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  • [Terminé] Un impact, une coïncidence [PV Iris]
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    Le dragon n'est plus, miracle est arrivé. Yggdrasil a protégé sa cité. Des mois de siège éreintant cessent, la ville millénaire respire à nouveau. Chaque soir, sous la lueur émeraude et bienveillante du grand arbre, les éossiens fêtent et célèbrent ceux tombés au combat. Après tant d'épreuves, la ville semble reprendre vie...
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    L’air était chaud… Beaucoup trop chaud comparé à ce qu’il était habitué. C’est ce qui le réveilla en premier. Il laissa souffler un long grognement, mécontent de se faire casser son sommeil de la sorte. Puis vint ce mal de tête… Encore de l’abus mon Nordalh ? Tu t’attends à quoi à consommer encore autant à ton âge. N’empêche, ce n’est pas ce qu’il l’empêcha de se lever lourdement dans un long, très looooooooooooong soupire. Terminant enfin assied sur son lit, il passa lentement ses gros doigts contre son visage, les yeux encore un peu rouge dû à la fatigue, le sommeil médiocre et de la consommation de ce qu’il appelait de « l’eau ». Il mastiqua l’air quelques coups avant de se lever dans une légère plainte roque et grognant, tel un ours mécontent. Ton corps te fait mal hein.. ? T’abuses pas de rester dans cette taverne pourrie qui te coûte rien avec un lit clairement trop petit pour toi ? Non… Non… Notre géant se dirigea lentement vers l’espèce d’armoire de fortune pour y récupérer ses effets. Une fois le tout récupérer, il allait sortir.

    Décidément, il allait devoir trouver une place pour se mettre à forger et commencer son travail convenablement. Il louait une espace médiocre en basse-ville, mais ça coûtait bien trop cher pour ce que ça lui rapportait. Aujourd’hui, il ferait les tours des échoppes à vendre, clairement ça manquait de vrai forgeron ici. Les coups de marteaux manquaient de force et de détermination et en plus il n’y avait rien de digne ici, que du matériel bon pour la casse après 2-3 combats. Ça insultait son art.

    C’est donc ainsi que notre géant blanc se retrouva sous le soleil, carrément importuné par le soleil de malheur qui lui tapait dessus. Elle était où la neige ?! Il était où le froid ?! Où était ces gros nuages sombre qui rende les journées grises ?! Pourquoi tant de bonheur ?!?! C’était quoi ce genre de printemps trop chaud… Nordalh avançait à travers les gens, se faisant dévisager. Bon évidemment, un humain aussi gros c’était très rare, quelqu’un d’aussi gros était rare… Heureusement, ça lui permettait de passer sans trop d’embûche et sans devoir s’excuser au 3 secondes pour avoir accrocher un malheureux. C’était l’avantage de ne pas passer inaperçu. C’est donc à de grande, mais lente enjambée que notre géant Altissien se dirigea vers la place marchande.

    - Avenue de la Négoce… Murmura-t-il… Quel nom de merde..

    Grogna-t-il en entrant dans cette rue bien trop coloré pour lui. Clairement, le nom était ingénieux et réfléchit, ça méritait ce nom. Pour Nordalh toutefois, c’était trop enjoué, trop « heureux ». D’ailleurs alors qu’il se promenait, c’est lui qui se mit à dévisager les gens et artisans dans les échoppes. Trop de couleur, trop de rire, trop de légèreté. C’était un coin ou on faisait des affaires ou la fête ?! Si tôt et si bruyant. Il commençait à décourager… Il inspira longuement avant de soupirer en grognant. Sa tête d’enterrement n’avait aucunement sa place ici.

    Certains osèrent s’approcher, l’invitant à acheter ou à visiter leur commerce, toutefois, un simple regard suffisait pour les faire raviser de leurs invitations, le laissant rire d’un trait, tout bas et sec. Eh puis, il continua son observation, continuant d’avancer et de s’enfoncer dans la rue.

    - Babiole… Babiole… Brique à merde… Brique à merde… Charlatan… Arnaqueur… Babiole… Babiole… Ba..

    Il observa quelque chose de particulier, qui attira son attention. Une vieille échoppe de forgeron, clairement abandonné dans le fond de cette rue… Une place plus reculé, comme mis à part. Il plissa légèrement son regard. Ça… C’était potable. Il s’approcha lentement de cette place, à pas lourd. Intéressé par le prix de ladite échoppe.

    Qu.. QUOI ?! Il voyait moins bien.. !!? Il grogna longuement dans sa barbe, plissant davantage les yeux, cherchant à déchiffrer le foutu prix de cette foutu échoppe à la noix ! C’était son matériel. ! Clairement, le matériel, rien de plus ! Ça devait être trop lourd.. Attendez trop lourd ? Non il était fort ! Personne ne pouvait autant soulever et trainer du matériel de forge de la sorte ! Peut-être que juste pour une fois… Juste pour détendre ses épaules…. À cause de la chaleur ! Clairement ! Dans le froid il aurait été correct, mais là ici chaleur plus sac de voyage, égale trop chaud alors déposer son sac c’est pas être faible, c’est l’endroit qui est trop mauvais pour lui… Exact…

    Il déposa donc son lourd sac au sol, laissant souffler un très léger soupire d’aisance. Bon, maintenant il pourrait voir ce fameux prix non  ? Il pourrait enfin savoir qui aller voir et surtout combien qu’il devrait décaisser ou emprunter pour se permettre de s’acheter cet endroit. Il s’approcha un peu… Encore un peu… Quelques pas de plus mon Nordalh ! Ce ne sont pas tes yeux qui font défaut, c’est toi qui est trop grand ! Il finit par voir le prix avant d’hausser les sourcils un peu. Bon… Ce n’était pas impossible, mais il allait devoir compter ses réserves et devoir faire un peu d’acrobatie économique, mais c’était possible. Il haussa un peu les épaules, sans en faire de cas.

    Puis ses yeux se tournèrent vers la forge, un mince sourire anima finalement se visage de glace. Il imaginait les flammes jaillir de la forge, le son du marteau fracassant un métal chaud, l’explosion de flamme à chaque coup. Ouais, quelque chose de bon et de bien. Quelque chose qu’il savait apprécier. Ensuite, il releva les yeux vers l’espèce de maison rattachée à la forge extérieur. Il pourrait se fabriquer un lit bien plus adéquat, sans que ça lui laisse un mal de dos pendant tout l’avant-midi. Définitivement, tu aimais rêvasser mon Nordalh, t’imaginer de bon jours, qui croyait que c’était encore possible que tu glisses en cette direction ? Finalement, il devrait repartir, c’est pourquoi il se mit à tranquillement reculer.

    Soudainement, quelque chose lui rentra dedans, le forçant d’arrêter son recule. Il tourna alors la tête en direction de l’impact, à première vue… Il n’y avait personne… Toutefois, il crut voir de la neige plus bas. De la neige ?!  Vraiment ?! Il baissa donc les yeux en direction de cette fameuse neige, pour finalement y constater que ce blanc, aussi beau et attrayant qu’il soit, était en fait une chevelure douce et soignée, une délicatesse particulière. Quelque chose qui lui était douloureusement familier.

    Il détailla alors rapidement la cause de l’impact, une jeune fille, frôlant à peine la majorité, un visage rond et doux, quelque chose à faire flancher les jeunes hommes remplient de testostérones. Encore une peau de bébé selon notre Nordalh, une jeune Demoiselle sans expérience, toute fraîche et innocente. Alors qu’il allait probablement lui dire de faire attention où elle mettait les pieds (comme si c’était uniquement de sa faute à elle), il remarqua les quelques signes de noblesses sur ses vêtements… Une noble, c’était évident… Il devrait donc être plus poli, peut-être même s'excuser… C’est ainsi que :

    - Fais attention où tu mets les pieds jeune fille. Dit-il, d’un ton terriblement glacial et autoritaire.

    Numéro 1 sur la douceur, la politesse et la délicatesse mon Nordalh… Puis, malgré tout, malgré cette délicatesse digne de… Lui-même ! Il suivit avec…

    - T’aurais pu te faire mal. Cette fois-ci, un peu moins sec.

    Il tendit alors la main vers son sac remplit de matériel de forgeron, tout y dépassait, c’était évident. Il saisit la ganse du sac qui semblait ridiculement lourd, avant de le lever lentement et de le réinstaller sur son dos, jetant un dernier coup d’œil vers la jeune femme, se demandant s’il venait de la tuer d’effroi.

    Dernière édition par Nordalh Svent le Mar 23 Juin 2020 - 4:58, édité 1 fois

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    C'était une belle journée, le temps était chaud et Iris se sentait plutôt bien. La jeune fille était à la recherche de renseignements, à vrai dire, elle avait surmonté sa timidité naturelle pour demander où trouver des artisans capables. En effet, elle venait de devenir chevalière depuis peu et son métier lui imposerait de faire face au danger à un moment ou à un autre. Il lui fallait donc trouver des personnes capable de l'équiper ou de réparer l'équipement abimé après une mission. C'est ainsi que la jeune femme fut redirigée vers l'avenue de la négoce. L'endroit était relativement peuplé, Iris n'était pas trop à son aise.

    - Ce doit être ici, il y a du monde… Dit-elle avant de prendre une grande inspiration et de s'aventurer dans cette avenue.

    Il y avait du monde en effet, surtout des gens demandant avec insistance à Iris de venir visiter leurs échoppes. Elle refusait poliment, déclarant qu'elle était juste venue ici pour trouver un ou deux artisans capables de lui fournir et réparer armes et armures en cas de pépin… Mais les marchands insistaient, d'autres remarquèrent qu'elle était noble et s'agglutinèrent autour d'elle.
    Cela rendait Iris nerveuse, très nerveuse, elle sentait la moutarde lui monter au nez.

