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  • Lézards et pastèques
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    Le dragon n'est plus, miracle est arrivé. Yggdrasil a protégé sa cité. Des mois de siège éreintant cessent, la ville millénaire respire à nouveau. Chaque soir, sous la lueur émeraude et bienveillante du grand arbre, les éossiens fêtent et célèbrent ceux tombés au combat. Après tant d'épreuves, la ville semble reprendre vie...
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    ۞ Lézards et pastèques ۞

    Avec Victouère

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    Dante, fais pas l'con

    Dante le gros iguane noir bâillait aux corneilles, cet après-midi. Jill n’avait pas encore pu apprécier les étés en Yggdrasil mais soupçonnait que l’arrivée de l’été et de plus forte chaleurs mettait son compagnon le reptile de bonne humeur. Elle sentait que comme la journée était chaude, Dante n’avait pas tant envie de la porter que d’aller lézarder au soleil la bouche grande ouverte. Peut-être aurait-elle du se contenter de marcher, finalement, mais, son bras droit et sa jambe gauche lui faisaient mal, aujourd’hui. Et elle n’avait pas envie de se faire juger du regard par sa mère en rentrant car elle aurait forcé sur ses limites.

    A la base, la Lazarus faisait juste le trajet jusqu’à l’académie de magie. Elle avait comme d’habitude assuré à Hélène et Lionel que tout irait bien et qu’elle était en forme… peut-être devrait-elle arrêter de mentir, des fois et laisser les autres lui venir en aide de temps à autre, au lieu de faire une obsession de se rendre utile partout pour finalement brasser de l’air. Prendre plus des pauses, aussi. Arrêter de se cacher derrière l’excuse de « oui mais euh je suis morte et c’est difficile de me rendre compte si je suis crevée c’est pas ma faute » alors que personne n’est dupe. Enfin.

    Si elle faisait attention à ne pas guider Dante dans les rues passantes où on ne pouvait pas circuler avec des montures, Jill finit par se rendre compte, longue à la détente, que le reptile noir se dirigeait dangereusement vers une rue commerçante.

    « Euh… Dante… ? Pas par là ! »

    Tentant de tirer sur les rennes sans faire mal à l’iguane géant (et sans se faire mal au bras non plus), la Lazarus ne parvint pas à arrêter sa monture. Il avait aperçu un grand étalage de fruits et salivait en avançant de plus en plus vite vers lui, non sans émettre des grognements enthousiaste.

    « Oh non... »

    Jill ne pouvait évidemment pas descendre du dos de Dante maintenant, car elle se serait fait mal et ne voulait pas y perdre ses bras. Mais, voila, maintenant, l’iguane s’était trouvé un bout de soleil au milieu du chemin et essayait de boulotter les pastèques posées sur l’étalage d’un vendeur assez peu conscentant. Tandis que le vendeur éloignait ses fruits, la Lazarus profita de l’arrêt de Dante pour descendre et essayer de le tirer de là. S’il n’y avait que l’étalage de fruits, encore… évidemment, le gros lézard s’étalait de tout son long et sa queue dépassait sur la voie publique. Et donc, ce qui devait arriver arrivé : un charrette arrivait et roula sur l’appendice caudal de Dante. L’iguane sursauta et grogna de douleur, s’affaissant par terre, complètement prostré. Le conducteur de la charrette s’arrêta et descendit pour aller voir la nécromate et son inguane.

    « Dégagez cette bestiole de là ! Ma charrette aurait pu valdinguer sur le côté ! »

    La foule commençait à s’amassait autour d’eux. Le marchand de fruit commençait à s’agacer lui-aussi. Nerveuse et mal à l’aise de se faire fustiger ainsi, la Lazarus s’abaissa vers Dante et lui caressa l’échine pour le rassurer, vérifiant au passage l’état de sa queue, visiblement intacte, mais il semblait quand même avoir mal.

    « Bah, déjà, arrêtez de gueuler et éloignez-vous, vous lui faites peur et il est ptet bléssé ! »

    Le type de la carriole s’insurgea que la morte-vivante lui ait répondu, apparemment. Il s’avança vers elle, essayant de paraître intimidant alors que Jill faisait une tête de plus.

    « C’est déjà assez pénible que des abominations comme vous existent, rentrez vous cacher chez vous tout de suite, ça vous évitera des ennuis… c’est juste un conseil. »

    N’en croyant pas ses oreilles et surtout, l’absence de personnes pour contredire le type dans l’assemblée, la nécromate fit un pas vers l’humain en face d’elle.

    « Vous avez dit quoi, là ? »

    Elle se mordit l’intérieur des joues pour ne pas exploser, son œil visible lançait des éclairs vers son interlocuteur.

    Je vais lui montrer, moi, comment l’abomination peut lui faire ravaler ses conneries vite fait bien fait.

    Elle avait mal au bras, mais sa main se mit à trembler sous le coup de la magie qu’elle avait envie d’y insuffler. Ce n’était probablement pas une bonne idée. Voyant que les choses s’envenimaient, le marchand de fruits était allé chercher une soldate qui passait par-là, espérant qu’elle pourrait calmer le jeu.


