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  • Dancing with the Stars | Ft Lysia
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    Le dragon n'est plus, miracle est arrivé. Yggdrasil a protégé sa cité. Des mois de siège éreintant cessent, la ville millénaire respire à nouveau. Chaque soir, sous la lueur émeraude et bienveillante du grand arbre, les éossiens fêtent et célèbrent ceux tombés au combat. Après tant d'épreuves, la ville semble reprendre vie...
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    Alyss Yawilea Elvyara

    La nuit était tombée depuis de longues heures tandis que le sommeil s’était posé sur les paupières de la jeune femme. Allongée dans son lit, sa respiration était régulière et son visage appaisé, aucune emotion ne venait le traverser, son doux visage paraissait presque innocent et jeune à la faible lueur de la lune. Ses cheveux flamboyant paraissaient autour de l’Elfe, reposant délicatement sur l’oreiller placé sous la nuque de le jeune femme. Un léger frémissement pouvait venir agiter le corps de l’Elfe, signe infime du rêve qu’elle vivait au sein de son sommeil. Ce moment presque béni pour Alyss pouvait sembler si annodin pour d’autres. La routine était simple, se réveiller, laisser la journée se dérouler et enfin se rendormir à la nuit tombée, telle était l’habitude des autres.

    Cela n’était pas si simple pour l’Elfe, ayant perdu depuis de longues années la faculté de se plonger dans le sommeil sans effort. Les insomnies animaient ses nuits, lui laissant rarement du répit ne la laissant somnoler que durant quelques petites heures, la privant d’un long sommeil réparateur. La jeune femme avait accepté son sort, prenant avantage de ses longues heures de silence ou l’Arbre lui même avait quitté le monde des conscients afin de savourer cette sensation, d’être seule. Alyss se rendait souvent au parc, trouvant le repos dans la douce brise faisant bruisser les feuilles des arbres. Elle se réfugiait également dans sa bibliothèque, se plongeant durant des heures dans la fine écriture noircissant les pages des magnifiques ouvrages s’y trouvant, les lisant à la seule lumière de la bougie jusqu’à l’arrivée des lueurs de l’aube.

    L’astre lumineux n’était pas encore levé, mais cela n’était pas nécessaire pour que la nature, elle, s’éveille. Les oiseaux reprenaient vie, animés par une exquise euphorie, retrouvant dans leurs chants, la vie. Leurs chants s’entremêlaient et formaient ensemble, une nouvelle mélodie, entendue par quelques rares personnes éveillées, mais étant également une manière de faire disparaître le sommeil pour d’autres. Les rêves devenaient plus flous, plus lointain, le subconscient laissant place à une réalité tout d’abord brumeuse afin de devenir de plus en plus claire, laissant s’échapper au loin des souvenirs des songes nocturnes.

    Les yeux de la jeune femme s’ouvrirent enfin, reflétant encore les rêves de son sommeil, l’esprit vaporeux et confus, les dernières brides de ses souvenirs s’échappaient, volant avec elles le visage ayant été l’objet des songes d’Alyss, faisant disparaître chaque détail de la personne, de la couleur de ses yeux à la lueur flamboyante de sa chevelure. Une fois que les pupilles d’or de l’Elfe furent habitués à l’infime lueur de la pièce, Alyss se leva enfin, elle savait que le jour ne se lèverait pas avant quelques heures est que l’espoir de retrouver le doux sommeil dont elle avait été tiré était désormais qu’un songe.

    Ses pas la menèrent sans trop penser vers la grande salle se situant au fond du couloir menant à sa chambre. Eclairée par la légère lueur de la bougie tenue dans sa main, l’Elfe observa les murs de pierre de la pièce. Le lieu était froid, opposé au reste du foyer de l’Elfe, il était différent et seule Alyss s’y rendait, lors de rares occasions. Ce lieu regroupait les souvenirs de la jeune femme, et cela était dur pour elle de se replonger dans les années de son enfance, constamment hantée par la dernière vision de ces parents, ne la traitant que comme une monstre à devenir, certains de la voir rejoindre leur chemin avide de pouvoir. Les moments de bonheur n’étaient pas occultés dans l’esprit de la jeune femme, mais restaient en retrait, derrière les heures plus sombres de la jeune fille.

    De nombreux objets s’entassaient dans la pièce, tous possédant une histoire lié à l’Elfe, ayant décidé de les prendre avec elle lors de son départ. Une fine tunique sur les épaules, Alyss frissonnait dans la pièce glaciale, marchant fébrilement sur le tapis étendu au sol. Une petite boîte attira l’attention de l’Elfe, animant de lointains souvenirs dans son esprit. Elle est simple, simplement entourée d’un ruban carmin, protégeant le trésor contenu en son sein. Alyss s’agenouilla et tira doucement sur le nœud, enlevant ensuite délicatement le couvercle. Cela dévoila une fine étoffe recouvrant deux objets instantanément reconnus par l’Elfe. Leur simple forme devinée à travers le fin tissu dévoilait leur nature aux pupilles ambrées de la jeune femme.

