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  • Dearly Beloved | Natsume Shimomura [TERMINÉ]
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    Le dragon n'est plus, miracle est arrivé. Yggdrasil a protégé sa cité. Des mois de siège éreintant cessent, la ville millénaire respire à nouveau. Chaque soir, sous la lueur émeraude et bienveillante du grand arbre, les éossiens fêtent et célèbrent ceux tombés au combat. Après tant d'épreuves, la ville semble reprendre vie...
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      Et voilà, le dernier client de la journée venait de partir. Rosemarie était, pour une fois, terriblement excitée à l’idée de fermer le magasin. Une fois la clé dans la serrure, la petite brunette pouvait à peine se retenir de sautiller partout. Elle avait hâte, terriblement hâte que Natsume arrive dans une heure. Elle avait le temps de se préparer, de se changer, de se brosser les cheveux….Mais pourquoi elle faisait tout ça, en fait ? En vrai, Rosie ne le savait même pas elle-même. Elle voulait être présentable, elle voulait se sentir bien dans sa peau…. En tout cas, aussi bien qu’elle pouvait l’être. Mais aujourd’hui, ce n’était pas vraiment le temps de déprimer sur son physique. Aujourd’hui, elle avait quelqu’un qui venait pour des cours et il fallait qu’elle soit à son meilleur!Pendant l’heure qui suivait la fermeture de sa boutique, Rosie avait pris le temps de se laver le corps, de se peigner les cheveux et de mettre une belle petite robe toute simple, qu’elle avait confectionnée elle-même. Ah et il ne fallait pas oublier de mettre son collier. Le collier que sa mère lui avait donné. Après s’être regardée dans le miroir pendant quelques secondes, une touche d’anxiété se mit à lui tourner dans la tête. Est-ce qu’elle en faisait trop ? Est-ce qu’elle se faisait des idées ? Est-ce que…. Non, tout allait bien aller. Elle avait le droit de se faire belle, elle aussi, non ? Reste que la jeune femme n’avait jamais fait ça, donner des cours de couture. Rosemarie avait appris avec sa mère, mais bon, elle, elle était une… Une personne tellement parfaite, tellement merveilleuse et qui savait toujours quoi dire. Contrairement à la petite requine.Une longue expiration de nervosité sorti des narines de la brunette, alors qu’elle arrache son regard du miroir. Reste qu’il fallait qu’elle mange, aussi. Même si bon, avec son trac, elle n’avait pas très faim. Un petit bout de pain, c’était assez. Assise sur son canapé de son salon/salle à manger, la belle brune avait le regard perdu dans le vide. Quelle heure était-il, maintenant ? Aucune idée. Elle n’avait jamais été très bonne pour donner l’heure, alors bon… Et puis elle entend quelqu’un cogner à la porter en bas. Rapidement, elle se lève et dévale les escaliers en courant presque à la porte d’entrée. Elle ne voulait pas faire attendre Natsume! La requine ouvre la porte, avec un sourire gêné.

        « B-bonsoir! Tu peux entrer! »

      Rosemarie laisse la place à Natsume pour qu’il puisse passer. Son cœur se met à battre plus fort, aussi. Allez, calme toi, c’est que professionnel, voyons.



    Dernière édition par Rosemarie Förstner le Jeu 13 Aoû 2020 - 5:20, édité 1 fois

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    Dearly Beloved


    Des cours, des malentendus et des fraises
    Je ne comprends toujours pas pourquoi Daichi s'est étouffé avec son thé quand je lui ai dis que j'avais rendez-vous chez quelqu'un ce soir. Il avait mis plusieurs longues secondes à s'en remettre, s'étant à moitié étranglé par le simple fait de sa surprise, mais il m'avait ensuite fixé avec de grands yeux incrédules, comme si il ne croyait pas vraiment ce qu'il entendait. Très confus, j'avais alors écouté ses questions, visiblement hésitantes, et pleines de... Doute ? Je ne saurais pas dire exactement, mais je crois qu'il avait du mal à comprendre la situation. Je ne vois pas trop de ce qu'il y a de si surprenant que ça : ce ne serait pas la première fois que j'irais chez quelqu'un pour mon travail, même si d'ordinaire (sauf cas exceptionnels, de malades ou de naissances, par exemple), je ne me déplace pas aussi tardivement. Et que... Eh bien, je ne vais pas souvent chez des gens que je ne connais pas plus que ça, oui. Mais puisque Rosemarie a réussi à me mettre en confiance, et que je n'ai pas envie d'interrompre sa journée de travail avec mes bêtises, je n'étais pas contre le fait de me coucher plus tard (rendez-vous compte, dépasser vingt et une heure !). Donc vraiment, je ne vois pas pourquoi il en a fait tout un plat... Ni pourquoi il a cru que je devrais « faire attention à mes vêtements », ou quelque chose du genre (qu'est-ce qu'ils ont, mes vêtements habituels ?). Vraiment, des fois, Daichi me dépasse. Il est presque plus anxieux que moi, par moment.

    Bêtement arrêté devant la porte, je suis encore plongé dans mes pensées. Il faut dire que je suis arrivé en avance : rien d'anormal, juste... Bon. De l'avance. Hm. Bien sûr, je ne me suis pas mis juste devant car je ne voulais pas qu'elle sente une pression, mais j'ai l'habitude de toujours arriver avant l'heure demandée. Je calcule l'heure d'arrivée, le trajet, du temps en plus pour les imprévus, et du temps pour avoir toujours un peu d'avance, alors il n'est pas rare que je me trouve comme maintenant, droit comme un piquet à attendre bêtement que le temps passe. Je pourrais peut-être toquer... ? J'hésite. En même temps, c'est sûrement ce qui est le plus poli, et je veux toujours être le plus poli possible.

    J'ai tout juste eu le temps de toquer que déjà, j'entends des bruits de pas presque débouler de ce qui semble être des escaliers. Surpris, je manque presque de sursauter quand la porte s'ouvre, ne m'étant pas attendu à tant de rapidité. Fort heureusement, j'arrive à retenir le « ah ! » d'étonnement que j'allais prononcer, non sans mal. J'aimerais éviter de mourir de ridicule, si possible.
    Sur l'instant, toutefois, je suis étonné. Tiens, elle est habillée très différemment de lorsqu'elle travaille... Vous me direz, ça fait sens. Moi aussi, il m'arrive de changer de mes robes pour quelque chose de plus confortable. E-enfin, elle a l'air d'être à l'aise, c'est ça qui est important ! Face à son enthousiasme (ou ce que je perçois comme de l'enthousiasme), me retrouve un peu déconcerté, mais j'arrive malgré tout à sourire maladroitement, me grattant vaguement la poitrine dans un réflexe nerveux.

