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「 Le guerrier sombre 」
Une rumeur racontait qu'après le couvre-feu, un guerrier en armure noire sèmerait la terreur dans les rues. Des témoins ont pu croiser son chemin et ont pu y survivre. Seule une victime avait succombé à son attaque. Les autorités n'ont jamais pu l'attraper. Malgré les patrouilles, le suspect n'intervenait que brièvement puis disparaissait, tel un fantôme.

Il faisait bien beau aujourd'hui, sans nuage dans le ciel. Il faisait même plus chaud que d'habitude. Alvida était de bonne humeur car elle venait de s'acheter un jolie bracelet. Elle était en chemin pour retourner vers l'échoppe de son père, Vanir. Mais elle remarqua devant le magasin, un homme très bien habillé et deux soldats avec lui. Son père était sortit pour discuter avec eux. Elle ne savait pas de quoi ils parlaient mais le visage de son père semblait crispé et un peu en colère. Elle le connaissait bien. Il ne s'énervait jamais mais savait quand quelque chose le tracassait.

Par la suite, Vanir entra dans sa boutique et revint accompagné d'une bourse dans sa main. Il la donna à l'homme avec tristesse. Alvida s'approcha de plus en plus, ses pas se firent plus rapide. Mais au moment où elle allait s'adresser à son père, le groupe d'individus s'en alla.

- Qu'est ce qu'ils voulaient papa ?
- C'est le nouveau lieutenant qui va s'occuper de ce quartier...

Bien évidemment, son père ne lui raconta pas toute la vérité. Ce lieutenant était venu fouiller le magasin suite aux évènements récents. En échange de la tranquillité future, Vanir a dû payer une taxe supplémentaire qui n'était pas officielle. Le vieil rentra dans son échoppe, furieux à l'intérieur de lui. Cependant, cette opération se répéta une seconde fois plusieurs jours plus tard. Alvida comprit que son père se faisait extorquer en douce. Le lieutenant précédent n'avait jamais utilisé ce genre de magouille. En comprenant cela, il demanda conseil à Volf. Elle se trouvait chez lui pour lui faire à manger. En tant que servante, elle faisait ses taches avec sérieux.

- Dites moi, maître. Le nouveau lieutenant a l'air louche. Je sais qu'il y a énormément de fouilles en ce moment mais c'est pas normal de demander un paiement n'est ce pas ?
- Non. Je pense que ce lieutenant abuse de sa position. Ce n'est pas la première fois que je constate ça. Tu ne vas pas me demander d'aider ton père encore une fois j'espère...
- Et bien... euh... Si ? S'il vous plaaaait.
- Tu sais très bien que je ne fais rien de gratuit... Alors qu'est ce que j'aurais en échange ?
- Je... eeuuuh...
- Je veux me battre contre père. Il a l'air fort. Si tu m'organises un combat contre lui, je suis d'accord. Bien sur, je ne te garantis pas qu'il n'aura pas de blessure contre moi... Mais c'est à prendre ou à laisser.

La fillette hésita un long moment. Elle ne voulait pas que son père soit blessé. Mais elle se demandait si Volf pourrait tuer son père ou pas. Après tout, il l'avait sauvé auparavant. Alors le deal n'était pas si terrible que ça. Au contraire, se débarrasser d'un problème à long terme était beaucoup plus avantageux. Prendre quelques coups n'était qu'un faible coût. Même si ce n'était pas elle qui allait s'en prendre plein la gueule. Elle accepta donc ce contrat et s'en alla directement pour expliquer la situation à son père.

Le mercenaire quitta aussi son logement pour aller enquêter sur ce lieutenant. Pendant plus jours, il le surveilla. Il ne pouvait pas le faire quand le haut gradé se trouvait dans la caserne. Alors Volf demanda à une connaissance à lui de le faire dans ce cas précis. Cette connaissance était plus doué que lui dans la discrétion et la collecte d'informations. Au final, les suppositions sur ce soldat étaient bien fondées. Il y avait quelque chose de malsain dans sa manière de faire. La justice ? Il la détournait à sa façon et de manière presque légale. Mais plus les jours défilaient et plus le comportement de cet homme changeait. Il se montrait plus agressif, moins patient. Quelque chose le tourmentait peut être.

