Élémentaire, mon cher !
L’alouette vit au ciel, et c’est le seul oiseau du ciel qui chante jusqu’à nous. •••  Depuis l’exécution de l’anachorète et la rébellion des éossiens ces derniers étaient à nouveau au cœur des suspicions. La journée était calme, le temps était bon. Aloe parcourait avec calme les rues de la Basse Ville, ses rues. L’Ackerman avait eu ce matin un réveil difficile ; en effet, après avoir toqué sa porte comme un malade un type pas net, caldissien était venu lui rapporter que comme quoi un éossien s’apprêtait à faire un attentat dans pas longtemps. À 6 heures du mat la blonde ne l’avait évidemment pas cru, surtout que les preuves étaient bien minces que, et, ce n'est pas elle qui l'empêcherait de faire son attentat ! Mais sa conscience l’avait rattrapé et après avoir gentiment conduit l’homme jusqu’à sa maison elle était rentrée pour se préparer.

Maintenant la voilà dehors, le soleil dans son dos était encore loin de son point culminant et pourtant l’Ackerman était déjà tout excitée. On lui avait enfin collé une affaire de détective ! Mais une plainte, pas une emmerde, une enquête ! D’après sa source peu sûre l’éossien dont il est question se nommerait Achille Desmonts et sa cible serait le Grand Hôpital. C’est par là qu’elle devrait commencer. Étant le bâtiment le plus moderne de la ville basse, il serait normal de s’attaquer à cet endroit puisque c’est ici que viennent tous les blessés d’Yggdrasil. Mais le bâtiment est tellement grand qu’Aloe ne voyait pas comment il pourrait, lui tout seul, le détruire…

- « Mademoiselle Aloe ! Mademoiselle Aloe ! »

L'Alouette continua sur plusieurs mètres avant de s’arrêter complètement, agacée. C’était surement Madame Ramburet : toujours à se mêlée de ce qui ne la regarde pas cette vieille concierge allait à coup sûr lui parler de son enquête.

- « Ah Mademoiselle Aloe, oh si vous saviez comment je vous ai cherché ce matin ! Mais l’heureusement vous n’étiez point à votre résidence et je suis tombé sur votre charmant frère… Oh vous vous rendez à l’hôpital ? Êtes-vous malade ? ? » finit-elle la bouche en cœur.

Ahhh Madame Ramburet…

- « Un plaisir de vous voir Madame Ramburet, toujours aussi énergique à ce que je vois ! Mais à votre âge… il n’est pas raisonnable de se lever à cette heure et surtout en retraite ! Pour ce qui est de l’Hôpital, à vrai dire je fais une enquête depuis qu’un homme est venu toquer à ma porte pour me dire que quelqu’un y prépare un mauvais coup »

- « Ha ! Monsieur Fortsec est venue vous voir ! Bah justement je voulais vous en parlez… » la petite vieille se rapprocha un peu trop de son oreille à son goût « Et bien voilà : je me rends souvent à l’Hôpital, vous savez, à cause de mes problèmes de jeunesses, et ce- cet éossien était là à chaque fois à tourner en rond comme une bête en cage ! On aurait dit un fou ! Il répétait des choses insensées comme " pas maintenant ", " ce n’est pas prêt ", " je n’ai pas toutes les cartes en main ", pardieu Mademoiselle Aloe que j’ai eu peur qu’il explose devant moi ce fou-là ! »

Oula. Elle fronça les sourcils la blonde vénitienne, prête à se masser les tempes. Soit Madame Ramburet déballait un paquet de connerie soit elle avait raison sur toute la ligne. Enfin ce qui est sûr c’est que cette affaire n’est pas claire et il va falloir qu’elle s’y mette rapidement. Les informations de la concierge du quartier étaient pour une fois capitales.

- « Si je me souviens bien vous aller à l’Hôpital 3 fois par semaine depuis déjà 1 mois, était-il là à chacun de vos rendez-vous ? »

- « Oh oui Mademoiselle Aloe, toujours à la même heure, réglée comme une pile depuis 2 semaines maintenant ! Je me rends à l’Hôpital à 16 h, avec le trajet ça fait 16h30, mais je ne le croise que rarement dans la salle d’attente, la plupart du temps c’est sur le chemin comme s'il étudiait l'endroit exact de son sale coup… Qui sait s’il ne vient pas tous les jours ! »

- « Je vous remercie Madame Ramburet, vos informations seront précieuses pour l’enquête. Maintenant, je me sentirai plus tranquille de vous savoir chez vous que dehors » lorsque la vieille dame sembla répliquer, Aloe ajouta « Qui sait s'il traîne aussi dehors… »

