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  • C'est l'histoire d'un requin, d'une invocation et d'une soldate.... | Judith & Iris [TERMINÉ] - Page 2
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    Le dragon n'est plus, miracle est arrivé. Yggdrasil a protégé sa cité. Des mois de siège éreintant cessent, la ville millénaire respire à nouveau. Chaque soir, sous la lueur émeraude et bienveillante du grand arbre, les éossiens fêtent et célèbrent ceux tombés au combat. Après tant d'épreuves, la ville semble reprendre vie...
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    Oh non, oh non non non c'est pire ! Tellement pire que ce qu'elle craignait. Ca n'a fait que confirmer toutes les craintes de l'autre soir. Et elle mentionne l'histoire du poulet en plus, pile ce qu'il faut pour remuer le couteau dans la plaie. Et son cri strident, Judith avait déjà eu un sacré mal de crâne quand elle s'est in extremis mais le hurlement la pousse à se tenir la tête et serrer les dents, yeux fermés. Un petit cri de douleur à son tour. Judith n'a même pas le temps de reprendre ses esprits qu'Iris s'est enfuie. Et voilà, bravo petite, t'es toute seule maintenant.

    Judith ne se relève même pas, elle n'en a pas la force, sous tous les angles. Elle entends un gros vacarme. Sûrement Iris qui descends les escaliers en déglinguant tout ce qu'elle peut trouver, ou pas, qu'est-ce qu'elle en sent. Là tout de suite, Judith n'a que pour seule compagnie, sa boule au ventre, son mal de tête, la honte et, sans le vouloir, l'horrible sensation de rejet. C'est comme si elle venait de perdre une de ses seules amies encore là. Non, dans sa tête blessée, elle l'a perdu. L'envie de pleurer ne lui vient même pas. Elle est juste, las, épuisée. C'est pour le mieux qu'elle se dit. Qu'est-ce qu'elles auraient fait le jour où Iris serait devenue une vieille peau mais elle toujours comme à ses 19 ans? Et on ne parle même pas de la réaction de Rosie. Judith n'aurait jamais dû s'approcher d'elle, ou de qui que ce soit. Vivre morte c'est un fardeau qu'elle finirait par projeter sur les autres de toute façon.

    La métisse entends que ça parle en bas, sans savoir quoi exactement. A entendre le ton, ce n'est pas bon. Sûrement qu'on la blâme de ça ou d'avoir été un boulet et de les avoir traîné de force. Surtout qu'elle a dû forcer Rosie à payer un médecin pour quelqu'un qui ne vit même pas. Le malaise est de pire en pire. Judith veut juste, s'enfermer quelque-part, sans jamais qu'on la retrouve, ou mieux, retourner d'où elle vient. ...Tout ça pour qu'elle finisse par faire le même cinéma qu'hier. Journée de merde, réveil de merde, amies de merde, mort de merde; Judith de merde...

    En fin de compte, la mort-vivante fini par se lever dans la douleur. Elle ne peut pas aller les voir en bas. Non en fait, elle ne peut pas les voir tout court. Le mieux, c'est qu'elle disparaisse de leur vie. Rosie et Iris, elles ont qu'à vivre leur vie heureuse. Elle? Sûrement retourner voir Klaus et faire ce qu'on lui demande de faire. C'est une invocation, elle est là pour ça de toute façon... Elle va retrouver la raison de son retour, l'accomplir et retourner vers sa famille, une fois pour toute. Difficilement, elle s'approche de la fenêtre, qu'elle ouvre. Elle va faire ça lentement, sortir par-là, descendre tout en bas et se traîner jusqu'à son invocateur.

    Et la voilà, qui commence très lentement et difficilement à passer par-dessus la fenêtre. Plus qu'à espérer que personne ne vienne la voir à l'étage.

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    Pauvre Rosie, laissée seule en bas à pleurer toute la nuit. Iris met la main sur l'épaule de la requine mais la chevalière a des vertiges, le stress ne part pas. Puis c'est pas comme si elle aim... Aimait Judith pas vrai ? NON, c'est totalement amical ce qu'il y a entre elles pas vrai ? Elle vient de lui hurler dessus par accident/réflexe alors qu'elle essayait d'empêcher les sons de lui percer le crâne quelle idiote. Rosie est là par terre depuis la veille, comment en est-on arrivé là ?

    Rosie sanglote, disant qu'elle n'a pas trouvé de médecin. Se lamentant, bref tout allait mal dans sa tête, jusqu'à ce qu'elle sorte qu'elle n'est qu'un stupide poisson inutile. Ah non, pas du tout ! Iris toujours toute rouge essaie de la réconforter.

    - Tu… Vous… Tu n'es-n'es pas inunutile ! S-sans toi on ser-rait mortes dehors ?

    C'est vrai, en tout cas leur situation aurait pu être pire sans la requine, il faut qu'elle le réalise, qu'elle aille de l'avant. Iris qui perd son noble langage habituel sous la pression est totalement déstabilisée, qu'est ce qu'elle va dire à sa famille ? Non, non ça serait admettre qu'il s'est passé quelque chose et il ne sait rien passé et puis même si il s'était passé quelque chose c'est sa vie non ? Va-t-elle vraiment se plier aux exigences familiales et faire ce qu'on lui dit de faire sans jamais penser à elle même ?

    Les choses tourbillonnent dans la tête d'Iris, elle est paumée, elle est jeune, elle ne sait plus rien-du-tout. Elle essaie d'aider la requine à se relever, les deux seules choses qui ne sont pas floue dans la tête d'Iris à ce moment là c'est la main de la requine qui va faire une vilaine blessure si non traitée et le mal de tête de Judith que la chevalière avait probablement empiré.

    - Il f-faut gué-rir ta-ta main et al-allez soigner la-la tê-te d-d-de Judith... Je, s'il te plait ?

    Iris tente de relever la requine mais son bassin lui fait une autre pointe de douleur et elle tombe à nouveau. Quelle catastrophe, elle n'a même plus l'envie de se relever elle veut juste rester contre ce sol froid, ce serait encore mieux si c'était un sol gelé seule avec la neige qui tombe jusqu'à la cacher. Elle n'en peut plus, ce qu'Iris considérait comme être soi-même vient de voler en éclat avec les questions tourbillonnant dans sa tête.

    - PARDON JUDITH, ROSIE...