    D’un geste lent, elle ôta l’étoffe, dévoilant deux chaussons de danse, ces chaussons reçut à son anniversaire de ces 16 ans, souvenirs de nombreux ballets et de cours de la jeune fille. Alyss passait ses doigts sur leur forme, redécouvrant à chaque contact ces chaussons qu’elle avait tant porté. Une folie traversa l’esprit de l’Elfe, la poussant à retrouver ces gestes qu’elle avait tellement effectué il y a quelques années. Les mains blanches de la jeune femme passèrent avec facilité les chaussons à ses pieds, lassant ensuite le fin ruban à ses chevilles. Une fois relevée, les sensations revinrent à Alyss comme un rêve éveillé, elle se rappelait de chaque pas effectué, de la précision des mouvements que son corps devait imiter. Et alors, bercée par le chant des oiseaux, Alyss s’anima alors, redonnant de la vie à ses pointes oubliées depuis des années dans cette petite boîte.

    La grâce transparaissait dans le corps d’Alyss, s’animant par ses bras et accordant quelques secondes de paix à son esprit, libéré de toute pensée, uniquement concentré par les sensations éprouvées par son corps. La fine tunique de la jeune femme se mouvait au rythme de ses pas. La pièce se réchauffait au fur et à mesure que la danse avançait et que le jour se levait. Le chant des oiseaux fut bientôt remplacé par les mélodies envolées du quartier des loisirs, se réveillant lui aussi.
    Les heures parurent des secondes pour la jeune femme, voyageant dans ses souvenirs et ses émotions. La lumière éclairait la pièce et la silhouette dansante de l’Elfe, transportée dans un autre monde. L’Elvyara ne remarqua pas immédiatement la présence d’une autre personne dans la pièce, concentrée uniquement sur ses pas mais ce fut lorsqu’elle se retourna qu’elle aperçut Lysia, au bout de la salle. L’Elfe se stoppa net, gênée, elle ne s’attendait pas à la présence de Lysia et ne savait depuis combien de temps elle se trouvait là. Alyss avait perdu l’habitude de danser devant d’autres et restait troublée devant son amie. Elle se précipita tout d’abord vers la fenêtre, afin de l’occulter de lourdes tentures, ne voulant risquer la vie de Lysia. L’Elfe s’approcha ensuite de la jeune femme, souriant d’un air troublé.

    Je, je ne m’attendais pas à te voir ici je te l’avoue, tu as besoin de quelque chose ?

    Ft Chou

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    ft. Alyss Y. Elvyara [Mars 1001]


    Dancing with the stars

    « Dance around the living room, lose me in the sight of you. »


    La nuit avait été paisible et sans encombre. Un peu trop au goût de Lysia qui aurait préféré ne pas avoir à fermer sa taverne à minuit comme le préconise le couvre-feu. Depuis qu'elle vivait chez Alyss, la jeune vampire n'avait plus réellement à se préoccuper de ses revenus, mais elle mettait toujours un point d'honneur à participer ne serait-ce qu'un peu à l'entretien de la maison chaque mois. Elle refusait de vivre sous le couvert de la charité, et, inconsciemment, elle voulait que son amie la perçoive comme une égale. Une chose déjà bien difficile alors que tant de choses les démarquent déjà : le statut social et, bien évidemment, leurs espèces respectives. Lysia sait très bien que les Elfes sont supérieurs aux vampires ; du moins c'est ainsi qu'elle le voit. Après tout, les Elfes sont un peuple ancien, ils sont nés ainsi et tout autour d'eux semble s'illuminer lorsqu'ils entrent dans une pièce. Les vampires sont des créatures de la nuit, mystérieuses, condamnées à vivre dans l'ombre. Il est simplement logique que ceux qui vivent la journée aient plus de légitimité que ceux qui ne le peuvent pas. Un capitaine de la garde qui ne peut effectuer ses rondes à la lumière du soleil serait bien inutile ; c'est pourquoi les vampires comme Lysia travaillent dans des tavernes et non dans l'armée. Alyss pourrait sans aucun problème gérer un établissement comme le sien, mais c'est une profession qui serait bien en-dessous de son statut. Ce sont ces pensées qui l'assaillent à chaque fois que l'image de son amie apparaît dans son esprit.

    La jeune vampire a passé le reste de la nuit dehors. Malgré l'interdiction de se trouver dans les rues à une heure pareille, elle sait exactement où se cacher si les ennuis viennent la chercher. Et puis, après tout, n'est-elle pas faite pour se confondre avec la nuit ? Lysia n'a jamais été un animal nocturne. Sa vie résolvait autour du rythme du soleil. Elle se levait à ses premières lueurs et ne s'endormait que quand celui-ci avait totalement disparu. Mais maintenant, elle doit suivre une nouvelle cadence, celle de l'astre de nuit. Lysia a mis un long moment avant de s'y habituer, refusant de fermer les yeux le jour même si cela devait lui coûter son repos. Tout, chez-elle, semblait ne pas aller. Elle ne savait plus comment fonctionner et à un certain moment, elle avait bien cru ne jamais s'adapter. Elle est un peu plus habituée désormais. Heureusement, l'absence de lumière dans sa chambre lui permet de vivre un peu au-delà de la nuit, mais elle n'a plus aucun problème à dormir une partie de la journée. Et puis ses nuits sont occupées maintenant ; avec la taverne mais aussi avec Alyss qui est souvent réveillée. Lysia ne voudrait passer ses nuits avec personne d'autre. Alors lorsque l'Elfe est endormie, la vampire s'occupe en parcourant la ville.

