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    Le dragon n'est plus, miracle est arrivé. Yggdrasil a protégé sa cité. Des mois de siège éreintant cessent, la ville millénaire respire à nouveau. Chaque soir, sous la lueur émeraude et bienveillante du grand arbre, les éossiens fêtent et célèbrent ceux tombés au combat. Après tant d'épreuves, la ville semble reprendre vie...
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    Nouvelle nuit dans les tavernes d'Yggdrasil, c'est bien au milieu d'une catastrophe -dragonique- que la population a besoin de se changer les idées ne serait-ce qu'une soirée dans une petite bulle de joie et de festivité qu'une renarde s'efforce de créer. Passé la porte de la taverne, fini la misère et fini le drama, au moins pour quelques heures, les rires, les acrobaties, les plaisanteries et les chants résonneront dans les rues. Bien qu'elle savait pincer des cordes, la spécialité de Linnea était plutôt une danse rapide mêlée de souples acrobaties pour impressionner de temps à autres... Et celles ci finissait plus ou moins bien ! Finir un front-flip par une gamelle sur le plancher de la petit scène avant de se relever d'une galipette était quasiment devenu sa réputation depuis le temps.  

    Le one-fox-show avait donc déjà commencé depuis une petite heure -une bonne petite heure de rires dans la taverne!- durant laquelle Linnea improvisait de petites situations parfois drôle, parfois grotesques, en rebondissant sur les idées que les clients de la taverne lançait parfois dans sa direction. C'est quelque chose qui la différencie des autres bardes : elle n'est pas du genre à venir, faire son show, et repartir. Elle pousse au maximum l'interaction avec son public.

    Fiou .. Hah~ Okay, vous savez quoi ?

    La foxo semble déjà un peu essoufflée à force de s'agiter, assez pour transpirer, mais pas du tout assez pour la fatiguer. Accroupie juste au bord de la scène et avec un sourire narquois remontant jusqu'à ses yeux plissés de malice, elle lève l'index vers le public comme pour essayer de concentrer son attention.

    Cette scène... Elle est grande, et moi, j'mesure genre. Un mètre. J'en sais rien. J'suis qu'une renarde ! Alors pour cette fois .. Si quelqu'un venait monter ! Hey, pourquoi paaaas... Toi !

    Une personne au hasard avait attiré son regard : A une table proche de la scène et décorée de deux beaux yeux vairons, impossible de la manquer ! Certains du public, plus ou moins fans, semblaient excités à l'idée de participer à un spectacle. D'autres plus renfrognés, d'autres s'étaient agités pour se faire remarquer, mais maintenant que la renarde avait fait son choix... La petite foule de la spectateur allait, dans l'énergie du moment, encourager la pauvre cible à rejoindre la foxo hyperactive, de gré ou... Plus ou moins de force si elle avait besoin qu'on l'y pousse un peu. Tout le monde avait envie de voir ça !

    Hey : si vous l'savez, vous l'savez, je suis allergique aux chats- et peut être aux animorphes chats aussi, qui sait ? QUI SAIT ? Donc avec notre nouvelle amie sur scène, peut être que le show continuera encore deux ou trois heures, peut être que dans cinq minutes je serai par te-

    Et sans même terminer sa phrase, la renard trop prit dans son jeu mime la situation plutôt qu'essayer de l'expliquer. Une chute à peu près contrôlée l'enverra SBLONG sur le sol en bois de la scène alors qu'elle s'agite par de faux spasmes en lâchant une bouillie verbale proche de "GLGGLGLRLELGLBLGL". La comédie évidente dure quelques secondes à peine avant qu'elle ne se redresse avec son rire nerveux habituel, "A-HAHAa", puis prenne appui avec le pied pour un ptit tour en pivotant au sol et finisse par se relever pour de bon.

    Okay ? Compris ? Si ça m'arrive dans les cinq minutes vous appelez eeeuh j'en sais rien, y'a surement un soigneur dans la salle !?  

    Tout en parlant, la renarde passe sur le devant de la mini scène et sa queue animale blanche ondule derrière elle avec souplesse en suivant ses mouvements. Sourire radieux affiché aux lèvres comme d'habitude alors qu'elle parcours le bord, Linnea finira par faire volte face, à moitié vers Astrid probablement ici contre son gré, à moitié vers le public -TOUJOURS- regarder le public!

    Mmh.. Première chose à faire, essayer de la mettre un peu à l'aise.

