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  • Cette vie qui nous a quitté [PV Jill]
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    Le dragon n'est plus, miracle est arrivé. Yggdrasil a protégé sa cité. Des mois de siège éreintant cessent, la ville millénaire respire à nouveau. Chaque soir, sous la lueur émeraude et bienveillante du grand arbre, les éossiens fêtent et célèbrent ceux tombés au combat. Après tant d'épreuves, la ville semble reprendre vie...
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    Pour quelqu'un qui aime le silence, l'Académie Magique le soir est l'endroit idéal pour se ressourcer dans le calme. C'est de toute façon les seules fois où il peut y aller. Pour une fois, cela l'arrange. La journée, il paraît qu'il y a beaucoup de bruits. Lorsqu'il ne reste que les personnes qui vont aux cours du soir, cela laisse peu de monde pour rester à l'école. Noah a entendu dire qu'une morte-vivante faisait des recherches sur leur espèce. Les gens comme lui dont le cœur a cessé de battre, et qui ne vivent pas tout à fait comme les autres. Il a cherché pendant des mois à s'éloigner de gens qui pourraient trop lui ressembler, avant de se dire que c'est sûrement auprès d'eux qu'il pourrait en réalité avoir les réponses dont il a besoin. Alors il y est allé. Il a participé à un des cours que la brune au teint pâle donnait. Il a écouté jusqu'au bout. Mais au fond de lui, un vide s'est comme créé au fur et à mesure. À force de creuser, il y a cette crainte de tomber dans un gouffre encore plus grand et de ne pas pouvoir en ressortir. Il ne veut pas croire que ce qu'il a, ce qu'il est, demeure irréversible. Pourtant les recherches menées par la chercheuse ouvrent des portes qui seraient intéressantes à franchir. Mais cela fait davantage poser de questions au jeune vampire. Alors lorsque le cours se finit et que déjà il en reste plus que lui dans la salle, il reste un petit moment, hésitant.

    « Madame Lazarus ?... »

    Il se lève brusquement quand il voit qu'elle compte s'en aller. Normal, se dit-il, elle doit vouloir rentrer chez elle. Il s'en veut d'un seul coup de la retenir.

    « Je... »

    Après tout, ce n'est pas tout le monde qui dort le jour et vit la nuit. Et pourtant il veut savoir ce qu'il y a à découvrir d'autres. Un remède ? Est-ce que Lazarus aurait entendu parler de quelque chose de semblable ? Les yeux plein d'espoir mais l'expression timide, il cherche ses mots. Mais il finit par demander quelque chose de banal.

    « Vous faites des cours... tous les soirs ? Cela m'intéresse. Je veux... en savoir plus sur... »

    Les morts-vivants.
    Non... Je ne suis pas un mort-vivant... Je ne suis pas un mort-vivant ! Moi je... Je suis vivant. Je ne suis pas... Aaah ! C'est pas le moment de penser à ça.
    Il déglutit. Noah n'a jamais été un grand orateur. Il n'a jamais non plus été à l'aise tout court quand il s'agit de parler aux gens qu'il ne connaît pas. Mais il trouve les recherches de la zombie impressionnantes.

    « Les personnes dont vous parlez. »

    Lâchement, il finit par détourner l'expression, comme si cela allait être moins douloureux à supporter. Mais fond de lui, il sait que son déni ne pourra lui faire que plus mal encore.

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    ۞ Cette vie qui nous a quittés ۞

    Avec No-ah.

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    Des cours du soir et des morts-vivants

    Depuis ces quelques mois où elle avait commencé à enseigner à l’Académie, Jill avait constaté que ses recherches intéressaient quelques personnes. Les morts-vivants n’étant pas très bien considérés dans la société elysiane, elle ne s’attendait qu’à un accueil froid, voire absent. Bon, ce n’est pas comme si on lui embrassait les pieds et que ce qu’elle racontait captivait les masses, bien  loin de là. Mais, à ses yeux, juste avoir quelques auditeur.ice.s, c’était suffisant. Largement suffisant.

    Par ailleurs, Jill n’avait jamais vraiment enseigné par le passé et l’exercice s’avérait difficile. Elle avait beau être passionnée par les sujets qu’elle abordait, la vie après la mort, la nécromancie… elle n’avait aucune idée de si elle était claire dans le propos qu’elle voulait transmettre. En dernier lieu, la nécromate espérait que son malaise, lorsqu’elle parlait d’arcanes taboues, ne transparaissait pas trop. Enfin, évidemment, qu’il devait transparaitre. Ce n’est pas qu’elle trouve ces arcanes malsaines en soi. Mais ses souvenirs liés à tout ça ne sont jamais bien agréables. Pourtant, avertir et prévenir les autres vis-à-vis de leurs limites et de leurs dangers lui semble plus important que son malaise. Il vaut mieux étudier les risques d’une chose dangereuse que la diaboliser, avant de faire des erreurs comme elle a pu faire et risquer la mort.

    Dans tout ça, toutes ces heures passées à l’académie, à voir des mages enthousiastes, ça pousserait presque Jill a reprendre la magie de son côté. Qui, sait, peut-être que maintenant, elle réussirait à en faire un bon usage.

    Bref, son cours du soir était fini. La petite salle se vida rapidement tandis que l’ancienne mage des arcanes s’appuyait sur sa canne pour se lever et ranger ses affaires, prête à rentrer à la maison. D’habitude, les gens ne s’attardent pas trop pour lui poser des questions ou discuter, mais, pas ce soir.

    La nécromate avait repéré depuis quelques séances que ce jeune homme blond avait commencé à venir l’écouter raconter « son baratin » et « étaler sa grosses culture », pour reprendre les expression qu’elle utilisait chez elle en ricanant grassement. Si elle reprérait des nouvelles têtes, ça ne veut pas dire pour autant qu’elle parvenait à retenir les noms ou à vraiment se rappeler lorsqu’elle croisait les étudiant.e.s dans l’académie ou le contre ville. Faut dire que la trentenaire au corps rafistolé n’a jamais été trop bonne pour les visages. Cependant, elle laissa le blondin venir à elle pour lui poser ses questions.

    Il n’a pas l’air très à l’aise le pauvre gamin.

    Des fois, Jill se demandait si elle n’était pas un peu intimidante et si cela n’empêchait pas les gens de venir lui poser des questions naturellement. Ou alors, le plus jeune était simplement d’un naturel timide. Dans tous les cas, elle resta silencieuse, attendant qu’il parvienne à formuler ce qu’il avait en tête.

    « Euhm, pas tous les soirs, juste deux fois par semaine pour le moment… mon etat de santé me permet pas vraiment plus. »

    J’aimerais bien, mais bon, déjà, quand je vais tous les jours à l’académie, ne serais-ce que pour trouver des bouquins, j’ai mal partout et je dois passer 3 jours à dormir.

    Elle hocha tout le même la tête pour répondre affirmativement.