Lors d'une nuit, vers minuit, le lieutenant était de sortie. Volf était resté dans le coin car il avait sentit qu'il devait continuer à le surveiller aujourd'hui. Ce n'était pas la pleine lune alors il n'y avait aucun danger pour le bouffon. Il n'aurait pas maitriser ses crises de loup garou. Par contre, il fut le témoin d'un évènement étrange. Le haut gradé s'était caché dans une impasse. Ce dernier utilisa un sort sur lui même et il revêtit une armure noire intégrale.

Le guerrier sombre se déplaça vers une rue. Il faisait sombre mais on pouvait voir des yeux rouges scintiller dans cette obscurité. On croirait à un être maléfique en quête de sa prochaine proie et on n'en était pas loin. Le mercenaire le prenait toujours en filature jusqu'au moment où deux soldats en patrouille furent aperçus. Le guerrier sombre continuait son chemin vers la rue et allait bientôt les croiser. Cependant, avant que cela n'arrive, le suspect s'arrêta et ne fit qu'un avec l'obscurité comme s'il n'était pas là. La patrouille passa devant lui sans l'apercevoir.

Une fois le danger écarté, le lieutenant reprit sa marche afin de rencontrer une potentielle victime. Mais que cherchait il exactement. De toute façon, il n'y aurait pas grand monde à cette heure-ci. Effectivement, pendant près d'une heure, aucune victime ne fut déclarée et rien ne se passa.

Le lendemain, Volf décida de parler directement à ce lieutenant pour en savoir plus. Il l'attendit donc devant l'échoppe de Vanir. C'était la tournée habituelle. Le lieutenant fut surprit d'être accueillit par un bouffon d'ailleurs. Mais le haut gradé avait le visage fatigué et des cernes sous les yeux. On voyait clairement qu'il n'était pas bien.

- Poussez vous de là. J'ai à faire avec le propriétaire de ce magasin.
- Vous semblez fatigué, comme si vous manquiez de sommeil. Est ce que vous aimez sortir la nuit ?

Volf l'interrogea sur un ton ironique mais il disait en même temps la vérité comme pour le provoquer. D'ailleurs, le soldat fut surprit par cette question et feint l'ignorance.

- Je vous ordonne de partir. Vous me faites perdre du temps précieux.

A ces mots, le lieutenant entra en force en poussant l'homme qui bloquait le passage. Volf rigola doucement. Après tout, il y avait deux soldats supplémentaires à côté qui pouvaient poser problème. Il devait donc faire attention et le provoquer uniquement avec des mots.

- Vous connaissez la rumeur sur un fantôme en armure noire ? Je l'ai vu hier. Mais j'ai aussi vu un homme. D'ailleurs...

Le soldat concerné se retourna vers le bouffon, un peu inquiet. Le loup garou le fixait intensément comme pour montrer que le suspect était peut être l'homme en question. Le lieutenant se demandait s'il disait la vérité ou bien ce n'était que de la provocation. Et dans le doute, il se laissa simplement emporter par ses émotions négatives. Apparemment, le rituel qu'il faisait les nuits avait un impact sur sa santé mentale. Il était en proie à une énergie maléfique qui le changeait petit à petit.

Les yeux du haut gradé scintillèrent légèrement d'un rouge menaçant. Puis il attrapa le col de Volf pour lui montrer ce regard meurtrier. Pour se défendre, le bouffon afficha un sourire moqueur. Il ne montra aucune autre résistance.

- Mais ce n'était qu'un rêve. Il est interdit de sortir tard la nuit non? Je m'en vais, je m'en vais...

Bien entendu, le guerrier sombre ne voulait pas être attrapé. Le lieutenant lâcha sa prise puis décida de partir avec les deux autres soldats. Cette entrevue le déstabilisa mais il prit la décision de faire taire ce mercenaire. En rentrant à la caserne, il échafauda un plan pour le faire taire à tout jamais. Par contre, il laissa tranquille l'échoppe et ses transactions abusives pour se faire plus discret. Volf venait de se faire un nouvel ennemi.

On raconte aussi que Volf a prit une belle raclée par le père d'Alvida...