    Fit la chevalière dans un dernier cri avant de se mettre en boule par terre. Si elle n'avait pas été blessée elle même, avait été une chevalière compétente. Elle aurait pu soigner Judith en aidant Rosie et partir, laissant les deux se reposer. Mais il a fallut qu'elle se prenne un parpaing dans le bassin et un coup de coude dans le nez et soit inutile, chose qu'elle hait le plus. Qu'on l'enterre, elle est faible trop faible, si elle avait été forte rien de tout ça ne serait arrivé. Forte mentalement ET physiquement…

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      Les mauvaises pensées déferlent dans la tête de la brunette, des choses qu’elle n’aurait jamais voulu entendre à haute voix, que ce soit sur elle ou les autres. Mais en ce moment, Rosie se trouve très, très stupide. Judith devait lui en vouloir de les avoir laissées en haut, toutes seules, en plus. De n’avoir même pas eu le courage de venir leur dire qu’elle n’avait pas trouvé de médecin. C’était de pire en pire.

      Et alors les paroles de la blonde secouent la requine qui fige un instant. Sans elle, les deux autres seraient mortes ? Vraiment ? Il est vrai qu’il y avait eu une énorme panique, hier, et les choses pouvaient dégénérer assez vite. Si Judith s’était retrouvée dans une ruelle, la tête blessée comme elle était, alors peut-être… Est-ce que Rosie les avait vraiment sauvées ?

      Et puis elle la supplie presque d’aller soigner sa main et la blessure de Judith. Toujours tremblante, la gorge serrée, les larmes aux yeux, Rosemarie regarde par terre, et puis elle lève les yeux dorés vers la jeune femme. Une jeune femme qui semblait, elle aussi, un peu mal. En vrai, elle était vraiment mal. Quand elle avait essayé de l’aider à se relever, elle était retombée, causant un moment de panique pour la petite brune qui fait un petit cri de surprise.

        « O-oh Oros…. »


      Allez, Rosemarie, c’est à toi. Toi de prendre les devants, à toi de faire ce qui aurait dû être fait. Rosie se relève d’elle-même, aidant la blonde à retrouver son équilibre, très doucement.

        « V-venez… »


      Il fallait aller voir ce que Judith faisait, aussi, si elle allait bien, alors elle se met à marcher vers les escaliers. Elle faisait attention, à chaque mouvement. Cette jeune blonde n’aurait pas dû se lever et encore moins descendre les escaliers tout de suite. Rosemarie se rappelle du gros bruit qui l’avait surprise tout à l’heure…. Est-ce que c’était elle ? Anxieuse, elle essaye de ne plus y penser.

        « V-vous semblez connaître m-mon nom, mais je…. J-je ne crois pas m’être présent-tée. J-je suis Rosemarie. »


      Une marche à la fois, Rosie monte les escaliers en aidant la jeune femme. Puis, arrivée à la chambre, elle… Judith ?! Elle faisait quoi, dans la fenêtre comme ça ?! Non non non elle allait se faire mal, elle allait tomber et ça allait être de la faute à Rosie encore. Doucement, mais rapidement, l’animorphe aquatique pose la blessée sur le lit (en faisant attention aux dents qu’elle devrait ramasser un jour) et marche en panique vers Judith.

        « J-judith !! Qu’est-c-c-ce que tu f-f… R-rentre allez, t-tu vas t-t-tom-tomber! »


      La requine pose une main très délicate sur l’épaule valide de son amie avec un regard terriblement angoissé. Pourquoi elle faisait ça, pourquoi est-ce qu’elle voulait partir en douce avec tant de risques ? Les larmes aux yeux, elle s’imagine Judith qui tomberait et se ferait terriblement mal ou se casserait le cou ou un autre truc dramatique du genre.

        « J-je suis désolée Judith, j’ai pas… J’ai pas tr-trouvé de médecin. R-rev-viens s’il te plait, je… Je m’ex-xcuse si j'ai ét-té une mauv-vaise amie… »


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    Elle sursaute, une voix, celle de Rosie. Merde... Elle l'a vu. Judith se retourne et- et il y a Iris avec elle aussi. Tout de suite, la métisse détourne les yeux, la fuyant comme elle peut. Difficile de savoir où se pl-mais bien sûr que si, il faut quitter la ma-Mais elle peut pas faire ça à Ros-Rosie qui lui prends l'épaule. Elle ne la regarde pas, préférant l'éviter. Entre son mal de tête, Iris et la réaction de la grise, difficile de savoir quoi penser et quoi faire. Finalement, ses yeux rouillés croisent ceux de Rosie, au bord des larmes. Rah manquait plus que ça maintenant, la confrontation. Elle peut pas lui faire ça mais...Ce serait mieux si elle disparaît de sa vie. Mais comment le dire? Comment le présenter?  Le regard de Judith parait calme quoique morose.

    R-rosie. D'un geste du pouce, elle balaie les débuts de larmes des yeux aquatiques de la grise. Sa voix est étonnement calme, quoiqu'elle aussi triste.

    C-ça v-ça va, c'é-c'était jus-te une t-tét-tétanie. Ca p-passe; p-plus de p-peur q-que de mal.

    Elle inspire profondément, baissant légèrement la tête.

    T-t'es p-t'es pas un pr-problème Rosie, en-encore m-moins un-une ma-mauvaise am-ama-amie. C-c'est -j-ju-ste qu-...

    Elle retire la main de la requin hors de son épaule, lentement.

    M-mon m-m-existence... P-p-pas fa-pas faite p-pour v-vi-vivre a-avec v-vous.
    ...J-je m'je m'en r-rends c-compte mai-t-tenant.


    Elle passe sa dernière jambe de l'autre coté, se tournant ensuite vers l'extérieur, sans regarder Rosie et encore moins Iris.

    V-vis ta vie, t-t-te l-laisse ja--jamais marcher sur le p-pieds. L-les g-les gens d-diront t-t-toujours de la m--merde s-sans sa-avoir ce que t-tu vaux v-vrai-vraiment.

    Et elle commence déjà s'extirper, passant ses mains sur les points d'accroches, parée à descendre.

    S-soigne I-Iris. Toujours sans la regarder. Une dernière honte avant de tout laisser derrière elle.

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    Iris était en boule par terre, psychotant, paniquant, pleurant un peu même. Elle avait vraiment tout raté. Rosie lui demanda de venir, Iris n'en avait pas envie mais elle devait l'accompagner, au moins pour présenter ses excuses à Judith...