    « Vous êtes quand même le bienvenu si vous voulez assister aux séances. J’vous promets pas que ce sera toujours passionnant et que vous m’verrez pas m’endormir sur place de temps à autre, par contre, héhéhé. »

    Il n’aura pas fallu beaucoup de temps avant qu’elle ne fasse une blague vaseuse sur l’état de sa santé physique et le fait qu’elle avait du mal à gérer sa fatigue depuis qu’elle était devenue une nécromate.

    Comme d’habitude, ses vannes ne détendaient pas vraiment l’ambiance et elle imaginait très bien les regards blasés que lui auraient lancé Helène et Lionel.

    « Arhem. Bref. Vous… est-ce qu’y a des questions particulières que vous vouliez me poser ? A propos des morts-vivants ? De la nécromancie, peut-être ? »

    L’ex-nécromancienne forma un sourire plus avenant, espérant un peu mettre un peu plus à l’aise son jeune interlocuteur.

    « J'ai pas les réponses à toutes les questions, hein. Mais, le cas échéant, je pourrais vous indiquer des ouvrages à consulter. »

    Héhé, regardez-moi, je parle presque comme une vraie prof pédante et reloue.


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    Il se retient de grimacer, prenant un peu en pitié cette femme qui fait de son mieux malgré sa condition, comme elle le dit. Pourtant, elle n'a pas non plus honte de l'avouer. Ce sont juste les choses comme elles sont, et elle semble très honnête sur son état, contrairement au vampire qui reste dans un déni qu'il n'ose pas se révéler à lui-même. Elle est courageuse. Et chaleureuse. Même si elle n'a pas l'air d'avoir une santé de fer, elle prend la peine et le temps de venir faire des cours pour quelques intéressé.es alors que ce n'est pas l'activité la plus reposante du monde. Mais il a, en effet, quelques questions.
    Des tas.
    Il ignore cependant par où commencer. Il se montre de nouveau hésitant, comme s'il avait l'impression qu'il dérangeait alors que c'était la plus âgée qui l'invitait à parler.

    « Hmm... Je voulais... Est-ce que... »

    Tellement de choses à dire. Tellement de choses à demander. Il ne peut pas faire non plus comme si elle détenait toutes les réponses, comme elle l'a dit elle-même, mais peut-être est-elle en mesure d'éclairer certaines de ses lanternes. En discuter avec une concernée pourrait sans doute l'aider. Alors il met quelques secondes avant de pouvoir formuler ce qu'il avait dans la tête.

    « Est-ce que vous croyez que les morts-vivants peuvent... vraiment avoir une vie normale ?.. »

    Il se lance. Mais peut-être est-ce une erreur de sa part, se dit-il tout à coup. A-t-il même le droit de lui demander ça ?

    « Oh je... Je suis désolé, ce n'est pas très poli de ma part. Oubliez cela. »

    Quel idiot ! Cela ne se fait peut-être pas de parler de ça.
    Ce n'est pas parce qu'il ne veut pas accepter sa situation que c'est pareil pour tout le monde, après tout, mais de toute façon, qu'ils l'acceptent tous ou pas, un moment, ils n'ont pas le choix.

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    ۞ Cette vie qui nous a quittés ۞

    Avec No-ah.

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    Des cours du soir et des morts-vivants

    Ce n’est pas la première fois que quelqu’un de curieux vient voir Jill pour en savoir plus sur les morts vivants. Néanmoins, plus rares sont celleux qui, comme le blondin, s’intéressent à comment les nécromates, les vampires ou les invocations vivent quotidiennement. Ce n’est pas que les gens se contrent-fichent des morts-vivants mais… même si Jill n’aime pas trop le dire à voix haute car elle craint toujours qu’on pense qu’elle parle de sa condition pour se victimiser, c’est un fait : les morts-vivants ne sont pas bien intégrés à la société elysiane actuelle. Pour ne pas dire qu’ils font partie des espèces les plus méprisées et victimes de stigmatisation actuellement. Alors, évidemment, même en étant passée d’humaine à zombie depuis juste 5 ans, elle avait eu toute sa vie précédente pour intégrer ce mépris, même si elle avait toujours été fascinée par la vie après la mort, ça laissait des traces.

    Aussi, elle ne sut pas comment réagir devant l’hésitation de son interlocuteur mais se mit à suspecter que la question de la vie après la mort le concernait aussi.

    Ou alors tu prends encore tes obsessions glauques pour le centre du monde et tu les projettes encore sur le premier venu.

    Elle évita de manquer de tact pour une enième fois. Si elle demandait sans détours au jeune homme si il était lui-même un mort-vivant, probablement que la chose ne serait pas bien digérée.

    M’enfin, en même temps… je vais pas passer par 40 chemins.

    Elle entreprit de répondre à la question du blondin, mais ce dernier s’empourpra, s’excusa très vite et voulut quitter la pièce.

    « Hé ! Partez pas comme ça ! »

    La nécromate était parvenue à le retenir par le poignet.

    « Laissez-moi au moins vous répondre, roh… J'suis là pour ça. »

    Gromella-t-elle en se retournant vers le bureau pour s’asseoir. Peut-être que la conversation durerait plus longtemps que prévu, donc, autant se mettre à l’aise. Elle indiqua à son interlocuteur un autre siège en face du sien, pour qu’il s’y pose si il le voulait. Un soupir plus tard, Jill reprit :

    « J’sais que c’est pas le genre de trucs dont on parle tous les jours, hein. Les morts-vivants ils-- on. On est pas très bien… on n’est pas les mieux considérés par nos concitoyen.ne.s et c’est pas nouveau. »

    J’aime pas vraiment faire des euphémismes mais… bah, j’ai pas envie de l’effrayer, le pauvre garçon. Il a déjà l’air complètement flippé. Peut-être qu’il est… s’il est aussi mort comme je le suspecte, c’est peut-être arrivé récemment et il est surement terrorisé. Alors… Jill, fais preuve de tact, pour une fois ! Tu peux le faire !

    Elle se rapella que Lionel lui avait fait des biscuits en forme de chauve-souris et d'ananas le matin-même, et qu’il lui en restait. Elle sortit la petite boite sur le bureau et l’ouvrit devant elle, pour en proposer au plus jeune.

    « Bon, euhm, donc… pour votre question… ça dépend ce que vous entendez par « vie normale » en fait. Car… bah, que ce soit les nécromates, les vampires ou les invocations, le retour a la vie a des conséquences sur la santé. On ne vit pas comme les « vivants ». »

    Et on ne peut pas. Qu’on le veuille ou non. On vit la nuit, on arrête de vieillir, on part en morceaux, nos moyens physiques sont aléatoires et je ne parlerais même pas des dégâts psychologiques. Sans compter qu’on ne sait pas combien de temps tout ça va pouvoir durer… pour combien de temps est-on revenu dans ce plan de l’existence ? On ne peut même pas savoir ça.

    « Vous… vous êtes… peut-être que vous vous sentez concernés par la question ? »

    Merdouille. J’étais obligée de demander hein !

    Elle baissa la tête, honteuse à son tour. Son œil se posa sur la boite de biscuits, puis sur l’étudiant.

    … Bordel. Et si ce gamin ne peut pas manger s’il est vraiment comme moi ?! Pourquoi j’y ait pas pensé ?!

