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    Le dragon n'est plus, miracle est arrivé. Yggdrasil a protégé sa cité. Des mois de siège éreintant cessent, la ville millénaire respire à nouveau. Chaque soir, sous la lueur émeraude et bienveillante du grand arbre, les éossiens fêtent et célèbrent ceux tombés au combat. Après tant d'épreuves, la ville semble reprendre vie...
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    « Ah, Irina. Bonjour. Tu n’es pas encore partie t’entrainer ? »

    Il est rare que je croise Irina le matin. Habituellement, ma fille s’arrange pour me croiser le moins possible dans la journée. Elle n’a pas besoin de prétexte pour s’éloigner et je ne lui demande même pas de se justifier, comme je sais qu’elle se dédie entièrement à ses études et son entraînement. Si elle manquait à ses devoirs, je le saurais tout de suite. On peut trouver ça cruel, cette surveillance permanente, mais c’est ainsi que vont les choses. Moi-même, je suis surveillé. Encore plus depuis que je suis cardinal. Oh, oui, ma mère est toujours derrière moi alors que j’ai 40 ans passés, mais il ne s’agit que d’une démarche purement professionnelle, pour servir nos ambitions.

    Irina n’a répondu que distraitement à ma question en expliquant qu’elle s’en allait, justement. Elle n’a jamais eu l’air heureuse en ma présence et j’imagine facilement pourquoi. Je n’ai jamais pardonné mère pour avoir fait disparaitre Hanz et Klaus. Parfois, encore, j’y pense. A l’espoir que j’ai longtemps eu qu’ils soient encore en vie. J’imagine qu’Irina a de la peine pour ses frères aussi. Mais elle s’y fera. Cela fait partie du processus. Au bout d’un moment, on finit par ne plus rien ressentir et par se faire à l’idée que les sacrifices, le fait de vivre pour des ambitions supérieures à nous-même est plus important.

    Avant même que je puisse poser plus de questions (finalement assez bancales) pour essayer une fois de plus de me lier à Irina, celle-ci quitte la pièce. Ce n’est pas le moment de se laisser au vague à l’âme, car voila que ma mère vient de passer le pas de la porte, croisant Irina qui sortait. J’allais également m’en aller à l’académie et je n’avais pas très envie d’avoir droit aux remarques d’Alma quand je sais exactement ce que j’ai à faire. Elle me dit qu’elle venait juste chercher des ouvrages dans ma bibliothèques. Tss. Juste elle, je lui ferais bien payer un droit d’entrée dans ma bibliothèque. On n’entre pas dans la bibli des gens comme ça…

    Après lui avoir donné mon autorisation d’un hochement de tête neutre, ma mère se retourne vers moi.

    « Au fait, n’oublie pas de surveiller ta fille. Tu lui laisse un peu trop de libertés depuis que vous vous êtes installés en Yggdrasil. »

    Et elle, qu’est-ce qu’elle attend pour rentrer à Altissia ? De dos, elle ne peut pas me voir rouler des yeux et serrer les dents. Je ne veux pas me donner la peine de répondre, donc elle continue.

    « Elle ne connaît peut-être personne ici pour le moment mais… elle est maligne et fait très attention à ne surtout pas dévoiler le fond de sa pensée. On n’est pas encore sûrs qu’elle ne serait pas capable de comploter contre notre famille. »

    Et qu’est-ce qu’elle ferait à elle toute seule ? Je ne me retourne même pas lorsque je réplique.

    « La situation est sous contrôle. Je serais mis au courant s’il y avait le moindre incident. »

    Elle est drôle, la daronne. Ne se rend-elle pas compte qu’il y a des choses plus urgentes à régler en Yggdrasil, ces derniers temps ?! Comme, je ne sais pas, au hasard : résoudre les énigmes autour d’un certain arbre magique capable de générer une puissance mystique jamais vue ailleurs ?! Et accessoirement, mettre la main sur ce pouvoir avant que d’autres ne le fassent avant nous ? Nous avons les preuve que quelque chose d’incroyable se situe sous notre nez mais ils font la fine bouche, dans les conseils... Évidemment, Alma est une politicarde, elle se fiche bien de la science, pire, elle n’y croit pas.

    Je laisse ma mère vaquer dans la bibliothèque, la saluant sobrement avant de partir. Je me dirige sans trop tarder en direction de la Ville Basse, espérant visiter les rayonnages sylvestres de la bibliothèque de l’académie locale. C’est certainement là-bas que je trouverais le plus de réponses à mes questions dans un premier temps… car je ne peux pas encore me permettre de me pointer au sanctuaire d’Eos impunément. Ce n’est pas que j’ai peu d’être regardé de travers en tant que représentant oroniste et altissien, mais, il vaut mieux que je ne m’attire pas leur foudres tout de suite. Il faudrait que les eossiens me fassent d’abord  un peu plus confiance avant que j’y rentre tel le loup dans la bergerie.

    *****


    Une fois arrivé à la bibliothèque de la ville basse, j’entre sans soucis et demande où se trouvent les vieux ouvrages scientifiques eossiens. Dommage que je ne puisse pas emmener mes deux chiens ici, elles seraient aux anges au milieu d’autant de végétation luxuriante… mais elles seraient aussi ravies de déchiqueter tous les papiers qu’elles trouveraient.

    C’est fascinant que tous ces écrits aient été si bien  conservés dans la cité endormie durant 1000 ans… certain.e.s sous-estiment l’aubaine que nous avons de les avoir encore à notre disposition. Mais bon, si j’étais entouré par des gens intelligents, ça se saurait. C’est tout de même étonnant que dans un endroit aussi vieillot, il y ait tant d’ouvrages si savants… les eossiens n’étaient pas si en retard sur nous aujourd’hui, à l’époque, quand on y réfléchit. Leur culture n’a simplement pas les mêmes fondements que les nôtres, étudier les fondements de leurs textes scientifiques demande de s’y plonger réellement et moi-même je n’ai pas toutes les clés des livres les plus anciens. Le langage reste de l’ancien Elysian compréhensible, surtout vu qu’on l’apprend toujours durant les études oronistes…

    Enfin, tout ça vaut bien que je prenne tous ces bouquins et que je trouve une place pour tous les étudier rapidement, histoire de voir sur quelles pistes je peux  me lancer. C’est que je commence à en avoir une sacré pile sur les bras. Heureusement que mon centre de gravité me permet d’avoir un bon équilibre car--

    Ah... ah bah en fait non.

