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  • Tout ça pour des fleurs (et des champignons) [Natsou]
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    Le dragon n'est plus, miracle est arrivé. Yggdrasil a protégé sa cité. Des mois de siège éreintant cessent, la ville millénaire respire à nouveau. Chaque soir, sous la lueur émeraude et bienveillante du grand arbre, les éossiens fêtent et célèbrent ceux tombés au combat. Après tant d'épreuves, la ville semble reprendre vie...
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    6 mai
    1001
    Tout ça pour des fleurs
    et des champignons

    [HRP : Suite de ce sujet]

    En courant ainsi, je ne savais pas bien où nous allions atterrir, ni même quand est-ce qu'il faudrait s'arrêter pour les semer. Si j'ai de l'endurance, ce n'était pas dit que ça soit le cas du moine. Mais celui-ci a de toute façon trouvé un moyen plus rapide. Sa transformation en dragon, si je dois avouer qu'elle est impressionnante, lui permet de courir bien plus vite, ce qui me met en alerte. Hé, et moi, alors, voudrais-je lui crier tandis que ses grosses pattes griffues sont bien plus rapides que mes jambes, même si mes entraînements ont fait en sorte que j'ai autre chose que des muscles de poulet. Je craignais qu'il ne veuille en profiter pour me semer moi aussi afin de se venger de tout ce que je lui ai fait, mais à la place, il arrive encore à me surprendre lorsqu'il me prend soudainement dans sa gueule pour me porter sur son dos. Stupéfait, je me laisse faire sur le moment, un peu confus quant à sa démarche. Mais au moins, nous arrivons à distancer les dangereux champignons qui ne veulent pas nous lâcher. C'est qu'ils sont coriace, dis donc ; ce serait presque admirable si nous n'étions pas les personnes concernées par cette poursuite.
    La suite, elle, est allée assez vite. Retrouvés dans une impasse, Shimomura invoque un sort pour nous sortir d'affaire (ou en tout cas un truc magique qui y ressemble). Cela éloigne les champivores, mais de notre côté, la falaise qui nous surplombait a commencé à s'effondrer un peu, nous ramenant ses débris rocheux sur nous. Dans un mouvement de réflexe, je sors mon bouclier comme moyen de défense. Rapidement, je cherche du regard un coin où nous serions tranquilles malgré la pluie de gros cailloux au-dessus de nous.

    « Là-bas ! Un passage ! »

    Je découvre une fente dans la falaise qui mène sûrement à un tunnel dans lequel nous pourrons nous abriter et nous protéger des champignons. J'y pénètre avec l'éossien, et nous attendons que les gros rochers soient tombés tout à fait pour éloigner les champivores et ainsi leur donner envie de partir. Une fois que nous sommes tous les deux cachés dans la roche, les plantes ont de moins en moins envie de nous pourchasser. En face de nous, des pierres sont tombées dans l'embouchure du trou. Je ne vois pas très bien ce qu'il y a derrière, devant me contenter de regarder à travers une minuscule fente pour voir ce que s'y passe.. Finalement, au bout de quelques choses, elles s'en vont comme elles sont arrivées et la voie devient libre. J'ai quelques blessures à cause d'elle, mais rien de très graves (même si ça fait un peu mal). En revanche, en me relevant, je constate que l'entrée par laquelle nous sommes passée est belle et bien bloquée.

    « Oh-oh... Je crois que ça va être difficile de sortir d'ici. »

    Je tente de pousser les rochers, observe pour voir si on ne pourrait pas passe quelque part, mais rien à faire. La fente de la falaise par laquelle nous sommes venues conduit en fait à une sorte de tunnel, plutôt une grotte, qui nous retient prisonniers ici.


    Dernière édition par Samaël Enodril le Lun 17 Aoû 2020 - 22:14, édité 1 fois

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    Tout ça pour des fleurs
    (et des champignons)


    avec des cailloux en plus
    La respiration rapide, j'ai mis un moment à revenir à la réalité. Il faut dire que tout s'est enchaîné très vite et que mon sort m'a volé une bonne partie de mon énergie. J'arrive tout juste à produire de faibles barrières pour me protéger des cailloux qui tombent encore du ciel, et encore. Revenu à une forme humaine, je n'ai eu que quelques secondes pour reprendre conscience de mes muscles et me diriger vers le passage que nous avait repéré Enodril ; et puisque je n'avais pas vraiment envie de finir en pâtée de dragon, je n'ai pas protesté et m'y suis engouffré.
    Notre immobilisme, au moins, m'a permis de reprendre mon souffle. Ou du moins, à peu près. J'ai toujours un vague goût de sang en bouche, mais ma vision est claire et je n'ai pas l'impression que mes membres sont paralysés par des fourmillements. Ou un peu moins, en tous cas. En essayant de récupérer, adossé contre la roche, je peux entendre le militaire constater que nous sommes pour le moment bloqués ici. N'étant plus vraiment à ça près, je me contente de rouvrir les yeux pour examiner à la fois les pierres refusent de bouger et ce qui se trouve autour de nous. Dans une grimace, je ne peux que faire une constatation qui n'arrange rien.

    « … Et je ne peux pas utiliser de sort pour nous dégager. Il va falloir contourner. »

    D'une part car je doute d'avoir la force de refaire une attaque de ce genre (j'ai déjà bien tiré sur la corde), et d'autre part car taper dans le tas risquerait juste de faire s'écrouler sur nos têtes les rochers  qui nous surplombent. Même si ça ne me plait pas... Il va falloir se plier à ce qu'on trouve pour le moment. Par un calme que je ne m'explique pas, je ne panique pas plus que ça. Je crois que j'ai dépassé ma limite de panique lorsque nous nous sommes retrouvés entourés de champignons féroces, à vrai dire.
    M'éloignant du mur auquel j'étais adossé, maintenant que j'ai repris des forces, je jette un nouveau regard circulaire aux alentours, avant que mes yeux ne se posent brièvement sur mon accompagnateur. Je n'ai pas oublié qu'il a subi plus de morsures que moi tout à l'heure, mais... Je ne sais pas. Depuis la dernière fois, je n'ose pas trop lui proposer mon aide ; j'ai la sensation qu'il la refuserait. Pour autant, cela ne m'empêche pas de reprendre la parole, un nœud désagréable dans l'estomac quand j'y pense trop longtemps. Rien à faire, je n'aime pas savoir que quelqu'un est blessé et ne rien faire ; et même si je le détestais encore aussi viscéralement qu'avant, ma pensée aurait été la même. Alors quand je reprends la parole, j'ai du mal à dissimuler une pointe d'inquiétude.