    - M-mon nom est Iris, j'ai entendu votre nom de la bouche d-de Judith... Je suis désolée Rosemarie, je p-pensais que Rosie était votre n-nom complet. Je ne voulais pas être impolie…

    Quelle chouineuse inapte à être chevalière elle avait été aujourd'hui. Mariée elle serait aussi inapte à l'être, pourquoi repense-t-elle à tout ça maintenant, la famille, la noblesse, ce qu'elle a imaginé s'être passé avec Judith ? Peu importe, alors qu'Iris suit Rosemarie en lui tenant la main, elle sanglote et boite dans les escaliers.

    - J-jamais je ne serais mariée, de toute façon je suis inapte, frêle et incapable...

    Déprimée, la chevalière est entrain de déprimer à présent, ses émotions passent par tous les états et elle a mal en suivant Rosie dans les escaliers. Mal aux épaules depuis sa chute et dans le bas du dos aussi mais elle ne le sent que maintenant que l'adrénaline de sa fuite minable face à Judith retombe… Iris se laisse poser sur le lit par l'animorphe, Judith est à la fenêtre, elle va sauter là ?!

    - P-pardon Judith, je suis min-minable... Ne saute pas.

    C'était presque inaudible, décidément même pour sauver une amie elle ne savait rien faire. Iris est étendue sur le lit, manquant de courage et de force, manquant de tout ce qu'elle devrait avoir en masse et en réserve en tant que chevalière.

    La pression de la noblesse, cette sensation de jugement perpétuel, de ne pas pouvoir faire un pas de travers, de devoir être juste en permanence, en gardant ses émotions sous clé. C'est une horreur, il fallait bien qu'Iris finisse par craquer surtout quand elle s'était imaginé un film impliquant une relation plus intime que de l'amitié.

    Ses parents, que lui diraient-ils ? Que feraient-ils ? Elle n'ose pas imaginer l'image de honte qu'elle deviendrait à leurs yeux. Sa vie, elle n'en fait pas ce qu'elle veut, elle suit des ambitions qui lui correspondent certes, mais qui ne sont pas les siennes.

    - J-je suis encore plus incapable de vi-vivre avec les autres que toi Judith... J-je ne sais pas si j'ai été moi même une seule fois dans ma vie...

    Pitié qu'elle ne saute pas, Iris avait parlé un peu plus fort cette fois espérant que Judith entende, ou non. Elle ne sait plus où elle en est, qui elle est. La demoiselle de la famille Silva est une chevalière noble, privilégiant le soins des blessés au conflit, protégeant le peuple. Mais qui était Iris, au fond d'elle ? Une jeune fille, de 18 ans, perdue dans des questions que tout le monde se pose, sans réponses, avec un tas d'émotions conflictuelles dans le cœur qui ne demandaient qu'à exploser.

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      Iris était la jeune femme que Rosemarie avait aidée à remonter les escaliers tranquillement. Elle semblait avoir bien des trucs dans la tête, elle aussi et Rosie se sentait mal pour elle. Quand elle parle de mariage et tout, c’était tellement… Tellement pas un truc que Rosemarie avait comme problème. Parce qu’elle se disait que personne ne voudrait marier une femme comme elle.

      Mais bon c’était pas trop le temps de penser à ça. Parce qu’en ce moment, Judith lui disait qu’elle allait disparaître de sa vie. Et lui donnait des conseils, comme si elle n’allait plus jamais la revoir.

      Non….Non non non non nonnonnonnonnonnonnon!!!! Non, Rosie ne voulait pas perdre la seule amie qu’elle s’était fait depuis… Depuis toujours ! Et pour des raisons qu’elle ignore. Alors par réflexe, Rosie se jette sur Judith en l’enlaçant, tremblant comme une gamine qui allait perdre sa seule source de réconfort.

        « J-Judith je t’en prie… Ne disparaît pas, j’ai…. Tu es la seule personne qu-qui ne m’a pas jugée sur m-mon physique…. Tu es mon amie. »


      La gorge serrée, le requine sanglote en tombant sur ses genoux, qui lâchent. Plus d’énergie, après avoir dormi sur un plancher qui ne lui avait pas vraiment donné de repos, après une soirée extrême. Elle avait été forcée à être celle qui devait être forte, mais cette même force commençait à s’effriter lentement. Ses mains glissent sur le corps de la blonde, elle ne veut pas la lâcher. Si elle la lâche, elle ne la reverra plus jamais et…. Non, Rosemarie ne pouvait pas accepter ça.

        « J-j-je comprends pas ce que…. T-tu veux dire p-par ton exist-tence, mais je m-m’en fous! Je.. Je veux pas…… S’il te plait Judith……… Ne me laisse pas seule…… »


      Rosie ne voit et n’entend même pas Iris, sur le lit, qui a son propre moment de déprime. Tout ce qui l’importe en ce moment, c’est Judith. Même si elles ne se connaissaient pas depuis longtemps, Rosie ne voulait pas la perdre. Au contraire, elle voulait apprendre à la connaître, à rire avec elle et à pouvoir faire des trucs entre amies. Et les larmes coulent sur son visage alors que ses mains agrippent faiblement la jambe valide de la métisse.

        « Je t’en prie….. »



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    Plus qu'un dernier geste, deux jambes à sortir et elle quitterait leur vie, pour de bon. C'est pas compliqué de sortir par une fenêtre. Ça prends quoi? Quelques secondes? Rien de bien long. ...Alors pourquoi c'est devenu si difficile d'un coup? Il a fallu que Rosie la prenne de force dans les bras, s'accrocher à Judith comme si c'était sa mère sur le lit de mort. Elle s'y accroche avec une force qui lui fait défaut. Pourtant, il suffit juste d'être capable de dire "non" et de partir malgré tout. Ce sera mieux, pour tout le monde, même si ce serait douloureux sur le coup. Mais, sans lâcher prise, la grise pleure pour s'effondrer à genoux, toujours accrochée à l'invocation. Maintenant elle supplie avec tout ce qu'elle a sous la cage thoracique. Judith la regarde, sans rien dire, triste, le coeur lourd et endolorie face à Rosie. La requin n'a aucune emprise réelle sur Judith, alors pourquoi elle n'arrive pas à trouver la force de s'en extirper? Mais ce qui vient porter le coup de grâce, c'est Iris.