    Les livres m’avaient bouché la vue assez longtemps pour que je ne vois pas la personne dans la quelle j’ai foncé. Tous les livres sont tombés par terre et certains, en plus mauvais état ont perdu des pages…

    « Oh, non, mais regardez devant vous, non ?! Les pauvres livres... ! »

    Je gromelle puis me baisse immédiatement pour remettre droit les ouvrages abîmés, sans penser un instant à m’excuser à la personne que j’ai bousculée… eh, le savoir c’est plus important que les gens, non ? ...comment ça « non » ? On vous a pas demandé votre avis ! J’espère que je n’ai rien perdu d’important entre ces pages. Ce serait vraiment du gâchis.

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    Ca remonte à quand la dernière fois qu'elle est allée dans une bibliothèque Judith? Quand elle s'en va chercher des livres, la plupart du temps, c'est pour étudier la magie pour s'entrainer. Aujourd'hui par contre, c'est différent. Ce qu'elle veut, c'est pas s'améliorer, c'est savoir. Elle reste toujours dans les mêmes rayons. Son pas boiteux la fait tourner autour des mêmes endroits. Les livres centrées sur l'histoire eossienne, leur culture, tout ça...Mais surtout tous les livres qui pourraient lui en dire plus sur les éclaireurs. Comprendre qui ils sont vraiment, comment ils fonctionnent et, si possible, en savoir suffisamment pour peut-être espérer d'entrer en contact avec eux. Elle qui était pressée de tout trouver, ses recherches se mettent à virer au ralenti. Pas qu'elle est démotivée ou qu'elle ne trouve pas non. C'est juste que, le bâtiment est tellement grand, l'architecture étonnement belle, il y a du monde mais pas trop et puis, il y a l'atmosphère. La grande fenêtre à coté d'elle qui laisse le soleil éclaireur les lieux d'une lueur dorée, avec sa chaleur douce. Tout l'environnement ici l'apaise, comme si elle revenait à une époque où tout allait mieux, tout était juste, réconfortant.

    Ah, elle vient d'en trouver sur les vieilles traditions des éclaireurs. Ca, ça pourrait être utile. Laissant tous les livres qu'elle a récupéré sur la table d'à coté, elle utilise sa prothèse pour servir d'appui pour le livre. Elle n'a pas encore lu ce qu'elle a trouvé mais ça, ça peut être un bon point de départ. Alors elle s'y met, toujours debout, devant le rayon. Ah merde, de l'elysian. Pas qu'elle connait pas mais, ça lui demande plus d'efforts, le temps de traduire dans sa tête. Son attention de plus en plus absorbée par son bouquin. En vrai, même l'odeur du papier ça l-

    H-?!

    Une montagne de livre (et avec un type derrière) qui vient de lui foncer dessus. C'était tellement brusque et inattendue qu'elle a réussi à en perdre l'équilibre et tomber...Mais pas sans se rattraper avec sa main à la dernière minute pour se redresser de façon presque acrobatique. A peine remise sur pied (au singulier) qu'elle se prends un "faites attention blablabl-... Judith fronce les sourcils, le regard confus et soudainement agacée. C'est elle ou il vient de dire "les pauvres livres"...? Oh ça par contre ça énerve la matte, pas qu'un peu même. Si elle avait pas sa coiffe sur elle, on aurait vu une veine du front qui gonfle, ça et de la fumée sortir des oreilles. Elle soupir, voir même, râle, ouvertement.

    Marche et regarde. Tocard.

    Oui non, Judith est très cash. Les phrases brèves pour éviter de bégayer, ça aide pas.

    Judith vient alors poser le genou de sa jambe valide sur le sol, à la recherche de son livre. ...Mais il a prit combien de bouquins ce type?! Autant aller chercher une aiguille dans une botte de foin là. Chaque fois qu'elle prends le mauvais livre, elle le pose sur la table juste à coté. Une pile séparée de la sienne. Elle râle elle râle mais, même l'autre là a raison. Les livres, c'est important. Bon...Encore un, pas le bon, un autre, pas le bon, un de plus, toujours pas le bon... Mais elle fini par remarquer les titres des livres, et un peu les contenus.

    Elysian?

    Elle pas envie de discuter avec lui, mais, si ça se trouve, il cherche des choses qui l'intéressait elle aussi. Il faut bien se donner du mal pour réussir.

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    Dire que cette journée s’annonçait un peu moins nulle que les autres et potentiellement pleine de découvertes. Ça m’apprendra à être optimiste, tiens. A chaque fois, je me fais avoir et je me rappelle que mon karma est –étrangement– un peu pourri. Donc, évidemment, il suffit que je sois presque content avec mes livres pour qu’une personne qui a deux bras gauches (spoiler : cette affirmation s’avérera ironique) me fonce dedans avec ses propres bouquins. Voir des livres éparpillés par terre et esquintés (surtout quand il sont si vieux et précieux) me contrarie toujours énormèment, ça me noue la gorge pour une raison que je ne m’explique pas. Ce n’est sûrement pas en rapport avec le fait que les livres étaient ma seule compagnie pendant des années d’isolement, ni avec la sévérité de ma mères, mon oncle ou de certain professeurs qui pouvaient balayer d’un coup de bras tous mes ouvrages et mon encre sur le sol afin que je recommence tout mon ouvrage dès le début… heh, foutaises, je ne vois pas pourquoi tout cela me serait arrivé à moi,  sachant que j’étais excellent dans tous mes champs d’études.

    La gamine qui m’a percuté me lance une insulte qui ne m’échappe pas mais que je décide d’ignorer. Elle ne sait pas à qui elle a affaire et puis, après tout, je suis le cardinal, je suis bon oroniste et il faut bien que je sois magnanime. Aussi, je préfère attendre que la jeune femme à la peau matte entreprenne de ramasser les livres. Apparemment, certains de ses bouquins à elle sont également tombés. Dans un soupir exaspéré, n’entreprend de trier tout ça. Je me demande ce qu’une-- je l’observe un instant, elle, ses cicatrices et ses bandages. Une rescapée de la guerre, peut-être ? Après tout, il y a toujours eu des soldats très jeunes. Ou alors, une victime collatérale des conflits ? Je ne saurais pas trancher mais ce n’est pas comme si la réponse à ces questions m’intéressait. Je voudrais juste retourner à mon étude le plus rapidement possible.