    « … Rien de cassé ? »

    Je ne m'attends pas à grand chose : à vrai dire, surtout à ce qu'il me dise que non même si ce n'est pas le cas, et... Pour le moment, à vrai dire, je m'en contenterais sûrement. Je n'ai pas non plus envie de débattre et d'insister, puisque j'ai bien conscience que ce n'est pas mortel et qu'il n'est pas de mon genre de m'imposer quand ce n'est pas désiré.
    En détournant le regard, j'essaie de me concentrer sur mon odorat pour me repérer, même si l'humidité de la cave rend ça compliqu-...
    … L'humidité ?
    Tiquant, je fronce les sourcils. C'est étrange, l'on ne devrait pas être enfoncés assez profondément pour approcher des réseaux d'eau, sauf si... Intrigué, je me mets à humer l'air avec plus d'insistance, essayant de me focaliser sur ce sens uniquement, faisant distraitement le tour comme pour percevoir une odeur qui pourrait nous aider. Et, progressivement, plus je me rapproche d'un point, plus je peux sentir le parfum (hm) de plantes aqueuses. Curieux, je tape un peu sur les cailloux, avant de constater que, étrangement, les roches ne semblent pas soudées. Je n'ai qu'à appuyer un peu pour les voir s’affaisser tout naturellement, comme si on les avait accumulée les uns sur les autres. Perplexe, je reprends donc la parole.

    « Quelqu'un a l'air d'avoir vaguement bouché le passage, mais... On dirait un tunnel, et je sens de l'eau. Peut-être qu'il fait remonter près d'un flanc de la rivière... ? »

    En dégageant ce qui se trouve devant moi, je constate d'une part que je n'avais pas tort pour le tunnel, et d'autre part que... Que je n'avais jamais vu un plafond de cristaux aussi joli. Clignant des yeux, impressionné et admiratif, j'ouvre la bouche sans rien dire, avant de remarquer qu'à droite du chemin de terre qui sert de tunnel se trouve effectivement un courant d'eau, dans lequel le reflet des pierres au dessus de nous brille doucement. Il remonte, progressivement, même si je ne peux pas savoir où exactement.

    ft. Samaël Enodril
    le 6 mai 1001


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    Natsu grogne et fixe des fleurs en #8A4B08

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    Tout ça pour des fleurs
    et des champignons
    Les rochers nous bloquant le passage vers l'extérieur ne bougent toujours pas. Au bout d'un moment, je décide d'arrêter de m'épuiser et recule un peu pour imiter mon comparse et m'adosser aussi contraire le mur afin de souffler un peu. Au moins, nous sommes débarrassés de ces champignons carnivores. J'avais même réussi à déloger les quelques uns qui s'étaient accrochés à mon corps. Ces saletés ont réussi à blesser au visage et aux mains, mais à part un peu de sang qui s'échappe de leurs morsures sur mes doigts, mes joues et mes oreilles, il n'y a pas grand chose de grave. Je ne sens même plus trop la douleur. Mais c'est embêtant : j'aurais bien aimé trouvé rapidement un moyen de sortir pour que nous puissions continuer nos recherches avant la tombée de la nuit. À la place, nous sommes coincés ici et nous ne faisons que perdre du temps. J'avais un peu l'espoir que Shimomura puisse trouver une solution, mais... il a l'air fatigué. En même temps, il a dû consommé plus d'énergie que je ne pensais, avec ses sorts magiques. Comme il me le confirme, d'ailleurs, aucun de ses pouvoirs ne pourra nous aider. Il me demande également si je n'ai 'rien de cassé'. Surpris, mon regard se lève sur lui et je le dévisage un peu. Je ne m'attendais pas à ce qu'il me pose la question. Est-ce par politesse ? Ou alors... Non, il ne doit pas réellement s'inquiéter pour moi. Il n'a aucune raison de le faire, après tout. Pour autant l'attention reste appréciable alors je lui réponds d'un ton serein.

    « Je n'ai rien, merci. »

    Malgré quelques blessures très mineures dues aux morsures, on ne peut pas vraiment dire que je me sois cassé quelque chose. Je suis plus inquiet par la façon dont nous allons pouvoir sortir d'ici, mais je refuse de finir dans une cave humide, dans tous les cas, et je crois que le moine a la même pensée. En parlant de lui, voilà qu'il se met à renifler un peu et s'approche du fond de notre tunnel pour faire face à un mur de pierres qui s'affaissent toutefois bien aisément à notre contact. Curieux, je me relève à mon tour et écoute sa proposition. Je perçois, en effet, le bruit d'un écoulement qui se trouve très proche d'ici. Suivant le religieux, je l'aide à déconstruire le muret de cailloux et aperçoit en même temps que lui les pierres précieuses et lumineuses qui se trouvent au-dessus de nos têtes ainsi que le cours d'eau dont il parlait. Au moins, à défaut d'avoir la lumière du dehors, nous aurons celle de ces pierres colorées qui pourront éclairer le tunnel. J'espère juste qu'il n'est pas trop profond... Et surtout qu'il y a une sortie de l'autre côté.

    « Bon, bah... Allons-y, alors. »

    Si je suis plus rassuré de savoir qu'il y a peut-être une issue au bout de ce couloir humide et rocailleux, je demeure méfiant quant à ce que nous pourrons trouver dedans. Je ne suis pas sans savoir que c'est parfois dans des ténèbres semblables que peuvent se trouver de dangereuses créatures. Alors si j'ai rangé mon épée depuis que nous sommes hors de portée des champivores, tous mes sens sont en éveil et je me tiens prêt à dégainer mon arme au premier geste suspect. Pour l'heure, toutefois, j'avoue que voir l'eau suivre un flux constant dans ce tunnel me réconforte un peu. Je me penche d'ailleurs au-dessus d'elle pour voir mon reflet et surtout tremper mes doigts pour enlever un peu de sang qui s'y trouvait. J'en profite aussi pour m'abreuver un peu.

    « Au moins, elle a l'air potable. Ça fait du bien. »

    Le cours d'eau doit bien se jeter ou trouver une source quelque part, me dis-je, ce qui donne un espoir qu'il y a bel et bien une sortie de l'autre côté. Je me redresse ensuite pour que nous puissions emprunter la voie qui s'étend devant nous, les yeux levés vers ces cristaux au plafond qui nous permet d'y voir malgré un éclairage légèrement tamisé.