    « Oh, e-euh... B-bonsoir ! Désolé, je suis un peu en avance, je... Enfin, je voulais être à l'heure. »

    Bravo. Bravo, vraiment. On ne s'en doutait pas, Natsume, merveilleux. Et tu es venu à pied en marchant, aussi.
    Je sens que je vais être... Eh bien. Disons que je n'ai jamais été connu pour mon adresse sociale, si je puis dire. J'ai fait mon deuil là-dessus depuis un moment, toutefois, alors je me rattrape (ou du moins je l'espère) en haussant ce que je tiens dans la main, mais je le fais avec tant de vivacité que mon geste apparaît peu naturel, comme mécanique. Mon sourire est tout aussi crispé.

    « Je, euh... Je t'ai ramené ce dont je t'ai parlé. Ce n'est pas grand chose, mais j'espère que ça te plaira. »

    … Et je l'ai peut-être trop mis en hauteur. Oh, Yggdrasil, je me fatigue moi-même. Rabaissant mon bras, je lui laisse donc prendre possession du panier de fraises et de framboises, que je me suis efforcé de cultiver ces derniers mois. Les fruits rouges sont mes favoris, alors j'ai acquis une petite expérience dans leur culture, mine de rien, que j'aime faire partager comme je le peux.
    Dans tous les cas, maintenant que je suis rentré, j'évite tout de même de trop m'avancer. Je ne suis pas chez moi, alors je ne me permets pas encore de trop regarder, ni même de décider quoi que ce soit. Je dois avoir l'air bien stupide, à rester planté comme ça, m-mais... Je n'ai pas l'habitude d'aller chez les autres ! Un peu nerveux, je tripote donc machinalement la manche d'une de mes robes.

    « A-alors, euh... Comment vous-... Comment tu veux faire ça ? »

    J'essaie de me rappeler qu'elle me tutoyait, et qu'il est donc plus poli que je fasse de même, mais c'est difficile. Le tutoiement ne me vient pas naturellement, même chez ceux que je méprise (au contraire, même, j'y recours encore plus intensément). Pour autant, la jeune femme est sympathique, alors c'est plus simple que prévu. Enfin, jusqu'à ce que vienne le moment de parler et que je bredouille en disant des banalités, mais c'est assez habituel, ça.

    « J'ai ramené un peu de fil, si il faut, m-même si tu t'y connais mieux, évidemment. »

    Je ne voulais pas qu'elle gâche des matériaux pour moi. Elle est déjà bien gentille d'accepter de me recevoir ce soir... Pour une simple histoire de cours, en plus.

    ft. Rosemarie Förstner
    Mars 1001

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      Ah bon, il était là en avance ? Rosie n’avait pas vraiment remarqué, tellement elle avait hâte de se mettre au travail et de lui montrer comment coudre. Quoi qu’elle commençait à être un peu plus anxieuse, parce que bon… Elle ne se trouvait même pas très bonne elle-même, est-ce qu’elle était la bonne personne pour enseigner ça à quelqu’un d’autre ?

        « A-ah bon ? C’est pas grave ! »


      Et puis ses yeux se posent sur le panier de petits fruits que Natsume avait dit qu’il allait apporter. Pendant une fraction de seconde, ses yeux aux pupilles verticales deviennent aussi rondes qu’un humain normal. Jusqu’à ce qu’elle cligne des yeux quelques fois. Elle se sentait saliver, c’était euh…. Pas très plaisant. Surtout quand la moitié de sa bouche était à découvert. Timidement, Rosemarie prend le panier de fruits, les pommettes rouges, alors qu’elle sourit. C’était tellement gentil de sa part, de lui apporter ça. La requine était très heureuse, en ce moment.

        « M-merci beaucoup Natsume ! Ça fait t-très plais-sir. J’adore les fruits… »


      Ce n’était peut-être pas grand chose pour le brun, mais pour Rosie, un cadeau comme ça, ça valait le monde entier. Elle n’était pas très riche et pouvait rarement se payer des choses non-essentielles. Rosie prend une fraise et l’engouffre d’un coup dans sa bouche béante. Elles étaient vraiment bonnes…. Ah, peut-être que c’était impoli de manger devant Natsume. Parlant du jeune homme, il sorti la brunette de sa concentration des fruits rouges en demandant ‘comment elle voulait faire ça’. Et pendant une fraction de seconde, son cœur saute un battement. Qu’est-ce qu’il voulait dire par comment elle voulait fair—oh… Stupide Rosemarie, il parlait de la couture, bien sûr ! Et rien d’autre. Allez, reprend toi, petit poisson. En plus il avait apporté sa propre ficelle.

        « Oh euh oui, pardon je…. Viens avec moi! »


      Rosie se retourne alors, marche au travers de sa boutique et monte à l’étage par les escaliers. Bien sûr, elle avait fermé la porte de sa chambre. Il n’aurait pas fallu que Natsume voit ses multiples dessins et/ou ses écrits gênants….. Non, vraiment pas. Alors Rosemarie guide le jeune homme jusqu’à sa pièce de travail, ou reposait des tonnes de tissus différents, des outils et bien sûr, une grande table qui lui permettait de travailler. Un peu gênée et n’ayant jamais fait un truc comme ça auparavant, elle présente sa pièce, sans le regarder dans les yeux.

        « A-alors c’est ici! Je… C’est tout mon travail que je fais ici. Mes vêtements, je veux dire. E-et… A-ah, je vais te chercher une autre chaise ! »


      Oops, elle avait complètement oublié ça. En même temps, elle pourrait aller déposer le petit panier de fruit dans sa chambre, ce qu’elle fait rapidement. Allez, une chaise, une deuxième chaise…. Euh…. Oui! Okay, celle-là ferait l’affaire. Elle était confortable. Rosemarie sort de sa chambre en refermant la porte bien sûr, et revient vers Natsume.

        « T-tiens. »


      Elle s’installe sur sa chaise de travail, attendant patiemment le jeune homme en jouant nerveusement avec ses doigts.


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    Dearly Beloved


    Des cours, des malentendus et des fraises
    Elle a l'air contente, et ça me met de bonne humeur. Son rire et son sourire sont contagieux, il n'y a rien à faire, et je me retrouve tout naturellement à afficher une expression somme toute un peu bête comme par effet de miroir. Nerveusement, mes mains tripotent ma manche comme pour s'accrocher à quelque chose. Allez, Natsume, un peu de courage. Rosemarie est loin d'être méchante ou menaçante, alors il serait temps que j'arrête de faire l'enfant. En hochant de la tête, je la suis donc vers les escaliers, en veillant bien à m'accrocher à la rampe pour ne pas tomber (quand bien même c'est ma spécialité et j'ai généralement l'habitude de chuter dans tous ceux que je monte). Sur le chemin, je me permets tout de même quelques coups d'oeil curieux sur les pièces que je traverse, sans réfléchir au fait que c'est peut-être invasif. Je suis tout de même impressionné lorsque je découvre sa pièce de travail. Tout particulièrement la pile de vêtements qui traîne au milieu, d'ailleurs, qui me tire de grands yeux étonnés. Comment gère-t-elle le fait d'avoir tant à faire... ? Je suis presque sûr que je serais ravagé par le stress, à sa place. Et elle prend en plus le temps de m'aider un peu... Vraiment, je suis admiratif.
    Perdu dans mes pensées, je sursaute un peu lorsque me ramène une chaise, ayant temporairement oublié que je n'allais (peut-être) pas rester planté là comme un idiot, quand bien même j'étais bien parti pour.