    Mon regard glisse sur les tranches et les premières de couvertures des livres pour vérifier lesquels sont les miens. On dirait que l’autre s’est également bien servi. Des livres sur l’histoire eossienne, du peu que j’entrevois, ce qui me fait arquer un sourcil, mais ne suffit pas à me surprendre. Beaucoup de gens viennent ici pour en savoir plus sur la culture des natifs, quelque soient leurs intentions. Mes pensées sont interrompues par la nouvelle intervention de la gamine aux cheveux blancs.

    « Hein… ? »

    Elysian ? De quoi, de qui… ? Moi ? On est toustes Elysian.e.s ou presque, ici, que je sache.

    Je pose encore quelques livres sur la table, vérifie que je n’ai rien perdu dans ma pile que j’ai reconstitué avec, arhem, l’aide de l’inconnue. C’est elle qui a voulu ramasser les bouquins je n’ai rien demandé moi, d’abord. Bref.

    Puis je reporte mon regard sur les livres posés sur la table, comprenant ce à quoi elle faisait allusion. Les livres sur les origines des légendes et des premières créatures magiques elysiannes. Les fondements du culte de l’Eos, de l’arbre sacré, mon propre dictionnaire d’ancien elysian…

    « Les dictionnaires d’Elysian et d’Elysian ancien sont sur la 3e étagère en partant du haut dans la section au bout de ce rayon. Si c'est ce que vous cherchez. »

    Je ne vais pas lui prêter le mien à moi. Maintenant que je lui ait indiqué le chemin avec un sourire mielleux et très suffisant, j’ose espérer qu’elle me laisse tranquille.

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    Pas un seul regard vers le vieux crouton. Elle a déjà assez d'emmerdes à récupérer son livre, vous voulez qu'elle fasse quoi? La conversation? Mais plus elle fouille, plus ses livres à lui correspondent plus ou moins lointainement à ce qu'elle cherche. Pas qu'elle veut faire ses recherches avec lui, très très loin de là. Récupérer son livre, voir si le type a peut-être de quoi l'aider pour ses recherches, s'il peut, il l'aide. Dans les deux cas, ce sera puis casse-toi tu pue et marche à l'ombre. La seule différence, ce sera s'il y a un "merci" placé avant ou non. Seulement, l'a pas l'air d'avoir bien vite réagi à sa remarque le gugusse. Bon en même temps, Judith peut tellement chercher à être concise qu'elle en devient vague.

    Juste un pauvre "hein?" confus tout en reposant les livres sur la table. Enfin "il", pas elle. Jud' cherche son bouquin, le reste c'est son problème. Sa main valide cherche encore, plus ou moins aidée par sa prothèse. Ah nan, ça y est, elle a retrouvé le livre qu'elle lisait. Il a l'air intact. Cool. Le problème, c'est qu'il s'agissait du dernier livre par terre. Alors elle se relève, le bouquin ouvert, tentant de retrouver là où elle en était. C'est comme si elle avait déjà oublié que l'autre était encore là, ou qu'elle lui avait posé une question.

    Hhmm, ça va prendre toujours autant de temps à lire. Ce serait beaucoup plus simple s'il restait encore une dic-

    Judith lève la tête, soudainement sortie de sa bulle. Ses yeux se tournent d'abord dans une direction puis dans celle de "l'autre" qui l'a renversé tout à l'heure. C'est à elle qu'il par-Oh. Oh non ça lui revient. Dictionnaire, oui les dictionnaires. Les regard de Judith se pose sur tous les bouquins récupérés par l'énergumène. Dans le tas, l'un d'eux fini par avoir son attention. Dictionnaire pour l'ancien elysian. Exactement ce que l'autre a l'air de vouloir lui indiquer. Le problème c'est que si elle lit difficilement son bouquin, c'est parce qu'y en a plus là-bas. Alors, le regard froid, un coup d'oeil sur le livre puis sur "lui" là et:

    Déjà cherché. Un petit hochement du menton pour montrer le dictionnaire en sa possession.

    C'est le dernier.

    Que ce soit son regard, sa gestuelle, son attitude ou sa voix, Judith est froide de bout en bout avec lui. D'abord il lui est rentré dedans, a clairement privilégié les livres par terre plutôt qu'elle et maintenant il lui fait un gros sourire d'hypocrite. Ca doit faire 1-2 minutes depuis qu'elle sait que ce type existe et elle l'aime déjà pas du tout.

    Souriez pas. 'Voulez pas m'aider, juste que je parte.

    Elle boitte à moitié jusqu'à la table pour y déposer son livre ouvert, à coté (mais à bonne distance) des livres de l'autre gugusse. Elle l'a toujours pas lâché du regard, encore moins été chaleureuse.

    Je pars pas.

    Elle aurait pas pu tomber sur un gros rat de bibliothèque qui aime étaler sa science plutôt? C'est pas spécialement plus agréable, mais au moins ça aurait puerait pas le faux-cul par tous les pores.

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    Mais que veut-elle à la fin, c’est agaçant. Qu’elle crache le morceau et qu’on en finisse, si elle est si clairvoyante qu’elle l’avance. Le silence est tendu et pas franchement agréable pour aucune de nous deux, mais je suis patient et j’ai tout mon temps, je sais qu’elle perdra patience la première. Elle m’annonce qu’il n’y a plus de dictionnaires car elle a déjà cherché. Hah, qui l’eu cru que ça parte comme des petits pains, ces ouvrages-là ! C’est vrai qu’il fait bon étudier dans cette bibliothèque. J’apprécie l’ambiance de l’académie de la ville haute aussi mais je ne suis jamais certain d’y être tranquille et ne pas croiser des connaissances. Tant que ce sont des étudiant.e.s sérieux.ses qui veulent apprendre, peu m’importe mais s’il faut se taper les courbettes d’une connaissance éloignée par alliance de la famille car je suis Cardinal et il faut rentrer dans mes bonnes grâces (c’est dur la célébrité)… non merci !