    Lorsqu'elle rentre dans la maison quelques heures plus tard, elle se sent de suite happée par un sentiment de sécurité qu'elle commence à grandement apprécier. Elle n'avait plus ressenti un tel confort depuis sa transformation, pas même avec Matthew à ses côtés. L'année qui a suivi cet événement a été tout sauf sécurisante : voyager de village en village, puis tout faire pour cacher sa condition de vampire ; rien dans tout cela ne lui avait permis de réellement se reposer. Mais à chaque fois qu'elle franchit le seuil de la maison, tout son corps semble s'envelopper dans une bulle de coton, douce et bienveillante. Elle sait, au plus profond d'elle-même, que rien ne pourra lui arriver sous ce toit. Cette simple pensée lui arrache un sourire. Pour ne pas réveiller les habitants endormis, Lysia doit redoubler d'efforts : éviter de se cogner contre le meuble dans l'entrée, ou s'empêcher de trébucher sur les tapis qui ornent la pièce. Sa maladresse heureusement semble diminuer dans la pénombre, ses yeux de vampire lui permettant de mieux identifier les obstacles. Elle parvient sans trop de mal à regagner sa chambre, mais très vite elle constate que le sommeil ne lui viendra pas avant plusieurs heures. Elle remarque avec une pointe de douleur que les premiers rayons du soleil commencent à plonger la maison dans une lueur dorée, et elle sait qu'elle doit désormais faire attention où elle met les pieds. Cela ne l'empêche d'arpenter la maison, laissant le silence du matin calmer son esprit anxieux. La vampire n'apprécie plus vraiment le jour étant donné que chaque rayon de lumière est susceptible de mettre fin à sa vie. Pour avoir été brûlée une fois, elle préfère ne jamais réitérer l'expérience. Ses pensées sont donc souvent tournées vers cette éventualité, et parfois l'éclat d'une bougie pourrait lui arracher un sursaut, même au cœur de la nuit.

    Elle se rend compte en se promenant dans l'immense maison qu'elle n'a jamais été dans la plupart des pièces qui se trouvent à l'étage. Son repère est en bas, dans la cave, tout comme Delia qui y possède son propre bassin. Les pièces communes sont souvent baignées de clarté et la nuit, lorsque tout le monde dort, elle ne leur trouve pas une grande utilité. A l'étage, elle connaît bien évidemment la chambre d'Alyss, mais elle n'a jamais pris le temps d'ouvrir les autres portes. C'est sans arrière-pensée réelle qu'elle emprunte alors les escaliers pour rejoindre le premier palier. A son grand étonnement, l'étage n'est pas plongé dans le silence comme le reste de la maison ; au bout du couloir, elle peut entendre s'élever les musiques du quartier des loisirs. Elle pense au départ qu'Alyss a dû laisser une fenêtre ouverte, mais en ouvrant délicatement la porte conduisant à sa chambre, elle se rend compte que l'Elfe n'est plus dans son lit. Curieuse, elle se dirige vers le fond du couloir, et la vision qui l'y attend la stupéfait : Alyss est en train de danser, gracieusement, au rythme des mélodies du quartier. Lysia ne savait pas que son amie pouvait danser ; en tout cas elle exécute ses pas avec une perfection qui ne peut que suggérer un entraînement intensif. Lysia, dans le creux de la porte, regarde son amie avec émerveillement. Ce n'est que lorsque Alyss la remarque et l'interpelle qu'elle semble reprendre ses esprits.

    _ Oh non, non, je-je ne voulais pas te déranger.

    Elle en sait gré aux rideaux opaques d'avoir considérablement diminué la luminosité de la pièce. Ainsi, cachée dans la pénombre, elle peut rougir sans dévoiler son embarras à son amie. Lysia songe aussitôt à inventer un mensonge pour expliquer sa présence, mais rien ne lui vient ; et puis, au fond, elle n'a pas envie de mentir à Alyss. Mais elle ne peut pas vraiment lui dire que ne plus la voir dans sa chambre l'avait inquiétée, et qu'elle aurait préféré s'arracher les mains plutôt que détacher son regard de sa silhouette dansante.

    _ Je suis désolée si tu ne voulais pas être vue je me suis juste... perdue. Mais tu danses... très bien.

    La jeune vampire s'éclaircie la gorge, encore plus gênée par cette révélation. Pourtant, elle devrait pouvoir dire à Alyss qu'elle danse bien sans en être embarrassée, mais l'intimité de la situation rend ses pensées bien trop confuses. Elle est persuadée que si elle avait encore un cœur, il battrait si fort qu'il sortirait de sa poitrine.

    _ Je n'ai jamais dansé, lâche-t-elle, comme si cette simple phrase pourrait excuser sa présence dans l'antre secret d'Alyss.




