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  • Croa croa - Raol
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    Le dragon protecteur d'Yggdrasil s'est réveillé. Au milieu du mariage de Gaston et Camélia, souverains d'Altissia et Caldissia, la statue figée depuis un millénaire a quitté son socle pour arpenter le ciel de la cité. De son rugissement puissant, il a fait appel à des monstres sauvages pour encercler Yggdrasil, rendant les entrées et sorties en son sein impossibles. Progressivement, les vivres viennent à manquer et les stocks se vident sans pouvoir se remplir...
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    ft. dé dessin de Rara de Coba
    Raol Zeteki
    32 ans
    Eos
    Ombre
    Xénogenre
    Roturier.e
    Frèle

    ✘ Naissance : 4 avril ; 31 ans.
    ✘ Prénom(s) : Raol
    ✘ Surnom(s) : Ralou, Relou, Râleur, Rainette râleuse, "La-grenouille-creepy-avec-des-yeux-jaunes", Casse-couille, "L'autre raciste, là", etc.
    ✘ Nom de famille : Zeteki
    ✘ Espèce : Animorphe (grenouille dorée)
    ✘ Profession : Habitant.e / Joallier.e.
    Raol était en premier lieu gemmologue. Sa vocation s'affinant avec le temps, iel devint joallier.e et ouvrit son échoppe quelques années avant l'endormissement d'Yggdrasil. Ses charmes magiques avaient trouvé une clientèle raisonnable dans la cité. Avec les nombreux voyages qu'iel fit lorsqu'iel était apprenti.e, iel a développé une grande connaissance des gemmes précieuses et à propriétés magiques. Iel s'est spécialisé dans la confection de charmes aux propriétés mystiques.
    ✘ Origine : Natif.ve d'Eos. Ses parents et ses ancètres sont néanmoins originaires de la région tropicale du sud-est d'Elysia.
    Classe(s) : Technicien.ne / Bête des rues
    Bonus & Malus choisis :
    - Bonus : Ombre (+6 VIT, +6 AGI. +50% de chances de fuite)
    - Malus : Frêle (-10% PV, -4 DEF, -4 FOR)

    Comme iel est une grenouille humanoïde, Roal est très agile et souple naturellement. Escalader et faires des sauts hauts ou longs ne lui pose aucun problème de manière générale. Iel a aussi appris à être furtif.ve et attentif.ve, ce qui lui permet d'esquiver et de voir rapidement les oppotunités de repli ou de fuite. L'hybridation qui fait ses forces est aussi sa faiblesse : la constitution de la grenouille dorée comporte de très nombreuses failles. Son épiderme est extrèmement sensible au froid et aux brûlures et Raol n'est pas coriace. Physiquement parlant, un coup puissant lea ferait voler et lui casserait des os facilement. Iel se repose donc essentiellement sur sa rapidité et privilégie les actions vives et létales en combat (mettant également son poison à l'oeuvre), afin de courir le moins en danger possible.

    Spécialité magique : Magie élémentaire
    Guilde : Guilde des explorateurs



    ✘ Couleur de peau : Le teint de Raol alterne entre le doré pâle et le blanc cassé. Une coloration qui lui vient de ses origines animales de grenouille dorée. Grosso modo, plus sa peau est jaune/dorée, plus cela est signe chez lea joallier.e d'une bonne santé. Un teint trop pâle et allant vers le gris, accompagné ou pas d'une peau trop sèche, sont au contraire des signes de grande fatigue et/ou de maladie. Sa grande sensibilité cutanée est héritée de ses gênes batraciens, sa peau est la plupart du temps recouverte d'une pellicule humide qui protège son épiderme.

    ✘ Traits faciaux : Une des choses qui rend le physique lea Zeteki un peu insolite physiquement parlant sont ses yeux. Grands et un peu globuleux, ils sont intégralement dorés : ses iris (qui se distinguent du reste car circonscrits par une "bordure" noire) comme l'équivalent de ce qu'on appelle le "blanc des yeux" chez les humanoïdes. Sachant que Raol a tendance à fixer les choses et les gens, "rassurant" n'est pas un adjectif qu'on associe à son regard jaune au pupilles souvent rétrécies. Le regard presque réptilien et brillant de lea Zeteki est très intense et bien souvent malaisant.
    Du reste, on a souvent dit à Raol qu'iel n'était pas expressif ou au mieux, avait l'air souvent renfrogné.e ou mécontent.e, car souvent concentré.e ou effectivement agacé.e par une compagnie indésirable. Les traits de son visage sont donc plus souvent tirés dans une expression neutre, préoccupée ou mécontente plus qu'animés par des émotions joyeuses (ça lui arrive, bien entendu, mais lea grenouille a toujours été assez peu démonstratif.ve à cet égard). S'iel n'a pas de réel complexe vis-à-vis de son physique (iel s'en fiche, pour tout dire), Raol a déjà entendu dire qu'iel avait un grand nez sous certains angles et que sa peau peu sembler grasse, bien que propre en réalité (cet aspect directement hérité de ses gênes de batraciens peut effectivement rebuter certain.e.s).

    ✘ Chevelure : Là aussi, lea batracienn.e a souvent entendu dire que ses cheveux avaient l'air gras, comme pour sa peau, c'est en raison de ses fluides corporels d'amphibien. Ses cheveux bruns lui arrivent en dessus des oreilles et sont généralement rabattus vers l'arrière de manière à ce qu'aucune mèche ne vienne déranger Raol lorsqu'iel travaille. Chose très pratique avec sa peau moite, c'est qu'il lui suffit d'un geste pour plaquer ses cheveux afin qu'ils tiennent très bien pendant plusieurs heures (iel se fiche bien que les gens trouvent ça dégueu ou le prennent pour un pot de gomina ambulant).

    ✘ Taille : La taille de l'animorphe est dans la moyenne, s'il on le compare à des standards humains. La dernière fois qu'iel s'est mesuré, iel faisait environ un mètre 62.

    ✘ Carrure : De même, la silhouette globale de l'animorphe n'a rien de particulièrement notable. N'étant pas guerrier.re ou chasseur.se et ayant passé beaucoup plus de temps dans son atelier dans les murs de la cité les années précèdant la Chute, Raol a une carrure peu musclée. C'est un corps surtout souple et agile dont l'amphibien est doté, avec de grandes jambes qui lui permettent de courir vite et de sauter haut. Cette silhouette "passe-partout" alliée à la nature discrète de la rainette jaune lui permet d'être furtif.ve et de se fondre aisèment dans le décor dans les lieux publics.

    ✘ Particularités liés à l'espèce : Etant né.e de deux géniteurices animorphes-grenouilles, Raol a hérité de plusieurs particularités physiques singulières. C'est de là que vient son teint légèrement jaune et ses yeux dorés dans sa forme humaine, ainsi que ses longues jambes. Raol tire de son côté grenouille quelques caractéristiques de défense bien pratiques (et aussi dangeureuses pour les personnes qui l'embêteraient). Iel a notamment le pouvoir de secrèter un liquide toxique envahissant la surface de sa peau, provoquant de vives brûlures capables de durer plusieurs heures sur ses agresseurs potentiels. Ses glandes peuvent, en situation de grand danger, secrêter de la salive extrèmement irritante en petites quantité, mais suffisante pour faire gonfler et infecter la peau et les muqueuses. Concernant les effets de cette dernière capacité, en bien, disons juste que ce n'est jamais agréable de se faire cracher à la figure, encore moins quand cela peut vous bruler très fort ou provoquer un étouffement douloureux. Il faut savoir que pour conserver durablement les effets vénimeux de ses fluides, Raol doit le renouveler régulièrement en mangeant des insectes contenant eux-même des acides (principalement, des fourmis et des guêpes). Sans cela, son venin perdra de son efficacité ou disparaitra. Dans la famille Zeteki, une tradition de ne plus renouveller son venin avait été instaurée dès leur arrivée en Yddrasil. Mais, depuis cette époque et surtout depuis le Réveil, Raol ne suit plus vraiment ces traditions et essaie de garder ses fluides toxiques au possible.

    Concernant ses autres caractéristiques, Raol est très à l'aise dans l'eau. Il sera difficile de le rattraper lorsqu'iel commence à nager, que ce soit dans sa forme humaine ou batracienne. Sa forme animale est une petite rainette dorée tachetée de noir qui ne mesure que 6 centimètres de longueur mais peut faire des bonds spectaculaires (très pratique pour se sauver d'un mauvais pas). Son agilité et sa souplesse sont conservées (même si ce n'est pas comparable à sa rapidité quand iel est une grenouille) sous sa forme humaine.