    « ...Euh… pardon. »

    Fit-elle, piteusement, tandis que ses épaules se tendaient nerveusement.


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    La nécromate le retient. Il ne comptait pas s'en aller vraiment, mais l'idée lui était parvenue, il est vrai. Il ne voulait pas l'ennuyer davantage, après tout. Pourtant, elle conçoit à lui donner des réponses, insistant d'ailleurs elle-même. Cela le rassure un peu, quelque part, que ce soit elle qui pousse à lui répondre. Et elle met directement les pieds dans le plat, avouant le manque d'empathie que les morts-vivants reçoivent des autres. Noah ne grimace pas ouvertement mais il sait. Il sait ce qu'on dit de lui, ce qu'on dit d'eux. Et ce n'est guère flatteur pour les espèces concernées qui doivent gérer bien trop de choses pour que des remarques désobligeantes et humiliantes se ramènent sur le tas. Au moins, quand il s'enferme dans sa chambre, il a ses livres pour s'évader, et personne ne lui dit rien.
    Poliment, il doit refuser l'invitation à manger de la plus âgée, ne disant rien sur sa condition toutefois. Inutile de la gêner. Pourtant les biscuits qu'elle présente sont mignons et ont l'air appétissants. Ce n'était pas le dernier à se jeter sur ceux de son papa quand ils sortaient du four, après tout. Aujourd'hui, il ne peut que les regarder de loin avec regret en se souvenant du goût qu'ils ont par les odeurs qu'il arrive encore à sentir. Et il ne sait effectivement que trop bien qu'ils ne peuvent pas vivre à la façon des 'vivants', comme elle le dit si bien. Noah ne s'offusque nullement non plus lorsqu'elle tente plus ou moins de savoir s'il est lui aussi un 'mort-vivant'. Après tout, pour qu'elle parle avec lui franchement de ces choses-là, il est préférable qu'elle soit au courant.

    « Je suis un vampire. »

    Il en parle calmement, plus dépité et fatigué de cette résignation qu'autre chose. Cela a pris beaucoup de temps pour qu'il s'y fasse mais l'interdiction de manger de la nourriture humaine, cette soif incontrôlable de sang et ces brûlures sur sa peau blanche chaque fois qu'il voulait sortir sous la météo caldissienne lui ont bien fait comprendre que quelque chose avait changé. Ce n'est pas la peine qu'il le cache plus longtemps aux yeux d'une spécialiste qui pourra en plus potentiellement l'aider.

    « Je n'ai pas eu le choix. On m'a forcé à le devenir. Pour... mon propre bien. »

    Et cela lui coûte de dire ça. Il aurait envie de cracher ces mots comme il crache son dégoût envers son géniteur qui a gardé une trace amère dans sa gorge, comme un goût rance qui ne part jamais. Entre amour et trahison, son cœur balance avec des sentiments contraires contre lesquels il se bat constamment.

    « Mais j'ai encore du mal à m'y faire. »

    Et c'est peu dire, malgré le temps qui a passé. Difficile de devoir du jour au lendemain accepter le fait qu'on ne pourra plus jamais sortir à la lumière du jour. Le cœur de Noah s'est brisé. Pas seulement à cause du soleil, mais en plus tous les inconvénients qui ont suivi l'événement de sa transformation. Les contraintes qui se révèlent dangereuses quand il ose les oublier, notamment. Mais des fois, certaines choses lui échappent encore, à son grand dam.

    « J'espérais me renseigner là-dessus pour... pouvoir trouver un remède qui me fera redevenir humain. »

    Alors il n'en peut plus. Il est éreinté de cette condition. Rien n'est simple, toutefois. D'autres doivent vivre le même enfer que lui et c'est aussi pour eux qu'il se bat. Qu'il veut mener ses recherches et ses expériences afin de tomber sur ce qui pourrait lui permettre de retrouver ce qu'il appelle une 'vie normale'. Cette fameuse vie normale.

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    ۞ Cette vie qui nous a quittés ۞

    Avec No-ah.

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    Des cours du soir et des morts-vivants

    Soulagée que le blondin ne prenne pas trop mal qu’elle ait sauté à pieds joints dans le plat, Jill soupira un bon coup. Elle avait donc vu juste : le jeune homme était un mort vivant également, un vampire, pour sa part. La Lazarus tente de ne pas trop repenser aux biscuits qu’elle lui a proposé tantôt par pur réflexe, car elle en est toujours embarrassée. Elle y repenserait sûrement durant ses nuits d’insomnie, à ce jour où elle a « proposé des biscuits à un vampire qui n’a rien demandé ». Enfin bref. Elle se met à hocher la tête pour faire signe a l’autre qu’elle écoute. Elle tire une moue désolée et un peu horrifiée lorsque la réalisation que le blondin a dû mourir très jeune lui arrive en pleine face. Enfin, elle est elle-même morte à 30 ans à peine, mais ce n’est pas pareil. Quoique. Evidemment, elle non plus ne voulait pas mourir. Sa mère l’a aussi ramenée à la vie…

    ...Quoique, il n’a pas dit qu’il était mort, je crois… ? Enfin, les humains meurent (du moins, leur corps) en buvant le sang des vampires, il me semble que c’est nécessaire. Je devrais re-demander à Lionel comment ça s’est passé pour lui. Il m’a dit qu’il était mort juste avant mais… Argh.

    Le sang des vampires et leur effets sur le corps humain avait déjà fait l’objet de nombreuses recherches mais de nombreuses inconnues subsistent encore aujourd’hui.

    « Je vois… je comprends. »

    Il lui semble que sa mère aussi, a pratiqué la nécromancie pour son bien. Ça a d’ailleurs provoqué de nombreuses disputes entre elles. Leur relation n’est plus vraiment la même, depuis.

    Pour mon bien… ? Je veux croire que oui. Elle n’a pas voulu que je meure si jeune et puis, perdre son propre enfant c’est… horrible. C’est humain, j’imagine, d’essayer de ramener un être aimé quand on en a les moyens… ? Y’a encore pas mal de trucs dans cette histoire qui me mettent mal à l’aise. Mais bon. J’ai bien voulu ramener Soltan pour des raisons similaires.

    Son regard s’assombrit en se remémorant des évènements et la colère qu’elle éprouve toujours, de temps à autres, envers Helène. Cette sensation que sa mère ne peut pas vraiment comprendre sa détresse et le fait qu’elle ait du mal à accepter sa nouvelle vie sous tous les angles. C’est bien pour ça que Jill a besoin de se lier avec d’autres morts-vivants, qiui savent de quoi elle parle sans avoir à l’expliquer de A à Z. Même le blondin en face d’elle a dû commencer à comprendre, même s’il est apparemment encore dans un certain déni, étant donné qu’il compte encore sur l’idée de redevenir humain.

    Et c’est bien normal. On est tous.tes passé.e.s par là. Essayer de vivre comme des vivants alors qu’on ne peut plus. Chercher un moyen de « guérir » d’un état dont on ne revient pas. Au fond, on peut tromper la mort, mais on ne revient pas d’un combat contre elle sans lourdes conséquences. Ca m'arrive encore d'espérer aussi. Même 5 ans après.