    Bref, cette histoire de dictionnaire. Elle a l’air ennuyée (enfin, irritée, plutôt, je produis souvent cet effet sur les gens), la petite aux cheveux blancs. Je souffle en haussant les épaules, ne sachant pas quoi lui répondre. Je ne vais pas donner mon dictionnaire, j’en ai besoin, là, tout de suite. En boitillant, la plus jeune s’installe sur la table où je comptais me mettre. Ah. Elle est têtue comme une bourrique celle-là, hein ? Je poserais presque mes mains sur les hanches de frustration mais me contente de l’observer d’un air amusé qui n’a pas perdu de sa suffisance. Et voila qu’elle m’annonce qu’elle ne partira pas de là. Cette fois-ci, j’émets un rire guttural, mi-moqueur, mi-intrigué. La franchise et la spotanéïté, je dois avouer que ça me change un peu de ce que j’ai l’habitude de fréquenter ces derniers mois.

    Je finis par m’asseoir en face de la petite dame à la peau matte, puis attire ma pile de livre vers moi. Je prend le dictionnaire d’elysian ancien entre mes mains et lance un nouveau regard à mon interlocutrice.

    « Qu’est-ce que vous êtes venue chercher de si important pour avoir à ce point besoin de ça ? »

    Eh, je ne lui prêterais pas tant qu’elle ne m’en dira pas plus. Sait-on jamais, si elle est là c’est qu’il y a des chances qu’elle s’interesse un tant soit peu à l’histoire d’Yggdrasil. Peut-être même qu’elle est native du coin où juste présente dans cette cité depuis plus longtemps que moi. J’ai appris au cours d’années de travail que tout peut-être bon à prendre pour abreuver des recherches. Même des choses qui n’ont pas l’air liées au premier abbord peuvent nous permettre de voir les choses d’une autre manière et de nous dévoiler de nouvelles pistes. C’est tout ce qui m’a toujours intéréssé, en vérité : apprendre plus et trouver la vérité sur les légendes et les prophéties. Et actuellement, mon interêt spécifique va à l’arbre sacré.

    « A vrai dire, je n’ai pas vraiment l’utilité de ce dictionnaire, car je connais l’elysian ancien, grâce à mon travail. Je le prend juste si j’ai un trou de mémoire -évidemment, ça m'arrive très rarement-. Je suis donc prêt à vous le prêter, à condition que vous en fassiez un usage suffisamment pertinent. »

    Aller, qu’elle fasse rêver le vieux nerd en moi avec ses recherches, la gamine.

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    Plus elle le fixe, plus ce type la rends perplexe. D'habitude les gens s'offusquent en mode prout prout mais lui non. Il a juste l'air, difficile à dire pour Judith. On dirait qu'il est parfaitement conscient de son attitude, et qu'il s'en moque. Le pire, c'est quand à la dernière phrase de Judith, il s'est juste mit à rire. On dirait qu'il la prends pour une conne mais en même temps pas tant que ça. C'est déconcertant, même pour elle. Judith en est à un point où elle ne s'en énerve même pas, ou du moins pas assez.

    C'est dans cette atmosphère honnêtement déconcertante que les deux se sont installés. L'une a ses livres, l'autre les siens, séparés comme il faut l'un l'autre. Son livre ouvert, ses yeux revenus dessus...avant d'aller chercher du regard le dictionnaire. Évidemment, fallait que ce soit lui qui l'ait dans la main. Seulement, monsieur perds pas de temps pour lui adresser à nouveau la parole. Elle sent son poing gauche se serrer alors que le bras n'est plus là depuis des années. Ca lui arrive encore ça. La questionner sur ce qu'elle cherche c'est une chose, mais faire monsieur-c'est-mon-livre? Il s'est cru où lui. C'est pas à lui. Judith fixe le vieux crouton, yeux dans les yeux. Elle a pas envie de s'énerver et de jouer à son petit jeu.

    Eclaireurs.

    Sa main valide quitte le livre et se tends légèrement en direction de l'autre érudit. Sa main à moitié ouverte, l'air se concentre autour de la main de son voisin de table et, d'un coup sec, renvoi l'air à elle. La pression fut suffisante pour faire quitter le dictionnaire de sa main pour qu'elle atterrisse dans la sienne.  Seulement, plutôt que de le garder pour elle, la matte pose le dictionnaire ouvert au milieu de la table, à porté de main pour l'une comme pour l'autre. Ceci fait, ses yeux se reposent sur son livre.

    Qui ils étaient. Et voir s'ils feraient de bon alliés contre Caldissia et Altissia mais ça, elle le garde pour elle. Il a l'air d'être une classe sociale plus haute que la sienne. ...Pas que ce soit difficile.

    Cela dit, à force de chercher et d'essayer de lire son livre, elle a d'autres questions qui lui viennent. Elles sont toutes secondaires mais...Les derniers événements ne font que lui donner plus de questions que de réponses. Même si elle veut se servir d'eux pour ses propres affaires, il y a quelque-chose qui cloche, qui a l'air d'aller plus loin que ça.

    La cité appartient aux eossiens, ou l'inverse. Mais, l'incendie, les éclaireurs, l'arbre, les marques...

    Sa prothèse servant de repère sur les lignes qu'elle lit alors que sa main vient s'approcher du dictionnaire.

    Je veux savoir le lien. Ce qui peut arriver.

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      Rosemarie entre dans la bibliothèque, toujours impressionnée par ce qu’elle voyait. Ses grands yeux dorés scrutant chaque étagère, chaque livre, impressionnée. Honnêtement, la requine aimerait vraiment être capable de lire plus souvent, mais elle n’en avait ni le temps, ni l’énergie. Quand elle ne travaillait pas (c’qui était rare) elle passait du temps avec Judith. Sinon, elle faisait des ateliers avec les enfants à l’école. Et pour lire, fallait s'asseoir, fallait relaxer. La jeune femme avait de la difficulté à faire ça.

      Mais bon, cette bibliothèque était toujours aussi belle. Même si la jeune femme ne l’utilisait presque jamais, elle était contente que celle-ci était là. Les livres, ça garde tout. Les histoires, les contes, les documents importants…. En plus, ici, il y avait un grand arbre dans la bibliothèque. C’était tellement beau que ça lui faisait presque oublier la raison pour laquelle la grise était venue ici. Presque.