    Les grandes faiblesses de son espèce résident dans sa tolèrance limitée aux changements de température. Même sous sa forme humaine, l'animorphe est très sensible aux changements de saison ou aux écarts de chaleur imprévus. Iel supporte particulièrement mal les climats trop secs et ne sera pleinement à l'aise que dans les endroits et régions avec une température chaude et humide. La proximité avec des végétaux (et donc, d'insectes venant s'y nourrir) ajoutent également à son confort. Certains clients se sont d'ailleurs déjà plaints de la chaleur étouffante de son atelier. L'animorphe n'a pas de très bons yeux et n'aime pas non plus être exposé a des lumières trop fortes. Sa peau est elle aussi fort sensible. Si sa résistance à la sécheresse est plus accrue quand Raol est sous sa forme humaine, l'exposition prolongé à un climat non-approprié à ses besoin physiques serait dangereux pour sa survie. Des brûlures sévères seront bien plus graves sur ellui qu'un non-amphibien, par consèquent, la grenouille reste le plus à l'écart possible du feu ou des surfaces brulantes. Le froid ou les surface gelées peut également lui provoquer des engelures sévères.

    ✘ Style vestimentaire : Lea Zeteki porte surtout des vêtements aux manches larges, qu'il peut relever facilement pour travailler et qui lea protègent du soleil tout en étant aérés. Sa peau ayant tendance à s'humidifier très vite, porter des vêtements moulants est pour ellui très inconfortable. Raol porte principalement des kimono et des tuniques longues aux couleurs fades et froides, ses couleurs favorites étant le blanc, le bleu et le vert clair. Ses grandes manches lui permettent de ranger et cacher un certain nombre de choses sur ellui lorsqu'iel sort. Comme des surins ou des petits couteaux à main, par exemple. Si l'animorphe n'est pas du genre à porter des accessoires excentriques, iel aime avoir quelques charmes ou bracelets gemmés de sa construction sur ellui : on ne sait jamais quand est-ce que quelques gemmes magiques pourraient s'avérer utiles pour nous tirer d'un mauvais pas.

    ✘ Forme de la marque : Une gemme taillée symmétrique en forme de triangle isocèle, sans fioritures.

    ✘ Autres détails : Le semi-amphibien possède quelques tics tels que tirer la langue lorsqu'iel est confus.e, gonfler les joues quand iel est de mauvaise humeur, émettre des bruits gutturaux aigus de rainette resemblant à de courtes chansonnettes en cas d'excitation (c'est assez rare mais c'est la meilleure manière de voir s'iel est de bonne humeur) et iel ne peut pas s'empêcher d'attraper et manger certains insectes au vol. Aussi, Raol bave beaucoup, notamment en dormant et fait parfois littéralement des bulles. Quand iel est angoissé, ses mains et et son visage peuvent parfois suiter devenir collants. Ce qui met lea gemmologue dans une colère noire quand iel est à l'ouvrage, étant donné que ça l'empêche de pratiquer la moindre activité manuelle tant qu'iel ne s'est pas calmé. Aussi, Raol se fait souvent reprocher de ne pas savoir s'asseoir normalement et pose souvent ses pieds sur les bords des sièges en repliant ses jambes contre ellui... De ses propres dires, ça l'aide à réfléchir. D'ailleurs, avec ses gênes de grenouille et sa tendance à grimper sur des endroits ou meuble elevés, son entourage s'est amusé à dire que plus Raol se perche haut, plus c'est signe que le temps sera beau le lendemain.

    ✘ Santé : Très sensibles aux changements de températures, Raol est souvent erhumé. Iel peut aussi se plaindre de maux de tête quand la lumière est trop blanche ou trop forte au dehors.

    Hautain.e
    Créatif.ve
    Grincheux.se
    Mielleux.se
    Manipulateur.ice
    Opiniâtre
    Direct.e
    Xenophobe

    ✘ Personnalité détaillée :
    Fanatique - Mesquin.e - Hypocrite - De très très mauvaise foi - Se considère très intelligent.e - Convaincu.e que ce qui est bon pour sa personne est bon pour le reste des Eossien.ne.s - Fermé sur les sujets qu'iel ne connait pas - Obsédé.e par l'idée de montrer qu'iel est en contrôle d'ellui-même et qu'iel ne fait jamais fausse route - Ne s'interesse pas beaucoup aux gens - Vindicatif.ve - Rancunièr.e - Autoritaire (mais fait passer ça avec un ton mielleux) - Téméraire - Parfois insouciant.e - Méprisant.e - Condescendant.e - Térrorisé.e par le changement (et le vit mal) - Se fiche totalement des affaires qui ne concernent pas Eos ou son travail - Sans scrupules - Grincheux.se - Blasé (de plus en plus) - Casse-pied - Passif-agressif.ve - Seumé.e - Parfois cruellement indifférent.e quand iel decrête qu'une affaire ne lea regarde pas ou n'est pas en faveur des Eossiens - Idéalisant.e avec ses congénères Eossiens, leur communauté et leurs rituels - Soupçonneux.se

    Créatif.ve - Rusé - Observateurice - Patient.e (du moins, iel l'était avant la Chute) - Confiant.e et passionné.e quand ça concerne son travail et quand iel parle de gemmes et des traditions éossiennes - Planificateurice - Sérieux - Marchandeur.se - Fort.e pour négocier - Discrêt - Prévoyant.e - Indépendant.e

    Individualiste - Opiniâtre - Réservé - Peu sociable - Très timide (chut, c'est un secret) - Renfrogné - Cynique - A du mal avec le second degré (on lui dit souvent qu'iel n'a pas d'humour) - Misantrope (mais est tout de même bien plus tolèrant.e et généreux.se avec les Eossien.e.s) - Ermite - Nostalgique

    Avant le réveil, Raol était connu.e pour être quelqu'un de calme en toute circonstances, mais au tempérament souvent pénible par son manque d'ouverture sur les sujets ne l'interessant pas. Hautain et souvent d'humeur cynique ou un blasée, iel a des surnoms comme "ralou raleur relou" ou "rainette râleuse" ou juste "casse couille" qui lui collent à la peau depuis son adolescence. Du moins, l'Eossien.ne a toujours préféré renvoyer cette apparence de personne péteuse et arrogant.e à cause d'une timidité maladive et un désir profond d'être à la hauteur des exigeance de ses parents et de la communauté Eossienne. S'iel semble toujoursse maitriser, l'occupation d'Yggdrasil lea préoccupe et lea rend très anxieux.se au quotidien, faisant ressortir les aspects plus tempêtueux, égoïstes et sournois de sa personnalité. Iel a toujours mis un point d'honneur au fait d'apparaître comme un.e Eossien.e "exemplaire". Raol met tellement d'efforts dans cette apparence qui lea pousse souvent à nier son propre ressenti, qu'iel compense en s'autorisant à parler pour le reste de ses camarades d'Eos, convaincu qu'il leur faut absolument récupérer leur cité, quitte à en chasser tous les étrangers, de gré ou de force. On peut dire qu'iel ne supporte pas le changement brusque qui a opéré après un millénaire et tente dans ses discours à ses congénères de se convaincre que les choses peuvent encore devenir comme avant.

    Les évènements récents ont donc rendu Raol plus révolté.e et depuis un an, c'est une colère silencieuse qui parle pour l'animorphe en premier lieu. Cela exacerbe son manque d'ouverture pour ce qui existe en dehors d'Yggdrasil, une tendance très xénophobe qu'iel avait déjà avant son endormissement. Que ce soit par ignorance, par peur ou par sentiment d'injustice face à cette invasion non consentie, Raol reste campé sur ses positions et refuse toute concession lorsqu'il s'agit de Caldissia et d'Altissia. D'ailleurs, s'il y a un moyen de les chasser de gré ou de force, même si c'est par des moyens radicaux, lea gemmologue s'est juré d'aider la cause. Iel prend très mal quand ses concitoyens refusent de s'aligner à ses avis et ne supporte pas la moindre remarque de la part d'un.e Altisien.ne ou d'un.e Caldisien.ne, doit prendre sur ellui en permanence dans ces situations.

    Ses congénères Eossiens lui ont déjà repproché d'être un peu trop égocentrique et solitaire, même s'iel a toujours fait acte de présence aux rituels réligieux, aux rassemblements importants de la cité et n'a jamais rejeté la partie consistant à venir en aide à la collectivité que saon géniteurise lui avait inculqué. Raol ressent un fort sentiment d'appartenance à cette communauté qu'il ne trahira pour rien au monde, c'est très important à ses yeux. Probablement trop, au point que ça l'aveugle vis-à-vis de tout le reste et l'obsède. Iel a toujours eu tendance à se faire discrêt à cet égard pour ne pas trop attirer l'attention, mais Raol ne déteste pas venir en aide à ses congénères, encore plus maintenant qu'ils sont tous dans le même bateau avec l'occupation de leur cité par des habitants venant des Royames voisins. Même s'iel n'ose pas l'admettre car ce serait mal vu au sein de la communauté Eossienne, Raol a quelques fantasmes de guider ou sauver les Eossiens de l' "invasion" des royaumes voisins sur les terres. Iel a même tendance à penser que c'est une mission divine que l'arbre ou l'artefact lui auraient envoyé. En fait, Raol est complètement paumé et incapable de savoir ce qui est réllement bon pour ellui.

