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  • C'est l'histoire d'un requin, d'une invocation et d'une soldate.... | Judith & Iris [TERMINÉ]
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    Le dragon n'est plus, miracle est arrivé. Yggdrasil a protégé sa cité. Des mois de siège éreintant cessent, la ville millénaire respire à nouveau. Chaque soir, sous la lueur émeraude et bienveillante du grand arbre, les éossiens fêtent et célèbrent ceux tombés au combat. Après tant d'épreuves, la ville semble reprendre vie...
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      D’un pas rapide, tout en faisant attention à ce que Judith soit capable de suivre, Rosemarie se dirige vers sa maison. Les rues sont complètement inondées, il y a des bruits terriblement terrifiants qui viennent de plus loin, alors Rosie avance. Elle regarde droit devant et avance. Elle ne fait qu’écouter ses sens, qui lui crient de s’enfuir. De retourner à la maison. Une petite pensée anxieuse pour sa propre maison. Non… C’était impossible qu’elle soit inondée. Elle était surélevée.  Pour une fois dans sa vie, Rosie avait de la chance. Terriblement de chance. Si elle perdait sa boutique ET sa maison dans la même journée… Rosie ne pourrait jamais s’en remettre. Autant financièrement que moralement. C’était tout ce qu’elle avait, alors bon… Mais comme elle pensait bien (et avec la logique aussi), sa maison était intacte. Rosie monte les escaliers, rapidement, aidant Judith et l’autre jeune femme que la blonde était allée chercher dans la foule. Rosemarie n’avait aucune idée de qui cette fille était, mais si elle était assez importante pour trainer Rosemarie dans le cœur du chaos… Alors ça devait être une bonne amie. Une fois à l’intérieur, Rosie laisse les deux jeunes femmes passer et referme la porte, verrouillant cette dernière en soupirant longuement. Non, pas le temps de se reposer. Judith était blessée, et l’autre jeune femme aussi peut-être.

        « A-allez, v-venez av-vec moi. »

      C’était une des premières fois de la vie de la brunette ou elle prenait une situation en main. Du mieux qu’elle le pouvait, en tout cas. C’est plus tard qu’elle allait se mettre à faire des crises d’anxiété en repensant à ce qui aurait pu se passer. Mais pour l’instant, Rosie prend la main de Judith et la guide doucement dans la pièce en jetant un regard à l’autre jeune femme pour qu’elle la suive aussi. Ensemble, elles montent à l’étage ou Rosemarie fait entrer les deux filles dans sa chambre. Elle assoit la métisse sur son lit et repart rapidement aller chercher des bandages.Sauf que quand elle revient, Rosie trébuche et tout s’étale par terre avec un cri de surprise de la requine. Bravo Rosie.



    Dernière édition par Rosemarie Förstner le Mar 14 Juil 2020 - 14:41, édité 1 fois

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    Elle ne sent pas bien, pas bien du tout. Oui une part d'elle est terriblement soulagée d'avoir pu emmener Iris et Rosie loin du chaos mais... Elle entends de moins en moins bien. Sa tête résonne dans un silence assourdissant et douloureux. Elle titube de plus en plus, sa vision de moins en moins stable. La mate ne sait pas où elles vont ni où elles sont. Ses yeux pataugent dans le vide, dans ses vertiges. Le coup sur sa tête a été violent, terriblement violent. Tout ce qu'elle remarque, ce sont des marches. Oh non pas les marches...Elle serre les mains de ses amies comme elle peut, penchée et appuyée contre le mur. Elle a peur de glisser parce qu'elle sait qu'elle va forcément glisser. L'extérieur, le ciel, elle ne le voit plus. Une odeur, c'est tout ce qu'elle reconnait. L'odeur de chez Rosie. Ça c'est une bonne nouvelle. Plutôt chez elle que la cage dorée de Klaus.

    Un peu par relâchement, Judith se laisse un peu tituber, menaçant de tomber par terre. Seulement, Rosie ne lâche pas l'affaire, tout comme Judith ne l'aurait pas lâché comme elle n'a pas abandonné Iris. Iris, elle sent sa main, elle la serre un peu plus que celle de la couturière. L'invocation perçoit vaguement un matelas et commence à moitié à s'y écraser. Assise, une main dans celle d'Iris et l'autre sur sa tête. Elle sent ses cheveux, du sang et la tulipe qu'elle avait gardé...Une tulipe qui vient de perdre des pétales... Mais ce n'est pas le plus important là tout de suite. La douleur devient VRAIMENT difficile à supporter. Sa main elle serre de plus en plus celle d'Iris. Iris qu'elle ne regarde pas. Elle est incapable de le faire et même si c'était le cas, elle ne le ferait pas, n'oserait pas. Elle tremble et pose son autre main dans celle de la chevalière, tremblante. Elle qui voulait l'aider, lui rendre la pareille pour l'autre fois, se racheter de son attitude maussade... Sans la regarder, sa tête se tourne légèrement vers la blonde aux yeux bleus. Une fois de plus, elle est sa bouée.

    T-tu v-tu vas bi-tu vas bien? Oui bon Judith c'est pas à toi de lui demander alors que tu viens de lui foutre du sang partout sur sa main à cause de la tienne.

    Et ses yeux remarquent l'écarlate qui coule un peu sous le nez d'Iris. Par réflexe, elle relâche une main pour qu'elle se dirige vers la coulée.

    Tu sa-tu saign-

    Et puis elle entends le vacarme. D'un coup, elle se relève, yeux écarquillés, en panique.

    R-rosi- La douleur l'interrompt, la sonne. S'en est tel qu'elle se tient le crâne comme elle peut en s'effondrant sur le lit. Elle en peut plus, il faut que ça s'arrête, juste pour aujourd'hui...