    Daaaamn hey ! Ca se voit que tu t'entraines toi, t'as l'air super forte ! C'est quoi ton nom !? T'as déjà parcouru les murs et toi du quartier ? Parce que sinon, ça pourrait être ta première fois ! Okay, meilleure question : combien de pompes tu peux faire d'affilées et est ce que tu penses pouvoir me battre ! L'perdant se prendra un gage ! Peut être...

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    [justify]Mauvaise journée. Le genre de journée où elle n'arrivait à rien ; le genre de journée où elle aurait été même incapable de voler un bonbon à un enfant. Pas qu'elle ait déjà essayé, en soi – ou du moins pas à son âge -, mais l'image lui parlait beaucoup ce soir. Le ventre vide, les pieds endoloris après avoir manqués d'être rattrapée par des soldats qui étaient définitivement trop rapides ces derniers temps, Astrid avait finalement décidé que trop était trop, et qu'il valait encore mieux aller s'asseoir au chaud pour la soirée. Les tavernes n'étaient généralement pas son lieu favori : trop d'odeurs et trop de bruit pour elle, au-delà du seul problème que posait les ivrognes pénibles. En revanche, on y avait pas les pieds froids et c'était appréciable, surtout après plusieurs nuits passées sous la pluie.

    La queue battant l'air, l'animorphe n'écoute qu'à moitié ce qui se passe. Il y a un peu d'agitation sur la scène, générée par une troubadour qui à ses yeux visiblement incapable de s'arrêter une seconde. Astrid s'en fiche un peu, en soi. Ça occupe les autres, et pour peu... Son regard passe d'un air intéressé sur les poches laissées à découvert qu'elle voit ici et là. Ce serait le moment idéal pour se refaire un peu, et peut-être se remplir le ventre avec autre chose que des morceaux de viande séchés achetés une fortune dans cette taverne.
    Enfin, ça, c'était le plan.
    Le plan n'était pas que l'ensemble de l'attention se tourne subitement vers elle alors qu'elle était à deux doigts de fondre sur une besace trop garnie.

    Immédiatement, elle s'immobilise, les yeux grands ouverts, l'expression statufiée, digne d'une biche qu'on aurait surpris sur un chemin à l'aube. Et si elle aurait bien fui sur l'instant, elle n'en a pas l'occasion : car bien vite, des bras et des mains la poussent jusqu'à la scène, non sans qu'elle ne s'en indigne, au passage.

    « M-mais non ! Mais lâchez-moi, bande de sacs à...- ! »

    Elle peste, siffle, grogne, mais la foule compacte ignore tout ce qui n'est pas la voix de leur amuseuse. Amuseuse qui semble d'ailleurs occupée à simuler l'étouffement au sol, pour une raison qui la dépasse, plus occupée à regarder à droite et gauche si une sortie ne se trouve pas dans les environs.
    Tout va vite. Beaucoup trop vite. Les sons tambourinent dans ses oreilles pour former une cacophonie incompréhensibles et les odeurs lui agressent les narines comme si elles se trouvaient juste en dessous. Son rythme cardiaque s'accélère jusqu'à devenir inconfortable. L'angoisse et l'incertitude font gonfler une tension dans sa poitrine qu'elle n'a pas souvent connu. Et quand la renarde s'adresse subitement à elle, Astrid s'immobilise d'un coup net. Les épaules haussées contre son cou comme pour le protéger dans un réflexe instinctif. Les questions qui lui sont posées vont bien trop vites pour qu'elle comprenne la moitié de ce qui lui est dit. Le poil de sa queue s'est dressé. Ses oreilles se sont aplaties sur son crâne. Les regards se sont posés sur elle, ne la quitte plus. La panique lui monte à la gorge. Elle ne bouge plus. Ne parle plus. Comme si devenir une statue allait lui permettre de devenir invisible, comme si elle n'était plus vraiment là.

    Puis, il y a un gloussement. Un second, ensuite, plus gras. Un troisième, clair et long, suivi d'une foule d'autres. Des étouffements narquois et moqueurs de la foule, qui finissent par se rejoindre dans une seule masse de sons unis et désunis, un même rire goguenard né de la vue de cette adolescente en pleine panique, incapable de répondre. Un rire qui perce la poitrine de l’anamorphe de pics glacés, de pointes aiguisées et douloureuses plantées dans sa poitrine compressée. Elle a du mal à respirer.

