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  • Notice me senpai ! [Satoshout]
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    Le dragon n'est plus, miracle est arrivé. Yggdrasil a protégé sa cité. Des mois de siège éreintant cessent, la ville millénaire respire à nouveau. Chaque soir, sous la lueur émeraude et bienveillante du grand arbre, les éossiens fêtent et célèbrent ceux tombés au combat. Après tant d'épreuves, la ville semble reprendre vie...
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    notice me senpai

    « Je t'interdis de t'approcher de lui ! L'électricité et l'eau, ça fait pas bon ménage ! »

    Il avait demandé à ses parents, finalement, des informations qui pourraient l'intéresser à propos de la famille Kurosawa. Il n'avait jamais connu les parents maudits de Satoshi mais les rumeurs sont toujours allés bon train même des années après la tragédie. Les sirènes Wintersong, pour des raisons évidentes, ne s'étaient en plus jamais trop approchées des nymphes de foudre ; en particulier d'Hayate qui n'était pas vraiment connu pour sa sobriété et son calme naturel. Pourtant quand le dragon est intervenu, il y a bien une personne qui s'est dressée près de Howl pour le défendre. Bien sûr, il ne parle pas de ce cardinal de pacotille qui n'a pas hésité à user de la force sur lui ; mais plutôt de Satoshi Kurosawa, venu à son secours. Sur le moment, Howl n'avait pas compris qu'il le soutenait jusqu'à ce qu'il se refasse la scène en tête, plus tard, et qu'il comprenne que l'Eossien voulait juste le protéger. L'adolescent l'avait trouve si "cool" qu'il s'était mis en tête d'aller le voir pour lui demander d'être son professeur ; au grand dam d'ailleurs de ses parents, au courant de son dessein, qui n'ont pas hésité à lui interdire d'aller parler à la Sentinelle.

    « M'sieur Kurosawaaaa ! »

    Mais Howl s'en fiche. Il veut apprendre à se battre. Il veut être fort. Plus fort que ça. Sur le pas de la porte, la sirène tape sur le bois de l'entrée afin de signaler sa présence, mais la réaction se fait attendre. Peut-être qu'il est sorti, aujourd'hui ?..

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    « Satoshi, c'est juste... Tu n'es pas obligé de t'occuper de ça.
    - Ce n'est rien, monsieur Tokunaga. Ça ne me prend pas beaucoup de temps. »

    Il ne le remarque et ne le comprendrait de toute façon pas, mais une grimace s'étire brièvement sur le visage de son père adoptif à l'entente de l'honorifique. Si la nymphe a bien remarqué son malaise, il le met sur le compte de leur gêne de le voir leur rapporter un peu d'argent et de nourriture, même depuis qu'il ne vit plus sous leur toit. Pour lui, toutefois, c'est bien normal ; ils avaient pris la peine de l'éduquer et de s'occuper de lui pendant des années, après tout. Il avait pris la peine de déménager pour qu'ils ne soient plus embêtés par sa réputation, mais il serait bien resté encore un peu.
    Après avoir fait ses au revoir, la mine légère, il prit le chemin du retour. La bicoque dans lequel il vit n'est pas bien loin, cela dit, alors le chemin n'est pas long. Il s'étonne toutefois d'entendre son nom, alors même qu'il n'est pas encore arrivé. Plus étrange encore : le son semble venir de devant. Quelques pas de plus, et il put commençait à distinguer une silhouette vaguement familière.
    … Je l'ai déjà vu quelque part.
    Il semble qu'il s'adressait bien à lui, en tous cas : même si il appelait un absent, à l'heure actuelle. Silencieux, Satoshi fit encore quelques pas, jusqu'à se retrouver droit dans son dos.

    « Oui ? »

    Le regard porté sur l'adolescent en contrebas, la mine neutre, la sentinelle se demande ce qu'on lui veut, sur le moment. C'est-à-dire que c'est rarement positif.

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    notice me senpai
    Son oreille collée à la porte, il tente de percevoir des bruits de l'autre côté pour deviner s'il y a quelqu'un au sein de la demeure ou si cette dernière se trouve vide. Mais à cette heure-ci, à moins que le propriétaire des lieux fasse une sieste, il n'y a définitivement personne. Et si effectivement habitant il y avait, ce n'est pas avec les coups sur l'entrée et les appels de la sirène qu'il aurait pu dormir. La nymphe n'est donc pas là. Déçu d'avoir fait le chemin pour rien, Howl soupire et boude, avant de sursauter quand une présence apparaît derrière lui.