    Ses mots sonnent, font écho dans la tête blessée. Elles comprennent pas ce qui se passe, elles ne peuvent pas comprendre. Ca les dépasse, surtout pour Judith. Pourquoi, quand il faut partir, tout le monde laisse tomber le masque? Pourquoi il faut que Rosie montre à quel point elle n'a rien? Pourquoi il faut que la seule fois qu'Iris parle de sa vie, c'est pour la dépeindre comme une prison? Judith, si c'est son crâne qui s'est ouvert, alors pourquoi c'est le coeur qui saigne? Pourquoi ça la déchire autant d'entendre ça? Elle les connait que depuis quelques jours. Elle devrait avoir l'habitude, de dire au rev-... Judith se rappelle sa position quand les amis qu'elle se faisait durant ses voyages pouvaient disparaître de sa vie, emportés par la guerre. Ou pire, le souvenir de Basmath, qui s'en va "parce que c'était la meilleure chose à faire". Elle avait besoin d'elle Judith, depuis qu'elle n'était plus là, la petite soeur était seule; terriblement seule.

    ...

    ...

    Fais pas la même erreur que ta soeur. Tu peux pas les abandonner, pas maintenant, pas aussi tôt. T'as fait preuve d'égoïsme Judith et ça, tu t'en es même pas rendue compte. T'es pas l'amie qu'elles pensent, mais c'est pas une raison. La métisse déglutit.

    Ses bras prennent et redressent Rosie debout et, sans attendre, elle la prends du bras pour la traîner avec elle jusqu'au lit d'Iris. La métisse s'assoit à côté de la blanche. Doucement, elle prends la tête d'Iris et celle de Rosie, les ramène contre elle-même, pour les prendre dans ses bras. Elle ne savent pas, ne comprennent pas...Mais c'est pas grave. Pas un seul tremblement, pas une seule larme, rien venant de Judith, aussi étonnant que ça puisse paraître. Tout ce qu'elle fait, c'est caresser la tête des filles.

    Laissez pas ce que disent les autres dicter votre vie les filles.

    Et elle resserre son étreinte, tendrement.

    On vit qu'une fois. "Pas comme moi" qu'elle aurait aimé rajouter mais ça, elles n'ont pas à le savoir.

    Ses bras glissent le long de leur nuque pour que ses doigts aillent chercher leur joue, et la caresser. Et puis, un sourire, un vrai.

    Rosie tu me dois des manches et toi Iris un poulet. Un petit rire.

    Et le pire, c'est qu'elle ne s'est même pas rendue compte une seule fois qu'elle ne bégaie pas.

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    La requine avait réussi à ramener Judith dans la pièce, merci Rosie. Elle lui faisait un discours sur l'amitié qui avait plutôt fait son effet avant de la serrer dans ses bras. Mentionnant le fait que Judith était la seule qui ne l'avait pas jugée sur son physique, avec raisons, Iris avait été effrayée des dents de Rosie, la chevalière n'a plus la foi en elle. Elle aurait du rester dans son village, se faire prêtresse d'Oros et lire des textes sacrés aux fidèles, quitte à être un pantin autant l'être de manière moins pénible.

    ...

    Iris est rongée de l'intérieur après avoir été mise face à l'échec tant de fois d'affilée, que ça soit le petit éossien qu'elle avait protéger sans savoir mieux encaisser le pavé, le coup qu'elle s'était pris dans le nez après, Judith qui vient l'aider et se retrouve blessée au crâne ou encore la requine qui les amène chez elle pour qu'elles se soignent et se repose. Puis, il y avait sa réaction face au physique de la requine, son inutilité pour soigner Judith alors qu'elle était elle même blessée, sa réaction au réveil qui n'avait pas du faire du bien pourquoi, pour une idée probablement stupide ?

    Iris avait le bras sur le visage, Judith approchait avec Rosie, elle était à nouveau là à l'intérieur de la pièce, voilà qui fut rassurant au moins. Elle caressait le visage de Rosie et celui de la chevalière. Judith est devenue soudainement la plus assurée des 3 alors que son corps était le plus abimé des 3 filles. Elle ne bégaie pas, elle essaie d'être joyeuse clairement pour remonter le moral de l'incapable qu'elle est.

    "Ne laissez pas les autres vous dictez votre vie." La vie d'Iris sans consigne, sans persévérance Oroniste toute faite, sans conduite de noble à suivre n'est rien, elle n'a vécu qu'en ayant une conduite dictée par des principes qui lui tenaient à coeur. Iris ne sait pas répondre, elle se contente d'éviter le regard de Judith ou de Rosie, elle a craqué comme jamais auparavant et est remplie de honte.

    Mais Judith continue de parler sans bégaiement, jusqu'à faire une boutade sur le poulet avant de rire. Elle est là, bien vivante ce n'est pas un échec total cette journée pas vrai Iris ? Tu ne vas pas te laisser bouffer par ta propre nervosité et ce sentiment de honte ? Pourtant, si, elle évite un peu le regard de Judith avant de répondre.

    - O-oui... J-je te dois bien ça...


    Iris a mal de sa chute, de la blessure de parpaing, du coup dans le nez mais pire encore, elle a mal à l'âme. Son égo a été réduit en miette sous une pression trop élevée pour ses frêles épaules. Elle hoche la tête en répondant à Judith, elle regarde Rosie ensuite, elle doit bien s'excuser de son comportement pas vrai ?

    - T-toutes mes excuses à vous… R-Rosemarie, Judith...

    Dès qu'elle le pourrait, Iris partirait en exploration. Ce serait plus facile de se renforcer dans son rôle de marionnette que d'être elle même. Être elle même, c'est quoi d'ailleurs ? Enlever la chevalerie et la noblesse d'Iris il ne reste rien à part une fille stupidement timide qui apprécie un peu trop le poulet que pour garder un air neutre à table…

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      Alors que Rosie pleure, qu’elle tremble, qu’elle s’accroche très faiblement à sa seule amie qu’elle s’est fait depuis qu’elle est arrivée à Yggdrasil, depuis… Aussi longtemps qu’elle se rappelle, en fait, elle se sent relevée doucement par une poigne plus ferme que la sienne. Les yeux dorés de la grise remontent dans ceux de Judith. Elle était… Elle était là! Oh Oros, merci, merci merci merci merci. Les larmes continuent de couleur, mais pour une autre raison maintenant. Elle se fait trainer jusqu’à son propre lit et puis….

      Oh elle pourrait rester comme ça pendant des heures.

