Rosemarie est sur son nuage. En fait, depuis qu’elle est en amour avec Judith, depuis qu’elles sont ensemble, elle n’arrive plus à y descendre. Elle l’aime, Judith. Elle l’aime plus que tout et rien ne pourrait briser ça. Elles habitaient sous le même toit depuis quelque temps déjà et ensemble, elles avaient pu faire des trucs que Rosie aurait cru inatteignables. Complètement hors de sa portée.

    Alors elle est au marché, la petite Rosie, le petit poisson sur son nuage. Elle fixe le vide un peu, les grands yeux ouverts. Elle est devant un marchand qui attend patiemment qu’elle se décide. Qu’elle choisisse un truc. Il est gentil, par contre, il voit bien qu’elle a la tête ailleurs. C’est pas vraiment difficile à voir, en vrai. Aussi, il la connaît. Il vend beaucoup de trucs à la petite requine, des tissus, des cordes, tout ce qu’elle a de besoin pour faire ses vêtements.

    Réveille, Rosie.

    La jeune femme lève la tête rapidement, gênée, rouge et embarassée. Elle fait un rire timide, pas trop certaine quoi dire au marchand qui ne fait que sourire.

      « E-euh… P-Pard-don monsieur… J-je vais p-prendre c-celui-là. »


    Judith aime le vert. Alors Rosie est allée acheter du tissu vert pour faire une nouvelle robe. Il lui en manquait. C’était la couleur parfaite pour sa belle Judith. Rosemarie sort les sicams d’une petite poche et les donne timidement au marchand qui la remercie.

      « Tout se passe bien avec ta copine ? »


    Rosie lève la tête, complètement rouge et les yeux dorés bien grands ouverts. Elle balbutie quelques sons, se grattant le nez, fuyant le regard du marchand avant de hocher la tête en regardant ses pieds. L’homme plus âgé lui donne les tissus qu’elle avait achetés avec un sourire chaleureux.

      « Content de l’entendre. »


      « M-merci M-Monsieur… B-bonne j-j-journée! »


    Le vendeur lui fait un signe de la main qu’elle ne voit même pas, parce qu’elle est partie trop vite. Elle allait mourir. Son cœur battait si fort, elle avait chaud. Elle était bien trop ouverte, Rosie, tout le monde pouvait la lire comme un livre. Rosie reste un long moment dans la rue à fixer le tissu. Il avait une belle couleur. Ça allait embellir la beauté de Jud…

    Alors Rosie part en marchant rapidement, sans même regarder vraiment ou elle allait. Sa tête fonctionnait à 1000 km/h, elle avait trop d’idées en même temps. Elle voulait tellement que Judith soit belle, elle voulait juste qu’elle se sente aussi jolie que… Aussi jolie qu’elle l’était.

    Alors bien sûr, comme c’est le cas très souvent, Rosie rencontre un mur. Boom. Elle fonce dans quelqu’un. Pour une fois, par contre, elle n’échappe rien. Mais ce quelqu’un, l’est dur. L’est musclé. L’est euh. Oh merde.

    Basmath se tourne, sourcils froncés, quelqu’un venait de lui foncer dedans et… Ah bah c’est une jeune femme. Une jeune femme à la peau grise, aux cheveux noirs d’ébène, un grand sourire denté sur la moitié de son visage, ainsi que des yeux dorés très expressifs. Et elle la fixe.

      « D-désol-lée m-madame j’ét-t-tais… J’ai… Je s-s-s-s-s-- »


    Basmath sourit doucement, lève la main dans les airs pour lui montrer que tout va bien. La petite requine ne la quitte pas des yeux, par contre.

      « Ne t’en fais pas. Est-ce que je peux t’aider? »


      « J-j… Non! E-en fait j-... D-désolée je suis j-juste un p-peu… P-pardon. »


    Oof, la gêne est assez évidente chez cette jeune femme. Basmath tend sa main pour se présenter, toujours avec un sourire.