    En ce qui concerne les aspects sociaux de sa personnalité, ces choses-là n'ont jamais été le fort de Raol. Lea semi-amphibien.ne est extrèmement réservé et timide et préfère s'éffacer dans les situations sociales, de manière à ce qu'on lui fiche la paix. Les bavardages polis ont tendance à l'agacer très vite et iel déteste quand les conversation tournent en rond sans développer de débat plus critique ou analytique. C'est une chose qu'il a souvent dit à son entourage pour justifier son désinterêt de la plupart des bavardages auxquels iel assistait : que si ce n'est pas assez interessant pour ellui, lea joallière n'y prendra pas part. De là lui vient une réputation de rabat-joie et les Eossiens ont souvent repproché son caractère de cochon à leur congénère, qui n'a eu que très peu de liens s'associant à de l'amitié dans sa vie. Mais c'est aussi car iel est atrocement susceptible et rancunier.e, avec une sale tendance à repousser les gens à la moindre contradiction trop importante à ses yeux. Raol est quelqu'un d'exigeant.e au point d'en devenir toxique et iel n'est pas connu.e pour pardonner aisèment. Plusieurs personnes lui ont aussi reproché (à juste titre)d'avoir parfois recours au chantage affectif ; la chose ne doit pas être pratiquée de manière consciente par Raol, car iel ne semble jamais vraiment comprendre ces accusations. Pour ce qui est des romances et de la vie amoureuse de la rainette raleuse, ça lea fait lever les yeux au ciel avec condescendance. Ca ne l'interesse pas, en revanche, iel n'est pas lea dernier.e à être cru.e et beauf quand il s'agit de coups d'un soir ou de s'amuser entre adultes consentant.e.s. Depuis le temps, Raol sait que les personne avec qui iel se liera réellement et sur le long terme seront rares et que cela prendra beaucoup de temps. Et si cela n'arrive jamais, ça lui convient également. Iel n'a pas de temps à perdre avec des histoires d'amitié ou d'amour, ses aspirations lui sont plus importantes. Mais, idéalement, l'animorphe est plus du genre à se lier à des gens dont les centre d'opinion et les idéaux convergent avec les siens, qui savent apprécier le silence et ne lui reprocheront pas de ne pas être assez sociable pour elleux.

    ✘ Aime : Son atelier - Son travail - Les pierres précieuses et magiques - Arnaquer les touristes Caldissiens et Altissiens - Faire des accents racistes (oui, c'est la honte) - L'eau - Les jours de pluie - Se baigner et barbotter sans être dérangé - Les arbres et les plantes vertes - Manger des fourmis (apparement ça a un goût acide et un parfois un peu sucré sympa) - La tranquilité - Rester chez ellui au calme pour bricoler des charmes - Fomenter des plans - Elaborer des stratégies contre les Altissiens et les Caldissiens - Les infusions - Les plats sucrés et acidulés - Qu'on s'interesse à son travail - Parler de gemmes - Jouer aux langues de vipères dans le dos des gens - Grimper sur des meubles ou objets surélevés - Espionner les conversations des gens tel une grosse commère - Regarder et fixer les gens (sachant que c'est malaisant pour beaucoup de personnes) - "j'adore débattre" - Qu'on lui dise qu'iel est intelligent.e
    ✘ N'aime pas : Caldissia, Altissia et leurs habitants - L'Oronisme et l'Omnisme - Les politicien.ne.s - Les nobles et les riches qui se croient mieux que les autres - Les effusions de joie excessives et les élans d'affection trop soudains - La sécheresse - Les jours trop venteux - Le feu - Etre sollicité.e pour quelque chose qu'iel juge superflu - Entendre Melchior se plaindre - Les gens qui se plaignent de manière générale - Qu'on lui dise qu'iel n'est pas propre car "sa peau a l'air gras.se" - Etre moqué.e ou sous-estimé.e pour ses origines amphibienne - Etre appellé "batracien" - Les insultes adréssées aux animorphes et aux éossien.ne.s en générale - Etre contredit.e, - Avoir tord - Qu'on lui dise qu'iel est raciste, xénophobe ou qu'iel est toxique (même si c'est totalement vrai) - Qu'on lui rapelle que saon géniteurice, Akiya, était un exemple à suivre en terme d'intégration sociale et qu'iel ne sera jamais une aussi bonne personne - Qu'on lui parle de la mort d'Akiya de manière générale - Qu'on lui fasse la morale - Quand, alors qu'iel a 31 ans, Ziyal lui rapelle l'histoire de leur famille et lea prend par les sentiments - Qu'on lui fasse du chantage affectif comme le fait parfois Ziyal (cela dit, Raol en fait aussi bien souvent)
    ✘ Aspirations : Trouver le moyen de libérer Yggdrasil de ses "envahisseurs" est la principale chose qui obsède Raol depuis un an. Bien entendu, iel a toujours son échoppe et aimerait pouvoir vendre ses créations et gemmes sur le grand marché, ce qui permettra également a lea joallièr.e d'obtenir des informations sur les occupants Caldissiens et Altissiens. Une autre chose qui obsède Raol, c'est ses souvenirs clairs de ce qui se trouvait hors de la ville il y a mille ans, en particulier les gisements de gemmes dans les grottes et les déserts avoisinants. Iel aimerait absolument pouvoir sortir de la ville de nouveau, même si cela occasionerait sans doute pour ellui de grandes désillusions, mais d'autres raisons légitimes de haïr et chasser les Altissiens et les Caldissiens, qu'il déteste voir "piller" ce qui étaient "leurs terres" il y a un millénaire.
    Ah, et, en dehors de ça iel aimerait beaucoup perfectionner ses petites bases de magie aquatique (enseignée dans sa famille pour des raisons pratique, comme s'hydrater lorsque le temps est trop sec) même s'iel ne dispose pas d'affinités particulière en dehors de sa connaissance des gemmes magiques et des charmes.  
    ✘ Craintes : Qu'Yggdrasill ne soit jamais "rendu" aux Eossiens, devoir s'adapter et fléchir pour de bon face aux Altissiens et aux Caldissiens. Même s'iel n'a plus beaucoup de personnes dans son entourage proche Raol craint pour les vies de ses congénères Eossiens, de saon géniteurice, Ziyal. Lea Zeteki est également très inquiet pour ce que deviendront les valeurs et la culture Eossienne, ce qu'elles sont devenues depuis 1000 ans : iel a peur que tout cela soit détruit et/ou disparaisse totalement et que leurs croyances soient abandonnées, tout simplement.

    Raol est aussi mal à l'aise devant le feu quand ce dernier n'est pas sous contrôle. Il se méfie énormèment des bâtisses en constructions ou qui n'ont pas l'air solides : ça lui rapelle de mauvais souvenir et iel a très peur que ces constructions s'éffondrent à tout moment. Lea animorphe a peur de ne jamais être à la hauteur pour participer à la "libération" d'Yggdrasil ou de perdre de vue ses objectifs... c'est qu'en dehors de son obsession vis-à-vis d'Yggdrasil, des Eossiens et sa haine envers les autres Elysians, il ne lui reste plus grand chose.

    ✘ Quelle est son opinion religieuse ? : Raol rejette totalement l'Omnisme et l'Oronisme qui sont à ses yeux les religions des "envahisseurs", comme iel les appelle. Ces croyances qui prennent de plus en plus de place dans la capitale Eossienne s'étent à d'autres exemples sociaux et culturels : le fait que les "envahisseurs" aient l'air (à ses yeux) de vouloir piller les ressources Eossiennes et s'approprier leur culture lea met dans une colère noire autant que cela lea terrorise. Ces religions, qui ont grandement évolué pendant le sommeil des Eossiens, lui sont encore en grande partie inconnues et leur domination en Elysia effraie beaucoup l'amphibien.ne, qui craint la disparition des croyances Eossiennes. Aussi, la rainette grincheuse avance que l'Omnisme et l'Oronisme n'ont aucun sens et aucune place en Yggdrasil, tout comme la culture qui en découle, c'est à-dire leurs ecclésiastes et leurs constructions. Fermé sur ce débat, il est pour le moment hors de question que Raol montre le moindre interêt pour les religions des deux Royaumes.

    Pour sa part, l'animorphe est un.e fervent.e disciple des anciennes croyantes mystiques et qui dominaient en Yggdrasil avant la Chute. Iel prie et loue chaque jour la toute-puissance de l'Artefact et les forces des éléments naturels, en leur demandant de donner aux Eossiens la force et la sagesse qui leur permettra de regagner leur cité. Lea joallier.e pense d'ailleurs que tout Eossien devrait encore en faire autant pour conserver leur culture religieuse ancestrale et continuer les rituels collectifs afin de faire valoir leurs propres déïtés et ne pas les voir disparaître.