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    Tu étais dans ta chambre, tu finissais d’écrire une lettre à ta famille. Prudence te manquait beaucoup, mais tu la savais plus en sécurité auprès de ta famille. Et puis, vous vous écriviez régulièrement. Elle t’expliquait sa semaine, tu lui expliquais la tienne. Tu conservais toute ses lettres dans une petite boite et tu les relisais quand elle te manquait trop, c’est-à-dire environ une fois par semaine. Puis, parfois tu imaginais à quoi aurait ressemblé ta vie si Marius était encore en vie. Et t’es triste parce qu’il te manque.

    Mais pas le temps de te morfondre aujourd’hui. T’es appelée pour faire une ronde dans les rues, t’assurer qu’il n’y a pas d’incident notable. Tu te retrouves donc à déambuler un peu au hasard dans les rues marchandes. Tu entends de l’agitation et tu t’approches de la source du bruit quand un marchant viens en courant vers toi, te demandant de l’aide. Il te baragouine un truc assez incompréhensible et toi, t’essaye de le calmer, déjà.

    - Calmez-vous, Monsieur, et expliquez-moi ce qui s’est passé.
    - Il y a une femme avec son iguane de compagnie qui s’est approché des étales pour y mettre le bazar ! C’est bien votre rôle d’arrêter ce genre d’individu, non ?

    Tu soupires. Non, c’est pas exactement ton rôle. Ton rôle, c’est de s’assurer que le calme règne dans les rues. Tu suis le marchant. Tout ce que tu vois, c’est une femme à côté d’un iguane qui semble avoir mal, et entourée de plusieurs marchands. La femme semble sur la défensive et prête à s’en prendre à l’un des marchands. Tu presse un peu le pas pour poser, sans violence, ta main sur son poignet.

    - Calmez-vous, s’il vous plaît. Perdre votre sang-froid ne réglera pas votre problème. Expliquez-moi votre version des faits, s’il vous plaît.

    Tu n’avais pas envie de croire le marchand. Et puis, la victime était probablement l’iguane dans l’histoire. Le pauvre semblait avoir mal. D’ailleurs, tu t’étais penchée dessus pour le regarde de plus près, lui cherchant une quelconque petite blessure à soigner.

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    ۞ Lézards et pastèques ۞

    Avec Victouère

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    Dante, fais pas l'con

    La nécromate n’a pas besoin qu’on l’insulte pour qu’elle se rappelle que les morts-vivants ne sont pas très bien considérés. Mais, la plupart du temps, les gens n’osent pas employer des termes aussi  forts ou crus. Evidemment, ça la mettait hors d’elle et elle se contrôlait pour ne pas invoquer un gros solopendre qu’elle enverrait à la figure du commerçant. Fort heureusement, une officier arrivant avant que la situation ne dégénère. Si Jill n’était pas plus ravie de voir une militaire se mêler de cette histoire, son arrivée eut au moins le mérite de l’interrompre dans sa folle entreprise.

    Mais à quoi je pensais… ? J’ai pas idée de foutre la merde en pleine rue dans mon état…

    La Lazarus se sentait toujours bouillir intérieurement mais fit au mieux pour ravaler temporairement sa fierté. Elle se libéra doucement de l’emprise de la main de la soldate brune sur son poignet et croisa les bras, lançant un dernière regard agacé dans la direction du type de la cariolle.

    « Hmph, très bien. »

    Soupira-t-elle avant de reprend en essayant d’être plus formelle sans vraiment y parvenir.

    « S’y faut faire ça, bah, en gros, j’ai perdu le contrôle de mon iguane. Il était attiré par les fruits sur l’étalage, là et en essayant de manger il s’est mis en travers de la route. »

    Son regard se dirigea à présent vers la charrette et con conducteur. Son regard se fit plus dur et son ton plus amer.

    « Ce type est passé et a roulé sur la queue de Dante. C’est tout. »

    Elle mentait un peu. En réalité, ce n’était pas ça qui l’avait réellement fait sortir de ses gonds. Mais elle n’avait pas envie d’en parler en public ou d’attirer la pitié sur sa condition. Si elle pouvait juste oublier les propos du commerçant, ça lui allait aussi bien.

    Elle entendit le lézard noir couiner un peu et se baissa pour lui gratter à nouveau la tête pour l’apaiser. Elle l’aida à ramener sa queue vers lui pour examiner sa blessure. Il n’avait rien mais cela semblait s’être un peu tordu. En jetant un nouveau coup d’œil vers la militaire dont l’uniforme et l’armure lui semblaient plus altisienne que caldisienne, Jill se demanda si elle en aurait pour longtemps.

    « Euh, dites… On va avoir des ennuis ? »

    J'ai pas vraiment que ça à faire...

    Il allait falloir que Dante se remette à marcher et arrête de couiner, avant ça. L’iguane était peureux et un peu drama queen, il est possible qu’il ait eu plus de peur que de mal. Le type de la carriole, cependant, ne l’entendait pas de cette oreille.

    « Pfff, ne faites pas la victime, avec votre lézard qui pleure ! Je suis déjà en retard sur ma livraison, moi ! Imaginez si ma roue s’est pétée ! »

    ...Non, ne répond pas. Ignores le, ça ne sert à ri-

    « C’est ça ! Z’avez qu’à partir, personne vous retient ! »

    Et il peut se brosser s’il veut que je lui rembourse sa foutue roue, après les réflexions qu’il m’a faites.


