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  • A Little Piece of Heaven - Natsume Shimomura
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    Le dragon n'est plus, miracle est arrivé. Yggdrasil a protégé sa cité. Des mois de siège éreintant cessent, la ville millénaire respire à nouveau. Chaque soir, sous la lueur émeraude et bienveillante du grand arbre, les éossiens fêtent et célèbrent ceux tombés au combat. Après tant d'épreuves, la ville semble reprendre vie...
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      Doucement, délicatement, peut-être même trop en fait, Rosemarie cogne à la porte. Un endroit où elle n’est jamais venue pour passer un peu de temps avec Natsume. Ça faisait longtemps, et avec ce qui s’était passé dans la ville-haute……..

      Elle se rappelait avoir paniqué, pendant des heures, avec Judith, se cachant dans ses bras au moindre cri ou bruit quelconque. La requine avait tremblé pendant longtemps et avait eu de la difficulté à dormir pendant plusieurs jours. Même si elle n’était pas directement impliquée dans ce qui s’était passé dans la ville haute, l’image de l’énorme dragon et de l’arbre qui brillait (encore) allait rester gravée dans sa rétine pour toujours. Puis, un certain temps après que tout soit passé, Natsume vint à sa porte, lui rendre visite, savoir si elle allait bien et tout ça. La jeune femme n’avait pu s’empêcher de lui sauter dans les bras en pleurant, n’ayant aucune idée, encore aujourd’hui, de ce qui s’était passé.

      Et puis il l’avait invité à venir prendre le thé, mais pas au sanctuaire, cette fois. Non, c’était chez ce fameux Samael. Celui des lettres, très probablement. L’Altissienne avait accepté, quoique très timide. Elle s’était imaginé tout plein de trucs, entre-temps, ce qui s’était passé entre Natsume et Samel et son imagination la faisait rougir.

      Alors la voilà, devant la porte où Samael habite, dans le quartier Éossien, et elle a cogné à la porte. Mais peut-être pas assez fort. Rosemarie commençait à se faire connaître pas mal, parmi les Éossiens. Bien qu’elle n’aille pas interagi avec tout le monde, la plupart des gens savaient à quel point la requine était inoffensive, douce, calme et n’avait aucune malice dans son coeur. À un tel point qu’elle s’était surprise à faire pas mal de petits ‘’coucou’’ gênés, aux Éossiens des quartiers, alors qu’elle marchait à pas rapides vers la maison de Samael.

      Mais bref. Arrête de rester plantée là devant la porte, Rosie, il faudrait cogner plus fort, parce qu’évidemment, personne n’a entendu. D’une main hésitante et anxieuse, la jeune femme fait une autre série de ‘toc toc toc’, un tout petit peu plus fort, cette fois. Elle regarde autour, vérifiant qu’elle ne dérange personne avec ses bruits, avant de faire un léger sursaut quand la porte s’ouvre devant elle.

      Rosemarie sourit, gênée, plaçant une mèche de ses cheveux noirs et épais derrière son oreille.

        « B-bon après-m-midi ! »


      Même si elle est très contente de passer du temps avec Natsu, elle sent tout de même son coeur battre plus rapidement dans sa poitrine. L’anxiété d’entrer chez quelqu’un de nouveau, et tout ça.


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    J'aurais pensé que m'adapter aurait été plus difficile que ça. Mais non. Les jour ont passé sans que je ne m'en rende compte, et presque naturellement, je me suis habitué au fait de vivre sous le toit d'Enodril qui n'a pas l'air plus dérangé que ça par ma présence. Au... Contraire, même. J'ai l'impression que cela lui fait plaisir, pour une raison qui m'échappe franchement. Dans tous les cas, passé ce bref temps d'adaptation, j'avais quelques priorités à suivre. Dont, notamment, le fait de prendre des nouvelles de quelques personnes, dont Rosemarie.
    Je n'avais pas eu le temps de discuter avec elle depuis un moment, en soi. Les affaires au sanctuaire étaient urgentes, et... Et je ne sortais pas beaucoup, ces derniers mois. Sans que je sache pourquoi, j'étais plus fatigué, moins motivé à sortir (déjà que je ne le suis pas beaucoup en temps normal). Je me rends compte, avec une certaine culpabilité, que j'ai peut-être délaissé mon amie. Alors en allant s'assurer qu'elle n'avait rien, je lui avait proposé de passer, à l'occasion.
    Elle faisait une drôle de tête, tout de même. Je me demande pourquoi.
    Je ne vois toujours pas le rapport entre l'endroit où je l'ai invité et cette dernière, d'ailleurs.

    L'esprit tranquille, je regarde l'eau chaude couler du pot jusqu'au tas de feuilles que j'ai soigneusement constitué dans la théière. Il y a quelque chose de relaxant au fait d'observer l'infusion qui se forme, les couleurs qui descendent des plantes jusqu'au bout du conteneur pour libérer un parfum doux. Ma rêverie est interrompue, toutefois, quand j'entends un bruit aisément reconnaissable.
    Ah, elle doit être arrivée.