    Dernière édition par Lysia Thalys le Sam 13 Juin 2020 - 16:49, édité 4 fois

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    Alyss Yawilea Elvyara

    La respiration de la jeune femme était troublée face à Lysia, la surprise de la voir dans cette pièce avait stoppé l’Elfe. Sa demeure était celle de Lysia comme celle de Délia et Noa, tous avaient été invités et recueillis dans la maison d’Alyss, ayant ainsi fait le choix de vivre avec d’autres, de retrouver un réel foyer. De nombreux changements avaient été effectués afin de pouvoir convenir chacun mais cela n’avait jamais été un problème pour la jeune femme, heureuse d’enfin pouvoir vivre avec des personnes saines autre que ses parents. Son enfance avait été baignée dans la richesse et la luxure, elle avait pu vivre dans une demeure majestueuse, où chaque détails affiché reflétait la richesse des Elvyara. La maison était froide, sans vie et Alyss ne comptait plus les nuits où elle était sortie de sa chambre et avait été hantée par les ombres présentes dans les couloirs sombres. Lorsqu’elle avait quitté sa famille, l’Elfe avait pu retrouver une demeure mais bien plus agréable et chaleureuse, elle avait pu la façonner à ses goûts, laissant le soleil illuminer ses pièces. Deux de ses protégés y vécurent, Noa y passa quelques années tout comme Délia, la ville de Caldissia offrait un cadre de vie paradisiaque pour cette famille recomposée. Une petite source coulait dans le jardin de l’Elfe, permettant de pouvoir satisfaire le besoin de l’eau pour la Nymphe et il y avait bien assez de chambres pour pouvoir accueillir deux nouveaux arrivants.

    Alyss vouait un attachement presque maternel à ses deux protégés, les ayant recueillis alors qu’elle n’avait alors que 25 ans, Noa n’étant alors qu’un adolescent et la Nymphe était une toute jeune femme. Les ayant pris sous son aile depuis maintenant trois années, l’Elfe avait pu les voir grandir et murir au sein de son foyer et les considérait comme un petit frère et une petite sœur dont elle avait parfois pu prendre la position qu’une mère aurait du prendre. Cette relation était naturelle entre eux, mais se transformait au fil des années et plus le temps passait, plus les jeunes protégés devenaient adultes et devenait proches avec Alyss, la jeune femme pensait surtout à Délia. Elle avait supervisé ses études, aidé à lui faire de nombreuses relations au sein des ordres et désormais elle pouvait vivre avec une fière émissaire. La fierté qu’elle éprouvait pour sa petite nymphe était grande. Délia était réellement rayonnante de bonheur et apportait la chaleur dans le foyer d’Alyss.

    On aurait pu imaginer que cela aurait continué encore durant de nombreuses années, cette famille un peu étrange mais juste heureuse, tous partageant une même maison. Lors de leurs arrivées à Yggdrasil, leur demeure fut bien vite transformée pour répondre d’une meilleure façon aux besoins de tous, chacun pouvant vivre dans un étage pour faire simple. Alyss possédait son bureau et sa chambre au deuxième étage, au plus haut de la demeure, pouvant ainsi admirer la ville durant ses nuits sans rêves. Noa, lui, vivait au premier étage, mais pouvait également s’installer dans l’une des nombreuses chambres libres à l’étage de l’Elfe. L’étage souterrain avait été entièrement aménagé pour la nymphe, Alyss ayant demandé l’installation d’un bassin d’eau claire pour sa protégée. La nymphe pouvait ainsi de ne pas souffrir d’un manque d’eau mais Alyss pouvait également se détendre dans l’eau chaude de la source. Tous s’étaient installés sans encombre dans la demeure, retrouvant bien vite leurs marques et la vie reprit sous cours sous l’ombre des branches d’Yggdrasil.

    Lysia arriva enfin, son arrivée fut l’une des soirées les plus troublantes pour l’Elfe, les souvenirs encore vifs du liquide carmin tachant ses draps et son corps, seule solution pour sauver la femme qu’elle avait rencontrée durant de nombreuses nuits au parc. Cette nuit avait ensuite été suivie par l’installation de Lysia dans la demeure de l’Elfe. De nombreux mois été passé et la relation qu’entretenait Alyss avec elle était, troublante. Lorsque tous étaient ensembles, les deux femmes riaient et étaient à l’aise mais lorsqu’elles étaient seules.. Le contrôle des émotions d’Alyss s’envolait tout à coup, laissant le rouge marquer la peau pâle de ses joues. L’Elfe n’osait pas se confier à Lysia sur les sentiments confus animant son coeur et son esprit, de peur de paraître ridicule.

    Plongée dans l’ombre de la pièce, les rayons du soleil cachés par les lourdes tentures, seule la lueur de quelques bougies illuminaient faiblement les jeunes femmes. Les mélodies du quartier résonnaient toujours, comme un appel continu à reprendre la danse qui s’était stoppée quelques secondes auparavant. Devant l’embarras visible de son amie, Alyss reprend quelque peu ses esprits, ne voulant risquer de gêner encore plus Lysia. Elle ne s’attendait juste pas à sa présence ici, cela ne voulait pas dire qu’elle n’y était pas acceptée. Les pièces de son étage ne sont souvent rien de plus que des lieux de travail ou de repos, seule  cette pièce comportent de nombreux souvenirs agréables ou douloureux pour la jeune femme. Ces souvenirs qu’elle n’avait jamais voulu partager, ou n’avait jamais osé révéler, comme ses simples chaussons, encore à ses pieds. L’Elfe esquissa un sourire qu’elle voulait rassurant pour cacher son propre trouble face à Lysia.

    -Ne t’inquiète pas, ce n’est pas grave, j’étais juste venue ici pour..