      « Peut-être que tu pourras m’aider, alors. Je m’appelle Basmath. »


    Rosie regarde la main de cette Basmath, puis son bras et OH OROS QU’ELLE EST MUSCLÉE. Calme-toi, Rosie, calme-toi. Elle serre très timidement la main de Basmath, faisant un petit rire nerveux avant de placer une mèche folle de ses cheveux noirs derrière son oreille.

      « R-Rosemarie… M-mais tout le m-monde m’appelle R… Rosie. C-comment je p-peux t’aider ? »


    Comment est-ce qu’une femme aussi forte que cette Basmath, aussi musclée et qui a l’air si… Tout le contraire de Rosie, aurait besoin de son aide ? La requine lève son regard doré et le plante dans celui rouge sang de la soldate. Basmath qui, elle, sourit et regarde autour, mains sur les hanches.

      « J’connais pas trop le coin et je suis perdue. Je cherchais un endroit pour m’acheter de nouveaux pantalons. »


    Rosemarie jette, par réflexe, un regard aux pantalons de la matte. Elle semblait bien hab… Oui bon, elle a rien sur le top du corps sauf des bandagELLE A RIEN SUR LE TOP DU CORPS SAUF DES BANDAGES. Oh Oros. Ooooh Oros. Rosie rougit comme pas possible, rapidement, elle détourne la tête et se frotte le nez, gênée. Basmath ne fait qu’attendre patiemment et sourire.

      « J-oui je… J’ai bien… Je connais u-un endroit.»


    En vrai, elle aurait pu la ramener à son propre magasin, mais Rosemarie se sentait mal. Comme si ce n’était pas juste ou quelque chose du genre. Bref, le regard baissé sur ses pieds pour ne pas regarder le corps de Basmath, Rosie se met à marcher dans une direction en disant un tout petit ‘par ici’ à la soldate. Celle-ci la suit, regardant autour. Bien qu’elle était à Yggdrasil depuis un bon moment, l’ancienne nomade n’avait jamais vraiment pris le temps de ‘visiter’. Elle n’avait jamais eu le temps, depuis le début.

      «V-vous av-vez perd-du votre… Votre ch-chandail ? »


    La question de Rosie fait presque rire la matte qui remarque la gêne de la requine. Moh elle était mignonne, en vrai, même si son visage était assez unique.

      « Nah. J’suis toujours comme ça. »


      « O-oh… Oh Oros. »


    Rosie chasse des pensées de sa tête, un mauvais réflexe qu’elle avait encore depuis le temps. Même si elle était avec Judith, son imagination était extrêmement fertile et bon… Y’avait des trucs, des fois.

    ……...Judith.

    Oui, Judith. Elle voit beaucoup Judith dans cette femme. La couleur de sa peau et de ses cheveux, ses airs, son regard. Même s’il semble beaucoup plus triste ? Fatigué ? Rosemarie lève la tête, quelques instants, vers Basmath qui remarque, bien sûr, ces petits coups de regard, mais ne dit rien. Elles marchent en silence pour le restant du trajet (qui n’était pas très long, il faut dire), jusqu’au magasin de vêtement qui n’était pas le sien. Gênée, Rosemarie pointe la porte d’un geste de la main maladroit. Mais elle ne peut s’empêcher de fixer Basmath. Par contre, cette fois, leurs regards se croisent. Rosie rougit comme une tomate et détourne les yeux rapidement.

      « D-d-désol-lée Mme B-Basmath, v-vous me… V-vous me f-faites penser à m-ma c… Ma co-copine, J-Judith. »


    Le sourire de Basmath disparaît aussitôt. Judith ? Non, c’était impossible. Complètement impossible qu’elle ait rencontré…. La copine de Judith ? Nah, il devait y en avoir d'autres, Judith, à Yggdrasil, allez, Basmath.