    « Bah alors ? Tu donnes ta langue au chat ? »

    Nouveaux rires, plus forts cette fois. C'est la goutte de trop. Astrid bondit sur le côté, bouscule ceux qui se trouvent sur son passage et se fraient un chemin sans faire attention de l'usage qu'elle fait de sa force et des tables qu'elle renverse sur son passage. Elle fuit comme elle le peut, se précipite dehors, par une porte annexe, et se retrouve dans une ruelle quasiment déserte, à cette heure de la soirée. Elle s'avance un peu dans la rue, mais sa course frénétique la fait chuter au sol et s'étaler de tout son long, sa poitrine se haussant et se rabaissant avec irrégularité. Paniquée, des frissons de peur remontant le long de sa colonne vertébrale, elle sent sa respiration, lourde et pénible lui comprimer la cage thoracique.
    … Qu'est-ce qui m'arrive ?

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    Argh. La foxo aura essayé de meubler un peu le temps que la nouvelle venue prenne conscience qu'elle est sur scène mais pour une fois ça n'a pas l'air de bien se passer. Et le public semble décider de s'en amuser ! Frick ! Okay, c'est pas la première fois que quelqu'un a des difficultés sur scène. Elle peut totalement gérer ça. Probablement. Pour essayer de ramener un peu la féline sur terre, la foxo repasse devant elle en affichant un ptit sourire encourageant, mais rien à faire, elle a bloqué ! Et se tourne donc vers le public. Le spectacle doit continuer.

    Heeey, les gars, soyez cools ! Et pas jaloux de pas être montés sur scène ! Pas d'ma faute si vous avez pas d'aussi jolis yeux ok~
    .. Huh ? Pétri..? Yeah je crois que j'ai accidentellement lancé un sort de pétrification AHAHA- J'ai du progresser en magie ! La dernière fois que j'ai tenté un vrai sort de givre c'était... Mmh.. Eeeh.. Disons que ça s'est pas très bien passé aha~ je vous raconte !


    Hop la, elle va pouvoir meubler un temps et tout va bien se passer. Rediriger l'attention du public sur elle, et si des petites piques ou taquineries doit venir, qu'elles viennent sur elle, pas sur l'invité ! La renarde est habituée à en jouer, à en prendre et à en redistribuer, mais malheureusement cette fois ci ils font preuvent de moins de subtilité et en plus de ne pas mordre à l'hameçon que la renarde tente de lancer. Espérons que ça n'atteigne pas profondément la panthère..

    "Okay donc, y'avait ce mage, ok ? Le type qui fait de grands ballons d'eau parfois sur la place et- "

    Bruit de pas soudain derrière elle, la foxo se retourne et.. Constate que l'invitée a bel et bien réussi à se débloquer ! Pour se carapater à toute vitesse. Frick. Elle se redresse comme d'un bond soudain, perdant de son sourire habituel pour observer la fuite soudaine avec inquiétude. Huh. Elle même bloquera quelques secondes.. Avant de déclarer :

    QUINZE MINUTES DE PAUSE !!

    Puis de bondir de la scène pour s'élancer à sa poursuite ! Le nez à peine dehors.. Elle constate une pluie moyenne, fait demi-tour et s'empare du premier objet ressemblant vaguement à un parapluie qui lui est passé sous la main, c'est à dire le manteau d'un type qui devait faire à peu près deux fois sa taille, puis s'élance dans la ruelle sombre.

    Heureusement, la renarde est rapide et a eu le temps de voir plus tôt où la féline avait détalé. Il ne lui faudra pas beaucoup de temps pour la rejoindre, emmitouflé sous le manteau de fortune...

    F.. rick..!

    N'étant plus devant une foule à amuser, la voix de Linnea se fait un peu plus calme, et en même temps que ses paroles tombent, les gouttes de pluie cessent d'atteindre la féline au sol. Elle étend le manteau, bras écartés pour faire comme la structure d'un parapluie et en demeurant penchée au dessus d'elle pour offrir un abri de fortune. Si ses paroles ont attiré l'attention, elle lui offrira son sourire chaleureux, plus petit mais aussi plus franc, avant de s'accroupir juste à côté et de lui tendre une manche du manteau au dessus d'elle, pour que l'habit tienne un peu ainsi tout en se libérant un bras. C'est la crise de panique visiblement. Sans rien dire de plus, elle laisse sa queue de renarde touffue venir reposer contre le dos et un peu la nuque de la panthère, sans rien dire de plus pour le moment. Elle reste un temps ainsi à l'abriter comme elle peut, autant de temps qu'il le faudra, avant d'oser parler de nouveau.

    Hey.. Je croyais que les chats aimaient pas la pluie.. Ahaha..

    Hmrhm!