    Alyss se stoppa, il était inutile de révéler la raison pour laquelle elle avait poussé la porte de la chambre de ses souvenirs, rien de tout ça pouvait intéresser Lysia, seule Alyss accordait une importance à ses objets, ils ne pouvaient avoir une valeur aux yeux de la jeune femme. Troublée par cette pulsion la poussant à se confier à Lysia, la jeune femme se reprit.

    - Merci, mais il n’y a pas grand-chose c’est souvent ses deux choses là qui font les choses.

    Alyss fit un geste vague pour désigner ses chaussons, un léger sourire sur son visage. Les pointes amenaient bien souvent l’impression que lea danseus.e était douée même si elle ne maîtrisait que quelques pas, cela n’était plus le cas pour Alyss, ayant pratiqué la danse durant de longues années mais elle pouvait se souvenir de ses premiers cours avec des pas hésitants et maladroits.

    -Je n’avais pas dansé depuis neuf ans, tu-tu pourrais apprendre alors que je redécouvre mes pas.


    Alyss prononce ses quelques mots en chuchotant presque, elle s’approche lentement de Lysia, la crainte d’un refus lui fait peur mais dans la pièce illuminée par ses faibles lueurs, une ambiance presque magique s’est installées entre les deux femmes. Alyss veut partager cela avec Lysia, elle veut redécouvrir ses souvenirs de danse tout en les partageant à la jeune femme.

    -On pourrait redécouvrir ensemble.
    Ft Chou

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    ft. Alyss Y. Elvyara [Mars 1001]


    Dancing with the stars

    « Alors danse, danse, puisque tes jambes paraissent immenses. »


    Lysia sent aussitôt ses nerfs se détendre lorsqu'elle constate qu'Alyss ne lui en veut pas de l'avoir interrompue, et pire encore, d'avoir découvert son jardin secret. Car cette pièce, malgré l'ambiance froide qu'elle reflète avec ses murs de pierre et ses rideaux désormais fermés, semble regorger de trésors aux connotations certainement très personnelles pour l'Elfe. Lysia ne peut pas s'empêcher de laisser son regard vagabonder sur les différents objets qui animent les lieux, et très rapidement elle se surprend à tout vouloir savoir sur eux. Elle est curieuse de connaître le contenu de chaque petite boîte, d'en connaître leur histoire et de savoir ce qu'elles signifient pour Alyss. Bien sûr, la vampire ne s'attarde pas sur cette envie soudaine de vouloir en apprendre plus sur la jeune femme ; Lysia a toujours été particulièrement investie dans ses relations amicales, toujours fascinée par ceux et celles qui font vibrer son cœur, de toutes les manières possibles. Elle veut pouvoir les comprendre, connaître leurs peurs et leurs joies, non pas pour avoir un pouvoir sur eux par la suite, mais pour savoir quoi faire quand ils ont besoin d'avoir le moral remonté. C'est tout naturellement qu'elle désire connaître les secrets d'Alyss, même si, pour la première fois, un refus de sa part la rendrait étrangement triste.

    Car avec Alyss, ça a toujours été le cas. Lysia n'a jamais réellement su comment se comporter auprès d'elle, redoutant par-dessus tout de faire ou de dire quelque chose qui décevrait son amie. La pensée, rien que la simple idée de la décevoir, est suffisante pour envelopper Lysia dans une inconfortable tristesse. Elle a toujours été très prudente dans ses amitiés, mais jamais elle n'avait eu peur, jusqu'à maintenant, de décevoir ; et encore moins d'en être affectée si ça avait été le cas. Elle a toujours pensé que si une personne n'est pas faite pour elle, en amitié ou même en amour, elle le saurait aussitôt et ne perdrait pas son temps à faire des efforts pour maintenir une relation éphémère. Elle n'a jamais souhaité prétendre pour plaire, toujours très honnête, et attend la même sincérité de la part de ses proches. Alors pourquoi est-ce qu'elle se sent obligée de se valoriser un peu en présence d'Alyss, et de taire une partie d'elle, la curiosité, qui normalement ne lui pose aucun problème ? Car si une autre personne s'était tenue devant elle à ce moment même, Lysia n'aurait pas hésité à lui poser des questions, peut-être un peu indiscrètes, sur cette pièce pleine de secrets. Mais avec Alyss, elle préfère se taire, de peur de la froisser. Lysia déteste ce sentiment qui s'est instauré en elle et qui la rend particulièrement consciente de ses défauts.

    _ Ce sont de très beaux chaussons, se contente-t-elle de relever, la voix obstruée par ce qui s'apparente à un fil de fer.

    La jeune vampire constate avec amusement que les deux habits sont légèrement abîmés sur les pointes et quelque peu décolorés, signes d'une utilisation intensive de ces derniers. Elle remarque également que, comme tous les objets dans la pièce, ils semblent dater de plusieurs dizaines d'années, et un sourire vient se dessiner sur les lèvres de Lysia. Bien plus qu'un trésor, c'est tout le passé d'Alyss qui est entassé ici, et qui ne demande qu'à être redécouvert. Lysia est fascinée, et elle espère qu'un jour elle aura suffisamment obtenu la confiance de la jeune femme pour partager tout cela avec elle. La pensée lui arrache un rougissement qui réchauffe tout son visage. Et puis Alyss lui propose de lui apprendre à danser, et c'est une myriade de sentiments qui explosent dans sa poitrine : confusion d'abord - car pourquoi voudrait-elle perdre son temps avec Lysia - mais aussi joie, excitation et quelque chose d'autre, aussi. De plus doux et de plus diffus, mais qui ne s'éteint pas pour autant. Touchée par la proposition d'Alyss, la vampire ne peut qu'acquiescer.