    - Il… Il suffit ! Dit-elle en élevant la voix nerveusement. Elle n'était pas contente. Je vous prie de vous écarter de mon chemin, ce que j'ai à faire est important et je n'ai pas de temps à accorder à des futilités !

    Le petit groupe de marchands s'écarta, froisser une noble n'aurait aucun intérêt, elle risquerait juste de ne jamais venir acheter chez eux si ils continuaient. Après des excuses "commerciales" de leur part, ils s'écartèrent et Iris reprit son chemin. Elle cherchait un coin calme dans cette avenue au lieu d'un artisan désormais. D'ailleurs, en voilà un de coin un peu plus reculé, au fond d'une rue. Elle passa à côté d'un homme géant qui se trouvait dans une forge abandonnée. Le type en imposait clairement, pas question de déranger celui là…

    Quoi que… Un homme grand à la carrure de guerrier et plus expérimenté qu'elle saurait surement ou trouver une armurerie ? Elle s'apprêtait à lui demander, prenant une grande inspiration avant de se lancer mais l'homme recula soudain et la bouscula au passage puis, se retourna vers elle. Il était encore plus impressionnant de face et parlait avec un ton aussi glacial que les hauteurs d'Altissia. Quelles manières de brute épaisse ! Mais il n'avait pas tord, Iris n'aurait pas du rester plantée derrière lui en attendant de trouver le courage de s'exprimer.

    - Veu...Veuillez m'excusez de ne pas vous avoir informé de ma présence plus t-tôt.

    L'homme soulevait un sac massif pour repartir, contenant des outils de forgeron. C'est le déclic pour Iris, qui se met à parler de manière plus assurée, ayant pris son courage à demain.

    - Je me nomme Iris Silva, j'ai l'immense honneur d'être devenue chevalière il y a peu. Je suis à la recherche d'artisans capables de réparer et forger des pièces d'armes et d'armures car ma profession m'amènera à combattre et donc, provoquer l'usure de mon équipement...

    La jeune fille s'incline élégamment devant le géant, toujours nerveuse mais elle doit persévérer en bonne Altisienne et trouver ce qu'elle recherche afin de progresser…
    Elle aurait pu être élégante jusqu'au bout si il n'y avait pas eu cette petite bourrasque faisant virevolter de la poussière et la faisant éternuer un bon coup… Quelle honte, elle sort un mouchoir de sa poche, et s'essuie le nez, sa timidité reprend le dessus.

    - Je… Euh… Navrée pour cet impair de ma part... Dit elle en baissant les yeux. Elle se demandait si le géant allait se moquer d'elle, méfiante. Iris pensait avoir l'air ridicule.

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    Ça y est.. Tu culpabilises à l’intérieur, n’est-ce pas mon gros ? Cette jeune semblait un peu intimidée par ta présence. Indirectement, même s’il voulait qu’on lui foute la paix, il aurait aimé que l’une de ses filles soit bien répondu. Qu’on lui donne le respect qu’elle aurait méritée. Définitivement, c’était difficile de garder ce principe en tête, mais bon. Il allait devoir se reprendre sur ses prochains mots, sûr et certain. Son énorme sac sur son dos, il se tourna alors de nouveau vers la jeune demoiselle. Secrètement, elle l’amusait, si polit, si courtoise, si minutieuse dans sa manière de parler. Elle était une noble, une vrai, c’était évident. Malgré ses légers bégaiements, elle semblait avoir une articulation et une manière bien distinguée de communiquer. Elle avait reçu une bonne éducation, ses parents pouvaient être fier d’elle.  Ce qu’il aurait aimé les voir grandir davantage… Son regard s’ancra davantage dans cette expression de froid, renfermant et gelant plus ses pensées douloureuses, se concentrant sur le petit bout de femme qui se dressait devant lui. Cette jolie noblesse qui s’excusait. Clairement… Ce n’était pas tant de sa faute, probablement plus du géant, mais bon, c’était plus facile d’intimider que de s’excuser quand on était Nordalh Svent.

    Elle se présenta dans sa grande élégance, elle réussit même à lui arracher un très mince et court sourire sur le coin gauche de ses lèvres. Les nobles et leur titre. Évidemment, Chevalier c’était quelque chose de bien, mais devait-on absolument le préciser ? Pour eux oui. Pour Nordalh, que vous soyez une reine, un roi, un bouffon ou encore un simple pêcheur, vous êtes tous sur le même pied. Malgré ses idéologies à ce sujet, il respect du mieux qu’il pouvait les coutumes et les habitudes des gens. Il était différent et il le savait, toutefois soucis de « moralité social », il tentait de faire de son mieux pour aller dans la même direction que tous.

    Ensuite, elle recherchait un forgeron. Clairement, elle en avait un devant lui, un vrai d’Altissia, pas l’un de ces vendeurs d’aiguille de Caldissia. Elle voulait probablement une épée pour son père ou un truc du genre… Il fronça légèrement les sourcils, il rabouta les fils ensemble dans sa tête. Chevalière… Arme, armure… Elle était sérieuse, c’est elle qui se battait. Notre géant la détailla alors de haut en bas sans la moindre gêne et scrupule. Pour certain, ça l’aurait pu avoir l’air d’un vieux pervers, mais en réalité, certes il jugeait son physique, de manière toutefois rationnel et logique. Regardant qu’elle type d’armure lui ferait, sa santé physique etc. Conclusion, elle serait peut-être mieux dans la cuisine… Petite, délicate… Toutefois, il savait que les femmes les plus fortes n’était pas nécessairement les plus grande et forte physiquement… Il ne le savait que trop bien. Quelle bataille constante avait-il dans la tête…

    Elle termina avec une révérence élégante, ce qui fit plisser que l’œil gauche du forgeron, il en haussa même un sourcil. Cette politesse à son égard, ça le dépassait un peu. Bon évidemment, elle avait besoin d’un homme comme lui, pas lui nécessairement, mais comme lui. Alors qu’elle était inclinée, une légère brise leva, laissant la poussière du sol se lever ce qui la fit éternuée. Ça le fit légèrement sourire, elle était mignonne, délicate, comme une poupée de porcelaine. Il fronça légèrement les sourcils alors qu’elle baissa les yeux, honteuse d’elle-même, pour simplement avoir éternuée.

    - Première des choses : Lèves le menton si tu veux qu’on te prenne pour un Chevalier. N’oublies pas qui tu es, d’où tu viens et surtout du poids que tu portes sur les épaules. Tu as responsabilités et devoir. Dit-il de son ton de glace et de sévérité

    Il garda ses yeux sur elle, visiblement songeur… Silva, le nom lui rappelait quelque chose… C’était une petite famille noble d’Altissia, ça lui revenait, il avait déjà fait quelques commandes pour eux. Une bonne famille pour ce qu’il en savait.

    - Deuxièmement : Si je voulais qu’on se penche devant moi, je serais Roi. Grogna-t-il.

    - Troisièmement : Pour ton armure et tes armes, tu as devant toi un forgeron, alors je peux m’en occuper, oui.

    Il dévia les yeux vers la fameuse échoppe.

    - Je vais justement acheter cette place, pour reprendre du service et forger le digne métal d’Altissia. Les espèces d’énergumènes ici sont tous une bande d’incapable. Dit-il un peu trop fort… Levant le regard pour peut-être intimider la concurrence potentielle.

    Il revint déposer son regard sur elle, un peu moins sévère du coup, une nouvelle fois analytique.

    - Il va falloir te faire du sur mesure, tu n’es pas de taille standard et une armure trop lourde te nuirait et en avoir aucune te rendrait vulnérable…

    Il déposa finalement son énorme sac qui commençait à lui peser sur son pauvre et vieux dos. Il grogna longuement, faisant une rotation des épaules, pour finalement tendre sa grande main en direction d’Iris.

    - Nordalh Svent. Je t’avertis d’emblée, j’aime pas qu’on joue à l’abeille avec moi, les aventuriers des meilleurs prix, je les déteste. Je fais que de la qualité, le prix est bon et honnête et si t’es une bonne cliente, on trouva toujours moyen de s’entendre.

    Si elle savait, tu jouais encore au grand, gros et fort homme. Ton cœur aller se casser, comment dire non à de si grand et merveilleux yeux. À une certaine époque, ce n’était pas toi qui menait, loin de là, tes filles te faisaient faire ce que tu voulais, tu en étais gaga… Aujourd’hui elles seraient tout deux plus vieille qu’Iris, mais tout de même, avais-tu vraiment les moyens de faire la gueule à ces grands yeux bleus. Eh non, il aurait flanché de toute façon, alors aussi bien garder son honneur un moment en lui démontrant qu’on était fort et impartial, insensible ! C’est dans cette mesure infaillible qu’il continua :

    - Parles-moi un peu de toi, ta manière de combattre, tes préférences au niveau de la poigne, tu veux qu’on travaille quelque chose de plus personnalisé ? Eh puis, t’es devenu Chevalière pour quoi  ? Si c’était pour te trouver un homme, t’avais pas besoin de ça ! Sur un ton légèrement moqueur à travers sa voix de blizzard.

    Bravo… Homme de ton âge… Il venait d’assumer qu’elle cherchait un homme… L’ouverture d’esprit ? Aucune. Encore là, pourquoi devrait-elle se marier pour avoir des enfants ? « Baaaaaaaaah parce que c’est ça… » Oui Nordalh… Félicitation. Comme si c’était la première guerrière que tu servais.