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    Tu écoutes la femme à l’iguane, le menton entre les doigts. Son histoire contient déjà plus de détails. Et puis, elle au moins ne t’avais pas dit « vous allez faire votre travail, hein ? » une dizaine de fois en trente secondes. Oui, le marchand te cassait les pieds. Oui, t’avais envie de lui déloger une mandale. Oui, tu croyais la nécromate. Vu le foin que me font les marchands, ils sont surement eossiens. Les Altissiens ont trop de retenu et les Calidissiens sont trop snob pour taper un tel scandale pour un iguane. Merci Vick pour cette analyse heu… analysée. C’est grandement raciste, t’es censée restée neutre dans l’histoire, mais on va passer le détail sous silence.

    « Euh, dites… On va avoir des ennuis ? »
    - Non. N’importe qui aurait pu perdre le contrôle de son iguane par une telle chaleur.

    Et tu affiches ouvertement ton support à la femme, tu es censée restée neutre, je rappelle. D’ailleurs, les marchands semblent mécontents de ta décision. Le marchands de fruits à cependant la décence de simplement bougonner tout en te jetant un regard noir alors que celui à la charrette à l’idée de bien montrer son mécontentement envers la femme au lézard.

    Décroisant les bras pour réajuster tes gants, tu t’avance vers le marchant pour lui empoigner sauvagement le col, lui lançant à ton tour un regard noir avant de le repousser avec violence vers sa charrette.

    - Arrêtez de pleurer et faites-la votre satanée livraison, dans ce cas.

    Les bras croisés sur le torse, tu observes le marchand partir sans plus demander son reste. Puis, tu te tournes vers l’assistance, le regard mauvais. En cet instant, personne ne veut te chercher. Ils ont tous envie de faire profil bas.

    - Si personne n’a plus de problème, retournez travailler.

    Ça sonne très dictateur, comme ça. Le marchant de légumes semble lever le doigt pour parler avant de se raviser pour retourner à son étal. Tu peux donc te tourner vers la propriétaire de l’iguane, pour lui adresser un sourire.

    - Bon, une bonne chose de faite. Pourriez-vous déplacer votre iguane, s’il vous plaît ? Est-il blessé ? Et vous ? Si nécessaire, j’ai un trousse de secours dans ma chambre à la caserne, c’est pas très loin.

    [Vick elle fait de l'abus de pouvoir, c'est mal]

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    ۞ Lézards et pastèques ۞

    Avec Victouère

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    Dante, fais pas l'con

    Ce n’est pas que la nécromate a peur des militaires mais son intention, à la base, n’était pas de mettre le bazar partout. Mais, bizarrement, c’est quand même ce qui arrive presque à chaque fois qu’elle met le nez dehors et se retrouve dans des situations sociales. Pour le coup, ce n’est pas vraiment entièrement sa faute et elle ne contrôlait pas la situation, cela n’empêche que Jill était, comme d’habitude, vraiment remontée et sur la défensive. La militaire altissienne prit cependant sa défensive quand la Lazarus ne s’y attendait plus vraiment. Elle ne put s’empêcher de former un sourire des plus satisfaits quand la brunette rajouta une couche à l’encontre du marchand, lançant un « popopoooo » à la destination du type à la charrette. Oui, Jill n’a toujours pas grandi, cela devient fâcheux, à son âge, de se comporter ainsi, mais, passons.

    Par la suite, Victoire ordonna aux gens de passer leur chemin et de retourner à leurs activité. La charrette s’éloigna finalement et Jill soupira de soulagement, détendant ses épaules après quelques longues minutes de tension.

    « Purée… bon débarras. Merci, hein, si vous nous aviez pas interrompus je lui aurais sauté à la tronche à ce… euhm, bref. »

    Peut-être que c’est pas la meilleure chose à dire devant une militaire, tout bien réfléchi.

    La Lazarus s’éclaircit la gorge, gardant pour elle-même le fait qu’elle aurait bien collé sa main dans la joue du commerçant pour l’avoir traitée d’abomination.

    Bref. On s’en fout, de moi, revenons à Dante.

    « Je-- non, j’ai rien, enfin, je suis dans un sale état mais ça c’est, euh, bah, c’est normal, héhé. »

    Pourquoi je me sens obligé de le préciser à chaque fois comme pour justifier mon existence et en ricaner ? Faut vraiment que j’arrête, c’est moche et en plus je me sens mal quand je dis ça.

    « M-mais, oui, Dante s’est fait mal à la queue, ça ne pourrait pas nuire de lui faire un pansement. »

    Elle se gratta la nuque, un peu embarrassée en s’appuyant sur sa canne.

    « C’est… c’est bien aimable de votre part, en tout cas, j’vous suis. Désolée d’avance pour ma lenteur, d’ailleurs, je suis… enfin, vous voyez, quoi. »

    Le mot c’est « handicapée », Jill. La nécromate n’ose absolument pas le prononcer, comme si le dire allait la rendre absolument monstrueuse ou.. en fait, elle avait surtout peur d’être un boulet pour les gens, même les inconnus. De plus, elle savait pertinemment que ce n’était pas franchement badass ou cool de mentir là-dessus quand elle peut supporter ses douleurs.