    « Oh, merci ! »

    Docilement, je m'assois donc sans plus attendre, me disant que c'était sûrement ce qui était attendu de moi. Mais, dans les faits, si je continue ainsi, je vais probablement rester silencieux et attendre que ça se passe, ce qui pourrait être tout aussi malpoli. En esquissant un sourire maladroit, je me permet de sortir un vêtement un peu vieillot de ma sacoche, que j'avais emmené pour l'occasion. Comme il était fait de lin, je me disais que cerait relativement simple, mais je ressens quand même le besoin de m'expliquer.

    « Je, euh... Je ne savais pas trop ce que tu voudrais faire en premier, alors j'ai rapporté un vieux haut de bure dans lequel j'ai trouvé un trou. Je me disais que ça serait un bon premier exercice... ? »

    Je ne sais pas trop comment ça marche, dans les faits, mais je veux être volontaire et ne pas attendre que tout me tombe dans la main. Je ne peux pas lui laisser tout le travail, après tout, ce serait injuste de ma part. Pour autant, je pressens que je vais être un peu... Eh bien. Je risque d'être un poids malgré ça, alors j'esquisse une mine désolée, le regard reporté sur le vêtement alors que j'essaie de me justifier.

    « … E-et je m'excuse, si je suis un peu lent. Je n'ai jamais été très adroit. »

    Je n'ai jamais vraiment compris pourquoi, d'ailleurs. Que ce soit une difficulté à me repérer dans l'espace, tant imaginaire que physique, ou à contrôler mon corps et son centre de gravité, voir des suites de gestes qui de temps à autre n'arrivaient pas à se faire... Le moine Thomas m'avait dit un jour que c'était le cas de plus de monde que je le pensais, mais même avec cette pensée, cela me soulage assez peu.

    ft. Rosemarie Förstner
    Avril 1001

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      Pendant quelques secondes, c’est le trac. L’anxiété totale, Rosemarie est figée. Elle se rend compte qu’elle n’a AUCUNE idée de comment enseigner à Natsume à coudre. Honnêtement. Elle y va tellement au « feeling », elle y va tellement juste…. Comme ça.

      Encore une fois, elle ne voulait que quelqu’un avec qui elle pourrait discuter.

      Mais le silence est brisé par le brun qui sort un haut à recoudre de sa propre sacoche. Ah ! Oui, c’était… C’était juste ce qu’elle avait de besoin !

        « O-oh oui, on peut commencer avec ça ! »


      Rapidement, Rosie attrape un morceau de vêtement à réparer et l’étend sur sa table. Elle prend une aiguille et de la ficelle. Le commentaire de Natsume fait rire timidement la requine qui pousse une mèche de ses propres cheveux derrière son oreille.

        « C’est-c’est pas grave! I-il faut seulement y aller doucement. Ç-ça viendr-ra avec le t-temps. A-alors… »


      La couturière prend une grande respiration, avant de se lancer.

        « Donc euh… M-moi je prends toujours une ficelle qui a-a la couleur du v-vêtement pour… P-pour que ça paraisse le moins possib-ble. » Rosie fait un exemple en prenant un fil gris avec une chemise grise. Elle place la ficelle sur le haut, montrant qu’on peut à peine voir la différence. « Pour l’ins-stant, ce n’est… Ce n’est pas g-grave, si tu te pratiques. E-euh… Parce que tu te pratiques, je veux dire. »


      Elle place alors, la ficelle dans l’aiguille en montrant à Natsume comment faire. Elle fait un nœud avec la ficelle et la coince dans le trou de l’aiguille.

        « C-c’est la partie avec laquelle j-j’ai eu le plus de diff-ficulté, au début. »


      Rosemarie ne remarque même pas qu’elle est moins nerveuse. Déjà dans son mode « enseigner », elle ne fait que refaire ce qu’elle faisait d’habitude, mais plus lentement. Rosie se met alors à montrer comment réparer un trou dans une chemise en faisant des aller-retour, en haut en bas avec l’aiguille.

        « E-et tout simplement, comme ça, tu peux…. Tu n’as qu’à r-refermer le trou en tir-rant doucement et tu… »


      Avec ses dents, la requine coupe la ficelle au bout, très facilement. Elle s’assure que la chemise avait bel et bien l’air réparée (une chance, sinon elle aurait passée pour une fraudeuse) et se tourne vers Natsume avec un sourire gêné, mais content.

        « V-voilà! »




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    Dearly Beloved


    Des cours, des malentendus et des fraises
    Malgré mes difficultés, toutefois, j'ai tendance à être très attentif quand je veux apprendre quelque chose. La théorie simplement expliquée, brièvement résumée, m'est rarement compréhensible. J'ai besoin des détails, de comprendre chaque petit geste et procédé pour arriver à m'en faire une image et reproduire. C'est un peu comme ça que j'ai toujours appris, que ce soit sur des éléments sociaux, des connaissances ou des pratiques plus manuelles comme celles-là. Souvent, cela a été source de frustration ; j'avais l'impression que quelque chose clochait avec moi et que, comme on me le répétait souvent, « je devais simplement faire un effort pour une fois ». Maintenant... J'essaie de dominer la frustration que je ressens et de respirer un grand coup avant de reprendre à zéro jusqu'à ce que je finisse par comprendre ce qui n'allait pas avec mes essais précédents. J'ai constaté, d'ailleurs, que les gens perdaient du coup beaucoup moins patience, même si certains restent assez agacés. J'espère du coup que Rosemarie ne se vexera si j'ai besoin qu'elle explique davantage, mais elle ne m'a pas l'air de ce genre-là. Du moins, je le crois.
    L'observant avec attention, probablement trop, je la regarde faire en hochant de la tête à intervalles. Je sais que c'est stupide, mais je n'aurais même pas pensé à prendre la ficelle d'une même couleur : dans ma tête, un bout de tissu est un bout de tissu, et je n'y songeais pas plus que ça. D'une façon peut-être un peu naïve sur les bords, je cligne des yeux en l'observant effectuer son nœud, avant d'afficher une expression surprise quand je me rends compte de la facilité avec laquelle elle le fait. Normal, me dirait-on, pour une couturière, et je suis souvent impressionné par pas grand chose, mais... Je suis admiratif des talents des autres, surtout quand il s'agit de mystères entiers pour moi. Vu ses mots, j'ai du mal à croire qu'elle ait eu de la difficulté au début, mais je suppose que c'est un peu comme quand j'ai commencé à apprendre la magie blanche et que j'arrivais à peine à soulager des hématomes. Je la sens bien plus assurée que tout à l'heure, et je me retrouve un peu fasciné, bougeant légèrement de la tête pour ne pas rater un détail ou deux. Lorsque son ouvrage est terminé et que j'observe, je me sens soudainement un peu intimidé, mais plutôt agréablement content de voir qu'elle a réussi à se mettre suffisamment à l'aise pour sourire de plus en plus facilement.