    Je reste à côté. Respire doucement...

    ...

    Désolée pour la scène.. Je pensais pas que ça pouvait faire un tel effet. T'as pas du comprendre ce qu'il venait de se passer.. Projetée d'un seul coup comme ça...


    Tout en parlant, elle fouine dans sa poche de sa main libre, elle avait mit la main sur quelques friandises au sucre plus tôt... Bon moment pour en partager sans doute ! Quand la crise de panique se sera un peu calmée en tout cas. La renarde apprécie pas du tout que quelqu'un se trouve aussi mal à cause d'elle, mais elle est convaincue de pouvoir encore changer la catastrophe en un bon souvenir !

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    Astrid n'aime pas ça. Perdre ses moyens, surtout, même si la pluie n'est pas particulièrement à son goût non plus. Alors lorsque cela arrive, elle a un réflexe : réprimer autant que possible. Se contrôler comme elle doit le faire, comme elle sait le faire, d'ordinaire. Mais cette fois, ce fut un échec complet. La respiration courte, elle fixe le sol sans se rendre compte de ce qui se passe autour d'elle. Il n'y a qu'un son perçant dans ses oreilles, qui offusque même son audition des bruits de pas qui se rapprochent de plus en plus. Et si elle sent une présence, elle ne l'identifie que lorsque cette dernière se met à parler. Par réflexe, son dos se tend, comme si elle s'attendait à un nouveau tournant négatif des événements. Mais non. L'eau tombe moins dans son dos ; elle ne rend pas tout de suite compte que la protection de l'autre en est la cause. Il n'y a pas de moquerie, ni de reproches. Ce simple fait l'étonne.
    Qu'est-ce qu'elle fait là... ?

    La douceur soudaine dirigée vers elle la rend méfiante. C'est qu'elle n'en a pas spécialement l'habitude, mais ce n'est pas... Désagréable. Moins tendue, Astrid tente de se concentrer sur sa respiration. Ses membres tremblent toujours, mais sa vision se fait plus nette, petit à petit. Les mots qu'elle entend sont plus simples à comprendre. Des excuses, visiblement. Sur l'instant, l'animorphe ne sait pas quoi en penser. Le calme de la voix qu'elle entend lui fait toutefois du bien.
    Il se passe une minute ou deux. De silence et de pluie, parfois troublé par le bruit de son souffle et de sa respiration. Son regard finit par se relever vers les sucreries qui lui sont proposées, de l'hésitation dans le regard.

    Au final, c'est plutôt la main de la renarde dont elle se sert pour se relever, avec peut-être plus de difficulté que prévu, vu ses jambes qui chancellent. Au bout de quelques secondes, toutefois, elle arrive enfin à tenir droit. Gardant ses bras autour de sa poitrine comme pour essayer de calmer les frissons dans son dos du au froid qui n'a pas l'air de venir de la température ambiante, elle garde un coup d'oeil méfiant sur la troubadour. Dans sa propre main, elle a toutefois pris les sucreries tendues qu'elle met dans sa bouche avec un certain empressement.

    « C'est ton public, là. Il sait pas s'tenir. »

    Elle grommelle en mâchonnant, le regard divergeant sur les côtés. Elle n'est pas spécialement fière de sa perte de contrôle et fait le gros dos pour prétendre qu'elle est parfaitement à l'aise maintenant, même si ça ne trompe personne.

    « C'est bon. J'vais bien. Tu peux retourner à ton boulot, pas la peine de perdre du temps. »

    Elle esquisse un petit signe de la main pour faire signe à l'autre animorphe que ce n'est pas la peine de s'attarder sur son cas. Enfin. Sauf si elle avait d'autres bonbons à donner, mais hors de question de le dire.

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    Yoooo elle a l'air de s'en remettre ! Petit à petit le souffle semble revenir sous contrôle tandis que la foxo surveille avec attention et arrange un ptit bout de manteau ici ou la pour couvrir un peu mieux. La queue de renard fluffy fait peut être son effet également... Et lorsque l'animorphe saisit sa main, Linnea lui offre un sourire tendre, un ptit clin d'oeil d'encouragement en prime avant de l'aider à se relever et de se redresser elle même ! Hooop la, la panthère est forte, elle le savait ! En relachant la main, Linnea prend donc soin de lui laisser les friandises, oreilles naturellement redressées toutes hautes, joyeuse de voir qu'elle accepte le cadeau !

    Parfait, t'y arrives, pas besoin de forcer ça va revenir !

