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  • Tension électrique [PV Nat] - Page 2
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    Le dragon n'est plus, miracle est arrivé. Yggdrasil a protégé sa cité. Des mois de siège éreintant cessent, la ville millénaire respire à nouveau. Chaque soir, sous la lueur émeraude et bienveillante du grand arbre, les éossiens fêtent et célèbrent ceux tombés au combat. Après tant d'épreuves, la ville semble reprendre vie...
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    2 participants

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    12 avril
    1001
    Tension électrique
    avec Môman Miyano
    Pourquoi est-ce qu'il fait cet air agacé ? Je ne vois vraiment pas pourquoi ça le surprendrait. Hé, je ne suis pas en train d'accuser d'office sa mère, mais si ça se trouve, il ne la connaît pas aussi bien qu'il le pense. Peut-être que son... euh... son état un peu étrange aurait pu l'amener à se comporter différemment après le Réveil, j'en sais rien. C'est parce que j'ai osé parler comme ça de sa mère, qu'il s'est vexé ? Je ne l'ai pas insulté non plus, que je sache. Je n'ai fait qu'émettre des suppositions ; après tout, je dois bien dire quelque chose à ceux qui m'ont demandé une enquête, je ne peux pas rentrer bredouille ; c'est très peu professionnel (oui, je sais, me rouler dans la boue après qu'on ait blessé mon ego, ça fait pas très professionnel non plus, mais c'est un autre sujet). Je trouve juste qu'il en fait des caisses pour rien mais en même temps, je ne vois pas bien où il veut en venir depuis le début et pourquoi c'est si important que ça. 'Se faire passer pour lui'... Cela me paraît un peu gros, tout ça. Et ce serait stupide, non ? Pas comme si elle pouvait faire quoi que ce soit avec sa condition physique, du peu que j'ai pu remarquer et ce qu'il a pu m'en dire. Par conséquent, est-ce que les accusations portées sur elle sont fondées ou pas... On ne peut pas savoir. Alors lorsqu'il veut être certain que j'ai des preuves de ce que j'ai avancé jusque là, je n'esquisse qu'une moue un peu blasée.

    « Si c'était le cas, je n'aurais pas posé de questions. »

    Je trouve cela un peu bête, d'ailleurs, comme interrogation. S'il me la pose, déjà, c'est qu'il doit se douter de la réponse, non ? Et puis cela ne sert pas à grand chose que je lui en parle puisqu'il croit probablement fermement à l'innocence de sa génitrice.

    « Puis je ne vois pas de quelle pertinence vous parlez. Comment pourrais-je en savoir quelque chose ? On m'a juste demandé de voir si les soupçons étaient vrais. Je n'ai pas dit que madame Miyano était coupable de ce dont on l'accusait pour autant. »

    Un peu sur la défensive, je commence à en avoir un peu assez qu'il ose juger tout ce que j'entreprends comme si je faisais quelque chose de mal. Je ne fais pourtant que mon rôle de militaire, alors qu'il descende de ses grands pégases. L'ambiance de la pièce à présent écartée, je me sens moins alourdi par un poids invisible, et par conséquent je suis plus détendu aussi.

    « Et puis d'abord, qu'est-ce que ça change, qu'on soit venu la voir pour une faveur ? Si vous n'êtes pas au courant, ce n'est peut-être pas si grave. »

    Il a l'air d'y tenir, à cette histoire d'imposteur ou je-sais-quoi. C'est vraiment si dramatique, qu'un pélot étrange soit venu lui rendre visite ? Il devrait être content, cela lui fait de la compagnie. S'il y a une chose que j'ai pu remarquer, entre autre, c'est l'isolement de la magimorphe, volontaire ou non, vis-à-vis de d'autres Eossiens. Je pensais au contraire que cette communauté était très soudée, mais dès que j'ai appris que Miyu était un peu en retrait par rapport aux autres, je n'ai pas plus réfléchi que ça : l'hypothèse du 'sale coups', à mes yeux, est alors de moins en moins invraisemblable.

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    Tension électrique


    On avait dit pas les mamans
    Je me retiens. Je vous le promets, je me retiens. Après les événements de la semaine dernière, j'essaie de me contenir : je n'ai pas manqué d'entendre mes camarades du sanctuaire me reprocher mes actions, par ailleurs, et j'ai compris qu'il valait mieux que je me tienne à carreaux ces temps-ci. Certains m'ont accusé de vouloir délibérément aggraver la situation, ce qui m'a... Disons que cela a réveillé en moi ce sentiment étrange que je faisais encore une erreur en m'exprimant ou en laissant libre court à ce que je pensais. Je n'ai pas envie que ceux qui m'ont accepté me repoussent ou pire, de les mettre en danger, alors je me tiens. J'essaie. J'essaie, mais là, à l'heure actuelle, cela tient du miracle que je ne sois pas déjà en train de perdre complètement patience. Sa première réponse m'indique déjà que cela risque d'être plus que compliqué.
    … Je rêve. Je rêve, où il est en train d'exposer fièrement son incompétence... ?
    Réveillez-moi, car je dois être en train d'halluciner. Je le fixe avec un air mi-surpris, mi incrédule. J'ai du mal à saisir ce qui est en train de se passer. Mais... Attendez... Il y a un moment où il va sortir une justification parfaitement raisonnable et sensée, hein ? Je ne suis pas en train d'avoir la preuve par A + B qu'il s'est simplement permis de faire tout ce cirque par ce qu'il en avait envie... ?
    Oh si. Oh que si.

    Plus il parle, plus je sens que je me crispe. Mais je vous le jure, il le fait exprès ! Ce n'est quand même pas possible d'être bouché à ce point ! J'admets que mes théories sont fumeuses au mieux, mais je ne vois pas la logique dans tout ça et j'essaie de faire le tour des possibilités. En face, tout ce  qu'il cherche, c'est la moindre raison de l'accuser de je ne sais quoi. Et il a, en plus de ça, le culot de m'expliquer qu'il n'a pas fait la moindre recherche ? Qu'il n'a pas attendu d'avoir une seule preuve ?! Se rend-t-il seulement compte des conséquences de ses actions, cette espèce de... Grmblr. Je vais lui sauter au visage, ce n'est pas possible. Je bous. Mon regard se fait acéré, perçant. Mon expression est froide, mon ton lent, comme si je voulais confirmer ce que j'avais compris, alors que c'était pourtant parfaitement clair.