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    Iris avait mal au nez, rien de cassé cela dit juste un vaisseau sanguin qui avait lâché suite au choc avec le coude d'une personne de la foule. Le sang coule, ses yeux piquent à cause du coup elle ne voit pas très clair les ayants plissés avec la douleur. Elle s'était faite attrapée par Judith qui l'avait sortie de là et Iris ne remarqua qu'une fois qu'elle rouvrit les yeux la tête de son amie être rouge écarlate.

    Les deux étaient aidée par une femme qu'Iris n'avait aperçu que de dos alors qu'elles se traînaient jusqu'à un quartier totalement inondé par la vague de tout à l'heure. Les 3 jeunes femmes arrivèrent dans une maison, visiblement appartenant à aaa aaaaaaaa... Non, retiens toi Iris le sang te chatouille le nez mais tu dois... Trop tard ...

    - Atchoumm Fit la chevalière forcée de lâcher son nez tant l'envie d'éternuer était insupportable. Ce n'étais pas très visible, car le sang avait atterri sur Judith qui était déjà totalement ensanglantée au niveau de la tête... Cette dernière avait l'air sonnée, l'air de ne pas avoir remarqué ni entendu Iris éternuer.

    - Ju-Judith tu vas bien ? Pas de réponse, elle n'était probablement pas en état de répondre ou de l'entendre. Elles entrent et Judith titube, à quel point est-elle sonnée ? Pourvu qu'elle ne tombe pas... Iris qui avait de nouveau un mouchoir sur le nez car il saignait de plus belle depuis l'éternuement était inquiète. Le flot de ses inquiétudes était aussi intarissable que le flot de sang s'écoulant de son nez.

    L'autre jeune femme était partie dans une pièce chercher de quoi les soigner après les avoir conduites dans sa chambre à l'étage. Elle jeta un regard à Iris qui la voyait de face pour la première fois et ... Iris pâlit, qu'est ce que c'est que toute ces dents ?
    Et c'est à son tour qu'Iris met un vent à Judith qui lui demandait si elle allait bien tant elle était surprise du nombre de dents de leur hôtesse.

    -Ce n'n'n'n'est Ri-rien Juju tout va bien, tu es dans un sale état il faut qu'on te soigne haha... Tu connais cette... Femme ?

    Un bruit de chute, visiblement l'autre femme inquiète Judith qui se relève avant de s'effondrer sur le lit. Iris n'aura pas le choix, elle est la moins invalidée des deux blessées. Elle va devoir aller voir ce qui se passe. Méfiante, mais visiblement un peu rassurée par le fait que Judith avait l'air de s'inquiéter pour l'autre femme, Iris se dirige en direction du bruit en se mouvant difficilement à cause de son bassin et de son mouchoir tenu sur le nez.

    Vous allez bien ? Fit la jeune chevalière et…

    Des dents par terre ? Bon sang Iris déstresse, va voir si elle est vivante plutôt ! La chevalière s'approche de Rosie étalée au sol. Nerveuse car il faut dire qu'elle était épuisée et que son sérieux de chevalière avait laissé place à des émotions qui ressortaient plus simplement…

    - Vous allez bien ? Vous pouvez vous le-lever ?

    Iris tend la main à la femme requine. Elle n'en savait rien que c'était une requine, si elle avait su ce que Rosie était elle n'aurait peut être pas été si surprise … Toujours est-il qu'elle essayait des les aider et qu'Iris, bien qu'affaiblie et le nez en sang devait rester correcte. Elle est noble et chevalière alors les émotions refoulées doivent rester refoulées ! Plus facile à dire qu'à faire cela dit.

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      Étalée par terre, Rosie avait mal. En tombant, elle s’était éraflé les mains. C’était pas aussi grave que Judith, mais quand même, ça brûlait. Et dans sa chute, en essayant de s’agripper à quelque chose, Rosemarie avait probablement accroché son petit pot de dents qui trainait sur un bureau. Des dents qu’elle avait ramassées à chaque fois que celles-ci tombaient. Comme une collection. Bref, ces dents-là étaient rendues partout sur le plancher.

        « O-ouch… »


      L’autre jeune femme qu’avait ramenée Judith s’approche d’elle en lui demandant si elle allait bien. La requine hoche la tête, doucement, les yeux plein d’eau. Délicatement, elle prend la main de la blonde qui l’aide à se relever. Et Rosie se penche pour ramasser les bandages en remarquant que Judith ne semble vraiment pas bien aller.

        « Jud-dith! »


      Elle s’approche d’elle et pose les bandages à ses cotés, ne sachant pas trop quoi faire en vrai. Rosie n’avait jamais traité une blessure du genre. Alors elle prend une serviette tiède et éponge le front et le visage de la métisse. Fallait enlever le sang, au moins. Puis, très doucement, elle fait la même chose sur la blessure.

        « H-hum… »


      La jeune femme regarde l’autre blonde, celle qui l’avait aidée, avec un regard suppliant.

        « J-j-j’ignore q-quoi faire e-est-ce qu’il… qu’on doit j-juste entourer s-sa tête a-avec les bandages ? »


      Les larmes aux yeux, Rosemarie arrivait à la limite de ce qu’elle était capable d’endurer aujourd’hui, sans craquer. Toute cette situation était trop pour elle. Et y’avait encore des bruits tellement effrayants, dehors, des gens qui criaient. Des gens qui avaient tout perdu.



