Let it burn II
avec Irina


/!/ CW : mentions de maltraitance d'enfants, manipulation, emprise, agression verbale, etc.. /!/

Je suis presque à l’adresse qu’Irina m’a indiquée il y a quelques heures. Je dois la retrouver dans une taverne du quartier des affaires ; apparemment, c’est un nouveau boui boui tenu par un nain. Une sorte de salle de spectacle qui sert aussi à boire et à manger. Je ne savais pas qu’Irina appréciait ce genre de lieux… mais je ne sais plus grand-chose d’elle, en fait.

D’ailleurs, j’ai hésité à me montrer ici ce soir pour cette raison. Des années me séparent de la dernière fois que j’ai pu réellement parler avec Irina… on était des enfants. Elle avait à peine 6 ans. Même si, il y a quelques années, quand elle m’a demandé d’emmener notre petit frère avec moi pour le sauver, elle avait l’air de mon côté… bah… qui me dit qu’ils n’ont pas fini par lui laver le cerveau ? Qui me dit que ce n’est pas un piège ? Que c’était prévu qu’elle me trouve au lac et… m’attire dans cette taverne ?! Plus j’y pense, moins j’ai de certitudes. Mais je suis un gros débile. Alors je me suis pointé dans ce foutu bar, volontairement en retard, car j’ai pris le temps de bien faire le tour du coin, pour vérifier qu’il n’y a pas d’entourloupe. Je n’ai pas vu de soldats ou de curés dehors.

Quand j’entre dans la taverne, je vois des gens déguisés et des reines de beauté danser de manière éclectique sur la scène, sous les applaudissements de la cantonnade. L’ambiance est chaleureuse, conviviale. Si j’étais de meilleure humeur j’irais certainement danser la gigue du cul sur scène et mon me lancerait des soussous, c’est sûr !

Je balaie les environs des yeux. Sophie est restée près de l'entrée. Elle était également sur ses gardes mais elle est restée calme. Si elle ne sent pas de danger imminent, alors… je lui fais confiance, même si elle n’est pas la chienne la plus futée du coin.

Je trouve la silhouette aux cheveux blancs mi-longs d'Irina assise seule à une table plus loin, un peu à l’abri du bruit provoqué par la scène. On est plutôt bien caché ici, finalement. J’ai du mal à imaginer des Edenweiss se trainer jusqu’ici, dans une taverne pleine à craquer de gens de tous horizons et espèces en plein amusement. Je suis sûr que mémé Alma et grand tonton Ernzt s’évanouiraient devant tant de… de vie et de fun.

Je suis nerveux en m’asseyant. Je suis toujours muet et je me sens con. Mon cœur bat à cent à l’heure. Et maintenant, on fait quoi ?! On est censés faire quoi ? Se raconter nos vies merdiques ? Echafauder un plan pour se venger ?

Irina prend la parole en première et pour une fois, ne pas parler en premier me rassure.

« Contente que tu sois venu. »

Je suis aussi tendu que mes collants. Hier je pensais encore que cette rencontre n’aurait peut-être jamais lieu et donc, voila, j’ai pas appris mon texte. Crotte de bique. «

« Euh bah euh ouais pareil. Enfin, t’étais là avant moi, donc… euh… bref, euh… ouais. »

C’est quoi ça ?! Je balbutie, maintenant ?! Moi, le plus grand chasseur, je me retrouve à me ratatiner en public ! Aaaaaaaahhhh ! Quel malheur. Bon, d’accord, personne ne me regarde et tout le monde s’en fout mais… mais… Flûte, hein. Ma vie est dure, vous savez.

« Tu as grandi. Et… changé. »

Je pince les lèvres et gratte la table avec une de mes griffes. J’ai changé, vraiment ? Je sais pas. Pourquoi les gens accordent tant d’importance au changement. Je veux pas changer, moi. Je veux rester fidèle à moi-même et à mes objectifs. Si je change, alors peut-être que je ne voudrais plus me venger et donc, baaah… j’aurais pu rien à faire de ma vie et il me restera plus qu’à me laisser crever. Héhé. C’est un peu sombre, dit comme ça, ouais.

