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  • Elyas A. Maresh
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    Le dragon n'est plus, miracle est arrivé. Yggdrasil a protégé sa cité. Des mois de siège éreintant cessent, la ville millénaire respire à nouveau. Chaque soir, sous la lueur émeraude et bienveillante du grand arbre, les éossiens fêtent et célèbrent ceux tombés au combat. Après tant d'épreuves, la ville semble reprendre vie...
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    feat. Wylan Van Eck
    Six of Crows
    Elyas A. Maresh
    >> INFOS
    ✘ Naissance : 12 Mai.
    ✘ Prénom(s) : Elyas Ary.
    ✘ Surnom(s) : Ely, Lyas, le « sale gosse », aussi.  
    ✘ Nom de famille : Maresh.
    ✘ Espèce : Automate.
    ✘ Profession : Si enquiquineur professionnel était un métier, Elyas serait certainement au sommet de la hiérarchie. En attendant, il se contente d’aider sa mère à vendre des fleurs, même si c’est une profession qu’il exerce relativement peu, préférant passer son temps à faire les quatre-cent coups avec ses copains.
    ✘ Origine : Natif d’Éos.
    17 ANS
    ÉOS
    MASCULIN
    ROTURIER
    BRUTE
    BALOURD
    >> Construction

    Classe(s) : Pierre brute – technicien.
    Bonus & Malus choisis :
    x Brute : Si son physique n'est pas plus intimidant que ça, Elyas a su se créer une réputation sans précédent qui lui donne un certain avantage lors de conversations houleuses. Argumenter et débattre l'intéressent très peu, et pour convaincre, il préfère agresser ; d'abord verbalement et, si l'autre n'entend pas raison, physiquement. Bien évidemment, Elyas évite au plus possible de porter des coups, et il ne le fait qu'en cas de frustration extrême, mais généralement, on évite de lui chercher des noises.
    x Balourd : Réfléchir avant d'agir est un concept bien étranger à l'automate. En cas de problème, son premier réflexe est de foncer, puis de subir les conséquences par la suite. Lorsqu'il s'agit de conversations, Elyas est doté d'un franc-parler presque agaçant, son manque de tact étant particulièrement prononcé. Il ne comprend pas l'intérêt d'être délicat pour apaiser son interlocuteur ; plus vite les choses sont dites, mieux c'est. Un comportement qui lui vaut de nombreux reproches et qui a tendance à éloigner un peu tout le monde.
    Spécialité magique : Illusion.
    Guilde : /
    >> PHYSIQUE
    ✘ Couleur de peau : Blanche, sans pour autant être pâle. Elyas a une peau qui tend vers le beige, prône au bronzage plutôt qu'aux coups de soleil mais suffisamment claire pour laisser entrevoir de nombreuses tâches de rousseur un peu partout sur le corps.

    ✘ Traits faciaux : Le visage de l'automate n'a rien de vraiment exceptionnel puisque le but était de le rendre le moins suspicieux possible. Il possède des yeux d'un bleu très clair qui révèlent, même si personne ne le sait, la couleur de sa pierre. Elyas a malgré tout souvent été qualifié de « beau », surtout depuis le réveil où il est passé d'adolescent à presque jeune adulte. Il n'a, pour le moment, aucune volonté de modifier ses traits ; il a même gardé ses oreilles pointues, même s'il en a atténué la forme pour ne pas être réellement confondu avec un Elfe.

    ✘ Chevelure : Une vraie boule enflammée indomptable, courte et rousse tirant vers l'orangé dont les boucles lui retombent constamment sur le visage. Elyas a longtemps abandonné les soins naturels pour lui rendre les cheveux plus lisses et moins cassants, et très souvent il ne les touche même pas. De près, le manque de soin est relativement visible et on croit souvent qu'il sort juste du lit tant ils volent dans tous les sens.

    ✘ Taille : 1m90, Elyas est aussi grand puisqu'il devait absolument passer pour un Elfe. Il n'est pas impossible qu'il prenne encore quelques centimètres dans le futur.