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    Iris aussi est partie, elle aussi elle l'abandonne. Ça c'est que l'esprit de plus en plus fatigué de Judith se met à divaguer. Tout le monde l'abandonne, s'en va voir ailleurs. Elle, elle s'installe sur le lit, recroquevillée, haletante et en sueurs. Elle sent les douleurs fiévreuses venir aussi. Elle place sa main sur la tête à nouveau et en retire la tulipe. Sa vision est brouillée mais elle voit bien la fleur à moitié détruite, bousillée par le coup reçu. Son esprit fini par se focaliser sur ça, comme pour éviter d'avoir à penser à sa blessure, à la gravité de sa situation. Cette tulipe c'est l'histoire de sa vie. Le potentiel pour que tout aille bien, mais non, il y a toujours un truc pour tout foutre en l'air. Protéger son frère? Bah non il est mort. Trouver le repos éternel? Même pas, c'est devenue une invocation. Se faire une amie? Ouai, jusqu'à tout faire foirer dès la première tentative de blague. Et maintenant, elle n'est même plus capable de rester en vie sans qu'on ne doive l'aider. Elle tremble, elle a froid, la tulipe lui glisse des mains. Tu parle d'un symbolisme tiens...

    Judith abandonne, ça sert à rien de s'accrocher. Elle laisse sa tête s'affaler contre le mur, et glisser, comme une merde. Et elle reste comme ça, le regard vide, perdu. Elle laisse le sifflement l'assommer, l'isoler du reste du monde dans un silence assourdissant. Elle entends vaguement les autres venir. Qu'elles fassent ce qui leur chante, c'est trop tard. Elle croit deviner et sentir quelque-chose l'essuyer le visage. Un douleur vive sur le crâne s'ensuit, comme un très léger tapotement. Et puis, elle l'entends parler, incapable de tenir le choc face à la situation. L'espèce de résignation de Judith disparaît, blessée à l'idée que Rosie ait à devoir rester et voir "ça". Dans un geste incontrôlé et approximatif, Judith fini par "poser"  sa main sur le bras de Rosie et caresser faiblement. Bouche entre-ouverte, les yeux moitiés fermés, elle s'efforce de parler à la requin, d'une voix essoufflée mais calme.

    Re-...repose toi R-ro-... Trop faible pour finir la phrase.

    Ca -ça-ç-ça va aller, ça v-va aller... Non pas du tout, mais si elle peut ne pas y assister...

    Son main fini par glisser et tomber avec le bras ballant. Ses yeux commencent à trembler de plus en plus, se lever vers le ciel. Une part d'elle a mal, une autre a peur...et une autre attends qu'elle y retourne, là-haut. ...Tout ça pour réaliser qu'elle n'y ait jamais monté de base. Ce qui reste d'elle, ça va rester dans ce bas-monde, on va la repêcher et tout va recommencer. Son corps tremble tout entier, le froid, il s'empire. Son regard est perdu, dans le vide, petit à petit, sa conscience aussi, peut-être son être entier si ça continue. Tout ce qui la retient de ne pas se laisser aller, se recroqueviller dans le lit à laisser son esprit délirer puis s'évanouir, c'est Rosie, qui n'a rien demandé. Une part d'elle a envie de serrer ses mains sur le bras à Iris, s'y accrocher comme une bouée, comme avant. Seulement, il a suffit d'une seule phrase et elle a failli perdre une amie, par accident. Pourquoi son existence est plus tenace que ses efforts? Judith laisse volontairement son état la couper du monde. Qu'Iris fasse les bandages si elle veut,. Ça en fera plus à la collection de Judith. Elle, elle va juste se laisser aller, divaguer à attendre la mort ou se la voir refusée, encore. Juste, que Rosie ne voit pas ça, même si ça doit bien finir.

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    La requine s'était relevée grâce à l'aide d'Iris, s'étant visiblement coupé la main et ses dents étant toujours sur son visage. Iris regarde par terre et en effet, ce qu'elle croyait être les dents fracassées au sol de la requine était un bocal de … Collection ? Peu importe, Rosie pleure et crie le nom de Judith ramenant Iris à la réalité. Ils ont une blessée grave à soigner, c'est le plus important.

    De retour auprès de Judith, Rosie panique. Il est vrai que Judith n'est pas belle à voir dans cet état, allongée et pratiquement morte mais Iris a une reprise de sang froid en voyant ça, elle se rappelle les blessés du champ de bataille. Combien auraient perdu la vie si elle avait cédé à la panique ? La jeune chevalière déglutit.

    La requine était sur le point de craquer, le visage tremblant comme une enfant traumatisée, sa main saignante visiblement à cause du bocal brisé dans la chute ? En tout cas, c'est ce qu'Iris se disait. Elle lui demande quoi faire, elle qui n'a jamais traité de blessures pareille visiblement. En fait, Iris ne sait pas trop non plus elle s'approche en silence de Judith, posant délicatement la main sur sa tête, essayant de voir où est le gros de l'impact.

    - Je ne sais pas, il ne faut pas serrer les bandages trop fort si son crâne est fracturé, il faudrait enrouler délicatement sa tête pour faire comme une éponge je pense...

    Iris, toujours la main au nez avec son mouchoir et son bassin bleuté par le parpaing reçu. Elle commence à être fatiguée. Son nez a fini par arrêter de saigner pourtant, le stress retombe et remonte cela dit, la chevalière a du mal. Elle s'allonge à côté de Judith avant de perdre l'équilibre.

    - Je... Je vais mettre mes mains sur ses oreilles, le bruit doit lui faire très mal au crâne sonnée comme elle est...

    Iris s'allonge près de Judith, mettant délicatement les mains sur ses oreilles, laissant la place nécessaire à Rosie pour faire un bandage. La fatigue que ressent Iris n'est pas naturelle cela dit, elle ne sent plus la douleur de son bassin. Probablement sa tension qui baisse pas vrai ?