      La tête contre Judith, Rosie continue de pleurer, de sangloter et de renifler. Mais elle est heureuse. Sa main fait encore mal, mais elle est heureuse. Elle n’arrive pas à arrêter de pleurer, mais… avec Judith comme ça, rien ne pouvait aller mal, maintenant.

      Ses paroles la touchent beaucoup aussi. Sa mère lui disait les mêmes choses, presque tous les jours. De ne pas laisser les autres dicter sa vie, qu’elle est une femme formidable et qu’elle devrait voir sa beauté et ses différence comme quelque chose de magnifique. Rosemarie n’avait jamais vraiment pris ses paroles à cœur, même si elle essayait. Mais peut-être qu’elle avait raison.

      Avec le petit rire (très mignon) de Judith, Rosie rit, elle aussi, mélangé à des hoquets et des sanglots. C’pas très joli tout ça.

        « O-o-o-oui…. E-et pas besoin de s'exc-cuser, Mme Iris, j'ai... Je crois qu'on a t-tous eu une journée terrib-blement éprouvante... »


      Elle renifle et prend une grande respiration avant de se relever, rapidement. Fallait… Elle était blessée, Iris, probablement plus que Rosemarie pourrait le dire. Et Judith qui semblait aller mieux, mais bon…. Ce serait peut-être mieux qu’elles aillent voir un vrai médecin.

        « J-je crois que v-vous devri-iez aller… Voir un mé-médecin. Iris semble v-vraiment mal en point e-et je…. Je-j’ignore si quelqu’un v-va prendre le temps de venir ici a-avec tout ce qui s’est passé h-hier… »


      Elle se frotte les mains nerveusement ensemble, et puis… Ses dents par terre, fallait ramasser ça.

        « J-je crois que ce serait… I-important…. Ç-ça m’inq-quiète. »


      Elle croit beaucoup, Rosie.


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    Entendre Rosie rire dans l'étreinte, ça lui fait quelque-chose, un énorme baume au coeur. Elle a beau paraître désespérée quand elle est au bord du gouffre, la joie chez Rosie, à l'inverse, c'est radieux, et contagieux. Elle a beau pleurer la grise, ce petit rayon de soleil dans sa propre tempête fait étirer un sourire plus large encore à Judith. ...Et puis il y a les excuses d'Iris, qui viennent jeter en froid à l'intérieur de la métisse. Cette façon si formelle de parler... Iris ne parle pas comme ça, pas avec Judith, enfin pas du peu qu'elles se connaissent. La mate sourit toujours mais ses yeux s'assombrissent un peu. Et puis, elle recommence avec un petit rire, à tapoter la joue des deux filles.

    Pas de vouvoiement ici. C'est un peu tard pour les apparats. Sans même se rendre compte que cela pourrait être interprété comme un sous-entendu. Après ce serait mentir qu'elle force un peu le trait, surtout pour Iris.

    Et puis Rosie se redresse et se lève, laissant la main libre de Judith se poser sur l'épaule de la blanche. La grise se fait voix de la raison à son tour. La métisse fronce les sourcils, pensive, ses yeux se tournant vers la blanche. ...C'est vrai qu'elle aussi s'est prise des coups, peut-être plus qu'elle-même. ...Et puis son attitude, bien plus maussade qu'elle ou Rosie. Qu'est-ce qui lui arrive...? Elle n'aime pas ça, pas du tout. Judith se tourne vers Rosie et hoche la tête.

    Vu la situation... Ses yeux s'abaissent puis se relèvent vers ceux de la requin. Rosie? Je suis désolée de te demander ça mais... Tu es la seule en état de sortir. Le grand hôpital, il y aura forcément quelqu'un que tu peux avertir là-bas et amener quelqu'un ici.

    Elle se tourne vers Iris et la pousse gentiment pour l'inciter à se rallonger. Elle en a VRAIMENT besoin, plus qu'elle.

    Je vais m'occuper d'elle... Elle regarde toute la dentition par terre et se met à rire, un poil plus nerveusement. Et ranger tout ça-

    Et puis son sourire s'efface petit à petit.

    Et il faut que je lui parle...seule.

    Elle regarde une dernière fois Rosie, le regard moins confiant.

    Tu peux faire ça? ...S'il te plait? Elle s'est retenue fort de ne pas changer de ton, de ne pas laisser sonner ça comme une supplication, ou un renvoi sec.

    ...Et puis Judith n'a pas oublié le coup du poulet.

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    Drôle d'étreinte, entre une Requine qui passe de la tristesse à la joie, une Judith qui était passée elle aussi de ce qu'Iris avait pris pour une tentative de mettre fin à ses jours à une joie apparente, sans bégayer et Iris qui était prise dans une spirale négative et n'en sortait pas. Elle commençait plus à être en colère contre elle même que de se lamenter.

    Judith lui avait fait remarqué son vouvoiement, en effet, Iris avait parlé froidement comme pour se détacher des deux autres filles dans la chambre. Chambre qui n'est pas la sienne, et qui fut salie par son sang et sa sueur même si il n'y avait pas que le sien... La suggestion d'aller voir le médecin ne l'emballait pas non plus, la jeune noble voulait juste partir en expédition tout de suite pour gagner des forces qui lui faisaient défaut et honte.

    Mais si on ne se voile pas la face, c'était surtout pour noyer son envie d'être elle même en s'enfonçant dans le devoir à nouveau. Qui plus est, être elle même, la chevalière ne savait pas ce que c'était, elle était si bouffée par la nervosité que ses pensées étaient totalement désordonnées.

    Puis, Judith demande à Rosie de quitter la pièce, déclarant qu'elle va s'occuper d'Iris et qu'il fallait qu'elle lui parle seule après l'avoir gentiment incitée à se rallonger. Iris s'était rallongée de tout son long. Elle regardait Judith, qui semblait vraiment insister pour que Rosie parte. Pourquoi ? C'était Iris qu'on allait sauver alors que c'était le rôle qu'elle devait jouer en tant que chevalière ?

    - Vouvoyer c'est ce que je dois faire. Ne pas faire forcément ce dont j'ai envie mais faire ce qu'une chevalière doit faire, ne… Ne pas échouer c'est ce que je dois faire… Tenter d'épouser un jour un noble pour perpétuer une lignée aussi, peu importe ce que je ressens. J'ai accepté de suivre cette voie pour que ma famille soit fière, pour que je sois ce que les autres attendent de moi…  

    Monologue d'Iris qui essaie de se formater, de bourrer son propre crâne pour fonctionner telle une créature qui n'a pas droit de vivre sa vie comme elle le souhaite. Pourtant, la chevalière apprécie s'entraîner, se dépasser, rendre service à son peuple et protéger les autres. Mais le reste ? Le reste ce n'est pas ce qu'elle veut être, c'est ce qu'elle doit être et Iris se sent étouffée, elle a un pincement au cœur en regardant Judith qui s'occupe d'elle, en pensant à Rosie dont elle avait eu peur à cause de sa dentition d'animorphe.

