Judith. Judith Judith Judith. C’est la seule chose que Rosemarie avait en tête. Sa belle blonde à elle, sa belle Judith qui était… Quelque part, aujourd’hui. De toute façon, c’était pas le temps. Rosie, elle était supposée faire des petits sandwichs pour la classe de Natsume.
Mais disons que son esprit était ailleurs.
Son coeur pompait du sang à toute allure, ses yeux fixaient le vide, ses joues étaient rosées. Tout ce qu’elle avait en tête, c’était leur premier baiser à l’hopital. Et leur première sortie à la caverne. Elle chantonnait… Quelque chose. En fait, c’était plus des sons aux hasards. En train de couper des légumes qui devaient aller avec le petit goûter qu’elle préparait pour les enfants, la requine n’avait pas remarqué qu’elle ne faisait que faire le même mouvement machinal, contre la plaque de bois, ne coupant rien du tout depuis de bonnes et longues secondes.
Et en plus de tout ça, elle avait complètement oublié la présence de Natsume qui était venue l’aider à préparer tout ça. Ils étaient tous les deux dans la (petite) cuisine de Rosemarie, au deuxième étage de sa boutique. Trop perdue dans ses pensées, la petite requine n’aurait même pas remarqué si son ami l’avait appelé. Trop occupée à penser à quand serait la prochaine fois qu’elle allait revoir Judith, quand est-ce qu’elle pourrait l’embrasser encore et sentir sa peau contre la sienne.
Peut-être qu’elles pourraient aller faire un picnic ? Ou bien juste dormir sous les étoiles, ensemble ? Elle avait l’impression qu’avec la matte, rien de mal ne pouvait lui arriver. Judith était comme son étoile qui luisait, qui la guidait et qui la réchauffait dans la noirceur et le froid. Ça ne faisait pas très longtemps qu’elles étaient ensemble, mais la requine avait seulement envie de continuer et continuer avec elle. Elle se voyait déjà, beaucoup plus vieille, avec des enfants et toute une petite famille….
Oh, Rosie, tu resteras toujours une grande romantique à l’imagination fertile.