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      Les yeux pleins d’eau, Rosie ne sait pas du tout quoi faire. Elle a peur de perdre sa nouvelle amie, elle a peur que le coup qu’elle avait pris était fatal. Son anxiété n’aidait pas non plus. Si l’autre jeune femme qui l’avait aidée ne savait pas comment traiter cette blessure… Qu’est-ce qui allait arriver à Judith ?! Le toucher d’une main vient se poser sur son bras et Rosie regarde la blonde qui lui dit de se reposer. Rosie secoue la tête, rapidement.

        « N-non il faut… I-il faut t’aider avant, il faut que… »


      Rosie se fait interrompre les pensées par l’amie de Judith qui lui dit qu’il faut entourer la tête, mais pas trop fort. Okay… d’accord. D’accord Rosie, tu peux le faire. Ce sont tes invitées, alors tu dois le faire. Elle semblait occupée à lui boucher les oreilles. Rosemarie hoche la tête, rapidement, en s’activant. Elle entoure très doucement la tête de la métisse avec les bandages en faisant attention de ne pas serrer trop fort. Elle n’a aucune idée si elle faisait un bon travail, les doigts tremblants, mais elle faisait du mieux qu’elle le pouvait.

      Une fois terminé avec les bandages, la requine soupire longuement. Ça semblait bien, en vrai. Mais elle devrait mettre sa tête sur quelque chose de plus confortable….

        « É-étendez-vous sur le lit, vous avez l’air blessée aussi… »


      Rosie place les oreillers de son lit, et se lève rapidement pour apporter une couverture à Judith. Elle tremblait de froid, la pauvre… Et lui demander de se lever pour qu’elle puisse se recouvrir semblait trop cruel. Alors Rosemarie avait simplement apporté une couverture. Elle aide Judith à mieux se placer dans le lit, en posant doucement sa tête contre l’oreiller et la recouvre avec une couverture.

        « A-avez-vous besoin de q-quelque chose ? Êtes-vous blessée aussi ? J-j’ai… Oh, de l’eau. »


      Rapidement, elle sort de la pièce à la course pour aller chercher des verres d’eau qu’elle rapporte en marchant rapidement (tout en évitant de piler sur ses dents). Elle dépose les verres sur sa petite table de nuit.

        « V-v-voilà… »



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    AVERTO LES GENS: dans ce post, ça va pas être joyeux du tout et aborder le sujet de la mort (entre autres). Vous êtes prévenus.


    C'est flou, c'est brouillé, confus, assourdissant, assommant. La douleur, elle sent la douleur sans que ça l'atteigne. La fièvre est là mais ça ne la trouble pas visiblement. La seule chose qui parvient à l'atteindre, c'est le froid, si froid qu'il en est brûlant. Judith commence à se replier mais elle sent deux choses se poser sur elle, peut-être sur sa tête, elle ne sait pas. Une secousse à coté, ou en tout cas ça y ressemble. Les petites choses, elles sont douces, chaudes mais pas brûlante comme le blizzard qui a l'air de la bouffer de l'intérieur. Ses yeux de plus en plus rouillés perçoivent quelque-chose sur le coté, une dame de blanc avec deux diamants. Des diamants bleus mais la réalité lui parait tellement abstraite... A ses yeux, on dirait juste...

    Maman...? Je rentre à la maison?

    Et puis elle un autre truc vient couvrir le peu de champ de vision qui lui reste. C'est noir avec deux étoiles. Elle s'approche, comme un trou noir. Elle n'a pas peur, n'a plus peur. C'est pas la première fois qu'elle le voit, la nuit au bout du tunnel. Une douleur qui aurait pu lui paraître atroce si son esprit n'était pas à défaillir. Elle ne sait pas ce qui se passe. Des fois tout devient noir ou d'autres fois, elle reprends conscience, comme si on l'avait débranché quelques secondes. Elle sent vaguement quelque-chose la recouvrir, le froid devient étouffant.

    Les yeux de Judith, ils se lèvent, vers le ciel, dans le vide. Ils tremblent, des tremblement qui deviennent de moins en moins naturels. Ses tremblements, ses secousses, comme une tétanie. Non non, c'est bel et bien une crise de tétanie. Sa respiration s'affole, les tremblements deviennent spasmes incontrôlés et constant. Comme une araignée sur son lit de mort, petit à petit, son corps tout entier se replie, se recroqueville. Les jambes commencent à se plier, ses mains se croisent et vont lentement vers sa poitrine. Sa tête se baisse se courbe. Les spasmes se font par instinct.

    Elle qui se sentait irrémédiablement insensible, la voilà terrifiée, horrifiée parce qui lui arrive. La première fois c'était simple, elle n'a pas eu le temps de se rendre compte. Là si, tout est lent, terriblement lent. Cette fois, elle sait ce qui l'attends. Son visage qui était, jusqu'ici, terriblement impassible devient horrifié, terrifié, en panique.

    Ses yeux rouillés se mettent à luire d'une lumière dorée intense. Sa nature d'invocation qui se révèle.

    Si c'est encore la fin, pourquoi elle ne voit pas sa vie défiler? Pourquoi elle ne voit pas ceux qui sont déjà partit? C'est cet instant glacial, qui lui fait réaliser la vérité. S'il y a quelque-chose après la mort, si sa famille est de l'autre coté, elle ne les rejoindra jamais. Elle va mourir, encore, et reviendra. Dans quelques jours? Dans quelques mois? Quelques années? ...Quelques générations? Elle reviendra, mais est-ce que les autres seront encore là? Est-ce que les quelques gens qu'elle a pu connaitre seront encore là à son retour? Ca va arriver de toute façon. Iris, Rosie, ce vieux forgeron, même Klaus, elle va leur survivre, même dans la mort. En attendant, elle va devoir retourner là d'où elle venait, et c'est bien ça qui l'effraie.