    « Est-ce que votre cerf peut apparaître la nuit, aussi ? Parce que je ne sais pas quand est-ce qu'on pourra rentrer, finalement. »

    Cela peut être tout à l'heure, comme ce soir, demain... ou dans quelques jours, qui sait. Enfin... J'espère que nous aurons fini d'ici là, sinon Windie va commencer à s'inquiéter, la pauvre. Mais je compte un peu sur l'autre pour être le 'guide' de nous deux en sachant que même si la forêt a changé depuis la dernière fois qu'il y a mis les pieds, ses connaissances seront plus utiles que les miennes dans ce territoire. J'espère juste aussi que j'aurais des sujets de conversation plus intéressants parce que je vais commencer à être à sec et je sens que ça va redevenir gênant...

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    Tout ça pour des fleurs
    (et des champignons)


    avec des cailloux en plus
    Je hoche distraitement de la tête quand il me fait signe que « tout va bien », ne voulant pas trop m'attarder là-dessus. Je ne suis plus mal à l'aise comme tout à l'heure, mais... Je suis nerveux, ce qui n'est pas forcément peu étonnant vu la situation dans laquelle nous nous trouvons. Comprenez, ce n'est pas vraiment l'idéal et j'aurais espéré ne pas rentrer trop tard ; car comme il le dit... Nous pourrions bien être coincés ici un petit moment, même si l'idée me mal à l'aise. Je me rassure comme je le peux en me disant que d'ici là, je devrais avoir retrouver des forces et disposer d'assez d'énergie pour briser un mur ou deux avec un sort, même si ce serait risqué. Je n'aime pas penser trop longtemps au fait que je puisse être coincé en intérieur ; cela fait remonter dans ma poitrine une houle plus que désagréable, et... Ce n'est pas bien productif. Du moins, c'est ce que je me dis pour éviter d'y penser.

    Je laisse l'autre se rafraîchir un peu, tout de même plus que mal à l'aise en voyant ses blessures. Je vous promets que je dois me faire violence pour ne pas lui donner un petit coup de bâton et guérir ça ; et si l'on reste longtemps comme ça, je le ferais. Je pourrais toujours utiliser l'excuse de l'infection possible, mais... Pour le moment, je relève le regard vers le haut du tunnel que nous empruntons. Plongé dans mes pensées, sa question me prend de court et je cligne des yeux. J'avais... J'avais presque complètement oublié la raison de notre présence ici, pour être parfaitement honnête. Il faut dire que les priorités étaient ailleurs, durant ces quelques dernières minutes.

    « La priorité sera déjà de nous faire sortir, que l'on le trouve ou non n'a plus beaucoup d'importance, à ce stade. Mais dans le meilleur des cas, oui. »

    J'avoue que pour le moment, je suis plus préoccupé par ça que par notre mission. Ce n'est pas grave, si nous n'avons pas trouvé, et c'est encore moins prioritaire à mes yeux à l'heure actuelle. Je n'ai... Vraiment pas envie que les gamins s'inquiètent, même si Daichi saura les tempérer ; mais je ne suis pas plus inquiet que ça pour ma personne, à vrai dire. Les événements de ces derniers mois m'ont peut-être rendus plus tolérants à ce genre de... Enfin. Mésaventure, disons. L'idée d'être coincé pendant plusieurs jours avec mon interlocuteur, toutefois, ramène dans mon ventre un nœud d'anxiété dont je n'explique pas entièrement la présence.
    Le chemin me semble plutôt facile d'accès, de telle sorte qu'hormis marcher et attendre d'arriver quelque part, nous n'avons pas grand chose à faire. Alors que mes pas foulent la roche humide (à laquelle je fais attention), mon regard se pose distraitement sur les cristaux qui nous surplombent, quelque chose me fait tiquer, ne serait-ce qu'inconsciemment. J'ai l'impression d'avoir déjà vu ces teintes chatoyantes et ces reflets glacés...

    « … Ils ressemblent beaucoup à ceux de la cave aux cristaux. »

    Le commentaire m'est venu sans y réfléchir. Je ne sais pas trop pourquoi je le vocalise, mais... Il faut dire qu'elle m'avait fasciné, cette grotte, quand j'avais eu l'occasion de m'y rendre. Ce jour-là, j'y étais surtout allé pour mes neveux et ma nièce, mais c'était surtout sa végétation et les animaux qui y résidaient qui y avaient élu domicile qui m'intéressaient. Je ne sais pas si cette ressemblance est imaginée ou non, mais ça m'y a fait penser.
    Dans tous les cas, alors que nous avançons, je constate qu'il doit nous rester encore un peu de marche, mais que la pente se fait de plus en plus dure à arpenter. Pas que ce soit un souci (même mon état de force physique n'est pas aussi déplorable), mais cela veut dire que nous allons arriver là où nous mène le chemin d'ici peu, si cela continue. Mais le silence, lui, devient de plus en plus évident. En temps normal, il ne me dérange pas ; et sûrement pas avec quelqu'un que je déteste. Seulement, voilà... Je ne pourrais pas dire que je le déteste, actuellement, mais je ne peux pas dire que nous entretenons un quelconque lien positif. Je sens surtout une gêne, un malaise qui resurgit à chaque fois que nous devons passer quelques instants ensemble, même si nous tentons d'éviter de nous rencontrer ou de rester plus d'une seconde dans le même espace la plupart du temps. Je ne sais pas comment je dois me comporter, ni comment je suis supposé interpréter tout ça, mais à chaque fois que j'y pense plus de quelques secondes, j'ai pris l'habitude de regarder ailleurs ; une méthode ma foi supportable quand nous n'avons pas de raison de collaborer (ou pas pour longtemps) ou de parler, mais... La situation dans laquelle nous sommes me fait réfléchir. Ce qu'il a dit tout à l'heure me revient en tête : si nous allons être coincés ensemble pendant un certain nombre d'heures, voir des jours... Je ne sais pas trop si ça sera supportable bien plus longtemps, ou si cela ne risquerait pas de poser de souci. En jetant un coup d'oeil à mon accompagnateur, d'ailleurs, je repense distraitement à la manière dont je l'ai vu se comporter tout à l'heure. Je ne...