    « O-oh. Ça a l'air si simple, quand tu le fais... »

    Je sais bien que c'est la pratique, mais justement. Je n'en suis que plus nerveux, mais je vais tout de même essayer, quand bien je sais que le résultat risque d'être... Eh bien. Discutable.
    Prenant une aiguille et un fil que je mets déjà probablement trop de temps à lier, je prends la manche du vêtement pour essayer de m'occuper d'un petit trou de rien du tout. Je peine, pourtant, à faire quelque chose de mon aiguille et je sens bien que ma maladresse ne va pas sen s'arrangeant. Les joues rouges, j'essaie de faire la conversation pour distraire de mon incapacité.

    « Je... Tu... T-tu as toujours voulu devenir couturière... ? E-enfin, sans être indiscret, c'est juste... Je me demandais juste si quelque chose t'avait donné envie d'apprendre. »

    Ce n'est pas juste pour être poli. Puisque je lui prends du temps, je suppose que je peux tenter de comprendre ce qui l'intéresse là-dedans. Bien sûr, c'est parfois purement une affaire de survie, mais... J'ai l'impression qu'elle aime ce qu'elle fait. P-pas que ça ne serait pas bien si elle n'aimait pas, hein ! Juste, je ne sais pas. Elle m'intrigue un peu, je le crois. Plongé dans mes pensées, j'en oublie un peu de faire attention à mes doigts (et au fait que je n'ai pas mis de dé à coudre), de telle sorte que l'autre l'aiguille pince brièvement mais sans gravité mon doigt, je sursaute un peu, essuyant maladroitement le sang qui y perlait.

    « Aïe ! … Héhé, c'est drôle, je tremble moins, quand il faut recoudre quelqu'un... »

    Je ne sais pas pourquoi cela me fait glousser, car c'est un peu glauque je dois l'avouer, mais... C'est drôle comme cela me paraît étranger, alors que dans le fond, les actes se rapprochent. Je suppose que l'adrénaline me rend plus performant, dans ces cas-là.

    ft. Rosemarie Förstner
    Mars 1001

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      Un peu nerveuse, ne sachant pas trop si elle avait bien montré comment faire à Natsume, Rosemarie attendait patiemment que le jeune homme se mette au travail. Elle avait rit timidement à son commentaire. Ça faisait des années qu’elle faisait ce travail, alors c’était normal que ça avait l’air facile… Est-ce qu’elle avait l’air de ça, au début, elle aussi ? La requine prenait peut-être, très lentement, conscience, en ce moment, qu’elle avait bel et bien développé un talent pour quelque chose, au moins. Il semblait déjà avoir de la misère, mais c’était normal. Il fallait être patient. Les gens ne s’attendent pas à ce que la couture soit difficile, au début. Beaucoup prenait ce travail pour acquis.

      Le doux sourire aux lèvres de la jeune femme disparu lentement quand Natsume lui pose sa question. Est-ce qu’elle avait toujours voulu faire ça ?.... Les sourcils froncés, Rosie pense à sa réponse pendant quelques secondes. La petite douleur du brun fait sursauter Rosie qui fait un sourire triste à son commentaire sans vraiment le comprendre. Elle avait des choses en tête qui commençaient à se mêler.

        « Je….. Non, en vrai, j’ai…. J-j’ai été plus o-ou moins forcée d’apprendre. Ma… Ma maman f-faisait était couturière et… »


      Elle prend une petite pause en détournant le regard, serrant les poings sur ses genoux. Parler de sa mère, c’était encore très douloureux à chaque fois. Ça ne faisait pas longtemps, après tout. Relativement, en tout cas. L’animorphe aquatique ne savait pas si elle pourrait passer au travers de son deuil, un jour.

        « Elle était souv-vent malade. Alors j-j’ai dû….. J’ai dû apprend-dre. Je n’avais p-p-pas le ch-choix. »


      Sa gorge commençait légèrement à se serrer. Elle ne pouvait pas se mettre à pleurer, pas déjà. C’était… Ce n’était pas le moment. Rosie se retourne vers Natsume, les yeux piquants, essayant tout de même de sourire.

        « A-alors c’est un peu…. P-pour continuer l-la… Le travail de ma mère qui est….. Qui………. »


      Ah merde et voilà, une larme qui coule. Rosie l’essuie rapidement avec sa manche et repasse les mots du brun dans sa tête. Attends, il parlait de recoudre des gens ? Il était un guérisseur ? Rosie cligne des yeux, quelques fois et fixe son « élève ».

        « Tu… Tu recouds des gens ? D-donc tu t-travailles à-à l’hopital ? »




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    Dearly Beloved


    Des cours, des malentendus et des fraises
    J'ai tendance, naïvement ou bêtement je n'en sais rien, à m'engouffrer dans des sujets complexes et épineux car je ne me rends pas forcément compte que certaines questions, parfois personnelles peuvent amener, eh bien... Des réponses très personnelles. Ou remuer des choses sensibles. Mon métier devrait pourtant m'avoir entraîné à ce propos, mais là-dessus, je suis toujours un peu à la ramasse.
    Je sens toutefois que j'ai approché de quelque chose de plus intime. Une tension étrange s'est installée, comme un nuage de brume épaisse qui englue notre discussion. Ou du moins, c'est ainsi que je le perçois alors que l'assurance de Rosemarie se met à disparaître progressivement, remplacée par, je crois, une sorte de malaise. Ses balbutiements sont de plus en plus fréquents, son regard s'éloigne et je peux sentir frémir dans ma poitrine une désagréable sensation de peine, comme un écho de ce que je crois percevoir chez mon interlocutrice. Et je comprends aisément d'où cela provient lorsqu'elle commence à m'expliquer les raisons de son apprentissage, que je devine précoce. Plus elle parle, et plus je sens le nœud dans mon ventre se resserrer, comme une angoisse pénible et vide alors que j'arrive petit à petit à comprendre ce dont elle parle.