    La Lazarus doit maintenant briser les espoirs du jeune vampire. Dans aucune de ses recherches elle n’a pris connaissance d’un « remède » contre la mort. Enfin, pour annuler les effets de la contamination du sang vampire, en l’occurrence. Ou alors, ce genre de secrets a été très bien caché.

    De toute façon, si les gens s’intéressaient à notre sort après nous avoir remis dans le monde dans un état pitoyable, ça se saurait. « Avoir fait revivre quelqu’un », c’est bien plus flatteur sur un CV de mage que « rétablir un zombie dont tout le monde se fout ».

    « Il y a des remèdes qui peuvent aider à mieux vivre dans notre condition. Il faut les connaître car peu de gens s’y intéressent, mais ça existe. »

    Elle baisse la tête, consciente que ce n’est certainement pas la réponse qu’attend son interlocuteur.

    « Mais un remède contre la mort ou dans votre cas contre… les mutations causées par le sang vampire, ça n’existe pas. Si quelqu’un avait trouvé quelque chose pour nous « soigner » de ça--- »

    La Lazarus gromelle sur ce dernier choix de mots et se reprit :

    « ...Enfin, si tant est qu’il y a quelque chose à « soigner »… on ne demande pas aux autres espèces hybrides de se soigner pour redevenir « humain », bizarrement, hein. »

    Elle forme un sourire en coin sarcastique. Mais elle s’éloigne du sujet.

    « C’est ça, le truc : on est pas malades. Il n’y a pas de manière de renverser les séquelles laissées sur notre vie quand on a déjà bravé la mort. Sinon, ça se saurait. Et les morts-vivants n’existeraient probablement pas… mais, voila, pourtant, on est là. »

    Elle soupire à nouveau, croque dans un biscuit pour se calmer et s’empêcher de s’enflammer. Ce sujet la met en colère, lui rappelle des insultes qu’elle a pu subir depuis qu’elle est devenue une nécromate.

    « Je sais que c’est pas ce que vous vouliez entendre. Mais… voila. »

    Jill finit en lançant à Noah un regard compatissant. La sensation d’impuissance face à tout ça, elle la connaît et elle est horrible. Mais Jill est convaincue que si la société se comportait d’une autre manière avec les morts-vivants, alors, les choses seraient bien différentes. Bien plus vivables.

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    Il ne sait pas pourquoi il lui raconte tout ça, au final. Elle va probablement le prendre pour un fou. Un remède ? Et puis quoi encore ? De quel droit se prétend-il pouvoir en trouver un, du haut de ses vingt ans ? Ce n'est pas comme si des personnes plus âgées et expérimentées n'avaient pas déjà essayé, suppose-t-il. Mais quand même, l'espoir le fait rêver. Il a besoin de ça pour se rassurer, se dire qu'il pourra reprendre une vie normale en fin de compte, et pas rester bloqué éternellement dans le monde de la nuit, qu'il aime mais qui ne lui suffit pas. Le rassurer, c'est d'ailleurs probablement aussi ce que la nécromancienne cherche à faire. Des remèdes, elle lui en parle. Pas ceux qu'il cherche. Mais ceux qui pourraient l'aider. Qui pourraient le mettre sur des pistes vers une potentielle acceptation de sa condition. Ce n'est pourtant pas ce qu'il désire. Et pourtant... Elle semble lui faire comprendre que ses souhaits sont vains, qu'il espère pour rien. Et c'est sans doute le cas. Une part de lui le savait.
    Mais... Est-ce que ça ne vaut pas le coût d'essayer, quand même ?..

    Il ne répond rien d'abord, se contentant de regarder le sol en silence. Ses yeux se posent ensuite sur le biscuit que l'enseignante mange, comme si c'était quelque chose d'incroyable. Il est surpris qu'elle puisse faire ça. Une chance, se dit-il, alors que son cœur, s'il pouvait encore battre, se serrerait. Il n'a peut-être jamais été très gourmand mais même les pâtisseries lui manquent. Il devine que son interlocutrice peut également sortir au grand jour, contrairement à lui. C'est peut-être une... une 'morte-vivante' mais il a peut-être eu tort de penser qu'elle puisse le comprendre. Non, peut-être que ce n'est pas une maladie. Sûrement, d'ailleurs. Mais le cas des vampires, du point de vue de Noah, est très particulier par rapport aux autres. Ils ont bien plus de contraintes. À côté, malgré qu'elle soit un loup-garou et qu'elle doit s'éloigner de la maison chaque nuit de pleine lune, sa sœur peut continuer à vivre sa vie le plus normalement du monde. Et il l'envie. Il l'envie un peu plus chaque jour. Il n'en veut pas à la plus âgée pour ce qu'elle lui a dit. C'était seulement de la sincérité de sa part, et il vaut en effet mieux ne pas le suivre dans ses illusions.

    « Non, c'est gentil de quand même me répondre. »

    Après tout, c'est lui qui est venu la voir. Cela le tracasse quand même. Il trouve ça vain, pour sa part, de comparer les vampires avec les autres. Il l'ignorait jusqu'à présent mais l'aînée lui prouve au moins que les mort.es revenu.es à la vie peuvent profiter de quelques plaisir de cette dernière, contrairement à lui.

    « Sans parler de quelque chose à soigner, je... »

    Hésitant, il regarde ses doigts d'un air distrait, de peur tout à coup de vexer celle qui a tenté de le conseiller.

    « Je donnerais n'importe quoi pour avoir une autre hybridation. Pour pouvoir manger à nouveau, boire à nouveau, sortir la journée à nouveau... »

    Profiter du soleil sur sa peau sans que cela ne le brûle littéralement, partager les repas avec sa famille, pouvoir admirer le dehors en en faisant partie... Tant d'autres choses dont il trouve, désormais, qu'il ne profitait pas assez avant. Ses yeux se portent ensuite sur les gâteaux qu'elle lui a proposé avant de savoir pour son état. Un mince sourire se dessine sur ses lèvres, triste et mélancolique mais quelque part aussi attendri.

    « C'est dommage, ces biscuits ont l'air délicieux. En tout cas, je les trouve très mignons. »

    C'est une sensation familière. Il retrouve dans leurs formes celles que son géniteur donnait aux propres goûters qu'il faisait pour ses enfants. Qu'il fait toujours, d'ailleurs, puisque Maëlle les réclame malgré la sortie progressive de leur adolescence. Aloïs veille juste de plus en plus à les cacher à son fils. Ce qui est inutile, en soit, puisqu'il sent toujours leur odeur. C'est même encore plus douloureux de savoir qu'ils doivent prendre des précautions afin de ne pas le vexer.

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    ۞ Cette vie qui nous a quittés ۞

    Avec No-ah.