    Je pose le pot sur le côté et fait le chemin jusqu'à la porte d'entrée pour l'ouvrir. Voir le visage souriant de Rosie a quelque chose de réconfortant. Il fait naître une expression similaire sur le mien, moins emprunt de gêne toutefois.

    « Bon après-midi. Entre. »

    Je l'invite à l'intérieur et ferme la porte derrière nous, soufflant un peu des narines en entendant un bruit de pas familiers se précipiter vers nous.

    « Doucement, Yû. »

    Le jeune berger n'est plus très petit, maintenant, alors la manière qu'il a de faire la fête peut incommoder certains. Je le rabroue sans grande conviction, toutefois, et choisit plutôt  de faire venir l'animorphe vers la table de la pièce à vivre. Dessus se trouvent quelques assiettes, dont une sur laquelle j'ai posé des biscuits au miel, grossièrement faits et mal découpés, ainsi qu'une autre, où se trouvent quelques feuilles d'érables frites.

    « Assieds-toi, si tu veux. J'ai essayé de préparer quelque chose, mais... Enfin, pour une fois, ça a l'air mangeable. »

    Je cache le fait qu'une première fournée a fini dans la gamelle de mon chien. Ce n'est pas de ma faute, si la pâtisserie est inutilement compliquée : je veux dire, dix ou quinze minutes de cuisson, c'est la même chose, non... ?
    Tout de même, je suis debout comme un imbécile, à l'heure actuelle. Je ne sais jamais trop ce qu'on est supposés faire, quand on invite quelqu'un. Préparer une boisson chaude et de quoi manger, oui, ça, je le comprends. Mais ensuite... ? Est-ce qu'il y a des règles ? Un ordre à suivre ? Je ne sais pas. Alors je me contente de me tourner vers Rosie, droit comme un i, légèrement hésitant.

    « Alors, tu... Tu vas bien, déjà ? »

    On a vu mieux, mais j'imagine que cela pourrait être bien pire.

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    Natsu grogne et fixe des fleurs en #8A4B08

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      Le visage de son ami lui étire un sourire sur ses lèvres. Elle est gênée, oui, comme d’habitude, mais de voir Natsume comme ça, c’est quelqu’un, Rosemarie trouve ça vraiment trop mignon. Surtout après avoir… Bah pas tout lu, mais euh…. Bah les lettres hein.

      Mais bon, pas le temps de penser à ça, elle va redevenir toute rouge comme la dernière fois. Rosemarie entre dans la demeure, quand Natsu l’invite, regardant surtout de ses grands yeux dorés aux pupilles fines.

      Le bruit de pattes d'un chien s’approche d’eux, ce qui surprend légèrement la requine. Pas qu’elle avait nécessairement peur des chiens, mais elle est juste un peu peureuse de base, hein. Elle regarde Natsu qui lui dit de se calmer, puis le chien. Avec un sourire, doucement, Rosemarie va lui flatter les oreilles et le dessus de la tête.

        « T-tu es très joli… »


      Elle suit alors son ami en regardant autour, curieuse. Elle se demandait si Samaël était ici. Peut-être qu’ils allaient les rejoindre plus tard ? En tout cas, Rosemarie s’assoit sur une chaise, le cœur battant. Oh Natsume avait fait des biscuits! L’animorphe était toute excitée. Elle replace une mèche derrière son oreille, n’osant presque pas en prendre par peur de manque de respect (oui bon elle est comme ça).

        « J-je vais bien! E-enfin je cr-rois… J’ai l’impression que ce qui s’est p-passé est encore… »


      C’est difficile pour elle de vraiment mettre des mots sur ses émotions. Même si elle n’avait pas été directement impliquée, l’évènement récent avec Yggdrasil l’avait vraiment secoué. Ça et qu’elle avait vraiment entendu beaucoup de choses en publique, sur des espèces de monstres…

        « J’ai en-encore beaucoup de cauch-chemars…. E-et je me réveille beaucou-coup la nuit. »


      Très petit rire nerveux en baissant la tête, avant qu’elle ne hausse très légèrement les épaules en rapprochant ses bras de son corps. Des monstres, un dragon, tout la dépassait. Rosie ne voulait qu’un endroit tranquille pour vivre et, avec le temps, elle commençait à penser que déménager à Yggdrasil allait… Non, ne fini pas cette pensée, Rosemarie.

      La jeune femme prend un biscuit, après quelques secondes de silence, pour essayer de cacher sa nervosité. Elle ne voulait pas (déjà) rendre la conversation trop déprimante, mais elle ne pouvait pas, non plus, cacher que tous ces trucs récents l’affectaient énormément. La requine prend une bouchée du biscuit. Ils étaient un peu secs, mais très goûteux. La noiraude sourit à Natsume, timidement.

        « Ce-c’est très bon, Natsu, merci beaucoup de m’avoir invitée! C…Comment e-est-ce que tu v-vas, toi ? E-est-ce que tu t’habi-bitues bien ici ? »


      Depuis qu’elle l’avait connu, Natsume avait toujours habité au sanctuaire. Ou en tout cas, c’était là qu’il se retrouvait le plus. De le voir chez quelqu’un d’autre, c’était…. Oh non elle rougit encore.