    ✘ Carrure : Elyas n'est pas à l'aise avec son corps ce qui fait qu'il a tendance à l'ignorer, voire à le maltraiter. Il se sustente très peu et pousse très souvent ses limites ce qui le rend particulièrement maigre et frêle. Ce n'est pas volontaire, il se sent juste trop détaché de son enveloppe corporelle pour s'en préoccuper. Ses muscles se voient très peu étant donné qu'il ne les utilise pas vraiment et ne cherche pas à le faire. La carrure d'Elyas est donc, globalement, similaire à celle d'une asperge.

    ✘ Style vestimentaire : L'automate porte toujours des vêtements amples et longs qui vont venir cacher tout son corps. Il ira d'ailleurs jusqu'à porter plusieurs couches, de tissus différents, pour être certain de ne dévoiler aucun bout de peau. Même l'été, il lui sera compliqué d'abandonner ses longs habits. Très souvent, ses hauts seront colorés ; vert, bleu et rouge sang forment la plus grande partie de sa garde-robe qu'il accompagne de bas blancs ou noirs pour ne pas jurer avec son esthétique. Il ne sera pas non plus rare de le voir avec des chapeaux de couleurs toutes aussi variées.

    ✘ Particularités liées à l'espèce : Elyas a une molaire en pierre grise, réminiscence du matériau qui a servi à lui façonner le corps. Elle n'est, heureusement pour lui, pas visible même lorsqu'il sourit, mais il affectionne particulièrement la sensation de la pierre sur sa langue et passe le plus clair de son temps à jouer avec. Sa gemme est cachée à l'intérieur de son poignet et elle n'est pas visible.

    ✘ Forme de la marque : Sa marque n'est pas encore entièrement formée, mais l'ironie du sort voudrait qu'elle soit en train de prendre la forme... d'une gemme.

    ✘ Autres détails : /

    ✘ Santé : Le jeune garçon possède la fragilité des automates et son corps est ainsi facilement prône aux problèmes physiques. Dans son enfance, il ne compte même plus le nombre de fois où il est rentré avec une fracture ou des côtes cassées. Heureusement, sa tolérance à la douleur est relativement élevée grâce à sa condition d'automate ce qui ne l'a jamais vraiment traumatisé. Un os ça se casse, puis ça guérit ; pas besoin d'en faire toute une montagne. Il déteste être malade cependant, mais cela lui arrive rarement.

    >> MENTAL
    Attentif
    Méfiant
    Ouvert
    Renfermé
    Cultivé
    Agressif
    Blagueur
    Rebelle
    Dynamique

    Aime : Cueillir des fleurs et trouver les arguments pour les vendre, mais aussi les exposer chez-lui, veiller à leur entretien, à ce qu'elles gardent leur odeur et leur couleur. Il aime aussi la magie, tout ce qui a attrait aux différentes espèces, à la naissance d'Yggdrasil et aux différents mythes qui bercent sa culture. Il aime lire et apprendre, savoir comment fonctionne le monde en général. Elyas a également une affection particulière pour les animaux, tous ces êtres qui ne l'épuisent pas par la parole et communiquent avec les yeux. Il aime les choses simples de la vie : les premiers rayons du soleil qui caressent sa peau le matin ; la nourriture, peu importe d'où elle provient tant qu'elle est préparée avec amour ; les rires des enfants Eossiens qui, innocents, s'amusent entre-eux. Enfin, l'automate apprécie écouter de la musique, il ne sera pas rare de le voir se promener au quartier des Loisirs afin de revigorer son esprit au gré des douces mélodies.
    Aspirations : Elyas a toujours aspiré à être historien. La tête plus souvent dans les livres que dans la vie réelle, sa passion pour les mythes et la création du monde pourrait aisément constituer son aspiration principale. Cependant, depuis le Réveil, il ne vit plus que pour la rébellion, conduit par une rage qui semble insatiable. Il peine pour l'instant à retrouver celui qu'il était avant, si bien qu'il n'a plus ouvert un livre depuis un long moment. Pour l'instant, Elyas semble ne pas pouvoir avancer tant que le conflit actuel ne sera pas résolu.
    N'aime pas : Les Caldissiens et Altissiens, par-dessus tout, mais sa haine ne s'arrête pas à eux ; en effet, le garçon voue une haine incontestée envers les êtres vivants en général qu'il a du mal à comprendre. Les mensonges et prétentions sont pour lui le fléau de ce monde et il peine à faire confiance aux autres. Il abhorre également plus que tout son corps, qui lui a toujours semblé étranger et qui ne lui sied toujours pas. De manière plus anecdotique, Elyas n'aime pas : les fraises, l'orage, l'odeur de la viande qui cuit, le jaune et les frissons qui lui parcourent le corps lorsque le soleil se couche pour faire place à la nuit.
    Craintes : Imaginez un monde où Caldissiens et Altissiens s'emparent définitivement d'Yggdrasil ; un monde où les Eossiens n'ont plus leur place sur leur terre natale et se font éternellement exploités par les deux Cités. Si vous parvenez à l'imaginer, vous avez là ce que craint Elyas le plus au monde. Actuellement, cette peur est si présente en lui qu'elle efface presque toutes les autres. Malgré tout, son inconscient ne peut pas s'empêcher de craindre pour sa pierre à tout instant de sa vie, et il redoute le jour où sa mère perdra la vie. Il a aussi peur de lui-même, de certaines de ses réactions parfois un peu trop extrêmes, de toutes les choses qu'il ne comprend pas sur les autres et sur son propre corps, mais toutes ses préoccupations sont encore latentes, cachées dans un coin de son esprit, même si elles sont bien présentes dans ses actions et paroles.