    Mais Rosemarie continue, souriante, regardant ailleurs.

      « Elle a les m-mêmes traits q-que vous, e-et les mêmes cheveux blonds e-et la peau est simil-laire. P-par contre ses yeux sont p-p-plus bronze q-que r…...euh…. P-pardon. »


    Rosie venait de réaliser qu’elle faisait encore le truc ou elle était sur son petit nuage à parler sans arrêt de sa belle blonde à qui voulait (ou pas) l’entendre. Mais Basmath ne sourit plus. En fait, elle a le coeur qui s’est mis à battre infiniment plus fort. Mais ça peut être une coïncidence. Ça DOIT être une coïncidence. C’est impossible.

      « Et… Ta copine, Judith, c’est… Quel est son nom de famille ? »


    Rosie lève ses grands yeux dorés dans ceux de la soldate, curieuse. C’était une question un peu bizarre, mais la requine se fait un plaisir de répondre. Parler de Judith était devenu une de ses activités préférées, dans le dernier mois, peu importe la forme. C’est d’une voix enjouée avec un grand sourire et presqu’une fierté, que l’animorphe répond à Basmath.

      « Judith Yeshua! »


    Basmath sent ses jambes devenir molles. Comment est-ce que c’était possible…. Judith avait une petite amie ? Et cette petite amie était là, devant elle. Non seulement elle n’avait aucune idée que Judith était en couple, mais…. Non, en vrai, Basmath n’avait pas le droit de le savoir. Elle ne méritait pas de faire partie de sa vie. Le ton de la matte pâlit énormément en l’instant de quelques secondes, alors qu’elle hoche la tête. Elle ne sait plus quoi dire. Et ça, Rosemarie le remarque, se sent mal. L’impression qu’elle a dit quelque chose de mal.

      « E-est-ce que t-tout va bien, Mme B-Basmath ? »


    Son coeur se met à battre plus fort aussi. Elle a un peu peur, soudainement. Des images du gars qui l’avait agressée dans la rue se mettait à lui rouler dans la tête pour une raison qu’elle ignorait. Une peur quelconque que l’homme à qui Judith avait coupée la mais pourrait… Peut-être essayer de se venger ? Oh merde oh merde oh merde oh merde oh merde oh m--

      « Mon nom… Mon nom est Basmath Yeshua. Et Judith est ma petite sœur. »


    ………………………………………………………………….Hein ? Judith a une soeur ? Judith…. Judith a une SOEUR ? Depuis quand ? Non, en vrai c’est stupide comme question, Basmath avait dit ‘petite soeur’ alors c’était euh… Depuis toujours ? Mais pourquoi est-ce qu’elle n’avait jamais… Jamais su.

      « V-vous êtes la… La so-soeur de Juju?.... De Judith ? »


    Bas’ hoche la tête, sentant la sueur se mettre à lui couler dans le dos. Apparemment, Judith n’avait jamais parlé d’elle à sa copine. Ça lui fait mal. Très mal. Elle ne voulait rien avoir affaire avec sa grande soeur, apparemment. Jusque…. Juste…… Basmath s’assoit sur un banc qui n’était pas trop loin et Rosie vient la rejoindre, très lentement, un peu après. La requine ne sait pas trop quoi dire. Elle ne fait que fixer la soeur de sa douce, jouant nerveusement avec ses mains.

      « E-eum… M-Mme Basmath s-si je p-peux dem-mander, eum….. Pourquoi e-est-ce que J-Judith ne vous a jam-mais mentionnée ? »


    BAH MEURS ALORS.

    C’est tout ce qui résonne dans la tête de la louve-garou qui frotte son visage durement avec sa main. Probablement qu’elle ne voulait plus jamais rien savoir d’elle. Qu’elle ne croyait jamais la revoir. Ou bien, parce que… Non, la réponse était assez évidente.