    « … Je suis désolé. »

    Les paroles sont sorties toutes seules. Tellement seules que je me suis arrêté sur le moment, immobilisé, étonné que je l'ai prononcé sans même y faire attention. Sur l'instant, je ne sais pas quoi dire. Ou du moins, si je le sais, je suis encore interdit, comme si je n'osais pas ; comme si j'avais peur, au fond de moi, que ça me revienne en plein visage, comme les dernières fois. Hésitant, je garde mon regard porté sur les roches cristallines au dessus de nos têtes, probablement car j'aurais beaucoup de mal à croiser le sien à l'heure actuelle. Peu importe comment je tourne les choses dans ma tête... Je n'arriverais pas à l'esprit clair tant que ce ne sera pas dit. Alors j'expire un peu, et je reprends la parole en portant mon attention vers l'autre. Peut-être que cela me reviendra en plein visage, mais au moins, je serais en paix avec ma conscience.

    « Je ne regrette pas notre altercation au marché ou ce que j'ai pu vous reprocher, mais... Je suis désolé de vous avoir jugé comme une brute sans considération. C'était déshumanisant. »

    Ceci, je ne peux pas le cacher, était un comportement plus que discutable. Bien loin d'être acceptable pour un moine, à vrai dire ; à force de nos altercations, je m'étais faite une image de lui comme un sale type incapable de s'intéresser à autre chose que lui-même, ou de prendre en compte les émotions d'autrui et mêmes d'autres créatures. Quelque part, je l'ai un peu déshumanisé, même si ce n'était qu'en pensée et que je n'aurais pas pu lui faire grand chose. Je ne regrette nullement les reproches que j'ai pu lui faire quant à son comportement, mais... J'avais dans le fond toujours cette pensée que je ne trouvais déjà pas bien propre à ce moment-là, mais je chassais ma conscience en mettant en avant ses actes discutables. Pour moi, les tords ne sont pas également partagés, mais... Je ne voulais pas rester sans le dire. Puisqu'il a fait un effort, je me suis rendu compte qu'il serait injuste de ne pas en faire un de mon côté. S'il s'avère que j'avais raison et que j'ai eu tort de parler maintenant, alors je me rétracterais, mais... Depuis le début de notre sortie, voir même depuis la dernière fois, quand bien même je n'étais pas en état d'y penser, j'ai des doutes. Des doutes qui germent, doucement, lentement.

    ft. Samaël Enodril
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    Tout ça pour des fleurs
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    Sans penser qu'il puisse s'agir d'égocentrisme, je n'aurais pas cru l'entendre lui dire que cela avait peu d'importance, sa mission, comparé à notre sort dans les tunnels. Enfin... Bien sûr que sortir est la priorité, mais je n'imaginais pas qu'il serait aussi détaché. Il se préoccupe un peu plus des autres que j'aurais pu le supposer, en fin de compte. Je fais à moitié attention à la comparaison qu'il fait, n'ayant pas plus réfléchi que ça aux pierres au-dessus de nous. Il est vrai toutefois qu'elles sont très jolies. Au moins, elles peuvent être belles sans être dangereuses, elles. Mais je n'aurais pas tout de suite pensé à la cave aux cristaux. Je crois n'y être même jamais allé, mais on m'a dit que c'était magnifique, cette eau qui se reflète dans les fragments des diamants composant ses murs, et qu'il s'agissait d'un endroit relativement tranquille.

    Il présente des excuses. Immobile, je le dévisage sans comprendre. Elles sont bien rares, les personnes qui osent me dire ça honnêtement, quand j'y pense. Même en remettant dans le contexte, je ne pensais pas qu'il allait être vraiment désolé. Il aurait pu laisser couler comme ça pendant des années sans jamais rien me dire à ce sujet. Je pensais qu'il allait tout garder pour contenir sa fierté, mais il semble plus humble que ça, finalement. Comme quoi, je l'avais aussi mal jugé. Pour moi, il ne pensait qu'à lui, se croyait tout permis, rejetait toujours la faute sur moi de manière gratuite... Je commence de plus en plus à me demander si nous n'avons pas tous les deux fait fausse route depuis le début. Je me permets même un peu d'autodérision en pouffant.

    « Pourquoi vous vous excusez ? Je suis une brute, c'est pas nouveau. »

    Haussant les épaules, je voulais à la fois faire un peu d'humour et de sincérité. On peut bien dire ce qu'on veut, personne ne pourra nier que je suis quelqu'un qui agit avant de réfléchir. Je ne fais pas souvent usage de ma tête quand je sais manier mon corps pour me défendre et agir afin de mener des projets à bien. On m'a bien entraîné pour du combat, après tout, pas de la stratégie ; cela n'a jamais été mon fort. Je laissais volontiers Faust parler de tactique militaire pendant que je restais en retrait, suivant la conversation de loin. Je suis toutefois admiratif des personnes qui savent retenir des connaissances. Ouais... Comme un peu le moine, finalement. Je serais de très mauvaise foi si je disais qu'il ne sait rien. J'ai bien remarqué qu'il avait de surprenantes connaissances. De plus... Je vois qu'il tente de faire des efforts, lui aussi.

    « Mais vous avez un peu plus de jugeote que je ne le pensais. Et vous avez l'air de savoir des tas de choses. »

    Je glisse un sourire plus tranquille. J'oublie, de temps à autre, qu'il est Eossien. On me disait un an avant que c'était à nous de leur enseigner nos méthodes et notre manière de vivre, mais il a, malgré tout, réussi à me troubler dans ce que je croyais être juste. Il m'a prouvé le contraire de ce qu'on m'a toujours enseigné. À plusieurs reprises. Je me demande si... je ne serais pas en train de bercer dans une illusion, et s'il n'essayerait pas de m'en sortir indirectement. On m'a... menti ?..
    Je n'arrive pas encore à croire qu'on ait pu me duper. Mais je ne peux pas être buté au point de ne pas me rendre compte que le religieux est tout de même différent des descriptions qu'on nous en a faites. Mais jusqu'à présent, je n'osais pas remettre en cause nos directives et me dire qu'ils auraient pu se tromper. Mais peut-être... qu'il pourrait m'apprendre certaines choses ?..

    « … Donc vous êtes déjà allé à la cave aux cristaux ? C'est comment ? Aussi joli qu'on le dit ? »

    Mon regard suit le sien pour se concentrer sur les pierres de toutes les couleurs. J'imagine bien ce que c'est, un endroit qui s'appelle 'cave aux cristaux', s'il porte bien le nom qu'on lui a attribué. Mais cela me rend curieux malgré tout ; je n'ai pas encore tout exploré des territoires qui sont réapparus il y a un an, tout comme je ne connaissais rien jusqu'à récemment des natifs qui s'étaient réveillés.