    Puis à la remarque, la foxo s'esclaffe soudainement de son rire bref habituel, sorti sans retenue.

    AhaHA ! T'as raison, il savent pas se tenir ! Ma faute ! J'ai tendance à instaurer ces taquineries en va et viens parfois et... Ils réalisent pas forcément que c'est envers MOI ce jeu, pas envers tous ceux qui montent sur scène !

    Puis Linnea l'écoute, bien qu'elle soit apparemment déjà dans son petit nuage d'avoir réussi à rétablir le contact. Entre ses lèvres, un petit air de musique fredonné viendra rajouter au bruit des gouttes de pluies qui s'échouent sur la pierre. Mais le "pas la peine de perdre du temps" la ramène soudainement à la réalité. C'est vrai qu'elle lui avait pas mal ruiné la soirée, mais pas question d'en rester la ! Elle peut encore rattraper le coup, c'est certain.

    Huh !? Perdre du temps ? Pas du tout ! T'as l'air d'avoir faim..

    Maintenant que la féline s'est relevée et semble plus stable, Linnea placera une moitié du manteau au dessus d'elle pour que le vêtement protège un peu mieux. Aucune idée de pourquoi, mais l'autre semble avoir faim, alors il y a de quoi faire d'une pierre deux coups !

    Ecoutécoutécoute, voila ce que je propose ! On retourne à la taverne ! Mais cette fois ci on te trouve une place loin de la scène et.. Tu manges ce que t'as envie de manger. C'est pour moi. J'connais un peu le tavernier, j'lui dirai, tu profites de la soirée tranquillement au chaud et on se retrouvera à la fin de mon show ! Okay ?

    Tout en parlant, la renarde commence déjà à reculer un peu vers ladite taverne encore pleine de rires et lumière. Une ou deux têtes curieuses regardent à l'extérieur. Comme elles se déplacent avec un manteau pour deux, elle attend confirmation avant d'y aller pour de bon.

    Et promit, j'te ferai jamais revenir sur scène, ahaha~

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    Elle n'a pas particulièrement envie qu'on s'attarde sur le spectacle désolant qu'elle donne maintenant. C'est déjà bien assez humiliant pour elle, encore plus quand la renarde en face souligne sa faim. De vives couleurs remontent sur ses joues et elle détourne la tête autant que possible, gênée qu'on énonce aussi ouvertement ce fait. Pour peu, elle reprendrait presque la fuite en prétextant une quelconque excuse, tant que cela l'épargne de la gêne accumulée.

    Enfin, c'était le plan jusqu'à la proposition faite par l'autre animorphe. Immédiatement, lorsqu'elle parle de nourriture, les oreilles d'Astrid se redressent. Elle tourne la tête vers l'artiste avec stupéfaction, ne comprenant d'où vient accès accès de générosité. Se sent-elle tant coupable que ça... ? D'un côté, ce serait ridicule et en même temps peut-être légèrement manipulateur (à ses yeux) que d'en profiter, mais...
    Son estomac grogne. Non, ce serait plutôt stupide, tout compte fait, de refuser. Depuis combien de temps n'avait-elle pas pris un vrai repas complet, déjà... ?

    « Ouais. D'accord. »

    Elle marmonne avec embarras, la queue basse alors qu'elle suit la troubadour à l'intérieur, jetant des regards mauvais aux quelques uns qui la reconnaissent sur le chemin. Elle finit par s'asseoir à une table, plus isolée, et comme lui a conseillé son 'hôte', en profite pour demander quelques assiettes afin de se remplir l'estomac. Si la gêne la rendait timide au début, elle l'oublie bien vite lorsqu'on lui ramène un poulet entier et s'empresse de venir le saisir avec ses doigts, plantant ses crocs dans la chair pour s'en régaler. Si elle ignore ce qu'elle a devant elle au départ, c'est quand elle commence à se bafrer un peu moins rapidement que son attention devient plus disponible.
    Petit à petit, elle commence à jeter des coups d’œil de plus en plus fréquents vers la scène et le petit spectacle que donne la renarde. Ses traits, progressivement, se détendent.
    Bah... Elle est pas si lourde, en fait. C'est marrant, même, un peu.

    Lorsqu'elle sent que l'ambiance est un peu plus calme, que ce soit car il s'agit d'une pause ou parce que la scène arrive à sa fin, elle jette un bref coup d'oeil aux pourboires qu'a reçu la troubadour, avant de regarder sa table où se sont accumulées les assiettes. Même son ventre est un peu arrondi.
    Oups.
    Elle profite d'un instant de calme pour s'adresser à la renarde.