    Personnalité détaillée
    Elyas est, de manière générale, un adolescent mal dans sa peau qui hait un monde qu'il ne parvient pas à comprendre. Son malaise envers son corps a toujours été une part de lui, depuis aussi longtemps qu'il s'en souvienne. Né soi-disant d'une mère Elfe, il n'a jamais retrouvé les particularités de cette espèce chez-lui mises à part ses oreilles ce qui le rendait nerveux, très conscient de ses défauts et du fonctionnement étrange de son corps. Les moqueries de ses camarades à l'école ne l'ont pas aidé à s'affirmer et Elyas est devenu un garçon très renfermé, triste même. Il passait pour ainsi dire tout son temps à lire et s'intéressait à tout ce qui ne constituait pas son quotidien. Depuis qu'il sait la vérité, qu'il est un automate et non pas un Elfe, le jeune Eossien se sent un peu mieux avec son corps, même s'il peine à en comprendre le fonctionnement et cela le pousse souvent à le maltraiter, à en découvrir ses limites ; il déteste par-dessus tout qu'on le touche à cause de ça et le contact physique est un vrai problème. Il ne déteste pas être un automate en soi, mais l'apprendre à 17 ans a radicalement changé sa vision des choses ce qui fait qu'il a perdu toute confiance envers ceux qui l'entourent. Il n'en veut pas vraiment à sa mère de lui avoir caché la vérité, en a compris les raisons, mais il ne peut pas oublier que la personne la plus proche de lui lui a menti pendant toute une partie de sa vie. Elyas est donc incroyablement méfiant envers les autres, et depuis l'arrivée des Caldissiens et des Altissiens, il ne sait plus faire la différence entre les gentils et les méchants. Même chez les Eossiens il doute, il doute sans cesse de la sincérité des autres, au point de créer des relations malsaines avec ces derniers. Elyas est devenu très attentif aux autres, mais rarement par pure bonté d'âme ; il veut simplement savoir à quoi s'attendre. De plus, l'automate est devenu relativement agressif, consumé par une rage envers ceux qui lui volent ses terres mais parfois il suffit d'avoir croisé son chemin pour l'énerver pour la journée.