Comme je me sens ridicule à être aussi timoré, il est temps que je reprenne le dessus, que je remette le masque. Je me redresse sur mon assise et bombe le torse.

« Ah ouais ? Héhéhé ! Et pourtant, je suis toujours le même ! Le meilleur, tu sais bien ! »

Irina sourie en coin. Peut-être qu’elle est nerveuse, elle aussi, que mes vannes vont également la décoincer un peu ? Pourtant, son amusement passager disparait vite pour laisser place à une moue préoccupée. Elle regarde ailleurs, tapote des doigts sur son verre nerveusement. Puis, elle finit par me poser une question, qui, je l’avoue, me frappe fort dans l’estomac.

« Tu… tu n’es pas avec Ludwig… ? »

Je me fige sans dire un mot. De longues secondes passent et je sens la culpabilité peser sur mes épaules. Oh, je n’ai pas oublié notre petit frère. Il ne se passe pas un jour sans que je pense à lui. Que je me dise que je suis la pire des merdes de l’avoir confié à d’autres personnes, car j’avais à peine 14 ans, pas de lieu où vivre, à peine assez pour me nourrir et aucun moyen de m’occuper d’un bébé.

« Alex… ? Où est-ce que… »

La voix de ma sœur tremble. Elle doit imaginer le pire. Je déglutis, cherche les bons mots. Je n’ai jamais fait gaffe à mes paroles, l’exercice est vraiment compliqué.

« Non, je… il va bien. Il est… après l’avoir emmené, je l’ai confié à une famille de caldissiens de passage. »

Irina n’a pas l’air de prendre bien la nouvelle. Elle fronce les sourcils et me scrute, m’invite à continuer.

« Me regarde pas comme ça ! Il… j’avais marché pendant des jours, il avait eu froid, il voulait à peine manger ce que je lui donnais ! J’ai cru qu’il allait crever ! T’aurais fait quoi, à la place ?! »

J’ai élevé le ton. Je ne sais pas pourquoi je lui jette ça à la gueule. Peut-être car ça me ronge depuis des années, que je ne l’ai jamais dit à personne. Que je me sens attaqué à tord par ses insinuations, mais… elle ne sait rien de ce que c’est, vivre sans un toit, sans aucun moyen, sans la certitude d’avoir à manger le lendemain, de survivre aux saisons les plus froides ou chaudes !

« Tu… Tu sais pas ce que c’est. C’est l’enfer, de vivre dans la rue, parfois. Moi, je m’en sors car je suis invincible, évidemment. »

Bah, oui, je perds pas le nord.

« Mais lui, il aurait clamsé si… »

Je ralentis, je sens que j’ai le cœur au bord des lèvres et que je vais me mettre à chouiner si je continue de m’emporter ainsi.

« Ces deux gars, ils m’ont vu avec Lulu. Ils l’ont entendu hurler et ils ont juste… »

C’était magique, à voir. J’étais terrifié et eux, ils étaient d’un calme incroyable. Ils m’ont invité dans leur tente, ont pris Ludwig dans leur bras, l’ont langé, nourri, câliné. Tout ça dans le plus grand des calme. Contrairement à moi, ils savaient ce qu’ils faisaient et… j’ai jamais eu de bons parents. Mais eux, ils en avaient l’air. Ils avaient l’air… gentils. Je savais pas que ça existait. Une famille comme ça. Heureuse.