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    Je n'ai pas vraiment été un ami idéal, à vrai dire. Sans me donner d'excuses, je suis toutefois très mauvais pour prendre des nouvelles au bon moment : souvent, c'est trop rapide, ou trop lent, ce qui finit par embarrasser tout le monde. Et en même temps, je savais que les derniers événements l'avaient inquiété : je voulais en savoir un peu plus sans non plus la forcer en mettant le pied dans le plat comme je le fais toujours. Silencieux, je l'écoute sans rien dire, me contentant de hocher de la tête. Je pourrais peut-être lui donner une potion pour le sommeil tranquille, mais ces choses-là ne guérissent pas aisément.

    Je hausse les sourcils devant son commentaire sur les gâteaux. Uh. Tiens donc, je serais capable de produire quelque chose qui ne soit pas un immonde tas de sel carbonisé, c'est nouveau. Mais... Tant mieux. Elle a l'air sincère. Il n'y a pas grand chose qui me donne plus de baume au cœur que la joie sincère de Rosemarie. Cela me fait me dire que je n'ai pas perdu tant de temps que ça à cuisiner, au moins. Mon visage se pare d'une expression douce.

    « C'est gentil. Ne me dis pas merci, pour une fois que je suis celui qui prépare quelque chose. »

    D'ordinaire, en effet, c'est toujours elle, qui est aux petits soins. Je voulais lui rendre la pareille, pour une fois. J'aurais dû m'attendre, d'ailleurs, à ce qu'elle me relance concernant mon propre état, mais je suis surpris malgré tout, perdant brièvement de mon assurance. C'est-à-dire que je ne m'attendais pas à ce qu'elle me demande si je « m'habitue bien » à ici.

    « E-euh, eh bien... Je... Je vais bien, en soi. »

    Très bien, même, mais je me cache de le dire, car j'en ai un peu honte. J'aurais du mal à expliquer pourquoi, néanmoins.

    « Je ne sais pas si je... Enfin, c'est un arrangement temporaire, à la base, alors je ne vais pas m'imposer éternellement non plus, aha. »

    Mon rire est un peu jaune. Même si le militaire m'a déjà dit que je ne dérangeais pas, je ne veux pas non plus l'envahir dans sa vie privée.

    « M-mais au moins, j'aide un peu en refaisant le jardin. »

    Voilà, déjà ça, c'est plus utile. Et ça m'aide à ne pas me sentir comme un vil profiteur. Car pour être honnête, j'ai une autre motivation pour rester encore un peu, dont je me suis rendu compte plus récemment.

    « C'est juste... Ça me fait du bien, ces temps-ci, d'être moins au sanctuaire. E-enfin... Qu'on sache moins que je suis au sanctuaire, disons. »

    Comprenez, qu'on ne vienne pas me dire que je dois encore aller récupérer ma sœur à la taverne, ça a quelque chose de... Reposant. Même si je m'en veux d'être égoïste, sur le coup.

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    Natsu grogne et fixe des fleurs en #8A4B08

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      Rosie se sent gênée que Natsume se soit autant donné pour l'accueillir. Rosemarie l’avait fait de maintes fois, elle aimait bien cuisiner et elle croyait être plutôt… Enfin, passable. De ce que Judith avait l’air de dire, Rosie était une très bonne cuisinière. Par contre, elle avait l’impression qu’elle ne méritait pas d’avoir la même chose en retour.

      Avant qu’elle ne puisse continuer cette pensée, la voix de Natsu la tire de sa petite bulle. Mais les mots ‘’arrangement temporaire’’ la surprennent beaucoup. Après tout, elle avait un peu… Bah lu les lettres, quoi. Elle s’était fait une idée, dans sa tête, pas mal. Que Natsume et Samael…. Euh……. Oh non elle commence à rougir. D’une voix toute basse, presque inaudible, elle se met à balbutier quelques trucs, plus pour elle-même.

        « A-ah je cr-croyais que… B-bah je… J….. »


      Non, laisse tomber, Rosie, t’as encore pensé une connerie. La requine se renferme sur elle-même, légèrement. Mais Natsume continue, parlant du sanctuaire, qu’il semblait.. Être content qu’on ne le retrouve plus là. L’animorphe aquatique joue nerveusement avec ses doigts, un peu timide de poser la question qu’elle a en tête.

        « E-eum… Est-ce qu’il y… Est-ce qu’il y a u-une raison partic-culière ? »


      Son regard doré se pose sur Natsu, à la fois inquiète et curieuse. Elle l’aime beaucoup, Natsume. Elle n’aime pas quand il y a quelque chose de mal qui lui arrive. C’est une des personnes qu’elle aimerait que seulement des trucs biens lui arrivent. Comme avoir Samaël comme partenaire… ce qu’elle croyait être le cas, mais elle s’était encore trompée.

