۞ Lézards et pastèques ۞
Avec VictouèreDante, fais pas l'con
Dante le gros iguane noir bâillait aux corneilles, cet après-midi. Jill n’avait pas encore pu apprécier les étés en Yggdrasil mais soupçonnait que l’arrivée de l’été et de plus forte chaleurs mettait son compagnon le reptile de bonne humeur. Elle sentait que comme la journée était chaude, Dante n’avait pas tant envie de la porter que d’aller lézarder au soleil la bouche grande ouverte. Peut-être aurait-elle du se contenter de marcher, finalement, mais, son bras droit et sa jambe gauche lui faisaient mal, aujourd’hui. Et elle n’avait pas envie de se faire juger du regard par sa mère en rentrant car elle aurait forcé sur ses limites.
A la base, la Lazarus faisait juste le trajet jusqu’à l’académie de magie. Elle avait comme d’habitude assuré à Hélène et Lionel que tout irait bien et qu’elle était en forme… peut-être devrait-elle arrêter de mentir, des fois et laisser les autres lui venir en aide de temps à autre, au lieu de faire une obsession de se rendre utile partout pour finalement brasser de l’air. Prendre plus des pauses, aussi. Arrêter de se cacher derrière l’excuse de « oui mais euh je suis morte et c’est difficile de me rendre compte si je suis crevée c’est pas ma faute » alors que personne n’est dupe. Enfin.
Si elle faisait attention à ne pas guider Dante dans les rues passantes où on ne pouvait pas circuler avec des montures, Jill finit par se rendre compte, longue à la détente, que le reptile noir se dirigeait dangereusement vers une rue commerçante.
« Euh… Dante… ? Pas par là ! »
Tentant de tirer sur les rennes sans faire mal à l’iguane géant (et sans se faire mal au bras non plus), la Lazarus ne parvint pas à arrêter sa monture. Il avait aperçu un grand étalage de fruits et salivait en avançant de plus en plus vite vers lui, non sans émettre des grognements enthousiaste.
« Oh non... »
Jill ne pouvait évidemment pas descendre du dos de Dante maintenant, car elle se serait fait mal et ne voulait pas y perdre ses bras. Mais, voila, maintenant, l’iguane s’était trouvé un bout de soleil au milieu du chemin et essayait de boulotter les pastèques posées sur l’étalage d’un vendeur assez peu conscentant. Tandis que le vendeur éloignait ses fruits, la Lazarus profita de l’arrêt de Dante pour descendre et essayer de le tirer de là. S’il n’y avait que l’étalage de fruits, encore… évidemment, le gros lézard s’étalait de tout son long et sa queue dépassait sur la voie publique. Et donc, ce qui devait arriver arrivé : un charrette arrivait et roula sur l’appendice caudal de Dante. L’iguane sursauta et grogna de douleur, s’affaissant par terre, complètement prostré. Le conducteur de la charrette s’arrêta et descendit pour aller voir la nécromate et son inguane.
« Dégagez cette bestiole de là ! Ma charrette aurait pu valdinguer sur le côté ! »
La foule commençait à s’amassait autour d’eux. Le marchand de fruit commençait à s’agacer lui-aussi. Nerveuse et mal à l’aise de se faire fustiger ainsi, la Lazarus s’abaissa vers Dante et lui caressa l’échine pour le rassurer, vérifiant au passage l’état de sa queue, visiblement intacte, mais il semblait quand même avoir mal.
« Bah, déjà, arrêtez de gueuler et éloignez-vous, vous lui faites peur et il est ptet bléssé ! »
Le type de la carriole s’insurgea que la morte-vivante lui ait répondu, apparemment. Il s’avança vers elle, essayant de paraître intimidant alors que Jill faisait une tête de plus.
« C’est déjà assez pénible que des abominations comme vous existent, rentrez vous cacher chez vous tout de suite, ça vous évitera des ennuis… c’est juste un conseil. »
N’en croyant pas ses oreilles et surtout, l’absence de personnes pour contredire le type dans l’assemblée, la nécromate fit un pas vers l’humain en face d’elle.
« Vous avez dit quoi, là ? »
Elle se mordit l’intérieur des joues pour ne pas exploser, son œil visible lançait des éclairs vers son interlocuteur.
Je vais lui montrer, moi, comment l’abomination peut lui faire ravaler ses conneries vite fait bien fait.
Elle avait mal au bras, mais sa main se mit à trembler sous le coup de la magie qu’elle avait envie d’y insuffler. Ce n’était probablement pas une bonne idée. Voyant que les choses s’envenimaient, le marchand de fruits était allé chercher une soldate qui passait par-là, espérant qu’elle pourrait calmer le jeu.