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    Tout ça pour des fleurs
    (et des champignons)


    avec des cailloux en plus
    J'aime le silence, mais... Dans ce cas de figure, je ne peux pas dire que je profite de celui-ci, honnêtement. Il est pesant et lourd dans ma poitrine. Je ne sais pas trop ce qui m'a pris de dire ça sur l'instant, mais je peux avouer que je me sens un peu plus léger, maintenant. Angoissé, mais... Partiellement soulagé, disons, d'une pression que je n'aurais pas su identifier jusque là mais qui comprimait ma poitrine avec insistance.
    Je ne... M'attendait pas à cette réaction. Perplexe et complètement confus, je le dévisage d'une mine incertaine, ne sachant pas si je suis censé trouver ça drôle. Est-ce qu'il essaie de... Faire de l'humour... ? Je ne sais pas trop. Bizarrement, j'ai du mal à rire. Quelque chose me dérange dans sa manière de le dire, comme si il croyait sincèrement ce qu'il racontait sur lui-même ; car quoi qu'on en dise, je ne trouve pas ça très flatteur, d'être et de se voir comme une brute uniquement. Je n'ose toutefois rien faire remarquer. Ce ne sont, techniquement, pas mes affaires. Du moins, c'est ce que je me dis pour justifier ma lâcheté crasse du moment.

    De plus en plus perdu, je n'arrive pas non plus à savoir comment je dois prendre son... Non, ce n'est pas un compliment... ? Je ne sais pas vraiment. Je réfléchis et me prend probablement trop la tête pour me détendre et réaliser qu'il n'est absolument pas dans une optique d'être désagréable et est sincère, pour une fois. Ce n'est pas quelque chose dont j'ai l'habitude dans notre relation, et me perturbe plus que j'aimerais ne l'avouer. J'aime les certitudes ; pas les doutes. Pas ce qui me chamboule dans ce que je connais et ce qui me permet d'avoir un peu de stabilité, et à l'heure actuelle... Je ne peux pas dire que j'en ai beaucoup, des certitudes. J'ai surtout une certaine envie de sauter dans la rivière à côté pour m'éviter cette conversation. Puérilement, j'en regretterais presque d'avoir parlé, mais... Peut-être était-ce pour le mieux. Enfin, j'arriverais à me le dire quand j'arriverais à être moins mal à l'aise en le voyant sourire.

    Pour l'instant, je ne vais pas mentir, je saisis la moindre occasion pour changer de sujet et éviter de penser à ce qui vient de se passer. Je n'ai... Je ne suis pas dans mon élément, mais en revanche, je le suis bien plus quand il s'agit de sortir des anecdotes dont tout le monde se fiche pour échapper à une situation sociale embarrassante. Je m'étonne brièvement qu'il me demande de lui parler de la cave aux cristaux, clignant bêtement des yeux, comme si je ne m'étais pas attendu à avoir une discussion normale (et non inévitable) de plus de quelques secondes avec ce type. Alors que nous avançons à nouveau, j'ose reprendre la parole, mais mon ton est plutôt lent, encore marqué par l'hésitation.

    « Je n'ai pas eu l'occasion d'explorer beaucoup, puisque l'accès était restreint, mais... D'une part, c'était plutôt agréable, au vu du calme, et... »

    Probablement que cela ne le sera plus, dès lors que les militaires et les représentants officiels auront fini de quadriller la zone et que les curieux pourront s'y amasser, mais... Les enfants étaient contents, je m'en rappelle. Personnellement, si je n'était pas spécialement impatient, j'avais été très agréablement surpris. Je n'ai jamais été très porté par l'esthétique ou la beauté supposée des choses – au contraire, j'ai souvent eu tendance à aimer les insectes, les marécages, les fleurs disgracieuses, et ce qui en général était peu apprécié - , mais... Je ne pouvais pas mentir, j'en avais gardé une bonne image. Toutefois, « joli » n'était pas le mot qui me venait à l'esprit.

    « C'était fascinant. »

    Je fais moins attention à la manière dont je parle, gardant mes yeux fixés autour de nous et sur le reflet des cristaux dans l'eau. Ils sont... Plutôt tranquillisants, à vrai dire. Ils ne bougent pas, ne font pas de bruit ; seul les petites agitations de l'eau troublent leur image. Quelque chose qui me plaît, étrangement, et me permet de détendre mes muscles qui s'étaient mis sous tension tout à l'heure. Je parle plus aisément, et plus distraitement, alors que j'examine en détail les parois rocheuses.

    « Mais... Je me demandais juste si ces tunnels étaient connectés d'une façon ou d'une autre à ceux qui se trouvent en dessous du lac, justement. »

    Je parle sûrement dans le vide – une habitude commune, chez moi -, mais cela m'intrigue, quoi que j'en dise. Tellement, d'ailleurs, que je n'ai pas remarqué que nos pas nous rapprochent de plus en plus de la lumière ; de telle sorte que lorsque nous arrivons devant ce qui ressemble à une sortie, je dois plisser les yeux pour ne pas être ébloui. Et c'est ce que je fais, d'ailleurs, quand je mets enfin un pied dehors et que mes narines s'emplissent un seul coup d'une odeur sucrée d'air frais.

    « Qu'est-ce que... ? »

    Lorsque je rouvre finalement les yeux, ils s'écarquillent légèrement. Le chemin que nous venons d'emprunter débouchait en réalité sur une petite clairière, fermée par de grandes falaises rocheuses tout autour, mais suffisamment éclairée pour que l'on ne se sente pas enfermé. La rivière y s'y finissait en un petit étang, sur lequel je pouvais voir flotter quelques nénuphars fleuris. De soudains bruissements de feuilles et de branches m'indiquèrent que si quelques animaux s'y reposaient, ils devaient s'être cachés en nous voyant arriver ; comme ce lapin, qui avait sauté d'un seul coup dans un océan de verdure pour se dissimuler. Intrigué, toutefois, je fis quelques pas en avant.
    Est-ce quelqu'un a essayé de barrer l'entrée pour que l'on ne vienne pas ici... ?
    Je pourrais presque comprendre, en un sens. L'endroit est presque enchanteur ; entre son calme, l'épanouissement de ses végétaux et les fleurs dorées qui sont disposées sur le sol-
    Que- ?
    Intrigué et surpris, les yeux ronds, je me rapproche un peu avant de m'accroupir pour en prendre une en main, interdit et sur le coup du choc. Je ne... Je ne pensais pas en voir ici. Pas comme ça, du moins, pas aussi aisément ; voilà donc pourquoi je mets quelques secondes à parler de nouveau, presque choqué.