      « Parc… Parce qu’elle me déteste. »


    Ces mots ébranlent la jeune femme qui fige. Judith détestait sa sœur ? Mais pourquoi ? En vrai, la requine ne pouvait s’empêcher de se sentir un peu… Bah comme si Juju lui cachait des trucs. C’est important, une soeur, même si on la…. Déteste…. Rosemarie reste silencieuse, sourcils froncés. Elle pense. Elle pense très fort, la petite Rosie.

      « J’imagine qu’elle a voulu effacer toute trace de moi dans sa vie. »


    Mais c’est horrible. Non, non non non, il devait y avoir une autre explication. Juju n’était pas comme ça, non ? Elle n’était pas du genre à complètement fermer la porte à un membre de sa famille ?... Non ? La requine sent une vague d’anxiété lui passer au travers du corps. Elle a peur. Peur que sa belle lui cache d’autres trucs comme ça. Peur qu’il y ait beaucoup de choses qu’en fait, Rosemarie ne sache pas du tout.

      « Juju e-est… P-Pourquoi est-ce qu’elle vous déteste ? »


    Basmath reste silencieuse longtemps. Et Rosie aussi. Elle regrette d’avoir posé cette question, maintenant, mais il est trop tard. La soldate tourne le regard un instant rapidement vers la grise, puis, ailleurs. Elle n’a pas envie de se mettre à pleurer. Pas devant une inconnue et la copine de sa petite soeur qui la détestait. Mais elle ne pouvait s’empêcher d’avoir des larmes aux yeux.

      « Parce que je n’ai pas été là pour elle quand il aurait fallu. J’étais à l’autre bout du continent en mission militaire. Et à cause de ça, notre père et notre petit frère sont morts. À cause de moi. Notre mère et notre grand-mère est morte peu longtemps après. Elle me blâme. Et elle a raison.»


    BAH MEURS ALORS.

    Les yeux de Rosie s’humidifient immédiatement. À voir Basmath dans un état comme ça, de voir la soeur de sa belle qui se blâme comme ça, c’était… Judith avait, en plus, un petit frère qui était mort ? C’était beaucoup trop d’information pour la requine, d’un coup. C’était beaucoup, beaucoup trop de trucs tout d’un coup.

      « Si j’avais été là, les choses auraient pu se passer autrement. Ou bien j’aurais pu mourir à leur place. »


    Ça aurait été mieux. Isaac, Papa, Maman, Mamie, Ayla. Si tout le monde avait pu être en vie, sauf elle, si Bas pouvait revenir en arrière, pour sauver tout le monde et mourir, elle le ferait sans hésiter une seule seconde. Mais c’était impossible de retourner dans le temps. Tout ce qu’elle pouvait faire, c’était… d’accepter que Judith était en vie et heureuse avec une petite amie. En dehors de sa vie. Faire comme si Basmath n’existait pas. C’était juste. C’était bien ce qu’elle méritait.

    Une petite main grise se pose sur la sienne. Basmath tourne la tête pour voir Rosemarie, les joues ruisselantes de larmes, qui serrait sa main en tremblant. Et de voir cette Rosie comme ça qui pleurait, pour elle, une fille qu’elle ne connaissait même pas… Les larmes de Basmath s’étaient mises à couler toutes seules.

      « Je ne suis pas d’accord. J-je crois que… Ce n’est pas de votre faute, je s-suis certaine que vous aviez v-vos rais-sons d’être loin d’eux, quand… Quand tout est arrivé. »


    La gorge serrée de Rosie l’empêchait presque de parler. La louve-garou était étonnée, elle, de voir à quel point cette jeune femme était empathique à sa situation, surtout qu’elle ne la connaissait pas. Mais elle sourit, larmes sur le visage. Un sourire triste, un sourire presque déformé par des pleurs qui se battaient pour sortir.