      Judith, elle lui avait dit qu’elle passerait à la biblio, aujourd’hui, alors pourquoi pas aller la retrouver ? Parce que oui, Rosemarie avait envie de la voir. Et pas dans quelques heures, elle avait envie LÀ. Ça lui brûlait à l’intérieur et Judith avait même réussi à faire comprendre à Rosie que des fois, la requine avait besoin de repos. Alors elle essayait beaucoup… C’est pourquoi elle avait fermé le magasin pour aller retrouver sa belle mate. Lire avec elle ? Peut-être, ce serait mignon, mais en vrai, elle a surtout envie d’être en sa compagnie. Peu importe si la grise ne faisait que reposer sa tête sur son épaule ou bien qu’elle tricotait un truc. Passer un bon petit moment ensemble…. Cette seule pensée fait rougir Rosemarie.

      Un peu nerveuse de visiter l’endroit qu’elle connait peu, la petite brunette joue avec ses doigts en cherchant Judith du regard, elle passe au travers des allées, un peu perdue. Mais elle continue, jusqu’à ce que, finalement, des étoiles illuminent ses yeux.

      Mais ce ne fut pas pour longtemps.

      Parce que Judith, elle ne semble pas… Très heureuse. En vrai, connaissant la jeune femme, elle semblait énervée. Rosie ne sait pas ce qui se passe, mais elle la voit parler avec cette personne devant elle. Alors la requine avance, doucement, parlant tout bas.

        « J-Juju ? »


      Doucement, elle s’approche de sa belle blonde en prenant une place à ses côtés, regardant l’homme assis devant elle. La requine a l’impression de mettre le pied à quelque part ou elle n’aurait pas dû… Elle approche sa chaise de Judith à petits coups pour être plus proche.

        « E-est-ce que tu vas b-bien ? Tu as… Tu as l’air tendue. »


      Elle ne veut pas dire ‘’énervée’’, mais c’est plus précis, en vrai.


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    /!/ CW : oui bonjour c'est le post raciste qui s'en vient /!/

    J’observe la petite dame studieuse économiser chacun de ses mots. J’apprécie qu’elle ne m’assome pas avec des tirades hésitantes et des plus ennuyantes. En plus, ce qu’elle m’explique me semble résonner avec ce que je suis venu chercher. Je me suis plusieurs fois demandé si ce.tte Cervus, qui avait la langue bien pendu le soir de l’incendie, était au courrant pour les réactions magiques que l’arbre sacré allait déclencher. Vu sa place dans la société éossienne depuis la mort de son anachorète, cela semble évident qu’iel connaît de nombreux secrets sur Yggdrasil que même certain.e.s eossienne ne connaissent peut-être pas. Rah… si seulement je pouvais passer inaperçu au sanctuaire… hm. Il va falloir que je me procure une de ces potions de métamorphose, ça ne devrait pas être bien compliqué même si le prix fait toujours grimacer.

    Donc, la discussion devenait enfin intéressante, même si j’ai bien envie de rouler des yeux quand elle me recrache le fameux « la cité est aux eossiens gnagnagna les éclaireurs ont raison ». Quelle naïveté. Peu importe à qui appartient la cité, au final, ce sont les plus intelligents et puissants qui remporteront cette bataille. Peu importe si l’arbre protège une poignée d’élu. Avec la science, des recherches poussées et quelques manigances, il n’est rien qu’on ne puisse manipuler et contrôler. Et si je ne vis pas pour voir ça, alors les générations futures s’en chargeront. On ne peut arrêter le progrès.

    Par contre, ce qui est urgent d’arrêter, ce sont ces hybrides qui se croient tout permis. Je souffle des naseaux sans me retenir quand une inconnue à la peau à l’air moisie et grasse prend une place à côté de son amie aux cheveux blancs. Bon sang de bonsoir, juste au moment où ça devenait interessant et que j’allais pouvoir continuer de déblatérer sur le lien évident entre Yggdrasil et les eclaireurs…

    « Tsss... »

    J’émets un claquement de langue sonore pour attirer l’attention des deux bonnes copines. Tendu par la présence de l’animorphe vertébré aquatique à grandes dents, je reste sur mes gardes, sachant que ces bêtes-là sont imprévisibles (bah, oui, c’est dans leur nature d’être agressives, j’ai rencontré un animorphe ours à la guerre, une fois, eh bah laissez moi-vous dire que j’avais bien fait de me préparer). Vu sa carrure faiblarde, je n’aurais cependant aucun mal à la recadrer. Après avoir scruté la nouvelle venue d’un regard plein de mépris, mon sourire provocateur totalement disparu, je m’adresse à sa copine à la peau matte.

    « Vous pouvez dire à votre petite copine qui sent la marrée d’aller voir ailleurs si elle y est ? »

    Je préfère toujours faire comme si les hybrides n’existaient pas. C’est plus efficace pour leur donner envie de se cacher. Je continue, sans cesser de fixer mon interlocutrice initiale.

    « J’aimerais reprendre notre conversation au sujet des éclaireurs sans être dérangé par tous les poissons de l’étang du coin. »

    Mon ton est froid et ne pose pas vraiment de place pour les négociations. Oros, mettez juste cette hybride hors de ma vue.

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    Honnêtement, la journée aurait pu se passer à peu près tranquillement. Ils s'apprécient pas mais il y aurait pu avoir une sorte d'entente étrange, ne serait-ce que pour la discussion. Un peu de causette intellectuelle, ça lui manquait un peu à Judith. Bon elle aurait été ravie de pas le revoir ensuite mais tout de même. Mais, alors qu'elle était à lire, la tension commençant presque à tomber, elle entends une voix beaucoup trop familière. Tellement familière qu'elle manque de sursauter. Son visage cherche à droite à gauche avant de tomber sur...

    Ro-ro-t-tu-

    Ses yeux s'écarquillent, l'espace d'un instant, tout le stoïcisme de Judith qui s'écroule. Sa Rosie, ici, c'était la dernière chose à laquelle elle s'attendait. C'est pas vraiment une bonne chose. Elle tente de reprendre sa lecture en jetant plusieurs coups d'oeil à sa princesse, bien plus nerveuse d'un coup. Elle va lui demander ce qu'elle cherche, et pourquoi... Oh misère de misère...

    N-non. Je...Je travaille.