    « … Ce sont des fleurs d'éclortus... ? Autant d'un coup... ? »

    Les sourcils froncés, je compte celles que je vois autour de l'étang. Cinq, au bas mot ; assez pour produire des potions pour quelques mois, au moins. Serait-ce un lieu où ces créatures-là se retrouvent... ?

    ft. Samaël Enodril
    le 6 mai 1001


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    6 mai
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    Je ne sais pas vraiment si je lui ai posé la question pour trouver un sujet de conversation afin d'éviter un silence gênant ou si ma curiosité a vraiment parlé à ma place. Par manque de temps, je n'ai pas pu y faire un tour quand elle a été découverte récemment, mais on m'en a fait mille éloges sur la beauté et sur la sérénité de l'endroit. Au bout d'un moment, ça fait rêver. Surtout que je ne dis jamais non à une petite baignade. Mais je suis reconnaissant, quelque part, qu'il me partage un peu de son vécu. Qu'il veuille bien s'ouvrir un peu sur ses expériences alors que... Il n'aurait pas été amené à le faire il y a quelques mois. Moi non plus, d'ailleurs, mais je suis encore légèrement troublé quand je réalise que notre relation a radicalement changé et... que je ne vais pas m'en plaindre, clairement. Je me rends compte que je suis plus à l'aise désormais et que je le sens, de son côté, également plus détendu. Il est vrai que ces tunnels ont quelque chose d'apaisant, même si je ne saurais pas dire quoi. Ce serait drôle, comme il le laisserait penser, que nous arrivions par tomber à la cave aux cristaux. Il y aurait une certitude, au moins, que nous arriverions quelque part.
    Mais je n'ai rapidement plus à y penser quand nous apercevons littéralement une lumière au bout du tunnel. De l'autre côté, sous mes yeux écarquillés, une magnifique clairière dissimulée à l'abri des regards indiscrets s'y trouve. Je suis époustouflé par la beauté de ce paradis caché et reculé, où les couleurs se mêlent harmonieusement et sont baignées dans une lumière dont je n'arrive pas à voir la provenance.

    « Wow... »

    Je pousse un sifflement admiratif, un sourire se dessinant sur mon visage. C'est vraiment extraordinaire... Je ne pensais pas que nous tomberions sur un endroit aussi resplendissant. Mes yeux brillent et s'attardent sur les détails de la végétation luxuriantes qui n'ont rien à envier aux jardins de la Ville-Haute. À une différence près : les fleurs dorées que nous cherchions, qui se trouvent sur le sol comme si elles venaient de fleurir. Je les observe, abasourdi, tandis que le moine confirme notre trouvaille.

    « Ça alors... Quelle veine ! Est-ce qu'on peut les prendre ? »

    Je me penche vers les pétales en les effleurant du bout des doigts. Le temps semble être arrêté, ici. Aucune présence humaine n'a l'air d'être passé par là, ou alors très peu. Dans cette ambiance paisible, alors que nous demeurons calmes et que nous admirons l'environnement d'un air religieux, des bruits de feuillage qu'on traverse retentit près de nous. Je ne crains pas un potentiel danger, bizarrement, ne relevant la tête que pour regarder en direction du bruit. Immobile, une silhouette se dessine bientôt dans le paysage, sortant de derrière un buisson épais. Une sorte de cerf apparaît pour nous scruter, bientôt suivi par un autre, puis un troisième. Aux fleurs qu'il y a sur ses bois, je devine qu'il s'agit de la créature que nous recherchions, le fameux Eclortus.

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    avec des cailloux en plus
    Fasciné et intrigué en même temps, je ne peux pas m'empêcher de me poser mille et une questions à la fois. Si la plupart d'entre elles portent sur ce qui nous entoure et le grande proportion de fleurs autour de cet étang, d'autres commencent à pointer le bout de leur nez.
    Mais pourquoi ne m'a-t-on pas parlé de cet endroit... ? Si il n'est pas connu par l'Académie, est-ce que cela veut dire que la personne qui l'a découvert a décidé de ne pas révéler son existence... ?
    Cela ferait du sens, mais... Je ne sais pas. Mon premier instinct aurait été d'en parler, afin que nous sachions que nous pourrions venir ici afin de trouver de quoi préparer un grand nombre de potions. Mais quand j'y pense... Alors que j'allais dire quelque chose, toutefois, la voix d'Enodril me rappelle un peu la réalité et me fait relever le regard. Sa question n'a rien d'idiote en soi, mais je n'arrive pas à lui dire « oui » tout de suite. Quelque chose me chiffonne. Enfin, en soi, prendre les fleurs n'est pas un problème, alors je hoche de la tête distraitement, mais...

    Un bruissement de buisson me fait vivement détourner le regard. Trop préoccupé par les odeurs sucrées des fleurs et en ayant temporairement oublié ce qui se passait autour de moi, je n'avais pas fait attention à notre entourage. Celles qui parviennent à mes narines, toutefois, sont très différentes, mais tout aussi douces : ce sont des odeurs d'êtres vivants.
    Mais je ne m'attendais certainement pas à voir arriver tout un groupe d'Éclortus en train de nous fixer calmement. Si les créatures nous surplombent du haut de leur grande taille, c'est en premier lieu l'or de leur peau qui attire mon regard, brillant d'une douce et chaleureuse lumière. Les tâches d'argent sur leur corps reflètent partiellement les rayons de soleil qui descendent jusqu'à nous, mais je n'ai pas le temps de les regarder bien longtemps : ce qui attire ensuite mon regard, ce sont leurs grands bois fleuris, sertis de lotus aux pétales de couleurs d'or et d'argent. Identiques, en somme, à celles qui se trouvent autour de l'étang. Stupéfait, j'ai du mal à saisir que nous n'avons pas juste trouvé un éclortus, mais toute une harde. Quelque chose que je ne pensais même pas possible. Interdit, je reste silencieux. Les yeux grands ouverts, l'expression neutre, je ne bouge pas ; je n'ose pas bouger. J'ai peur que le faire ne les effraie, et en même temps, je suis trop stupéfait pour amorcer un geste. Malgré tout, mes sourcils se froncent et je murmure à voix haute, comme si les rouages dans mon esprit s'étaient enfin enclenché par eux-mêmes.

