Depuis le début du siège, le sanctuaire est perpétuellement occupé.
Les rationnements et les incertitudes des nuits d'attaque font se réfugier ceux qui n'ont plus rien ici. Et parmi mes semblables, il y en a beaucoup : l'hiver avait déjà été rude, et j'ai presque l'impression que tout ça n'en est que la suite directe. Alors du matin au soir, il faut s'activer. Je n'ai presque plus le temps d'enseigner comme je le fais d'ordinaire, accompagnant plutôt les autres moines et moniales dans nos distributions de nourriture et notre surveillance des dortoirs. Avec toute cette population, le sanctuaire parait d'autant plus resserré, presque étouffant. Parfois, j'ai l'impression que ce sont mes sens, qui sont poussés à bout. Déjà sensible aux sons et aux odeurs, ce sont de véritables migraines qui finissent par me prendre la tête et me laissent avec un brouillard désagréable dans la tête. Toutefois, je n'ai pas le temps de me complainte éternellement sur mon sort. Ce matin, j'ai pris une potion pour atténuer la douleur et je me suis attelé à la tâche. Un Moine supérieur doit donner l'exemple.
Aujourd'hui, c'est à l'hospice, que je m’attèle. Je passe de patient en patient, essayant malgré tout de mesurer l'utilisation que je fais de nos ressources. Les plantes médicinales commencent à manquer : leur prix et leur rareté a augmenté en flèche, depuis le début du siège. Il faut dire qu'ils sont devenus rares, ceux qui osent s'aventurer dans les terres sauvages ces temps-ci. Je ne blâmerai pas les explorateurs et autres mercenaires d'être devenus plus exigeants, mais... Nous n'avons pas les moyens de suivre les cours. Et avec les attaques régulières des monstres à nos portes ou de ceux qui s'aventurent dehors, eh bien, le nombre de blessés est plus important que d'ordinaire. La mine fermée à cause du mélange d'inquiétude et d'angoisse qui me prend aux tripes depuis ce matin, j'ai l'air bien austère.
Alors que je passe à un autre patient, toutefois, quelque chose attire mon regard. Les sourcils froncés, perplexe, je constate que, même si chaque matin est utile ces temps-ci, il y en a certaines qui sont laissées de côté. Non loin de moi se trouve un novice, dont je reconnais le statut par le motif de ses robes. Il a l'air... Perdu ? Je ne saurais pas dire. Et en même temps, je vois des moines et d'autres novices qui passent devant lui comme si de rien n'était. Ou, plus exactement, comme si... Comme si ils l'ignoraient volontairement. J'imagine sûrement des choses, n'est-ce pas ? Pour une raison que je préfère ne pas interroger tout de suite, néanmoins, cette pensée me met mal à l'aise. J'essaie de corriger le tir en l'interpellant.
« Novice ? Est-ce que vous pouvez m'aider ? »
J'aurais bien besoin de mains en plus pour tenir le bras d'un patient pendant que j'applique l'onguent nécessaire. Comprenez, personne n'aime la sensation désagréable qui accompagne les médicaments, mais c'est un passage obligé.
Les rationnements et les incertitudes des nuits d'attaque font se réfugier ceux qui n'ont plus rien ici. Et parmi mes semblables, il y en a beaucoup : l'hiver avait déjà été rude, et j'ai presque l'impression que tout ça n'en est que la suite directe. Alors du matin au soir, il faut s'activer. Je n'ai presque plus le temps d'enseigner comme je le fais d'ordinaire, accompagnant plutôt les autres moines et moniales dans nos distributions de nourriture et notre surveillance des dortoirs. Avec toute cette population, le sanctuaire parait d'autant plus resserré, presque étouffant. Parfois, j'ai l'impression que ce sont mes sens, qui sont poussés à bout. Déjà sensible aux sons et aux odeurs, ce sont de véritables migraines qui finissent par me prendre la tête et me laissent avec un brouillard désagréable dans la tête. Toutefois, je n'ai pas le temps de me complainte éternellement sur mon sort. Ce matin, j'ai pris une potion pour atténuer la douleur et je me suis attelé à la tâche. Un Moine supérieur doit donner l'exemple.
Aujourd'hui, c'est à l'hospice, que je m’attèle. Je passe de patient en patient, essayant malgré tout de mesurer l'utilisation que je fais de nos ressources. Les plantes médicinales commencent à manquer : leur prix et leur rareté a augmenté en flèche, depuis le début du siège. Il faut dire qu'ils sont devenus rares, ceux qui osent s'aventurer dans les terres sauvages ces temps-ci. Je ne blâmerai pas les explorateurs et autres mercenaires d'être devenus plus exigeants, mais... Nous n'avons pas les moyens de suivre les cours. Et avec les attaques régulières des monstres à nos portes ou de ceux qui s'aventurent dehors, eh bien, le nombre de blessés est plus important que d'ordinaire. La mine fermée à cause du mélange d'inquiétude et d'angoisse qui me prend aux tripes depuis ce matin, j'ai l'air bien austère.
Alors que je passe à un autre patient, toutefois, quelque chose attire mon regard. Les sourcils froncés, perplexe, je constate que, même si chaque matin est utile ces temps-ci, il y en a certaines qui sont laissées de côté. Non loin de moi se trouve un novice, dont je reconnais le statut par le motif de ses robes. Il a l'air... Perdu ? Je ne saurais pas dire. Et en même temps, je vois des moines et d'autres novices qui passent devant lui comme si de rien n'était. Ou, plus exactement, comme si... Comme si ils l'ignoraient volontairement. J'imagine sûrement des choses, n'est-ce pas ? Pour une raison que je préfère ne pas interroger tout de suite, néanmoins, cette pensée me met mal à l'aise. J'essaie de corriger le tir en l'interpellant.
« Novice ? Est-ce que vous pouvez m'aider ? »
J'aurais bien besoin de mains en plus pour tenir le bras d'un patient pendant que j'applique l'onguent nécessaire. Comprenez, personne n'aime la sensation désagréable qui accompagne les médicaments, mais c'est un passage obligé.
Natsu grogne et fixe des fleurs en #8A4B08