Destiny in her hands | Klaus H. Evergarden

Deux heures. Cette rencontre avait durée deux longues heures. Pas que Basmath n’était pas habituée de rester debout longtemps au même endroit, mais… Cette diplomate Altissienne n’avait vraiment aucune intention de coopérer et c’était simplement chiant à entendre. Très honnêtement, la louve-garou avait eu envie de lui couper la parole quelques fois, mais non. Ce n’est pas ton travail. Tu n’es là que pour protéger Mr. Evergarden.

Quand elle eut le regard de ce dernier, Basmath hoche la tête et s’avance vers la table pour saluer l’Altissienne et son garde, avant de sortir avec Klaus… Non sans remarquer ce qu’il fait comme insulte envers la dame. Bas’ avait dû s’empêcher de rire et quitte la pièce. Elle se frotte les yeux, fatiguée.


« Et dire que je pensais être patiente… »


Un souffle des narines, alors qu’elle tourne son regard vers le diplomate. Il semblait mieux organisé avec ses documents, mais bon, elle pouvait toujours l’aider s’il avait besoin d’aide.


« En plus d’être une pétasse, elle est vraiment juste désagréable. »


Basmath rit un peu en se mettant à marcher vers le bureau de son collègue, mains sur les hanches. Même si elle ne considérait pas un changement de carrière, cette journée venait vraiment de lui confirmer qu’elle n’irait jamais dans la politique. C’était beaucoup trop d’hypocrisie, de faux sourires et de très longues journées qui ne donnaient pas grands avancements.


« Vous aimez votre travail, Mr. Evergarden ? »


Question qui peut sembler avoir un double sens, mais Basmath était curieuse. Et bon, ils pouvaient parler un peu avant de se quitter, non ?

Basmath fait un petit sourire, attendant la réponse du diplomate, alors qu’elle pense à sa propre vie. Elle pense à Judith, encore et comme toujours. Elle aimerait tant pouvoir simplement la… Lui dire qu’elle est désolée. Et pouvoir la regarder alors qu’elle cherche ses mots et lui rappeler qu’elle peut prendre tout le temps qu’elle a de besoin pour parler. Basmath serait toujours là. Ta grande sœur serait toujours, toujours là pour toi.

Sauf quand tu en as eu le plus besoin.

Un peu surprise, tirée hors de sa bulle par Mr. Evergarden qui répond à sa question, la jeune femme l’écoute parler. Elle tire un petit sourire, avant de se faire renvoyer la question. Est-ce qu’elle aimait être à l’armée ? C’était, honnêtement, pas une question facile pour elle non plus.


« J’ai… Disons que c’est le meilleur endroit ou je peux aider les gens. Ou je peux faire une différence quelconque. Et c’est aussi là ou je me sens le plus utile. »


Ça, c’était la première partie. Tout ce qu’elle disait, c’était véridique. Mais la jeune femme croise les bras et fronce les sourcils. Ce qu’elle allait dire pourrait peut-être la mettre dans la merde, si Klaus rapportait ça à ses supérieurs, mais bon. Bas’ n’est pas le genre de fille à mentir de toute façon. Et lui donner une réponse à moitié, c’était pas son style.


« Par contre, la guerre m’a tout pris. Ma famille, mes amis, ma…. »


Des images d’Ayla traversent son esprit à vitesse éclair. Basmath s’arrête un instant avant de reprendre.


« Je suis dans l’armée pour aider les plus faibles, pas pour tuer ceux du pays voisin. »


Bon, ça suffit Basmath. La jeune femme soupire et frotte son visage avec sa main, avant de retourner son regard rouge sur le diplomate. Elle lui fait un sourire, un peu triste, mais sincère. Ouf, si elle se vidait comme ça à quelqu’un qu’elle connaissait à peine, alors elle avait vraiment besoin de repos. La louve-garou se redresse et, voyant qu’ils étaient arrivés au bureau du politicien.


« Désolée, Mr. Evergarden, de partir sur des paroles aussi sombres, mais je dois aller faire mon rapport à mes supérieurs. Je vous souhaite une bonne journée. »


Petit sourire, avant de lui faire un salut militaire et de marcher vers la sortie. Il fallait qu’elle aille se reposer, vraiment.