    « … Donc, je résume. Quelqu'un accuse une autre personne d'un crime et ça ne vous vient même pas à l'esprit de vous demander QUI a pu le faire ? Ou même, par hasard, de si cette personne a la moindre preuve de ce qu'elle avance ? »

    Je rêve. J'ai l'impression de devoir expliquer les bases à un enfant, sauf que ce type doit avoir à peu près le même âge que moi, voir plus, et qu'il a en plus de ça des responsabilités conséquentes. Et ce sont ces irresponsables là, qui prennent les décisions ? Ce genre de crétins complètement déconnectés de la réalité ?! Je suis persuadé qu'il n'écoutera rien. Qu'il se gaussera de sa propre personne et que je parle dans le vide, même si j'essaie, quelque part, de lui faire réaliser l'absurdité de son zêle, et l'étrange impatience qu'il a à soupçonner des gens au plus vite.

    « Parce que, si c'est le cas, je suppose qu'on vous soumettrait à la même suspicion, si quelqu'un vous accusait de préparer un assassinat ? Ou c'est réservé aux gens comme nous... ? »

    Je serre les dents. Je suis persuadé qu'il serait bien moins rapide en besogne, avec quelqu'un qui ne soit pas éossien, ou quelqu'un de qui soit dans une plus haute position dans la hiérarchie sociale. Il m'énerve. Son indécence a le mérite, à chaque fois, de me faire perdre patience, de fêler le masque de calme et de retenue que je m'impose en temps normal afin de ne pas faillir à ma tâche. Ici, je n'ai pas à le faire, mais surtout, ironiquement, il me rend honnête de par son absence de honte. Je ne peux pas vraiment jouer sur la subtilité ici.
    Je souffle légèrement pour essayer de me calmer, jetant un coup d'oeil à la pièce à côté. Je ne veux pas crier. Je ne veux pas m'énerver pour de bon. Maman est à côté, alors je dois essayer de tenir mon ton. Je repense à sa question, me forçant à répondre alors que je sais bien qu'il est d'une immonde mauvaise foi et s'en fiche. De toute façon, quoi qu'il arrive, ma mère sera toujours en tort, j'ai bien compris.

    « Son assistante de vie est avec elle en permanence. Si je ne suis pas au courant, c'est que quelqu'un a délibérément fait en sorte que ça ne se sache pas, ou que son assistante ment. L'un comme l'autre, je crois avoir des raisons de m'inquiéter pour ma mère. »

    C'est tout ce qui m'importe. Au fond, ce triple crétin est loin dans mes considérations ; simplement, je n'ai pas trop le choix de le supporter, à l'heure actuelle.

    ft. Samaël Enodril
    le 12 avril 1001

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    12 avril
    1001
    Tension électrique
    avec Môman Miyano
    Je ne sais pas ce qu'il veut entendre. Oui, peut-être que j'aurais pu vérifier un peu plus, peut-être que j'aurais pu demander des informations supplémentaires ou faire l'enquête moi-même pour voir si les accusations tenaient la route... J'aurais pu faire tout ça. Je n'ai toutefois pas eu la présence d'esprit de faire cette démarche. On me paye pour agir, pas pour réfléchir. Si j'avais voulu user de mon cerveau, je ne me serais certainement pas engagé dans l'armée. Quand mes supérieurs me demandent quelque chose, je m'applique à la lettre ; c'est aussi cette efficacité qui a fait que je suis Capitaine aujourd'hui. Alors bon, là il me demande d'être hors de mes compétences. C'est un peu trop pour moi. Mais je ne peux pas tout faire non plus !

    « Olalah, mais qu'est-ce que vous racontez, encore ? Bien sûr que si quelqu'un m'accusait je serais interrogé aussi. Cela ne change rien. »

    J'esquisse seulement une moue agacée. Il pense détenir la vérité absolue, l'autre, ou comment ça se passe ? Évidemment, pour le moment, j'ignore que Natsume est pourtant un peu dans le vrai actuellement. Je ne m'en rends pas compte, mais le fait que je sois un Altissien me donne bien plus de privilèges que les Eossiens et il est évident que je n'aurais pas eu droit à un traitement aussi injuste que cette pauvre femme. Mais je veux croire que ce ne serait pas différent. Qu'ils exagèrent en se plaignant de leur sort. Que nous ne faisons que les aider depuis le Réveil. Parce que c'est ce que mes camarades ont toujours répété. Ils doivent forcément avoir raison, alors, non ?
    Mais je crois qu'il est inutile d'insister plus sur la culpabilité de la dénommée 'Miyu'. Je mentirai si je disais que je crois totalement les accusations portées sur elle. Pour dire vrai... J'ai un doute. Sans pour autant savoir l'expliquer, j'ai le sentiment qu'elle était sincère tout à l'heure. Donc s'il veut qu'on aille sur une autre piste, ça me va. Je n'ai pas particulièrement envie de me battre une nouvelle fois avec lui, qui plus est. Je ne l'aime toujours pas, mais si je peux éviter une dispute, ce n'est pas plus mal.

    « Puisque vous vous faites tant de soucis pour votre mère, on a qu'à repérer ce qui cloche alors. Si quelqu'un a de mauvaises intentions envers madame Miyano, on doit l'arrêter. »

    Alors je tente de me détendre un petit peu et ose un haussement d'épaule pour essayer de penser à autre chose. Cela change, au final, de l'histoire pour laquelle je suis venue ici, mais peut-être que nous pouvons trouver une piste pour une affaire encore plus intéressante ? Je ne sais pas. Si je peux revenir fièrement avec une prise suspecte et que j'arrive à montrer que la personne mystérieuse est coupable, alors je pense que ça vaudra au moins les accusations dont est victime la magimorphe. Parce qu'entre nous, je ne pense pas non plus que son assistante soit mêlée à tout ça, mais peut-être que je me trompe.

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    Tension électrique


    On avait dit pas les mamans
    ... Oh mais par Yggdrasil, ce n'est pas possible d'être aussi con ! Sa tête est vissée à la place de son cul, ou je rêve ?! … N-non, non, langage ! On ne perd pas patience...
    Mes griffes s'enfoncent dans ma paume. Ne pas... Ne pas lui sauter dessus pour lui hurler dans les tympans et le rappeler à la réalité. C'est tentant, pourtant. J'ai l'impression d'avoir un mur en face, mais en même temps... Il n'est pas bien différent d'un bon nombre d'élysians que j'ai croisé jusqu'à présent. Pour autant, ça ne rend pas sa négation bruyante de ce qui est à mes yeux une différence de traitement évidente moins désagréable. Loin de là. Je reste à le fixer d'un air mauvais, le regard perçant et plein de jugement. Mais bien sûr. Je suis persuadé qu'il n'y a pas pensé plus de cinq secondes, parce qu'il n'a visiblement jamais été dans une situation telle que celle-ci et qu'il ne le sera jamais. Exaspéré, je roule lourdemment des yeux. Bon sang, faites qu'il se taise... J'ai l'impression qu'il s'enfonce un peu plus à chaque fois. Ou du moins, qu'il ravive un peu plus mon dégoût des militaires et ma méfiance exacerbées envers les élysians. La suite de ses propos me fait froncer les sourcils, croyant peu à sa bonne volonté. Ses derniers mots, par ailleurs, ne font que me faire soupirer, de plus en plus exaspéré. Non mais, est-ce qu'il s'entend... ? Avec lui, tout n'est qu'arrestation, loi, ordres... Il est aussi ennuyeux qu'insupportable.