    - Euh... Je...

    Elle plombe l'ambiance, elle le sait. Craquer sous le poids d'une nervosité engendrée par trop de pression l'a plongée dans une phase qu'elle aurait préféré vivre seule. Ne pas se montrer pitoyable devant les autres et se remontrer que lorsqu'elle se serait reprise. Iris pose sa main sur le visage de Judith, plongeant un regard désespéré dans le sien.

    - Désolée Judith, C-ça va passer… Désolée d'avoir crié et fuit, je…

    Ne finissant pas sa phrase, Iris caresse la tête de la caldissienne. Il est clair qu'elle s'apprêtait à dire quelque chose d'important mais elle ne peut pas prononcer de mots à la légère en étant en pleine crise de nerfs. L'orage est toujours là, la pression aussi mais la présence de Judith est apaisante. Il ne faudrait probablement que peu de temps pour que l'orage passe à ce stade, Iris ayant lâché tout ce qu'elle avait sur le cœur, ou presque, dans ses propos.

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      Rosemarie cligne des yeux quelques fois. Elle était nerveuse, jouant avec ses doigts, se grattant la peau grisâtre. Mais la belle métisse ouvre la bouche et lui demande d’aller chercher un médecin. Peut-être que ce serait une… Une meilleure idée. Rosmarie regarde Judith, puis Iris et… Judith encore. Et la manière qu’elle lui parle, qu’elle lui dit qu’elle veut parler à Iris, la jeune requine à la bouche entre-ouverte, les joues rouges. Est-ce…. Est-ce qu’il y avait quelque chose, entre ces deux-là ? Est-ce qu’elles étaient ensemble ? Et… Oh….. Elle était de trop ?

        « J-j-j-oh. O-oui… O-okay, je r-r-reviens rapid-dement! »


      La grise part de la pièce rapidement, laissant les deux jeunes femmes chez elle. Seules. Dans sa propre maison. Si la requine n’était pas aussi…. Soumise ? Soumise, oui. Elle aurait peut-être dit quelque chose, mais bon, elle ne voulait pas les déranger non plus.

      L’hopital de la ville-basse… Rosemarie n’y était jamais allé. Ah et les rues étaient encore innondées…. Rosie remercie Oros encore une fois, pour la chance qu’elle avait d’avoir une maisons surélevée. Alors la requine se met en route dans une direction au hasard.

      Ça ne lui prend pas beaucoup de temps pour se perdre. Mais après avoir demandé de l’aide (souvent) elle arrive finalement à l’hopital. Les médecins semblaient tous occupés, les soignants tous épuisés, mais la requine devait demander de l’aide. C’était pour Judith et pour Iris, il fallait vraiment… Vraiment qu’ils viennent.

      Après avoir passé de bonnes dizaines de minutes à chercher quelqu’un qui pourrait l’aider, un jeune homme décide enfin de la suivre jusqu’à sa boutique. C’était un des trajets les plus embarrassants du monde. Qu’est-ce qu’on dit à un médecin ? Qu’est-ce qu’on raconte quand leur vie est tellement plus… Importante que la sienne ? Rosemarie était intimidée, mais elle reste fixée sur son objectif. Elle espère simplement qu’elle n’a pas pris trop de temps.

      Une fois arrivée à la boutique, la brunette entre et y guide le médecin qui dit se rappeler être venu ici quelques fois. Ça gêne la requine qui guide, vite, le jeune homme en haut des escaliers. Elle cogne à la porte de sa propre chambre, timidement.

        « Ju-Judith ? J’ai apporté de l’aide… »


      Elle entre dans la pièce, doucement.


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    Merci Rosie. Sans se retourner pour la voir alors que la grise quitte la maison.

    Rosie a bien fait de partir aussi vite parce que ce qui suit, c'est Iris qui part dans un espèce de monologue. Judith ne comprends pas, enfin si, elle comprends justement et c'est bien ça qui lui fait peur, et mal. Iris est à bout et elle a l'air de perdre ses esprits comme Judith la veille...ou quand elle a craqué la première fois qu'elle l'a vu. Tout ce que transpire du visage de la métisse, c'est l'inquiétude, viscérale. Au fond d'elle, la réaction de la blanche l'enrage aussi. C'est limite si elle n'aurait pas envie de, juste, lui coller une grosse gifle pour lui remettre les idées en place. Mais non, l'une comme l'autre sont pas en état.

    Et puis Iris qui vient poser sa main sur le visage de la mate. Ses yeux, son regard, pourquoi ça lui fait aussi mal à Judith? Pourquoi une fille qu'elle ne voit que pour la deuxième, la regarder dans cet état, ça la déchire autant? Pourquoi au contact de sa main, elle a les yeux qui s'écarquillent, à moitié apeurés et les joues qui deviennent roses. Des excuses, des "ça va passer" et une phrase qui ne se termine que par une caresse sur sa tête. Un regard attristé sur le visage de Judith, et son coeur dont les battements deviennent douloureux. Mais la métisse reste calme, beaucoup moins maintenant que Rosie est partie cela dit. C'est comme si elle avait déjà moins à garder la tête haute devant les deux.

    Triste mais calme, Judith vient s’asseoir à coté sur le lit, place sa main sur le front d'Iris, et caresser du pouce, affectueusement.

    Chhhh...

    Elle réconforte comme elle peut même si elle se trahit elle-même en déglutissant. Sa main tout en bandages vient se poser sur la joue de la blanche et caresser aussi. Un tout petit sourire qui vient faiblement s'étirer sur le visage de Judith. Elles ont des choses à dire, c'est le moment...

    Iris... Je t'ai jamais dis merci, pour l'autre fois. Elle baisse les yeux, un peu pensive. Un moment de silence, une profonde inspiration et...

    ...Le mois dernier, je venais de me réveiller de 4 ans de coma. Je me suis retrouvée dans cet état et seule. Un brin d'humidité qui vient dans ses yeux oranges.