« Ils savaient comment faire. Et il rigolait, avec eux. Il était bien. Alors, je leur ai demandé de le prendre avec eux, vers Caldissia. »

Je baisse la tête. Maintenant, c’est moi qui tremble. J’ai fait le bon choix, hein ? Dis-moi que j’ai fait le bon choix. Que la seule fois où j’ai fait confiance à des gens, je me suis pas gourré. Je ne dis plus rien. Irina devrait comprendre. J’espère. Je serre les dents pour ne pas fondre en larmes tandis que je revis la douleur que j’ai ressenti en voyant Ludwig partir. Cette impression qu’une dague me traversait le ventre, n’y laissant que du vide en se retirant.

« Il est en sécurité, alors… ? »

M’interroge finalement Irina, dans un souffle. Comme toute réponse, sans quitter la table des yeux, je hoche la tête. En vrai, j’en sais trop rien. On sait jamais. Mais je veux le croire. Je veux simplement penser qu’il a la meilleure vie qu’il n’aurait jamais pu avoir, avec cette nouvelle famille.

J’entends Irina soupirer longuement. Elle fermes les yeux et se détend, soulagée.

« Tant mieux. Il doit avoir une belle vie. »

Je hoche la tête. J’ai envie de me mettre à pleurer. Une partie de moi avait peur qu’elle me méprise à cause de ce que j’ai fait pour notre petit frère. Si j’avais pu… évidemment que j’aurais gardé Ludwig. Mais… franchement, vous imaginez un gamin heureux, avec moi ?! Je l’aurais détruit. Probablement.

« Une belle vie », hein… je crois pas qu’on puisse en dire autant. Quoique, je pense que je m’en sors pas mal. Je me contente d’être en vie et fabuleux chaque jour. Mais je ne pense pas que la vie d’Irina soit aussi incroyable que la mienne, si elle doit se farcir le cardinal et le reste de la famille tous les jours.

« Et toi ? Tu t’en sors ? Tu sais, j’ai les moyens, je pourrais-- »

Je feule presque en défiant son regard. Mes pupilles sont allongées et tranchantes. Qu’elle ne me parle pas de fric.

« Gardes tes thunes. On en a pas besoin. »

J’ai dit « on », mais je réalise que je n’ai pas parlé d’Astrid à ma sœur. Irina semble embarrassée et se tortille sur sa chaise. Je souffle du nez et hausse les épaules.

« Enfin, si tu veux me payer une bière, je dis pas non. »

A nouveau, elle affiche son sourire calme. Lorsqu’elle se lève pour aller me prendre à boire, je me rends compte d’à quel point elle est grande et costaude, maintenant. Je m’attendais pas à ça, mais, j’imagine que c’est normal, vu la discipline qui caractérise le rythme de vie chez les Edenweiss. Avoir les moyens de bien bouffer doit aider aussi. Enfin, pas étonnant qu’elle m’ait si facilement neutralisé sur le sol, tout à l’heure.

La blanche revient avec une pinte qu’elle pose devant moi. Elle fait un signe au patron, un nain aux longs cheveux noirs, qui plisse les yeux en me regardant.

« Quoi ?! Je suis en âge de boire, moi, monsieur ! »

Il ricane et roule des yeux en retournant à ses occupations. Roh, les vieux, j’vous jure…

Je prends une gorgée de mousse. L’ambiance est plus décontractée, désormais. Je pince les lèvres, fixe toujours mon interlocutrice dans les yeux.

« Qu’est-ce que tu fais dans le coin, toi, d’ailleurs ? T’es venue avec lui ? »

Je parle de notre paternel, évidemment. Elle hoche la tête en sirotant son verre de jus. J’imagine que c’est logique, qu’elle suive notre daron. Elle a pas trop dû avoir le choix. Mais bon, maintenant qu’on est tous les deux à nouveau et qu’il est occupé avec ses responsabilité de cacardinal…

« Il nous faut un plan. »

Je veux pas tourner autour du pot pendant des heures. Puis, de toute façon, je vois pas pourquoi Irina m’aurait fait venir ici, si ce n’était pas pour fomenter l’assassinat d’Helmut avec moi. Elle ne doit attendre que ça aussi, depuis le temps, non ?