    Des débuts de gémissements, de sanglots qui s'éteignent avant d'avoir eu le temps d'exploser.

    J-j-j- J-je v-je veu p-je veux pas enc-enco-re m-m-mo-mour-mourir-

    Des larmes et de la morve au nez, tout se relâche alors que, pourtant, tout le corps se contracte et se referme. La vérité, c'est que sa blessure n'est pas fatale et même sa crise de tétanie ne vas pas l'achever Seulement, ça ne vient rien arranger. Il faut l'empêcher de se replier entièrement, la pousser à reprendre son souffle, l'empêcher de se laisser aller aux douleurs maintenant bien vives.

    Y-y a r-y a rien-

    Son coeur, comme s'il allait atteindre le point de rupture. La lueur dans ses yeux qui défaillit, clignote.

    La seule chose à laquelle son subconscient s'accroche, ce sont les deux petites choses douces qui étaient sur ses oreilles.

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    Iris avait toujours les mains posées sur les oreilles de Judith, voulant empêcher le bruit de lui "percer le crâne" et la femme requin lui avait fait un bandage sans serrer trop fort comme la chevalière lui avait dit. La douleur dans le bassin d'Iris était toujours étrangement absente comme si elle était trop éreintée que pour la ressentir.

    La requine bien aimable mais très nerveuse demanda à Iris si elle voulait de l'eau et n'attendit finalement pas sa réponse avant de partir en chercher, laissant la chevalière et Judith seule un moment. Quand cette dernière revint avec les verres d'eau et les posa sur la table de nuit, on aurait pu croire que le calme allait revenir mais...

    Judith avait l'air d'aller de plus en plus mal, recroquevillée sur elle même. Son visage devient déformé pas la peur et ses yeux luisent, forcément un phénomène de nature magique mais Iris n'a jamais entendu son amie dire si elle était mage ou non… Iris se relève, les mains toujours posées sur la tête de Judith et la regarde dans les yeux, ne sachant pas si elle l'entend, ou la voit.

    - Judith, JUDITH, reste consciente, tu ne dois pas...

    Iris panique, que faire ? Il faut demander de l'aide d'un professionnel en la matière sans quoi Judith est perdue. Iris tourne la tête vers la requine qui a l'air encore plus paniquée qu'elle.

    - S'il te plait, appelle un médecin VITE !

    Un médecin saurait il faire quelque chose ? Iris ne saurait pas courir chercher de l'aide avec son bassin blessé, seule Rosie en est capable. Sans l'aide de la requine, Judith est probablement morte. D'ailleurs, Iris qui ne sent plus la douleur dans son bassin voit flou, c'est pas le moment il faut rester concentrée.


    - Je suis pas en état de courir chercher de l'aide...

    Iris se laisse tomber sur le côté du lit, les mains toujours sur le visage de Judith alors que la tension de la jeune chevalière s'amuse à descendre toujours plus bas. Elle a des vertiges, elle ne peut pas risquer de tomber sur Judith, elle ne perd pas de sang au moins ? Iris entend Judith déclarer qu'elle ne souhaite pas encore mourir,  elle est dans un sale état et… Une minute, encore mourir ? Avec des yeux débordant de lueur magique ? Les pensées d'Iris sont floues, elle garde vaguement conscience mais ne raisonne plus vraiment. Comme dans un état de demi-sommeil.

    Le sort de la chevalière et de l'invocation dépendent totalement de Rosie à présent. Iris n'aurait jamais eu confiance en une animorphe inconnue en temps normal mais là, elle n'a pas vraiment le choix.

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      Tout allait mal. De plus en plus mal et de pire en pire. Judith s’était mise à paniquer, le coup sur la tête était si grave que ça ? Ou est-ce que c’était de sa faute à elle, en plaçant le bandage ? La requine n’en a aucune idée, mais à regarder Judith paniquer, elle se met elle-même à paniquer. Sa respiration s’accélère, c’est trop, beaucoup trop de pression d’un coup sur elle.

      Et l’autre jeune femme qui lui crie d’aller chercher de l’aide. Le visage horrifié de la jeune femme qui, comme par réflexe, déguerpit au plus vite en dévalant les escaliers. De l’aide de l’aide de l’aide de l’aide. Elle ouvre la porte brusquement et, pendant quelques secondes, regarde les gens qui étaient présents dans la rue. Tout le monde semblait avoir besoin d’aide, est-ce qu’ils… Est-ce qu’ils allaient venir pour elle ? La petite animorphe aquatique ?

        « À-à l’aide ! S’il vous plait, j’ai besoin d’un médecin ! »


      Mais après les longues secondes qui passent, clairement, il n’y avait aucun médecin dans les environ. Seulement des regards gênés ou malaisés de personnes qui ne pouvaient rien faire pour la petite brunette. Mais Rosie réessaye, encore et encore. Elle supplie, elle pleure. Mais rien à faire.

      Alors elle retourne à l’intérieur, tremblante, complètement terrifiée à l’idée de perdre son amie en ayant rien pu faire du tout pour l’aider. Est-ce qu’elle mérite même de remonter là-haut ? Est-ce qu’elle a le droit de retourner les voir pour leur dire qu’il n’y a aucune aide qui arrive ?.....

      Non. Non elle ne le mérite pas. Alors Rosie se couche en boule, dans un coin de la boutique et se met à pleurer. Pleurer et trembler, toute seule, dans son coin. Elle ne sait pas quoi faire, elle veut que tout s’arrête. Elle veut sa mère

      Maman... S’il te plait…….