    ✘ Quelles sont ses attentes et son avis sur l'Artefact ? : Comme dit précédemment, Raol pense que l'Artefact (iel croit dur comme fer à son existence) et sa puissance saura entendre ses prières et celles des autres Eossiens désireux de voir leur cité libérée de nouveau. La grenouille dorée pense qu'au moment venu, le coeur ancestral d'Yggdrasil et d'Elysia décidera de donner sa puissance à celleux qui lui seront toujours restés les plus fidèles : les Eossiens. Iel craint qu'en revanche, l'Artefact finisse par être convoité par les Altissiens et les Caldissiens... après tout, ces deux Royaumes se sont battus des siècles pour écraser l'autre, alors pourquoi ne représenteraient-ils pas un risque pour Yggdrasil également ? S''il s'agit de protéger le coeur de leur civilisation, Raol songe déjà à avoir recours à des moyens extrèmes.


    ✘ Quelle est son opinion au sujet d'Altissia ? : Sans surprise, iel les méprise en plus de les trouver réellement dangereux, les taxant d'être des barbares irréfléchis assoiffés de sang. Du moins, c'est ce qu'iel a appris de quelques recontres et de ce qu'il a sommairement appris sur eux en étudiant, de loin et avec une grande part de subjectivité, leur histoire. Comme iel préfère rester dans son ignorance afin de ne laisser aucun bénéfice du doute aux "étrangers" venus de l'Ouest, iel s'amuse à amplifier de manière peu flatteuse tous les clichés qui collent aux Altissiens. Raol les pense donc rustres, incultes voire analphabètes et aime beaucoup (trop) les traiter comme s'iels étaient complètement stupides en leur causant de manière très suave en les assurant de l'innocence totale de ses démarches.

    ✘ Quelle est son opinion au sujet de Caldissia ? : De la même manière que leurs rivaux de l'Ouest, Raol déteste également les Caldissien.ne.s pour leur inclinaison apparente à la langue de bois, aux mensonges blancs et leur utilisation assassine de la magie. Ce qui est hypocrite car iel ne peut pas jurer qu'iel serait incapable de céder ellui aussi à ce genre de recours pour arriver à ses fins. Même s'iel pourrait apprécier leur culture et leur gout pour le raffinement, iel refuse catégoriquement de s'interesser à elleux de trop près : cela constituerait à son sens une injure à ce qu'il considère comme "ses valeurs Eossiennes". Raol a une approche différente des Caldissiens pour s'éviter de s'associer à eux et se montre plus condescendant.e avec eux... en gros, iel joue à "laissez moi vous montrer la supériorité de la culture Eossienne" avec la subtilité d'un mammouth Altissien enrhumé.

    ✘ Quelle est son opinion au sujet des Eossiens ? : En "bon Eossien", Raol ferait tout pour que sa communauté retrouve sa liberté et ses traditions d'avant la Chute. En cela, iel est près à protéger ses congénaires Eossiens et à se battre pour eux au point de se découvrir un côté téméraire et vindicatif. En effet, l'animorphe considère qu'Yggradsil fonctionnait très bien dans son propre petit monde et avant l'endormissement de la cité millénaire, iel se rapelle que ce petit monde lui convenait au mieux. Comme d'autres Eossiens, lea Zeteki est récalcitraint.e aux changements récents et craint les influences des Altissiens et des Caldissiens sur leur culture. Dans le contexte actuel de l'"invasion" de la cité, lea bratracien.ne fait tout ce qu'iel peut pour faire valoir la culture Eossienne tel qu'iel l'aimait avant la chute, même si cela implique de nier les aspects fanatiques de sa démarche et le fait que les valeurs Eossiennes ne lui ont pas toujours rendu la vie facile par le passé. i]


    Et vous ?

    ✘ Âge : 29 chaises
    ✘ Votre/Vos pronom(s) : Il
    ✘ Disponibilité : Relativement souvent !
    ✘ Comment nous avez-vous connu ? : Je traine sur le paillasson des proprios :V
    ✘ Un commentaire ? : Jesper ke kelk1 prendra mon sénario lov tro komplikay é matur ke je prépar... ;;;pp
    ✘ Auriez-vous un souci à faire remarquer ? : Le système DES CLAAAAASSES
    ✘ Double compte de : //

    Coba



    Dernière édition par Raol Zeteki le Mar 29 Aoû 2023 - 14:04, édité 5 fois

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    Histoire


    Personnages récurrents :
    - Ziyal Zeteki, 56 ans, parent de Raol
    - Akiya Zeteki, père de Raol, décédé.e vers ses 50 ans
    - Lucia Ateloppe, 50 ans, maître gemmologue de Raol
    - Melchior Straum, 30 ans, collaborateur, co-propriétaire de la boutique/atelier

    /!/ TW : xénophobie/racisme, manipulation affective, violence physique et psychologique. Qu'il n'y ait pas d'ambiguité : je ne cautionne aucunement le comportement et les pensées de Raol.
    Attention, une scène de violence un peu plus graphique se trouve dans la 7eme et dernière partie de l'histoire. J'ai remis un "TW" au début et à la fin de la section concernée. /!/



    « N'oublies pas, ma Rainette adorée, Yggdrasil est notre refuge, la seule demeure de notre famille. Le monde extérieur nous a tout pris, nous ne pouvons compter que sur l'Arbre Sacré pour nous protéger. »

    Lorsque j'osais demander pourquoi ce qu'il y avait autour de la Cité d'Yggdrasil était si dangeureux, mes parents me rappellaient que l'extérieur nous avait pris toute notre famille. Pas tout d'un coup, mais les Zeteki avaient enchaîné les malchances avant de devenir des habitant.e.s de la cité sacrée. On se hâtait toujours de me rapeller les terribles périples que nos ancètres, jusqu'à la génération des géniteurs de ma mère, avaient traversé jusqu'à trouver refuge dans le coeur providentiel d'Elysia. On peut dire que des récits racontant les péripéties, les peurs, les souffrances de mes ancètres ont bercé toute mon enfance. Certainement qu'il y avait quelque mystification dans cette longue histoire fort mélancolique qui m'a bien souvent servi de mise en garde. Charmant, n'est-ce pas ? Mais après tout, chaque famille à ses propres histoires et je n'en aurais pas voulu d'autres.

    Il y a des siècles, notre famille était apparement établie dans les terres du sud-est Elysien. Sous notre forme batracienne, nous avions toujours constitué des proies, nous étions vulnérables aux piétinement des autres habitants de nos contrées et bien sûr aux cataclysmes capables de détruire l'éco-système nécéssaire à notre survie. L'hostilité du monde sauvage fut à l'origine du nomadisme de Zeteki, qui les porta toujours plus vers le sud, toujours plus vers la secheresse. Cette dernière eut raison d'autres de leurs cousin.e.s, rétrecissant les rangs de notre famille par grandes poignées. Petit à petit, les Zeteki n'avaient nulle part où aller et on raconte que seuls les plus persistant.e.s parvinrent jusqu'à la fin du voyage. Parmis elleux se trouvaient mes géniteurices, Ziyal et Akiya.

    Rendez-vous compte, seuls quatre Zeteki ont atteint les températures douces offertes par l'ombre protectrice de l'Arbre Sacré, alors qu'iels étaient une cinquantaine au début de leur périple. Après peu de temps, les dernier.e.s animorphes de la génération des géniteurices de Ziyal nous quittèrent, épuisés par le voyage mais heureux.ses d'être parvenu.e.s à ce qui serait désormais la demeure des dernier.e.s Zeteki. Quant à moi, Raol, je naquis quelques mois plus tard. Le premier Zeteki natif d'Yggdrasil. Mes géniteurices m'ont assez souvent répêté que j'étais un peu le symbole vivant des choses les plus importantes pour notre famille : nos instincts de survie et de préservation. Pensez-vous que de tels propos ont semé en moi les graines d'une existence passée à être insatisfait.e de moi-même et à craindre que mon prochain m'écrase (au sens littéral comme figuré) ? Vous avez bien le droit de croire ce que vous voudrez.


    *****


    « Raol, on en a déjà parlé, mais tu ne peux pas passer tes journées dans l'eau quand nous avons déjà tant de travail ! Ne nous fais pas remarquer ! »

    Akiya et Ziyal devirent très stricts une fois que nous fûmes établis comme nouveaux citoyens d'Yggdrasil. Il s'agissait de faire bonne figure, de suivre les règles de la communauté à la lettre, ne jamais s'en éloigner ou prendre exemple sur un autre modèle, de peur d'être chassés de nouveau. J'avoue que je ne comprenais pas bien, quand j'étais enfant et que je n'était encore qu'un tétard qui aimait barbotter dans l'eau. Je n'avais pas vécu les périples de mes geniteurices, toutes ces histoires de rejet et de survie me passaient au-dessus. Bref, même si ne fut bref, je n'étais qu'un enfant.