« Hein ? Un plan ? »

…Ah, bah… visiblement, non. Je n’aime pas qu’elle n’aie pas l’air sur la même longueur d’onde que moi à l’égard de notre vengeance… enfin, apparemment, c’est surtout ma vengeance à moi. Je serre les poings en articulant ma réponse.

« Bah, ouais, pour notre vengeance. Va falloir le dézinguer vite fait bien fait et le faire souffrir, à un moment. »

Je n’attends que ça depuis des années. Elle aussi, non. Ce serait hypocrite de sa part, de dire qu’elle n’attend pas de voir crever notre daron dans d’atroces souffrances, hein ?! Mais non, elle dévie le regard et fait la moue.

« Quoi ? C’est quoi cette tronche ? Si tu m’as fait venir ce soir c’est pour ça, nan ?! »

Pourquoi, sinon ? Je veux dire… c’est évident. Ma vie... notre vie n’a pas de sens, si on ne se venge pas. Qu’elle ne me laisse pas en plan ce coup-ci !!




Pourquoi elle ne répond pas et m’envoie ce regard désolé ?

« Pourquoi tu réponds pas ?! C’est tout ce qu’il mérite ! »

Elle grogne et se masse la nuque.

« Arrêtes, Alex. »

Arrêter quoi ?! Qu’est-ce qu’elle essaie de me dire… ?

« Hein ?! Tu déconnes ? »

Je me disais bien, hein. C’était trop facile. Evidemment, qu’il y avait anguille sous roche. Je serre le poing et je me met à rire nerveusement, sous le regard confus de ma sœur.

« Pfff… finalement, il t’a bien eue, hein… Héhéhé… il t’a lavé le cerveau. Maintenant, t’es reconnaissante ?! Car toi, il a pas essayé de te tuer ?! »

J’ai envie de lui rappeler tout ce qui s’est passé derrière les portes fermées. Mes griffes qu’on m’a coupées. Les cris permanents à mon encontre. Les murs qui me servaient d’interlocuteur. Les entraves physiques. L’enfermement. Mes hurlements que personne n’entendait.

« Ça te fait rien, alors, ce qu’il m’a fait vivre ?! J’te rappelle que Ludwig, il allait lui faire vivre la même chose ! C’est tout ce que ça te fait ?! Maintenant, tu veux que j’arrête ?! »

Elle veut que j’arrête tout ?! Que je passe à autre chose ? Que je la laisse vivre sa petite vie avec son petit papa curé, que je la regarde devenir comme lui ?! Je frappe la table de toute ma force et je crie de rage. J’attire l’attention et on me dit de me calmer. Je leur crie que je les emmerde. Irina se lève en face de moi et me crie de m’asseoir à son tour. Même pas en rêve, je vais me casser d’ici. Je me presse vers la sortie, Sophie m’acceuille à la sortie puis perçoit vite mon malaise.

Irina me rattrape et me saisit le poignet pour m’arrêter.

« Arrêtes ! Tu comprends pas ! »

Je continue d’avancer même si elle tente de me retenir de toutes ses forces.

« Ecoutes moi, espèce d’abruti ! »

Je me retourne, continue de feuler à la face de la blanche.

« J’ai rien à te dire, traitresse !! »

Je vois la colère investir ses iris rougeoyants. Elle fronce les sourcils et me lâche, me poussant au passage vers l’arrière. Elle se met à crier à son tour, le visage rouge sous le coup de l’émotion.

« C’est pas si simple ! Evidemment que je lui pardonnerais jamais ! Je le hais au moins autant que toi !! Il nous a tout pris, mais la vérité, c’est que… c’est… !! »

Pfff, un retournement de situation, hein ? Qu’est-ce qu’elle va me sortir, encore ?! Elle a beau prétendre qu’on est sur la même longueur d’onde… si elle hésite et ne veut pas se venger comme moi, alors, on ne peut pas tomber d’accord. Elle ne devrait avoir aucune objection.