    « Hmm... J'espère pour toi qu'ils ont été généreux, quand même. »

    Elle serait presque gênée d'avoir abusé, pour le coup, ce qui serait bien inhabituel de sa part. Elle cala cette pensée comme étant le fait de sa fatigue, mais en profita pour se dire qu'au pire, Astrid pourrait toujours rendre service à sa manière.

    « Enfin... Si il faut, je courre bien. »

    Bah quoi ? Pourquoi perdre des bonnes habitudes ?

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    Hah ! Elle avait vu juste ! Impossible de réprimer une petite fierté lorsqu'elle voit les yeux de l'animorphe s'illuminer. Les deux repartent alors vers la taverne sous ce parapluie de fortune, et en chemin, la renarde marmonne comme un petit air de musique mélancolique accompagné du son de pluie qui frappe leur manteau.

    eeeeEEEET ME ! REVOILA ! WooOOh !

    S'exclame la renarde une fois rentrée dans le bâtiment, pour essayer de s'accaparer l'attention et éviter que celle ci reparte sur son accompagnatrice. Elle la laisse partir à une table avec un ptit sourire puis intercepte un serveur pour lui expliquer vite fait qu'elle paiera à la fin. Hop la ! Le tour est joué ! Plus qu'à reprendre son ptit show.

    Hé au fait, merci pour le manteau !

    Dira la foxo, envers un grand gaillard qui a plutôt l'air d'un morceau de roche qu'on aurait arraché à une falaise tant il était musclé, grand, et carré. Linnea lui rend l'habit, puis fait signe aux clients d'éloigner un peu leurs chaises de l'allée centrale

    Mais remonter simplement c'est trop ennuyeux ! Mattez plutôt ça ! Trois .. Deux .. !

    Et elle se précipite ! Pile devant la scénette pour se lancer en avant, poser les mains sur le rebord tandis que ses jambes partent en arrière puis en l'air et finissent par atterir après cette pirouette sur le plancher avec un SBLOM audible, laissant la renarde dans un genre de "pont" quelques secondes. Puis elle se redresse... Et le show reprendra, avec déjà quelques acclamations !

    ...
    ...
    ...

    Le show arrive bel et bien à sa fin, vu comme elle s'agite sur scène, à dépenser son énergie comme jamais, il est rare que Linnea y passe plus de deux heures. Et au bout de ces deux heures, elle est à la fois vidée et motivée, à la fois pleine d'entrain et dans cette petite "clarté" dans laquelle on se retrouve après une épreuve angoissante. C'est donc dans cette clartée qu'elle verra la pile d'assiette, en revenant vers Astrid et en s'essuyant le front avec le revers de son bras.

    Fiooou~ Ha.. HOLY ... Wow. OKAY, AHAHA j'espère que t'es arrivée à la fin de ta faim. J'ai.. Huummm.. OH hey, au fait, j'm'appelle Linnea ! Si jamais tu les as pas entendus~

    Les pourboires avaient été normaux, et la renarde avait bien un peu d'argent de précédentes prestations. Une bonne partie allait disparaitre d'un seul coup...

    Tu devais vraiment être affamée ! Qu'est ce qui t'es arrivé ? Ca fait combien de temps qu't'as pas mangé ?

    Tout en parlant, la queue de renarde tire un tabouret vers elle pour qu'elle puisse s'asseoir avec et vautrer un bras sur la table pour s'y appuyer. Faut qu'elle récupère. Pas question de courir, elle irait pas au bout de trois rues. Et puis, elle, elle a besoin des tavernes pour travailler, se faire une mauvaise réputation ainsi, c'est tellement impensable qu'elle tire une ptite moue renfrognée à la proposition

    Mmeeeh, yikes, non non~ tout va bien, t'inquiète pas. Mais c'est vrai que je m'attendais pas à ... six, sept, ... neuf, NEUF assiettes ! C't'un bon chiffre. Trois, trois, croix, neuf. Sbem. Facile.

    Et quand vient le moment de payer l'addition, en plus de sa collecte de la soirée, la renarde se trouve à devoir fouiner dans ses poches pour en tirer ce qu'il manque... Avec une certaine tristesse. Adieu les délicieux bonbons au fruit et au sucre qu'elle voulait s'offrir après le spectacle. Bien qu'elle essaie de garder un front souriant -elle se sentirait ridicule de paraitre abattue alors qu'elle a offert d'elle même- ses oreilles blanches rabaissées, sa queue de renarde basse et ses yeux vidés de toute envie de vivre en disent long !