    - Dis-moi un peu tes ambitions aussi, j’aime pas faire des affaires avec des numéros, mais des gens.


    Termina-t-il par dire, lui offrant un petit hochement de tête sincère et « accueillant » façon Nordalh. Donc soit inquiétant ou soit qu’on perçait la sincérité de son intention des plus maladroite.

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    Le géant se retournera vers elle, imposant avec sa carrure et sa balafre sur l'œil. Son regard était froid et triste ? Iris ne savait pas vraiment, tiraillée entre la méfiance et son envie d'être gentille. Cela dit, les problèmes du géant ne la concernait pas si il ne souhaitait pas en parler. Elle n'allait pas se montrer intrusive dans la vie privée de quelqu'un alors même qu'elle détesterait qu'on soit intrusif vis à vis de la sienne. Le vieux était immobile, à réfléchir il observait Iris qui se sentait très mal à l'aise vis à vis d'être scrutée de la sorte.

    Sa révérence n'avait pas l'air de lui avoir plu, le vieil homme ne s'était pas moqué de son éternuement non plus, à la place il lui dit simplement de relever la tête et lui fait la leçon.

    - Bien, il est vrai que je ne de... devrais pas baisser la tête comme ça pour un petit éternuement. Elle était intimidée mais pas plus terrifiée que ça. Après tout, elle avait connu le champ de bataille et même ôté la vie à quelqu'un lors d'une mission d'évacuation alors qu'elle n'était encore qu'une écuyère.

    - Je connais le poids des vies que j'ai entre mes mains, de celles qu'il faut ôter aussi pour sauver les miens... Elle regarda ses mains, c'est vrai qu'elle avait déjà tué une personne pour sauver son mentor, qui croirait qu'une jeune fille à l'allure si frêle avait évité les projectiles d'un ennemi avant de lui planter une épée dans la gorge ? - J'ai malgré tout beaucoup à apprendre sur mon devoir et je compte le faire au mieux !

    Un ton persévérant et plus assuré viens d'Iris lorsqu'elle parle de son devoir. Après tout, elle aspire à devenir une chevalière exemplaire. Cependant elle ne peut s'empêcher de pousser un léger soupir et de râler lorsque le vieil homme dit qu'il ne veut pas qu'on s'incline devant lui, qu'il n'est pas roi. Il déclare également être forgeron, ce qu'Iris avait facilement déduit après avoir vu le contenu du sac du géant. En fait, probablement tout le monde l'aurait déduit bien vite tant cela sautait aux yeux.

    - La politesse n'est pas l'apanage de la royauté ou de la noblesse. Si je dois montrer du respect à une personne car je m'apprête à lui demander un service, je le fais, voilà tout.

    L'homme déclare ensuite qu'il allait justement acheter ce bâtiment, que tous les autres d'ici sont des incapables un peu fort... Des regards se tournent vers eux, certains remplis de mépris. Iris est bien nerveuse pour le coup, certaines personnes devraient apprendre à garder leur langue dans leur poche. Elle n'a pas le temps de le reprendre qu'il la regarde à nouveau, comme pour l'analyser et lui déclare qu'elle aura besoin d'une armure sur mesure. La nervosité d'Iris est bien remontée, le vieux forgeron se présente finalement sous le nom de Nordalh Svent et explique qu'il fait de la qualité à un prix honnête selon lui.

    En-enchantée... Sieur Svent.

    Le vieux forgeron poursuivait, lui demandant sa façon de combattre sur le type de poigne qu'elle désirait pour son arme et si elle était devenue chevalière pour trouver un homme ? Pardon ? Il lui demande ensuite ses ambitions…

    - Espèce de rustre ! Non seulement vous critiquez le travail d'autrui sans avoir de garantie que le votre est c-correct mais en plus vous vous permettez de su-supposer que j'ai choisi cette voie pour me t-t-t...trouver un con-conjoint ? Elle devient rouge, timide, en colère, nerveuse. Elle n'avait aucune intention de se trouver quelqu'un. Elle voulait lui mettre une gifle à ce forgeron. Cependant, elle aurait besoin d'une petite échelle pour ça.
    Ok, on se calme. Reprend ton souffle Iris, inspire, expire. Tes ambitions, focalise toi là dessus. Oublie le ton moqueur de ce vieux rustre si il peut t'être utile. Ta manière de combat d'abord, repense à comment tu as combattu et ôté la vie du mage ennemi.

    - On m'a surnommé Danselame à Altissia, à cause de ma manière d'éviter les coups comme si je dansais… Je me bat en portant des coups de taille large ou des estocade utilisant le poids de mon corps pour augmenter la force de frappe. Grande inspiration, elle se calme et se concentre. - Il me faudrait une armure n'encombrant pas du tout les mouvements, protégeant les points vitaux des coups sans plus. Une épée à la poignée solide et relativement légère... J'ai pour ambition de devenir une chevalière intouchable, infaillible et qui neutralise ceux qui menacent mon peuple le plus vite possible...

    Elle tremblote, elle avait ravalé son stress pour se concentrer là dessus. Une dernière chose importante à lui déclarer cependant. Elle enfouit son stress en elle encore une fois.
    - Sachez que je ne ferais pas affaire avec vous si vous ne vous montrez pas plus respectueux d'autruis, Altissia n'a pas besoin de tension supplémentaires avec les autres.

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    Elle ne le savait pas encore, mais il avait toujours raison. Du moins… Presque toujours raison.  De ce fait, déjà, elle semblait lui donner raison. Elle ne devrait pas baissée la tête devant tous. Après tout n’était-elle pas de ceux vers qui on se retourne dans les temps difficiles ? Elle était Chevalière. Le glaive du peuple, le bouclier du peuple. Elle était de ceux qui se devait être fort devant l’adversité et doux devant la faiblesse. C’était une lourde tâche, une réalité difficile et pesante pour une si jeune femme. Certes, il avait cette tendance à être paternel, ayant l’unique image de ses deux filles, il ne pouvait en faire autrement. Il serait si mal avec lui-même d’imaginer l’une de ses princesses courir les champs de bataille à la recherche de justice de prouesse. Évidemment, la pauvre Iris ne pouvait le savoir, mais c’était probablement la source de certains de ses commentaires. Était est-ce inégale ? Peut-être, aurait-il été ainsi avec un fils ou un jeune homme, clairement pas, toutefois, son instinct de protection était plus forte que lui. Il avait perdu ce qu’il avait eu de plus cher. Un peu reculé comme manière de pensée, clairement, mais c’était Nordalh. On ne pouvait changer ce vieux borgne.

    Derrière ce Iceberg, derrière toute cette glace qui s’était formée avec le temps, derrière ce marbre et cette haine, son cœur fléchit, malgré son expression si froide, si dure, on put observer une légère grimace sur son visage : un froncement de sourcil et une lueur de tristesse aux mots d’Iris. Sans même le savoir, elle lui faisait mal. Elle disait des mots qu’ils n’auraient jamais voulu entendre ses chéries dire… Elle connaissait l’odeur du sang, elle avait déjà enlevé la vie d’autrui, elle était une meurtrière. Oui, une meurtrière. Peu importe la raison que vous donnerez au meurtre, il n’en sera jamais changé. Une pomme est une pomme, qu’il soit en tarte, en compote ou encore en confiture, le geste reste inchangé. Est-ce qu’une guerre, religieuse, politique, économique change la définition d’un meurtre ? Homicide volontaire. C’était sa définition. Qu’on le déguise sous la forme qu’on le désirait, ça resterait ce que c’était.

    Alors qu’elle affirmait qu’elle devait apprendre mieux son devoir, le regard du géant changea pour de bon… Un regard désolé. Un regard d’un père, meurtrie par sa vie, cette fois, il fût incapable de le cacher. Il aurait tant aimé pouvoir lui dire qu’il y a mieux que ça dans la vie. Qu’elle avait probablement tout le talent du monde de ne pas risquer sa vie de la sorte. Il aurait tant aimé que son père à elle puisse lui faire voir un autre côté à la vie… Simple pion d’Altissia, tu allais te dresser devant l’échiquier au complet pour laisser les figures en arrière jouer avec toi et te sacrifier pour qu’un fou ou une tour puisse faire de plus gros dégâts. Pauvre Iris… Aveuglée par ses croyances, ses ambitions, son grand cœur. Si elle savait ce qu’était en réalité tout ce plan, tout ce jeu, toutes ces cases.

    La politesse…. La politesse…. Clairement ils pourraient s’obstiner des heures et des heures. Encore aujourd’hui il ne comprenait pas bien tout ce code d’honneur et ces manières. Pour lui, c’était du théâtre, on pouvait faire tout ça pour simplement bien paraitre sans avoir une réelle intention. C’est ainsi qu’il répondit rapidement :

    - Si c’est me donner du respect pour un service, alors offres-moi ta meilleure poignée de main, regarde-moi dans le blanc des yeux et sois toujours honnête et franche.


    Là… La partie de plaisir commença. Elle avait de la répartie la petite quand même. Timide, en manque de confiance d’elle encore un peu et clairement pudique, mais, elle savait se dressée quand on dépassait la limite. Alors qu’elle tentait de lui faire la morale et qu’elle bégayait, un mince sourire fendit l’expression de glace du forgeron. Décidément, il la trouvait bien amusante alors qu’elle se débattait comme un démon face à un « élu » des dieux. Il garda un léger sourire moqueur, mais sincère, franchement amusé et satisfait de désormais la savoir capable de se battre pour elle et ses besoins.