« S’il meure maintenant, rien ne va changer ! Ils s’en foutent, qu’il crève. Ils le remplaceront par un autre, par des dizaines d’autres s’il le faut ! »

Je grogne. Qu’est-ce qu’elle essaye de me dire ?

« Qu’est-ce que ça peut me foutre ?! Y’aura toujours des connards comme eux ! »

Qu’elle ne me parle pas de politique ou de faire un choix qui bénéficierait au plus grand nombre. C’est ma vengeance. Je croyais que c’était la notre. Mais elle ne comprend pas.

« Justement ! Tu veux qu’en le tuant, ils continuent ce qu’ils font aux personnes comme toi ?! »
« Les « personnes comme moi », elles t’emmerdent !! »


J’avais oublié qu’elle était humaine, hein. Qu’est-ce qu’elle en sait, hein, de notre vie ?! Bon, c’est pas comme si je faisais grand-chose pour aider aussi, hein. Mais on s’en fout. Je ne l’écoute plus. Elle n’a pas le droit de me faire douter comme ça. Elle devrait… elle devrait être d’accord avec moi, bon sang !

« Tu veux qu’il y en ait d’autres qui souffrent comme toi ?! Le tuer va rien changer ! Il faut… il faut montrer au grand jour ce que les Edenweiss font aux hybrides ! Les gens doivent savoir ! »

Elle parvient à rattraper mon poignet. Elle cesse de crier. Sa voix se fait plus calme.

« … Alex, tu peux pas faire ça. J’ai presque gagné leur confiance. Si on attend encore un peu, alors… »

Je dégage ma main. Attendre ?! Combien de temps ? Je n’ai plus le temps d’attendre ! Et en plus… elle s’imagine peut-être que les Edenweiss sont les seuls à maltraiter les hybrides et à les mépriser comme ils le font ?

« T’es naïve, ma pauvre. C’est pas de les dénoncer qui va les mettre à bas. Y’aura toujours des connards comme eux pour vouloir nous zigouiller par dizaines. »

Mon ton déborde de condescendance et je vois bien que cela blesse Irina. Elle tremble autant de colère que moi et serre le poing si fort qu’il devient aussi blanc que ses cheveux.

« Très bien, fais ta tête de con et continues de t’occuper uniquement de ton cul, si ça t’amuse. »

Elle baisse les yeux. Je vois ses yeux humides, ses lèvres trembler. Ma gorge se serre. Je voudrais que ce soit plus simple. Qu’on ai pas grandi si éloignés. Je n’ai plus rien à lui dire ce soir. Je ne vais pas m’excuser de savoir où je veux aller. Quels sont mes objectifs. Personne ne me fera changer d’avis. Même pas elle.

Je tourne le dos et continue de m’éloigner, j’ai besoin d’air. La voix d’Irina me parvient tout de même.

« Moi… moi, je vais continuer à te protéger. Je me battrais pour que plus personne ne subisse la même chose que toi et Ludwig, que ça te plaise ou non… »

Je sens les ombres se rassembler sous mes pieds. La pénombre commence doucement à m’engloutir, à me cacher aux yeux du monde pour que je puisse fuir plus aisèment. Les derniers mots d’Irina résonnent dans mon esprit. L’idée de faire demi-tour et d’aller la serrer dans mes bras m’a traversé l’esprit. Mais je ne peux pas. Je ne peux pas me permettre d’hésiter ou de faillir, de me laisser aller à ce moment de vulnérabilité. Parce que lui… Helmut n’hésiterait pas une seconde. Il n’aurait aucune pitié, ne m’adresserait pas un regard avant de me tuer en me faisant brûler, ou en m’enfonçant une claymore dans le cœur. C’est pour ça que… je n’ai plus le temps. Je dois agir.