Tout est noir. Tout est calme. Tout est… Silencieux. Il n’y a rien. Rien de plus qu’elle et elle-même. Elle flotte quelque part, dans un néant infini de noirceur, sans but. En fait, Kardia ne sait même pas si elle avance ou si elle est complètement immobile. Elle bouge son bras, mollement, à gauche et à droite. Aucune résistance. Elle étire ses mains le plus loin qu’elle peut, mais rien. Les yeux jaunes du cafard cligne, doucement. Elle se sent bien. Elle pourrait probablement rester ici pour l’éternité. De toute façon, elle ne se rappelle même pas comment elle y est arrivée. Où ce qu’elle faisait avant.

    Une voix, murmurée, attire son attention. La blanche tourne la tête, doucement, dans sa direction. Il n’y a personne, mais elle sait qu’elle a entendu quelque chose. La voix recommence. Elle n’arrive pas à savoir ce qu’elle dit.

    Kardia essaye de parler, mais rien ne sort de sa bouche. Une autre voix se fait retentir, de l’autre coté de sa tête. La coquerelle tourne la tête mollement, d’un coté, puis de l’autre, puis elle sourit. Elle les reconnaît, ce sont ses amis. Ceux qui sont avec elle depuis toujours. Un à un, ils se remettent à parler. À murmurer. Et alors que le bruit commence à devenir un peu trop fort…

    Kardia ouvre les yeux.

    Ses paupières sont lourdes, elle se sent comme si elle avait dormi pendant des jours. L’altissienne s’assoit dans le lit et regarde autour, mollement. Elle ne reconnait pas l’endroit. Ni le lit… Ni les odeurs. Son foulard est sur la petite table de nuit, juste à coté. Ce foulard qui était extrêmement important pour elle, pour une raison qu’elle ne connaissait pas. Kardia le prend et le serre contre elle. Elle se lève du lit, ouvre la porte et regarde autour en marchant. Il semble y avoir des murmures, en bas. La blanche descend, une marche à la fois, voyant une femme aux cheveux rouges, toute seule.

      « Bonjour ? »


    Elle ne reconnait pas encore l’endroit, mais déjà cette fille-là semble sympathique. Un sourire innocent s’étire sur ses lèvres, même si son regard reste toujours lunaire, un peu.

      « Enchantée! Je m’appelle Kardia. Est-ce que vous savez où nous sommes ? »


    La blanche regarde autour, tenant toujours son foulard très serré contre elle. Elles étaient seules, dans ce qui semblait être un magasin avec des potions. Les couleurs étaient vraiment belles, dans les flasques… Le regard jaune de la Van Horn devient sur la rousse, toujours un grand sourire aux lèvres.

      « Est-ce que nous sommes amies ? »