      « Ne t’en fais pas, Rosemarie. C’est son choix. Je dois l’accepter et… Vivre avec le fait qu’elle sera plus heureuse sans moi. »


    Dire ses mots, ça faisait aussi mal que sa transformation à chaque pleine lune. C’était horrible, comme pensée, mais le plus vite elle s’y faisait et le plus vite Basmath pouvait arrêter de se sentir comme un gros sac à merde… Non ?

    La grise reste silencieuse pendant un bon moment. Elle regarde sa main sur celle de Basmath et, d’un coup, en un élan, elle se lève. Les sourcils froncés, les yeux rouges à cause des larmes, Rosie se tourne vers Basmath.

      « Bah pas moi! J-je n’accepterai pas ça! Jamais. Je… Je vais lui d-dire de vous parler. De v-vous laisser une chance. »


    Elle n’avait pas l’air méchante, Mme. Basmath. Au contraire, ses larmes avaient vraiment touché Rosemarie. Elle voulait l’aider, elle voulait renouer leur lien. Essuyant ses larmes, la requine sentait ses mains trembler de détermination. Basmath, elle, hausse les sourcils, surprise de voir Rosemarie comme ça. Elle semblait… Elle lui rappelait un peu elle-même, quand elle était plus jeune. Toujours à se lancer à l’aide de tout le monde sans même vraiment savoir l’histoire complète. Ou savoir si ça allait marcher. Elle avait un grand coeur, cette Rosemarie, mais...

      « C’est très gentil, Rosie, mais je crois que c’est peine perdue. Judith a fait son choix. C’est son droit et je vais… Je dois vivre avec les conséquences. »


    La louve-garou voyait bien dans les yeux de la requine qu’elle n’allait pas abandonner aussi rapidement. Comme pour confirmer cette idée, Rosemarie sort un morceau de parchemin, une plume de son petit panier et se met à écrire l’adresse de sa boutique-maison hybride. Elle donne le morceau à Basmath qui regarde celui-ci, fronçant les sourcils.

      « C-c’est ma maison. E-elle habite chez moi. Je vais lui p-parler à J-Judith. E-elle… Elle va t-te pardonner. »


    Bas’ est encore surprise de la détermination de la requine, souriant doucement, mais tristement. Elle ne veut pas se faire d’idée, mais… Rien n’allait pouvoir arrêter cette jeune femme. Ça se voyait dans ses yeux enflammés.

      « Merci, Rosemarie. »


    Le regard doré de la jeune femme s’adoucit, quelques instants, avant qu’elle ne fasse un gros calin à la soldate. Elle la connaît à peine mais Rosie a l'impression que Bas’ en a vécu énormément, depuis peu importe ce qui s’était passé avec leur famille. Basmath est figée, ne sachant pas trop comment réagir à tout ça, mais elle lui rend son câlin. Quand Rosie se retire, elle lui fait un petit byebye de la main avant de se mettre à courir en direction de sa maison.

      « J-je v-vous promets d’arranger tout ça!! »


    La matte suit la requine du regard jusqu’à ce que cette dernière ne sorte de son champ de vision. À la seconde ou la grise n’est plus visible, Basmath explose en larmes. Les sanglots, les pleurs, tout. Elle ne sait plus quoi penser. Elle ne veut pas espérer inutilement, mais une partie d’elle ne peut s’en empêcher. Elle voudrait tellement. Elle veut tellement que Judith lui reparle. Même si ce n’est qu'une fois de temps en temps… Même si ce n’est qu’une fois par mois.

    Basmath passe un très long moment sur ce banc à pleurer, contempler le vide et laisser le temps passer. Puis, elle fait un achat rapide au magasin et retourne à la caserne. L’impression que les journées émotionnelles, elle était en train d’en accumuler beaucoup plus qu’elle n’était capable d’en prendre.

    Et cette Rosemarie… Vraiment quelqu’un de spécial. Elle a vraiment un pouvoir sur les gens qu’elle rencontre. Et elle n’en a probablement aucune idée.