        « Q-que euh… Q-que tu ne veux p-pas être au s-sanctu-uaire, je v-veux dire. »


      Montée d’anxiété et de stress, la requine détourne les yeux et prend une feuille d’érable frite, rapidement. Peut-être que c’était un truc hyper secret et qu’elle n’aurait pas dû demander. Soudainement, elle se sent stupide.

        « S-si c’est quel-lque chose que tu p-peux me dire, b-bien sûr. »



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    Elle croyait que... ?
    Je n'aurai pas de réponse à ma question, car aussitôt l'envie de l'interroger me parcoure, Rosie met le doigt sur quelque chose que je n'avais pas spécialement envie de développer. Face à sa question, je me tends. Je me tends et je m'arrête, un nœud se formant dans ma gorge. Je malmène le biscuit dans ma main qui s'effrite au fur et à mesure des secondes. A vrai dire, j'aurais dû le voir venir, quand j'ai dit ça. Mais il y a cette part de moi qui s'est sentie plus détendue, plus à l'aise, juste assez pour expurger l'agacement persistant dans mes pensées en l'exprimant. Lâchement, j'espérais qu'elle ne creuserait pas. Mais comme d'habitude, Rosie est gentille. Rosie s'intéresse aux gens, à ce qui les travaille ; alors, naturellement elle s'interroge. Elle veut aider. Et, par conséquent, je me sens stupide d'avoir parlé de ça, car j'aurais dû me douter que j'allais gâcher l'instant de repos que je voulais lui proposer. Une houle de culpabilité remonte dans ma poitrine.

    « Je... »

    Le biscuit dans mes mains finit par craquer. J'hésite un moment. Mon amie ne me force à rien mais je ne me sens pas, en même temps, de lui mentir. Je suis très mauvais pour le faire, il faut dire. En outre, moralement, j'aurais du mal. Alors, même si j'ai l'impression de l'envahir avec mes idioties, je me mets à parler, quoique lentement. J'en profite pour me redresser et commencer à servir le thé, comme si cela allait me détendre.

    « Disons que ma sœur ne... Enfin, elle est souvent à la taverne, ces temps-ci. Et comme je suis la seule famille qui lui reste, on estime que c'est à moi de m'en occuper. »

    Je ne cache pas l'amertume que je ressens face à cette idée, mais en même temps, j'ai l'impression que je me comporte comme un mufle. C'est ma sœur, non ? Cela veut donc dire que j'en suis responsable, même si l'idée me dérange, sans que je ne puisse expliquer pourquoi, depuis peu. Mais, de plus en plus, je n'arrive pas à m'en convaincre. La dernière dispute que j'ai eu avec Nagisa me reste encore en tête, plus que ses injures ordinaires qui ont fini par devenir habituelles. Il faut dire que c'était vraiment la goutte d'eau qui faisait déborder la vase.

    « E-enfin... Avec... Avec l'état de ma mère qui empire, ces temps-ci, je ne sais pas, je... C'est devenu... Étouffant. »

    Alors, quand Enodril m'avait proposé de rester un peu chez lui le temps de me reposer, je n'avais pas eu le courage de dire non. J'en profite, peut-être un peu trop. La gêne me traverse de temps à autre. Comme celle qui, maintenant, me fait esquisser une grimace.

    « Excuse-moi. Je ne voulais pas m'étaler de cette façon. »

    Je ne veux pas lui en mettre davantage sur le dos, je veux dire... Rosie a déjà été assez angoissée. Si je ne suis bon qu'à l'angoisser, à quoi est-ce que je sers, au final ?

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    Natsu grogne et fixe des fleurs en #8A4B08

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      À peine avait-elle posé sa question que Rosemarie regrettait déjà. Stupide poisson, Natsume n’avait clairement pas envie d’en parler! C’était évident, t’avais encore parlé trop tot. Rosie serre ses poings, essayant d’être subtile, que ça ne paraisse pas trop. À voir la réaction de Natsume, clairement, Rosie l’avait poussé à parler. Elle se sentait stupide, se traitait de tous les noms possibles, dans sa tête.

      Et puis son ami dragon se met à parler et le regard doré de la requine se pose sur lui. En vrai, Rosie ne savait même pas que Natsu avait une soeur… Elle se sentait un peu idiote de ne pas savoir ce détail, mais bon… Le brun continue de parler et Rosie se met à jouer nerveusement avec ses doigts. Sa sœur est souvent à la taverne. Sa mère est malade.

      La noiraude sent les battements de son cœur s’accélérer. Même si le deuil commençait à se faire, après un an, avec tous les amis qu’elle s’était fait, Rosemarie avait énormément de difficulté à parler de sa maman qui était morte. Morte d’une maladie grave. Natsume s’excuse, tirant légèrement l’animorphe de sa petite bulle.

        « A-ah j-j… Non c’est moi q-qui a demandé, j-je m’excuse. »


      Elle détourne les yeux, sentant le picotement familier des larmes qui commençait à se pointer le bout du nez. Rosie regarde ses doigts, s’entremêlant, nerveuse de dire autre chose. Mais elle se lance quand même.