    Malgré tout, Elyas reste un bon vivant : lorsqu'il est en bonne compagnie, il oublie parfois sa colère et devient une personne plutôt agréable, à l'humour fin et intelligent et au sourire charmeur. Il est également très énergique, toujours prêt à aider et se lever tôt pour tenir la boutique de fleurs de sa mère n'est pas un problème pour lui. Il n'est pas non plus du genre à juger les autres : s'il déteste Caldissiens et Altissiens, c'est seulement parce qu'ils ont perturbé son quotidien, mais les espèces et caractères des habitants lui importent peu. Derrière sa colère, il peut comprendre que certains Caldissiens et Altissiens ne sont là que pour profiter de l'Arbre-Monde et dans d'autres circonstances il pourrait certainement être ami avec eux, mais les circonstances actuelles ne lui permettent pas une telle réflexion. Encore une fois, il est important de souligner à quel point le Réveil a façonné la personnalité d'Elyas aujourd'hui, et il n'a pas le recul suffisant pour saisir toutes les nuances du contexte dans lequel il s'est réveillé. Militer et s'insurger contre le monde sont devenus son quotidien et montrer son désaccord avec tout ce qui se passe est la seule chose qui le pousse à se lever tous les matins pour affronter les nouvelles du jour.
    Alignement
    Quelle est son opinion religieuse ? : Elyas croit en l’Éos, cette magie qui parcourt le monde et fait vivre l'Arbre-Monde. Cependant, il n'est pas fervent des célébrations et on ne le surprendra jamais à faire la prière. Il croit donc sans accorder trop d'importance à sa religion : elle est là, et c'est tout.

    Quelles sont ses attentes et son avis sur l'Artefact ? : Comme tout l'Éossien qui se respecte, l'automate espère que si l'Artefact est un jour découvert, il reviendra à son peuple qui devrait l'avoir de droit. Secrètement, comme tout adolescent de 17 ans avec un peu d'ambition, il espère être celui qui le trouvera et le rapportera. Le mythe l'intéresse et le fascine aussi bien qu'il l'effraie.

    Quelle est son opinion au sujet d'Altissia ? : Altissia représente pour lui, de ce qu'on lui en a dit, tout ce qui est froid et dur, trop discipliné et bien trop autoritaire. Naturellement, il déteste les Altissiens pour leur arrivée sur Yggdrasil et son âme rebelle souhaite les anéantir - ou, au moins, les faire partir.

    Quelle est son opinion au sujet de Caldissia ? : Les Caldissiens n'ont pas une place plus haute dans son cœur. Colonisateurs, même le climat plus chaud de leur région et la philosophie plus calme de leur religion ne parviennent pas à apaiser sa haine envers eux. Citoyens, militaires ou membres du Clergé, pour lui, ce sont les mêmes : des barbares qui ont pris possession de ses terres et qui n'ont rien à y faire.

    Quelle est son opinion au sujet des Eossiens ? : C'est bien évidemment qu'Elyas se sent incroyablement protecteur envers les Eossiens. Très peu concerné par ses pairs avant le Réveil, il s'est révélé une passion vibrante pour la cause de son peuple suite à l'appropriation d'Yggdrasil par Caldissia et Altissia. Cependant, ça ne veut pas dire qu'il apprécie et tolère tous les Eossiens ; ceux qui ne luttent pas lui apparaissent comme des traîtres, et même ceux qui luttent ne font jamais vraiment assez pour lui.

    >> ET VOUS ?

    Une petite présentation ? : Je passe plus de temps sur la CB qu'à Rp, et certainement plus de temps à Rp qu'à vivre dans le monde réel. Aussi, j'aime les chats et les ananas.
    Âge : 21 aaans.
    Votre/Vos pronom(s) : Elle !
    Disponibilité : Relativement souvent, je passe au moins tous les jours sauf imprévus !
    Comment nous avez-vous connu ? : Kidnappée par Mid’ ! :muhu:
    Un commentaire ? : Ce drapeau LGBTQ+ sur la PA est magnifique. :sir:
    Auriez-vous un souci à faire remarquer ? : Oui, vous êtes trop parfaits. :v
    Double compte de : Lysia Thalys.

    Chou


    Dernière édition par Elyas A. Maresh le Sam 13 Juin 2020 - 13:10, édité 2 fois

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    HISTOIRE
    Mon histoire est avant tout celle d'une autre, d'une Elfe qui aurait voulu avoir un enfant et qui m'a eu à la place.