    Aaahaha~ j'vais enchainer tous les jours je crois, mais c'est ok ! T'as l'air d'être plus en galère que moi de toute façon. Hey, t'es un genre de .. vagabonde ? T'as un endroit ou dormir au moins ?

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    Astrid ne voit pas trop de soucis dans sa proposition, mais visiblement, cela n'allait pas passer. Une moue blasée sur le visage au début, son regard s'esquive toutefois brièvement lorsque la renarde lui demande depuis quand exactement elle n'avait pas mangé. Sentant que la réponse serait embarrassante, elle choisit plutôt de faire semblant de ranger sa table, redressant toutefois les oreilles en entendant le prénom de la personne qui l'avait nourri ce soir. Une personne dont elle apprend tout juste le nom, d'ailleurs, après s'être goinfrée à ses dépends.
    Plus attentive soudainement, elle grimace en apercevant la somme qui passe dans le paiement de l'addition. Entre la réalisation soudaine de l'utilisation d'une telle somme et la mine décomposée de l'autre animorphe qu'elle observe en silence, Astrid sent un nœud d'angoisse se former dans son ventre. L'intérieur de sa poitrine se serre, comme sa gorge. La culpabilité vient lui faire détourner le regard. Et face aux questions que lui pose Linnea, elle se trouve d'autant plus honteuse.
    Rah... Rah, mais quelle idiote !

    « Je, euh... J'ai ma planque, quoi, t'inquiètes. »

    Elle se retient de dire que la « planque » en question n'est qu'une impasse sombre où elle a, à l'aide d'Alexander, plaqué quelques planches de bois afin de fabriquer un toit improvisé. Et ça, c'était quand les soldats et autres enquiquineurs ne les délogeaient pas pour « éviter d'encourager l’insalubrité ». Elle a bien conscience que ce n'est pas exactement un foyer chaleureux, toutefois, et c'est ce qui lui fait esquiver le sujet avec une certaine maladresse. Elle est plus gênée par autre chose.

    « Mais tu vas pas enchaîner tous les jours à cause de moi, laisse tomber. J'vais t'rembourser la somme. Linnea, c'est ça ? Moi, c'est Astrid. »

    D'ordinaire, elle évite de donner son nom – comprenez, ça laisse des traces. Elle a toutefois la sensation qu'elle ne risque pas grand chose.

    « Je, euh... J'fais des petits travaux, ici et là. Si j'peux faire un truc pour t'aider, en plus... T'as pas genre... Besoin d'une assistante ou un truc du genre ? »

    Morte d'embarras, ses joues se sont parées d'un rouge bien présent. C'est gênant. Très gênant. Elle avait toujours eu du mal à gérer les gens généreux et gentils. Faut dire que c'était bien plus simple de se battre.

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    J'veux voir ta planque un de ces jours ! On dirait un repaire de voleur dit comme ça~

    Adieu petites piécettes, se dira Linnea tout en raccrochant la bourse à sa ceinture. Elle repose ensuite un coude sur la table, joue appuyée contre sa paume avec une petite moue pensive, le regard un peu dans le vague. Pour tout dire, Linnea est déjà plus ou moins passée à autre chose. Elle est dans cette situation maintenant et réfléchit déjà à ce qu'elle va faire ensuite, quelles nouvelles expériences pourraient survenir... Son calme contraste étonnamment avec l'énergie qu'elle déployait sur scène, la fatigue jouant probablement. Elle mettra peut être une dizaine de seconde avant de se décider sur une réponse :

    "Yooo c'est juste un peu plus de boulot ahaha après ça je vais m'écrouler mais ce sera fun ! Hum. J'me demande si un spectacle non stop pourrait marcher. Oh ! Ou je pourrais aller voir à la guilde des artistes.. Sont un peu... Eeeeuuuuh BERK. Mais ils ont déjà essayé de m'approcher. Donc."

    Revenue les pattes sur terre, elle réalise que la dénommée Astrid semble gênée également. Huh ? La rembourser ? L'idée la fait légèrement sourire tant l'animorphe n'a pas l'air capable de la rembourser. Car l'intention sonne honnête, pas quelque chose qu'on dit pour être poli. Ne restait qu'à trouver une solution qui permette à Astrid de faire une part du travail

    "Ja-mais. C'était un cadeau, mh !? Je vais pas revenir la dessus ! "
    ...

    "Assistante, huh... On pourrait faire ça... On DEVRAIT faire ça, j'ai une idée okokok!"