    « Encore faudrait-il que vous soyiez intéressés par le fait d'aider les gens et non par le fait d'arrêter quelqu'un, mais je suppose que ça fera l'affaire. »

    En haussant les épaules, j'essaie de revenir au sujet qui nous intéresse. Mes neurones sont à peu près utiles, d'habitude, mais là, elles fonctionnent au ralenti. Parlant à haute voix pour mieux me concentrer, j'essaie, progressivement, de faire les tours des hypothèses.

    « … Si elle a vu quelqu'un qui est mort, alors il n'y a pas beaucoup de possibilités. Cette personne peut être un imposteur, une hallucination, ou... »

    Une dernière possibilité, à laquelle je crois actuellement pourtant moins, me passe par l'esprit. Incertain, je prends quelques secondes, l'air pensif. C'est crédible, mais... Pour être honnête, ça ne me met pas à l'aise du tout.

    « … Quelqu'un qui serait revenu d'entre les morts. »

    Je ne retiens pas une grimace. Je ne vais pas vous mentir, chez les éonistes, ce n'est pas... Enfin. Ce n'est pas bien considéré, disons-le honnêtement, quand ça ne tient pas carrément du sacrilège. La simple évocation me fait me crisper, devenu droit comme un i.

    « Ma mère a dit qu'il voulait de la magie, il est possible que... Ça ait un rapport avec ça. »

    Mal à l'aise, je peine à cacher ma gêne. On m'a tellement bien rentré dans la tête les principes et les interdits de notre religion que j'en deviens on ne peut plus... Disons exagèrement prudent quand on aborde ces sujets ; on m'a fait comprendre que revenir à la vie est une malédiction, alors je l'interprète comme telle. Le fait de ramener les morts, encore plus, me gêne. Et le pire, c'est que je ne réalise même pas le fond un peu rance de ma pensée.

    ft. Samaël Enodril
    le 12 avril 1001


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    12 avril
    1001
    Tension électrique
    avec Môman Miyano
    Si je ne réponds pas tout de suite, je ne m'empêche pas de faire une moue quand même agacée. Nan mais... Pour qui il se prend ?! Il croit que ça m'amuse, de mettre des gens en prison ? Que je fais ça par plaisir ? Je peux reconnaître aimer l'action mais je préférerais quand même vivre dans un monde idéal où nous n'aurions même pas à avoir besoin des militaires. Mais bon, comme on peut aller se brosser pour l'avoir, le monde idéal... Bah on fait avec ce qu'on a. En l'occurrence, puisqu'il y aura toujours des gens louchent pour préparer des mauvais coups, je crois qu'on aura encore du travail pendant un moment. Et qu'on se recevra des plaintes, aussi. Nan mais... Ils ont beau nous détester, il faut bien que des gens arrêtent les malfrats, non ? Qu'est-ce qu'ils croient ? Qu'ils vont arrêter leurs méfaits par magie ?! Ah ça, non ! Il n'y qu'avec l'ordre, qu'ils peuvent se tenir tranquilles et être domptés. Voilà ce que je pense ! Mais qu'on ne vienne pas dire que ça m'enchante, d'en arriver à de telles extrémités.
    Même si je fume un peu intérieurement, je me contiens pour les besoins de l'affaire. Je n'ai pas envie de lui donner raison en m'emportant de la sorte quand bien même je le trouve très irritant, avec ses préjugés et ses airs de victime. Tss... Il est bien plus supportable quand nous ne sommes pas seuls. Alors pour autant, je ne dis rien sur le moment et le laisse vaquer à ses suppositions. Son unique mérite actuellement est de réfléchir vite et d'avoir déjà des hypothèses qui semblent... bah pas si illogique que ça. Je me calme d'ailleurs un peu en imaginant ce que l'autre peut bien vouloir dire. Quelqu'un revenu d'entre les morts... C'est décidément très étrange. Et glauque. On aurait affaire à une histoire d'esprits... Brrr. Moi, mon domaine, c'est les trucs sur lesquels je peux taper, pas les âmes errantes. Tout ça ne me dit rien qui vaille, en somme.

    « Mais... Je ne comprends pas. »

    Plus encore, pourtant, puisque j'ose y réfléchir aussi, il y a quelques questions qui me perturbent.

    « Qu'est-ce qu'un mort peut bien vouloir faire de la magie ? »

    Un mort c'est... Bah c'est mort, quoi, on va pas faire un dessin, quand même. Quel but pourraient-ils avoir et à quoi la magie pourrait bien leur servir ?

    « Vous voulez dire que ça peut être une invocation ou... ou de la nécromancie ? »

    Cela me fait déjà un peu peur de penser qu'on puisse les faire revenir... Et puis, on ne sait jamais trop comment ça marche non plus la nécromancie, qui peut-on faire revenir à la vie et... et...
    Si on peut faire revenir les morts à la vie... Pourrait-on faire revenir Adélaïde ?..
    Je reste un court instant immobile, ne m'ayant jamais posé cette question, maintenant que j'y pense. Personne n'y a pas pensé, d'ailleurs ? Mais est-ce que ça ne réglerait pas nos problèmes, quelque part, si Hincmar et Adélaïde pourraient revenir ?.. Hmm... Peut-être qu'il s'y connaît, l'autre, en nécromancie... Pourrais-je vraiment l'interroger là-dessus ? Ou est-ce que les Eossiens se sont réjouis de la mort des souverains ?..