    Cette histoire commence il y a bien plus de mille ans, dans un coin reculé de la Cité d'Yggdrasil, refuge des habitants de l’Éos. Maia Maresh était une Elfe d'une trentaine d'années, douée de ses mains mais encore plus de ses sens, dotée d'un odorat qui lui permettait de choisir les plus belles fleurs produites par l'Arbre-Monde et d'en confectionner les plus beaux bouquets. Logée chez ses parents, très pauvre mais satisfaite de sa vie, il lui manquait cependant une chose pour la satisfaire complètement : un enfant. Ayant grandi avec deux frères, ses parents appartenant à des familles nombreuses également, il n'était que naturel, pour elle, de perpétuer cette tradition.  Mais jamais son regard ne s'était porté sur un autre Elfe, jamais ses sens ne se sont réveillés au contact d'un homme. Seules les femmes, dans toute leur beauté, de toutes espèces, parvenaient à capturer son attention, à lui faire ressentir ce que les contes appellent l'amour. Il lui était physiquement impossible de tolérer la présence d'un homme suffisamment longtemps pour concevoir ce qu'elle désirait plus que tout au monde, et ce constat l'attristait énormément. Elle songeait à adopter, à recueillir auprès d'elle des enfants qui n'auraient pas eu la chance de grandir avec leurs parents, mais Yggdrasil était une cité prospère avec peu d'habitants, et les enfants abandonnés ne courraient pas vraiment les rues. Maia atteignit sa trente-sixième année sans progéniture pour la combler.

    Un jour, la jeune Elfe entendit parler de ces êtres nés de pierres enchantées dont la ressemblance avec les êtres vivants était frappante. Il lui suffisait juste d'en trouver une et d'utiliser un peu de magie, rien de bien compliqué pour une Elfe aussi débrouillarde. Elle partit un beau jour d'été sous les regards étonnés de ses parents et ne revint que plusieurs mois plus tard, lorsque la neige tapissait le sol verdoyant d'Yggdrasil. Et lorsqu'elle revint, elle n'était pas seule : elle portait un bébé dans ses bras.

    Pendant ces mois de disparition, Maia passait tout son temps à rechercher ces fameuses pierres, jour et nuit, sous le soleil et contre le vent, assoiffée et affamée mais déterminée. Elle ratissait tout le territoire d'Yggdrasil, ne laissant aucun recoin inexploré. A ce jour, il est peut-être possible de dire que Maia Maresh est l'Elfe qui a exploré le plus son territoire, mais elle se fichait bien trop du paysage pour être capable de se souvenir de quoi que ce soit. C'est dans une grotte de montagne, à mille lieues de chez-elle, qu'elle tomba sur une gemme aux couleurs du ciel. Aussitôt, elle sut : pas besoin de pratiquer la magie pour en ressentir les ondes, et cette pierre ne ressemblait en rien à un rocher ordinaire. Renseignée sur le sujet, elle savait exactement quoi faire pour donner vie à la pierre d'azur. Le seul matériau à portée de mains était de la pierre, grisâtre et quelque peu effritée par le temps, mais suffisamment solide pour créer le corps d'un bébé. Elle façonna son fils pour qu'il lui ressemble, de la rousseur de ses cheveux jusqu'à la forme de sa bouche et de ses oreilles. Elle dissimula sa pierre dans son poignet droit afin que personne ne la trouve et lui attribua deux prénoms : Elyas et Ary en hommage aux deux seuls hommes qu'elle a aimés, son père et son grand-père.

    - - -

    Vous pouvez dores et déjà imaginer la panique de mes grands-parents lorsque ma mère s'est ramenée avec un bébé après des mois d'absence. Sans père à l'horizon, ils se sont longtemps imaginés les pires scénarios. Si je passais aisément pour un vrai bébé Elfe pour la plupart des Eossiens, mes grands-parents qui vivaient avec nous remarquèrent rapidement que quelque chose n'allait pas. Je manquais cruellement de certaines caractéristiques de leur espèce : je grandissais trop rapidement, à la manière des humains, et mes os fragiles faisaient honte à l'endurance des Elfes. Après un an de mensonges, Maia finit par leur avouer la vérité. Fiers Elfes, stupéfaits par l'action de leur fille, ils décidèrent qu'il était temps pour elle de prendre complètement son indépendance et la chassèrent de leur maison. A ce jour, je n'ai aucun souvenir d'eux, et je sais qu'ils ne reviendront jamais vers nous.