    - Je t’aime bien petite, tu ne te laisses pas marcher sur les pieds. Tu deviendras probablement une vieille fille par contre. Tu devrais déjà être mariée.
    Dit-il clairement moqueur, il se foutait d’elle à 100%, cette fois c’était évident, il était joueur, il s’amusait d’elle, mais c’était sans méchanceté.

    Ensuite on ne perdit pas de temps, de toute manière, il en avait posé des questions. Donc.. Danselame… Vraiment ? C’est sûr qu’elle ne semblait d’être de ceux qui défonce une porte avec un simple coup de pied. Elle était élégante et minutieuse, ça se voyait. Il l’écoutait attentivement, prenant note en tête.  Effectivement, une lame mince et rapide, aussi piquante qu’une aiguille, tout comme aussi tranchante qu’une lame de rasoir, la conception allait être particulière, son arme serait plus fragile… Il devrait trouver le moyen, ou du moins les métaux pour la rendre solide malgré sa légèreté… Mmmh, elle se servait de son poids, donc faisait de bonne transition. Il opina légèrement de la tête. Une arme à la base large, mais qui se raccourcit au bout de la lame pour devenir bien pointu. Il ne pourrait la faire trop longue… Autrement elle briserait et.. Hey.. HEY… NORDALH! Elle te parle encore. Son armure : Comme il s’en doutait, protéger les points vitaux sans ralentir le mouvement de ses articulations. Probablement une armure lamellaire... Écoute l’encore vieux borné.

    - Mhmm… Je vois… J’ai mes idées en tête, j’en ferais le dessin de leur conception et tu me diras ce que tu en penses. Évidemment, ta satisfaction passe avant mes conseils, c’est toi qui choisis si tu meurs ou si tu survies.
    Clairement ici on y voyait une sorte d’avertissement.

    Foncièrement, ce qu’il tentait de lui dire c’est : Il se peut que tu n’aimes pas le « look » de ce que je ferais, mais ils seront adaptés pour toi, en fonction de mes connaissances. C’est ce qui était dit… Mais façon Nordalh.

    - Évidemment, tout dépendant les détails que tu désires y mettre, le prix augmentera, je peux toujours y aller dans le moindre détail et tu es Chevalière, tu mérites quelque chose de personnalisée et à la hauteur de tes yeux bleus, mais bon… On ne parle pas de prix immédiatement, j’aimerais bien faire un premier croquis et te montrer, question qu’après tout, tu sois satisfaite de ce que tu portes.

    Alors qu’il entre ouvrit la bouche une nouvelle pour s’exprimer, qu’elle ravala son stress pour lui laisser entendre qu’elle le ne ferait pas affaire avec lui s’il n’était pas « respectueux ». À ces mots, le regard du géant redevint une tempête glaciale. Il fixa longuement la jeune femme. Elle le menaçait vraiment.. ?

    C’est alors que sans plus, il reprit lentement son sac, le soulevant de terre une nouvelle fois. Il l’installa sur son dos. Il la fixa longuement, dans un long et pénible silence inconfortable et volontaire. Puis il lui tourna le dos, sans plus, reprenant lentement sa route initiale.

    - Bonne chance alors... Dit-il lourdement, alors qu’il commençait à s’éloigner d’elle.

    Malheureusement… Il n’était pas ce genre de forgeron, à la recherche de clients désespéré… Nordalh était, Nordalh. Brisé, froid, fort, clairement boqué comme un vieux bouc de montagne. Comme si une gamine allait lui faire la morale en plus… Tant pis ! Il grognait et marmonnait dans sa grosse barbe blanche, en s'éloignant d'un pas lourd et lent.

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    Le vieux Nordlah avait l'air de passer par toutes les émotions durant leur discussion. Il avait eu l'air triste lorsqu'Iris lui expliqua avoir tué quelqu'un pendant la guerre mais que voulez vous ? Elle et son mentor allaient mourir, il fallait se défendre et l'élimination de l'ennemi était la solution la plus simple et la moins dangereuse sur un champ de bataille. C'était la guerre, pas de héros que des meurtriers des deux côtés et des gens qui s'engagent pour protéger leurs familles et leurs terres de ces meurtriers devenant ainsi meurtriers à leur tour.

    C'était la réalité de la guerre, personne n'y pouvait rien si ce n'est ceux qui ont déclenché le conflit. Mais combien de gens voulaient voir leur proches mourir ? Combien auraient préféré la paix ? Bien souvent, la décision de certains coûte la vie du plus grand nombre. Iris le savait bien, elle était noble. Une petite noblesse certes mais les notions apprises restent les mêmes. Elle avait un devoir à accomplir et un peuple à protéger. Là, en temps de paix, il ne fallait surtout pas se relâcher. Surtout avec les tensions récentes.

    Le forgeron et Iris ne tombaient décidément pas d'accord sur la politesse, soit. C'est malheureux mais Iris ne parlera pas de manière vulgaire, elle a une image à conserver. Toutefois une poignée de main ne nuirait pas à son image, elle accepte donc et serre la main du géant. Une main immense qui pourrait broyer la nuque de quelqu'un facilement... C'était vraiment intimidant pour Iris mais la discussion continuait et le forgeron se permit encore une remarque sur le mariage, déclarant à Iris qu'elle allait finir vieille fille. Elle allait râler encore cependant, le vieil homme s'enfonça dans une réflexion profonde au sujet de son équipement et n'entendit rien.

    - Ce-ce sujet n'a aucune importance ! Je ne désire pas me trouver de con-conjoint... Déclara-t-elle dans le vide en râlant.

    Le forgeron avait l'air absorbé dans ses pensées, probablement à réfléchir aux détails techniques de la fabrication d'équipement, il fut un peu lent à la détente quand Iris lui parlait de l'armure tant il était loin dans sa réflexion. Il était arrogant le bonhomme, Iris n'aimait pas ça. Bien évidemment qu'il faut écouter un forgeron de métier mais dans le commerce il faut du tact, de la politesse mais c'était une qualité visiblement absente chez ce vieil homme.

    Manque de politesse qui fut confirmé quand il voulu partir à la manière d'un rustre sans s'excuser auprès des autres commerçant et après avoir jeté un regard glaçant en direction d'Iris, la jeune femme ravala sa salive nerveusement mais elle n'allait surement pas ravaler ses paroles.

    - Très bien, partez si vous le souhaitez, je ne fais pas affaire avec les rustres irrespectueux. Bonne chance à vous aussi.

    En parlant de rustre irrespectueux, un ivrogne débarque dans la rue où se trouvait Iris et le forgeron. Il titubait vers Iris, et posa sa main sur son épaule. La jeune fille eu une expression de dégoût sur son visage et l'ivrogne se mit à parler.

    - Allons j-jeune fille… On parle pas comme ça à ses parents si ? Mais c'est chou les petites rebelles comme toi !

    La jeune chevalière repoussa l'ivrogne, il avait espionné la conversation mais n'avait visiblement rien compris. Elle ? Fille d'un rustre sans manières ? Non merci, des bêtes sauvages assoiffées de sang seraient plus sympathiques comme ascendance.

    - Vous êtes ivre, je vous prie de me laisser passer et de rentrer chez vous pour votre sécurité... Bon sang, à quel point ce type était-il imbibé d'alcool ? Il empeste. L'ivrogne saisit Iris par le bras, la jeune chevalière est agacée.

    - Tss tss tss, je ne rentre chez moi que si tu viens boire un coup avec moi avant ! Allez chevalière, vous méritez bien une pause dans votre service non ? Il approche son visage puant de celui d'Iris, elle lui met un coup de genou dans le ventre par réflexe, l'homme recule visiblement furieux.

    - Je vous prie de me laisser, je n'ai pas de temps à accorder à des gens de votre espèce. Déclara Iris en parlant toujours de manière soutenue. Cependant, il était évident que la fin de conversation avec le forgeron et celle avec cette ivrogne l'avait mise sur les nerfs. Une nervosité colérique cette fois…

    - Je vais te saigner sale pimbêche ! déclara l'ivrogne en sortant un couteau ridiculement petit mais qui pouvait faire du dégâts quand même si Iris était touchée. Bien évidemment, il ne saurait probablement pas l'atteindre. L'ivrogne ouvrit encore une fois la bouche, espérant que Nordalh l'aide ?

    - Hey le vieux, t'as pas envie de m'aider à saigner cette gamine ? Elle t'as parlé mal aussi !

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    Elle avait raison, t’es qu’un vieux rustre irrespectueux. Tu manquais clairement de minutie et de tact. Tu étais maladroit et haïssable, irritable. Allais-tu changer ? Pour quelle raison te demanderais-tu. Pourquoi il ferait ça ? Changer. Ça lui ramènerait quoi ? Une vie glorieuse de Forgeron ? Rien à foutre. Des clients par centaines ? Rien à foutre. La reconnaissance d’autrui ? Encore plus rien à foutre. Tu es fatigué mon vieux Nordalh. Il est crevé, traînant sa géant épave tous les jours, attendant que le temps passe, attend que le temps fasse son travail et qu’on prenne de toi la seule chose qui te reste, ton dernier souffle. C’est tout ce qu’il attend, la mort. Malheureusement, baisser les bras de la sorte, de simplement se laisser aller, c’était contre sa mentalité, contre sa façon de faire et surtout… Ce serait une insulte pour ses chères. C’était pourquoi qu’il s’engourdissait souvent avec cette fameuse « eau ». Ce liquide à odeur forte qui vous brouille l’esprit. C’était pourquoi il était si malcommode. Il ne voulait pas qu’on lui donne une raison supplémentaire de rester. Il en avait marre. Il travaillait en attendant, c’est tout. C’était triste, minable, misérable, mais c’était sa réalité. Sa manière de travailler était propre à lui et ses confections ne pouvaient être imité, mais il n’avait jamais recherché à avoir le nom du plus grand forgeron.