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    Tension électrique


    On avait dit pas les mamans
    L'avantage d'avoir toujours eu tendance à n'être capable que de se concentrer sur une seule chose de manière intensive ou d'être incapable de se fixer sur moins d'une dizaine de choses en même temps, c'est que cest assez efficace lorsqu'il s'agit d'éliminer les pensées nuisibles. Enfin, à peu près, ce n'est pas une science exacte. Je n'ai aucun mal à évincer l'autre idiot de mes pensées, comme si ses questions que j'entendais n'étaient pas liées à la personne que je ne supporte pas. Pensif, j'essaie de donner du sens à tout ça. Ma théorie me paraît de plus en plus probable et j'en viens à me demander pourquoi je n'y avais pas pensé auparavant. Enfin, en vérité... Je sais bien pourquoi. Chez nous, dire que tout ça est tabou relève de l'euphémisme ; c'est à la limite du crime, que de ramener les morts à la vie. Bien sûr, personne n'a jamais été condamné pour ça (que je sache), mais... Toujours est-il que quiconque s'y risquerait aurait été plus que fortement isolé de la communauté. Par conséquent, les nécromanciens n'étaient pas légion et j'ai déjà entendu parler d'histoires où ils finissaient chassés, voir partaient d'eux-mêmes. Moi, je ne... Disons que je n'ai jamais eu le courage de me positionner là-dessus. Sans mentir, j'ai même souvent été très lâche. Je n'ai jamais osé contredire mes aîné.e.s sur ces points de nos « valeurs » où je me suis toujours dit que je n'étais pas le plus à même de décider. Alors si ils disaient que c'était une aberration et une pratique dangereuse, voir déshonorante, je le croyais, naïvement, et très probablement que je le pense encore, même si je ne suis pas assez sincère pour l'avouer. Je mentirais probablement en prétendant qu'il faut être « tolérant de tout » ou autre phrase toute faite qui me permettrait de ne pas regarder mes propres préjugés en face. Pour autant, je ne peux pas vraiment regarder ailleurs quand cela concerne directement ma mère.

    Je ne réponds pas tout de suite aux questions de l'autre, prenant le temps de faire marcher mes méninges. Plusieurs hypothèses, pas forcément toutes crédibles, se bousculent dans ma tête. Petit à petit, elles s'affinent. Je ne sais pas si l'invocation ou le nécromate est le plus crédible, mais dans tous les cas, je crois qu'on s'en rapproche. Sans porter mon regard vers lui, je reprends la parole.

    « Eh bien, la question serait peut-être plutôt, que va faire quelqu'un qui désirait la mort et qui a été rappelé à la vie de la magie...? »

    Ce n'est pas quelque chose qui me met particulièrement à l'aise, mais au moins, ça le mérite de faire à peu près sens. Mon expression s'est faite illisible alors que je me concentre comme je le peux, essayant de ne pas céder à mon côté plus peureux qui voudrait bien faire demi-tour.

    « Je pense que cette personne voudrait retourner d'où elle vient, surtout si elle a été rappelée sans son accord. Les invocations sont différentes, mais les nécromates sont... Rarement dans un bon état, ou semblables à ce qu'ils étaient quand ils étaient en vie. »

    Du peu que j'en ai vu, c'est-à-dire pas grand chose, et du peu que j'en ai lu, c'est-à-dire pas grand chose non plus, hormis de rares fois où je me trouvais un peu le « courage » d'aller fouiner du côté des ouvrages les moins... Recommandables, disons. Je me dépêche par conséquent de passer à la suite, l'air perplexe, les sourcils froncés dans une expression concentrée.

    « Ma mère savait conjurer, mais la nécromantie... Ça me paraît hors de ses capacités. Son père était un spécialiste en conjuration, alors peut-être a-t-il pensé trouver de l'aide ici... ? »

    Imaginer ma mère en nécromancienne me donnerait envie de rire, tant c'est loufoque et simplement complètement impossible. Elle a toujours insisté ne pas savoir faire grand chose en magie, alors je vois mal comment elle aurait pu maîtriser une arcane aussi complexe. Je sais peu de choses de mon grand-père maternel, en revanche, hormis le fait qu'on m'a mainte fois répété que « tout de même, un érudit pareil, quel gâchis quand on voit la descendance », à peu près. En y pensant plus longtemps, toutefois, j'en arrive à une question qui me taraude.

    « … Bien que... Vu que la nécromancie n'est pas bien vue du tout par chez nous, je me demande si quelqu'un aurait pu lancer des rumeurs...  »

    Est-ce que ce serait si infondé que ça... ? C'est que dans les faits, ça ne m'étonnerait pas. Ce ne serait pas la première fois que certains d'entre nous utilisent la précipitation qu'ont les élysians à nous soupçonner et nous juger coupables à leur avantage. Je ne parle même pas dans la direction du militaire. Son avis m'intéresse peu. Je parle dans l'air, comme pour donner de la matière à mes pensées.

    ft. Samaël Enodril
    le 12 avril 1001

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    12 avril
    1001
    Tension électrique
    avec Môman Miyano
    La magie, de base, c'est pas forcément ce qui me met le plus à l'aise. Mais des sorts qui permettent de défier les lois de la vie imposées par Oros et Omnis... Je n'ose l'imaginer et c'est assez perturbant. Que peut bien ressentir quelqu'un qui a vu sa vie disparaître refaire surface comme si de rien n'était ? Ce doit être franchement troublant à vivre... Enfin 'vivre'... Façon de parler. Je sais bien que les nécromates et les invocations existent, mais j'ai toujours trouvé le procédé étrange. Si on a affaire à quelqu'un de ce genre, j'espère bien que ça sera vite réglé. Ce n'est pas le genre d'histoire sur laquelle je veux m'éterniser. Au moins, glisser sur ce sujet nous a permis de penser à autre chose qu'à nos différends. Enfin plutôt ceux qu'il a avec moi. Parce que c'est lui, qui commence, avec son agressivité, d'abord... C'est... C'est pas moi, hein, moi j'ai rien fait.
    Mais bon, en effet, si quelqu'un meurt intentionnellement, j'imagine qu'il voudrait pas être ramené à la vie. Ce serait pas très cool. Dans tous les cas, si madame Miyano n'est pas nécromancienne, alors le mort-vivant fait fausse route en allant la voir, puisqu'elle ne peut pas l'aider. Surtout si c'est tabou chez eux.

    « Oh... Dans ce cas, peut-être que quelqu'un a affectivement une dent contre votre mère. »

    Non, en fait, c'est sûrement le cas, maintenant que j'y pense. Ou alors on l'a dirigé vers l'Eossienne par erreur, ce qui est possible aussi. Ou peut-être qu'elle a été confondue avec son géniteur, s'il a un passif d'invocateur... Et dans ce cas, si la réanimation est mal vue chez les éonistes, les Miyano ne sont peut-être pas très populaire au sein de leur propre communauté.

    « A-t-elle tant d'ennemis que ça ? Elle n'a pas l'air pourtant de faire beaucoup de zèle... Vous connaissez des gens qui auraient pu faire ça ? »

    L'hypothèse selon laquelle la soupçonnée pourrait préparer un mauvais coup m'est d'ailleurs totalement sortie de l'esprit. Je ne la crois plus du tout capable de monter un plan quel qu'il soit même si je ne l'ai pas interrogé longtemps. Dans son état, il était de toute façon difficile de recueillir beaucoup d'informations car je ne pense pas qu'elle ait joué à la comédie à ce point-là.