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    Sa crise ne va pas en s'arrangeant. Les crampes et les contractions continuent, s'aggravent lentement. Son esprit est toujours en plein délire, la petite affolée. Les sons résonnent dans sa tête  abîmée. Un sifflement comme avant. Un sifflement sur lequel se rajoute un bruit étouffé. C'est une voix lointaine mais elle ne comprends rien et ne veut pas comprendre. Et puis, quelque-chose s'effondre. Non, quelqu'un s'effondre. Une secousse juste devant elle qui la braque encore plus. Ses yeux paniqués perçoivent les diamants bleus de l'autre fois. La peur de mourir, elle est toujours là, toujours, empirée même. Sa vision est brouillée mais elle s'accroche, recherche le regard de quelqu'un de bien concret. Les diamants, ils lui font rappeler I-...La lueur s'intensifie à nouveau, stable, sans "clignotement".

    ...

    Les sanglots s'arrêtent net, à sa propre surprise.

    Les diamants, la chaleur sur les cotés, la secousse; le retour sur terre brutal. C'est pas une dame de blanc, c'est Iris. Mais alors le trou noir c'était...Oh non. De l'ordre, il commence enfin à y avoir un semblant d'ordre dans ses pensées. Elle n'est quand-même pas devant Iris si? ...Si. Un espèce de silence glacial met tout à plat dans son esprit malgré son corps en plein spasmes. Elle est...La chaleur qu'elle sentait. C'était el-elle sent toujours ses mains. Elle est encore entrain d'essayer de la sauver? Mais si elle vient de tomber sur le lit... Des flash récent, souvenirs de ce qu'il s'est passé aujourd'hui. Le rouge sur le visage blanc et flou, il est là. Iris, elle est blessée. Non, non non non ! Judith, elle ne peut pas faire ça. Ne peut pas se laisser mourir, même si c'est dans sa tête. Non, elle ne doit pas mourir, elle a encore quelque-chose à faire. Sa crise, elle commence à en avoir conscience. Seulement ça ne fait qu'affoler les contractions et tout amplifier. Une part est toujours à se laisser aller mais l'autre veut que ça s'arrête.

    Et puis, des souvenirs, des pensées intrusives, qui se répètent. Sa famille, ses voyages, son enfance...Et sa toute première crise après être devenue bègue. C'était maman devant elle. Elle lui prenait les mains, posaient ses genoux sur ses pieds et s'efforçait d'être calme. Sa voix, Judith se souvient de la voix de maman. Calme en apparence, qui lui disait...

    Comme à l'époque, la mate se met à suivre des instructions imaginaires.

    Compte jusqu'à 4, inspire.


    Compte jusqu'à 4 expire.


    Ça lui fait mal, terriblement mal et la peur que si elle ralentit son souffle tout s'arrête. Pourtant, elle s'efforce. Maman, papa, Basmath, on lui a toujours dit qu'elle était bien plus une battante qu'elle ne le pensait. Isaac aussi, il lui faisait aveuglément confiance. Il fallait faire comme dit maman, rester calme, reprendre le souffle et braver sa peur. Tout ce qu'elle veut, c'est ne pas mourir, ne pas laisser Iris dans le mal et laisser Rosie assister à tout ça. Ça dure plusieurs longues minutes mais, lentement, difficilement, sa respiration redevient régulière. Ses doigts se raidissent moins. Les douleurs liés aux spasmes laissent leurs places à des fourmis dans les bras et les jambes. De douleurs, ne restent que celle liés à sa blessure. Cela lui aura bien plus de temps que nécessaire mais ça y est. Sa vision devient plus clair même si elle n'arrive pas à tout calculer. Et puis, pour la première depuis qu'elles sont rentrées, Judith "se calme".

    La lueur dans ses yeux a disparu, la rouille dans ses yeux s'effritent et redeviennent cuivres, comme avant. Des yeux qui voient bien ce qu'elle a devant elle.

    ...I-Iris?

    Sa main a encore du mal a bouger mais, lentement, faiblement, elle la pose sur la joue de la chevalière. Est-ce qu'elle l'a encore "sauvé"? Elle a été une fois de plus sa bouée? Judith ne réfléchit plus à tout ce qui lui est arrivée il y a quelques minutes. Sa préoccupation, c'est elle. Dans la la douleur, serrant les dents, la métisse se redresse et se tourne difficilement vers l'autre blonde. Son regard, elle a l'air à peine consciente. Une part d'elle a peur, à lui dire qu'Iris va mourir mais l'autre, celle qui prends le dessus, est rationnelle, terriblement rationnelle. Iris va survivre oui. Oui c'est ça... Il faut juste qu'elle se repose. Le regard de moins en moins apeuré, Judith pose, non sans hésiter sa main valide sur le front de la chevalière. Elle entre-aperçoit la couverture sur elle. Sans vraiment réfléchir, Judith retire maladroitement son manteau pour le déposer sur la chevalière. Et puis, comme si toute la tension venait de tomber, Judith se laisse s'allonger, presque en s'effondrant sur l'oreiller. Elle n'a pas vu Rosie, elle est sûrement partie chercher un médecin ou quelque-chose. Judith est trop faible pour réfléchir plus, il faut qu'elle se repose, Iris aussi.

    Allongée sur le coté du lit, la métisse regarde une Iris à peine consciente de son environnement. Un espèce de réflexe lui vient. Son bras passe par dessus la chevalière pour que sa main se pose derrière sa tête. Dans un geste de plus en plus faible, elle approche la tête d'Iris contre son thorax. Et puis, une faible voix, dernier effort physique de Judith alors que ses paupières sont lourdes.

    Ça va aller Iris, ça va aller... Sans un seul bégaiement. Une voix faible mais incroyablement sereine, celle que l'on aurait toujours dû entendre. Il y a même un léger sourire.