Lâchant un « ohh » dans une mimique comique elle partit après lui avoir adressé un clin d’œil. Bah ça alors… Aloe poursuivit son enquête, plus déterminée encore. Si cette affaire s’avérait sérieuse, elle aurait tout intérêt à stopper cet attentat finalement sinon de Venomania lui tombera dessus. Grinçant des dents, l’Ackerman posa une main sur son cœur. Elle était chef de quartier avant d’être une rebelle, et la vie de ses gens étaient sous sa protection. S’il arrivait une pépite à l’un d’eux elle en aurait la nausée. Surtout que quoi ! Ce sont eux qui s’étaient pris la rivière dans les dents, certains avaient beaucoup perdu dans l’affaire alors qu’aucun d’eux n’avait condamné leur anachorète. C’est les dirigeants de la Haute Ville qui sont les coupables et c’est là-bas qu’un attentat devrait être fait.

Une fois arrivée au Grand Hôpital, l’Ackerman sortit une carte de sa poche. Hors de question de perdre du temps. Allant droit au but, elle se dirigea vers la salle d’accueil à dominance " altissienne " comme Madame Ramburet. Durant le trajet, la caldissienne étudia le trajet et les salles accessibles du couloir sans y voir un potentiel lieu pour un sale coup. Non, ça devait être plus loin.  Après une bonne dizaine de minutes de marche elle arriva finalement à la fameuse salle d’attente. Étaient présents quelques personnes attendant pour un rendez-vous et seulement une infirmière au comptoir. C’était bien sa chance. Bon voilà la mission : soutirer un maximum d’informations à l’infirmière sans que celle-ci n’appelle la sécurité ou sans qu’elle demande un mandat.






- « Et donc l’infirmier de garde à cette heure en plus de vous est un certain Patroclus Holmgeir et il habite à deux pâtées de maison dans une bâtisse façade rose ? »

- « C’est exactement ça, il devient nerveux lorsque son service touche à sa fin mais honnêtement je ne pense pas qu’il soit un mauvais garçon en plus ce travail c’est toute sa vie. » rajouta la nymphe avant de remettre son bonbon en bouche.

- « Égine tu es, woaw, je ne serais pas comment te remercier »

- « Emmène-moi juste en rendez-vous joli cœur, garde tes remerciements lorsque tu auras résolu l’affaire. Et s’il te plaît, réfléchit bien à deux fois avant de coller l’étiquette de criminel à Patrou je l’aime bien moi ! » finit-elle en s’affalant sur son comptoir.

Comment on en est arrivé là ? Pour faire court elle avait tenté de l’amadouer ce qui honnêtement vu comment elle maniait les mots aurait marché si elle n’avait pas une pointure en face. Égine, 25 ans, addict des romans policiers. En plus d’être à croquer il semblerait qu’elle n’ait aucune honte pour balancer ses camarades une fois l’affaire déballée.

- « Je te présenterais même mes parents si tu gardes ta bouche fermée Égine » lui lança Aloe avant de prendre le chemin du retour.

Elaine ne voyait qu’Achille trois fois par semaine les jours où Madame Ramburet se pointait pour ses rendez-vous. Ses mêmes jours elle avait un camarade de garde : Patroclus Holmgeir, un altissien plutôt mignon si on l’entendait même s’il était trop grand pour elle en raison de sa nature elfique. Si son intuition était bonne, cette affaire est bien moins criminelle qu’elle ne le pensait. Aloe ramena ses cheveux en arrière et décida d’interroger dans l’ordre Achille puis Patroclus. Entre les deux il faudra qu’elle touche deux mots à l’homme de ce matin car quelque chose ne tournait pas rond.

Dans le ciel le soleil arrivait bientôt à son zénith. Mais voilà, sur terre les ennuies commençaient et tout indiquait qu’une dispute de rue avait lieu : des jeunes qui courent en criant, des éclats de teintés de colère… Et tout ça à deux pâtés de maisons haha, comme c’est drôle ! Ce qui est plus drôle c’est qu’elle avait un mauvais pressentiment hahaha !

Aloe se mit à courir, zigzagant dans les petites ruelles : du coin de l’œil elle put voir la bâtisse à la façade rose mais le rassemblement était encore plus loin. Rassuré mais pas tirée d’affaire, la chef de quartier arriva rapidement aux jardins publics, lieu du rassemblement. La foule composés majoritairement de jeunes de tous âges l'empêchaient, malgré sa taille de voir qui étaient les causeurs de troubles. Mais les voix elles, ne faisaient aucun doute et Aloe aurait cru mourir de rage.