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    Des cours du soir et des morts-vivants

    La nécromancienne n’a pas pour but de décourager son interlocuteur. Au contraire, il lui arrive de rêver à un remède qui leur permettrait de se libérer de leur condition et des difficultés qui s’en suivent. Mais, quand il lui faut regarder la réalité, elle se résigne au fait que cela n’existe certainement pas. Et puis… revenir à la vie en tant que nécromate est déjà une épreuve qu’elle n’a aucune envie de revivre (et les vampire ne sont pas mieux lotis, si elle se rappelle le récit que lui a fait Lionel à l’époque). Mais comment savoir si passer de mort-vivant à humain à nouveau ne viendrait pas avec un prix encore plus sévère à payer ? Si Jill a appris quelque chose de la magie, c’est bien qu’elle peut-être malicieuse. Qu’elle ne permet rien gratuitement.

    Peut-être bien que la résignation de la nécromate paraîtra lâche à certain.e.s. C’est vrai : sa peur de la douleur l’a fait renoncer à bien des choses, depuis qu’elle est morte. Il lui arrive de se dire que c’est peut-être vrai. Elle n’a peut-être aucun courage, elle est sûrement égoïste, de vouloir simplement vivre le nombre d’années aléatoire qui lui reste dans les meilleures conditions, sans chercher à forcément… « arrêter » d’être une nécromate.

    Je ne sais pas. Ça ne marche pas comme ça. J’arrive tout juste à accepter ce que je suis désormais. Pourquoi je voudrais retourner en arrière, malgré les avantages que je pourrais retrouver ?



    Évidemment, ce n’est pas aussi simple pour les vampires.


    Jill baisse les yeux, ne sait pas bien quoi répondre. Elle a peur que l’autre ait mal reçu ses propos. Elle ne sait pas ce que c’est, que d’être privé de vivre le jour, de ne pouvoir manger ou boire normalement sans vomir ensuite. Enfin… si, elle le sait. Ça lui arrive. Mais, elle ne sait pas ce que c’est d’être un vampire.

    « Euh, non, euh, je… euhm… c’est normal. J'comprends. J'voulais pas vous décourager. Ni vous faire sentir… euh, enfin, vous faire penser que vous avez tord de vous plaindre. Vous avez bien raison, au contraire. »

    Elle sourit doucement, avec empathie, quand l’autre parle des biscuits. Elle en a grignoté un par réflexe, pour compenser son malaise, mais n’y a pas trouvé l’arôme sucré réconfortant qu’elle attendait.

    « Ouais, c’est mon partenaire qui les a fait. C'est un vampire aussi, d'ailleurs. Ils sont sûrement bons, mais je ne sens plus très bien les goûts, depuis que ma mère m’a fait revivre... euh, enfin, j'vais pas vous raconter ma vie. »

    "Je ne sens plus très bien les goûts", mouais. C'est pour que des fois (et aujourd'hui, en l'occurence), je sens rien du tout. Et je n’arrive pas à me souvenir non plus. Ou alors, je sens beaucoup trop fort. Au moins, il y a la texture, j’imagine.

    M’enfin, au moins je peux manger, alors de quoi je me plains.

    Elle se sent bête et honteuse de se faire la misère devant quelqu’un qui l’a clairement pire qu’elle. Aussi, elle dévie le regard sans son embarras et s’empresse de ranger les biscuits pour ne plus avoir cette sensation gênante de narguer le vampire blond.

    « B-bref. Dans tous les cas, j’ai quelques livres en tête qui pourraient vous intéresser. On peut aller les chercher maintenant, si ça vous dit. »

    Elle termine de ranger ses affaires et se redresse sur sa canne, ignorant le craquement que fit son dos dans la foulée.

    « J’ai oublié de vous demander, tiens : c’est quoi votre nom ? Vous avec une spécialisation, en magie ? »

    Car selon les affinités du blondin, Jill pensait à des ouvrages différents.  

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    Quel idiot... C'était bien la peine que je vienne la voir si je ne fais que me plaindre.
    Il était venu chercher des réponses pour se buter à celles auxquelles il s'attendait mais qu'il n'espérait quand même pas. Le blond pourrait donc s'en aller sans demander son reste et partir sans en demander plus. Pourtant la nécromate pourrait peut-être quand même le renseigner sur le reste. Ce n'est peut-être pas une vampire, mais elle possède d'autres connaissances précieuses et importantes. Bien évidemment que son but n'avait pas été de décourager le plus jeune. Mais elle ne peut pas lui mentir ou produire de miracle, il est vrai. Elle peut au moins tout de même partager ce qu'elle sait et ce qu'elle vit. En outre, la Lazarus semble savoir quelqu chose sur les vampires précisément, puisqu'elle dit en vivre avec un. La tête de Noah se relève légèrement, comme surpris. Son partenaire ? Un vampire ? Qui fait en plus de la cuisine ?.. Cela lui paraît surréaliste. La romance ne lui intéresse guère, mais quelque part, il y a quelque chose de réconfortant, il suppose, de savoir que des vampires arrivent à vivre avec leur moitié. Mais puisque la concernée est elle-même une morte-vivante, ça doit être plus simple. Le cadet voit les choses ainsi. De toute façon, vampire ou autre, les gens de leur groupe ne sont pas très bien nantis dans tous les cas. Il sursaute un peu lorsqu'il entend un 'crac' venant de la chercheuse, mais rien qui semble bien inhabituel pour elle, apparemment. Il s'immobilise seulement quelques secondes lorsqu'elle lui demande son nom.
    ... Je ne l'ai pas dit ?

    « Huh... AH ! »

    Gêné, il s'incline légèrement, comme s'il avait fait une grosse bêtise.

    « Quel malpoli, veuillez m'excuser. Je m'appelle Noah. Noah Legrand. Je... Eh bien, depuis ma... transformation, je m'intéresse aux conditions des... des vampires et de ceux qui s'en rapprochent. »

    Malgré ce qu'il en dit, Noah veut apprendre, en savoir davantage sur les vampires. Ne serait-ce que pour poursuivre dans sa quête de trouver quelque chose qui le fera redevenir humain, mais surtout, pour le moment, afin de comprendre ce qu'il est et comment maîtriser ses nouveaux pouvoirs. Docilement, il la suit là où elle veut l'emmener mais des questions lui trottent encore en tête. Il hésite un peu avant de les poser, mais puisque l'aînée en a un peu parlé tout à l'heure, il se permet d'aborder doucement le sujet.

    « Vous pensez que c'est possible pour les vampires de vivre leur vie avec les autres, alors ?.. »

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    ۞ Cette vie qui nous a quittés ۞

    Avec No-ah.

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    Des cours du soir et des morts-vivants

    Des fois, Jill envie Lionel et les vampires en général. Elle se dit souvent qu’elle échangerait bien volontiers ses douleurs, ses sautes d’humeurs et ses trous de mémoire effrayants contre leur vie prolongée, leur force physique et… oui, quitte à perdre le goût de toute nourriture et de ne plus pouvoir sortir le jour. Mais probablement que les vampires, de leur côté, comme Noah, envient aussi des choses aux nécromates. C’est bien normal. Le prix à payer après être revenu des limbes n’est pas juste, surtout que les morts-vivants n’ont généralement pas demandé à revenir.