        « T-ta soeur ne… E-elle doit av-voir… Est-ce qu’elle… »


      La requine se tait, quelques instants, essayant de prendre quelques secondes pour formuler sa phrase dans sa tête. Quand son cerveau devenait dans cet état, des fois, elle avait de la difficulté à placer un mot devant l’autre. Souvent, en fait.

        « Est-ce qu-que c’est parce que votre maman e-est ma-malad-de, qu’elle va dans les t-tavernes ou c’est p-pour… Juste pour b-boire ? »


      La grise ignore si sa question est pertinente, mais tout ce qu’elle a en tête, là, en ce moment, c’est son père. Même si elle était très jeune, Rosemarie se rappelait (dans les rares fois ou sa maman en avait parlé), qu’il passait toujours son temps dans les tavernes pour boire, s’amuser et… Bah la tromper, en gros.

      Et toutes les fois où il avait crié sur elle, juste parce qu’elle était ‘’laide’’. Complètement saoul. Ce n’était pas pour rien que Rosemarie avait peur des gens en état d’ébriété.

      Rosemarie espérait, de tout son cœur, priant à Oros comme elle le pouvait pour que la soeur de Natsu ne soit pas comme le père de la requine. Il ne méritait pas ça. Pas du tout du tout. Elle voulait vraiment voir le bien en tout le monde, même ceux qui ne le méritait pas.

      Elle est comme ça, la Rosie.


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    J'ai du mal à ne pas être sincère, de base, mais c'est encore plus difficile avec Rosemarie. C'est comme si tout paraissait plus naturel à dire et à faire quand elle est présente, bien que cela m'enquiquine un peu, comme maintenant. Je grimace un peu en constatant que je l'ai mise dans une situation embarrassante. Elle ne peut rien y faire, de toute manière, alors je ne fais que l'alourdir avec ma bêtise. Mes mains se serrent avec un peu plus de prise sur ma tasse. J'ignore si elle est vraiment curieuse ou si sa question est juste une politesse, mais mes lèvres se pincent quand j'y pense.

    « Non, elle... Enfin, elle a toujours eu tendance à faire des excès, mais ça allait, avant... Enfin, avant qu'on se réveille. »

    Je marche sur du fil. J'évite toujours d'aborder ce sujet avec Rosie. Je ne veux pas qu'elle croit à de l'hostilité de ma part quant aux altissiens comme elle, et je sais que j'ai du mal à retenir mon amertume lorsque le sujet tombe. Alors, souvent, je tourne autour du pot. Mais je ne peux pas vraiment occulter ce fait maintenant.

    « Elle a perdu sa jambe à cause de soldats. Et... Ensuite, son poste d'éclaireuse quand ils ont été dissous de force. Alors depuis, elle... Son état a empiré. »

    C'est une manière bien pudique de le dire, mais je renacle à mettre les pieds directement dans le plat, pour une fois. Cela ne me ressemble pas, de faire des manières et de refuser de dire les choses clairement ; mais dès lors que cela touche à ma famille, pour une raison que j'ignore, les termes provoquent en moi une gêne, un blocage.

    « Sûrement que l'état de maman la travaille aussi, mais elle a... Elle a dit des choses vraiment discutables sur elle. Sur moi, aussi, mais c'est rien, ça. »

    Voilà que moi qui suis d'ordinaire particulièrement brusque, j'use d'euphémismes et de manières. D'autant plus que la réalité n'est pas toute rose de mon côté non plus, et ma mine se fait d'autant plus lasse.

    « Pour être honnête... Elle me fatigue. Et je sais que c'est mal. Mais je... J'ai du mal à voir les choses autrement. Ça m'agace. »

    Je devrais changer de sujet. Je devrais changer de sujet, mais il y a quelque chose dans ma poitrine qui se soulage quand j'en parle. Pourquoi ?

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    Natsu grogne et fixe des fleurs en #8A4B08

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      Les réponses de Natsume ne rassurent pas beaucoup la requine. Elle a toujours été comme ça, mais encore depuis le réveil. Rosemarie repense aux Éossiens qui sont restés endormis pendant mille ans et une légère sensation de vertige l’atteint. Comment serait-elle, elle, si elle se réveillait dans 1000 ans et que la plupart des gens qu’elle connaissait étaient morts ? Faut dire qu’avant Yggdrasil, quand elle habitait encore à Altis, Rosie ne connaissait personne. Sauf sa maman.

        « O-oh… »


      Natsume continue. Les éclaireurs, sa jambe, tous ces trucs là qui pèsent sur le moral de la soeur de Natsume, mais il reste qu’être méchant avec sa famille, bah ça n’aide personne. Encore une fois, les pensées de son père lui reviennent à l’esprit. Son père qui avait été verbalement abusif avec maman, qui s’en prenait même à Rosemarie elle-même alors qu’elle n’était qu’un enfant.