    « M'sieur Kurosawa ! »

    En se retournant, il pose ses yeux magenta vers le plus âgé qui vient d'arriver. Son regard brille, satisfait d'être finalement tombé sur lui.
    Ça valait la peine d'attendre !

    « Vous vous rappelez de moi ? »

    Non, à l'évidence, probablement pas. La sirène doit de cacher cette fois sa frustration que son visage ne lui revienne pas, mais il aurait dû s'y attendre. Ils ne se sont vus que brièvement ce jour-là et l'épéiste avait sans doute bien d'autres affaires à s'occuper. Cela ne décourage pas Howl qui continue sur sa lancée malgré tout.

    « J'm'appelle Howl ! On s'est vus au... le truc avec le dragon, là ! »

    Peut-être que ça lui rappellera quelque chose ?
    L'adolescent en tout cas est confiant. Un peu nerveux au fond mais sûr de lui, il sourit au brun, sa vision dérivant parfois vers le sabre qui se trouve à la taille de l'adulte.

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    L'adolescent devant lui semble... Ravi de le voir. Déjà, à cette constatation, Satoshi ne peut pas s'empêcher d'être perplexe. C'est que ce n'est pas très commun, à vrai dire ; d'ordinaire, les enfants avaient plutôt tendance à l'éviter. Celui-ci, en outre, n'était pas venu pour lui parler de la météo et autres, mais pour évoquer... Pour évoquer l'attaque du dragon ? Les sourcils de l'épeiste se haussent. Pourquoi l'aurait-vu à ce moment-là-...
    … Ah, oui.
    La réalisation arrive et le fait vaguement grimacer en s'en rappelant. Non, il n'est pas particulièrement appréciateur du souvenir, même si il avait plus de pitié qu'autre chose pour l'adolescent à ce moment-là. Dans tous les cas, il ne voit pas forcément pourquoi ce dernier est venu le voir ; ce qu'il exprime assez clairement.

    « … Effectivement. Et donc ? »

    Il n'y a pas de mépris ou d'arrogance dans sa voix mais pour lui, ce que lui dit son interlocuteur tient plus du fait que de la conclusion. Satoshi essaie de comprendre ce qu'il peut bien lui vouloir mais rien ne lui paraît logique sur l'instant. C'est, certes, peut-être un peu sec : mais il ne s'en rend même pas compte.

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    notice me senpai
    Ils ne s'étaient croisés que brièvement ; si Satoshi avait marqué Howl, l'inverse aurait pu ne pas être vrai. Pas que la confirmation de l'aîné indiquait que c'était le cas, mais il semble finalement se rappeler du moment où ils se sont rencontrés. Et depuis, la sirène y a pensé quelques fois. Ce n'est pas grand chose, mais l'adolescent est quand même un peu fier qu'on se souvienne de lui. Mais en effet, il n'a pas encore expliqué la raison de sa venue et le Kurosawa est en droit de se poser la question.

    « Euh... Bah... »

    Il sait ce qu'il veut ; savoir le formuler est toutefois différent. Il veut vraiment que la nymphe accepte. Le cadet finit toutefois par se lancer, quitte à se faire jeter.

    « Tu veux bien m'apprendre à me battre ? »

    Aussi simplement que ça ; Howl n'est de toute façon pas du genre à vouloir se prendre la tête ou passer par plusieurs chemins. Son enthousiasme est revenu au galop en même temps que sa motivation.

    « Je veux pouvoir me défendre et tout ! Comme toi ! »

    Il en a d'ailleurs oublié le vouvoiement. S'il s'agit d'une façon pour les Eossiens de mettre de la distance entre les gens, la sirène abandonne cette habitude car elle n'a pas envie de s'éloigner de l'épéiste : au contraire, il veut en savoir davantage sur lui, son regard admiratif ne quittant pas le mercenaire d'un pouce.