    En réalité, Noah a raison de garder espoir. On ne sait jamais ce que les futures découvertes dans le domaine de la magie et de la nécromancie réservent. Et si ces recherches ont la capacité de rendre la vie de la Lazarus, des nécromates, des vampires et des invocations plus simple, moins pénible ? Jill est probablement blasée, après tout. La magie, telle qu’elle l’a appris et utilisée, ne l’a conduite que vers de mauvaise choses, la guerre, la destruction, son propre affaiblissement, mais… la magie doit avant tout servir à créer, à progresser, non ? Du moins, ce serait le cas dans un monde idéal.

    Si seulement la magie et ces recherches pouvaient… me permettre d’avoir une meilleure espérance de vie.

    Elle n’aime pas penser à sa longévité réduite. Pour le moment, ça va. Cela ne fait que 5 ans. Mais les nécromates ne vivent pas bien longtemps. Il se passe rarement un jour sans que Jill croise Helène et Lionel, pense aux années qui leur reste et réalise qu’elle sera sûrement morte bien avant tous ses proches. Que si elle a des enfants, ces derniers devront se préparer à la voir partir alors qu’ils seront encore jeunes. Et dans ces moments, Jill se dit :

    Je dois trouver un moyen de vivre plus longtemps. Je ne veux pas qu’iels me voient mourir la première. J’ai déjà causé assez de souffrance.

    Elle secoue la tête pour dissiper ses pensées noires. Noah, car c’est ainsi qu’il se nomme, est une jeune homme qui n’accepte pas sa condition et qui a, au fond, les mêmes objectifs qu’elle. Du moins, ça s’en rapproche beaucoup. Et il y a sûrement d’autres personnes comme elleux.

    En entrant dans la grande bibliothèque, la nécromate ne peut s’empêcher de sourire en coin en voyant les yeux de l’étudiant briller d’espoir.

    « Eh bah… oui. Enfin, avec les inconvénients que vous connaissez, hein. Mais, ben, les vampires restent les personnes qu’iels étaient avant leur transformation, après tout. Y’a pas de raisons qu’y puissent pas avoir des désirs ordinaires. »

    Quoi de plus normal, même pour un vampire, d’aspirer à une vie paisible entouré de ses proches ? Malheureusement, il y a des cas où les gens, une fois devenus vampires ou nécromates, soient rejetés par leur proches. Peut-être est-ce le cas de Noah ?

    Pensive, Jill parcoure le catalogue pour trouver les côtes des ouvrages qui pourraient interesser Noah.

    « En vrai, je suis comme vous. J’ai fait beaucoup d’études sur la nécromancie et sur la vie après la mort, sur l’occulte… j’ai envie de trouver des moyens d’améliorer la vie des gens comme nous. Y’a beaucoup à faire, rien qu’au niveau social. »

    Elle n’aura d’ailleurs sûrement pas assez du temps qui lui reste pour voir ces changements majeurs, mais il faut bien continuer de persister quand même.

    Une fois les ouvrages trouvés, elle se dirige vers les rayons du fond. Les lieux sont très silencieux, les gens parlent à voix basse, l’ambiance est studieuse, comme d’habitude. La nuit est tombée à l’extérieur et les chandeliers, les gemmes et lumières magiques éclairent leur chemin de leur luisance apaisante.

    « Dites, vous êtes pas obligé de répondre, mais… comment ça vous est arrivé ? Votre transformation ? Si vous avez besoin d’en parler, ça me gêne pas. »

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    C'est une question anodine. Bien sûr que les vampires peuvent vivre avec les autres. Cela paraît évident. Lui-même tente de rester auprès de sa sœur et de son père. Mais c'est pour les difficultés qu'il affronte tous les jours qu'il pose ce genre d'interrogations. Est-ce que ça vaut le coût de se forcer, ou fait-il tout ça pour rien ?.. Les vampires sont-ils voués à rester de leur côté, puisqu'ils ne peuvent pas sortir et faire les choses comme les autres ? Ce n'est pas ce que lui dit la plus âgée, en tout cas. Vivant elle-même avec un vampire, elle doit en savoir quelque chose. Des désirs, Noah est sûr qu'ils en ont tous, sans exception. Mais ce n'est pas pour ça qu'ils peuvent faire ce que bon leur semble. Il a un rêve, lui aussi. Celui d'être libéré de ce qu'il appelle toujours une malédiction. Les personnes comme la Lazarus lui permettent de garder espoir dans tous les cas. Même s'il n'ignore pas les chances qu'il a de ne jamais réussir à se débarrasser de ses spécificités vampiriques, il peut compter sur elle et d'autres avec les mêmes idées pour que les vampires et les espèces semblables aient une vie meilleure, sans discrimination, avec le moins de contraintes possibles.

    Il s'arrête tout à coup. L'origine de sa transformation ?.. Il n'aime pas en parler, non. Cela lui rappelle l'amertume, le dégoût, la peur, la tristesse de cette soirée. Le sentiment de trahison. Le goût de ses larmes. Le silence de son cœur. Et cette colère. Sourde mais puissante. Il en fut devenu incontrôlable. Heureusement, Maëlle avait réussi à le contenir. Mais ce n'était pas simple. Cela ne l'est pas plus aujourd'hui. Le regard plus grave, il ne répond pas sur le moment. Il s'est immobilisé comme une statue de pierre. Pas un bruit autour d'eux malgré les quelques personnes présentes. Mais le blond s'en fiche. Il ne les connaît pas et réciproquement, alors ce n'est pas ça qui le dérange. Il hésite seulement. Avant de capituler.

    « J'imagine qu'à vous, je peux le dire. »

    Cela le rassure tout de même d'aborder le sujet à quelqu'un qui saura le comprendre un peu mieux que sa propre famille.

    « Enfin, ce n'est pas... vraiment un secret, de toute façon. C'est que... »

    Là, encore, il hésite. Cherche ses mots. A un peu honte de ses aveux. Mais Lazarus est compréhensive. Elle écoute. Ne juge pas. Invite à la parole sans reproches en retour ou commentaires désagréables. Même lorsqu'elle n'est pas d'accord, elle est loin d'être hostile. Il n'a pas l'impression d'être un étranger face à elle. De toute façon, cela doit peu lui importer, ce qu'il peut raconter sur sa vie.

    « J'ai toujours eu une santé fragile. J'étais très malade, et... J'aurais pu y passer. Mon père m'a forcé à boire du sang de vampire pour que je survive. »

    Pas besoin de passer par quatre chemins, voilà qui est dit. Prononcer ces mots lui coûtent, mais il n'esquisse qu'un rictus caustique et peiné.

    « Je devrais sans doute lui être reconnaissant... Mais je lui en veux quand même terriblement. Quel genre de parent peut faire ça à son propre gamin sans son consentement ?.. »

    Encore, s'il lui avait demandé... Noah ne sait pas vraiment ce qu'il aurait répondu, à bien y réfléchir. Pour le moment, si c'est pour vivre caché du soleil sans pouvoir sortir et devoir se nourrir de sang dont il refuse de savoir l'origine par peur, alors il aurait préféré ne pas continuer à vivre, oui.

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    ۞ Cette vie qui nous a quittés ۞

    Avec No-ah.