      Sans même s’en rendre compte, des larmes s’étaient mises à couler de ses joues. Les mots de Natsume lui font mal. Pas parce qu’elle est insultée ou blessée, au contraire, elle ressent énormément d’empathie pour son ami. Le regard dans le vide, la jeune femme se dit que son histoire peut ressembler à la sienne. Bien que ce ne soit pas exactement pareil… Rosie prend une grande inspiration.

        « M-ma maman… Ma maman était très malade. Sa sant-té n’était pas tr-très bonne avant qu’elle n-ne… Qu’elle ne… Qu’elle d-déc-cède. »


      Elle sent déjà sa gorge se serrer. Ce ne sera pas une discussion facile, mais peut-être que ça lui fera du bien.

        « E-et elle s’occup-pait de moi, seule, pa-parce que mon papa… Mon p-papa ne m’aimait p-pas. I-il disait que j’ét-tais l-l…hideuse. »


      Rosie laisse ses larmes couler sur ses joues, dans ses dents qui sortent de sa machoire. Ses grands yeux dorés, mouillés, qui fixent le vide devant elle.

        « Ce qu-que je me rappelle de mon papa, avant que maman ne s’enf-fuit de la maison a-avec moi, c’est q-qu’il… était très violent. E-eum… Pas physique-quement par contre. Enf-fin je crois pas… »


      Petit rire nerveux alors qu’elle cligne des yeux, fixe Natsume et détourne les yeux, gênée. Rosie tu te perds dans ton histoire, ce n’est pas vraiment lié.

        « C-ce qu-que je v-veux dire c’est q-que je c-crois que… S-si mon papa essayait de me re-revoir aujourd’hui, je l-le repousserais. Q-que même s’il e-est mon père, qu’il… qu’il a beaucoup blessé ma mam-man et moi. »


      La jeune femme essuie ses larmes, rapidement, ne réalisant pas à quel point celles-ci coulaient sans arrêt.

        « E-eum… J-je c-crois juste que… Si t-ta soeur te blesse, que ce n’est… Q-que tu ne dev-vrais pas accepter ça jus-ste parce que c’-c’est ta soeur…. »


      Rosie se sent de plus en plus stupide, plus elle parle. Elle se dit que son histoire n’a aucun rapport, finalement et qu’elle n’aurait pas dû apporter ses problèmes personnels à Natsume qui a déjà les siens. Une part d’elle a peur que Natsume rit d’elle ou lui en veuille d’avoir rapporté l’attention sur elle. Elle se renferme sur elle-même, baissant le menton, serrant ses jambes ensemble et ses bras contre son corps en jouant nerveusement avec ses doigts.

        « D-désolée… »


      T'as tout ruiné l'ambiance encore, stupide poisson


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    TW : Violence domestique, abus familiaux au global

    Me plaindre de ça auprès de Rosie est assez honteux, à vrai dire. Elle a bien assez dans sa tête sans que je ne lui en rajoute par mes problèmes idiots. Je regrette même d'avoir abordé le sujet, d'ailleurs. Nagisa est... Mon poids. Mon souci. Ma responsabilité. M'en plaindre, déjà, c'est assez ridicule, quand j'y pense. J'aimerais lui dire d'oublier, par conséquent ; mais je n'en ai pas le temps, car la requine me surprend.
    Je relève la tête avec surprise lorsqu'elle évoque sa mère. Nous n'en avons... Jamais parlé, à vrai dire. Nous avons jamais parlé de nos familles, en un sens, et cela aurait déjà dû me mettre la puce à l'oreille, mais j'étais bien content de pouvoir ignorer le sujet pour ma part. Je ne m’attendais   toutefois pas à ce qu'elle me dit maintenant. En silence, je l'écoute sans rien dire, mais mon expression s'assombrit progressivement. C'est personnel, plus intime. Je sens la lourdeur dans sa voix qui vient serrer mes tripes lorsqu'elle parle, ce nœud dans ma gorge qui se forme au fur et à mesure qu'elle bute sur ses mots. Ma poitrine se serre. Il y a quelque chose qui résonne fortement dans ses paroles, dans un coin de ma tête. Dans mon esprit, les images défilent. J'en revois certaines, dont de nombreuses que j'ai toujours cherché à enfouir dans un coin de ma tête. Un enfant qui pleure, une silhouette grande et imposante, violente dans sa voix, des mains qui suscitent la crainte au lieu de l'affection. Mes épaules se tendent et se haussent. J'écoute sans rien dire, mais je vois exactement de quoi elle parle.

    Et si sa conclusion me parait parfaitement sensée et logique dans sa situation, je suis surpris qu'elle la compare à la mienne. Pris de court, les yeux ronds, j'ouvre la bouche comme pour protester, mais rien ne sort. Rien ne vient.
    Nagisa n'est pas comme...
    Comme qui ? Comme le père de Rosemarie, ou comme le mien ? La question me noue la gorge, sans doute car j'ai déjà une idée de la réponse. Quelque chose en moi bloque encore un peu, toutefois, comme un interdit que me pousserait ma conscience. Je baisse les yeux. Ses excuses m’embarrassent car je me rends compte que ce n'est pas normal, pour elle d'avoir à s'ouvrir de cette manière pour que j'admette la réalité des choses. Je finis par hocher négativement de la tête.