- « Comment osez-vous mettre le pied ici sale délinquant ! Cassez-vous de notre quartier ! » cria l’homme de ce matin, Monsieur Fortsec

- « Sale délinquant ? Jamais on ne m’avait traité ainsi ! Je sais pas ce que je vous ai fait mais c’est un malentendu... ! »

- « Menteur ! Je vous ai vu entrain de préparer un sale coup ! Je vous ai vu ! » répéta sans cesse la vieille Ramburet.

Aloe devina sans ménagement que la 3ème personne ne pouvait qu’être Achille Desmonts. Fondant la foule en regardant quiconque osant se plaindre elle attendit sans ménagement le cercle du rassemblement, s’approchant la mine fermée des trois agitateurs.

- « N’avez-vous rien à faire à part causer du trouble à cette heure-ci ? Non mais on est où-là vous n’avez pas honte de donner un aussi bel exemple à ces enfants ?! »

Emporté, le gros gorille de ce matin répondit avec trop de véhémence à son goût :

- « On a attrapé ce vaurien pendant qu’il s’infiltrait dans nos quartiers bien loin du sien ! Il allait surement à l’hôpital si ce n’est pire ! Heureusement que Madame Ramburet est directement venu me chercher sinon on aurait perdu sa trace ! » dit-il avec une vieille Ramburet bien fière derrière lui.

-  « Mon gendre à raison ! Imaginez ce qu’il aurait pu faire si on ne l’avait pas arrêté avant, les quartiers ne sont plus sûrs ! »

- « Mais puisque je vous dis que je n’ai rien fait ! » s’époumona à son tour le dit-vaurien

Et la dispute reprit de plus belle.

- « Ça suffit ! » pour la première fois depuis son arrivée le parc s’emplit d’un silence mortel. « Vous, vous n’avez aucun droit de décider qui est un délinquant et qui ne l’est pas surtout quand on crie des obscénités à tout va alors que midi n’est pas passé dans un espace public dédié au calme et aux enfants ! » cracha-t-elle au gendre avant de se tourner par la mégère « et vous, je ne vous avais pas dit que je m’en chargeais et que vous deviez rentrer chez vous ? Au lieu de ça je vous retrouve à causer du trouble aux passants ! »

La chef de quartier se retourna vers Achille, lui faisant signe d’attendre sans rien dire. Si elle voulait démêler le vrai du faux il va falloir dégager les nuisibles.

- « Vous deux vous en avez fait, disparaissez de ma vue encore une fois je me charge de l’enquête et je réglerais cette situation de façon légale sans crier de bon matin ! De toute façon cette enquête touche à sa fin et je vous convoquerais pour le dénouement. » ne donnant pas le temps au duo de répliquer elle prit le dit-Achille par la main et l’emmena loin de la foule.

Celui-ci obtempéra sans trop faire de vagues pourtant, Aloe le sentait tendu et sa main devenir moite… Sa main ? La jeune femme freina brusquement pour observer, horrifier sa main dans celle du jeune homme avant de l’enlever froidement. Ensuite, sans perdre plus de temps elle essuya ladite main sur son aube, sans adresser un regard à Achille.

-  « Pardonnez ma proximité, je ne m’en suis pas rendu compte. »

L’éossien ne pipa mot, mais elle devinait sur sa tête qu’il était blessé. Pensait-il qu’elle se soit essuyé la main à cause de son origine ? Secouant la tête comme pour se défaire de l’idée, l’Ackerman se concentra sur sa nouvelle déduction. La main de l’éossien n’était pas celle d’un ouvrier ni celle d’un travailleur manuel. Aucune chance que son mauvais coup soit mener à l’arme donc il ne reste plus que la magie s'il est coupable bien évidemment. Entrainant le blond dans les ruelles sombres menant à la maison rose elle commença son interrogatoire, sur le qui-vive :

- « Que fait un éossien aussi loin de ses quartiers ? »

- « On n’a plus le droit de se promener ? » son ton n’était pas agressif, plutôt amer et paniquer. Sous le regard intense de la jeune femme il ajouta, distant : « Je me rendais à l’hôpital »

- « Pour quoi faire ? »

- « C’est la meilleure, vous êtes de la police maintenant ? Pourquoi on va à l’hôpital à votre avis ! »

Elle s’arrêta la chef de quartier et tourna la tête vers lui, sa panique à son grand étonnement n’avait pas monté mais c’était maintenant la colère qui l’habitait. Bizarre, une fois sortie de cette ruelle la maison de Patroclus sera sur la droite. On pouvait déjà voir malgré la basse luminosité la teinte rose du bâtiment… Ne connaissait-il pas les lieux ou jouait-il la comédie ?