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    L'adolescent met un temps à s'expliquer mais il semble nerveux. Ce n'est pas une réaction anormale ou inhabituelle face à lui alors cela ne l'étonne guère ; ou du moins, pas par rapport au tutoiement dont fait preuve le plus jeune, et qui lui fait hausser des sourcils. C'est une marque de proximité qui lui est assez étrangère mais qu'il ne rejette pas en soi, plus curieux qu'autre chose par ce qui va éventuellement lui être dit.
    Et à vrai dire, il ne s'y attendait pas tant que ça. Clignant des yeux bêtement devant la demande directe du jeune garçon, la nymphe ne réagit pas tout de suite, avant de tourner sa tête sur le côté.

    "Pourquoi ?"

    Il ne s'agit pas d'une question piège en soi : il ne comprend réellement pas pourquoi il s'agit d'une préoccupation de l'adolescent. Il n'est ni soldat, ni mercenaire, ni dans une situation où il a besoin de se mettre en danger. C'est au pire inutile, au mieux vaguement dangereux aux yeux de la nymphe qui est franchement dubitative. Circonspect, Satoshi le dévisage avec confusion.

    "Pour quelle raison en aurais-tu besoin ?"

    C'est-à-dire qu'il ne serait pas exactement convaincu par un simple 'parce que'.

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    notice me senpai
    Ses motivations, pour lui, semblaient évidentes. Des tas de raisons justifient à ses yeux d'apprendre à se protéger du mal qui les guette, et il ne compte pas seulement les monstres qui rodent autour de la cité mais aussi des Altissiens et Caldissiens qui sont tout autant une menace. Satoshi semble réellement ne pas comprendre, ce qui interroge Howl. Ce dernier affiche une expression confuse.

    « Bah euh... »

    Est-ce que c'est si surprenant que ça que j'ai envie d'apprendre ?
    Certes, la sirène est loin d'avoir un physique musclé à l'instar de son aîné, mais ça ne l'empêche pas de s'entraîner sérieusement quand il est impliqué dans une tâche. Par ailleurs, ses nombreuses séances de natations lui ont au moins forgé les bras bien que ça ne soit pas très visible et qu'il reste assez mince et fluet.

    « Si jamais on est de nouveau attaqué, je n'ai pas envie d'être inutile. Je veux pouvoir me battre aux côtés des autres et... et... »

    Les images du dragon sont encore fraîches. Ce sont ces dernières qui le motivent à chaque fois à aller jusqu'au bout de sa volonté même si, en l'énonçant ainsi, il a l'impression de dire quelque chose de ridicule. Pourtant, il est convaincu que ça ne pourra pas lui faire de mal non plus de pouvoir se défendre. Plus jamais il ne veut perdre la face devant ce cardinal à la noix (qu'il appelle "cardinul" dans son langage le plus poli). Mais il y a autre chose qui le motive. Autre chose qui lui donne envie d'être un combattant comme Satoshi. Une envie qu'il a depuis qu'il connaît l'existence de ces guerriers Eossiens qui fomentent des plans dans l'ombre pour contrer les envahisseurs Elysians. Son regard se fait de nouveau brillant, admiratif. Il n'a pas peur de parler de ses rêves et de ses désirs.

    « J'veux rejoindre les Eclaireurs ! J'ai bientôt l'âge d'en faire partie et je veux être prêt quand ça arrivera ! »

    Il espère que son interlocuteur acceptera sa requête et comprendra, s'il le lui dit comme ça. Après tout, entre natifs, il faut qu'ils se serrent les coudes, non ?

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    Les sourcils froncés, la mine perplexe, Satoshi dévisage l'adolescent en essayant de comprendre ce qui peut bien le motiver. C'est-à-dire que son incertitude n'est pas très convaincante sur le moment, du moins aux yeux de l’épéiste qui a besoin d'un peu plus d'informations que « parce que ». Silencieux, la nymphe écoute. Il n'est pas surpris, quelque part, que ce soit l'attaque du dragon qui ait suscité pareille vocation ; c'est une réaction à ses yeux infantile mais compréhensible. Il n'était pas beaucoup plus vieux lorsque son père adoptif l'avait initié au combat à l'arme, cela dit. Pendant quelques secondes, il hésite donc un peu, dévisageant le cadet sans un mot.
    Puis, soudainement, voilà qu'il parle des éclaireurs. Immédiatement, les traits de Satoshi crispent et son regard se pare d'un sérieux bien plus grave. Son visage se referme et la nymphe ne prononce pas un mot au début, fixant l'adolescent comme si il voulait dire quelque chose sans parvenir à trouver les mots, ou peut-être en se doutant que le jeune devant lui ne pourrait pas les entendre. Alors, finalement, c'est avec bien plus de simplicité qu'il reprend la parole.