    « N-non, tu as raison. »

    Je ne veux pas qu'elle s'inquiète, qu'elle ait honte. Elle a fait un effort pour moi, je le comprends, alors j'estime qu'elle mérite que je sois honnête. Que je ne me cache pas derrière des excuses comme je le fais d'ordinaire.

    « C'est juste... »

    Une part de moi continue de protester, de vociférer. De rugir que je me 'décharge' ainsi de mes 'responsabilités', mais cette voix sonne comme celle de quelqu'un d'autre. Un frisson de malaise descend dans mon dos.

    « Ce n'est pas grave, si elle me...  »

    Le nœud dans ma gorge se resserre encore plus violemment. Ma poitrine se comprime tant que j'ai la sensation que des lames plongent dans mon torse. Je n'arrive pas à finir à ma phrase. C'est douloureux.
    Si elle me fait du mal.
    Mes yeux s'humidifient. L'admettre serait mettre un pas sur une ligne que je ne veux pas franchir. Mais, inconsciemment, je l'ai déjà fait. Je l'ai déjà fait car Rosemarie a pointé du doigt ce que je ne voulais pas voir, au fond. Ce que je ne voulais pas voir car j'étais persuadé de quelque chose qui me serrait les tripes.
    Parce que je le mérite.
    Le barrage lâche. Une douleur plus forte que les autres me remue comme une vague violente, et je m'étouffe dans un début de sanglot. Les larmes commencent à couler comme si elles se relâchaient d'un seul coup. Dans un vent de panique, j'essuie mes yeux pour tenter de les faire disparaître. Elles refusent, pourtant. Elles refusent car elles sont restées en attente durant trop longtemps ; et mes épaules commencent à trembler, comme tout le reste de mon corps, secoué par une vague de peur, de panique et de peine.

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    Natsu grogne et fixe des fleurs en #8A4B08

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      Rosie regarde ses mains, jouant nerveusement avec ses doigts qui reposent sur ses genoux. Elle se sent stupide d’avoir ramené tout ça à elle. C’était pas vraiment le point, non ? La requine sentait ses yeux piquer, elle sentait sa gorge se serrer. Natsume l’invitait chez lui et tout ce qu’elle faisait, c’était de ruiner l’ambiance. Comme d’habitude, puisque pleurer, c’est tout ce qu’elle savait faire, de toute façon.

      La voix de Natsume résonne dans ses oreilles et la grise lève doucement la tête. ‘’Ce n’est pas grave si elle me’’.... Rosemarie peut finir cette phrase dans sa tête. Elle le sait parce qu’elle l’a vécu aussi. Le fait de penser qu’on mérite de la douleur, que ce n’est pas grave si on lui faisait du mal.

      Soudainement, son ami dragon commence à exploser en larmes et presque immédiatement, Rosie se jette sur lui sans hésitation. Elle se lève et marche jusqu’à lui pour l’entourer de ses bras en serrant aussi fort qu’elle le pouvait. Ses propres larmes se mettent à couler. Elle est trop empathique, la petite requine, dès que quelqu’un pleure, elle ne peut s’empêcher de faire pareil. La noiraude essayait d’absorber un peu de la douleur de Natsume en lui donnant un gros câlin. Elle savait qu’il n’était pas le plus, euh… Que ce n’était pas le plus grand fan des contacts physiques (contrairement à elle), mais la jeune femme n’avait pu s’en empêcher.

        « L-laisse tout sortir… »


      Sa voix est douce, mais serrée par sa gorge. Pour une fois, il n’y avait pas juste elle qui pleurait. L’hybride frotte le dos du dragon, doucement, espérant qu’elle soit capable de l’aider un peu. Elle se rappelle de toutes les fois où il l’avait aidée parce qu’elle pleurait, de tous les moments où il avait été là pour l’écouter, et pourtant, il semblait que c’était la première fois qu’elle pouvait vraiment lui rendre la parole, non ?

      Peut-être pas, mais elle sentait que ce l’était.

        « J-je suis l-là… »


      Sans même vraiment le remarquer, Rosemarie mimiquait les trucs que sa maman à elle lui disait lorsqu’elle pleurait, plus jeune… Où même relativement récemment. Ces pensées rappelèrent à Rosemarie que la mort de sa mère pesait encore lourdement sur son coeur La jeune femme essayait de controler ses propres larmes, sans grand succès.

        « E-et je ne v-vais nul p-p-part... »


      Tant pis.

      Elle se laisse aller aussi.