    Je ne savais pas non plus ce qu'on pouvait avoir à craindre, lorsque Ziyal et Akiya s'étaient engagés dans la construction des aqueducs de la cité. Nous, les grenouilles, sommes peut-être faibles physiquement, mais concernant les voies d'eau, on a quelques facilités bien utiles. Mes géniteurices étaient toujours les plus précautionneux.ses et travaillaient énormèment ppur prouver la valeur de notre famille, de notre espèce, même. Mais il fallait aussi surveiller ses arrières, ne pas faire de vagues... se fondre dans la masse de la communauté étaient devenus leurs principales préoccupations et iels étaient déterminé.e.s à me le faire rentrer dans le crâne.

    D'après Ziyal, je n'étais pas un enfant facile. Je l'ai été quand je suis devenu.e "plus calme", quand j'ai arrêté de sauter partout, de ne penser qu'à moi en prenant des bains et en réclamant de voir les étalages des marchands de gemmes magiques de plus près, car je ne comprenais pas l'importance d'avoir une attitude d'Eossien exemplaire. Iels ont été d'une grande patience pour m'elever et me faire enfin comprendre. Après tout, nous vivions bien et moi non plus, je ne voulais pas perdre les avantages et la sécurité que nous offrait le fait de vivre sous la protection d'Yggdrasil.


    *****


    « Tu feras bien ce que tu voudras de ta vie, ma rainette râleuse. Mais je t'en prie, ne t'éloignes pas trop de la cité. »

    Comme la plupart des autres enfants j'avais envie que les miens soient fier.e.s de moi. Mais j'ai aussi eu une phase de rébellion. "Dehors", "dehors", je n'avais que ce mot à la bouche à une époque. Je devais avoir 12 ans. J'allais à l'école avec les autres enfants Eossiens. Je n'avais pas beaucoup d'amis, je n'avais pas confiance et on se méfiait de moi aussi. Je ne me battais pas, c'était dangereux avec ma jeune constitution mais découvris bien assez tôt qu'en me changeant en grenouille, je pouvais facilement fuir et me cacher. J'ai appris à courir et sauter vite par pur insctinct de survie. Je découvrais les possibilités de mon organisme et de mon physique d'animorphe. Il n'y a que moi que ça fascinait, d'ailleurs. Je crois que c'est à partir du moment où j'ai commencé à inonder mon bureau de filets de bave aux teintes étranges (elle coulait toute seule) et parfois toxique que j'ai définitivement anéanti mes chances de me faire des amis. Ils avaient raison de dire que je crachais beaucoup, que je suintais et que c'était un peu dégoutant (c'est pourtant bien pratique, tous des jaloux). La fois où je me suis défendu et que j'ai envoyé un filet de bave toxique sur la main d'un grand dadais dont j'ai oublié le nom, ça ne s'est pas très bien passé à la maison. Ziyal pleurait qu'à cause de moi, on risquait d'être chassés d'Eos. Akiya était plus calme et me fit fermement jurer de ne plus jamais recommencer. Si je rétorquais que ce n'était pas ma faute, que je n'avais pas commencé (enfin, c'est vrai que des fois, je commençais, mais bref), on se contentait me me dire "ignores-les".

    Mais pour revenir au "dehors". Quelques années plus tard, c'était des idées folles qui passaient par toutes les bouches des adolescent.e.s Eossien.ne.s... "mes parents veulent pas que je sorte d'Yggdrasil mais cette nuit on y va ?". J'avais beau essayer d'ignorer, j'étais curieux.se. Il parait que dehors, c'est de la que venaient les belles pierres qu'on voyait au marché. Moi aussi, je voulais sortir et trouver des pierres. Les gemmologues, c'est comme ça qu'on les appelle, les gens qui étudient les pierres et vont les chercher dans la nature. Je voulais aller dehors pour ça.

    Ziyal a paniqué quand j'ai annoncé cette "folle vocation" à mes parents. J'avais 17 ans. Je n'étais pas mauvais à l'école, un des meilleurs de mon âge dans mon groupe d'étude, même (je n'avais pas grand chose d'autre à faire), j'arriverais à trouver un mentor d'une manière ou d'une autre. Mais, être gemmologue, ce n'était pas assez utile et c'était trop dangereux. Mes géniteurices ont assez mal pris que je leur rétorque que je n'avais pas beaucoup plus envie de grimper sur des aqueducs tous les jours en risquant de faire une chute mortelle de 30 mètres (si j'avais su qu'Akiya mourrait précisèment de cette manière 10 ans après, je n'aurais rien dit). J'ai aussi pris Ziyal par les sentiments en lui disant que pourtant, quand j'étais petit, iel disait que je ferais bien ce que je voudrais de ma vie. La dispute dura encore longtemps et se termina quand je décidais finalement de sortir en claquant la porte.


    *****


    « Tu sais, mon amour, les gens du dehors sont dangereux et incivilisés. Celleux qui ne sont pas comme toi sont potentiellement contre toi. »

    Je n'avais pas de camarades pour braver les interdits et faire les 400 coups. Mais d'une manière ou d'une autre, j'ai fini par désobeir et franchir les remparts de la cité d'Eos. Les choses se tassèrent à la maison, mais Akiya et Ziyal ne voulaient pas m'entendre parler d'explorations à l'extérieur ou de mes rêves de gemmologue. Pourtant, iels le savaient, que j'avais trouvé un mentor qui m'emmenait en exploration régulièrement. Maitre Atellope était incroyable, elle connaissait tout sur les pierres précieuses et les gemmes magiques. Puis, elle me comprenait un peu, en tant que salamandre animorphe. Je ne crois pas que j'aurais voulu d'un maitre qui ne soit pas au moins un aquatique, déjà que j'ai du mal à supporter les poissons... et ne me parlez pas des ornythorinques ! Qu'ils choisissent leur camp, ceux-là ! Ce furent de bonnes années, même si je ne devrais probablement pas en être fier.e. Je ne voulais pas penser au sang d'encre que devaient se faire mes parents ni me soucier du faire d'être utile ou pas à la société Eossienne. Je n'avais pas envie de dessiner des plans ou de monter sur des échafaudages le restant de mes jours et terminer avec d'infâmes maux de dos comme Akiya. Si j'avais su, j'aurais surement été plus concilliant.e avec tous ces gens. J'étais vraiment un sale gosse. Je ne méritais ni mes géniteurices, ni la protection d'Yggdrasil. Enfin, on y reviendra.

    Pendant nos expéditions, j'ai pu voir de nouveux paysages. Des déserts remplis de quartz et de vieux squelettes, des grottes dont les plafonds étaient toisonnées de gemmes refléchissantes, des lacs au fond desquels j'apercevais des scintillements dorés. Nous remplissions nos poches et nos bourses de gemmes avant de rentrer à l'atelier de ma mentor pour les étudier puis les revendre sur le marché. Je n'irais pas jusqu'à dire qu'il s'agissait d'une profession lucrative, mais je m'enrichissais toujours plus que mes parents sur les chantiers, bien que ma vocation n'était pas la mieux considérée en Yggdrasil.

    Après avoir assez vendu, nous repartions en expédition. Nous en avons croisé, avec maitre Atellope, des "gens de l'extérieur". Ils venaient de partout, de l'Est désertique, de l'Ouest montagneux, des îles... ils étaient nombreux à chercher la cité d'Eos dont ils avaient beaucoup entendu parler. A ce moment-là, je savais qu'il fallait se méfier des gens qui ne sont pas d'Yggdrasil, qui n'ont pas les mêmes croyances ou les mêmes modes de vie... je n'avais jamais vraiment compris pourquoi, à un niveau viscéral. Du haut de mes 20 ans, j'ai commencé à me sentir très fébrile à chaque fois que l'on croisait des gens "pas de chez nous" et j'ai commencé à comprendre les craintes, tout ce qui rendait Ziyal et Akiya si méfiant.e.s. Ces gens n'étaient pas comme les Eossiens que nous étions (que nous sommes toujours 1000 ans plus tard). Que se passerait-il s'ils voyaient la richesse de notre cité ? Si certains demandaient asile, où iraient-ils ? Nous, les Zeteki, avons été acceptés sous l'ombre d'Yggdrasil grace à nos efforts continus, à la sueur de notre travail... il est hors de question que d'autres pensent qu'ils peuvent être meilleurs que nous pour ce qui est de s'intégrer. Ils pourraient prendre notre place, pervertir notre culture, tout changer. C'est dès cette réalisation que maitre Atellope et moi avons commencé à être en désaccord constamment. Comment osait-elle me dire que j'avais tord de ne pas considérer les gens de l'extérieur, les étrangers, comme nos égals ? Comment pourraient-ils être égaux alors qu'ils ne connaissent à peine l'histoire de notre civilisation, de nos coutumes, de notre langage ? Ma mentor ne comprennait pas. Mais comment aurait-elle pu ? Elle est née à Yggdrasil, je suis certain.e qu'elle n'avait jamais eu à se battre pour y rester et se faire accepter. Atellope me demandait pourquoi, était né d'une famille ayant demandé refuge dans la cité d'Eos, pourquoi je ne voulais pas compatir au sort des personnes, qui "comme moi", cherchaient à s'y réfugier. Justement car ils n'étaient absolument pas "comme moi", "comme nous". Selon elle, mon argumentaire ne tenait pas debout. Balivernes. Je savais très bien ce que je disais, d'ailleurs, je n'ai jamais changé d'avis sur la question.

