Wer Volf [terminé]

Le père de Volf a toujours été quelqu'un avec une santé fragile. Il ne pouvait pas travailler longtemps. Sa femme devait donc travailler beaucoup plus longtemps pour subvenir aux besoins de la famille. Malgré l'aide des voisins, Volf ne supportait pas cette situation. Il a toujours été jaloux des autres enfants qui avaient une famille « normale ». Il parlait donc très peu à son père qui était souvent alité sur le lit. Parfois des disputes éclataient sans raison valable. Cela impactait même la scolarité du petit qui se bagarrait avec ses camarades de classe. Il revenait souvent avec des bleus ou des blessures superficielles.

La famille comptait aussi une sœur pour Volf, malheureusement, elle se fit enlever un beau jour. Personne ne réussit à la retrouver. Elle a toujours été présente pour son frère afin de calmer ses crises de colère. Bien plus que leur mère qui ne faisait que travailler. Suite à cette perte d'ailleurs, Madame Wer quitta le foyer familial à son tour. Pas un seul  mot de laisser. Mais le père comprit qu'elle voulait faire sa vie ailleurs. Avec un mari normal et surement pour oublier son chagrin, quitte à délaisser son fils par la même occasion. Elle avait beaucoup trop de responsabilité sur ses épaules et préféra tout oublier pour ne pas sombrer dans le désespoir.

Le jeune garçon apprit à faire beaucoup de choses tout seul désormais. Mais il n'était pas totalement autonome pour son jeune âge. Son père devait faire des efforts désormais mais il se sentait de plus en plus mal. Et lors d'un soir de pleine lune, il disparu à son tour. Ce n'était pas la première fois que c'était arrivé. Volf ne savait pas pourquoi d'ailleurs, jusqu'à maintenant. Un loup argenté apparu devant ses yeux terrifiés. Il savait qu'il allait mourir et il ne prit pas la fuite. Lui aussi en avait peut être marre de cette vie. La bête le plaqua au sol et était sur le point de le mordre. Mais l'instinct de survie était toujours là pour repousser la mort. Le petit essaya d'un seul coup de repousser le loup avec ses mains. Par manque de force, l'animal arriva sans mal à mordre l'épaule de Volf mais lâcha rapidement prise. Une flèche traversa le crâne du fauve et celui-ci tomba lourdement sur l'enfant.

Un chasseur de loup garou se présenta mais laissa pour mort Volf. Il remarqua la morsure sur l'épaule et connaissait les conséquences de cet acte. Effectivement, Volf endura une douleur atroce pendant des heures, jusqu'à s'évanouir. Le lendemain matin, le chasseur revint par curiosité. Il fut surprit de voir le petit en vie, pas en bonne santé mais bel et bien en vie. Il l'aurait dû l'achever de part la nature de son métier, et pourtant il préféra l'emmener avec lui. Celui-ci allait devenir son animal de compagnie. La vie de Volf allait devenir de plus en plus dure. Traité comme un animal et enfermé en longueur de journée dans une grande pièce vide,  il ne faisait que manger et se battre avec d'autres petits monstres ou animales que le chasseur faisait entrer dans la pièce. Le survivant devait uniquement se nourrir de cette manière, en tuant ce qu'il avait devant les yeux. Il développa alors une sauvagerie enfouie en lui depuis longtemps. D'ailleurs, une nuit il se transforma à son tour en loup. Il ne garda pas de souvenirs de ce qu'il faisait à ce moment là mais lorsqu'il reprit son apparence humaine, il y avait le cadavre d'une bête à ses pieds.

Là où il se trouvait était bien loin de la capitale et le climat était beaucoup plus doux. Et un jour, son « maître » l'emmena enfin à l'extérieur. Il voulait le faire affronter quelque chose de plus costaud que ces animaux. Malgré sa sauvagerie lorsque sa survie était en danger, il restait calme en temps normal et très obéissant. Il avait subit comme un lavage de cerveau après tout. Sur le chemin, il trouva une vieille flûte par terre. Il savait ce que c'était mais n'en avait jamais touché une. Il s'amusa à souffler dedans mais ne pouvait pas sortir de vrai mélodie. Et ce fut son seul caprice, de garder cet instrument alors que son maître ne le voulait pas. Et bien entendu, cela se finit par une flûte brisée en deux pour ne plus en parler. Sans pouvoir se contrôler et pour avoir trouvé un semblant d'apaisement dans ce son, Volf se laissa guider par une envie de se venger. Cette flûte n'avait pas d'âme, ni un lien profond avec lui, et pourtant il ne voulait pas la voir brisée. Il attaqua le chasseur dans le dos et lui brisa la nuque en un éclair. Une technique qu'il avait développé rapidement pour tuer ses proies au plus vite et se nourrir.