    Préoccupée par l’idée qu’on puisse la questionner, la nécromante se hâta, tout en marchant aux côtés de Dante à qui elle avait tout de même offert un fruit pour le réconforter, de détourner la conversation.

    « Alors, euh… vous patrouillez dans le coin ? Vous devez avoir de quoi vous occuper et pas le temps de vous ennuyer, en vrai. »

    Jill ne l’envie pas spécialement. A ses yeux, ça semble un travail des plus épuisants et pas forcément gratifiant.

    « Je m’apelle Jill, au fait. Je viens de Caldissia et j’ai… enfin, j’ai été dans l’armée aussi. »

    Vu les couleurs et le type d’armure portée par son interlocutrice, la Lazarus se doutait qu’elle était sûrement altissienne. Elle voulait au moins être honnête vis-à-vis de ses origines, que l’autre sache à quoi s’attendre si en plus de ça elles se rendaient aux casernes. Dante grognait déjà aux côtés des deux femmes, chouinant comme il était préssé qu’on s’occupe de lui. Jill lui gratta le crane.

    « Roh, chouines pas comme ça, on arrive bientôt… pas vrai ? »

    Demanda-t-elle à son interlocutrice histoire que l’iguane ait une confirmation.


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    Tu t’assurais une bonne fois pour toutes que les marchands retournaient bien à leur travail, avant de jeter un oeil à la femme à l’iguane. Tu avais bien entendu sa remarque, mais tu ne ferais aucun commentaires. Toi aussi, ils t’avaient courus sur le haricot. Tu attends plutôt qu’elle réponde à ta question sur leur état de santé. L’iguane est blessé à la queue, la femme elle n’a rien. D’un signe de la main, tu l’encourage à te suivre et tu fais demi-tour vers les casernes. La femme s’excuse par avance pour sa lanteur et tu te contente de hausser les épaules, répondant que vous marcherez à son rythme. Et d’ailleurs, tu te cales sur son pas.


    « Alors, euh… vous patrouillez dans le coin ? Vous devez avoir de quoi vous occuper et pas le temps de vous ennuyer, en vrai. »
    - C’est plus calme qu’on ne le pense. Souvent, les gens évitent de faire du grabuge quand ils voient un militaire dans le coin.
    « Je m’apelle Jill, au fait. Je viens de Caldissia et j’ai… enfin, j’ai été dans l’armée aussi. »
    - Enchantée, je suis Victoire Zeller. Comme vous vous en doutez, je viens d’Altissia.

    Bien que tu ne le relève pas, tu tiques sur les paroles de la femme. Elle a été dans l’armée, elle aussi. Elle a réussi à la quitter. Tu ne réalises pas qu’elle a probablement dû quitter l’armée suite à son statut de nécromate. Non, ça ne t’éffleures même pas l’esprit.

    Tu entends le lézard chouiner et Jill le rassure, affirmant que vous êtes bientôt arrivés, ce qui te fait un petit peu pouffer.

    - On arrive bientôt, on va tourner à droite, puis à gauche et on y sera. Les Caldissiens n’ont pas le droit d’y mettre les pieds, normalement, alors restez discrets.

    Vous marchez encore un moment, puis vous arrivez à la Caserne des Altissiens. Le style de ton pays est assez reconnaissable, assez peu de soldats dans le coin, ceux qui ne patrouillent pas sont soit à l’entraînement, soit en train d’accomplir des corvées. De la main, tu indique à Jill et son lézard de vous suivre, tu rentres dans un bâtiment, et tu marches d’un pas assez assuré jusqu’à ta chambre.

    - Entrez, on sera à l’étroit, mais ce sera mieux que dehors. Faites pas gaffes au bazar, je suis partie un peu précipitamment pour ma patrouille.

    C’est vrai que si Jill s'attardait sur les détails, elle pouvait voir des vêtements qui traînaient sur le lit, les lettres de Prudence sur ton bureau, un livre au sol ou encore d’autres petits indices de bazar. Enfin, tu indique le centre de la pièce, demandant à Jill d’installer son lézard et de regarder précisément où il a mal, tandis que tu vas chercher une petite boîte dans laquelle tu as un nécessaire de soin vraiment basique. Il contient juste un baume pour les plaies et des bandages un peu usés à force d’être utilisés. Tu t’installes au sol au niveau de la queue de l’iguane, tu retires tes gants pour les poser à côtés de toi avant de regarder Jill.

    - Alors, cette blessure, elle est où ?