    « Hors de question. »

    La simple mention des éclaireurs avait suffi à le convaincre. L'admiration qu'il pouvait avoir pour ceux de son époque n'a rien avoir avec le mépris intense qu'il ressent pour la « copie honteuse » d'aujourd'hui. D'un mouvement de la tête, il signale son désaccord.

    « Il y a bien à mieux à faire pour notre ville que de rejoindre ces voyous. Tu seras bien plus utile ailleurs. »

    Sans rien dire d'autre, il contourne l'adolescent et vient ouvrir la porte de chez lui, qu'il referme sans autre forme de procès. Arrivé à l'intérieur, il souffle même d'exaspération, comme si cette évocation, quoique brève, avait suffi à l'énerver. Juste un peu, peut-être.

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    notice me senpai
    "C'est du tout cuit", s'est-il dit. L'excuse des Eclaireurs, selon lui, était infaillible. Imparable. Qui donc parmi les Eossiens pourraient bien être contre eux, ceux que Howl considère comme leurs sauveurs, ceux qui pourront les débarrasser des Elysians ? Ses parents n'étaient pas foncièrement contre, mais ils refusaient que leur fils les rejoigne par peur que ça ne se retourne contre lui. La sirène n'a pas peur du danger, pour sa part ; mais elle ne se rend pas forcément compte que ses idées sont parfois suicidaires.
    Alors quand le Kurosawa exprime un refus catégorique, le plus jeune tombe des nues.
    ... Il ne veut pas ?
    En lui posant la question, il aurait dû s'attendre à ce qu'il y ait une probabilité de refus. Pourtant, ça le surprend tout de même. Encore plus en entendant la façon dont l'aîné parle du groupe rebelle.
    Des voyous ?
    Le terme, fort, le fait grimacer et son sourire se fane. Il suit du regard, impuissant, la nymphe de foudre ouvrir sa porte pour disparaître de l'autre côté. L'adolescent demeure un instant, confus, devant l'entrée à présent fermée devant lui.

    « Oooh, alleeeez, s'il te plaaaaaît ! »

    Il sait que l'autre peut l'entendre. Au besoin, il n'hésitera pas à se servir de ses pouvoirs si ça ne suffit pas. Confronter le plus âgé ne lui fait pas peur car ses convictions sont fortes et qu'il est surtout très têtu. S'approchant de la porte, il se met à taper dessus en suppliant l'autre d'accepter sa demande.

    « M'sieur Satoshiiiii ! Apprenez-moi à me battre ! C'est comme ça que je veux être utile, moi ! »

    C'est facile à dire, pour lui, il a des pouvoirs trop stylés et il sait manier le sabre...
    Hors de question en tout cas qu'il abandonne si facilement. Il ne bougera pas d'ici tant qu'il n'aura pas eu gain de cause.

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    Lorsque la porte se ferme, Satoshi s'attend effectivement à des protestations. Elles sont prévisibles, de la part d'un adolescent un peu caractériel ou 'rebelle' qui ne sait pas vraiment ce qu'il fait. Pour cette raison, la nymphe ne l'écoute pas plus que ça au début et se contente de rentrer chez lui en déposant une part de ses affaires sur la table du petit salon constituant la principale pièce à vivre. La mine fermée, vaguement grincheuse, l'épeiste s'en va rallumer le feu de son foyer et dépose sur la crémaillère une petite marmite d'eau qui lui servira à se faire un thé. Et même si le gamin tape sur la porte en cherchant à le faire changer d'avis par des supplications, la nymphe n'en démord pas.
    En silence, Satoshi tente de profiter de son thé. La chose est difficile à faire avec le fond sonore d'un adolescent en train de s'égosiller dehors, mais cela ne l'empêche pas d'essayer, cela dit. Les sourcils froncés d'agacement, la sentinelle se défoule comme il le peut en laissant ses doigts tapoter sur le bois de la table, même si ce n'est pas nécessairement suffisant.