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    Tension électrique


    On avait dit pas les mamans
    /!\ On mentionne des thèmes de suicide/dépression, donc faites attention ^^

    Toute cette histoire me fatigue, et j'aimerais bien qu'on en finisse. Au moins, j'ai l'impression que l'individu en face de moi est capable d'ouvrir ses oreilles, pour une fois : je ne sais pas si c'est par simple intérêt personnel ou non, mais cela m'intéresse peu. Tout ce que je veux, c'est qu'on arrête de soupçonner ma mère de je ne sais quoi et que nous puissions retourner à nos activités habituelles. Je ne sais pas si l'autre en face de moi me ment quand il semble se rallier à mon hypothèse (peut-être fumeuse, d'ailleurs, qu'est-ce que j'en sais ; j'essaie simplement de lui donner un appat auquel mordre pour qu'il lâche l'affaire), mais, encore une fois... Je m'en fiche. Il a dépassé mon seuil de tolérance, je le crois. La bonne foi que j'avais pu lui soupçonner lorsque nous étions vu à l'école est loin dans ma tête, maintenant que je l'ai vu à l'oeuvre face à ceux qu'il peut y avoir de plus vulnérable dans notre société. Vraiment, je vais finir par croire ce que mes disent certains autres moines quand on me reproche d'être trop naïf ; je n'ai jamais eu d'exemple contraire, alors à force... Peut-être que je me fais de plus en plus aigri. Monsieur le génie justicier semble finalement avoir une révélation et je le regarde du coin de l'oeil, sans vraiment savoir si je dois lui répondre ou non. Après tout, qu'est-ce que j'en sais, il va peut-être utiliser ce que je lui dis contre nous, mais... Hm. Je peux au moins simuler la coopération, je suppose, je suis plutôt doué pour ça. Hors de question que j'accuse sans preuves, en revanche, alors je reste vague, de toute façon peu sûr de mon coup. Les sourcils froncés, je reprends la parole avec lenteur, sans grande certitude.

    « La famille de mon p-... Géniteur, peut-être, mais je n'ai pas entendu parler d'eux depuis presque dix ans. Et je doute qu'ils n'aient que ça à faire. »

    L'hypothèse m'apparaît invraisemblable. J'ai beau ne pas penser du bien des Shimomuras, ils ont plus « intéressant » à faire que de venir enquiquiner ma mère qui n'est de toute façon plus un problème pour eux depuis longtemps. Même moi, ils m'ont plus ou moins oublié depuis la fin de mon adolescence, vu que j'étais devenu un cas désespéré à leurs yeux.

    « Ce ne serait pas la première fois que des gens d'ici règlent des comptes en utilisant la propension qu'ont vos autorités à nous soupçonner, de toute façon. »

    Je parle à haute voix, réfléchissant tout en discutant, sans vraiment que mon ton ne sonne comme une accusation quelconque. Pour moi, c'est simplement un état de fait, alors inutile d'y passer mille ans. La tendance des éosssien.ne.s à... Disons... Laisser les rumeurs courir, n'est pas vraiment une invention. En même temps, quand vous connaissez toue le monde et que vous vivez dans l'équivalent d'un gros village, ce genre de choses est plus ou moins prévisible. Toujours est-il, toutefois, que je n'arrive pas à imaginer pourquoi on lui voudrait du mal.

    « Je ne vois pas vraiment pourquoi quelqu'un pourrait lui en vouloir. Que je sache, elle n'était pas-... »

    Si j'allais finir ma phrase, cela ne vient pas. Un bruit sourd me fait sursauter, mes yeux se feintant presque instantanément sur le coup de l'instinct alors que ma tête se redirige brusquement vers la source du bruit. Instantanément, j'oublie le militaire à mes côtés pour faire des pas rapides vers ce que je crois percevoir. La maison est petite, alors je n'ai pas besoin de marcher longtemps, mais je m'arrête instantanément quand je remarque le corps enchevêtré contre la haie, comme si il venait de chuter. J'ai l'impression qu'il n'a pas réussi à passer au delà de la petite touffe de végétation qui se dresse entre l'extérieur et le chambre de...
    La chambre de maman... ?
    Mon regard se pose plus longtemps sur le corps de l'homme afalllé à terre. Il ne me faut pas bien longtemps pour l'identifier, quoique sa teinte gris et son air maladif m'auraient fait douter durant un instant. Les marques sur son cou, en revanche... Je m'en rappelle bien. Un peu trop bien, même ; j'avais eu du mal à détacher l'image de mon esprit pendant plusieurs jours, après ça. Crispé et tendu, mes yeux s'écarquillent un peu, osant à peine parler de peur de commettre une bêtise.

    « Monsieur Pinot... ? Qu'est-ce que vous... »

    Je n'arrive pas à y croire. Même si j'avais mentionné cette hypothèse, je ne pensais pas réellement que j'allais le revoir, ce vieux boulanger que je connaissais depuis l'enfance et dont le départ précipité m'avait troublé. Crispé, j'essaie malgré tout de m'approcher, m'accroupissant pour parler d'une voix calme malgré le fait que mon teint se fait blafard. Mes mains tremblent presque alors que je l'aide à se relever, la gorge nouée et l'air de plus en plus incertain. Sur l'instant, je ne pense pas au fait qu'il est quand même très étrange qu'il soit présent ici, ou que cela fait sens, par rapport à ce que ma mère m'a dit. Non, surtout, ce qui m'occupe l'esprit, ce sont ses bras rachitiques qui se raccrochent d'un seul coup aux miens, comme pour s'y cramponner, alors que ses yeux creusés et son visage blafard se trouvent maintenant près du mien. Sur le moment, je me gêle.

    « E-elle veut pas me renvoyer ! Je veux pas rester, moi ! Je veux pas vivre comme ça, Natsume... Tu comprends, hein, mon petit... ? Tu sais comme c'est dur. Je ne veux pas... Je veux repartir... »

    Sa voix se fait plaintive, comme une supplique qu'il répète sans vraiment espérer que quelqu'un lui réponde. Mon ventre se tord. Son regard est creux, vide, sans cette lumière et cette énergie que je lui connaissais lorsqu'il tentait toujours de me convaincre de partir avec des restes de pâtisserie. Je peux encore me remémorer le son de sa voix rieuse lorsqu'il me disait qu'il fallait que je grossisse un peu. À l'heure actuelle, il ne fait que parler seul, le regard vague et incertain.