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    ۞ Lézards et pastèques ۞

    Avec Victouère

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    Dante, fais pas l'con

    Avant de voir la caserne apparaître dans le paysage, Jill n’aurait pas pensé que le surgissement des architectures militaires altisiennes lui ferait tant d’effet. Elle avait beaucoup de souvenirs glauques liés à ces lieux, depuis la guerre. Faire profil bas lui allait parfaitement, d’autant plus qu’elle se sentait soudain honteuse de se trouver là. Elle avait vu des casernes de ce genre détruites et mise à sac par l’armée caldissienne, des lieux qu’elle avait elle-même parfois participé à détruire. Mais ce n’était pas que les souvenirs de camp fumant après un incendie, d’odeurs de cadavres, de silence de mort. Quelque chose la remuait plus intensément encore, à la vue des terrain d’entrainement. Depuis quelques mois, le resurgissement brutal de ses souvenirs les plus enfouis l’avaient laissée en paix. Même s’il restait de nombreuses zones d’ombre, Jill s’était parfois résignée à ne juste pas se souvenir de tout… elle se disait que, peut-être, parfois, oublier les évènements les plus traumatisants était une bonne chose. Dans le coin de son champ de vision, elle cru voir quelqu’un apparaître et s’immobilisa un moment, se retournant brusquement vers le vide.

    Soltan… ?

    Le prénom de son cousin résonna soudain dans son esprit avec plus de fort, comme un hurlement… ses propres hurlements, alors qu’elle appelait en vain le prénom de quelqu’un qu’elle avait perdu pour de bon, ce jour-là. C’est même sur un de ces terrain d’entrainement déserts qu’elle avait retrouvé le cadavre de son cousin Soltan il y a des années. Brusquement, le souvenir de cette vue insupportable lui revint, puis disparut aussi tôt, la laissant pétrifiée au milieu du chemin.

    J’étais arrivée trop tard.

    Les paroles de Victoire la ramenèrent à la réalité. Jill sursauta légèrement et cligna des yeux en observant la porte ouverte du domicile de la militaire altissienne.

    « AH. Oh. Bah on est arrivées. Héhé. Euh. Merci, du coup. »

    Elle fit entrer Dante devant elle, qui prenait effectivement toute la place dans la chambre.

    Pourvu qu’il ne commence pas à balayer l’air avec sa queue, ce serait une cata-

    VLAN.

    -une catastrophe…

    Dante avait remué de la queue et avait renversé ce qui se trouvait sur la table de nuit de la chambre.

    « DANTE ! Non ! Vilain ! »

    S’exclama la Lazarus en se rapprochant du gros lézard en faisant les gros yeux. Elle s’empressa d’enjamber ce qu’elle pouvait pour aller ranger comme elle pouvait ce qui était tombé par terre (rien de fragile, fort heureusement). Le gros lézard couina, comme pour réclamer qu’on lui soigne la patte lorsque Victoire lui demanda de lui montrer sa blessure. Jill fut surprise de trouver son ami aussi docile en se laissant manipuler par l’altissienne en train de l’examiner. La nécromancienne gratta les écailles de l’inguane en espérant l’apaiser pour qu’il ne s’agite pas d’avantage.

    « Euh… vous soignez souvent des iguanes géants ? »

    Elle prononça cette question un peu bateau avec un sourire en coin aux lèvres. Les inguanes géants ne courent pas vraiment les rues, en Yggdrasil. Et même en caldissia, on les voit moins depuis la fin de la guerre, tout comme les alligator. Du fait d’être à l’aise sur le sable et dans l’eau, ces gros reptiles avaient constitué un atout de combat non négligeable dès qu’il s’agissait de combattre dans le désert. Ce n’était pas le cas de Dante, mais nombre d’entre eux avaient été maltraités pour devenir des machines de guerre. N’ayant jamais voulu pousser son lézard noir dans des situations trop périlleuses, Jill le laissait généralement fuir loin des batailles lorsque les choses se gâtaient trop. Enfin. Elle chassa les mauvais souvenirs du champ de bataille de son esprit et se concentra sur les deux autres.

    « Vous avez besoin d’aide… ? Il se tient bien avec vous, c'est marrant ! Y’a même pas une heure on pouvait pas l’arrêter. »

    J’espère que ce n’est pas qu’il est apeuré. Quoique, il a juste l’air groggy. C’est qu’il fait bien chaud ici, mine de rien.


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    Jill te montre la blessure de l’iguane et tu l’examine, ce n’est pas grand chose, une petite plaie, la chair est un peu à vif, mais pas de quoi en faire un drame. Son iguane est donc douillet à ce point ? Sans rien dire, tu appliques un peu de baume sur la plaie, ça pique un peu, le lézard va peut-être s’agiter, mais tu continues en ignorant ses éventuelles protestations.

    « Euh… vous soignez souvent des iguanes géants ? »
    - Je soigne toutes sortes d’animaux blessés, en fait. Ceux qui ont le plus besoin de soins restent chez moi jusqu’à leur guérison complète. C’est que je n’aime pas trop laisser un être vivant souffrir. Pas si je peux le soulager.
    « Vous avez besoin d’aide… ? Il se tient bien avec vous, c'est marrant ! Y’a même pas une heure on pouvait pas l’arrêter. »
    - Ça va, il est calme. C’est peut-être à cause de la chaleur, d’ailleurs. Je suis une personne très frileuse, alors, j’ai tendance à trop faire chauffer la cheminée.

    Tu pars dans un petit rire cristallin. C’est que Prudence, quand tu la voyais, se plaignait souvent de la chaleur. Dans ces cas-là, tu faisais en sorte de mettre une couche de vêtements supplémentaire pour que ta fille reste à l’aise.