    Bien évidemment, ma mère fit en sorte de ne jamais me révéler la vérité. Pour mon bien, certainement. Après tout, ses frères me voyaient comme leur neveu à part entière, un futur Elfe pour continuer la lignée des Maresh et personne au village ne soupçonnait ce que j'étais vraiment. Ma mère cependant ne se risquait pas à m'exposer au cœur de la ville, là où se regroupaient intellectuels et personnalités plus méfiantes. Elle me vendait parfois comme un Elfe un peu précoce, à grandir si vite, et l'ignorance des autres était suffisante pour qu'ils ne posent pas de questions. De plus, j'avais une certaine disposition à la magie, notamment à l'art des illusions, qui rendait fier tous les Elfes que nous connaissions. Je pouvais faire ce que je voulais, mais une seule chose devait rester cachée : ma pierre. Maman me faisait croire que cette gemme dans mon poignet renfermait une part de mes pouvoirs d'Elfe, qu'elle faisait de moi quelqu'un de spécial, mais pour que mes pouvoirs se révèlent un jour, je devais la laisser là et surtout n'en parler à personne. Que même chez les Elfes, je n'étais pas en sécurité, et que personne ne devait savoir ce que je cachais. Fier d'avoir un pouvoir que les autres n'avaient pas, j'ai toujours gardé le secret.

    Malgré toutes les tentatives de ma mère pour me faire passer pour un véritable Elfe, j'ai toujours su, au fond de moi, que quelque chose n'allait pas. Mon corps m'a toujours semblé étranger, détaché de moi-même. Je voyais les autres Elfes se déplacer avec une grâce que je ne parvenais pas à égaler, ma peau me semblait trop terne, mes gestes trop maladroits. Ma molaire en pierre m'amusait mais témoignait encore une fois des différences qui me séparaient de mes camarades. A l'école, les autres le remarquaient, bien évidemment. Ce n'était pas plus le fait que j'étais différent - après tout l'école regroupait toutes espèces confondues, personne n'était à même de juger le physique des autres -, mais surtout la façon dont je me comportais ; toujours le dos voûté, les muscles contractés, les épaules tendues. J'étais effrayé que mes camarades comprennent que j'étais un imposteur dans un corps d'Elfe, ce que je pensais être et je les laissais rarement s'approcher de moi. Protéger ma pierre était devenu une tâche qui m’obnubilait, si bien que mes habits étaient toujours très amples, très peu accordés tant qu'ils cachaient mon poignet.

    En somme toute, j'avais très peu d'amis. Lire, apprendre et aider ma mère à vendre des fleurs étaient mon quotidien. Je savais rire, profiter de la vie, mais toujours en solitaire. L'histoire d'Yggdrasil et ses mythes ont bercé mon enfant et une grande partie de mon adolescence, si bien que mon envie de devenir historien se renforçait de jour en jour. Si je ne pouvais trouver la paix avec moi-même, peut-être pouvais-je suffisamment remplir ma tête pour ne pas avoir à me préoccuper du reste. C'était sans compter sur le petit incident qui brisa les rêves de tous les Eossiens.

    - - -

    Un soir, je m'endors, le nez imprégné des odeurs des fleurs de la boutique de ma mère.

    Et puis, quand je me réveille, le choc.

    Comment comprendre, de manière rationnelle, ce qui vient de se passer ? Comment convaincre mon cerveau que mille ans se sont passés entre hier et aujourd'hui ? Un battement de cils, c'est tout ce qu'il a fallu pour que le monde bascule complètement. Je me souviens encore des cris horrifiés de ma mère, de la panique palpable dans ses yeux d'émeraude. Des soldats inconnus de toutes espèces qui sont venus nous escorter jusqu'à nos nouveaux quartiers, sans même nous demander notre avis, les yeux parfois emplis de mépris, d'autres de peur et d'incompréhension. Comme si les nôtres pouvaient refléter un autre sentiment que la terreur, pure et dure, à la vue de notre Cité complètement transformée, à cette arrivée d'habitants qui ne portent pas de marque dans le dos et nous menacent avec des armes.