    Des gouttes de sueur sur son visage mais qui ne l'empêche pas de rapprocher sa chaise de celle de sa douce. Mais l'attention de Judith revient aussitôt vers l'homme en face. Ce soufflement de nez, elle l'aime pas du tout. Ce qui était un simple mépris, ça devient carrément du qui-vive. D'instinct, Judith pose son bras en bandages sur la main de Rosie, comme pour la protéger. C'est clairement pas le genre de type qui serait sympa avec elle. Nan en vrai, ça l'inquiète trop, alors elle approche son visage de celui de Rosie et lui murmure:

    Rosie s'il te plait attends dehors c'est u-

    ...Lentement, Judith tourne la tête vers l'homme. Elle a bien entendu ce qu'elle a entendu, et deux fois de suite en plus. L'ombre générée par sa coiffe ne fait que rendre son regard noir plus menaçant encore, ses yeux grand ouvert. Son sang ne fait qu'un tour puis se met à bouillir comme rarement auparavant. Elle se sent presque trembler la matte. Une colère sourde mais terrible qui lui dévore les nerfs. Il aurait juste fait une seule remarque, Judith se serait en aller direct avec Rosie, non sans l'insulter. Mais là, mais là, il a dépassé les bornes. L'air commence à tournoyer autour de Judith, faisant même déplacer les livres les plus légers. De sa magie, elle articule sa prothèse de sorte à fermer le poing.

    Et puis, d'un coup, Judith se lève et bondit dans les air et, d'une puissante propulsion d'air, fonce en faisant un coup de pied plongeant droit dans les bijoux de famille de ce trou du cul; le tout en utilisant sa jambe en métal. Pas le temps de le laisser réagir qu'elle se repropulse en arrière avec la magie pour revenir à coté de Rosie. Les livres son en vrac et la table a bien failli se casser, mais elle s'en fout. Sans attendre, Judith prends la main de sa petite amie et commence à boiter vers la sortie.

    Il voulait reprendre la conversion.

    Pas moi.

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      La requine est nerveuse, l’air est électrique et il y a une tension quelconque dans l’air. Elle sent la main de sa belle se poser sur la sienne. Sa main est tendue et Rosemarie commence vraiment à s’inquiéter.

      Oh merde elle travaille…. Rah Rosie, t’es stupide. Stupide stupide stupide. Bien sûr qu’elle travaille! C’est pas tout le monde qui… Qui perd son temps comme toi. S’pèce de… Stupide.

        « O-oh… P-p-pard... »


      Coupée par l’homme assis en face d’elles, Rosie s’arrête autant dans ses mouvements que dans sa phrase. Copine qui…. Sent la marée ? La jeune femme peut sentir son coeur lui tomber dans l’estomac. Est-ce qu’elle sentait vraiment comme ça ? Est-ce qu’elle sentait fort depuis… Depuis toujours ? Est-ce que ça avait dérangé Judith ? Est-ce que… Oh non….

      Son corps se referme presque littéralement, la grise essaye de se faire toute petite, invisible, elle veut disparaître du monde. La jeune femme n’ose pas regarder l’homme dans les yeux, même si elle a levé la tête un tout petit peu. ‘’Poissons de l’étang’’. Oh merde, Rosie avait vraiment foiré encore. Encore et encore. Elle… Oh non……. La gorge serrée, la requine se dit qu’elle devrait partir tout de suite et laisser Judith finir son travail.

      Quelle stupide idée d’avoir voulu un moment mignon avec son ange-gardien en pleine journée, comme ça….

        « J-j-j-j-je v-vais p-pa… P-par-part-- »


      Rosie pouvait sentir les larmes monter, mais elle remarque qu’il y a soudainement beaucoup de vent et Judith qui semble extrêmement en colère à ses côtés. Et soudainement, Judith s’envole avec un coup de vent, ce qui cause un cri de peur de la part de la requine qui protège sa tête par réflexe avec ses mains. Jud… Judith venait vraiment d’attaquer l’homme ? Ce que Rosemarie détestait encore plus que de se faire insulter, c’était la violence. Même pour la défendre. Et c’était la première fois que Rosie voyait Judith aussi en colère.

      …...Elle faisait peur, en vrai……..

      Mais même pas vraiment le temps de réagir à tout ça que Judith lui prend la main pour se mettre à marcher. Elle n’avait pas vraiment le choix de suivre (ni l’envie de rester avec l’autre qui ne l’aimait clairement pas).

        « J-Juju j-je m’-m’excus-s-se... »


      T’as encore tout foiré Rosie. Bravo. Bravo Rosie.

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    /!/ CW : kuku cer le racisme et la violence c'est pas très cool /!/

    C’est vraiment la fougue de la jeunesse dans toute sa splendeur, ce à quoi je m’apprête à assister. Ça me rappelle très brièvement l’époque où j’ai rencontré Martin et qu’il était près à se battre contre chaque personne qui m’approchait d’un peu trop près. J’étais vraiment un de ces ados complètement perdus et sans aucun courage, n’ayant pas connaissance de sa capacité à sa se défendre. Alors, évidemment, mon petit ami avait décidé d’être mon gardien et c’était un véritable plaisir de le voir frapper sur nos ennemis en leur hurlant à la tronche. Tss… je l’aimais bien comme ça, moi, c’était si romantique… pourquoi est-ce qu’il est devenu si sérieux et ennuyeux aujourd’hui… ? Probablement parce qu’il sait qu’avec la magie, je gagnerais en combat régulier contre lui, maintenant. Heh. Il a toujours été mauvais perdant, ça doit être ça.

    Enfin, ce n’est pas le moment de se laisser aller à la nostalgie vu comme la blanche a l’air d’avoir envie de me sauter au visage pour m’arracher tout ce qui dépasse. Pas que j’espérais que les choses se passent bien après ce que j’ai dit. Mais, eh, j’assumerais les conséquences. Cela dit, je m’attendais à une potentielle attaque directe mais… bon, l’utilisation de la magie pour donner plus de force et de vitesse à son coup tandis que son pied descendait dangeureusement vers mon entrejambe, ça, ça m’a surpris. Au final, je n’ai eu le temps que d’entreprendre de me lever au plus vite pour faire un pas en arrière, puis il y a eu une grosse bourrasque, un gros boum et… ouille.

    Ah. Ah, oui, c’est douloureux, heureusement que le gras de mon abdomen a pris une partie du coup et que j’ai roulé par terre pour amortir le choc, sinon, mes boules auraient bien plus dégusté que ça. Heh. En même temps, j’aurais risqué quoi… de plus pouvoir avoir d’enfants ? De reprendre du poids ? Ahlala, ce serait ballot… mais bon, j’ai déjà eu ma dose dans le premier domaine, quant à l’autre… bon, je ne suis vraiment pas à quelques kilos près, à mon niveau.