    Maintenant que tu avais bien appliqué le baume, tu fouilles après ton plus petit bandage pour l’appliquer sur la plaie. Sans trop le serrer, tu appliques le bandage jusqu’au bout et tu fais un petit nœud pour t’assurer qu’il tienne bien. Puis, tu gratouilles le lézard en le félicitant.

    - Et voilà ! C’est fini ! Oh ! Je suis désolée Jill, je ne vous ai rien proposé à boire ou à manger. Vous voulez quelque chose ?

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    ۞ Lézards et pastèques ۞

    Avec Victouère

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    Dante, fais pas l'con

    Victoire fit le bon choix de ne pas se laisser faire par les simagrées de Dante qui grognait plus pour la forme qu’autre chose. Au vu de ses gestes précis et de ses propos, l’altissienne semblait habituée aux animaux. Son aisance était même impressionnante à observer. Jill avait beau s’occuper Dante depuis un bout de temps (quoiqu’au départ, c’était plus les écuyers de la famille qui s’en chargeaient), elle n’avait pas autant d’expertise en la matière. Chez les Lazarus, ça avait toujours plus été sa mère et son cousin Soltan, qui s’y connaissait en bestiaux.

    Dante était désormais calmé, probablement grâce à la chaleur du foyer et aux bons soins de la soldate. Il aurait presque pu s’endormir ici mais Jill ne voulait pas envahir Victoire trop longtemps. Déjà qu’elle avait l’impression d’abuser de l’hospitalité de la soigneuse d’iguane. La Lazarus fut embarassée quand l’autre s’excusa de ne lui avoir rien proposé à boire ou manger.

    Beuh. Elle est trop gentille.

    « Oh bah non, faut pas vous excuser… on était pas venus là pour ça, à la base, hein. On voudrait pas trop vous envahir, déjà que vous êtes un peu à l’étroit, ici. »

    Jill regretta de ne pas pouvoir se faire toute petite. La grande asperge qu’elle était ne savait souvent pas trop quoi faire de ses longs bras et de ses longues jambes et avait déjà provoqué des catastrophes à cause d’un geste mal contrôlé.

    « Et, euh, je n’ai pas trop faim ni soif, mais, vois gênez pas pour moi. »

    Pour le coup, elle voyait toute la situation avec son regard de gosse de riche et n’avais jamais eu à vivre dans un espace si réduit. Enfin, en dehors des moments où il fallait dormir au campement pendant les campagnes, durant la guerre. Mais il s’agissait de situations temporaires et absolument pas de lieux de vie définitifs.

    « La vie à la caserne ça doit pas être évident… Vous êtes ici depuis le début de l’établissement de l’armée Altisienne ici ? Les soldats caldissiens vous ennuient pas trop ? »

    Elle émit un ricanement un peu gêné. Elle avait arrêté d’être soldate et membre des arcanes elle-même, mais se souvenait de quelques anecdotes parfois drôle, parfois juste gênantes.

    « Enfin, d’expérience, je sais qu’y peuvent être… bon, quand y veulent avoir raison, les caldissiens, hein, vous savez, on aime bien avoir raison, alors… héhé. »

    On est méga chiant, ouais.

    Elle gloussait pour détendre l’ambiance mais sourit en coin, un peu coupable. Car elle n’était pas la dernière à toujours vouloir le dernier mot.


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    Tu as l’impression que Jill est gênée par ta proposition, alors qu’il n’y a vraiment pas de quoi. De toute façon, le lézard semble s’endormir. Tu t’en voudrais de le déranger. Tu ranges ton baume dans la trousse de soin que tu vas ranger dans ta salle de bain et tu reviens te laver les mains quand Jill te pose une nouvelle question.

    « La vie à la caserne ça doit pas être évident… Vous êtes ici depuis le début de l’établissement de l’armée Altisienne ici ? Les soldats caldissiens vous ennuient pas trop ? Enfin, d’expérience, je sais qu’y peuvent être… bon, quand y veulent avoir raison, les caldissiens, hein, vous savez, on aime bien avoir raison, alors… héhé. »

    Tu te retournes pour lui faire juste un sourire. Mais il n’y a bien que tes lèvres qui sourient. Tu sais pertinemment que si la guerre entre vos deux pays dure depuis aussi longtemps, c’est pour une bonne raison.

    - Si nos deux pays n’ont pas su trouver de terrain d’entente depuis tant d’années, je crois bien que c’est parce que nous sommes aussi têtus l’un que l’autre, vous savez. Mais c’est aussi pour ça que je me bats, pour essayer d’apporter la paix.

    C’est vrai que d’un certain point de vue, si y a plus personne en face, la paix est apportée. Enfin, tu espère quand même qu’une solution sera trouvée avant d’en venir à cette fatalité. Tu te lave les mains et tu t’accorde un verre d’eau. Puis, tu te décide de répondre à la première question de la Caldisienne.