    Alors que nous ne nous adressions presque plus la parole avec maitre Atellope, j'ai finalement compris en quoi le monde extérieur était si dangereux. Ce n'était pas qu'à cause des prédateurs, des dangers de la nature. C'était à cause des gens et du pouvoir néfaste de leurs idées pour Yggdrasil. Je devais rentrer à la maison, protéger les mien.ne.s.


    *****


    « Tu as tant grandi, Raol. Tu as fini par entendre raison. J'avais eu tord de penser que tu nous avais abandonné.e.s. »

    Je me suis platement excusé pour mon comportement en rentrant. J'avais finalement compris comme le combat de mes parents pour gagner leur place au sein de la communauté Eossienne méritait le plus grand respect. Je décidais de respecter leur souhait et de rester à leurs côtés. Ma décision fut acceuillie avec beaucoup d'enthousiasme et de larmes tandis que je promettais de me racheter pour mes erreurs passées. Mais alors que la vie semblait retrouver son cours normal, un évènement vint perturber notre quotidien si ordinaire et agréable.

    Je me rendais vers l'aqueduc, mes parents avaient promis de me trouver un travail à leurs côtés, comme cela aurait dû être le cas depuis longtemps. Je n'étais toujours pas spécialement attiré par ce métiers. Mais c'était plus noble que gemmologue ; les pierres me manquaient, mais je ne pouvais pas me résoudre à décevoir une fois de plus Ziyal et Akiya. J'avais 22 ans, j'étais un adulte et je ne voulais plus faire de vagues inutilement. En arrivant au pied du chantier, j'ai levé la tête en entendant hurler depuis l'échafaudage, trente mètres plus haut. Quelqu'un venait de tomber, mes oreilles bourdonnèrent sous le coup du choc, tandis que je me détournais de l'endroit où le corps venait de s'écraser, innerte.

    Quand j'ai appris que c'était Akiya qui était tombé de l'aqueduc, je suis tombé de haut. Ziyal a appris la nouvelle bien assez tôt. Iel pleurait tant et si fort que pour compenser, je n'osais verser une larme. Je ne pouvais pas croire que c'était allé si vite. Qu'après ce seul instant, notre vie ne serait plus la même.


    *****


    « Qu'est-ce qu'on va faire, maintenant, Raol ? Dis-le moi. Aides-moi. Trouves une solution ! »

    Après avoir vu Akiya chuter de si haut, je ne pouvais plus m'imaginer monter sur un échaffaudage. Ziyal était inconsolable, ne sortait plus et l'argent venait à manquer. J'ai prospecté un moment, jusqu'à rencontrer un gobelin du nom de Melchior, un artisant joallier (en prime, il était Eossien à 100%, si, si, c'est important). Je n'apprécie pas spécialement les gobelins, d'ordinaire (vous connaissez leur réputation), mais, nous manquions d'argent et je ne pouvais me permettre de faire la fine bouche. En revendiquant mon expérience de gemmologue, je reussis à convaincre Melchior (enfin, il voulait qu'on l'apelle Mell) de me prendre comme associé.e. Je sais que retourner chercher des gemmes dehors et auprès des fournisseurs pour finalement apprendre à en faire des charmes et bijoux magiques n'était pas la preofession la plus utile à la communauté. Mais cela nous permettait de vivre décemment, surtout que Ziyal devenait plus fragile et ne pouvait plus travailler.

    Quand j'eus assez d'argent pour nous trouver une petite maison avec un moulin à eau près de la rivière, je commençais à me dire qu'un nouveau départ était possible. Les affaires marchaient, mais c'était une maigre consolation par rapport au fait que notre place dans la communauté n'était plus la même depuis la mort d'Akiya. Nous allions aux ressemblements, nous priions, nous faisions tout pour retrouver cette position qu'on avait auparavent. Si nous étions patient.e.s, que nous redoublions d'éfforts, cela finira par arriver. Mais ce qui arriva avant ça, ce fut la Chute.

    Le jour où nous nous sommes endormis était un jour comme un autre. Je n'ai pas souvenir que l'Arbre ou l'Artefact nous aient envoyé le moindre signe, qu'il y avait quelque chose de particulier dans l'air. Ce n'était qu'une journée comme une autre sous les branches de l'arbre millénaire, mais une journée qui resta gravée dans les esprits. Je marchais sans méfiance jusqu'au magasin, ni particulièrement ravi ni vraiment malheureux, tout était absolument normal. J'ai du m'endormir peu après que j'ai passé la porte de l'échoppe où Melchior m'attendait pour l'ouverture. Ce n'est rien d'incroyable, mais c'est précieux, car c'est le dernier souvenir qui me reste du monde d'avant.


    *****


    « Je sais que tu es assez fort pour nous protéger. Mais Akiya ne t'a pas elevé pour que tu utilises tes capacités pour faire du mal aux autres. »

    Depuis, tout a changé. Les mille ans qui ont suivi sont passé comme une nuit un peu plus longue que les autres. Je me suis réveillé sur une couche, dans une sorte de très grand dortoir. Le bâtiment qui m'abbritait, moi-même et des visage Eossiens connus pour certains, était d'un genre nouveau, une architecture qui n'était pas Eossienne. Bien évidemment je n'y ait pas prêté grande attention sur le moment, j'étais bien trop déboussollé. Je ne reconnaissait rien. Le choc était tel en sortant du bâtiment, en voyant comme la cité avait changé et s'était agrandie, que nous n'étions plus seuls à vivre à Yddrasil. Je ne voyais pas Ziyal et sur le moment, tout ce que je cherchais était quelque chose de familier, quelque chose qui n'aurait pas changé radicalement de visage. Ne la voyant pas, je crois que j'ai paniqué, d'autant plus que des soldats aux armures et aux blasons inconnus tentaient de nous garder groupés. En prenant ma forme animale, j'ai reussi à m'échapper temporairement. J'ai plongé dans la rivière et j'ai nagé à toute vitesse, jusqu'à notre ancienne maison, du moins, là où elle devait toujours être. Je n'ai trouvé qu'une ruine envahie par une végétation sauvage.

    Combien de temps avait passé depuis que je... que nous nous étions endormis ? J'ai repris ma forme humaine afin de rejoindre les quelques pierres restantes de notre ancienne demeure, y poser ma main, incapable de comprendre ce qui s'était passé. J'ai dû m'asseoir afin de regagner ne serais-ce qu'une once de lucidité. Des voix m'interrompirent avant que je ne parvienne à faire le vide dans mon esprit... d'autres soldats. Leurs vêtements d'un autre temps étaient différents de ce ceux que j'avais vus tantôt. Ils me demandèrent ce que je faisais là, pourquoi je n'étais pas avec mes concitoyens, quel était mon nom. La suite des évènements est encore assez floue, mais d'une manière où d'une autres, ces brutes m'ont ramené avec mes congénères. Ziyal m'a sauté dans les bras aussitôt qu'on fut reunis, puis des types vinrent pour reunir tous les Eossiens et nous expliquer ce qui s'était passé pendant notre sommeil... ou plutôt pendant les 1000 dernières années. Oui. 1000 ans. J'aurais aussi préféré que ce soit un canular. Le choc était tel que je n'ai pas écouté la suite. Je me suis contenté de serrer maon géniteurice contre moi en attendant que l'immense malaise qui m'enserrait l'estomac finisse par passer. Mais... ça ne passa pas. Ca ne passera jamais. Pas tant qu'ils seront chez nous.

    ***

    Puis, les mois ont passé. Cette année s'écoula à une vitesse folle. Il y avait trop eu à faire pour que je puisse raconter tout ce qui nous arriva. Les Altissiens et les Caldissiens (enfin, ceux qui occupent notre cité sans trop se gêner depuis des siècles) nous renvoyèrent dans nos anciens quartiers. C'était familier, au moins, on y était toujours bien... jusqu'à ce que je réalise comment nos occupants s'étaient installés dans la ville haute. Laissez-moi vous dire qu'il ne s'étaient pas trop gênés pour purement et simplement nous voler Yggdrasil comme si elle leur avait toujours appartenue. Je ne vous parle pas des regards suffisants, des messes basses de ces étrangers qui n'hésitaient pas à manifester que nous, les Eossiens, on aurait mieux fait de rester encormis. Ca me fait une belle jambe,moi non plus, japprécie pas leur présence. J'ai jamais voulu d'eux chez nous. Les grands discours sur la cohabitation et sur « chacun doit faire des efforts pour préserver l'harmonie des rappots entre nos peuples malgré nous différences » allaient bon train et se faisaient applaudire à tout va. J'en ai très rapidement eu marre, autant que leurs simulacres de paix entre Elysians... Ils ne voudraient pas retourner se faire la guerre entre eux, s'entretuer et lâcher la grappe des Eossiens qui n'ont rien à voir avec toutes leurs conneries ?! J'en devenais vulgaire, tout ça me pesait sur le système.

