jamais eu l'occasion (ou voulu ?) discuter, éventuellement, de l'explosion qui a eu lieu. Je... N'en ai pas envie. Je ne vois pas ce qu'il y a dire. Non. Absolument pas. Et je ne suis pas du tout en déni à ce niveau-là. Sûrement pas car cela m'angoisse plus que ce que j'aurais cru. Je ne sais pas si il m'a vu, mais je sais qu'il faut que j'agisse, si possible rapidement. Ne sachant que faire, il se passe alors ce qui arrive à chaque fois quand je dois agir vite et avec peu de temps de réflexion dans un cadre stressant : je panique. Et quand je panique, je ne suis pas... Pas très intelligent. Du tout. Mon corps agit avant mes neurones, si ils existent encore : en une seconde, je me suis caché comme pour disparaître de sa vision potentielle. Naïvement et bêtement, je me dis durant quelques secondes qu'il s'agit d'une très bonne solution à un problème devenu évident, mais je refuse de trop y penser. Ou même de penser au fait que, en ayant rampé derrière une colonne, je ne suis absolument pas aussi discret que ce que j'aimerais croire. Pas du tout, même. Car, essayant de me faire tout petit, j'ai un peu oublié que mon appendice caudal dépasse. Dépasse beaucoup, même, et s'agite à cause de la nervosité. |
Exploration n°2 ft. Samaël Enodrille 6 mai 1001
Natsu grogne et fixe des fleurs en #8A4B08