    Quand elle se tourne vers moi, toutefois, la mine triste mais simulant le courage, mon expression se fait peinée. Je m'en veux déjà d'avoir abordé ce sujet et de l'avoir bouleversée de cette façon. Quel crétin... La pauvre n'avait pas besoin de ça, clairement. Elle n'a pas à se justifier auprès de moi, même si je sens, et peut-être que je me trompe, qu'elle affirme aussi ça pour elle-même. Interdit, je n'ose pas parler. Je reste silencieux, mais j'aimerais bien faire quelque chose d'autre que de la regarder comme un poisson mort comme je le fais à l'heure actuelle. Pourquoi suis-je incapable d'agir, quand ce genre de choses arrive, à chaque fois... ? J'ai peur de faire une bêtise. D'aggraver la situation alors qu'on m'a souvent reproché d'empirer les choses par mes mots et par mes actions « froides » ; alors sur le moment, je suis comme bloqué.

    « J-je suis désolé, je... »

    J'arrive à peine à balbutier quelques mots, bien piteux et creux comme il faut, alors qu'elle reprend la parole sur un autre sujet si rapidement que je ne peux pas m'empêcher de percevoir, même à mon niveau, qu'elle tente de passer à autre chose. Ou du moins, je le ressens comme ça. Il me faut tout de même une seconde ou deux pour comprendre de quoi elle parle, que ce soit ce dont à quoi elle fait référence (tout ce qui remonte à plus de quatre secondes pour moi est un mystère en général, hormis ce qui remonte à il y a cinq ans, ce que je trouve plus simple de se remémorer) ou pourquoi elle en parle maintenant. Je ne sui pas très à l'aise avec le fait de me mettre en avant après qu'elle m'ait confié quelque chose d'aussi personnel, mais... Je me dis que c'est peut-être mieux que d'empirer son malaise, alors je reprends la parole, certes avec hésitation, tandis que j'essaie de me reprendre sur le trou que j'essaie, bien maladroitement, de réparer.

    « Je, hm... Je suis moine, et la magie blanche est ma spécialité, alors oui, je m'occupe souvent de ce qui est lié au suivi médical, mais... Non, je ne travaille pas en hôpital. C'est plutôt de la médecine de proximité, si tu veux, des remèdes, soulager des douleurs ou des urgences, des naissances, parfois... »

    Je m'y perds un peu. Tout n'est pas rose, loin de là, mais... J'ai l'impression d'être utile, et c'était ce que je cherchais désespérément après mon adolescence... Discutable, disons. Je ne peux pas dire, toutefois, que j'ai eu une vocation aussi jeune ou que j'avais une motivation plus noble que me sentir à l'aise, quand j'ai commencé. Sans trop réaliser pourquoi, je trouve du coup ma camarade assez admirable, et je ne peux pas m'empêcher de le lui notifier, remontant timidement le regard le faire.

    « … C'est très noble, comme objectif. Tant que cela te rend heureuse. »

    Je ne réalise pas vraiment que ce n'est pas forcément le cas et que ce n'est pas aussi simple – mais, pour le coup, je ne suis pas vraiment la personne la mieux placée qui soit quand il s'agit d'agir pour soi de manière saine.

    ft. Rosemarie Förstner
    Mars 1001

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      Quand le jeune homme s’excuse, Rosie fait un signe négatif de la tête. Il n’avait pas besoin de s’excuser. C’était elle qui était trop émotive, trop pleurnicharde. C’était sa faute si elle était comme ça, de toute façon. Elle avait dû faire quelque chose pour choquer Oros, ou quelque chose. On ne peut pas être aussi laid physiquement et vivre autant de drames sans que ça soit, à la fin, mérité. C’est ce qu’elle s’était dit pendant un bon bout de temps. Et c’est ce qu’elle croyait encore.

      Quand Natsume parle de son travail, Rosie l’écoute attentivement en essayant d’oublier les pensées à propos de sa mère. Il était donc moine ? Et tout ce qu’il faisait, ça sonnait tellement plus… Utile que ce qu’elle faisait, elle, à coudre des…. Vêtements…

        « W-wow…. »


      Tout d’un coup, Rosemarie se sentait très petite. Terriblement petite. Il y avait des personnes tellement plus importantes qu’elle, des personnes qui faisaient des choses tellement plus impressionnantes. Alors qu’elle était là, à faire ses petits trucs de tous les jours, tout le temps.

      ……..

      La voix du brun sort la requine de ses pensées. Noble ? Est-ce que c’était vraiment…. Noble ? Est-ce qu’elle était heureuse, réellement ? Tout ce qu’elle voulait, c’était de rendre sa mère fière. Mais est-ce qu’elle pouvait affirmer être heureuse en ce moment ?

      Non. Probablement pas.

        « J-j’ignore si ce qu-que je fais est noble o-ou non, mais……….. »


      Rosie prend une longue pause. Ça faisait longtemps que ces mots voulaient sortir de la bouche de la requine, mais elle n’avait jamais eu l’occasion de le faire. Et maintenant que ça se présentait, la requine hésitait. Si sa mère l’entendait, est-ce qu’elle lui en voudrait ? Si sa mère savait ce qu’elle pensait réellement, est-ce qu’elle…. Est-ce qu’elle l’aurait reniée ? Rosemarie prend une grande respiration, se frotte le nez avec son index et passe une main dans ses cheveux noirs d’ébène.

        « J’aurais…. J’ai t-toujours voulu m’occup-per des………. D-des enfants. J-j’aime beaucoup, beaucoup les enf-fants et je…. J-je sais pas trop… U-une petite garderie…. O-ou quelque chose du genre. »


      Elle regarde ses genoux, presque honteuse de dire ça à voix haute. Ce n’était, bien sûr, qu’un rêve. Jamais il ne se réaliserait et jamais elle ne pourrait lâcher la couture. Sa mère était bien trop importante pour elle.

        « J-je sais que c-c’est stupid-de… »



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    Dearly Beloved


    Des cours, des malentendus et des fraises
    Je n'aime pas trop quand les gens se font une montagne de mon travail, car ils en ont souvent une image très idéalisée, et... Cela me rappelle également que nombre d'entre nous ne se gênent pas pour considérer qu'ils ont plus d'importance que ceux sans qui nous ne pourrions même pas nous nourrir ou nous habiller. Si je veux être utile, je sais aussi que nous sommes bien peu de chose, alors je détourne un peu le regard devant son air impressionné. Je ne sais pas trop si j'ai bien fait, d'ailleurs, de la complimenter sur sa décision de travail, car j'ai la sensation, même légère, d'avoir fait une erreur. Tendu, mes yeux l'inspectent avec minutie, sentant les rouages dans ma tête se mettre à s'activer alors que je l'entends parler. J'ai l'impression que je la mets mal à l'aise à chaque fois que j'ouvre la bouche... Est-ce que je devrais me taire... ? J'ai cette sensation. Je ne suis peut-être pas le mieux placé pour parler de ça, il faut dire, vu à quel point j'ai été une catastrophe durant l'adolescente. Je n'ai pas eu de vocation dès l'enfance, ni de grande passion qui m'a guidée durant toute ma vie, ni... Eh bien, de capacité à me débrouiller seul là-dessus. Rosemarie, à côté de ça, m'apparaît bien plus mature que je ne le suis, ironiquement. Je suppose qu'il est facile de ma part de parler quand le fait de trouver un métier n'a pas été conditionné par l'urgence de devoir se nourrir. C'est un peu gonflé, quelque part, quand j'y pense.