    Je faisais le minimum pour ne pas apporter d'ennuis à Ziyal, mais je n'avais aucune envie d'être contraint à m'adapter, même si c'est objectivement ce qu'il y avait de mieux à faire, comme le disaient Ziyal et Melchior. Evidemment, que maon géniteurice n'allait pas se rebeller, ses valeurs restaient les mêmes : ne pas faire de vagues pour se faire apprécier. Iel s'inquiétait tellement que je n'allais pas lea contredire. Mais je détestais ça. Je les trouvais... je les trouve toujours tous lâches. Cette cité, Yddrasil, notre culture nous appartiendra toujours. Les étrangers n'ont pas à y toucher.

    La colère n'a céssé de monter doucement en moi durant un an. Plus j'en savais, plus j'observais, plus j'avais envie de sauter à la gorge de chacun de nos envahisseurs. Je fantasmais d'un grand cataclysme qui prendrait toutes leurs vies. De sortir la nuit pour les exécuter dans leurs sommeil. De les empoisonner. A ce porpos, d'ailleurs, je n'en ai jamais rien dit à Ziyal, mais j'ai recommencé à changer mon régime afin de produire du poison de nouveau. C'est une chose qu'Akiya refusait et donc, mon parent restant ne supporterait pas d'apprendre qu'après quelques temps à manger régulièrement des guêpes et des fourmis, mes capacités venimeuses étaient de nouveau tout à fait opérationnelles.

    Pendant ce temps, Melchior et moi avions remonté notre commerce tant bien que mal. Il fallait bien vivre et objectivement, on ne s'en sortait pas si mal, étant donné que notre clientèle s'était démultipliée depuis la dernière... depuis 1000 ans. Il fallait bien servir les Altissiens et les Caldissiens comme tous les autres et je ne m'y habituerais jamais. Pas comme Melchior qui semble de mieux en mieux s'y faire. J'avais commencé à songer de changer de métier, pour ne plus voir sa sale tête de lâche. Mais ça mettrait Ziyal au plus mal. Alors j'ai ravalé ma fierté. Encore et encore. Jusqu'au jour où tout a changé et que la lucidité m'est revenue, telle une révélation faite par l'Arbre Sacré lui-même.

    ***

    Il y a quelques semaines, Melchior m'avait emmené dans la taverne de sa grande soeur Lena. C'est fou ce que les gobelins et les nais peuvent boire, moi, je ne supporte pas l'alcool alors, comme souvent, j'ai écouté mon collègue me raconter sa vie et ses amours désastreux. Je précise que c'était toujours mieux que d'entendre parler de la terrible tragédie récente, de l'empoisonnement d'Adelaïde et Hincmar. C'était un supportable d'entendre les gens ne parler de ça que comme une chose terrible. Personellement j'alternais entre l'indifférence la plus totale, la satisfaction et la colère lorsqu'on en venait à accuser les miens pour ce crime. Dans tous les cas, quelque chose avait changé et certains de nos envahisseurs ne cachaient même plus leur aversion envers les Eossiens. C'est tellement facile, pour eux, de nous accuser. Ils montraient finalement leur vrai visage. Comme d'habitude, jamais eu raison d'être méfiant.e et de soutenir que cela nous retomberait dessus. Ces étrangers ne sont pas là pour nous aider. Ils sont là pour nous voler et à moins que l'on se défendre, ils nous prendront tout.

    Pendant que mon collègue râlait, mon regard s'attarda sur l'exploration des visages des autres client.e.s de la taverne. J'ai repéré un Altissien (un humain, je crois) qui nous lorgnait avec un sale sourire en coin. Je n'ai pas hésité à soutenir son regard et apparement, ça l'irritait, qu'un Eossien le lorgne avec suffisance. Au bout d'un moment, mon collaborateur commençait à avoir la tête qui lui tournait et Lena me demanda aimablement d'aller l'emmener prendre l'air avant le couvre-feu. J'ai accepté, car il fallait bien quelqu'un pour empêcher Melchior de se vautrer par terre. Des fois, je suis trop bon.ne. Les choses se seraient passées autrement si l'altissien n'avait pas fait le choix stupide de nous suivre au dehors. Il nous a interpellé plusieurs fois et je dois reconnaître qu'il était plutôt ingénieux dans les insultes discriminantes qu'il nous lançait. Pas autant que moi quand j'imite leur stupide accent revèche, remarquez. Ils sont d'un ridicule, tellement incultes et irrévérencieux... tout aussi indignes que les Caldissiens à vivre sur les terres d'Yggdrasil.

    « On v-veut p-pas d'ennuis, m'sieur... »

    Bégaya Mell quand il le type nous rattrapa et pensa nous avoir coincé dans une ruelle déserte de la ville basse. Il était tard, le quartier n'était plus très habité et seul quelques éclats de voix bien lointains et les bruits des créatures noctunes brisaient le silence pesant qui venait de s'installer. Mon poing n'avait jamais été aussi sérré sur lui-même. J'en ai entendu, des remarques, des insultes, depuis un an. Je ne saurais dire pourquoi cette nuit fut la nuit ou j'ai fini par réagir, mais, notre ennuyeur allait prononcer mes mots qui me firent enfin sortir de ma passiveté. Ce furent aussi ses dernier mots :

    « Si vous vouliez pas d'ennuis, z'auriez mieux fait de crever en vous étouffant dans votre sommeil, les adorateurs d'arbres de merde... j'espère qu'Oros vous-- »

    [/!/ TW : violence graphique, rendez-vous au prochain "/!/" si vous ne voulez pas lire]

    Je me suis avancé vers lui sans un mot, brusquement, sauvagement. Je lui ait craché au visage, l'interrompant au milieu de sa phrase. Le type n'en revenait pas, il lâcha une interjection dégoutée et porta une main à sa bouche pour s'essuyer. Puis, soudain, il se mit à se racler la gorge, à tousser, à tenter de régurgiter. Il leva le visage vers moi, confus, perdu alors qu'il commençait à s'étouffer. Ah, pas de chance. Je crois que ma salive était un peu plus acide et toxique que je ne l'avait prévu et qu'il en avait avalé. Flûte. Son pauvre organisme d'humain n'allait probablement pas supporter bien longtemps. Sa gorge allait surement gonfler jusqu'à lui couper la respiration et le tuer. Le venin des grenouilles dorée est puissant, létal, même. Les prédateurs nous écrasent tous facilement, mais, ironiquement, nos toxines peuvent tuer la plupart d'entre eux. Une part de moi est assez contente de pouvoir finalement apprécier si tout cela est vrai, même si je n'ai qu'un humain banal en guise de cobaye. Ce doit être très douloureux pour lui, dans tous les cas. Il porta une main sur son cou, la respiration sifflante, essayant d'articuler quelques mots tandis qu'il s'éffondrait sur le sol. Il continuait d'emettre des sons gutturaux de plus en plus brefs tandis que de minces filets pourpres coulaient aux côtés des rivières translucides débordant de ses lèvres. Je me souviens bien de cette bouche ouverte figée, de ces yeux écarquillés de terreur rivés sur moi, les deux brillants sous la lumière de la lune.

    Tout autour de nous était si calme. Serein. Tout comme moi. Enfin serein.e.

    Je me suis baissé vers l'Altissien, appuyant tout mon poids contre sa cage thoracique et ma main contre son nez et sa bouche pour accélérer le processus, le tenant fermement allongé sur le pavé. Il tentant encore de se débattre pour se dégager, mais ses gestes s'engourdissaient à mesure que filaient les secondes. Sa gorge était gonflée, les veines de son cou avaient pris une couleur plus sombre et pulsaient encore désespérèment sous mes doigts avec l'espoir de garder l'organisme en vie. J'ai regardé la vie disparaitre lentement mais surement de son regard, de ses iris bruns rivés sur moi. Je n'en ai pas raté une miette. J'ai gravé ce moment dans mon esprit comme le souvenir le plus exaltant de cette dernière année. Enfin, j'avais l'impression d'avoir agi pour moi-même. D'agir pour le bien de tous, aussi. Mon but, ce que je devais désormais faire... mon destin venait de se révèler à moi. J'ai remercié Yggdrasil en mon for intérieur, tout au maudissant tous les Caldissiens, Altissiens, tous les étrangers venus troubler notre paix. Si d'autres se joignent à moi, partagent ce sentiment d'injustice et ce destin, alors, nous regagnerons notre cité. Même s'il faut les tuer un par un, comme ce minable qui avait finalement céssé de respirer suite à une ultime convulsion. Son pouls ne battait plus, alors j'ai retiré ma main de son visage et me suis redréssé. Je me suis retourné vers Melchior qui n'avait rien loupé du spectacle et s'était éffondré par terre, tremblant et complètement tétanisé.
    [/!/]

    « Bon. Je dois te ramener à l'auberge et rentrer chez moi. Ca va bientôt être l'heure du couvre-feu. »

    Après m'être essuyé sans vergogne sur l'herbe, je lui ait tendu la main, mais tout ce que fit mon collaborateur pour me répondre... c'est rendre la quantité consèquente d'alcool qu'il avait bu sur mes bottes. Exaspéré, j'ai levé les yeux au ciel en attendant qu'il termine, reculant d'un pas. Après un petit moment, le Straum parvint à se remettre sur ses jambes flagellantes. Il pourrait au moins s'essuyer la bouche...