    Au début, en tous cas, sa volonté ne faiblit pas. Satoshi est quelqu'un de globalement agréable et qui s'adapte vite à autrui, peu rétif au changement ; mais il est tout particulièrement têtu quand il est convaincu du bien-fondé de quelque chose. Alors il reste bien campé sur ses positions, à boire son thé en tentant d'ignorer les coups donnés contre sa fenêtre par un adolescent décidément trop déraisonnable pour son bien.
    … C'est agaçant.
    La pensée, toutefois, continue de remonter et le fait souffler d'exaspération. Après une heure, somme toute très très longuette, c'est le bruit des coups contre le verre qui commence à l'user. Il se passe un instant, puis deux. La nymphe ne dit rien mais elle fixe un point invisible dans l'air et sa poigne se crispe contre sa tasse d'argile.
    Bon sang de...

    Dans un grognement exaspéré, Satoshi finit par se relever. Ses pas le mènent jusqu'à la porte, qu'il ouvre avec une vigueur à peine retenue, le regard plein d'agacement et d'exaspération. Sa voix claque un peu alors qu'il finit par ouvrir la porte.

    « Assied-toi, mais cesse donc de faire ça. »

    D'un regard, il désigne la table du salon où se trouve encore du thé. Il ferme derrière eux et s'en va prendre une seconde tasse, qu'il remplit négligemment avant d'expirer de désabus. Ses pas le portent à nouveau sur sa chaise, où il se pose en venant se pincer l'arrête du nez, les traits toujours froncés. Il est blasé. Ses yeux se reposent sur l'adolescent avec une certaine forme de sévérité dedans.

    « Tu penses qu'on devient utile en sachant se battre ? »

    La question est simple mais elle est directe. Satoshi n'aime pas passer par des manières.

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    notice me senpai
    Une porte fermée, ce n'est rien comparé à des hordes de soldats Elysians. Si les soldats rouges et bleus ne lui font pas peur, ce n'est pas un morceau de bois qui pourra le faire. Alors il persiste. Il tambourine. Il appelle. Heureusement que Satoshi est isolé car les voisins seraient bien dérangés par le fatras de la sirène : et il n'y a d'ailleurs pas besoin d'attendre qu'il y ait du voisinage pour agacer le premier concerné. Howl l'aura à l'usure, s'il le faut, mais qu'on n'essaye pas de tester son entêtement : ce serait finir perdant. Il campera sur le palier s'il le faut, mais il insistera jusqu'à ce qu'on lui ouvre. Et puisque la porte ne fonctionne pas, il essaye autre chose. Les vitres des fenêtres deviennent les victimes prochaines de ses coups de poing. Bien sûr, il ne tape pas fort -bien qu'avec son manque de force, il ne pourrait pas faire beaucoup de dégâts de toute façon- mais assez pour que le bruit se fasse entendre de l'intérieur par le propriétaire des lieux jusqu'à ce qu'il craque.

    Et il finit par craquer. Satoshi, visiblement exaspéré par les manières du plus jeune, lui ouvre la porte pour le laisser entrer sans ménagement. Mais qu'importe la mine sérieuse de l'adulte ou son air agacé : sur le visage du garçon aux cheveux clairs, c'est un sourire victorieux. Il s'exécute quand même quand on lui demande de s'assoir et remercie la nymphe d'un signe de tête lorsque cette dernière lui sert une tasse de thé.
    J'étais sûr qu'il était gentil !
    Plutôt à bout de patience, mais la sirène préfère rester dans le déni de son admiration.

    « Plus qu'en sachant chanter, en tout cas. »

    Son sourire se fane un peu, alors que les souvenirs du dragon remontent. Il avait élevé sa voix en usant des capacités de son espèce dans l'espoir d'étourdir la bête, persuadé que ses pouvoirs pouvaient servir dans ce genre de situation, mais ça avait fini par se retourner contre lui. Alors les cordes vocales pour les batailles, il va laisser tomber.
    Il est aujourd'hui plus intéressé par son interlocuteur dont il est décidément très curieux.

    « Toi, tu sais bien te battre, après tout. On t'a appris à le faire. »

    Alors pourquoi moi, je n'aurais pas le droit d'essayer ?..

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    Satoshi est agacé, définitivement. Il se défoule en soufflant dans sa tasse mais il préférait être en train de croquer dans des biscuits que d'évoquer tout ça avec un adolescent. Les sourcils froncés quand ce dernier évoque son dépit de ne pas pouvoir se servir de ses cordes vocales, la nymphe ne dit rien mais cela ne l'empêche pas d'être désabusé.
    Il y des dons plus gênants que ça.