    Tu aurais pas été là, tu serais pas resté, même après que j'ai craqué devant toi, j'aurais sûrement mal fini. Non, elle n'aurait pas fini, elle est sans fin. Sa crise serait passée et elle serait juste devenue maussade pendant elle-ne-sait combien de temps. Mais ça Iris n'a pas à le savoir.

    Elle parle un peu en coup de poker, après tout, elle se connaissent depuis peu... Même si leurs rencontres ont toujours été...denses. Ses yeux qui se plongent dans ceux d'Iris, des yeux qui se veulent rassurant même si elle n'est pas moins inquiète ou effrayée de comment peut réagir Iris.

    Je connais quelqu'un d'Altissia. Elle porte une armure de chevalier, parle comme les chevaliers, veut agir comme les chevaliers mais, à la place, elle sourit, rit, adore le poulet et sauve des vies. Judith rit, avec un sourire plus grand. Même si elle se prends des parpaings entre-temps.

    Elle replace des cheveux d'Iris en place alors que son autre main vient caresser à son tour la tête de la blanche.

    Elle m'a jamais lâcher quand j'ai touché le fond.

    Et, dans un mouvement, un peu hésitant, les pommettes dont le rose devient plus foncé, elle s'approche doucement d'Iris et, sans brusquer, la prends dans ses bras. Une main vient se poser derrière le crâne de la blanche, pour continuer à caresser lentement.

    Je compte pas la lâcher non plus. Une petite larme qui vient couler et tomber sur l'épaule de la blanche aux yeux bleus. Judith reste comme ça un bref instant, à faire de son mieux pour elle.

    Et puis elle replace son visage face à face avec celui d'Iris. Soudain, le regard de Judith parait déstabilisé, fuyant et rouge. Ses lèvres s'ouvrent mais tremblent, son oeil gauche aussi.

    Par-pard... P-p-par-pardo--je t-je tété-je t'ai c-c-coupé la pa-la papa-la paro-la p-... Eeeeet les bégaiement reviennent, en force, tellement fort qu'elle n'arrive plus à sortir quoique ce soit. Le bon timing.

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    Judith se montrait la plus réconfortante possible, sans bégaiements, elle avait interrompu Iris mais ce n'était pas grave. La chevalière essayait d'intérioriser ce qui restait, le reste des soucis ne devrait pas peser sur Judith. Mais voilà que la métisse pose la main sur le front d'Iris, le caressant doucement Iris se laisse réconforter, des larmes lui venant aux yeux surement à cause de la pression qui commence à retomber.

    Judith raconte sa vie, le fait que quand Iris l'avait rencontrée elle s'était réveillée de 4 ans de coma dans cet état, surement parle-t-elle des brûlures sur son corps. C'était donc cela que Judith voulais dire quand elle parlait de ne pas "mourir encore une fois" ? Elle ne voulait pas tomber à nouveau dans un coma pendant sa crise ? La pauvre, elle en a vécu des choses horribles.

    La métisse explique à la chevalière qu'elle aurait mal fini sans elle, plongeant les yeux dans ceux d'Iris. Si elle l'avait vraiment sauvée, ça valait la peine d'être chevalière non ? Cependant, Judith ne s'arrête pas là elle commence une description, une description atypique. Il est clair qu'elle parle d'Iris, le coup du parpaing à la fin n'était pas nécessaire par contre. La chevalière esquisse un sourire en écoutant.

    Puis, comme un coup presque fatal à la déprime, la jeune femme aux yeux cuivrés déclare qu'Iris ne l'a jamais lâché même quand elle avait touché le fond. C'est... Faux, Iris a l'impression de l'avoir lâchée au réveil avec sa réaction. Pourquoi tant d'émotions conflictuelles en elle en ce moment ? Pourquoi a-t-elle besoin d'être autre chose que ce qu'on lui a dit d'être finalement ?

    Une larme tombe sur Iris alors que Judith déclare qu'elle ne compte pas la lâcher non plus, sortant à nouveau la chevalière d'un état de nerf négatif qui a la dent dure décidément. La métisse a l'air nerveuse soudain, son visage rouge face à celui d'Iris alors qu'elle déclare qu'elle est désolée de lui avoir coupé la parole en bégayant à nouveau.

    - Je… J'allais te dire que je…

    Iris déglutit, elle n'arrive pas non plus à parler clairement. Elle est sous le contrôle de ses émotions uniquement, elle approche son visage de celui de Judith et pose ses lèvres contre celles de la caldissienne. Peut-être faut-il y voir un caprice de gamine, peut être y voir l'expression de ce qu'elle n'arrivait pas à dire, toujours est-il que le baiser a été donné, Iris rougit en étant toujours légèrement larmoyante et perturbée.

    - Il-il faudra que je r-règle cer-certaines choses...

    De tout cela, Iris avait retiré une chose. Des sentiments conflictuels pour Judith, est-ce une amie ou plus ? Probablement plus mais même si jamais Judith acceptait de potentiels sentiments naissant de la part de la chevalière, il faudrait d'abord qu'elle règle des choses oui. Elle doit devenir plus forte et aussi… Confronter ses parents.

    Iris n'avait pas remarquée qu'au moment du baiser, une requine et un médecin étaient entrés dans la chambre doucement…






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      Pas de réponse ? Peut-être qu’elles s’étaient endormies. Blessées comme elles étaient, avec ce qu’elles venaient de vivre émotionnellement, c’était très logique. La requine entre très doucement dans sa propre chambre et….. Oh.

      Leurs lèvres collées les unes sur les autres, tellement proches, tellement de…. Oh Oros tout puissant, c’est vraiment pas le temps de fixer, de les regarder comme ça. Le visage de la brunette devient aussi rouge qu’une fraise alors qu’elle se cache les yeux comme une enfant avec ses mains.

        « J-j-je-j’ai-je suis d-d-d-dés-s-sol-l-lée de v-vous… J’ai euh…….. M-mé…. J’ai apport-t-té un méde-médecin!....... »


      Elle n’avait pu s’empêcher de laisser ses doigts entrouverts comme si elle voulait, en vrai, regarder les deux jeunes femmes s’embrasser. Elle adorait tellement les histoires d’amour, elle aimait tant quand tout allait bien comme ça et quand les émotions débordaient. Mais bon.

      Ses yeux dorés se posent sur le sol et les petites taches blanches qui y étaient encore. Ah, ses dents ! Judith n’avait pas eu le temps de les ramasser, alors, c’était pas très grave. Elles avaient sûrement beaucoup a rattraper… Avec hier et tout. Rosie se met alors tout de suite au travail en se penchant sur le sol pour ramasser ses dents. À grand coups de mains, elle les ramène tous au même endroit en laissant la place au médecin pour qu’il aille voir les deux filles.