    Alors pourquoi intimider les autres ? Parce que c’était réellement des babioles à ses yeux. On n’avait pas le droit de bafouer son travail selon lui. Surtout si certains le paye. On devait toujours donner son maximum dans chaque travail., dans chaque tâche. Il était une insulte pour nous-même et ceux qu’on aime de ne pas se donner à fond. D’une autre part, c’était peut-être pour faire augmenter la qualité des autres marchands aussi. En agissant de la sorte, certains voudront prouver le contraire… Les vrais. Ceux qui affronte l’adversité et se débattent pour mener à bien leur projet. Ceux qui posent leur poing sur la table pour montrer leur valeur. Certes, il était un vieux grincheux, mais souvent, il agissait pour une raison. D’ailleurs, il ne serait pas surpris de savoir que certains marchands donnaient le double de leur effort à leur travail dans les prochains jours. Insultés et offensés des dires du géant. C’était parfait ainsi, comme ça, plusieurs allaient simplement être de meilleur artisans, ceux intimider serait donc tasser simplement. La sélection naturelle. La sélection naturelle…  Y croyait-il vraiment ? N’était est-ce pas contradictoire avec ce qu’il avait vécu… Était-il un homme contradictoire… ? Fort probable…

    Alors qu’il commençait à quitter les lieux, tranquillement, pensant déjà à comment il allait acheter l’échoppe, une voix énervante vint fracasser ses vieux tympans... C’était une chevalière, elle était assez grande pour s’occuper d’elle-même… Continue ton chemin, ça ne te concerne pas… Elle lui demanda de partir plutôt respectueusement, digne d’elle-même. Ce respect allait lui valoir bien des ennuis… Mais l’autre ivrogne ne semblait pas s’en préoccuper, continuant avec insistance.

    Ce n’était pas de ses affaires… Il devait continuer et quitter les lieux, c’était une grande fille non ? Une chevalière. Il devait continuer de marcher. Toujours sans se retourner, il continua son chemin, laissant un faible sourire marquer son visage alors qu’il attendit le souffle de l’homme se raccourcir, probablement un coup quelconque dans l’estomac. Enfin ! Il allait comprendre et clairement, cette Iris démontrait qu’elle pouvait bien se débrouiller toute seule non ? Elle le pouvait…

    Eh puis alors qu’il pensait enfin qu’il retournait à ses occupations, cette voix siffla quelque chose… Le géant se stoppa, net. Un iceberg s’immobilisant dans la rue. La saigner… ? Malgré lui, malgré son envie de partir et de ne pas écouter, de faire fi de cette situation, ses mains se mirent à trembler.

    Pas encore… Non… Il recommença à se noyer. Cette mer noire venait de nouveau l’entouré…  Il avait réussi à l’oublier ! Il avait réussi à ne plus y repenser, pourquoi ça revenait si soudainement ?! Clairement c’était de la faute d’Iris, son âge, son allure… Elle lui rappelait que trop bien sa plus vieille à l’époque. Nordalh voulait nager, s’éloigner de cette mer qui devenait de plus en plus agitée… Alors qu’il se battait de toute ses forces, les vagues l’emportait contre lui. L’amenant au fond de cette mer… Il se noya alors une nouvelle fois, victime de ses souvenirs, des images. Il secoua la tête légèrement, laissant cette haine le remplir une nouvelle fois, cette envie de sang… Ce désire corrompu de vengeance affamé, insatiable. Sa mâchoire se resserra lentement et avec force. Ses poings se refermèrent lentement, laissant entendre ses vieux os se plaindre sous la pression à laquelle ses articulations étaient soumises… Nage Nordalh… Nage ! Remonte à la surface… Comme si ce n’était pas assez, il l’invita à s’en prendre à Iris. Certes dans ce coin de rue, il y avait bien moins de passant… La ruelle tout près ce serait parfait pour faire une saignée.

    Son sac se déposa lentement au sol. L’iceberg se retourna lentement. Pas un mot sortit de sa bouche. Puis ses pas, de la même lenteur, retournèrent vers le duo Chevalier / Truand. Son regard normalement de glace était désormais tout autre. Une lueur atroce et effroyable y régnait. Une lueur de sang, de vengeance, de haine, de rage, de souffrance. Son souffle était d’une profondeur ténébreuse, mais calculé. Un souffle de vétéran, un souffle d’un homme allant tuer, le souffle de la mort.

    La distance se réduisait de plus en plus entre lui et le truand. Évidemment, tous auraient pu croire qu’il se dirigeait effectivement vers Iris, toutefois, sa cible était tout autre. C’était d’un pas lourd et menaçant, qu’il se rapprochait d’eux. Alors qu’il arriva près d’Iris, il chercha à la repousser d’un mouvement brusque, maladroit, mais calculé, clairement, il voulait s’interposer, devenir un bouclier, un mur entre elle et l’ivrogne. Se dirigeant tout droit sur l’homme… L’ivrogne n’eut le temps que de lever les yeux vers la montagne qui se dressait devant lui, qu’une énorme main, tel un piège à ours se referma sur gorge, se resserrant tel un serpent, ne laissant aucun air passer. Il pourrait être attaqué… Mais ça lui passait pardessus la tête. Il allait tuer cet homme ici et maintenant. Alors qu’il avait place à parler, qu’il aurait simplement pu lui dire de déguerpir, Nordalh restait silencieux, gardant une étreinte mortelle sur la gorge de l’homme qui devenait de plus en plus énervé sous le manque d’air, incapable de filer un mot. À travers ce geste, notre géant restait d’un silence morbide et inquiétant. Il s’exécutait, simplement, effectuant cette tâche horrible, comme si rien était.

    Que ferait la Chevalière…?

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    Hé bien, il voulait la saigner qu'il disait l'ivrogne et il avait demandé l'aide du forgeron. Comme si quelqu'un allait s'associer à un lamentable rustre imbibé d'alcool. Iris attendait qu'il attaque, elle pouvait le désarmer facilement, la lame était courte et un ivrogne qui ne tiens pas debout est facile à maîtriser. Puis, le forgeron déposa son sac au sol et Iris entendit ses pas lourds se rapprocher d'elle. Il voulait s'en mêler ? Aurait-il envie de se venger des propos d'Iris ? Mince, elle est nerveuse et n'a pas son épée sur elle. Que faire dans une situation pareille ? La jeune chevalière voulu se retourner mais se fit repousser sur le côté, trébuchant et tombant par terre maladroitement.

    - Mais enfin qu'est ce qu'il vous pr-prend ? Elle s'était relevée bien vite, se méfiant de Nordalh comme de l'ivrogne mais ce qu'elle vit était incroyablement effrayant. Le forgeron Nordalh avait resserré sa main sur le cou de l'autre homme qui ne savait visiblement pas respirer mais si ce n'était que ça, Iris aurait réagit au quart de tour.

    Le géant avait un regard de bête tueuse, un regard aussi terrifiant qu'un champ de bataille maculé de sang. Iris ravala sa salive, la sueur perlait dans sa nuque. L'ivrogne lui, se débat le couteau toujours en main et le plante dans le bras de Nordalh. Le vieux forgeron ne lâche pas, l'agresseur devient bleu.

    - Arr-ête... Articula l'ivrogne d'une voix étouffée, inaudible presque. Il manquait d'air, il allait mourir si Iris ne faisait rien et le vieux forgeron n'avait visiblement pas envie de le lâcher malgré son bras qui saignait. Bon sang, bouge toi Iris, agit ! Fais ton devoir de chevalière comme ce jour là !

    Oui, ce jour là. Celui où en évacuant des soldats blessés elle fut repérée par un mage ennemi qui prenait plaisir à faire souffrir autrui. Ce jour où un mage faillit la tuer et où son mentor lui avait servi de bouclier humain. Elle avait prit son épée et sauvé son mentor de justesse en tuant le mage, elle avait fait son devoir de chevalière d'une bien sinistre manière.

    - Arrêtez ça t-t-tout de suite Nordalh Svent ! C'est un-un ordre ! Dit la chevalière terrifiée par la bête qu'elle avait en face d'elle. Le vieil homme était comme possédé, il faut agir avant que ce vieux ne devienne un meurtrier et qu'Iris aie échoué à son devoir. Elle court vers le sac du forgeron et en sort un marteau de forge. Puis, s'interpose entre le colosse et l'ivrogne en étant armée désormais.

    - C'est… C'est ça que vous voulez ? Être enfermé pour meurtre ? Laissez cet imbécile partir ! Il n'aurait jamais pu me toucher avec son couteau, v-votre bras doit être soigné !

    Trouve quelque chose Iris, un propos qui aurait de l'impact. Il est vieux, il doit avoir une famille vu comme il insistait sur le mariage tout à l'heure. Sa famille, c'est ça. Si il est en prison, il serait une déception pour eux, il ne les reverrait pas non plus avant un bon moment.

    - Votre famille n'aurait-elle pas honte de vous ? Com-comment réagirait-elle en vous voyant derrière les barreaux ?

    Iris regarde les yeux du colosse, elle ne réalise pas l'impact que pourrait avoir ses propos sur Nordalh. Elle en a peur, elle le regarde les yeux emplit de terreur même si une lueur de courage continue de briller légèrement face à ce monstre.