    - Oui, je suis dans la caserne depuis l’établissement de l’armée de mon pays. C’était plutôt calme avant, je trouve, ça a changé avec la mort d’Adélaïde et Hincmar. Je devrais dire l’assassinat, plutôt…

    Un sujet bien sombre qu’il ne valait mieux pas aborder, ça pourrait t’énerver. D’ailleurs, ton visage s’était fait plus dur pendant quelques secondes. Puis, tu te repris et tu fais un sourire, de nouveau, à la jeune femme.

    - Enfin, qu’est-ce qu’il me prends de raconter ça, moi ? Vous savez, les chambres des casernes ne sont pas si petites, je trouve, mais bon je suis à l’armée depuis plus de vingt ans, alors, je suppose que j’ai l’habitude, à présent.

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    ۞ Lézards et pastèques ۞

    Avec Victouère

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    Dante fais pas l'con.

    Ce n’est pas les bons souvenirs qui monopolisent l’esprit de Jill quand elle repense à ses années dans l’armée. C’est plutôt l’inverse. Même si ses cousins étaient officiers à l’époque, elle n’avait jamais vraiment réussi à s’intégrer (elle n’en avait pas spécialement envie, à vrai dire). Aux campements ou aux casernes, elle se contentait de coller au train de Soltan, son ainé, pour être tranquille et penser à autre chose que les batailles à venir. Des fois, elle se demande comment elle a pu supporter toutes ces années de guerre alors qu’elle n’a jamais voulu faire ça. Elle se sent franchement débile et pitoyable d’avoir juste obéi sans broncher, par peur de décevoir sa famille. Cela fait qu’aujourd’hui encore, elle évite ses grimoire de magie, de peur de ne pas pouvoir faire autre chose que des blessés avec ses sortilèges. Alors qu’il y a pourtant de belles utilisations possibles de la magie de conjuration. Mais elle se sent parfois simplement incapable de faire du bien à d’autres personnes.

    Les réponses de son hôtesse la font sourire en coin. Oh, oui, après tout, l’expression « buté comme une vache Altisienne » se décline sûrement pour toutes les nationalités. De plus, s’il y a un sens au combat, à la lutte, c’est bien que c’est censé apporter la paix et l’égalité. Hah. Jill aurait aimé se battre ainsi, à l’époque, au lieu d’obéir aux ordres sans réfléchir. Quoique, maintenant, elle a d’autres injustices qui la préoccupait et contre lesquelles elle veut faire quelque chose.

    « Ah, ouais, c’est vrai. Mais vous avez raison, hein, il reste beaucoup à faire. »

    Et les derniers mois prouvent que les tensions étaient loin d’être apaisées en Elysia. Peut-être qu’il y a toujours des tensions, d’ailleurs. Jill secoue la tête lorsque Victoire s’excuse d’aborder des sujets peu joyeux.

    « Beh. Vous excusez pas, c’est bien normal… ça nous inquiète tous.tes. »

    Et ça retombe toujours sur les mêmes personnes.

    Elle plaint les eossiens, dans tout ça. Si les gens ont tendance à détourner les yeux et à dire que la situation s’arrange, qu’il faut être « un peu plus optimiste », Jill entend souvent  sa mère dire qu’elle reçoit parfois des natifs à l’hôpital qui se sont fait intimider verbalement et physiquement. Et les choses ne s’arrangent pas depuis l’incendie du centre de commandement.

    Mouais. C’est effectivement pas très joyeux, tout ça.

    « Enfin, euh, 20 ans, hein. Ça fait du chemin. »

    Surtout qu’elle a l’air plus jeune que moi… j’imagine que l’armée ce soit-être toute sa vie. Enfin, j’en sais rien, ça me regarde pas trop, en vrai.

    « J’ai pas tenu plus de 6 ans. Mais bon, c’était la tradition, dans ma famille. On a fini par laisser tomber, quand je… enfin, quand je suis… morte. Vous voyez. »

    Elle force un sourire et reporte son attention vers Dante.

    « Enfin bref ! Sans Dante je serais pas allé bien loin. Il est peut-être un peu couillon mais ce gros lézard est le plus loyal que j’ai jamais rencontré ! »

    Pour détendre l’atmosphère, elle se met à gratouiller le crâne de l’ignane géant, qui ouvrit la bouche en grognant de bien-être.

    « T’es un bon garçon en vrai, hein ? Meuhhh oui ! »

    Oui, bon, j’ai peut-être l’air un peu coconne mais au moins ça change de mes apartés de dépressive.

    Boop :

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    Vingt ans que tu es à l’armée, ça en fait du chemin et tu hoches la tête à l’affirmation de Jill. C’est pas rien 20 ans. Mais tu aurais pu t’arrêter avant. Tu aurais aimé. Mais on t’avais privée de ce droit. Tu écoutes Jill te raconter la tradition de sa famille. Faire la guerre. Evidemment. Tu n’es pas surprise pour autant. A Altissya, un enfant soldat, c’est un peu le génie de la famille.

    - Vous savez, dans mon pays, les familles sont heureuses si un enfant s’engage dans l’armée. Personnellement, je ferais tout pour dissuader ma fille d’entrer dans l’armée. Je ne lui souhaite pas de vivre ma vie.