    Et puis, elle ferme les yeux et se laisse aller à l'oubli du sommeil. Pour une fois, le vide noir, elle l'accueille. Elle sait qu'à son retour, Iris sera à coté et Rosie sera là. Tout va bien se passer. Dans le pire des cas, elles reprendront conscience et il faudra se bouger jusqu'à l’hôpital. Ouai...plus de peur que de mal, enfin, façon de parler.

    Heureusement qu'on ne lui a pas dit qu'en réalité la pauvre requin était sûrement en PLS au rez-de-chaussé.

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    Rosie était partie chercher de l'aide, Iris sombrait peu à peu dans le sommeil. La pression de la journée d'aujourd'hui, la douleur de la blessure. Tout cherchait à retomber. Elle luttait pour ne pas s'endormir, Judith avait besoin d'elle après tout. Le clignotement des yeux de Judith s'était arrêté, était ce bon signe ?

    Iris ne peut faire que regarder, caressant le visage de l'autre blonde comme pour la rassurer alors que cette dernière la fixe. Iris n'a plus la force d'émettre de son, elle a vraiment poussé ses limites trop loin. Elle se contente de regarder la blonde en état de crise en espérant que ça passe. Après un dur moment à passer, Judith redevient normale, inspirant et expirant le plus calmement possible.

    Les yeux de Judith retrouvent leur couleur, ne sont plus vitreux elle prononce le nom d'Iris qui a bien envie de lui répondre qu'elle est soulagée mais Iris se contente de sourire faiblement, luttant de toutes ses forces contre le sommeil.

    Cependant, elle ne lutterait pas longtemps. Judith posa sa main sur sa tête, Iris se sent engourdie de plus en plus mais réconfortée par cette main qui lui prouve que Judith est bien vivante. Vient ensuite le moment ou Judith approche la tête d'Iris contre son Thorax. Elle lui dit que ça va aller, elle est bien vivante et cette dernière pression en moins sur la conscience d'Iris pousse la chevalière dans le sommeil.

    Iris aurait été gênée de se retrouver endormie contre la poitrine de Judith en temps normal, cependant elle était devenue trop léthargique pour y penser. En plus de cela, c'était réconfortant d'entendre les battements de cœur de la caldissienne. Iris se sentait invitée à se reposer, à se laisser rassurer et à ne penser à rien d'autre qu'au fait que son amie était bel et bien vivante et avait survécu à cette crise de douleur qu'elle avait eu.

    La chevalière est désormais endormie contre Judith, si seulement elle savait que la requine n'avait pas trouvé de médecin et était entrain de pleurer en bas… Pauvre Rosie.

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      Rosie ouvre les yeux doucement, étendue par terre dans un coin de sa boutique de vêtements. Ses yeux brulent. Ils sont enflés. La requine s’est endormie en pleurant. Elle a passé toute la nuit couchée par terre, sur le bois. Ses bras, son cou, son dos et sa tête font mal. Son corps entier fait mal. C’est terrible. Tout est terrible. Et horrible. Les évènements de la journée d’avant lui repassent en tête. Elles sont surement déjà parties, Judith et l’autre jeune femme. Elles avaient surement oublié Rosie. Elle n’était pas importante, de toute façon. Si Judith avait déjà quelqu’un, déjà une amie, alors peut-être qu’elle n’avait pas besoin de Rosemarie. Peut-être qu’elle…

      Les larmes se remettent à couler sur les joues de la requine. Elle ne veut pas se lever. Elle ne mérite rien. Pas capable d’aider, pas capable de trouver de l’aide, pas capable… Simplement incapable.

      La jeune femme relève la tête, quelques instants, avant de la rebaisser sur le plancher de bois. Elle se mord l’index, essayant de s’empêcher de pleurer, mais rien à faire. C’était larmes après larmes.

      Si elle savait que les deux jeunes femmes étaient bien couchées dans son lit, alors les choses se seraient sûrement passées autrement.


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    C'est tout le reste de la journée et de la nuit qui s'est écoulé depuis qu'elles ont toute fermés les yeux. Petit à petit, les yeux de Judith s'ouvrent d'eux-même. Sa consciente renaissante. Ses paupières sont légères mais ses yeux irrités. Une sensation de lourdeur, le corps engourdi. Sa tête, comme le lendemain d'une soirée trop arrosée (non Judith n'en a pas eu mais l'image mentale est cocasse). Sa perception de la réalité est encore floue mais sa vision du monde s'éclaircit petit à petit. Les rayons du soleil illuminent la chambre, des volets ouverts. La mémoire de la métisse est vague, embrumée. Péniblement, elle bouge la tête et voit une couverture sur elle et, à ses cotés, une forme ô combien familière.

    ...I-Iris...? D'une faible voix, la remarquant à peine.

    Non, c'est bien Iris. Elle dort à coté d'elle, couverte par le manteau de la mate, comme une couverture aussi. Le bras de Judith, il est posé sur l'épaule de la blanche, presque pour enrouler sa nuque. Oh tiens sa tête est en plein d-...

    ...
    ...

    Oh.

    Ses yeux de cuivres se mettent à briller de la même lueur que l'autre fois et son visage devient tout rouge. Des yeux qui fuient dans toutes les directions, extrêmement nerveuse. Le vrai malaise, c'est qu'elle ne se souvient même pas de ce qui est arrivé la veille. Ah non, elles peuvent pas avoir fait quoique ce so-Du sang, sur l'oreiller et sur le lit. ...Non non, ça va, ça va... Elles se sont juste reposés après avoir été salement amochées durant l'incident après l’exécution.

    ...Bon par contre Judith il serait temps de lever ton bras de là. Bouger la tête d'Ir-non non ça va la réveiller. Oh non vous imaginez; Iris en contact direct avec elle, serait capable d'être réveillée par ses battement de coeur qui s'affol-

    Elle ouvre les yeux. Sur l'instant, et par pure lâcheté, Judith ferme les yeux aussitôt avant de faire mine de les rouvrir en même temps qu'Iris. Oui voilà, ça passera moins pour un malentendu pas vrai? ....Pas vrai?