    Quand on nous a expliqués l'histoire de ce dernier millénaire, je me souviens avoir eu ce moment de déni complet. C'était une blague, aucune autre explication n'était possible. Et puis, petit à petit, le déni s'est transformé en rage. Contre l’Éos tout d'abord qui nous avait fait subir une telle horreur ; puis progressivement contre tous les Altissiens et Caldissiens, car si c'est leur venue qui nous a réveillés, c'est à cause d'eux que nous avons dû quitter notre maison et abandonner notre boutique de fleurs pour en ouvrir une à leurs services.

    Je pensais que le pire était derrière moi. Plus de six mois après le Réveil, j'avais complètement abandonné mes livres et histoires pour me consacrer à ce que certains appelaient la rébellion. Un petit groupe d'Eossiens qui, comme moi, ne supportaient pas la présence des deux Cités lointaines et souhaitaient retrouver la prospérité d'Yggdrasil. Même si ces derniers promettaient la Paix, des droits et tout un tas de belles choses, ce n'était pas suffisant. Nous les voulions hors de chez-nous.

    Mais voilà, mon inconfort avec mon corps grandissait de jour en jour. Avec tous les nouveaux Elfes qui sont apparus dans la ville, je me sentais de plus en plus étranger à cette espèce qui ne me ressemblait qu'en surface. Même eux me regardaient de manière étrange, comme s'ils savaient que je n'étais pas des leurs. Mais j'étais terrifié de demander des explications à ma mère qui peinait déjà à s'adapter à ce nouveau monde. Pourtant un jour, elle m'a surpris dans ma chambre à tenter de m'ouvrir le poignet pour faire sortir cette pierre que je commençais à maudire. Au diable la magie, de toute façon, je commençais à suffisamment maîtriser l'art des Illusions pour me débrouiller par moi-même. Je pense qu'à cet instant-là on a évité le drame, car j'étais prêt à me séparer de cette pierre définitivement. Avant que j'aie pu m'en séparer, ma mère m'a arrêtée, paniquée.

    Et c'est là qu'elle m'a dit toute la vérité, des perles salées dévalant son visage. C'était la première fois que je la voyais pleurer. Je crois avoir versé quelques larmes, aussi. Elle m'a racontée son désir d'avoir un enfant mais l'impossibilité d'en concevoir un ; son périple dans les terres d'Yggdrasil à la recherche d'une pierre précieuse et sa trouvaille. Ma naissance qui n'en était pas vraiment une. Je passais d'Elfe, une espèce supérieure, pure et magique, à automate. J'avais déjà lu des histoires sur ces êtres qui n'en sont pas vraiment, leur conscience rattachée à la seule pierre qui les constitue vraiment. Faire partie de cette espèce ne m'enchantait pas vraiment. Il m'a fallu des mois pour l'accepter, et aujourd'hui encore, je peine à comprendre comment je fonctionne. Mais la vérité m'a permis de comprendre pourquoi je me sentais mal depuis mon plus jeune âge, et elle a été libératrice, dans un sens. Je savais qui j'étais ; j'avais juste à en tirer le meilleur pour avancer.

    Mais comment avancer, comment comprendre quand le monde qui m'entoure m'est si inconnu, et m'apparaît si dangereux ? Je ne reconnais plus ma ville, je ne reconnais plus mes proches. Qui sont les gentils, qui sont les méchants ? A qui puis-je faire confiance ? Au fond, je sais que je ne pourrai jamais avoir suffisamment confiance en quelqu'un pour lui dévoiler ma pierre. Et tous ces événements qui s'abattent sur Yggdrasil, la présence de Caldissia et Altissia, le meurtre des deux dirigeants des Cités... je ne sais pas ce qui se passe. Je ne comprends pas. Mais une chose est sûre : Yggdrasil appartient aux Eossiens, et l'Artefact aussi si on le trouve un jour, et ma rage ne s'atténuera pas tant que Caldissiens et Altissiens n'auront pas abandonné notre Cité.

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    Bravo, tu es validé.e !
    Olala, que j'aime Elyas. Tu as vraiment fait un personnage super intéressant malgré son jeune âge et j'ai très très hâte de le voir interagir avec le monde qui l'entoure pour évoluer. :love:

    Je te valide donc sans plus d'attentes ! Tu peux commencer à jouer et à poster tes affaires, je me charge de ton carnet et de tes réservations sous 48H. Re-bon jeu !

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