    « … Serait-ce pour ça, que le passage était fermé ? »

    Les éclortus sont rares mais malheureusement très recherchés par les chasseurs de trophée en tous genres. En cette période de l'année, surtout, où leurs bois sont parés, je ne doute pas que des personnes cupides ou dénuées d'empathie pourraient leur vouloir du mal.
    En parlant de ça, d'ailleurs, je crois percevoir un certain malaise chez les cervidés en face de nous ; leurs yeux, plus bleus que le ciel au dessus de nous, n'ont pas quitté nos silhouettes, comme si ils observaient le moindre de nos mouvements pour ne pas en rater un. Je ne m'interroge que quelques secondes sur ce comportement, avant de saisir, et de reprendre la parole d'une voix à la fois humble et douce.

    « Excusez-nous. Nous ne voulions pas... Nous ne voulions pas vous déranger. Nous souhaitions juste trouver de quoi guérir quelques personnes. »

    Je ne sais pas si ils comprendront, mais je sais que les créatures magiques sont bien plus intelligentes et perceptives que de simples animaux (quand bien même ces derniers méritent une considération similaire). Par ailleurs... Je tenais à m'excuser malgré tout. Que je le sache, c'est nous qui les dérangeons dans leur quiétude, même si ils n'ont fait aucun geste agressif en notre direction.
    Un malaise se creuse par conséquent dans mon ventre alors que j'imagine révéler l'existence de ce lieu à l'Académie ; je sais qu'ils ne viseraient pas à mal, mais... Tout de même, l'idée me dérange. Mon regard se voile un peu durant quelques secondes ; c'est avec hésitation que je prends la parole, comme si je n'étais pas vraiment sûr de ce que je disais.

    « … Je ne sais pas si il serait très sage que je parle de cet endroit à l'Académie. »

    Je suis pourtant le premier à dire que les connaissances doivent être partagées et qu'elles ne doivent surtout pas rester la possession de certains, même si je sais que, dans la grande totalité des choses, c'est peine perdue. Mais... Mais dans le cas ci-présent, je préfère garder ma langue dans ma bouche, quitte à mentir et dire que nous n'avons trouvé qu'une ou deux fleurs perdues dans la forêt. Je ne sais pas si mon accompagnateur serait d'accord, néanmoins. Il faut le dire honnêtement : je ne le connais pas. Et je n'ai pas l'impression que l'image que je me sois faite de lui colle avec la vérité. Il y a quelques heures encore, j'aurais supposé qu'il n'aurait pas hésité à faire quoi que ce soit qui lui apporterait un peu de gloire, ou même qu'il s'en serait pris à une des créatures ci-présente. Mais... Je veux essayer de passer au dessus de mes a priori. Ils n'ont pas été d'une grande aide jusque là, après tout.
    Une petite silhouette s'étire hors de la harde. Je ne la vois pas tout de suite, car elle met un temps à s'éloigner des corps qui l'entourent, mais elle se distingue finalement ; c'est un faon. Un tout jeune, visiblement, qui parvient malgré tout à marcher d'une démarche à peu près droite, s'avançant timidement vers nous. Le petit nous observe de ses yeux curieux, avant de, très lentement, venir nous renifler comme pour essayer de percevoir nos intentions. Lorsqu'il finit par pousser doucement sa tête contre nos mains, toutefois, j'en reste stupéfait, interdit et fasciné à la fois. Puis, sans même que je n'y réfléchisse, un sourire sincère et attendri s'étire sur mon visage.

    ft. Samaël Enodril
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    Je finis par me redresser totalement. Bientôt, un groupe de ces mystérieux cerfs apparaît. Ils sont bien plus nombreux que je ne le pensais. Nous devons nous trouver dans un endroit qui leur est privilégié. Avons-nous bafoué un interdit, en venant ici ? Un petit jardin secret qui leur était propre ?.. Ils n'ont pas l'air de nous en vouloir ou d'être hostiles à notre égard, en tout cas, puisque je ne sens pas chez eux de la peur ou même de la colère. Sans doute sont-ils plus curieux qu'autre chose envers notre présence. Nous sommes bien différents des autres créatures qui se trouvent ici. Il ne doit définitivement pas avoir beaucoup d'humains qui ont atterri dans cet endroit, même si l'évocation du 'passage fermé' dont parle l'autre me rend perplexe. Est-ce que le passage était vraiment condamné intentionnellement ? Est-ce que c'est l'œuvre d'un être humanoïde comme nous ? Ou celui d'animaux magiques ? Je les admire sans trop oser prendre la parole. Je n'ai pas grand chose à dire, de toute façon, j'ai plutôt tendance à penser que rester silencieux est toujours une premier solution pour ne pas brusquer les êtres sauvages. Contrairement à moi, cependant, le moine prend les devants et explique la raison de notre venue, se présentant de manière humble. Il est plus doué que moi pour ça, de ce que j'ai vu, alors je me mets un peu en retrait, les yeux fixés sur les belles robes d'or et d'argent dont sont pourvus les cervidés en face de nous. J'ignore si le religieux est en quête de réponse quand il s'interroge ouvertement, mais je me contente de hausser les épaules d'un air indifférent.

    « Vous faites bien ce que vous voulez. »

    Je n'ai pas la conscience nécessaire pour me dire que cet espace doit être protégé, même si je me dis qu'il est bien, comme il est. Si une présence humaine néfaste venait à tout gâcher, alors autant garder cette réserve secrète.

    « Nous, personne ne nous a parlé de cet endroit. »

    Je lui glisse seulement cette indication en me demandant si ça le fera réfléchir. Moi ? Je ne sais pas encore ce que je vais faire. Puisque cette mission concerne Shimomura avant tout, je n'ai pas de raison d'en parler à d'autres, hormis peut-être Faust si nous venons à nous raconter nos aventures. Mais...

    « Vous voudriez garder le secret ?.. »

    Mon regard se pose sur l'adorable faon qui s'est approché courageusement de nous. Lorsqu'il nous l'y autorise, je caresse sa tête entre ses oreilles ainsi que son encolure, un sourire tendre sur mes lèvres qui imite celui de l'éoniste. Si vraiment cet endroit a été préservé grâce à son secret qui l'entoure... Alors peut-être vaut-il mieux le garder comme il est et n'en parler à personne. Mais je ne suis pas encore assez défenseur à ce niveau pour me rendre compte que ce jardin féerique pourrait tomber entre de mauvaises mains.