    _ Ce serait-ce serait avec plaisir. Mais vraiment, je ne suis pas douée de mes deux pieds, ne m'en veux pas si je te marche dessus !

    Elle sent sa poitrine se comprimer à l'idée d'une telle catastrophe, et elle doit feindre un rire pour ne pas montrer sa nervosité à son amie. Alyss s'est approchée d'elle, et soudainement Lysia est prise d'une bouffée de chaleur, alors même que sa condition de vampire devrait l'exclure de toute incommodité corporelle. Se raclant la gorge pour reprendre ses esprits, elle hésite un instant avant de prendre les mains d'Alyss dans les siennes et de se laisser guider, la seule musique percevable par ses oreilles étant la voix chantante de son amie qui lui explique tant bien que mal comment danser.

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    Alyss Yawilea Elvyara

    Les prunelles dorées de la jeune femme se posent sur le visage de Lysia, Alyss voit le regard de son amie se poser rapidement sur les objets posés dans la pièce. Tous ces objets qui avaient été entassés dans la volonté de les oublier, car ils représentaient bien trop de souvenirs pour l’Elfe. Durant de longues années, à Caldissia puis sur l’Arbre, la jeune femme avait cru que seul l’oubli pourrait la soulager, ne pas faire face aux premières années de sa vie. Mais pourtant, cela ne pourrait jamais sombrer dans l’esprit d’Alyss, les souvenirs restaient et ne s’envoleraient jamais. Car malgré la douleur ressentie face à ses souvenirs, chaque objet présent dans la pièce était lié à elle par un lien indestructible. Ce miroir placé au fond de la pièce, dont la surface brillante avait été cachée depuis bien longtemps par un drap, il n’avait pas toujours été aussi terni et si peu entretenu. Il avait eu sa place dans la chambre d’enfant de l’Elfe. Il avait reflété la petite fille s’y admirant, les parties de jeux se déroulant sans que l’on ne prête attention au miroir. Il avait vu la toute jeune fille qu’avait été Alyss grandir en la femme qu’elle était devenue…

    Face à ses souvenirs et aux années passant, la jeune femme avait réalisé qu’elle devrait les accepter pour en être libérée. Sa simple venue dans cette pièce ce matin là montrait qu’Alyss devenait enfin capable de se souvenir de son enfance sans être forcément assaillie par des souvenirs douloureux. Elle avait voulu y faire face, seule, mais lorsqu’elle avait aperçue Lysia à l’orée de sa porte, elle n’avait ressentie aucune gêne. Sa présence dans ce lieu remplit du passé de l’Elfe était presque naturelle, comme si la conscience d’Alyss l’y avait acceptée sans y voir de problème. Pourtant, Alyss connaissait son amie depuis moins longtemps que Noa ou Délia mais un sentiment puissant les reliaient l’une à l’autre et la jeune femme se sentait réellement proche de son amie. Elle ne saurait réellement mettre un mot précis sur la relation qu’elle avait avec Lysia, elle n’avait jamais su. Durant ces longues nuits où elles se retrouvaient dans l’univers boisé du parc, le nom d’amie avait parut le plus juste mais désormais il sonnait presque faux dans l’esprit de l’Elfe. Ce qu’elle ressentait pour la jeune femme était totalement différent de ce qu’elle entretenait avec ses deux petits protégés, Alyss prenait le Pégase et la Nymphe comme des petits frères et sœurs pour elle.. Mais Lysia n’était pas une sœur pour elle, elle était différente.

    Cette différence se ressentait d’une façon d’autant plus forte lorsque Lysia se tenait en face d’elle, dans ce lieu presque hors du temps. La façon dont Alyss posait son regard sur le visage de la jeune vampire était presque hésitante, comme si elle craignait qu’on la voit admirer les doux traits de la jeune femme. Que Lysia se sente trop observée par l’Elfe, qu’elle soit mal à l’aise à cause d’elle, Alyss ne voulait pas cela. Elle tenait trop à son amie pour cela. Mais la jeune femme ne pouvait empêcher son regard de glisser sur le visage qu’elle trouvait si beau de Lysia et sur ses longs cheveux de feu. Comme si l’essence même d’Alyss la poussait à vouloir toujours plus se familiariser avec les traits de la jeune vampire…

    Lorsque la vampire lui dit que ses chaussons de danse sont beaux, Alyss ne peut que sourire, ils avaient été magnifiques avant que le temps ne vienne les ternir et les vieillir. Malgré cela, on pouvait toujours remarquer quelques éléments raffinés, quelques motifs cousus sur les rubans ou sur les côtés des chaussons. Ces petits signes rappelaient l’ancienne grâce qu’avaient pu avoir ces habits de ballets. Malgré l’agréable sensation de les sentir à nouveau à ses pieds, Alyss se baissa afin de dénouer les rubans attachés à ses minces chevilles, laissant les chaussons à terre. Si elle dansait avec Lysia, elles resteraient égales, la danse n’étaient pas réservée aux personnes sachant accomplir des pas complexes avec ses chaussons. La danse était un art mais également un plaisir, un plaisir simple qui rapprochaient les personnes dans des pas parfois maladroits mais toujours emplis d’une douce sensation de bonheur. Et Alyss voulait partager cela avec Lysia, elle ne désirait pas de mouvements complexes, mais juste de ce plaisir si simple avec elle.