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    Des cours du soir et des morts-vivants


    Bon, bon, y sont où ces bouquins, déjà… ?

    Tout en mettant sa mémoire à trous à l’épreuve, Jill laisse à Noah le loisir de choisir s’il veut parler de ce qui l’a changé en vampire ou non. La réponse la surpris un peu. Elle comprend mieux pourquoi le blondin a mal pris qu’on l’appelle « mort-vivant »… dans les faits, il n’est jamais vraiment mort. Malheureusement, ce sont les toxines contenues dans le sang de vampire qui achèvent le métabolisme de n’importe quelle personne. On gagne l’immortalité au prix d’un certain nombre de douleurs. Lionel ne parle pas souvent du moment qui l’a conduit à se transformer, si ce n’est qu’il considère que cela l’a sauvé. Pour le cas de Noah, en revanche… Jill ne peut pas s’empêcher de grimacer.

    C’est… un peu cruel. J’ai pensé pareil, quand Hélène a utilisé la nécromancie pour me ramener. Je lui en voulais tellement, vu comme j’ai douillé après qu’elle m’ait ramenée. Mais, en même temps, j’ai voulu faire la même chose pour mon cousin Soltan. J’aurais vraiment tout donné, même ma vie pour qu’il ne soit pas mort. Je sais que c’est hyper égoïste mais… je peux pas dire que je comprends pas un peu.

    C’est rageant, quand notre vie nous échappe comme ça. Quand notre sort est dans les mains d’autres personnes et surtout, quand on ne nous demande pas notre avis.

    Bon, en même temps, mon avis, je pouvais pas le donner, j’étais morte. Héhé.

    « Je vois… désolée. »

    Elle ne sait pas vraiment quoi dire d’autre. Ça ne mettra même pas un pansement sur les plaies du vampire. Mais, elle compatit.

    La voilà qui laisse sa canne sur le côté et se retrouve avec des gros grimoires sur les bras. Elle sent qu’elle n’est pas au top de sa forme mais fait la fière, car elle n’a pas envie de passer pour une faiblarde qui a besoin d’aide pour porter quelques gros livres. Mais bon, maintenant, elle imagine son bras mal accroché tomber par terre sous les yeux de l’étudiant déjà assez secoué comme ça. Mais, pire encore, sa maman la jugerait très fort de ne même pas avoir demandé de l’aide pour porter du papier. Et Jill est encore une fifille a sa maman donc…

    « Hm… vous voulez bien… ? »

    Elle indiqua le grimoire sur le dessus de sa pile d’un mouvement de la tête. Le poids sur ses bras légèrement soulagé, elle alla poser le reste des ouvrages sur une table de travail et s’assied.

    « Euhm… par rapport à ce que vous avez dit tout à l’heure, enfin, v’savez, ma mère a… enfin, j’lui en veux toujours un peu d’avoir utilisé la nécromancie pour me ramener, y’a 5 ans. Parce que, bon, j’suis pas exactement ravie de ma condition. Mais… enfin… j’sais que c’est ptet pas ce que vous voulez entendre et j’dis pas que vous devez pas être en colère ou lui pardonner, hein… ma mère ou vot’ père, bah, je crois que je comprends pourquoi y ont fait ça. »

    Elle baisse les yeux un peu piteusement.

    « ‘Fin, euh, moi aussi, à l’époque, j’ai essayé de, euh, ramener quelqu’un que j’aime. Sachant qu’il reviendrait surement dans un sale état. C’est égoïste, je sais. C’est même cruel. Mais je… j’ai pas réfléchi. Je voulais juste le revoir. Parce que je… »

    Parce que je l’aime.

    Enfin bref, je suis pas là pour faire l’avocat des daron.ne.s. Peut-être que Noah va m’en vouloir, après un tel discours. Ça n’a pas grand sens, de réfléchir à ces questions, quoiqu’il en soi, c’est moche de faire passer sa peine et sa frustration avant les désirs des autres. Pfff… quel débat sans fin.

    M'enfin, je m'étale mais y'a des chances que Noah se soit déjà posé toutes ces questions. C'est pas comme ça que je vais l'aider à y voir plus clair.

    « Bref. ’Scusez moi. »

    Elle tourne les pages des grimoires.

    « Là c’est, euhm… enfin, c’est un ouvrage de nécromancie que j’ai pas mal potassé qui parle des recherches qui ont été menées sur les méthodes de résurrection et le… bah, les soins des morts vivants après qu’y soient revenus. »

    Evidemment, y’a pas tant d’études menées là-dessus. Les gens préfère malheureusement souvent s’amuser à faire des expériences a se trainer un mort-vivants sur les bras ensuite.

    « Mais je crois que ce qui vous intéressera le plus, c’est ces grimoires d’alchimie et de potions. J’y connais pas grand-chose en alchimie, mais, je pense que ça vous aidera. »

    Voila, elle cause encore et encore. Elle ne sait pas vraiment s’arrêter et pourtant, elle se fait souvent passer pour la taciturne de service. Tu parles.

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    Il a l'impression de pouvoir parler de tout ça, avec elle. Qu'il ne se fera pas jugé. Qu'on ne lui dira pas qu'il devrait arrêter de se plaindre et plutôt de profiter de cette seconde vie qui lui a été offerte. Mais c'est difficile de trouver quelqu'un qui peut le comprendre. Il se sent déjà un peu plus proche de la nécromancienne que beaucoup d'autres de ses camarades. Et c'est réconfortant. Il l'aide donc sans hésiter à porter les ouvrages qui commencent à former un tas contre elle, gêné qu'elle doive faire tout ça pour lui même s'il lui a demandé. Mais toute expérience est bonne à prendre, même venant de gens qui ont un vécu différent du sien. L'aînée, en raison de son âge, de son domaine d'expertise, et de ce qu'elle a pu vivre elle-même, a beaucoup à lui enseigner ; il le sait. Noah l'écoute sans remettre en question ses conseils, car il l'entend de la même oreille mais ne sait pas quoi en penser. Surpris d'apprendre que l'enseignante a toutefois tenté elle-même de ramener quelqu'un à la vie, il reste muet. Il ne s'est jamais posé la question car il avait peur de connaître la réponse. Pourtant, il se doute que si sa sœur avait été mourante à sa place, l'idée de la perdre aurait été une déchirure trop grande pour qu'il ne tente pas, lui aussi, de faire quelque chose si cela avait été possible. Le blond refuse d'y songer, cependant, prétextant que c'est sa vie qui est en jeu et qu'il sait mieux que les autres. Mais il n'a pas pensé à la tristesse qu'aurait ressenti sa famille en le laissant partir.

    « Oh euh... merci beaucoup, cela me sera sûrement utile. »

    Un peu perdu par toutes ces questions internes, il reprend contenance en portant les ouvrages qu'elle lui tend, esquissant un signe de tête pour la remercier. Un mince sourire s'est même étendu sur ses lèvres. Peu importe les résultats qu'il va obtenir, il n'oubliera pas le soutien qu'il a reçu. Et il sait. Il sait les raisons qui ont poussé son père a fait un tel choix, même s'il les désapprouve. Il aurait juste souhaité qu'on lui demande son avis, même si c'était évidemment compliqué à ce moment-là. Un bref soupir lui échappe, car pour autant, au fond de lui, il aime encore son père et a un peu pitié.