    Bref, je reste par terre un petit moment, puis lève les yeux vers mon assaillante qui fulmine encore.  Un sourire des plus mesquins se dessine sur mon visage tandis que je m’appuie prudemment sur mes mains pour me redresser. Je retire mes lunettes qui se sont brisées dans la chute (crotte de bique en bois, c’est cher et long à refaire, ces trucs) et ricane au nez de la plus jeune. Ma voix est joueuse et glaçante à la fois tandis que je prends appui sur mon genou.

    « Voilà qui est très intéressant. Vous en avez d’autres comme ça en magasin ? »

    Je reconnais que j’ai affaire à une magicienne qui sait se servir de ses sorts. Quel dommage que nous ayons été interrompus par cette ridicule créature écailleuse, l’échange s’annonçait vraiment enrichissant.

    J’hésite l’espace d’un instant à riposter avec mes flammes pour lui montrer à mon tour une petite partie de mes capacités. Mais je mets un point d’honneur à ne pas me battre dans les bibliothèques. Je ne suis pas loyal à beaucoup de règles, mais celle-ci me tient à cœur. De plus, les documentalistes du coin n’ont pas tardé à se ramener pour voir ce qui se passait. En me voyant, moi, monsieur rondouillet à terre, face à une furie dont les oreilles fument encore, je crois qu’ils se sont déjà fait une idée de la situation. Je ne vais pas sonner l’alarme, ne voulant pas attirer le moindre soupçon. Je me relève sans surjouer ma douleur, de sorte à ce qu’on voit quand même que j’ai été un peu esquinté.

    « Par l’Arbre sacré, mais que se passe-t-il, ici ? »

    Eh, justement, j’aimerais bien savoir ce qui passe par l’arbre sacré, moi, littéralement. Enfin. Je me tourne vers le bibliothécaire avec sourire léger et naturel, plein de compassion et lui fait signe de s’apaiser.

    « Oh, ne vous en faites pas, cher monsieur, je... »

    Je penche la tête sur le côté, m’avançant avec un regard presque provocateur en direction des iris furieux de celle qui m’a attaqué, puis vers le visage de son amie grise. Les surplombant de quelques têtes, j’ose même poser une main sur l’épaule de la petite magicienne, la serrant fermement comme un avertissement. Aussi, je n’hésite pas à utiliser ma magie de feu pour qu’elle chauffe, pas assez pour la bruler, mais assez pour qu’elle comprenne que je le pourrais.

    « Il n’y a aucun problème. Nous nous apprêtions à prendre congé, n'est-ce pas ? »

    Cette fois-ci, je suis réellement prêt à riposter, alors qu’elle ne me tente pas d’avantage. C’est bien car je suis de bonne humeur que je me contente d’avertir.  

    Oui, quand j'ai dit que je ne faisais preuve d'aucune violence dans une bibliothèque, j'ai un petit peu menti, en fait. Oups. Que je suis vilain.

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    Pas de concession, Rosie s'en va, Judith aussi et elle compte pas lui laisser le choix. Juste encore un dernier regard aussi noir mais stoïque que possible à l'autre gros con. Et, sans tarder, Judith reprends sa route, sans répondre à Rosie. Il faut qu'elles sortent toutes les deux au plus vite. La colère de la matte monte de plus en plus et il vaut mieux laisser s'échapper la fumée dehors. Dos tourné, elle ignore royalement la provocation mesquine. Sortir, tout ce qui compte, sans que sa main relâche celle de Rosie. Toujours pas de mots lâchés à sa brune. Oui non juste qui-Et les documentalistes rappliquent, forcément. Non non, Judith arrête sa marche. Si elle aurait continué, ça aurait juste empiré la situation. Ils se demandent tous ce qu'il vient de se passer et, forcément, se ramènent plutôt vers l'autre gugusse que vers le duo.

    Et l'autre là, qui se relève et qui tente de garder la face. Quel faux-cul là, à rassurer les autres et jouer le rôle de celui qui calme le jeu. Ce type on dirait qu'il met tout en oeuvre pour être l'être humain le plus exécrable possible. Et puis, il se tourne vers elles, d'abord à fixer Judith, toujours dans le même état. Mais dès que son regard se pose sur Rosie, la matte se place direct entre elle et lui, ses sourcils qui froncent. Il a l'air beaucoup trop serein et à l'aise vu sa position là tout de suite. Et là, il ose poser la main sur son épaule à elle. Il serre fort sans vraiment forcer et sa paume chauffe sans chauffer, encore pour la provoquer. Franchement, elle attends que ça la matte, juste un feu vert pour lui -sans détours- péter la gueule. Et son "mais oui tout est bien qui fini bien hein?". Malgré ses yeux enragés, le reste de Judith se tient stoïque. Mais, malgré toute la haine qu'elle peut avoir pour ce connard, une pensée pour Rosie lui vient l'espace d'une seconde. Ses yeux qui se tournent vers sa grise qui...

    Merde... Elle a pas prise le temps de voir comment allait Rosie et... Et la bombe en Judith se désamorce d'un coup. La tension qui vient tout juste de s'envoler. Non non, Rosie va pas bien. Judith aurait pas dû réagir comme ça, maintenant Rosie est... Elle prends une profonde inspiration et expiration, sa main toujours dans celle de sa grise. Elle est plus importante que toute ses mesquineries. Les yeux cuivrés se retournent vers l'homme, aussi grand soit-il comparé à elle. Le regard perçant à défaut d'être noir maintenant. Il est temps de partir oui, cependant...

    Non.

    Sans bouger mais en regardant les employés plutôt que lui. Désormais calmée, le petit jeu du colosse l'indifférencie à moitié. Une autre grande inspiration, le temps de construire toute la phrase qu'elle s'apprête à dire, sans bégayer.

    Il a enchainé les propos racistes et insultants plusieurs fois envers ma copine qui vient juste d'arriver.

    Ses yeux continuent d'aller d'un documentaliste à un autre puis au bibliothécaire. Encore un peu de temps pour sa phrase suivante.

    Ma copine en est au bord des larmes, j'ai frappé et je comptais m'en aller.

    Un dernier regard plus inquiet envers sa Rosie, sa main qui serre légèrement la sienne. Il faut qu'elle se rattrape, qu'elle lui montre qu'elle vaut mieux que ça. A vrai dire, chaque mot qu'elle débite la calme elle-même. C'est comme si elle avait besoin de s'auto-convaincre.