    « Je suis sûr que c'est elle, qui m'a ramenée... Pourquoi est-ce qu'elle a fait ça, Natsume... ?  Pourquoi est-ce qu'ils ne nous laissent pas... ? »

    Tendu, je ne réponds pas. Je n'ai rien à lui répondre, de toute façon. Je ne peux que le regarder avec incertitude et peine, la gorge aussi lourde que l'est mon cœur. En l'écoutant, une pensée me vient, mais elle met mal à l'aise. Aurait-il vraiment pu... ? Vu son état psychologique, je me le demande. Sur le coup du chagrin, peut-être que... Hésitant, je reprends malgré tout la parole.

    « … Est-ce que c'est... Est-ce que c'est vous qui avez dit qu'elle voulait commettre un... ? 
    - Je pensais qu'elle allait le faire... Que si l'on la regardait un peu de travers, elle... »

    Il ne finit pas sa phrase, mais je n'ai pas besoin de l'entendre davantage, toutefois. Ma poigne se crispe, mais je ne dis rien. Je n'arrive pas, sur l'instant, à le condamner, même si je sens un fond de colère dans mon ventre. L'empathie, quoi que j'en dise, me retient.

    ft. Samaël Enodril
    le 12 avril 1001

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    12 avril
    1001
    Tension électrique
    avec Môman Miyano
    Même les personnes les plus gentilles peuvent avoir des gens qui les détestent (prenez moi, par exemple °tousse°). Miyu Miyano n'en a peut-être pas l'air, mais soit elle est moins innocente qu'on ne le pense, soit le hasard a fait qu'elle n'a pas les grâces de tout le monde ; en l'occurrence, comme l'autre m'informe, celles de sa belle-famille qui n'a pas l'air de la porter dans leurs cœurs. Ce qui m'amène davantage à la seconde possibilité plutôt que la première. En effet, à partir du moment où beau-papa et belle-maman ne t'aiment pas... Il suffit d'avoir un peu d'influence pour faire de ta vie un enfer, et cela ne serait guère étonnant si j'apprenais que l'Eossienne s'est faite persécuter par ces gens-là, même si je ne les connais pas. Une menace à écarter de la liste, toutefois, puisque Shimomura semble bien les connaître et aurait un doute sur leur capacité à pourrir la vie de sa génitrice. Fort bien. Au moins, on avance un peu, même en écartant des potentiels suspects.
    Je fais la moue en entendant toutefois son accusation, manquant de protester. Enfin 'accusation'... Cela ressemble plus à un fait qu'autre chose, mais je trouve qu'il exagère un petit peu. Je ne le dirai pas à haute voix parce que sinon on a pas fini, mais c'est un peu disproportionné de sous-entendre que les Eossiens sont des chacals et profitent de nos pouvoirs. Nous ne faisons que notre travail, hé... C'est pas comme si donnait tout de suite raison aux suspicions. Et euh... Il a bien vu, je n'ai pas tout de suite arrêté sa mère. Hé, pourtant j'aurais pu l'envoyer en geôle sans pression et sans autre forme de procès. Et je ne l'ai pas fait ! Cela prouve bien qu'on a un peu de jugeote dans l'armée, non ? Enfin, voilà, quoi.

    Mais bon, pas le temps de bouder plus longtemps. Je me surprends à sursauter quand un bruit nous parvient. Je sens en effet une drôle d'odeur par la suite que je n'arrive pas à identifier. Je suis l'Eossien qui me guide jusque devant une haie qu'un corps a tenté d'escalader. Je jette un coup d'œil au bonhomme qui s'est étalé par terre et qui n'a, visiblement, pas bonne mine. Vu qu'il ne semble pas représenter une menace, je ne dégaine pas mon épée et le regarde plutôt d'un air curieux en attendant qu'il se présente. Mais le moine le fait à sa place.
    Pinot... Pinot... C'est pas le mec dont parlait l'autre, là ?..
    Je me disais bien que j'avais entendu ce nom quelque part mais je ne me rappelais pas tout de suite d'où. Le hérissé semblant toutefois le connaître, je me souviens tout à coup du type dont parlait sa mère, celui qui venait la voir supposément en cachette. L'éoniste le scrute d'ailleurs avec un drôle d'air, le teint blafard, comme s'il avait vu... un mort. Mais d'après les dires et ce que j'arrive à assembler dans ma tête, il s'agit bel et bien euh... bah d'un mort. Je me disais bien qu'il avait une tête à faire peur, le Pinot. Tandis que je ne bouge pas de ma place, peu réactif et plus observateur qu'autre chose, je laisse le religieux l'aider à se relever, pendant que le bougre se plaint de sa situation, continuant de parler par la même occasion de Miyano. Laissant mon dégoût pour les cadavres ambulants de côté (c'est jamais le grand fun mais j'ai vu bien pire après tout, c'est surtout le principe de la nécromancie qui ne me met pas franchement à l'aise), je me penche un peu vers le Shimomura pour lui murmure quelque chose tout bas de manière circonspecte.

    « Euuuh... Je ne comprends pas tout, mais vous êtes sûûûûre que votre mère ne fait pas un tout p'tit peu de nécromancie ? »

    C'est plus une question rhétorique qu'autre chose. Je ne sais pas s'il y a encore un doute possible à ce sujet, au point où on en est... Si Pinot lui-même le sous-entend... Tiens d'ailleurs, voilà que je fais enfin le lien entre les accusations dont est victime Miyano et les propos du bonhomme. Je me tourne donc vers ce dernier.

    « Attendez... Du coup vous ne répondez pas directement à la question, mais c'est donc vous qui avez répandu des rumeurs à son sujet ?.. Au sujet de madame Miyano ?.. »

    Je cligne des yeux, remettant les derniers éléments du puzzle en place. Est-ce que tout coïncide ?.. Il a bien dit qu'il voulait être renvoyé chez lui ?.. Enfin... Dans le monde des... morts, je suppose. Cela ferait sens si Miyano était effectivement une nécromancienne. Oh oh... Je crois que y'en a un qui va apprendre des choses sur sa chère maman.

