« Hey, Bas’, comment ça t’es encore là ? »
« Hm ? »
« Bah d’habitude, à tous les mois tu t’en vas dans……. Hey, attends! »
C’est la conversation que Basmath se répétait encore et encore dans sa tête alors qu’elle courrait du plus vite qu’elle le pouvait. Il était déjà tard, dans la soirée, c’était presque…. C’était presque la pleine lune. Et avec tout ce qui s’était passé pendant le feu du Centre, les Éclaireurs et tout ça, son petit coté lycan lui avait complètement sorti de la tête. Complètement.
Et à cause de ça, elle allait causer un massacre.
Basmath s’était mise à courir, mais elle était dans la ville haute et il fallait…. Il fallait qu’elle s’enfuit, qu’elle sorte d’Yggdrasil, qu’elle parte le plus loin possible. Mais c’était impossible. La lune, elle était presque là, la pleine lune. Elle approchait. Et alors que les dernières lueurs du soleil disparaissaient dans la nuit, la lumière blanche apparait dans les rues.
Une soudaine douleur qu’elle reconnaît très bien s’empare de la soldate et la fait s’effondrer par terre. Une douleur qui couvre son corps au complet. Mais Basmath se relève tout de suite et continue de courir du mieux qu’elle peut. Elle serre les dents (qui deviennent assez rapidement de plus en plus pointues) et tente d’éviter le plus de gens possibles.« Merde merde merde merde MERDE comment j’ai pu oublier ça ?! Comment… Je suis si stupide, je suis… »
Elle continue comme ça en heurtant quelqu’un. Pas le temps de voir qui, il faut qu’elle s’en aille. Elle sent le poil pousser, elle sent son corps changer et…. Oh non….
Cris de douleur, alors que Basmath tombe par terre encore une fois, quelques pas seulement après avoir frappé la personne en armure. Elle frappe le sol, en colère contre elle-même et cette maladie de merde. Haletante, la soldate essaye tout de même de continuer avant de crier une nouvelle fois. Une voix qui semble être entre la sienne et celle du loup-garou.
Le reste de la transformation prend place, ses membres s’allongent, son corps se recouvre de poil et dans d’horribles cris de douleurs, Basmath hurle à pleins poumons. D’habitude, elle achetait des potions pour diminuer la douleur, au moins, mais là… Pas eu le temps. Des griffes viennent remplacer ses ongles et ceux-ci frottent le sol avec force, laissant de longues marques sur les pierres.
Après de longues, longues minutes de transformation, alors que Basmath perd les derniers moments d’humanité qu’il lui restait pour la soirée, la jeune femme a une pensée pour Ayla et le sort qui lui avait été réservé.
Et maintenant, alors que la bête féroce, énorme et en colère se relevait du sol et hurlait à la Lune, le cycle allait recommencer une fois de plus. Il était trop tard pour l’empêcher. Beaucoup trop tard.