    C'est ma faute à lui et moi. Nous allons partir et faire profil bas, tous les trois.

    Et sa prothèse vient se poser sur la main de l'homme. La magie vient animer le membre pour  prendre la dite main avec juste assez de force pour la retirer. Le pas plus tranquille, Judith reprends sa route avec Rosie, non sans se retourner une dernière fois vers les autres sauf l'enflure à lunettes.

    Pardon.

    Et elle repart, toujours la main dans celle de Rosie tandis que sa prothèse se pose sur l'épaule de sa grise. Maintenant qu'elle a le dos tourné, elle ne peut s'empêcher de lâcher un grand soupir de soulagement. Si Judith aurait été poussée à bout pareil mais sans Rosie, elle aurait sûrement fait bien pire. Au bout du compte, heureusement qu'elle était là. Seulement, elle hésite à se coller un peu à elle; comme si elle ne le méritait pas. Vient juste une voix basse et hésitante:

    ça va aller Rosie...


    En espérant ne plus revoir l'autre con de sa vie.

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      Évidemment, toute l’attention de la bibliothèque est sur eux. Ils ont créé un énorme vacarme et Rosie peut entendre des personnes approcher. Rosie fuit leur regard et aimerait pouvoir se faire encore plus petite qu’elle ne l’est déjà. La tête baissée, La main qui tient celle de Judith, tandis que son autre se tient le bras comme pour se protéger. Elle tente d’essuyer ses larmes rapidement qui commencent à couler, alors que l’homme s’approche d’elle.

      Oh non oh non Judith ne fait rien s’il te plait, ne te bat pas.

      Le front de la requine se pose sur le dos de Judith, alors qu’elle ferme les yeux et prie pour que sa belle blonde n’explose pas encore. Elle déteste la violence, Rosemarie. Elle déteste ça plus que tout au monde.

        « S’il te plait J-Juju…. Ne fait rien…. Je t’en pris... »


      Qu’elle dit, tout bas, espérant que son ange-gardien avait pu entendre. Elle ne sait pas trop ce qui se passe, à part que Judith, elle raconte ce qui s’était passé, beaucoup plus calmement. Ça réconforte Rosie qui soupire doucement, reprenant le chemin avec sa belle. Quand elle lui dit que ça allait aller, Rosie lève la tête, sourit et fait un petit hochement, même avec les larmes qui coulent sur ses joues.

      Elle ne sait pas à quel point ce commentaire que l’homme avait fait allait l’affecter à long terme. Par contre, elle ne peut s’empêcher d’avoir la gorge incroyablement serrée et de laisser sortir quelques mots d’une voix aiguë et enrouée.

        « J-je suis v-vraiment… V-vr-vraiment dés-solée………. J-Juju…………. »


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    /!/ CW : kuku cer le racisme et la violence c'est pas très cool /!/

    Quelle bourrique, cette gamine. Elle ne bronche même pas. Elle n’a pas froid aux yeux, pour quelqu’un de son âge. Impassible, je soutiens ses regards sans ciller. Le bibliothécaire nous regarde d’un œil perplexe. Je crois que l’atmosphère doit être électrique, dans le coin, vu la tension dans l’air. Personne ne doit avoir vraiment envie qu’une nouvelle bourrasque fasse trembler les étagères. J’irais ramasser ce qui est tombé, si ce n’est pas fait plus tard. Je ne supporte pas de voir des rayons en désordre lorsque j’étudie. Car, non, je ne compte pas partir d’ici, même avec les accusations (fondées) que la petite dame profère à mon encontre. Je ne sourcille même pas, bien que toujours un peu interloqué par son courage. On m’a déjà dit raciste, mais bon, je ne faisais qu’exposer la vérité : les poissons ça pue. On peut aimer manger des poissons mais personne ne veut en voir un frétiller sur sa table d’étude.

    Avec les révélations de la plus jeune, la rumeur gagne les environs. Les gens du coin ont plutôt l’air prêts à croire la petite. Je me contente de hausser les épaules, comme si les effets de mon attitude n’avait aucune importance. Non, vraiment, je suis censé ressentir des remords et apprendre quelque chose, élever mon âme suite à cette leçon, ressentir de la compassion ? Cela me fait une belle jambe que sa petite amie soit tétanisée pour si peu de choses. Ces hybrides… toujours à se faire passer pour les victimes de toute les persécutions du monde. En même temps, quand on voit celle-là, ça ne fait que confirmer leur faiblesse et leur inutilité. Je dois me retenir très fort de lever les yeux au ciel pour garder un peu la face devant ce dont on me taxe (même si les gens vont très vite faire leur avis).

    Ignorant les accusations, je me contente de hocher la tête avec un sourire des plus hypocrites.

    « Tout à fait. Nous ne voulions pas déranger les gens dans leur étude. »

    Je me tourne vers la table mise en désordre et vers les étagères renversées.

    « Je me chargerais de ranger tout ça, ne vous en faites pas. »

    J’espère avoir réussi à afficher une expression plus empathique. Je veux essayer de jouer le rôle du type un peu trop fier, mais qui se rend compte qu’il a été maladroit et qu’il est suffisamment désolé pour réparer les dégâts matériels de son erreur… après tout, les deux gamines n’ont même pas exigé d’excuses et je juge que les bibliothécaires ne veulent pas se compliquer d’avantage la vie avec toute cette affaire. Qu’ils donnent juste le bénéfice du doute et hop, on en parle plus.

    La plus jeune serre avec force ma main dans la sienne pour m’éloigner et je m’exécute sans trop sourciller, non sans une certaine prudence. Puis, les voila parties. Pas trop tôt. Maintenant…

    C’est l’heure de classer des bouquins, chouette ! Youpi !

    Sans plus attendre, je m’occupe de ranger mes affaires et les livres tombés sur le sol de manière très studieuse. Des fois je me dis que j’ai raté ma vocation et que j’aurais dû rester rat de bibliothèque uniquement. Mais bon, le devoir est le devoir et je n’allais pas cracher sur tous les avantages de la vie de Cardinal en terme de sources auxquelles je peux accéder. Avec ou sans ce genre de petits désagréments, je finirais par percer les secrêts de cette cité et de son incroyable énergie magique.  

    ______________________


    Helmut se fout de ton avis et méprise ton existence en #333399

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