C'était une journée pluvieuse. Le genre de pluies diluviennes, impossible de mettre un pied dehors sans être trempé jusqu'à la moelle. Inutile alors de vous préciser que c'était une journée complètement morte pour le commerce d'Allikah. C'est bien simple, sur la fiche récapitulative des comptes et des commandes de la journée, ça donnait zéro + zéro + zéro. Rien du tout, le néant total. Le début d'après-midi ne s'annonçait pas bien mieux. Allikah pouvant entendre Sephora pester depuis l'étage sur cette satanée pluie. Il faut dire que ça lui réveillait ses rhumatismes à la vieille, elle n'allait pas être aimable encore aujourd'hui.
Le seul avantage à cette tranquillité imposée était que la métamorphe pouvait avancer sur ses travaux en cours. Elle essayait de mettre au point un modèle de robe pour les dames souhaitant montrer leurs atouts féminins. Dit différemment, il fallait que le modèle de la robe soit décolleté, tout en respectant une certaine classé et un certain standing. Elle allait essayer de faire de son mieux, mais la motivation n'était pas bien grande. Elle avait besoin de beaucoup de tissus, d'épingles et de la toile pour arriver à ses fins. Sans parler du choix des couleurs, elle voulait quelque chose de simple mais avec une touche particulière, quelque chose qui montre bien la spécificité de la création. L'avantage des robes ornementées c'est que ça peut rapporter gros. Les populations les plus riches de la ville peuvent se permettre de sortir des sommes élevées juste pour les vêtements ou les accessoires, et évidemment, Allikah voulait vraiment profiter de cette manne financière.
Alors, bien sur, sa petite échoppe n'était pas au meilleur endroit de la ville pour cela, mais elle avait sa clientèle et le bouche à oreilles fait son petit effet, progressivement. Elles vivaient plutôt bien dans ce local, l'étage permettait de s'isoler de la boutique, si besoin. Et même si les ruelles du quartier des loisirs peuvent être dangereuses la nuit, le jour est plutôt bien fréquenté. Et puis, elles étaient un peu à l'écart de l'artère principale, pas plus mal pour un foyer d'animorphe. Elle n'avait pas envie de vivre encore des conflits, ça suffisait bien comme ça. Inutile d'aller chercher les ennuis en se montrant à la pleine de vue de tous.
Mais plus les minutes passaient, plus Allikah sombrait progressivement dans la nostalgie de sa vie d'antan. Elle visualisait à nouveau les caravanes, le marchandage, la dignité de cette vie malgré les racontars et les rumeurs. Elle pensait à ses enfants, son mari, sa grand mère, son père. Toute cette vie passée, toutes les pertes. Il fallait se ressaisir absolument. Elle ne pouvait pas se laisser sombrer de la sorte. L'animorphe ne connaissait que trop bien les risques de se laisser aller trop longtemps. Il ne se passe jamais rien de bon ; on rumine le passé sans vivre le présent et sans imaginer le futur. Et ça tombe bien car, à sa grande surprise, elle entend le carillon de la porte d'entrée tinter. Aller, grand sourire, mode commercial activé et surtout, prions pour que la vieille là haut ne râle pas trop fort.
Le seul avantage à cette tranquillité imposée était que la métamorphe pouvait avancer sur ses travaux en cours. Elle essayait de mettre au point un modèle de robe pour les dames souhaitant montrer leurs atouts féminins. Dit différemment, il fallait que le modèle de la robe soit décolleté, tout en respectant une certaine classé et un certain standing. Elle allait essayer de faire de son mieux, mais la motivation n'était pas bien grande. Elle avait besoin de beaucoup de tissus, d'épingles et de la toile pour arriver à ses fins. Sans parler du choix des couleurs, elle voulait quelque chose de simple mais avec une touche particulière, quelque chose qui montre bien la spécificité de la création. L'avantage des robes ornementées c'est que ça peut rapporter gros. Les populations les plus riches de la ville peuvent se permettre de sortir des sommes élevées juste pour les vêtements ou les accessoires, et évidemment, Allikah voulait vraiment profiter de cette manne financière.
Alors, bien sur, sa petite échoppe n'était pas au meilleur endroit de la ville pour cela, mais elle avait sa clientèle et le bouche à oreilles fait son petit effet, progressivement. Elles vivaient plutôt bien dans ce local, l'étage permettait de s'isoler de la boutique, si besoin. Et même si les ruelles du quartier des loisirs peuvent être dangereuses la nuit, le jour est plutôt bien fréquenté. Et puis, elles étaient un peu à l'écart de l'artère principale, pas plus mal pour un foyer d'animorphe. Elle n'avait pas envie de vivre encore des conflits, ça suffisait bien comme ça. Inutile d'aller chercher les ennuis en se montrant à la pleine de vue de tous.
Mais plus les minutes passaient, plus Allikah sombrait progressivement dans la nostalgie de sa vie d'antan. Elle visualisait à nouveau les caravanes, le marchandage, la dignité de cette vie malgré les racontars et les rumeurs. Elle pensait à ses enfants, son mari, sa grand mère, son père. Toute cette vie passée, toutes les pertes. Il fallait se ressaisir absolument. Elle ne pouvait pas se laisser sombrer de la sorte. L'animorphe ne connaissait que trop bien les risques de se laisser aller trop longtemps. Il ne se passe jamais rien de bon ; on rumine le passé sans vivre le présent et sans imaginer le futur. Et ça tombe bien car, à sa grande surprise, elle entend le carillon de la porte d'entrée tinter. Aller, grand sourire, mode commercial activé et surtout, prions pour que la vieille là haut ne râle pas trop fort.