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    avec des cailloux en plus
    Je ne m'attends pas vraiment à une réponse quant à mon interrogation. Alors en ce sens, la manière de répondre de mon interlocuteur me laisse silencieux, ne sachant pas vraiment comment prendre ses propos. J'essaie de ne pas être sur la défensive et de ne pas prendre tout ce qu'il dit dans le mauvais sens, mais cela me demande un effort que je n'ai pas encore l'habitude de mettre en œuvre. Au lieu de ça, je reste silencieux, caressant la tête du faon qui s'est approché de nous sans perdre le sourire, mais sans non plus faire un geste en sa direction.
    Quand je me retourne brièvement pour lui répondre, toutefois, mon regard se pose sur son expression et la douceur dont il fait preuve auprès de l'animal. Il a l'air... Très différent de ce qu'il affiche la plupart du temps, ainsi. Je sais qu'il ne faut pas se fier au comportement auprès des gens avec les animaux, mais je suis tout de même moins méfiant quand je vois les gens se montrer agréables avec eux. Un défaut de naïveté, certes, mais qui me fait m'arrêter une seconde. Je repense brièvement à la fois où il m'avait expliqué ce qu'était un mammouth, ou cette fois où il était étrangement plus naturel devant les enfants. Je ne sais pas si c'est mon imagination, mais... J'ai la sensation, depuis un moment, qu'il n'est pas complètement honnête. Ou du moins, qu'il refoule quelque chose de sa personnalité, car personne n'est complètement honnête en terrain social, j'en ai bien conscience. Interdit, je ne dis rien. Je ne pense pas qu'il s'agisse de mes affaires, alors je ne dis rien et ne m'en mêle pas, mais... Tout de même. Je n'ai pas pu m'empêcher de m'interroger.

    Reportant mon regard sur le faon, je reste quelques secondes sans répondre à sa question. Puis, finalement, c'est d'un ton plus assuré et calme que je reprends la parole.

    « … Je pense que ce serait pour le mieux. Nous pourrons dire que nous avons croisé un Éclortus plus loin, il n'y a pas de besoin de rentrer dans les détails. »

    En relevant le regard, je constate que les cerfs se sont déjà mis à retourner à leurs activités, certains étant même partis s'abreuver sans même faire attention à nous. Distraitement, je ramasse les quelques fleurs tombées que nous avions vu tout à l'heure, avant de me redresser lentement pour ne pas effrayer le petit qui, lui, retourne vers une biche qui semble être sa mère. Autour de nous, les parois sont hautes et j'entends l'eau qui s'écoule fortement de l'autre côté : il y a de grandes chances que ce côté mène à un ravin et à un plus grand lit de la Rivière, tandis que l'autre côté... Semble entièrement montagneux. En y pensant, un pincement me passe par la poitrine.
    Si seulement je savais voler...
    Dans ce genre de situations, ce serait ma foi bien utile. Mais il serait dangereux et inconscient que j'essaie maintenant, même seul. Le souci étant que je ne vois pas beaucoup d'alternatives... Du moins, je n'en voyais pas jusqu'à ce qu'un cerf ne se mette à pousser doucement sa tête dans mon dos, me faisant sursauter autant que cligner des yeux. La bête semble vouloir me conduire quelque part ; alors, docilement, je me laisse faire, jusqu'à ce que nous arrivions devant un pan de mur rocheux. Perplexe, si je me retourne pour essayer de comprendre ce que le cerf veut que je vois, mon regard est attiré par leurs bois illuminés, brillant vivement. Et quelques secondes après, ce que je croyais comme étant une impasse se transforme en un petit passage d'où, à l'autre bout, je peux voir briller quelques rayons de soleil. Emerveillé et stupéfait tout à la fois, j'interpelle mon accompagnateur.

    « Je... Je crois que l'on peut sortir par là. »

    Je suppose qu'il leur fallait bien une façon de sortir et de rentrer, à ces éclortus. La voilà, bien cachée et dissimulée aux yeux des curieux. Au moins, nous avons trouvé une façon de rentrer, ce qui me rassure quelque peu.

    ft. Samaël Enodril
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    Garder le secret... Pourquoi pas, me dis-je, ça pourrait être amusant. Je pourrais presque avoir l'impression de posséder quelque chose d'important et, pour une fois, une sorte de savoir. En revanche, je suis surpris qu'il ait l'air de me faire confiance pour tenir parole. Je veux dire... Je pourrais très bien dénoncer cet endroit paradisiaque en échange d'une petite célébrité. Mais ça n'a aucun intérêt, et en plus... Je ne tiens pas particulièrement à perturber l'équilibre fragile et en harmonie de ce lieu. Quelqu'un d'autre avant nous a tenté de protéger ce petit coin reculé (sans succès, puisque nous sommes là) alors nous pouvons en faire de même. Ces animaux ont l'air en paix, ici. Et puis ce petit faon qui s'est approché de nous est beaucoup trop mignon pour que je laisse quelqu'un lui faire du mal. Les quelques créatures fantastiques qui peuplent le lieu, habitués à notre présence désormais, sortent progressivement de leurs cachettes pour reprendre ce qu'ils faisaient avant notre arrivée, comme si nous faisions partis du décors. J'imagine que c'est bon signe. Mon regard s'attarde sur les animaux qui reprennent chacun leur place. Leur environnement est vraiment magnifique... Je passerais bien des heures à le contempler si le moine n'avait pas appelé. Un des cerfs a bien voulu nous offrir un passage pour que nous puissions rejoindre la cité. En temps normal, j'aurais dit de remonter le chemin qui nous a conduit ici, mais j'avais oublié que notre entrée était bouchée. Alors quand une sortie apparaît magiquement, je hoche de la tête pour confirmer les propos de mon interlocuteur et m'engouffre à sa suite. Juste avant de partir, je prends quelques fleurs au cas où pour aider le moine et m'arrête juste devant l'Eclortus qui nous a ouvert le passage.

    « Merci de nous avoir laissé un peu chez vous. Et euh... pour les fleurs, aussi. »

    Ne sachant pas trop comment me conduire devant eux, je m'incline légèrement avant que nous ne quittions le territoire prospère. Derrière nous, le passage se referme de lui-même, comme s'il n'avait jamais existé. Devant, les grands murs de la ville se dessinent à quelques mètres. Mes yeux se posent ensuite sur le butin que nous avons ramassé.

    « Bon, eh bien... Je crois que... La mission est finie. Et qu'elle a été un succès. »

    Malgré quelques embrouilles sur le chemin, bien sûr, comptant des champivores agressifs et une Mandragore capricieuse. Mais... J'ai affronté mieux que ça, aujourd'hui : la situation un peu gênante dans laquelle nous étions. Je ne sais pas comment va être notre relation par le futur, mais j'ose espérer voir une amélioration. Qui sait, peut-être qu'un jour je serais amené à avoir une discussion tout à fait normale avec un dragon, à défaut de champignons carnivores...

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