De nouveau seul, il va errer longtemps à travers les terres froides de son pays. N'ayant pas de but dans la vie, il va simplement se laisser mourir de faim et s'allonger par terre. La neige était froide mais réconfortante à la fois. Elle l'emmenait vers les abysses, là où il pourra trouver le repos et une fin à cette vie de souffrance. Dommage pour lui, on ramassa son corps pour l'emmener en lieu sur et le soigner. La mort ne voulait pas de lui, pas avant qu'il n'accomplisse quelque chose.

Il fut enfin recueillit par une famille aimante et elle prit soin de lui comme s'il avait toujours été présent. L'adolescent pu intégrer une école militaire et suivre un enseignement en magie. D'ailleurs, on pu lui offrir une flûte traversière, un cadeau qu'il a toujours souhaité. Au début, il n'avait pas d'amis mais au fil du temps le monde s'ouvrit à lui, tout comme son caractère. Il devint plus sociable et aima faire rire ses camarades. Il lisait beaucoup de livre humoristique. Peut être pour trouver un véritable sourire après toutes ces années sombres. Cependant, il n'arriva pas à se trouver un sourire sincère, seulement une façade. Sa vrai nature ne pouvait qu'être exploitée au milieu d'un champ de bataille, d'un duel à mort et à travers le sang.

Au fil du temps il prit conscience de sa nature de loup garou. Des incidents furent déclarés mais rien de grave encore. Il savait à quel moment il devait s'éloigner des gens pour ne pas créer de problèmes. Il se surpassait toujours pour afficher cette bonne humeur alors qu'il n'en avait pas envie parfois. Il s’intéressa même à faire des tours de magie pour amuser la galerie. Tout en développant au mieux la maîtrise de son pouvoir magique. Il savait qu'il n'avait pas de talent dans ce domaine mais insista dans cette branche pour découvrir un autre monde, de nouvelles voies à exploiter. Un professeur lui conseilla de s'informer sur les techniques de conjuration. Et en s'exerçant, il pu découvrir une âme magique qui essayait de l'appeler depuis longtemps. Ses mots lui parvinrent enfin à l'esprit. Volf pu invoquer une bête magique après des mois d'entrainement. Celle-ci ressemblait à un chien mais recouvert de chaines comme si c'était sa peau. Au final, cette apparence reflétait vraiment l'histoire de sa vie. Une vie de chien, enchaînée à tout jamais dans les profondeurs des ténèbres.

A cause de son retard dû à des années sans formation, il pu quitter l'école à un âge plus avancée que la moyenne qui finissait plus tôt. Il avait surtout apprit à calmer ses crises de colère à l'aide de l'apprentissage de la flûte traversière. Il pouvait sortir de vrai mélodies et son âme était apaisée à chaque fois qu'il en avait besoin. Malgré son retour à une vie normale, il y avait des moments où une colère enfouie resurgissait et il cassait toujours quelque chose à ce moment là. Cela lui pesait et il n'avait personne à qui se confier pour s'enlever ce poids ancré en lui. Par contre, il fut surprit de la visite d'un inconnu qui connaissait son nom. Un homme avec un masque bizarre qui l’entraîna dans un monde où la tromperie était chose normale mais là où les plus forts faisaient aussi régner la loi. Un monde qui était tout à fait adapté à ses idéologies et où il se sentait vivre.

L'Yggdrasil dans tout ça ? Il avait autre chose à se soucier... Il est au courant bien sur car l'école lui faisait bien comprendre son importance. Mais il s'en désintéressait car il n'avait pas de rêve à atteindre. De quoi avait il besoin alors ? Aujourd'hui encore, il cherche la réponse.