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    Tension électrique


    On avait dit pas les mamans
    Je ne sais pas quoi penser. Je ne sais même pas ce que je devrais ressentir précisément, alors que la peine et la frustration prennent la plupart de la place dans ma poitrine. Incertain, j'hésite. Je ne veux pas être rude, mais en même temps... En même temps, j'ai bien du mal à me montrer colérique alors que je suis déjà peiné de tout ça et que mon empathie me rend surtout plus fatigué qu'autre chose. Alors je ne parle pas. Je reste immobile, le regard vague et las.
    Malheureusement, c'est le moment que choisit l'autre imbécile pour se pencher vers moi et venir me faire part de ses « doutes » quant aux capacités magiques de ma mère. Mes épaules se crispent, mes sourcils se froncent, mon ton se fait au plus sec alors que je lui jette un regard glacial. Bien plus virulent, d'ailleurs, que tous ceux les coups d'oeil mauvais que j'ai pu lui glisser jusque là : cette fois-ci, c'est trop personnel. Il l'ignore peut-être ou non, mais il a touché à un sujet trop sensible pour que je mette des gants comme d'ordinaire, tant et si bien que je siffle presque en répondant, la voix pleine d'une sarcasme dégoulinant.

    « Elle peut à peine manger seule, et vous allez me faire croire qu'elle peut faire usage d'un des arts magiques les plus complexes qui soient ? »

    En plus d'être incroyablement crédule, il est d'une idiotie qui me rend presque stupéfait. Remarquez, ça ne m'étonne pas, les gens les plus gorgés de préjudices font rarement l'effort d'apprendre à connaître ce qu'ils regardent de haut. Même si je croyais à sa petite théorie, et je n'y crois pas, d'ailleurs, je ne crois pas qu'elle ait ramené à la vie l'homme qui est actuellement en train de pleurer devant nous. Ma raison est en effet plutôt simple, même si l'on pourrait dire que l'autre n'était pas au courant et que je suis donc un peu sévère (mais je refuserai de l'entendre, de toute façon). En reprenant une expression froide et détachée, je détourne mon regard de lui, la mine assombrie.

    « … Et d'ailleurs, elle ne peut plus user de la magie depuis l'année dernière, quand une lance s'est retrouvée figée dans son corps et que certaines personnes l'ont laissé traumatisée. »

    Ma voix ne sonne même pas comme un reproche, mais plutôt comme une énonciation méticuleuse. Je ne vois pas la peine de développer, il comprend très bien à quoi je vais référence : et de toute façon, je n'ai pas que ça à faire de lui tenir la main pendant cinquante ans jusqu'à ce que les deux neurones se battant en duel dans sa cervelle ne s'activent enfin. Parlant de ça, d'ailleurs, il formule à nouveau la question que j'avais déjà posé, mais je crois que cette fois-ci, le fait que ce soit demandé par quelqu'un qui est visiblement un militaire le met plus mal à l'aise. Son regard se détourne, ses épaules se haussent comme si il était sous le coup de la gêne, et nous avons touché juste. Je n'ai pas besoin qu'il réponde pour comprendre. Le regret dans son regard parle bien assez pour ça.

    « … Lucien s'est... S'est remarié, tu sais... ? Il... Il est passé à autre chose. Il n'y a plus rien qui me... Je voulais juste... Me rendormir. »

    Son regard vague me met mal à l'aise, et l'évocation de la vie actuelle de son ancien mari me permet de comprendre plus aisément pourquoi il n'a pas forcément vie son retour d'entre les morts comme une chance, si on prend en plus de ça en compte ce qui l'avait amené dans une tombe. Pour autant, c'est l'évocation de son désir de « sommeiller » de nouveau qui me fait me tendre davantage. Je ne... Je ne peux pas dire que je ne comprends pas, mais je préfère éviter d'y penser longtemps. Dans un soupir, je le fixe avec fatigue.

    « … Je vois. »

    Je ne vois pas trop ce qu'il y a de plus à dire, actuellement, et me tourne vers l'altissien avec un regard las et franchement désabusé, un à bout de ma patience.

    « Vous en avez assez, maintenant, ou faut-il encore faire durer ça ? »

    Je ne vois pas l'intérêt. Pour moi, tout ça n'est qu'une vague mascarade, et je ne parle même pas juste de cette journée.

    ft. Samaël Enodril
    le 12 avril 1001


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    12 avril
    1001
    Tension électrique
    avec Môman Miyano
    Je fronce les sourcils devant les piques de plus en plus nombreuses du magimorphe. Il va en parler longtemps, des handicaps de sa mère ? J'ai bien vu, qu'elle était dans un état un peu... légumineux. Mais ce n'est pas une raison pour la sortir comme une excuse. Ce que je comprends, seulement, c'est que le type cadavérique, là, il sous-entend qu'elle peut se servir de la nécromancie. Qui l'aurait ramené ici, sinon ? Et pourquoi c'est elle, qu'il est venu voir ? N'est-ce pas un peu étrange, tout de même ? Alors je ne parle qu'avec les faits que je vois, qu'il soit en désaccord ou non. Je sais pas trop comment ça marche, la magie, en plus. C'est très aléatoire, de toute façon, je trouve. Donc même si Miyano ne pouvait pas se débrouiller seule pour certaines choses, il y aurait possiblement des sorts qu'elle pourrait quand même utiliser, inconsciemment ou non. Enfin, je suppose.
    Si je roulais des yeux, je crois qu'il le prendrait franchement mal. Mais j'en ai une furieuse envie. Ce n'est pas la peine qu'il me reparle de leur Réveil et de ce qui s'est passé à ce moment-là. Si ça se trouve, en plus, ce sont des Caldissiens qui ont attaqué sa mère. Alors pas la peine de me ressortir la même histoire. Qu'est-ce qu'il veut que j'y fasse ? Peut-être qu'il y a des bouts qu'il ne me dit pas. Peut-être qu'elle les a attaqué, aussi, avant qu'ils ne se défendent. C'est bien beau de me dire qu'elle a été blessée s'il ne me remet pas le contexte. Mais je sens que si je dis tout ça à voix haute, il ne va pas beaucoup aimer. Ce n'est pas le moment de provoquer une nouvelle bagarre, alors je ne dis rien sur le moment, laissant le troisième personnage s'exprimer à la place. Il ne répond toujours pas directement à la question, mais je crois deviné que j'ai eu juste. Un soupire à moi aussi m'échappe. J'ai au moins la satisfaction d'avoir tiré cette enquête au clair, même si... Elle ne va probablement pas m'amener quelque part de concluant. Je ne vais pas arrêter cet homme, évidemment. Je présume que mes supérieurs n'en voudraient pas, de toute manière. Qu'est-ce qu'un mort en a à faire, des sanctions qu'on pourrait lui donner ? Moi aussi je commence à fatiguer de cette journée, de toute façon, alors son acidité, il peut se la garder.

    « Pas la peine de me regardez comme ça. Vous devriez plutôt être content que votre mère soit innocentée et qu'on ait résolu cette histoire. »

    Je parle d'un ton quand même plutôt calme par rapport à l'exaspération qu'il me provoque. Il est jamais content, ou quoi ? Est-ce qu'il a déjà souri au moins une fois dans sa vie ? C'est fou comme il peut passer son temps à se plaindre. S'il fait pas une seule remarque négative il meurt ou comment ça se passe ? Oh, et puis je m'en fiche, vivement que je m'en aille. Je préfère reporter mon attention sur le dénommé Pinot pour me focaliser sur l'affaire originale.