    Tu as un sourire amer. Tu n’aimes pas ta situation. Tu ne peux pas élever ta fille, tu as perdu ton compagnon à la guerre. Et même encore aujourd’hui, tu te demandes quel parent accepte que son enfant aille faire la guerre tout en sachant qu’il ne pourrait jamais en revenir. Cette vie est trop triste.

    Comme pour détendre l'atmosphère, Jill se met à gratouiller son lézard. Selon la propriétaire, le lézard est un peu con, mais loyal. C'est vrai qu'il a l'air diablement adorable ce reptile. Et toi aussi, tu t'avance pour lui caresser la tête. La peau est rugueuse, mais bien plus douce qu'on ne le pense.

    - On voit bien qu'il est attaché à vous. Il est adorable, ce petit. Je n'ai qu'un pigeon voyageur pour ma part et j'avoue qu'il me sert surtout à envoyer mon courrier. Il a aussi ses jours de repos et je le bichonne autant que possible, évidemment.

    Tu regardes par la fenêtre, c'est qu'il faudrait que tu reprenne ta patrouille, bientôt. Alors que t'es bien là, à discuter. Mais tu ne peux pas obligé Jill à rester ici.

    - Enfin, l'heure tourne. Vous voulez peut-être repartir ? Loin de moi l'idée de vous chasser, évidemment.

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    ۞ Lézards et pastèques ۞

    Avec Victouère

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    Dante fais pas l'con.

    Jill a tendance à oublier que la culture militaire en Altissia est plus prononcée que dans son pays d’origine. Elle a encore beaucoup à apprendre sur ses voisin.e.s de l’ouest et se tait donc pour écouter Victoire parler du fait que c’est finalement assez banal, chez elle, de faire une si longue carrière dans l’armée. Enfin, peut-être pas banal, mais, pas rare, quoi. Probablement de là que vient le cliché selon lequel les Altissiens n’ont en tête que la bagarre et la guerre… quand on se bat contre un autre camp, finalement, on croit connaitre les autres au-travers de ce genre de propos très réducteurs. Puis, les choses doivent bien évoluer. Jill sourit de manière compatissante lorsqu’elle apprend que Victoire n’aime peut-être pas tant que ça être dans l’armée… elle a du mal à se dire que des gens aiment réellement être soldat, en fait. Maintenant que la paix est là, ce serait horrible de voir sa progéniture partir au front à son tour.

    « Je comprends, ouais. Pourvu que la paix reste, alors. »

    Oui, c’est bateau, mais bon, Jill le pense. Elle espère profondément que toutes ces années de guerre permettront aux gens de tirer des leçons et de régler les trop nombreux conflits sociaux qui existent encore seront atténués un jour, qu’elle pourra aider un peu, à son niveau. Si en plus, elle et Lionel en viennent à avoir des enfants, alors, idéalement, la Lazarus souhaite qu’ils puissent profiter d’une Elysia qui ne serait pas tout le temps en crise.

    La nécromancienne s’intéressa de nouveau à son iguane posé paisiblement dans un coin. Jill ricane un peu.

    « Oh, il est un peu con mais il est adorable, ce bougre. »

    Jill n’ose pas juste dire qu’elle aime fort son iguane géant.

    « Je serais pas allé bien loin, sans lui, à l’époque où je me battais avec les Arcanes de Caldissia. »

    Même si Jill n’aime pas être mièvre, elle sent toujours son ventre devenir tout mou et chaud quand elle parle de bestiaux.

    « Les animaux sont géniaux, toute façon. »

    Elle a grandi entouré des très nombreux chats recueillis par sa mère et des reptiles qui peuplaient les étables du domaine Lazarus.

    Mais, comme le relève l’altisienne, l’heure tourne.

    Ahahaha, ouais, l’heure… ah, merde, l’heure !

    « Oh, purée, c’est vrai, ça !! »

    Elle se redresse rapidement en s’appuyant sur sa canne. Elle se rappelle soudain de pourquoi elle avait dû sortir à la base : elle avait rendez-vous à l’académie pour consulter des ouvrages anciens et maintenant, elle était très en retard.

    « J’ai complètement zappé mon rendez-vous à l’Académie… Bon, c’est pas très grave mais… euh… euh, du coup, faut que j’y aille, ouais. »

    Elle va réveiller Dante doucement et lui explique la situation. L’iguane fait lentement demi-tour pour sortir de la petite pièce et prend ses précautions pour ne rien faire tomber sur le chemin. Ses yeux reptiliens fixent un instant Victoire en sortant, il lui ferait un sourire s’il le pouvait, pour la remercier. Pour sa part, Jill lance un regard un peu piteux à son hôte.

    « Désolée de déserter comme ça, mais euh, merci pour tout et, euh, bah, on viendra vous rendre visite ou bien, euh, si vous voulez, vous pourrez venir nous voir ! Si vous aimez les bêtes en plus… bah, ma mère sera contente de vous présenter tous ses chats, héhé. »

    Elle essaya d’expliquer de manière concise le chemin jusqu’à chez elle en parlant d’une « grande maison avec des briques noires dans la ville haute, elle fait un peu peur mais en vrai elle est cool ».

    Puis, après quelques nouvelles politesses et saluts quelque peu chaotiques, la Lazarus partit aux côtés de son gros lézard en direction de l’académie.  

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