        «J-j-j-v-v-voilà monsieur, e-elles sont.. Ce sont ces d-deux-là. »


      Un œil attentif aurait pu remarquer que la main droite de Rosie était entourée dans des bandages, elle aussi. On avait quand même pris le temps de la soigner avant de partir pour la boutique de la requine. Le médecin s’avance dans la pièce pour examiner les deux jeunes femmes, clairement insensible à toutes ces émotions. Il avait un travail à faire hein.

      Il examine Judith en premier, retire doucement les bandages et regarde la blessure. Rien de bien grave, seulement de faire plus attention dans les prochaines semaines et que les maux de tête seront fréquents. Garder des bandages jusqu’à ce que la plaie guérisse, aussi. Il se tourne alors vers Iris et se met à faire son examen (whatever c’que les médecins font pour vérifier si le bassin est brisé) et se relève. Il lui dit qu’elle semble avoir d’infimes fractures, mais que du repos pourra tout arranger.

      Rosie soupire. Il y avait vraiment plus de peur que de mal.


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    Toute l'assurance qu'a pu avoir Judith depuis que Rosie l'a ramené sur terre s'est envolé, comme ça d'un coup. Est-ce que c'est Iris, son regard, la peur du jugement ou juste d'avoir tout déballé? Probablement tout ça à la fois. Il n'y a pas vraiment d'explication "logique" à ça, ni à leur réaction commune. On dirait que tout est entrain de venir de lui-même, comme une sorte d'alchimie imprévue. Le genre que craignait justement Judith. Et ça s'empire alors qu'elles restent toutes les deux plongés dans les yeux de l'autre. C'est tout un maelstrom émotionnel qui se passe, et pas qu'aujourd'hui. Non, ça a évolué comme ça depuis...et bien depuis la première fois en fait. Le coup du poulet, c'était juste un quiproquo, mais ça y a contribué il faut croire. Mais voilà qu'Iris prends la parole et Judith l'écoute religieusement. Elle qui prenait les devants tout à l'heure, voilà que les rôles s'inversent.

    Iris s'approche, les secondes paraissent des années et le coeur de l'invocation commence à battre comme pas possible. Et puis, arrive ce qui devait arriver.

    Les yeux humides de Judith s'ouvrent grand, la lueur magique brille encore plus qu'hier. Son visage brûle d'une chaleur agréable. Des papillons dans le ventre et...et tout est bien, paisible, d'un coup. Elle est, à la fois terriblement confuse et incapable de réaliser ce qu'il se passe, mais en même temps parfaitement lucide. Une sensation électrisante qui la coince dans une paralysie dont elle ne veut pas être guérie. Les lèvres se séparent, laissée Judith complètement statufiée, le regard perdu dans le vide, toujours les yeux luisant.

    Iris lui parle, lui dit qu'elle doit régler des choses avant. Elle ne saisit pas tout, enfin si. Elle aimerait avoir de l'ordre dans ses idées, trouver quoi dire à s-à la blanche et la soutenir. A la place, rien, juste elle toute rouge, tremblante et incapable de raisonner normalement. Maladroitement, sa main se pose sur la joue d'Iris et, d'un coup, lui rends la pareille.

    Elle se retire doucement, ses yeux toujours luisant, son regard et son sourire plus radieux que jamais. Elle veut faire passer un message, comme pour calmer aussi bien Iris qu'elle-même. Et puis, elle retourne déposer ses lèvres sur les siennes.

    Plus qu'un baiser, elle commence à l'embrasser, maladroitement mais tendrement. Pas de réflexion, seulement son coeur qui parle pour elle. Son autre main vient se poser sur la nuque de la blanche alors qu'elle continue. Elle n'a pas beaucoup d'expérience mais, si elle ne peut dire ce qu'elle veut lui faire comprendre avec des mots, alors les actions parleront mieux. Alors elle s'efforce de rendre ça le mieux possible. Transmettre ce qui ne peut se dire, seulement se ressentir.

    Une voix, Rosie. En pleine action, Judith, qui avait fermé les yeux, les rouvre et les tourne vers-

    AH !

    Un sursaut et elle se retire tout de suite, baissant la tête, rouge et à transpirer d’embarras. Elle se gratte le nez, la nuque et le scalpe, très très nerveuse. En plus il y a un inconn-Oh oui non, un médecin. Wow, Rosie a vraiment redoublé d'efforts pour le faire aussi v-Une minute elle était blessée? Elle remarque les bandages que maintenant. Oh qu'elle se sent stupide d'un coup.

    Ah eh- je-j-wo-Me-merc-R-merci Ros-Rosie-... ...Et b-b-bon bonj-bonjour mons-mons-m-

    Bon visiblement elle n'a pas de quoi finir sa phrase et lui a bien envie de finir sa journée. Pour donner la version courte, le médecin s'est d'abord occupé de l'invocation. Il a retiré les bandages et examiner le crâne. Légère commotion cérébrale et sacré coup de bol vu le parpaing qu'elle s'est prise. La crise de tétanie en revanche, pas d'explication concrète si ce n'est l'émotion et le stress. Puis vient le cas d'Iris, plusieurs fractures légères au bassin mais rien qui ne peut se refaire après du repos, pour toutes les deux. En fin de compte, les vrais dégâts, ils étaient dans leur tête, et ça, c'est gênant.

    La besogne du médecin faite, Judith s'est contenté de donner ce qu'elle avait de sicams sur elle pour payer l'homme de la situation. En temps normal, cela aurait couté plus cher pour l'avoir fait déplacé de l'hopital mais, il laisse couler pour cette fois. Il a beau être indifférent à la situation, une urgence reste une urgence. Vinrent les au-revoir jusqu'à laisser les trois filles seules à la maison.

    Judith reste assises aux cotés d'Iris, toujours allongée.

    M-mer-merci R-Rosie, v-v-vra-vrai-v-vraime- Et une minute... C'est quoi ces machins blancs par ter-...Oh, elle avait oublier ça. Elle se lance direct pour les récupérer un à un par terre.

    T-te-tes dents ! Je j'ava-j''avais pas v-j'étais oc-j'avais pas vu-

    Oui non pas la peine de cacher Judith, ça s'est vu, tout le monde a vu.

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