    Pour autant, je suis surpris lorsqu'elle me parle du fait qu'elle aurait aimé tenir une garderie. Je ne... Je ne m'attendais pas à ce qu'elle me parle de ce qu'elle souhaiterait réellement faire. Généralement, les gens gardent ça pour eux, et vu son côté réservé là-dessus, j'aurais cru que... Enfin, visiblement, je m'y trompe et cela devrait me servir de leçon, moi qui ai souvent du mal à faire rentrer mes expériences au fond de ma tête. Toutefois, son dernier commentaire me fait réagir vivement. Le regard fixé, je hoche négativement de la tête, la voix plus assurée que tout à l'heure.

    « Ce n'est pas stupide. »

    J'ai l'impression de m'entendre, il y a quelques années, quand j'étais encore complètement incertain quant à mes choix. Et probablement que je me mêle de ce qui ne me regarde pas, mais... Je ne sais pas. Je crois que je me sentirais mal si je laissais ces commentaires filer alors que j'ai la claire sensation que cela doit plus tourner dans la tête de la jeune femme que ce qu'elle semble vouloir prétendre. Avec hésitation, je viens poser une main sur son épaule, me disant que j'aurais peut-être l'air... Je ne sais pas. Réconfortant... ? Je ne veux juste pas qu'elle se convainque elle-même qu'elle n'a pas le droit d'avoir des rêves et des envies. Cela me ferait de la peine, alors j'adoucis ma voix et tente de parler, des lueurs à la fois peinées et tranquilles dans le regard.

    « Ce n'est pas stupide, de vouloir faire quelque chose qui vous est propre. Vous avez le droit de vouloir vivre votre vie, aussi. Si votre mère vous aimait, alors elle aurait sûrement voulu que vous soyez heureuse. »

    J'ai peur que ce soit creux. Vague. Prétentieux, même, voir indécent, d'évoquer ce qu'elle me disait tout à l'heure sur sa mère alors que je ne connais pas sa situation et que si ça se trouve, je suis en train de dire une énorme bêtise. C'est ce que j'ai l'impression de faire depuis tout à l'heure, d'ailleurs : des bêtises. Mais... Mais j'en ferais sûrement une plus grosse encore si j'ignore ce qu'elle disait tout à l'heure, alors je reprends la parole, avec plus d'hésitation cette fois.

    « Vous savez, si... Si ça vous intéresse, vous pourriez venir à l'académie, une fois. L'on a toujours besoin de personnes pour surveiller les petits, ça vous aiderait peut-être à vous faire une idée. »

    Je ne veux pas qu'elle se sente obligée, mais... Eh bien. Ce serait stupide de ne pas lui en parler tant que je suis là, non ?

    ft. Rosemarie Förstner
    Mars 1001

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      Rosie s’attendait presque à se faire dire qu’elle devrait se sentir chanceuse d’avoir un travail, d’avoir une maison et une ‘passion’. C’était comme ça qu’elle s’était convaincue mentalement, pendant des années. Et Natsume n’allait surement pas dire le contraire, non ?

      La requine tourne la tête vers le brun, alors qu’il se met à parler. Quand sa main se pose sur son épaule, une vague de chaleur lui passe dans le corps. Elle n’était plus habituée au contact humain et ça paraissait. Son cœur se mettait à battre plus rapidement. Mais ce sont ses mots qui font déborder les yeux de Rosie. En plus, il avait totalement raison, la mère de Rosemarie aurait voulu qu’elle fasse quelque chose qu’elle aime, pas qu’elle se sente forcée de faire. Par contre, elle n’avait jamais eu l’occasion de lui dire réellement. Trop malade, trop occupée, trop sur le bord du gouffre tout le temps.

      Sa gorge se serre et elle regarde ses mains sur ses genoux, encore une fois. Rosie ne savait pas quoi répondre à tout ça. Elle qui était supposée aider Natsume à coudre et la voilà qui lui avouait qu’elle ne voulait plus le faire, presque.

      Les yeux humides de la petite animorphe s’illumine alors qu’elle entend la proposition du brun. Son visage change doucement, passant d’un visage terriblement triste à une expression beaucoup plus heureuse et enjouée.

        « V…….V-vraiment ? V-vous… T-tu… T-tu me laisserais f-faire ça ? »


      Et même si les larmes continuaient de couler sur son visage, c’était, cette fois, des larmes de joie. Des larmes avec un sourire qui déformait son visage déjà pas très normal. Toutefois, l’image de son visage lui vient justement en tête et la nervosité revient.

        « M-mais euh…. Mon… Ma bouche, ils…. L-les enfants n-n’auraient p-pas peur de moi ? »


      Mettre un masque était une idée, mais les enfants se poseraient surement des questions. Quoique Rosie voulait vraiment faire ce que Natsume lui avait proposé… Ça serait, déjà, un pas vers son rêve. S’occuper d’enfants, jouer avec eux. Aider les plus petits à manger, à s’habiller, jouer avec eux (et les plus vieux aussi). Peut-être qu Natsume était envoyé par Oros pour lui donner un cadeau ? Peut-être qu’elle avait finalement souffert ?

      ….Non, avant de se faire trop d’idées, il fallait quand même qu’elle s’arrange pour faire ses projets, aider Natsume à apprendre à coudre et tenir son magasin.

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    Dearly Beloved


    Des cours, des malentendus et des fraises
    Peut-être que je parle dans le vide et que je ne suis pas spécialement d'une grande aide. C'est un peu ma spécialité, quand j'y pense, alors... Mais je veux tout de même essayer juste un peu. Je sais que cela me tournerait dans la tête toute la nuit autrement, et j'aurais l'air bien idiot d'en reparler dans deux semaines d'une manière extrêmement... Disons que j'aurais probablement eu l'air de quelqu'un de vaguement trop collant. Pour autant, si je m'attendais à ce qu'elle me dise que ce n'était pas la peine ou que l'idée ne lui plaisait pas des masses, je suis surpris de voir son visage s'illuminer d'un seul coup. Un peu désarçonné, je reste immobile au départ, sentant une agréable chaleur bourdonner dans ma poitrine alors que je me rends compte qu'elle a l'air sincèrement enjouée pour la première fois de la soirée. Cela me fait plaisir. Instinctivement, un léger sourire vient se dessiner su mon visage, quand bien même cela me fait de la peine de la voir pleurer. Je ne veux pas la prendre de haut en me montrant trop couvant, toutefois, alors je la laisse se faire à l'idée.