    L’Elfe se releva, ses pieds nus posés sur le tapis recouvrant le sol, il rendait ses pas feutrés et discrets. Face à Lysia, elle éprouva un réel plaisir lorsque celle ci accepta de danser avec elle. Et même si elle pensait ne pas être douée, Alyss était sure de reconnaître quelques mouvements grâcieux dans la danse de la vampire. Et puis, Alyss avait pu voir de nombreuses personnes apprendre la danse, et cela était vraiment fréquent de se faire marcher sur les pieds. Mais vu la taille  de Lysia, même si cela arrivait, cela ne devrait pas trop faire de mal à l’Elfe. Un léger rire s’échappa  des lèvres d’Alyss face à Lysia.

    Ce n’est pas très grave, je ne pense pas que tu me ferais trop mal. Et on a tous appris la danse un jour, j’ai du moi aussi marcher sur les pieds à des gens !


    Alyss sourit à son amie et se laissa prendre les mains par Lysia. Elle exerçait une légère pression sur les paumes de son amie afin de pouvoir la guider dans ses pas en lui laissant tout de même la liberté d’accomplir ses propres mouvements. Et l’Elfe reprit sa danse, reprenant là où elle s’était arrêtée, retrouvant les pas qu’elles effectuaient, bercée par les douces mélodies s’échappant du quartier des loisirs. Elle entraînait doucement Lysia dans une danse lente mais grâcieuse, ne s’interrompant pas pour apporte quelques modifications à la posture de la vampire. Les deux femmes gardaient un rythme stable, qui ne se troublait pas lorsque la voix basse de l’Elfe s’élevait pour donner quelques conseils à son amie.

    Relève un peu la tête, laisse ton corps entier danser, rapproche tes pieds, laisse toi emporter par les mélodies et tu trouveras les pas s’y accordant…


    Les remarques que pouvait prononcer l’Elfe restaient dans un ton doux et bienveillant, jusqu’à ce que la jeune femme se taise afin de laisser son amie s’épanouir dans la danse. Leurs mains étaient toujours liées, et cela reliaient leurs pas dans une harmonie presque iréelle qui ne se troublait jamais même lorsque quelques petites erreurs étaient effectuées par l’une ou l’autre. Car ce n’était pas leurs mouvements qui comptaient réellement, mais la vraie beauté présente dans leur danse était le fait de les voir ensemble et heureuses… Au fil des secondes passant, la fine tunique de l’Elfe glissait peu à peu sur ses fines épaules, voletant en se reposant parfois sur le sol. Et lorsque la fine étoffe se reposait sur le sol, Alyss sentit tout à coup une lourdeur la tirant en arrière et se retrouva tout à coup par terre, entraînant Lysia dans sa chute, qui retomba sur elle. Et cela se passa si vite que l’Elfe ne put comprendre tout de suite pourquoi elle se retrouvait allongée sur le sol aux côtés de Lysia. Après quelques secondes de surprise, Alyss éclata d’un rire franc et cristallin. Elle ne bougea pas tout de suite, ses yeux plongés dans le regard de jais de Lysia. L’Elfe voulait tout d’abord s’assurer que celle ci ne s’était pas fait mal, malgré sa retombée sur Alyss.

    Tu vas bien ? Je crois que l’un de tes pieds a dérapé.


    Et un doux sourire vint remplacer son rire, elle se sentait bien ici, accompagnée de son amie. Même en faisant abstraction de leur danse et de la chute, Alyss se sentait tout simplement bien aux côtés de Lysia, sans trop savoir pourquoi, elle se sentait dans une douce sécurité.
    Ft Chou

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    ft. Alyss Y. Elvyara [Mars 1001]


    Dancing with the stars

    « Happiness is a butterfly, we should catch it while dancing. »


    Lorsque Lysia avait avoué n'avoir jamais dansé, ce n'était pas réellement vrai. Plus jeune, elle se souvient avoir échangé quelques pas de danse avec Matthew lorsqu'ils étaient en fuite, lors des nuits les plus calmes qui leur laissaient le temps de faire autre chose que de la survie. Mais ces moments ressemblaient plus à du désespoir qu'à de la danse, un besoin primitif de chercher un contact physique, n'importe lequel, pour ne pas sombrer dans la solitude. Lysia commençait à peine à s'accommoder à son nouveau corps et à ses nouveaux réflexes et les pas ne différaient pas des petits sautillement maladroits qui essayaient de suivre un rythme fantôme. La vampire alors n'avait pas vraiment eu le temps d'apprécier l'art qui en découlait et jamais elle n'avait cherché à recommencer. Les quelques soirées dansantes qui ont eu lieu au Twilight lui ont toujours paru plus gênantes qu'autre chose, même si elle sait au plus profond d'elle-même que les gens cherchent à s'amuser avant tout, non pas à réaliser la plus belle danse. Mais l'idée même de se dévoiler ainsi aux yeux de tous la rebute. La danse a, d'extérieur, quelque chose d'intime, de personnel. Comme si dans les mouvements des corps, la personnalité de l'individu pouvait ressortir, exposée à la vue de tous. Est-ce que ses pas révéleraient au monde entier sa condition d'enfant de la nuit ? Une danse peut-elle vraiment dévoiler ses plus grandes peurs, ses désirs les plus profonds ? Elle n'a jamais été prête à tenter l'expérience et s'en contentait parfaitement jusque là.