    Elle commence déjà à préférer le malaise du poulet plutôt que ça là tout de suite.

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    C'est une nuit entière qui avait passé, Iris dormait la tête contre son oreiller paisiblement. Elle avait récupéré de la fatigue amassée la veille. Elle sentirait à nouveau la douleur dans son bassin en se réveillant. Elle se sentait comme bercée par les vagues au moment de son réveil, toc, toc, toc. Le bruit s'était fait plus intense, ce n'était pas des vagues mais un battement de coeur ?

    Iris, ouvrait les yeux et levait la tête, apercevant Judith qui les avait ouvert en même temps visiblement. Le visage dangereusement près du sien. Attend quoi ? L'oreiller c'était... Iris rougit, fixant une Judith aussi rouge qu'elle. Non, il s'est rien passé pas vrai ? Le poulet c'était un malentendu pas vrai ? Iris a envie de replonger la tête dans son oreiller de gêne avant de réaliser qu'absolument tout était gênant SURTOUT le dit oreiller.

    En un sursaut elle s'éloigne de Judith, paniquée la chevalière au visage écarlate se mettait à bégayer autant que la bègue. Le malentendu de l'autre fois, plus ce réveil louche les yeux dans les yeux l'avaient achevée.

    - L-l-le p-p-poulet v-v-vraie his-is-istoire ? AAAAAAAAAAAh

    Après un cri bien plus aigu que ce qu'elle aurait cru pouvoir faire, Iris dans un déni d'une réalité qui n'avait jamais existé mais qu'elle avait fini par imaginer sort du lit et court se cacher en bas. Cependant, voilà que sa douleur n'est pas d'accord avec ses mouvements brusques soudains et une pointe électrique lui fait mal au niveau du bassin la faisant trébucher dans les escaliers.

    -Au seco-ours j'ai pas fait ça pas vrai ? Non, non …

    Iris était tellement nerveuse que la chute et sa blessure ne lui ont pas ramené tout de suite les pieds sur terre, elle se relève au bout des escaliers et continue vers la sortie. Elle aperçoit alors Rosie entrain de pleurer, étendue au sol. Le déclic, enfin arrive. Après leurs blessures elles ont dormis dans le lit de Rosie mais ça n'explique pas la tête dans les oreillers qui n'en étaient pas ! C'est une Iris écarlate qui pose la main sur l'épaule de Rosie, la secouant pour qu'elle reprenne ses esprits alors que la chevalière avait clairement perdu les siens.

    -T-t-t-t-tout va bien ?

    Rosie pourra dire que rien ne s'est passé pas vrai ? Elle a forcément dormit ici après fait avoir venir un médecin parce qu'elle ne voulait pas risquer de déranger des blessés n'est ce pas ?
    Il n'y a pas eu de choses louches et Iris est toujours une noble correcte pas vrai ?
    Iris pète vraiment les plombs, à croire que l'attitude de Rosie était contagieuse. Le pire, c'est qu'Iris avait peur de ne pas se faire de film comme la requine et que ça soit bien la réalité, se méfiant d'elle même après tout Judith est très mignonne et… Non, non, non.

    -Il y-y-y a eu quelque cho-chose de bi-bizzare ? T-ta main ça v-va ?  

    Dire que pour une fois, c'est peut être Rosie qui sortira quelqu'un de ses films. Ou alors peut être va-t-elle se faire des films avec Iris…

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      Alors qu’une spirale de mauvaises pensées, d’anxiété et de déprime lui faisait tourner la tête, Rosie entendit des bruits. En fait ce serait plus véridique de dire que seul son inconscient les avait entendus. Rosemarie était toujours couchée par terre, sanglotant comme une gamine. Parce qu’en ce moment, c’est ce qu’elle était, un enfant qui avait besoin de sa mère qui n’existait plus.

      Mais un bruit d’enfer fait sursauter la requine qui relève le haut de son corps avec ses bras faibles. Une tête qu’elle reconnait apparait en bas des escaliers qui mènent à la maison de Rosie. Une teinte aux cheveux blonds platine, presque blancs. C’était… La jeune femme que Judith avait voulu aider, hier ? Elle était toujours là ?

      Elle vient se pencher près d’elle et lui demande si tout va bien. Rosemarie a envie de dire que oui, de mentir, mais c’était bien évident que le contraire était vrai. Sans dire un mot, la gorge serrée, elle secoue la tête négativement en réponse à ses autres questions.

        « J-j-j’ai essay-y-yé de trouv-ver un…. U-un…. »


      Elle sanglote encore, interrompue par un hoquet. Rosie essuie ses yeux avec ses bras, comme une enfant. Ses mains faisaient encore mal….

        « Je n’ai p-p-pas réuss… R-réussi à trouver un mé-médecin…. P-pour J-Jud-Judith. »


      Et elle se remet à pleurer, se traitant mentalement de tous les noms possibles, les larmes se mêlant rapidement à ses dents qui occupaient la majeure partie de ses joues. La jeune femme n’était vraiment pas en état de penser logiquement, en ce moment, elle ne voulait que du réconfort, mais ne savait pas à qui le demander, ni comment. Sa mère, elle aurait su elle. Sa mère aurait pu calmer ses larmes.

        « J-j-je n-ne suis qu-qu’un…. Stup-pide poisson i-inutile….. »


      Sa main ne saignait plus (une chance), mais elle était toujours douloureuse. Rosemarie la tenait contre elle, en un poing serré. Inconsciemment, elle se plantait les ongles dans la paume de la main. Elle le méritait, de toute façon.

      Elle méritait de souffrir.

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