    « Qu'est-ce qu'on fait de vous, alors ? Y'a moyen de vous renvoyer d'où vous venez ? »

    Bah ouais, je vais pas l'embarquer, comme j'ai dit. Alors autant le ramener d'où il vient, je suppose, si en plus c'est ce qu'il désire.

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    Tension électrique


    On avait dit pas les mamans
    Mais par Yggdrasil, j'ai l'impression d'entendre un enfant. « Oui mais c'est pas à moi et va te plaindre à la maîtresse, nananère ! »... Je ne comprendrais jamais comment l'on peut charger des types pareils avec des responsabilités aussi grandes ; surtout que ce triple crétin est en charge de nos quartiers, et ça ne me rassure pas, même si je ne connais pas sa collègue. Remarquez, cela fait sens : à l'armée, il ne les choisisse pas pour leur humanité et leur intelligence émotionnelle (voir intelligence tout court, comment ça je suis mauvaise langue), mais pour leur capacité à appliquer toutes les directives sans chigner. De vrais petits chiens, malgré mon respect pour les chiens. Une boule de mépris s'est logée dans ma gorge. Quelque chose en moi meurt d'envie de la cracher, mais je me retiens ; à quoi est-ce que cela servirait, de toute façon ? Je ne peux pas m'exprimer personnellement, en plus de ça, quand j'ai quelqu'un en train de pleurer contre moi. Alors je ravale ma frustration, quand bien même cela me coûte. Inconsciemment, toutefois, je sens mes crocs se révéler, trahissant partiellement ma colère. Sa dernière question me fait me tendre, et je grince des dents en aidant le mort-vivant à se relever, sans même regarder celui à qui je m'adresse sèchement.

    « Sauf si vous voulez commettre un meurtre, gardez-vous de telles remarques. »

    Ce n'est pas la première fois qu'il déshumanise quelqu'un devant mes yeux, certes, mais cette fois-ci, il va finir par provoquer un drame, en disant ceci à un suicidaire. N'est-il capable d'ouvrir sa bouche et de parler que pour faire du mal, ou pour se montrer insultant... ? Je vais finir par le croire. En vérifiant que le mort-vivant n'a rien, je reprends la parole sans même le regarder. Il n'en vaut même pas le coup.

    « Allez-vous en. Le clergé s'en chargera. Nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes pour les nôtres. »

    Entre ça et la semaine dernière... L'information s'est enfin ancrée dans ma tête, de telle sorte que je ne me fais plus aucune illusion quant à l'apport des élysians pour nous. Tout ce qu'ils savent faire est de nous contrôler et nous intimider, apeurés et et paniqués que nous ne finissions par retourner nos crocs contre eux. Comme des bêtes craintives, en somme. Je ne crois pas me tromper en me disant que ce type, aussi assuré qu'il veuille paraître, claque peut-être davantage des genoux que ce qu'il veut laisser penser. Personne ne se comporte ainsi sans une bonne raison, et sa méfiance démesurée est une assez bonne preuve à mes yeux. En parlant de ça, d'ailleurs, je ne peux m'empêcher une dernière phrase, alors que petit à petit, je m'éloigne en aidant le nécromate à marcher.

    « Vous en avez assez fait comme ça. »

    Je ne parle plus seulement d'aujourd'hui, je le sais. Mais rien à faire. Il me donne la nausée, et ça ne changera pas. J'en ai maintenant la certitude.

    ft. Samaël Enodril
    le 12 avril 1001


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    12 avril
    1001
    Tension électrique
    avec Môman Miyano
    Quel est son problème, à la fin ? C'est pas moi qui ai blessé sa mère, et ce n'est pas moi non plus qui l'ai accusé de monter des plans peu fameux. Je ne vois pas pourquoi c'est après moi qu'il s'énerve et pas après ce type qui a quand même essayer de répandre des rumeurs sur sa génitrice. Je ne fais que mon boulot, moi, je ne suis pas là pour qu'il puisse pleurer sur mon épaule quant à leur sort. Je ne leur ai pas fait de mal et ne les ai pas insulté, j'ai juste émis des doutes, des hypothèses, conformément à ce que mon enquête me demandait. Je ne pouvais pas trouver le véritable coupable sans émettre des suspicions et poser des questions, il faut bien commencer quelque part. Pfrt... Mais c'est sans doute trop compliqué à comprendre pour l'autre, qui croit que ça m'amuse énormément de devoir embêter de pauvres dames chez elles. Il pense que je n'ai que ça à faire, peut-être ? La bonne blague. J'ai des tas d'autres responsabilités qui m'attendent et ça n'était franchement pas une partie de plaisir de le supporter (encore) une nouvelle fois. J'esquisse donc une mine renfrognée et serre les dents, à deux doigts de lui faire ravaler son ton plus que désagréable. 'Commettre un meurtre' non mais... Vu comment les Eossiens n'ont pas l'air de nous porter dans leurs cœurs, c'est plutôt d'eux, dont nous devrions nous méfier. Pour autant, je n'ai jamais accusé personne, moi.
    Et je n'aime pas cette façon qu'il a de me donner des ordres, comme s'il crachait encore sur nous. J'ai la peste ou quoi ?

    « Hmpf. Je n'allai pas m'éterniser, de toute façon. »

    Je ravale ce que j'aurais pu dire de plus sec encore, mais ça suffira pour aujourd'hui. 'Vous en avez assez fait comme' tu parles. J'ai très bien compris ce qu'il voulait insinuer. Il ne s'en rend pas compte, mais j'aurais pu décider de mettre son cher Pinot en geôles, si j'avais voulu ; après tout, c'est lui que je cherchais. Tss... C'est bien de dire aux autres de se mettre à notre place quand la réciproque n'est pas vraie.
    Ce mec, là, Shimomura, m'agace de plus en plus. Moi qui pensais qu'il allait se montrer coopératif... Tu parles, il a bien craché son venin. Le laissant s'éloigner avec l'autre gugusse, je pousse un soupir fatigué et exaspéré avant d'appeler Windie. Cette dernière met un peu de temps à arriver, mais finit par sortir de la maison pour venir me rejoindre. De mon côté, je salue humblement madame Miyano pour lui signaler que je m'en vais et prend le chemin de ma propre demeure. Ce jour-là n'était que le début d'une longue série de migraines émotionnelles dont je n'ai pas fini d'en entendre parler.

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