    Mais avec Alyss, Lysia n'a pas peur. Elle ne craint pas d'être exposée puisque la jeune Elfe sait déjà qu'elle est une vampire. Et si ses balancements maladroits doivent témoigner de son anxiété, de ses terreurs, Lysia se rend compte qu'elle n'est pas gênée de les révéler à son amie. La pensée même pourtant la terrifie. Avec Alyss, la rouquine oscille toujours entre confiance et doute, certaine que l'Elfe ne la jugera jamais, et pourtant elle ne parvient pas à chasser ce et si qui l'angoisse terriblement. Et si elle décide de ne plus me parler ? Et si elle ne me juge pas, mais ne me pense pas digne d'être son amie ? D'être son amie ou... La vampire interrompt ses pensées lorsque sa partenaire de danse prend la parole, lui procurant de précieux conseils pour améliorer sa position, son équilibre. Tout compte fait, Lysia ne se débrouille pas si mal que ça et elle s'en réjouit ; ses réflexes de vampire lui permettent peut-être de se déplacer avec plus de grâce que prévu. Elle n'égale en rien Alyss pour autant, et elle se doute qu'elle doit paraître bien ridicule à ses côtés. Elle tente de se focaliser sur ses mouvements, mais ses yeux sont sans cesse attirés par ceux d'Alyss, élégants, stables, presque hors du temps. Avec sa peau d'Elfe brillante, ses cheveux de feu et et sa prestance naturelle, la jeune femme a presque une aura mystique autour d'elle qui déconcentre Lysia. A de nombreuses reprises elle doit se ressaisir, mais la concentration devient de plus en plus difficile.

    Pourtant, la vampire apprécie la danse, se laisse envelopper par les mélodies du quartier, guidée par Alyss qui semble estimer autant qu'elle ce partage de passion. Lysia se sent coupée du monde, coincée dans une bulle qu'elle ne souhaite pas éclater. Au bout d'un moment, seul le bruit des pas qui glissent sur le sol se fait entendre. La musique n'est plus et pourtant les deux jeunes femmes continuent de danser au gré d'un rythme qu'elles seules semblent connaître. Lysia entend la respiration accélérée de l'Elfe, perçoit la chaleur que dégage son corps sous l'effort physique. Pendant un temps, la vampire l'envie, se rappelle avec difficulté toutes les fois où la sueur a coulé sur son front, où l'oxygène lui est venue à manquer pour telle et telle raison. Et puis elle se souvient que contrairement à la jeune femme, elle pourrait danser des heures et des heures sans même se fatiguer. Ce n'est pas une grande victoire, Lysia est loin de s'accepter, mais la pensée est suffisante pour la faire sourire. Et puis d'un coup, la magie est brisée. Lysia trébuche sur la veste d'Alyss qui balaye le sol et les deux femmes se retrouvent au sol en quelques secondes. La gêne qui envahie la rouquine à cet instant précis est immense, elle s'apprête à se relever, confuse, mais le rire sincère et enfantin de l'Elfe la prend par surprise et l'oblige à rester sur le sol, si proche de son amie qu'elle peut sentir son souffle chaud.

    « O-oui, ça va, ne t'en fais pas. J'ai été... euh... déconcentrée. »

    Elle n'ose pas regarder Alyss dans les yeux, pourtant la jeune Elfe ne la quitte pas du regard, un geste qui la rend bien mal à l'aise. Peut-être est-ce la proximité avec son amie ou l'embarras de la chute, mais Lysia ne sait plus où se mettre. Elle sent qu'Alyss n'est pas prête à se relever, alors elle reste là, à observer son visage sans jamais croiser ses prunelles. Lysia a toujours su qu'Alyss était belle, d'une beauté parfois surréelle que seuls les Elfes possèdent. Mais au-delà de son espèce, tous ses traits forment un visage harmonieux, doux, hypnotisant. Si la vampire avait su peindre, elle aurait passé des heures à essayer d'immortaliser son visage. Sans réfléchir, Lysia approche doucement sa main des joues d'Alyss, caressant maladroitement ses pommettes avec le bout de son pouce.

    « J'étais occupée à te regarder. »

    Un murmure, à peine audible et pourtant suffisamment clair pour qu'Alyss l'entende. Et puis l'enchantement s'estompe et Lysia se rend compte de ce qu'elle vient de faire. Paniquée, elle retire sa main des joues de l'Elfe et se relève d'un coup sec, manquant de trébucher une nouvelle fois.

    « Excuse-moi je... »

    Je ne voulais pas. Mais bien sûr, qu'elle voulait. Sinon elle ne l'aurait jamais fait.

    « Excuse-moi. »

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