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    La crue arrive sans que je ne puisse la retenir et je n'ai plus l'énergie, ni l'envie de le faire. Il y a quelque chose dans la douceur et la tendresse de Rosemarie qui me pousse à laisser venir la vague, quitte à m'abandonner à sa houle. Et elle est virulente. Violente, même. Je ne me rends plus compte de ce qui se passe pendant plusieurs secondes, puis plusieurs minutes. La voix de mon amie arrive à mes oreilles mais c'est bien la seule chose qui m'attend encore, avec la chaleur de ses bras contre moi. J'entends le son de ses pleurs et ce dernier me perce la poitrine d'autant plus ; mais je crois bien qu'il s'emmêle avec celui des miens, maintenant. Et que, quelque part, qu'on me dise qu'on ne va pas m'abandonner me fait autant de mal que de bien.
    Je ne sais pas combien de temps il se passe exactement. Probablement trop longtemps, mais nous ne sommes plus vraiment à ça près. Assez, en tous cas, pour qu'au bout d'un moment, les sanglots finissent par se faire moins bruyants, que mes épaules cessent de trembler aussi nerveusement et que, finalement, ma vue s'éclaircisse à nouveau, se fasse plus nette. Il y a encore un trou vide et froid dans ma poitrine mais la chaleur contre la mienne le comble au moins juste un peu.

    Mon souffle se fait plus tranquille. Toujours collé contre Rosemarie, les traits tirés par la fatigue, j'essuie mon visage sans grande conviction, la voix encore un peu cassée.

    « … Désolé. »

    Je le suis. Je ne voulais pas... Réveiller tout ça. Je suis embarrassé d'avoir réveillé des souvenirs douloureux chez mon amie mais en même temps, quelque part, je le suis redevable de m'avoir écouter déblatérer mes idioties. Je ne bouge pas tout de suite de ma position, toutefois. J'inspire, j'expire. Je réfléchis, juste un peu.

    « Tu as raison. »

    Je n'en dis pas plus sur le moment car ce simple aveu est difficile à faire, mais c'est un fait. Elle a raison. Peut-être que... Je ne devrais pas m'en vouloir d'être fatigué et usé du comportement de Nagisa. Pas que du sien, d'ailleurs, mais c'est un autre sujet. Même si j'ai l'impression d'être égoïste en ce faisant, j'imagine que c'est un égoïsme envisageable. Nécessaire.
    Je suis devenu bien calme. Je sais que ce n'était pas le programme de cette journée, à la base, mais je ne suis pas sûr que ce soit une mauvaise chose. Dans un souffle, je me permets de relever un regard timoré et hésitant vers l'animorphe.

    « Est-ce que... Je peux rester encore un peu... ? »

    C'est un caprice que je fais et j'en ai bien conscience, mais... Je commence à me dire que peux le demander, peut-être. Que c'est acceptable, de demander ça à des gens qui veulent bien de moi. De me dire que.. Que je peux être... Un peu aimé ?

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    Natsu grogne et fixe des fleurs en #8A4B08

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      Rosie tiens Natsume fortement contre elle-même. Oui, bon, fortement, faut dire que Rosemarie n’est pas très forte, physiquement. En plus, ses bras tremblent. Mais elle ne le lache pas, son ami. C’est important qu’elle le tienne contre elle. Elle l’aime beaucoup, Natsume, et de le voir pleurer comme ça… Ça lui faisait de la peine, même si ça devait lui faire du bien, à le voir aller. Quand il s’excuse, Rosie lui frotte le dos gentiment en secouant la tête de façon négative, même si sa gorge est trop nouée pour parler. Elle aussi, elle pleure. Elle pense à sa maman qui est morte depuis… presque 3 ans, maintenant ? Le temps passe vite, mais en même temps, elle sentait comme si sa mère était encore avec elle hier soir. Elle la voit encore, là, malade, à lui dire que tout allait bien aller alors que sa flamme s’éteignait.

      D’un coté, Rosie se sentait mal de ne pas avoir pensé à sa mère depuis quelque temps. Sa vie s’améliorait petit à petit, même si… Même si le plus gros de ses problèmes était encore là. Mais ce n’est pas le temps de penser à maman, Rosie, concentre-toi sur Natsume, c’est lui qui est important, en ce moment.

      Silence pendant des secondes qui paraissent terriblement longues, avant qu’il ne lui dise qu’elle a raison et Rosie essaye de resserrer son étreinte encore un peu.

      Et quand il lui demande s’il peut rester encore un peu dans ses bras, Rosie fait un oui de la tête, la gorge encore trop serrée pour dire quoi que ce soit. Elle n’ose pas imaginer comment il se sent avec toute cette situation.

      Avec un peu de temps à avoir Natsume contre elle, sa gorge se desserre assez pour lui permettre de parler.

        « T-tu n’as pas à t-t’excuser, Nat-tsu… C’est…. Ce n’est p-pas mal de pleur-rer. Je… M-moi je pleure t-tout le temps. »


      Petite blague que Rosie tente pour détendre l’atmosphère. La jeune femme rit un peu, timide, gênée. Elle ignore si ça aidera ou non, mais ce n’est pas vraiment un mensonge. Elle sait qu’elle est du genre à pleurer facilement, mais bon… Pouvait pas vraiment changer ça.

        « J-je suis contente q-que… Que tu te laisses a-aller. »



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