Did you get my texts ?! Avec Natshoum |
Raol n'a pas été invité.e.
Natsume n’était pas venu pour aider aux récoltes, aujourd’hui. D’habitude, lui et Raol se croisent toujours le mardi, dans le potager communautaire. Ce n’est pas comme s’iels s’étaient trop adressé la parole les fois précédentes, étant donné que les temps ne poussaient pas spécialement à la convivialité. De plus, les deux éossien.e.s n’étaient pas du genre sociable et occupés à ruminer sur la situation complexe dans laquelle iels se trouvaient depuis plus d’un an. Puis sur tout ça, s’ajoutait les évènements de l’incendie d’il y a quelques semaines. Natsume n’avait pas été annoncé mort après que Raol l’ait vu s’effondrer avec une flèche dans le corps et iel avait entendu dire que le dragon était bien vivant. Simplement, il avait disparu quelques temps on ne sait où.
Logique, au vu de son… de sa nouvelle « identité secrète ».
Les pensées de la grenouille au sujet de son « ami » de longue date n’avaient pas perdu de leur amertume. Le temps n’arrangeait rien à l’affaire ; c’était plutôt l’inverse, même. Plus les jours passaient, plus lea Zeteki ruminait, plus iel voyait tout en noir au sujet de cette histoire d’éclaireurs. Oui, Raol n’avait pas été invité.e à la petite fête / incendie criminel party / boum à la Ville-Haute et iel était encore agacé par cet état de fait. Iel voulait savoir pourquoi Natsume ne lui avait rien dit, pourquoi on aurait pensé que le magimorphe aurait pu être plus utile qu’ellui, bref, ça tournait à l’obsession malsaine dans sa tête. Ceci étant, malgré tout son ressentiment bête et méchant envers le moine eossien, la grenouille n’allait certainement pas dévoiler sa présence durant l’incendie à qui que ce soit. Même pas à Daichi… qui, d’ailleurs, n’était pas dans le coin non plus. Raol avait prévu de passer par le plus âgé pour demander des nouvelles de Natsume, mais, à la place, iel devrait donc aller directement chez les Shimomura. Iel en profiterait pour leur apporter quelques légumes.
Parcourant rapidement les quelques rues menant jusqu’à la maison des Shimomura, Raol sentit sa gorge se serrer d’avance en pensant à la conversation qu’il aura peut-être avec Natsume. Sa frustration accumulée, mêlée à ses remords et à sa déprime, allait certainement rejaillir dans la figure du magimorphe qui n’avait rien demandé. Ce ne serait pas la première fois. Parfois c’était Melchoir, parfois c’était Natsume, parfois c’était la première personne sur laquelle il était facile de se défouler sans conséquences.
Lea Zeteki frappa quelques petits coups à la porte d’entrée et la figure de Daichi apparut dans l’entrebâillement de la porte. Avec un sourire de façade formel, la grenouille salua le père de famille et échangea quelques platitudes en lui demandant comment lui et ses enfant allaient, parlant du temps dehors. Daichi n’était pas compliqué pour parler de tout et de rien et ne tenait pas non plus à rallonger inutilement les conversations. Aussi, Raol passa rapidement à ce qui l’interessait.
« Je vous avais pas vus au potager ce matin, alors que vous ai rapporté des légumes. Est-ce que Natsume est là ? »
Iel s’autorisa à poser le petit panier sur une table, laissant le temps à Daichi d’observer ce qui s’y trouvait.
« Je ne l’ai pas vu depuis un moment. Je m’inquiétais un peu. »
Justifia assez platement lea Zeteki en penchant légèrement la tête sur le côté. Le plus âgé lui indiqua le chemin vers la chambre de son cousin et Raol le remercia tandis qu’iel s’y rendait. Iel frappa à la porte de la chambre puis entra dès qu’on lui donna l’autorisation. Lea Zeteki trouva Natsume en train de lire, surement pour le travail, comme d’habitude. Cela lui fit penser qu’iel avait oublié de lui rapporter les livres de la bibliothèque du sanctuaire.
« Belle journée Natsume. »
L’animorphe s’approcha sans animosité apparente, le visage neutre comme à l’accoutumée.
« J’ai rapporté des légumes à ton cousin donc.. je suis venu voir comment tu allais. »
Raol n’allait pas tout de suite dévoiler à son interlocuteur qu’iel l’avait reconnu puis vu bléssé le soir de l’incendie. Après tout, iel ne savait pas si l’autre l’avait vu ou reconnu.e sur le moment.
« Tu avais disparu depuis quelques jours, j’avais peur qu’il te soit arrivé quelque chose. Par les temps qui courent c’est… enfin, tu vois. »
La grenouille força un sourire en coin faussement compatissant. C’était affreux de profiter de l’occasion pour obtenir les réponses qu’iel voulait entendre. Raol arrivait à se convaincre que ce genre de démarches manipulatrices n’était que du ressort de ses parents, qu’iel n’était pas pire qu’elleux. Pourtant, c’était une manie d’y avoir recours pour résoudre la moindre contrariété venant de son entourage.
« Euhm… tout va bien, du coup ? »
Iel chercha du regard un endroit ou s’asseoir, gêné de rester planté debout au bout du lit.