- « À vous de me le dire Achille. » l’éossien ouvrit dans les yeux, surpris « Je suis Aloe Ackerman, cheffe du quartier et j’ai reçu une plainte contre vous alors on va être clair dès maintenant : soit on règle ça entre nous, soit la branche militaire sera prévenue. »

Là il paniqua, hésitant entre la fuite et la fuite le blondinet opta pour la troisième option c'est-à-dire la coopération

- « Écouter, je ne veux pas de problème, je vous jure ne n’ai rien fait ! »

- « Je savais qu’on trouverait un terrain d’entente Achille. Bien maintenant vous allez me dire exactement ce que vous faites si souvent l’hôpital. »

- « J’ai rendez-vous avec mon médecin pour mes problèmes d’anxiété suite à l’événement d’y il y a quelques semaines. »

Aouch. La blonde vénitienne soutint le regard glacé de l’éossien. Honnêtement, à sa place elle se serait aussi regarder de travers, elle la caldissienne qui s’était essuyer la main pour des raisons hygiéniques et sociaux après avoir tenu la sienne. Drôle de coïncidence après la mort d’Erys.

- « Vous n’y allez que pour rendre visite à votre médecin ? Vous ne voyez personne entre-temps ? » demanda-t-elle sur un ton qui se voulait vague.

Il avait dû prendre ça pour de l’incertitude hypothétique puisqu’il mentit rapidement sans réfléchir

- « Non, je ne vois personne, je n’aime pas rester en dehors de mon quartier. »

- « D’accord, j’en ai fini pour le moment. Je vous demanderais de rester dans le coin, pour l’avancer de l’enquête. » lui ordonna-elle avant de prendre congé, partant dans le sens contraire de la bâtisse de Patroclus.

Si elle les présentait l’un à l’autre elle aurait moins de chances d'obtenir des informations que si elle les prenait séparément ou sur le fait. Aloe patienta dans un coin de rue, observant Achille au loin attendre avant de sortir de la ruelle dans l’autre sens, tombant sur la maison rose. Elle le vut hésitée et faire le tour du quartier avant de toquer à la porte de ladite maison. Un homme l’ouvrit rapidement et le fit rentrer. Bingo. Aloe se rapprocha de la maison mais toujours à couvert patienta longuement des dizaines voire des vingtaines de minutes. Cette situation confirme sa première hypothèse : les deux se connaissent. Maintenant deux choix se proposaient à elle : soit elle demandait à Klaus d’enquêter sur les antécédents de l’infirmier soit elle réglait cette situation ici et maintenant en confrontation. En gros soit elle prend le risque d’arriver trop tard soit elle prend le risque de se jeter dans un potentiel traquenard. La mage blanche réfléchit encore une fois à toutes les possibilités avant de soupirer. Elle était sûre à 80% de son hypothèse.  20% ça restait beaucoup mais ce n’était que 20% Elle avait 3 chances sur 4 et elle avait toujours été dans les bonnes faveurs d’Omnis. Enfin, peut-être ? Contournant la maison elle passa par-dessus la clôture et s’approcha d'une fenêtre heureusement fermée. Achille et Patroclus étaient effectivement bieeeeeen proches.  En même temps vu la tête de l’elfe elle comprenait maintenant pourquoi il se rendait sur son lieu de travail aussi fréquemment. Aloe fit marche arrière, resauta par-dessus la frontière et alla toquer à la porte, se positionnant sur le côté pour éviter le juda. Patroclus ouvrit la porte méfiant :

- « C’est pour quoi ? »

- « Mon chat est passé par-dessus votre clôture, pourrais-je allez le chercher ? »

Ouais bon, il n’était pas vraiment convaincu mais pas du tout, comme s'il s’attendait à sa venue. Changement de plan.

- « Ecouter Patroclus je sais qu’Achille est là et j’aimerais vous parler. À tous les deux. »

Là il hésita mais dû s’y résoudre quand un bruit sourd se fit attendre dans la maison. Heureusement qu'aucun des deux n’étaient doués.

- « Entrez chef, faîtes comme chez vous, en espérant que cette histoire sera réglée rapidement… »

Enfin un peu de respect ! L’Alouette en avait bien besoin. Entrant dans la maison après avoir enlevé ses chaussures elle rejoignit rapidement le salon où se trouvait la fenêtre par laquelle elle les avait épiés. Elle s’en voulait un peu mais c’est un mal pour un bien hé ! Achille était là, distant et surement en colère d’avoir été suivi.