    « Je... Je crois que je peux comprendre ce qui peut pousser à... à ramener quelqu'un... »

    L'avouer est peu évident, alors qu'il s'entêtait à ne jamais donner raison à son père, lui mettant tous les torts du monde sur le dos. Le fait que la morte-vivante soit là, néanmoins, le pousse à un peu plus de sincérité et d'émotivité. Son regard passe sur les livres dont il caresse la couverture. Si son cœur pouvait encore battre, il le ferait sûrement ; car il s'impatiente de trouver au moins quelques réponses dans ces bouquins. Le souvenir de sa résurrection est encore frais et douloureux.

    « Je ne dis pas que c'est forcément un choix facile, et je n'ai pas été à cette place-là, mais... Malgré tout je... »

    Quelques murmures s'élèvent dans la pièce sombre où seules quelques bougies à la lueur apaisante les éclairent. Ni son père ni sa jumelle ne sont là pour l'entendre. Il aurait honte de le dire devant eux. Il l'a déjà fait une fois.

    « Je ne sais juste pas si je n'aurais pas préféré... »

    Il hésite. Après ce que la nécromate vient d'avouer, il ignore si c'est judicieux qu'il continue.

    « Oh, enfin... P-Peu importe. Ce sont des questions assez complexes, j'imagine que... On agit pas forcément de façon intelligente sur le moment. »

    Et le dire lui fait bizarre. Il n'avouerait jamais devant son géniteur que sa décision, même s'il la trouve irresponsable, a été prise sous le coup du désespoir d'un parent qui ne voulait pas perdre son enfant.

    « J'espère un jour arriver à y voir un peu plus clair. »

    C'est tout ce qu'il souhaite pour le moment. Arriver à savoir si une solution existe ou non, et s'il parviendra à trouver la paix avec son nouvel état, dans le cas où il devra le garder pour toujours.

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    ۞ Cette vie qui nous a quittés ۞

    Avec No-ah.

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    Des cours du soir et des morts-vivants


    Par le cul d’Omnis, mais pourquoi j’ai cette manie de toujours fourrer mon grand nez dans les affaires des autres ? Surtout que ce gamin est déjà largement assez intelligent pour comprendre par lui-même la complexité de sa situation !

    Elle prefère se taire et regarder ses doigts en train de se tortiller sur sa canne. Ce que dit le blondin prouve bien qu’il n’avait pas besoin d’elle pour s’interroger. La Lazarus ne sait pas si c’est son propre comportement, ou juste le sujet de la conversation et ce que ça lui rappelle qui la met mal à l’aise. Dans tous les cas, elle se sent un peu bête et elle maudit sa tendance à dire tout ce qui lui passe par la tête. Noah n’a pas besoin de terminer sa dernière phrase pour que Jill ait un pressentiment sur ce qui allait venir. Elle s’efforce de ne pas en rajouter et d’ailleurs, elle n’y arrive pas, sachant que… eh bien, elle y a elle-même pensé.

    Mais, mourir n’aurait pas été mieux. Je crois pas. Enfin, c’est pas comme si j’avais eu le choix. Mais bon, c’est… c’est complexe.

    L’idée d’avoir échappé à une mort injuste donne envie de profiter. Comme d’autres morts-vivants, Jill s’interroge tout de même souvent là-dessus : Pourquoi elle et pas une autre ? Et si elle gâche cette nouvelle vie ?

    Pffff, c’est débile ces questions existentielles. C’est parce que je me prends tout le temps la tête avec ce genre d’interrogations impossibles à résoudre que je broie du noir.

    « Ouais, z’avez raison. Des fois, vaut mieux pas trop chercher des réponses. »

    Même si. Moi, je veux des réponses. Là. Tout de suite. Je veux tout comprendre. Gnnnnnnnnn. Mais bon. C’est pas le problème de Noah.

    « Pis, vous savez ce qu’on dit : la sagesse et la paix intérieure, ça peut venir avec le temps et avec l’âge… enfin, j’dis ça, car vous avez plein de temps devant vous, héhé ! Hé… bref, euh, enfin vous voyez quoi. »

    Purée, je suis pas prête à voir mes futurs enfants devenir des ados, moi, je sais vraiment pas y faire. J’entends déjà les « M’maaaaaaan tu fous trop la honte ! »… oof. Pourtant, avec mon neveu Tolan, ça se passait plutôt bien… quoique, Tolan faisait peut-être semblant pour faire plaisir à sa tata cringe.

    La nécromate s’éclaircit la gorge et se redressa doucement sur sa canne, prête à prendre le chemin du retour.

    « Bref, euh, oui, bon, tout ça pour dire que j’ai hâte de voir ce que vos recherches pourront donner. Si vous avez besoin de quelque chose, faut pas hésiter. »

    Elle lui envoie un sourire plus détendu avant de le saluer en esquissant un mouvement de la tête.

    « Je vous revois au prochain cours ? »


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    La Lazarus est compréhensive. Elle ne croit probablement pas qu'il réussira à atteindre son but mais l'aide quand même du mieux qu'elle peut, et pour cela, il lui est reconnaissant. Noah est conscient que ses chances de parvenir à son objectif sont très minces, pourtant il veut tout tenter et ne pas avoir de regrets par la suite même s'il finit par échouer. Il devine en plus, par son état, que elle aussi à dû souffrir, même si elle peut sortir dehors sous le soleil, même si elle peut manger. Cela n'empêche pas que ressusciter, que l'on soit vampire ou nécromate, n'est pas une mince affaire et que cela entraîne toujours des désagréments, des inconvénients, des choses que l'on doit revoir, des réponses que l'on doit chercher, parfois en vain. Noah eut l'arrogance autrefois de penser qu'il était plus intelligent et mature que les autres. Mais depuis qu'il a été transformé, Noah a eu l'occasion de prendre un peu plus de recul. Au fond, il ne sait pas grand chose. Il a encore beaucoup à apprendre et sa sœur avait même tenté de le rassurer une fois en lui disant qu'il avait justement encore plus de temps pour assimiler plus de connaissance. Cela n'avait pas très bien fonctionné, mais il relativise un peu. Il y a pire cas que lui, après tout, et la chercheuse, malgré sa condition, exprime bienveillance à l'égard de ses pairs en les aidant même avec ce qu'elle sait. Mais il se fait tard (ou bien tôt) et il est l'heure pour le jeune blond de rentrer chez lui.

    « Ah euh... O-Oui, vous pouvez compter sur moi. Merci encore. »

    Maladroitement, quand la plus âgé le salue, il sursaute avant de se pencher légèrement en avant. S'il ignore que les livres qu'elle lui a confié ne lui permettront pas d'exécuter son projet (parce que ce dernier est irréalisable), il en prendront quand même grand soin. Et, qui sait, la morte-vivante verra peut-être un nouveau visage familier sur les bancs de son cours la prochaine fois...

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