    Je tique un peu quand elle me parle de son visage. En un sens, il n'est pas anormal qu'elle s'inquiète, mais de mon côté... Je dois avouer que ce n'est absolument pas un souci. Esquissant un sourire amusé alors que je hoche négativement de la tête, mon ton prend une note plus rieuse et tendre, sans condescendance.

    « Vous, tu, euh... T-tu sais, ça ne les préoccupe pas plus que ça, ce ne sont pas des adultes. Ils te poseront la question une fois et passeront à autre chose dès qu'ils verront une feuille voler. »

    Je suis passé, consciemment, au tutoiement : quelque chose que je ne fais que lorsque j'éprouve une sympathie et un respect plus ou moins forte pour quelqu'un, comme beaucoup d'éossiens. Pour tout dire, je pense même que les enfants adoreraient mon interlocutrice : elle a ce genre de comportement qui font que, eh bien... Elle aurait peut-être dû mal à les reprendre, mais je ne l'invite pas pour ça. Ce serait bien trop tôt. Voulant la rassurer, je reprends la parole en tentant de me concentrer sur le trou que je tentais de réparer tout à l'heure.

    « Tant que l'on est gentils et bienveillants avec eux, ils t'adorent, de toute façon. La première fois qu'ils m'ont vu avec mes crocs, ils ont juste demandé à regarder. »

    Le souvenir me fait glousser un peu. Je parle avec une aisance devenue naturelle, maintenant. Le geste que je fais pour terminer de réparer le tissu l'est moins, mais lorsque le nœud est fait, je présente mon ouvrage maladroit à ma professeure, une expression timide sur le visage.
    ft. Rosemarie Förstner
    Mars 1001



    Dernière édition par Natsume Shimomura le Mer 22 Juil 2020 - 23:28, édité 5 fois

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    Natsu grogne et fixe des fleurs en #8A4B08

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      Le ton de Natsume et sa réponse détendit le cœur nerveux de la petite requine. Il était vrai que les enfants, la plupart d’entre eux, en tout cas, ne jugeaient que si on leur apprenait à le faire. Et s’ils étaient tous aussi gentils que Natsu… Bon, certains pourraient sûrement poser des questions, mais sans le savoir, Rosemarie allait peut-être pouvoir en éduquer plusieurs à ne pas juger les apparences. La brunette fait un petit rire timide en essuyant ses yeux et ses joues mouillés. Peut-être… Peut-être que ça pourrait se faire, oui.

        « A-ah bon. »


      Rosie n’était vraiment pas habituée à se faire regarder d’une manière pure et sans préjugés, mais il faudrait qu’elle s’habitue, bien sûr. Si, vraiment, elle voulait faire ce genre de travail, peut-être que c’était justement l’occasion qu’elle attendait. Même si elle espérait tout au fond de son cœur, que sa mère ne lui en voudrait pas.

      Puis, quand Natsume lui montre la réparation du trou du vêtement, Rosie prend ce dernier dans ses mains pour l’examiner. C’était maladroit, oui, mais c’était déjà un début. Ses yeux dorés regardent les trous, le fil, et tout ça.

        « C’est u-un bon début, N-Natsume! »


      Elle lui fait un sourire, heureuse d’avoir pu rencontrer quelqu’un comme lui dans cette ville. Depuis que sa mère était morte, la requine était devenue beaucoup plus solitaire. Son seul soutien disparu pour toujours, elle s’était terriblement renfermée, alors… Ça faisait du bien, d’avoir un ami. Si elle pouvait le considérer comme ça.

        « R-regarde…» Rosie se penche un peu vers lui pour lui montrer ses erreurs. Erreurs qu’elle avait fait, dans le passé, elle aussi. « J-je faisais la même chose quand j’ai c-commencé, a-alors ne t’en fais pas trop. Q-quand tu coues, il ne faut pas tirer trop f-fort sur la ficelle, sinon, tu vois, ç-ça fait des plis comme ç-ça…. » Doucement, elle retire une certaine tension sur le fil et ils pouvaient voir le trou se refermer, presque de lui-même. « V-voilà. »


      Elle lève son regard doré dans le sien et remarque que leur visage sont très proches l’un de l’autre. Ses joues s’enflamment soudainement et la belle brune se repositionne sur sa chaise, tout en s’imaginant tout un tas de trucs avec Natsu. Comme lui qui l’aurait embrassé, soudainement, comme ça. Elle se frotte le nez, gênée, embarassée.

        « P-p-pardon. »





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    Dearly Beloved


    Des cours, des malentendus et des fraises
    Même si je me dis que Rosemarie me félicite pour un rien, je... Je suis content de l'entendre... ? Je ne sais pas, je n'ai pas trop l'habitude que l'on me dise que je fais bien quelque chose. Généralement, l'on regardait un peu de travers ce que je faisais et on ne m'en parlait que quand je faisais une erreur, puisque je n'étais « pas supposé » le faire, justement. Il n'y a bien que le moine Thomas qui m'avait de temps à autre félicité pour mes efforts, mais j'avais toujours, un peu instinctivement, les oreilles fermées à ce propos. Probablement que je craignais que cela s'accorde d'un « mais » ou d'une attente irréaliste, même si je ne le réalise pas totalement encore maintenant. Mais je suis fier quand Rosemarie me félicite, et mes joues se couvrent d'un épais voile de rose, venant chauffer mon visage d'une chaleur gênante mais pas totalement désagréable.
    Encouragé, je garde les yeux bien fixés sur ce qu'elle me montre, des étincelles de curiosité dans mon regard. Même si ça ne deviendra certainement pas ma passion (je préfère les meubles, je dois avouer, mais plutôt car je manque de finesse), je suis toutefois souvent intéressé par ce que je ne sais pas faire et ce qui demande une certaine maîtrise. Presque hypnotisé par la facilité qu'elle a avec son ustensile, je ne fais pas attention à son rapprochement et au fait que son visage est très proche du mien. Sur le moment, cela ne me fait pas plus réagir que ça, et je me contente de cligner des yeux bêtement face à son malaise évident, l'air plus curieux qu'autre chose.
    Est-ce que j'ai mauvaise haleine... ?
    C'est la seule explication que je vois sur l'instant, et c'est pourquoi je ne comprends pas vraiment son recul soudain et ses excuses, l'air un peu perdu.