    « Que... que... qu-qu'est-ce qu'on v-va f-f-f-faire... tu... tu l'as vraiment... »
    « Ah, oui. Il est mort. »

    Melchior m'observa en silence. Il était visiblement terrorisé. Je pense qu'il en faisait clairement trop. Personne ne nous suspecterait jamais si on laisse le cadavre ici et qu'on se contente de rentrer bien sagement avant l'heure limite du couvre-feu.

    « Il... Il faut que tu ailles te d-dénoncer !! »
    « Quoi ? Non merci... c'est toi qui disais que tu ne voulais pas d'ennuis, non ? »

    Cette fois, je crois que je l'ai mis un peu en colère. Il s'apprête à rétorquer et moi je commenceà  en avoir marre de trainer ici. On va vraiment avoir des ennuis, si cet abruti de gobelin bruyant nous fait repérer. Je l'attrape sans ménagement par le poignet afin de l'emmener rapidement vers sa rue mais le nain mauve continue de protester en chuchottant fort.

    « Mais !! T-tu... t-tu as... tu l'as tué ! C'est... »

    C'est un crime, oui. Mais c'est jamais qu'un altissien de moins. Ce sont des choses qui arrivent. Il n'en ferait pas tout un plat si ce n'était pas moi lea coupable. Enfin, s'il veut vraiment chercher à me culpabiliser, s'il veut jouer à ça... eh bien, qu'à cela ne tienne.

    « Oui et toi, tu m'a regardé faire. »


    Mon regard s'est fait plus glaçant. Melchior n'a pas l'air rassuré mais parvient quand même à rétorquer.

    « Eh b-bah dans ce cas là, c'moi q-qui... ! »


    Quoi ? Il me dénoncerait ? Quel interêt a-t-il à faire ça, à part se mettre dans la mouise car il n'aura même pas essayé de m'en empêcher ? Je ne comprend pas... si on ne dit rien à personne, on ne nous accusera pas. Je ne voulais pas qu'on ait cette conversation, je pensais que nous étions entre personnes matures, ici. Mais visiblement, non, il va falloir ramener le Straum sur terre.

    « Melchior. Tu crois vraiment que les gens croiront un gobelin qui accuse quelqu'un comme moi qui se fond dans la masse ? Qui plus est, tu étais aussi sur les lieux du crime et j'ai beau ne pas être spécialiste... je ne crois pas que ce soit une très bonne chose. »

    Je me montre mielleux à souhaits, sans épiloguer sur la réputation des gobelins et les clichés bien connus associés à leur espèce. C'est sa parole contre la mienne et tout le monde sait pertinnement qu'il a toute les chances de perdre du fait de son espèce. La société est ainsi, que voulez-vous. En même temps, s'il me dénonçait aux autorités, ce serait un bon moyen de savoir si les occupants en ont réellement quelque chose à faire de la parole des Eossiens, où s'il réagissent uniquement quand les morts sont dans leurs camps. Dans tous les cas, la situation n'irait pas à son avantage.

    « Tu veux vraiment attirer d'avantage sur les eossiens..? Tu ne trouves pas que nous avons assez pris ces dernières semaines, tu veux en rajouter ?  »

    J'ai tout à fait consience de la dimension culpabilisante de mes propos. Je vais lui remettre en tête l'empoisonnement récent des souverains étrangers et comment ça ne nous a pas rendu service. J'essaie d'avoir l'air un peu dramatique, juste assez sans que ça air l'air d'être trop. De toute façon, j'ai déjà du mal à manifester mon contentement au quotidien, je ne risque pas de surjouer. Je crois en tout cas que je touche la corde sensible. Tant mieux, je n'avais pas envie de sortir la carte "si tu me balances aux autorités, alors qui va s'occuper de Ziyal si je ne suis plus là ?". Plus sérieusement, on a assez d'ennuis comme ça... pourquoi en rajouter ? On est tous ensemble dans cette galère.

    « En plus, tu n'as aucune preuve. Il aurait pu mourir de dizaines d'autres manières. »

    Je rajoute à tout ça un peu de pragmatisme histoire de lui rapeller ce qui, objectivement, est la meilleure décision. J'ajouterais bien à ça que les affaires criminelles et les diverses juridiction sont dans un état encore bien trop chaotique pour perdre du temps dans une affaire où les preuves sont rares. Cette fois, mon collègue ne me répond pas. Il a l'air épuisé. Il a tellement bu qu'il aura certainement tout oublié demain. Hm... au cas où il déciderait de me la faire à l'envers, je devrais peut-être acheter une potion d'amnésie. Mais je ne m'inquiète pas trop. Le type que j'ai tué n'était personne de toute manière, s'il trainait dans la taverne miteuse de l'ainée Straum. Melchior s'en remettra, il a des choses plus importantes à penser et il faudra s'habituer à ce genre de scènes, dans le futur.

    « Détends-toi, personne ne te soupçonnera. »

    Je ne me suis jamais vraiment interrogé sur ma relation avec Melchior. C'est un bon garçon, mais pour dire si je l'apprécie ou non, c'est me poser une colle. Je ne crois pas que je serais vraiment triste s'il disparaissait... est-ce que c'est une mauvaise chose ? Je n'en sais rien. Les notions d'amitié ont tendance à m'échapper. C'est surtout la sensation d'appartenir à quelque chose de plus grand que moi, d'avoir de l'influence sur autrui, qui me pousse à avancer. Dans tous les cas, je me suis dit que sur le moment, le gobelin mauve arrêterait de protester si j'avais l'air de me soucier de son bien-être.

    J'ai ramené Melchior à l'auberge, rassurant au passage Lena qui trouvait que son petit frère avait vraiment une sale mine. Je me suis contenté de lui dire qu'il avait été malade et que son estomac était encore retourné. Après avoir remercié la tavernière pour son hospitalité de la soirée, ait dit à mon collègue qu'on se verrait le lendemain à la boutique, puis j'ai pris le chemin de ma maison.

    En rentrant, je me suis lavé les mains une bonne demi-douzaine de fois. Ce sale cabot d'Altis m'avait bavé dessus, en prime. Dégoutant. Ziyal dormait déjà quand je suis rentré.
    Iel ne saura jamais rien de ce qui s'est passé. Iel peut dormir sur ses deux oreilles... bientôt, ce sera possible pour ellui de sortir dans une Yggdrasil libérée. Comme avant. Peu importe si Akiya n'aurait pas supporté mes méthodes et m'aurait renié pour ce que je viens de faire ce soir, iel ne reviendra pas à la vie. On ne peut pas vivre dans le regret éternellement. J'ai l'impression d'avoir tellement forcé pour respecter sa mémoire et ses souhaits, faire bonne figure,  m'occuper de Ziyal sans jamais faillir pendant si longtemps, que je suis comme... asceptisé. Ne rien ressentir de particulier me semble familier, depuis le temps. De toute façon, c'est comme ça qu'on m'a elevé, pas vrai ?

    Le lendemain, Melchior n'évoqua pas ce qu'il s'était passé la veille. Il n'en a jamais reparlé. Quant à moi, si je suis amené à refaire ce genre de chose... je le referais sans hésiter. Mais avant ça, j'ai besoin de trouver des personnes dont les idées vont dans une direction semblable à celle que j'ai choisi d'emprunter. Mon ambition a beau être inébranlable, je sais que ce n'est pas seul que je pourrais libérer notre cité. Après tout, c'est ainsi qu'on a toujours été, à Yggdrasil : ensemble. Et c'est ainsi que nous ferons face, que nous en sortirons victorieux.



    Dernière édition par Raol Zeteki le Dim 10 Mai 2020 - 1:59, édité 1 fois

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    Bravo, tu es validé.e !
    Je t'ai déjà fait tous mes commentaires sur skype et la Chatbox, alors je n'ai plus grand chose à dire, mais dans tous les cas, j'ai très hâte de voir Raol évoluer au cours de ses RPs. Tu as vraiment très bien réutilisé le contexte et les groupes, ça fait plaisir !
    Je m'occupe de ton Carnet dès demain, pense à me le rappeler si j'oublie. Tu peux donc commencer à RP, poster ta fiche de liens, tout ça ; amuse-toi bien !

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