- « J’imagine que vous vous connaissez. »

Silence…

- « Oui, nous nous sommes rencontré il y a quelques jours, Patroclus m’aide avec mes problèmes d’anxiété. »

Quelques jours ? Deux semaines ouais.

- « Je vois donc vous êtes amis ? Vous ne préparer pas un mauvais coup par hasard à cause de je ne sais quel événement regrettable ? »

- « Mais puisque je vous dit que je suis innocent ! Non je ne prépare pas de mauvais coup parce que vous avez jugé bon de condamner à mort notre anachorète ! » cria le blondinet, en colère, avant de s’avancer vers elle d’un pas menaçant.

- « Calme-toi Achille » il s’interposa et posa une main réconfortante sur son épaule « Elle te provoque et tu lui donne raison en réagissant ainsi. » l’altissien se tourna vers elle, le surplombant de sa taille « Achille est innocent, je m’en porte garant. Oh mais de quoi est-il accusé au juste ? »

- « Votre ami est accusé de préparer un mauvais coup à l’Hopital, en effet il y a été vu plusieurs fois dans une attitude suspecte menant à penser qu’il est bien entrain de préparer quelque chose » elle les laissa digérer la nouvelle avant d’ajouter « Mais je pense que ses attentions sont tout autre. »

Sur le visage d’Achille toute trace d’agressivité avait disparu, il était maintenant juste... lasse. Patroclus lui, était curieux.

- « Et à votre avis quelles sont mes attentions ? »

- « Vous deux vous vous aimez pas vrai ? »

Aïe, le gros blanc. Aucun n’osait parler et Patroclus avait vite retiré sa main de l’épaule d’Achille

- « Écoutez, je comprends votre situation. Les relations amoureuses altissiennes-caldisiennes sont assez mal vues donc je n’imagine même pas les relations altissio-éossiennes ou caldissio-éossiennes. Ça n’a pas besoin d’être publique mais j’ai besoin de savoir la vérité. Si vous continuez dans votre entêtement je vais devoir en informer mes supérieurs et les capitaines de quartiers. »

- « J’avoue. Nous nous aimons mais c’est si compliqué en ce moment et je… Tous ce que je vous ai dit était à peu près vrai : j’ai vraiment des problèmes d’anxiété et Patroclus m’aide à les surmonter. On se connaît depuis deux semaines et on a commencé à se voir en dehors de l’Hôpital… »

- « Pour l’habitude suspecte j’ai moi-même cru qu’il mijotait quelque chose lorsque je l’ai rencontré mais au finale j’ai rapidement compris qu’il n’avait aucun sens de l’orientation »

- « J’ai beau habiter à Yggdrasil depuis…longtemps je n’ai jamais su m’orienter. On ne fait pas tous deux mètres. »

Patroclus esquissa un sourire avant de poser sa main sur sa tête, attendrit. Les deux s’aiment et ça ne fait aucun doute.

- «  Égine est au courant ? »

- « Bien sûr, c’est ma meilleure amie et c’est elle qui se charge de nos lieux de sorties en amoureux. »

Oh la… Elle lui doit bien un restaurant.

- « Et les " pas maintenant ", " ce n’est pas prêt ", " je n’ai pas toutes les cartes en main " ça fait référence à… »

Là Achille fronça les sourcils en lui faisant discrètement signe de se taire ce qui n’échappa pas à l’elfe.

- « Achille ? »

- « C’est une surprise plus si surprise que ça. Merci beaucoup. Égine m’aide à te préparer une fête pour ton anniversaire mais ce n’est toujours pas prêt. »

Eww, l’amour. Aloe les arrêta avant qu’ils ne se picorent la bouche, désormais avec toutes les cartes en mains. Leur histoire collait et si la nymphe était au courant…

- « Je vous remercie de votre franchise, maintenant je dois vous laisser. Sachez que rien ne sortira de cette pièce sur votre relation mais Achille s’il vous plaît tâcher d’être plus discret et de prendre une carte avec vous la prochaine fois. »

- « Je vous remercie Mademoiselle Ackerman » lâcha-t-il pour la première fois sans animosité

Elle lui offrit un sourire avant de sortir de la maison rose, en paix. Par mesure de prudence elle alla comparer la version des faits des deux tourtereaux avec celle de la nymphe, sans mensonge cette fois. Le soir même elle convoqua Madame Ramburet et son gendre Monsieur Fortsec pour leur dire qu’elle s’était occupé de l’enquête et qu’il n’y avait rien à signaler. Lorsqu’ils insistèrent pour avoir les détails elle les renvoya chez eux et écrit un rapport main de l’histoire. Finalement, tout est bien qui finit bien.
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