    Soudainement, une ptite flamme brillante se rallume dans ses grands yeux violets, l'énergie revient, elle se relève d'un seul coup en frappant les deux mains sur la table d'un SBLAM soudain, les yeux rivés sur la panthère

    "T'es solide toi ! Mh !? Ca se voit ! Moi, je suis pas une combattante experte mais j'ai TOUJOURS voulu tenter de faire une quête ou quelque chose comme ça. Seulement, seule... c'est plus ennuyeux. Et aussi, peut être un peu plus effrayant, ahaha~
    Mais toi t'as l'air plus habituée ! Si on essayait d'en faire une à deux !? On récupère chacun une partie de la somme. Oooh, ATTEND, peut être qu'on pourrait même en faire un spectacle !
    Et sbem, sbem, plus de problème ! Ce serait cool de faire ça avec quelqu'un, ahaah~


    Elle observe. Avec ce petit sourire fier de la renarde ayant trouvé son idée. Ses oreilles sont redressées tendues vers le haut toutes droites et ses yeux pétillent soudainement. L'enthousiasme lisible sur son corps pourrait être contagieux ! Sans laisser vraiment le temps d'y penser, elle tend une main vers Astrid juste à la fin de son discours, il va falloir trouver une mission ! Et voir s'il est possible d'en faire un show improvisé..

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    « Ah euh, ah bon... ? »

    Elle sue un peu, la pauvre Astrid. Les épaules tendues, elle mime l'innocence alors que sa « planque » est pourtant exactement ça : un repaire de voleurs. Même si elle n'en a pas honte d'ordinaire, elle ressent pourtant, sur l'instant, une forme de gêne. Une gêne à l'idée d'avouer qu'elle survit ainsi alors que la troubadour en face d'elle s'écharpe à gagner des pièces en jouant la comédie ainsi. D'ailleurs, malgré sa fatigue, elle ne semble pas manquer d'idées.
    Mais... Mais elle dort, des fois ? C'est pas possible.

    Les sourcils haussés, elle ne comprend toutefois pas le refus qui lui est opposé à l'idée de rembourser ce qui lui a été payé.
    Mais... Mais t'es bête ! J'ai profité de ta gentillesse, espèce de.... Grah !
    Elle ne comprend rien. C'est une constante depuis tout à l'heure, mais c'est encore pire maintenant, puisque tout ça va au contraire de ce qu'elle a l'habitude de connaître. Au moins, et heureusement car sinon sa tête allait sans doute imploser, la renarde semble volontaire à l'idée de réaliser... Des quêtes, oui. Bon. C'était acceptable.
    Oh bon sang, elle est repartie.

    Beaucoup de mots très rapidement. Heureusement qu'Astrid a de bonnes oreilles, bien levées, d'ailleurs. Clignant des yeux devant la main qui lui est tendue, elle hésite un instant. Puis, presque timidement, la féline rapproche la sienne et serre celle qui s'y trouve. D'une manière assez bourrue, d'ailleurs, ne maîtrisant ni sa force, ni le geste en lui-même. En un sens, c'est la première fois qu'elle serre la main à quelqu'un. D'ordinaire, c'était plutôt les coups de poing en plein visage.

    « Bah... Écoute, si t'es motivée, c'est un deal. Par contre, j'te préviens, ça castagne un peu, parfois. »

    Elle évitait, généralement, de se frotter à trop dangereux pour ses poils ; il était toutefois arriver qu'il faille le faire, quand l'argent venait à manquer. Et parlant de ça, d'ailleurs...

    « Puis... Si on rembourse pas quand on fait un cadeau, bah j'vais t'en faire un moi, de cadeau, tu vas voir. Y s'ra super. »

    Elle croise les bras autour de sa poitrine d'un air impétueux et hautaine, soufflant des narines pour se donner un genre. Elle ne sait pas exactement quoi non plus, mais elle va trouver. Il faut qu'elle trouve. Sinon... Sinon, elle ne sait pas quoi, mais ça va l'emmerder. Pourquoi, ça, elle ne veut pas trop y réfléchir. Elle se rendrait compte, autrement, qu'elle veut rendre un peu de cette chaleur qui lui a été offerte sans conditions.

    « Laisse-moi trois jours, que j'cherche une quête. Puis on se retrouve à la taverne, le soir. T'es d'accord ? »

    Elle se donne un genre, avec son air sérieux de petite dure du coin, mais pourtant, il suffirait d'un refus pour que ses oreilles ne s'abaissent et qu'elle ne se mette à déprimer.

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