    « J'ai, euh... J'ai fait quelque chose ? »

    Je ne veux toutefois pas la forcer à me parler. C-c'est vrai, j'accumule souvent les bourdes sociales, alors je... Enfin, j'ai toujours la crainte d'en faire une nouvelle, à vrai dire. Je n'ai pas trop envie d'en faire une ici, toutefois : j'apprécie la compagnie de la couturière, et c'est assez rare pour moi, que d'arriver à me dire que c'est peut-être à peu près réciproque. En dehors de Lysia, après tout, j'ai rarement eu cette impression. Et Raol... Eh bien, je n'aime pas y penser trop longtemps, car il faudrait que je me pose quelques questions sur la sincérité de notre relation, et je ne crois pas être prêt pour ça.
    Pour autant, quand je repense à la manière dont elle m'explique les choses, je ne peux pas m'empêcher de sourire un peu, presque affectueusement, la mine lumineuse et le ton tranquille.

    « Mais... Tu expliques vraiment bien, et avec patience. Tu pourras dire ce que tu veux, mais je crois que tu t'en sortirais très bien avec des enfants, aha.»

    Bien sûr, ce n'est pas la même chose, mais... Je ne sais pas trop. Elle arrive à me tranquiliser et à me mettre à l'aise, moi qui suis pourtant une boule de nerfs incertaine et bourrue ; c'est un talent assez admirable, je trouve.
    ft. Rosemarie Förstner
    Mars 1001


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    Natsu grogne et fixe des fleurs en #8A4B08

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      Les joues de la petite requine s’empourprent légèrement, alors qu’elle tente, sans succès, de cacher son énorme gêne. C’était terriblement embarrassant d’avoir quelqu’un si près de ses dents, de son visage. Et en plus, il ne disait rien, ça la rendait…. Enfin, Rosie n’était vraiment pas habituée. AaaaaaaAAAAAAAH non en plus il demande s’il a fait un truc de mal ! Non non nonnonnon Rosie, reprends-toi, allez! Faut pas qu’il pense ça, c’est toi le problème!

      ……

      C’est toi le problème.

        « N-non! C-ce n’est rien c’est-c’est que j-j-je…. M-mon visage e-et ma b-bouc-che je ne… J-je…. »


      La jeune femme rougit encore plus, se couvrant les yeux avec sa main, le temps de reprendre son souffle. Elle tente, doucement, de reprendre son calme. Et quand elle enlève sa main, son visage est toujours d’une couleur pourpre-grise.

        « Je cr-crois juste que je… Que je ne s-suis pas habituée a-aux gens qui ne dis-disent rien sur mon… Sur mon vi-visage…. »


      Son regard doré passe de ses mains à ses genoux à la table à Natsu. Elle sourit, timidement, mais elle ne peut s’empêcher de se demander s’il n’a pas des arrière-pensées. C’était tellement rare qu’on ne lui disait rien, surtout si elle s’approchait comme ça.

      Par contre, ses paroles la touchent beaucoup. Son cœur se met à battre plus fort en s’imaginant comme une gardienne d’enfant. À les voir jouer et elle qui semble en avoir plein les bras, mais elle s’amuse follement. Ça serait, vraiment, son endroit de travail préféré. Là ou elle pourrait s’épanouir, là ou elle pourrait être heureuse. Et Oros savait combien d’enfants avaient besoin de personnes pour s’occuper d’eux.

        « C-c’est… C’est très gentil, Natsume. Ça m-me touche beauc-coup….»


      Elle sourit en le regardant et essuie une larme qui vient se glisser sur sa joue. Peut-être que, pour lui, ces paroles étaient très anodines, mais elle qui luttait avec ces pensées depuis… Assez longtemps. Ça lui enlevait, soudainement, un terrible poids sur les épaules. Pas complètement, en fait, mais une bonne partie. Le signe qu’elle avait de besoin pour lui faire comprendre qu’elle aussi, elle avait des envies.

      Et que sa mère ne lui en voudrait pas du tout.

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    Dearly Beloved


    Des cours, des malentendus et des fraises
    Je ne m'attendais pas à ce qu'elle me parle de son visage. Pour ainsi dire, si mes yeux se sont peut-être attardés sur ses dents la première fois, je n'y ai pas... Spécialement pensé. Je ne sais pas si c'est parce que j'ai tendance à me poser que peu de questions sur ce qui ne me rend pas curieux ou parce que je suis habitué aux dentitions impressionnantes dans ma famille (petit, je faisais des cauchemars de la dentition acérée de ma grand-mère paternelle). Alors sur l'instant, la mine surprise, je réponds d'un ton hésitant, moi-même perplexe quant à mon absence de réaction.

    « Ah, je, euh... Je ne sais pas. On a toujours eu beaucoup d'animorphes et d'espèces différentes, alors, je... Enfin, ma mère fait très peur, sous sa forme de dragonne, alors je crois que ça ne m'a pas interpelé plus que ça. »

    Je relève vaguement mes lèvres pour révéler mes propres canines. Enfin, c'est beaucoup moins visible que chez mon interlocutrice, évidemment, mais... Je ne sais pas trop. Mais je peux comprendre son hésitation et j'imagine bien qu'elle a dû subir beaucoup de remarques et de moqueries à ce propos, dont je ne peux pas nécessairement saisir toute la portée puisque je ne l'ai pas vécu. La manière qu'elle a de me remercier pour quelque chose que j'estime être de simples remarques sincères, en plus de ça, me peine un peu. Pour la rassurer, je me permets de venir poser ma main sur la sienne, l'air avenant.

    « … On pourrait faire un atelier couture avec eux, tiens, quand j'y pense.  Je suis sûr qu'ils seraient ravis de fabriquer eux-mêmes leurs jouets.. »

    Je ne veux pas qu'elle pense que ses rêves sont stupides, ou que ce qu'elle fait est inutile. Ou même qu'elle s'habitue à ce qu'il soit exceptionnelle qu'on la regarde de manière désobligeante : de plus en plus, je me rends compte que je veux qu'elle soit contente. Elle a été si gentille et bienveillante avec moi que j'ai envie de lui rendre la pareille. Je lui souhaite beaucoup de bien. Puis, en vérité, elle me met de bonne humeur et fait peut-être plus ressortir une partie de ma personnalité que j'ai tendance à garder dissimulée ; voilà pourquoi ma voix sonne si joviale.

    « Moi, en tous cas, j'ai hâte de voir ça. »

    Et je glousse légèrement, curieux et impatient tout à la fois de la voir faire ce qu'elle veut vraiment faire. Nous ne sommes peut-être pas encore amis, mais... J'ai comme l'impression que, progressivement, une relation sincère est en train de se nouer.

    ft. Rosemarie Förstner
    Mars 1001



    Coucou :

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    Natsu grogne et fixe des fleurs en #8A4B08

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