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    La noyade était longue, terrible, alors qu’il tentait de respirer et de se battre à travers ce courant, il ne sentit qu’une douleur à son bras, sans pour autant le faire lâcher sa prise. Qu’est-ce que c’était cette douleur ? Il l’ignorait, c’était comme une simple piqure… C’était trop léger. Il sentait ses deux pieds au sol, mais un horrible tourbillon noir l’entourait, l’empêchant de sortir, de remonter, il en était prisonnier. Notre pauvre forgeron chercha un moyen de sortir, mais il n’en voyait aucun. Il allait redevenir ce qu’il maudissait, ce qu’il avait renié, ce qu’il lui avait fait tout perdre. Il sombrait peu à peu, abandonnant pratiquement l’idée de se battre contre cette tempête.  

    C’est alors qu’il entendit une voix… Quelque chose qui fit frémir les vagues et ce tourbillon, quelque chose qui semblait vouloir le sortir de là.. Ses pieds furent même soulevés un peu, comme si cette voix voulait le ramener à la surface. Cette voix, était comme une main plongeant des cieux, une douce main blanche et brillante, cherchant à l’atteindre. Dans son fond, il tentait de décoder ce que la voix semblait lui ordonner. Un ordre… Oui, on lui avait ordonné quoi ? Il réfléchissait, tentant de toute ses forces à reconstruire cette phrase. Puis, soudainement, ça lui vint à l’esprit : D’arrêter… Mais arrêter quoi déjà ? Il devait arrêter quoi ?

    Aaaah… Oui, de le tuer… D’un coup le tourbillon cessa, lui ramenant son esprit, tout débuta alors avec sa vision qui glissa du visage endolori et sans air de l’homme à sa blessure à son bras. Il se mit à ressentir davantage la douleur, mais ce désir profond, cette rage insatiable ne semblaient vouloir le quitter. Sa poigne toujours aussi forte autour de la gorge de l’homme, malgré la reprise de ses esprits, il était incapable de le lâcher. C’était ce genre de minable, capable de s’en prendre à Iris, qui lui avait tout prit. C’était ce genre de fainéant sans scrupule, sans regret, capable de brutaliser de pauvres jeune filles qui lui avaient pris sa famille. Pourquoi allait-il le lâcher ? Pour le laisser fuir ? Lui laisser une seconde chance de s’en prendre à une autre ? Malgré sa reprise de conscience, le regard du géant en restait d’une froideur à vous geler l’âme, alors qu’il gardait ses doigts autour du cou de l’ivrogne.

    Son bras lui faisait mal, mais étrangement, il embrassait cette douleur, plus qu’il resserrait et plus que ça chaire en souffrait.  En ce moment de haine et de tristesse, sa douleur était comme « satisfaisante », pratiquement réconfortante. Il en resserre durement les dents, ayant plus l’air animal que ces hommes bêtes encore.

    Son regard se glisse alors sur la petite tête blanche qui se dresse entre lui et sa cible, armée du marteau du forgeron. Être enfermé pour meurtre… Il aurait dû être enfermé depuis bien longtemps, sa vie était qu’un misérable chemin souillé par le sang et la rage. C’était peut-être tout ce qu’il méritait ? Il était peut-être vrai que l’homme n’aurait jamais pu la toucher, probablement que notre Nordalh sous-estimais grandement la Chevalière… Par protection, par ce qu’elle lui rappelait. Son bras devait être soigné… Il avait vécu bien pire ! Il resserra encore plus sa poigne, se décidant d’en finir une fois pour toute avec cet ivrogne, ensuite… La vie se chargerait de lui. Tant pis pour la forge…

    Puis alors que peu à peu, l’air se faisait manquante chez l’ivrogne, la petite Chevalière parla de la honte que sa famille aurait. Le regard du balafré changeant de nouveau, ce regard de glace éternel fendit. Il baissa les yeux un moment… Allait-il retourner sur le même chemin qui lui avait tout prix ? Allait-il les honorer de la sorte ? C’était minable... Inconcevable ! Dans un long soupire et grognement, il murmura… :

    - Si tu savais…

    C’est donc ainsi qu’il relâcha finalement l’homme qui tomba à genoux, pouvant finalement reprendre son souffle. Notre forgeron ramena lentement sa main droite vers son propre visage, contemplant ses énormes doigts. Il referma lentement le poing, avant de grimacer un peu, sentant à plein la douleur du couteau. Il retourna son bras, détaillant le vieux et petit couteau planté bien droit dans son avant-bras. Il saisit le manche de sa main libre, retirant le couteau d’un trait avant de le lancer beaucoup trop loin dans une ruelle en grognant lourdement, laissant une œillade mauvaise vers l’ivrogne. Il se détourna d’Iris pour retourner à son sac, y chercher des espèces de vieux bandages un peu sale. Il y mit une extrémité entre ses dents alors que de l’autre, il commença à entourer son bras pour calmer le saignement. Il termina maladroitement le bandage temporaire, clairement très mal fait. Il inspira longuement, levant les yeux vers le ciel, laissant son unique œil pouvoir contempler ce ciel…

    - Tu ne lâches pas le morceau, Chevalière Silva. Dit-il, le ton grave et roque, presque fier d’elle. Peut-être impressionné par la détermination de cette jeune fille.

    Il se retourna lourdement vers elle, se rapprochant lentement, la main tendu pour reprendre son marteau.

    - Ça m’appartiens je crois bien.

    Visiblement, il n’allait aucunement s’excuser. Il aurait pu, il aurait dû, mais il avait agi par instinct, par protection pour elle. Ça l’avait été plus fort que lui. Il avait tenté de se retenir, mais face à cette situation, il était faible, fébrile, aussi novice qu’un jeune homme à ses débuts. Certes, une forme de vengeance s’était réveillé en lui, mais après tout… C’était de sa faute à elle, si elle n’avait pas sir l’air fragile, probablement qu’on ne l’attaquerait pas du genre. C’est ça ! C’était de sa faute à elle. Oui Nordalh, bravo, vieux borné. Incapable d’accepter ton erreur et ton écart de conduite ? C’était de sa faute à elle maintenant ? Ne t’excuses pas, tu as bien le droit, mais ne commence pas à te créer des scénarios et des raisons de lui remettre tout sur les épaules. Tes filles te manquaient atrocement, clairement, tu t’imaginais qu’Iris était l’une d’entre elle… Maintenant passes à autre chose mon vieux borné.

    Alors que sa main gauche était tendue pour recevoir le marteau, sa main droite elle tremblait légèrement, son bandage déjà plutôt sale était déjà imbibé de sang vu la manière si minutieuse qu’il avait fait les choses. Il était peut-être bon pour le métal, pour s’occuper de diverses choses, mais clairement, prendre soin de lui ne faisait pas partie de ses capacités développées. Son corps parlait de lui-même, ses diverses blessures, sa manière de traiter sa propre blessure, ses fins de soirée bien trop arrosée… Pauvre Nordalh.

    Une dernière chose, ses yeux fixaient de nouveau Iris, mais son unique œil bleu-gris semblait avoir une expression différente à son égard, quelque chose de moins froid, de moins autoritaire ou encore indifférent. Évidemment, ça restait quelque chose de glace, mais une fissure semblait y être, une fissure plus tendre, plus sincère face à notre Chevalière à tête blanche.

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    Pendant un instant qui semblait durer une éternité, Iris était face à une montagne glaciale en pleine tempête. Face à elle, un homme au regard de tueur et derrière elle un ivrogne entrain de mourir étouffé. Le sang qui coulait le long de la plaie de Nordalh n'était pas agréable à voir, devoir prendre les armes encore moins. Cela fait partie du devoir, elle ne peut pas se débiner, elle doit faire face. Quand finalement la voix d'Iris eut atteint le géant, celui-ci semblait vouloir sortir d'un état second dont il était piégé.

    Parler de la famille du forgeron était une bonne idée, il lâcha le coup du vaurien qui s'enfuyait sans demander son reste, les larmes aux yeux, la morve au nez et la peur de mourir emplissant son regard. Soit, il n'avait plus d'arme de toute façon et n'était pas en état de recommencer un méfait. Nordalh enleva le couteau de sa blessure, manquant totalement de délicatesse et la serrant avec des bandages crasseux.

    Iris, toujours le marteau en main le fixait, un peu méfiante, était-il vraiment redevenu sain d'esprit soudainement ? Peut-être, le forgeron se tourne à nouveau vers Iris, lui tendant la main et réclamant son marteau après avoir déclaré qu'elle ne lâchait pas le morceau.

    - Lâcher le morceau ne figure pas au vocabulaire des chevaliers altissiens. Fit-elle, comme pour avoir une réplique à lancer au géant qui aie de l'impact. Elle lui rendit ensuite son marteau.

    - Tenez, tâchez de ne pas l'utiliser pour autre chose que pour la forge du métal.
    Iris était méfiante, mais plus calme maintenant que la tempête était passée. Elle n'avait plus de mal à parler à cause de la nervosité qui était pourtant toujours là.

    Cependant, le bandage du forgeron lui posait clairement un problème. C'était laid, fait à la va vite, ça pouvait s'infecter en plus de l'hémorragie qui ne s'arrête pas. Ce vieux rustre était soit trop fier, soit trop renfrogné pour demander de l'aide. Iris fronça les sourcils fixant le visage du forgeron qui avait un regard moins froid qu'avant venant de son œil unique.

    - Maintenant montrez moi ça avant que ça ne s'infecte, vous êtes forgeron mais n'avez visiblement aucune connaissance en premiers secours. Iris était-elle quelque peu autoritaire juste là ? La nervosité restante combinée au fait qu'elle venait de se concentrer pour "faire ce qu'elle avait à faire" avait parlé pour elle.

    Heureusement, même si elle n'avait pas d'arme sur elle, Iris avait toujours une trousse de premier soins depuis ses missions d'évacuations en tant qu'écuyère sur le champ de bataille. Quelques blessés avaient eu besoin de premiers soins que la plupart des chevaliers savaient donner. Ils n'étaient bien sûr pas des médecins professionnels mais stopper une hémorragie légère et la désinfecter était à la portée de tous.

    La trousse de premier soin contenait bandage propres et de la poudre cicatrisante faite à partir de plante médicinale broyée. Iris n'allait clairement pas laisser partir le forgeron sans que sa blessure soit traitée correctement.

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    La vie était drôlement faite, drôlement vécue et fort probablement drôlement éteinte. Il avait surpassé… Si on peut appeler ça surpasser… Bref… Des épreuves incroyables, il avait perdu ce qu’il avait de plus chère et alors qu’il était un vieux bonhomme à tenter de continuer du mieux qu’il pouvait, il tombait sur une jeune femme. Une jeune femme qui lui ferait vivre toute sorte d’émotion dans un lapse de temps plutôt restreint. Encore hier, il était seul à la taverne à siroter son nectar qui le tuait de jour en jour. Aujourd’hui, il était désormais planté devant ce petit bout de femme, blessé, à quémander son marteau, la main tendue. Il aurait aimé comprendre l’horloge, le système, la manière bien précise que ces abrutis de Dieux fonctionnaient, mais encore aujourd’hui… Aucune réponse. Ce qui expliquait cette hargne qu’il avait à leur égard. D’un autre côté, c’était peut-être eux qui s’acharnaient sur lui… Pourquoi lui envoyé de drôle d’individu sur sa route ? Foutus Dieux de merde…

    Dans tous les cas, sans vraiment le savoir, Iris avait était brillante, parler de la famille du forgeron, elle n’aurait pas pu faire mieux, malheureusement, pour des raisons qu’elle ignorait… Elle croyait simplement lui faire prendre conscience de ses enfants, mais en fait, elle n’avait ouvert que cette plaie qui n’avait jamais cicatrisée sur son cœur.

    Le grand bonhomme regardait de son demi regard la jeune femme, attendant son marteau. Lui laissant la chance de l’inspecter une nouvelle fois. Ses yeux bleus étaient remarquables. Une jeune femme de la sorte, ça devait faire pleurer le cœur des biens de pauvres prétendants. Secrètement, ça le faisait rire. Ça lui rappelait le bon vieux temps. Le temps de taverne, à regarder les jeunes femmes, à essayer de faire la cour pour finalement se retrouver avec une baffe au visage, pour un mot mal placé. Pauvre Iris, ça devait en être désagréable… Il n’imaginait pas si c’était… Bref…

    Un maigre sourire anorexique ce fit voir sur ses lèvres quelques secondes à sa première réplique. Alors lâcher le morceau ne faisait pas partie du vocabulaire ? Elle était drôle. Une belle phrase pré-faite. Installée à la bonne place, précise, conçu pour l’occasion inespéré qu’un jour quelqu’un fasse le commentaire ou la remarque. Ça l’amusait. Tout ce qu’elle était, c’était un chien de l’état, mais ça, il ne le dirait jamais. Il garda uniquement son mince sourire, pratiquement inexistant. Se donner corps et âme pour une organisation, une organisation qui ne donnera jamais l’équivalent du sacrifice fait. Il aurait préféré la voir entourée d’enfant, dans une robe simple, avec un beau et jeune mari aimant, qui prendrait soin d’elle. À la place, elle porterait une lame et une armure, affrontant champ de bataille et violence. Pendant un faible moment, c’est un sourire désolé qu’il arborait, avant que tout se noie derrière son expression de glace.

    Finalement, elle lui rendit son marteau, qu’il saisit d’une poigne puissante, le regardant quelque instant. Elle l’avait vraiment pris comme « arme ». Il laissant son unique regard se balader entre elle et son marteau quelques secondes. Alors qu’elle venait tout juste de faire son dernier commentaire à propos de son utilisation. Il haussa légèrement un sourcil, laissant finalement souffler entre ses lèvres, d’une voix roque et pesante.

    - C’est toi qui l’a pris comme moyen de défense…

    Clairement, elle assumait ce qu’il en faisait ! Pour lui, son marteau était sacré, on ne pouvait le bafouer de la sorte. Un sale ivrogne n’aurait même pas eu l’honneur de pouvoir goûter à sa puissance. Ce marteau servait au métal et rien d’autre. Il laissait ce chant hors pair alors qu’il fracassait les confections de son utilisateur. Ce marteau avait pratiquement une âme ! Fidèle partenaire d’un pauvre et perdu forgeron.

    Elle lui demanda de lui montrer son bras. Pffffh ! Pour qui elle se prenait tout à coup !? Il pouvait très bien prendre soin de lui-même sans son aide ! À croire qu’une gamine pourrait s’occuper de lui ! Il pourrait être son père ! Et après tout qu’est-ce qu’elle avait à… Hey… Dire à ce propos hein ?! C’était qu’une enfant de 18 ans… ! Elle allait commencer … Hey ! … À le gérer comme si c’était sa supérieure ?! Non mais elle pouvait bien… HEY ! NORDALH ! Tu te calmes. Clairement, t’es un bon n’a rien au niveau du soin et tu le sais. Tu te pètes la gueule à tous les soirs, tu travailles comme si t’avais 22 ans et en plus tu te laisses blesser de la sorte. Clairement, tu fais tout sauf prendre soin de toi. T’en es incapable. Définitivement, il en était incapable. Prendre soin de lui… C’était la dernière chose qui pouvait l’importer. Que la grande faucheuse vienne à la place… ! C’est ce qu’il attendait depuis des années, tapant sur son métal pour la provoquer ou l’inciter à venir…

    Le géant soupira longuement dans une sorte de grognement lourd et menaçante, cachant en fait son ennuie à ce qu’on s’occupe de lui… Lentement, très lentement, il étira son bras pour laisser la jeune femme inspecter la blessure. Ses bandages étaient ridicules, il ne fallait pas imaginer le genre de mets à cuisiner qu’il faisait, c’était décourageant. Sa manière de se soigner, visiblement était un reflet de son entretien au général.

    - C’est qu’une égratignure… J’ai déjà vu pire, ça fait que saigner un peu…

    Un peu ?... Un peu ?!? UN PEU ?! Ton bandage en entier était désormais imbibé de sang, espèce de gros abrutis, de vieux bouc borné !

    - Je me battais, que tu n’étais même pas en ce monde jeune fille.


    Dit-il plein d’orgueil… Décidément, elle t’offrait son aide, mais il fallait lui montrer ce à quel point il était fort et indépendant. C’était presque une obligation alors que son honneur était un peu plus en jeu, ou du moins, sa fausse fierté.

    - C’est qu’une blessure au couteau, ça se refermera tout seul.

    Dit-il inconscient et froid. C’était irréfléchi.

    - Tu devrais t’occuper d’autre chose, tu as un forgeron à trouver, tu ne te rappel pas ?


    Il dit le tout sur un ton moqueur, la narguant sur le fait qu’elle le trouvait trop rustre avec les autres marchants et préférait trouver un autre forgeron que lui. Il eut même un faible sourire en coin, détaillant Iris une nouvelle fois, le regard une nouvelle fois, un peu plus doux, quelque chose de plus accueillant.

    Toute fois une chose restait. Comment un homme comme lui, avait pu recevoir autant de blessure, son œil, les multiples marques de lacération sur son corps, les marques de brûlure… Comment avait-il pu s’occuper de lui seul ? C’était pratiquement impossible, si ce ne l’était pas point. Évidemment, quelqu’un était derrière le rétablissement de notre vieux bonhomme…

    - Clairement, t'as mieux à faire que de t'occuper de moi.. !

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    Iris se tenait prête à soigner ce vieux rustre qu'elle n'allait pas laisser repartir avec le bras sanguinolent. Ce dernier eut l'air peu content quand Iris lui demanda de ne pas utiliser son marteau pour autre chose que la forge mais, après la démonstration de violence de ce vieux bougre, elle préférait s'assurer qu'il avait reprit ses esprits. Certes, elle l'avait pris comme moyen de défense mais elle en avait l'obligation, elle devait empêcher un meurtre.

    Il n'était décidément pas commode ce Nordalh, soupirant lourdement se voulant probablement menaçant comme le ferait un chien grognon qui refuse qu'on lui retire une épine plantée dans les coussinets. Cela dit, il tendit finalement son bras pour que la chevalière l'inspecte et ça saignait beaucoup.

    - Une égratignure ? Vous vous videz littéralement de votre sang ! Soyez raisonnable.

    Iris râle, elle prend le bras du vieux forgeron et enlève les bandages en faisant la moue, parlant presque à la manière d'une fille entrain de sermonner un père ou un frère inconscient. Ensuite, elle ouvre son pot de poudre médicinale. Il se battait alors qu'elle n'était pas de ce monde et une blessure de couteau se referme toute seule hein ? Tant mieux, se dit Iris désormais plus frustrée qu'autre chose.

    - C'est un soulagement que vous ayez tant de vécu de batailles. La douleur, vous devez connaître. Tant mieux, parce que cette poudre pique relativement fort.

    Iris appliqua la poudre sur la plaie béante dans le bras du forgeron, une bonne dose plus que suffisante pour refermer la plaie. Ensuite, elle referma la plaie avec les bandages propres de sa trousse de soin, les serrant suffisamment pour stopper l'hémorragie le temps que la poudre fasse effet mais pas trop fort non plus pour ne pas couper la circulation sanguine de Nordalh. Les évacuations de blessés avaient porté leurs fruits pour apprendre à Iris les premiers soins, clairement.

    - Oui, j'ai un forgeron à trouver. La forge soignée d'un fier artisan Altissien serait idéale. Cela dit, je doute que vous correspondiez à cette description étant donné le manque de soin que vous avez apporté à un simple bandage...

    Iris le snobait clairement, si on demandait aux passants ce qu'ils en pensaient ils diraient surement qu'on dirait une scène ou une fille est en froid avec son père. Le côté râleuse nerveuse d'Iris avait bien prit le dessus elle était clairement remontée contre le forgeron. Si elle ne devait pas conserver une attitude noble, elle serait entrain de taper du pied par terre en lui criant dessus.

    Dire que Nordalh finissait par avoir un air moins froid mais clairement, personne ne pouvait nier que le bouchon avait été poussé fort loin. La chevalière fulmine, le vieux forgeron lui dit qu'elle a clairement mieux à faire que de s'occuper de lui. C'est de trop, vraiment trop, alerte rouge, la frustration a atteint le point de non retour et Iris bondit en mettant une gifle au géant.

    - Vous êtes un imbécile, égoiste, inconscient et vous ne pensez qu'à VOUS !

    Iris a les larmes aux yeux, comment quelqu'un peut être aussi négligeant avec sa propre vie ?  Des vies qu'on a tant de mal à sauver de surcroît ? Elle en marre, tourne les talons maintenant que le vieux est soigné, s'apprêtant à partir.

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    Il était malheureux, terriblement malheureux comment on pouvait le lire et à la fois tout ignorer de lui. Le mystère de l’homme. C’est souvent lorsqu’on croit quelque chose, qu’on est convaincu d’un fait, d’une réaction, d’une pensée ou encore d’un sentiment que l’on se trompe. C’était beau comment tous et chacun pouvait juger un individu sans même s’attarder à le connaître ou prendre connaissance de ce qu’il est réellement. Le premier qui pouvait se tromper c’était bien notre géant. Nordalh se trompait souvent, toutefois, au lieu d’admettre ses torts, il préférait toujours se faire croire qu’il avait raison. Si jamais il n’arrivait pas à y croire, il tombait dans la bouteille pour s’assurer qu’il y croyait vraiment. C’était la douce et magnifique nature de notre dompteur de métal. Une seule question restait, s’il se mentait si souvent sur son jugement, jusqu’à quel point était-il capable de se mentir ?

    Bon… Clairement, elle n’allait pas croire que c’était qu’une petite blessure à son grand désarroi. « On ne peut pas lui en passer une petite vite » se disait-il… Abruti, un aveugle aurait compris juste à l’odeur le problème. C’était grave ton truc, tu pisses le sang comme un porc fraichement égorgé, s’il te plait, fait un effort Nordalh… Tu ne peux toujours prendre pour acquis que les gens sont abrutis comme toi. Surtout pas une si jeune femme vive d’esprit et rapide à la réplique comme Iris… Au moins, si tu étais pour tenter de lui en passer une, tu devrais y croire toi-même et ce sans bouteille cette fois !

    La jeune Chevalière lui saisit le bras, en terminant sa phrase, sur un ton… Drôlement et difficilement familier. Quelque chose qui lui rappelait des souvenirs… Des souvenirs que trop douloureux. Pendant un instant, à ses yeux, les mains blanches de la Silva apparaissent plus foncées un bref instant, comme si c’était les mains d’une autre jeune femme, des mains qu’il connaissait que trop bien, des mains qu’il ne reverrait plus jamais. De son unique œil, il contempla les mains à l’action, laissant la couleur réelle de la propriétaire revenir peu à peu. Juste pour être sûr de le sortir de ses mauvais souvenirs, elle glissa quelques mots, la teinte pratiquement ironique. Forçant notre forgeron à sortir complètement de sa tête, revenant au moment présent.

    Ça allait piquer qu’elle disait…

    - Ouais tu crois que ta petite poudrette de fillette va..

    Ses yeux devinrent plus rond tout d’un coup alors que ses sourcils se froncèrent durement alors qu’il fixa son bras. Piquait ? C’ÉTAIT LITÉRALEMENT DE LA LAVE CONTRE SA PLAIE. Il serra durement les dents, resserrant durement le poing, voulant laisser échapper une plainte maiiis ! Nooooon beaucoup trop d’orgueil, surtout devant elle, après tout ce qui c’était passé ? Jamais ! Il serrait davantage les dents, redressant son regard unique gris-bleu vers les deux océans d’Iris. Aucun son, simplement un bras qui tremblait légèrement sous la pression qu’exerçait ses muscles tendus. Il ne dit absolument rien pas, un mot, mais son regard parlait pour lui, son orgueil démesuré prenait toute la place, il n’avouerait jamais que ça ferait mal même si tout son corps parlait pour lui. Pendant ce temps, heureusement, Iris termina le bandage alors que le « picotement » devenait de plus en plus tolérable… « Tolérable ». La respiration du géant se faisait encore plus lourde et bruyante qu’à son habitude, alors qu’il grimaça un sourire faux.

    - Poudre de mauviette…

    Grogne-t-il tout bas, clairement en train de se mentir à soi-même.

    Après quoi, elle répondit à la provocation du forgeron. Toutefois, elle réussit à venir piquer une nouvelle fois dans son grand et terrible orgueil. Le laissant froncer les sourcils une nouvelle fois, dévisageant la jeune Noble devant lui cette fois. Relève légèrement le menton, la regardant de haut, par sa grandeur certes, mais par défiance à la fois, les yeux un peu plissés.

    - Je ne suis pas soigneur, mais forgeron, si j’avais voulu apprendre à faire de beau petit tour de tissu bidon, j’aurais été faire mon joyeux luron chez l’école des fumeux d’herbes.


    Lâche-t-il dans un long et mécontent grognement, clairement insulté. On ne pouvait rire de son travail de la sorte. Certes, il était minable avec sa propre vie, mais jamais au grand jamais son travail pouvait être comparé à sa façon de vivre ou son talent de soin. Visiblement Iris l’avait piqué à la bonne place, laissant notre Svent se reculer, croisant durement les bras contre son torse, la brutalisant de son regard glacial et autoritaire, horriblement orgueilleux, blessé à son estime de vieux mâle alpha.

    Eh puis, alors qu’il aurait bien voulu continuer de lui parler et de débattre son point, quelque chose arriva… Il avait, semblerait-il, dit quelque chose qu’il ne fallait pas. Une main lui arriva droit au visage, après un bond bien évidemment, ça lui aurait pris une échelle… Bref, une gifle lui fût donné, laissant le géant sur la surprise et en quelque part, plutôt confus. La petite avaient les yeux larmoyants alors qu’elle le regardait avec rage ce qui gela notre forgeron. Il se retrouvait précisément au même endroit qu’il était alors qu’une de ses princesses levait le ton sur lui par frustration ou lui tenait tête. Son regard froid se brisa quelque peu, victime de la surprise et de la confusion, il décroise les bras, mal à l’aise face à la noble. Il avait perdu ses moyens, cet iceberg se brisait devant une « gamine » qui levait le ton sur lui, quelle ironie. Elle le traita d’imbécile (ce qu’il était), égoïste (ce qu’il était encore plus) et inconscient (ce qu’il était un peu moins). Alors qu’elle termina de lui crier dessus, Iris tourna brusquement les talons, s’éloignant de lui.

    C’est le moment où est-ce que vous aimeriez qui lui mette la main sur l’épaule, ou tente de la retenir, n’est-ce pas ?

    En quelque part, il se sentait horriblement mal de la faire pleurer, la voir ainsi fendait le cœur gelé et brisé du père en lui. Il aurait aimé la prendre dans ses bras et la consoler, lui dire que tout allait bien aller, qu’il était désolé. Toutefois, ce fût tout le contraire. Nordalh la fixa longuement, sans rien dire, la regardant partir, s’éloigner de lui. Aucun mot, aucun mouvement, rien. Simplement un lourd et profond silence infini.

    Foncièrement, il ne voulait rien savoir de retrouver une relation forte avec quelqu’un. Déjà, clairement, ça devenait émotif et elle lui rappelait bien trop de chose. Alors non, il n’allait aucunement la retenir. Il en avait envie, mais son cœur en avait pas la capacité et surtout pas l’envie. Il ne voulait pas prendre le risque de s’attacher à une jeune femme ainsi. Les dieux, maudits soient-ils, savaient très bien qu’elle était attachante et qu’en un rien de temps, ce petit bout de femme explosif pouvait devenir un élément de bonheur dans une vie. C’était mieux ainsi, qu’elle ne puisse atteindre cette zone obscure et brisé, ce côté mal cicatrisé, encore bien douloureux.

    Pensait-il qu’à lui ? Clairement. Il préférait couper toute relation ou conversation pour s’éviter une nouvelle déchirure de toute sorte, ne désirant que ces foutus dieux viennent le chercher. Ainsi soit-il…

    Au bout d’un moment à regarder Iris s’éloigner, Nordalh se retourna vers ses effets, rangeant et replaçant son énorme sac avant de le soulever de terre avec un peu plus de difficulté vu son bras. Ne lâchant même pas un dernier regard derrière lui alors que son cœur hurlait de le faire. Préférant simplement reprendre sa route dans la direction opposée de la Chevalière, laissant planer toujours ce très lourd silence. Son visage reprit sa dureté et sa froideur original, alors qu’il quittait à son tour les lieux…

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