    Il manque un peu d'empathie sur le moment mais il est de mauvais poil et donc d'assez mauvaise foi. Lorsque la sirène évoque son propre cas, le visage de l'épeiste reste fermé et la réponse vient du tac au tac.

    "On m'y a formé car c'est tout ce que je savais faire. "

    Ou en tous cas, c'est comme ça qu'il l'a interprété. Il n'a jamais saisi que son père adoptif souhaitait juste trouver un moyen de communiquer avec lui et lui offrir un moyen de risquer moins lorsqu'il s'aventurait dans les terres sauvages. Lui avait surtout compris quelque chose : il était doué pour détruire et c'était ce qu'on attendait de lui.
    D'une main, il prend sa tasse pour boire une gorgée de sa boisson, le regard s'aventurant vers l'un de ses sabres bien sagement rangé sur un de ses piédestals. Un voile distant passe au dessus de ses yeux.

    "On ne crée rien, en se battant. C'est ça, la différence. "

    En tous cas, rien de bon. Rien qui ne mérite qu'on s'y attarde, au contraire du chant, de la poésie, de l'orfèvrerie. Pas à ses yeux.


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    notice me senpai
    Le thé est bon. Sa chaleur l'aide à faire passer ses idées bouillonnantes, qui n'arrivent pas à atteindre le cœur de la nymphe de foudre. La sirène pensait au contraire que cette dernière serait plus compatissante et empathique que beaucoup d'autres, mais il reste sur un refus en s'expliquant. Cela ne suffit pas à convaincre l'adolescent, toutefois. Pas après qu'il se soit montré impuissant en face de lui pendant la venue du dragon.
    Lui, au moins, il a des éclairs. C'est trop cool, les éclairs...
    Howl n'a pas honte de son espèce ; loin de là. Mais un chant de sirène incontrôlé apporte plus d'ennuis qu'autre chose, et il l'a bien remarqué lui-même. Alors au moins, en apprenant à manier les armes, il s'est dit qu'il serait plus utile le temps qu'il gagne en expérience sur ses capacités particulières. Mais il ne sait pas qui pourra bien l'aider si le Kurosawa ne veut pas. Alors le cadet n'en démordra pas, même s'il se prend des réponses sèches et arrêtées. Il a du mal, aussi, à croire son interlocuteur.
    Personne ne sait faire que se battre. C'est une nymphe, après tout, il pourrait faire tomber l'orage.

    « Mais... Nous n'avons pas le choix, avec toutes les attaques, et... les Elysians... »

    C'est pourtant évident, non ?.. Pourquoi il a l'air de s'en moquer ?
    Créer quelque chose, le poisson a déjà donné. Le domaine artistique l'attire inexorablement et c'est ce qu'il voudrait faire : vivre de sa passion. Pourtant, il y a aussi cette frustration qui s'accumule de jour en jour alors qu'Yggdrasil est en proie à des ennemis toujours plus divers.

    « Quoi, je devrais... attendre que ça passe, pendant que d'autres se battent ? Me refaire taser par ce cardinul sans rien faire ? »

    Le souvenir est encore frais. Fragile. A chaque fois qu'il y repense, à chaque fois qu'il entend parler de l'oroniste, sa colère grandit et l'enflamme. Il réclame vengeance, il réclame justice.

    « Toi tu le fais, mais... Mais tu pourrais faire autre chose, aussi, si t'aime pas te battre. »

    Bah oui, si c'est si facile à dire, si ça l'énerve tant, il a qu'à arrêter...
    Mais tout comme on lui demande de rester les bras croisés et qu'il se justifie en se disant dans l'incapacité de le faire, Howl ne se rend pas compte que, finalement, rien n'est simple, pour lui comme pour les autres.

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    Silencieux, il ne réplique pas lorsque la sirène lui parle des attaques, même si ses sourcils se froncent quand il évoque les élysians. Il ne semble pas les porter dans son coeur ; ce qui n'est pas quelque chose de rare parmi les leurs mais la virulence avec laquelle la pensée revient à chaque fois tend à le rendre pensif. Satoshi ne désire pas encourager une quelconque volonté de rebellion mais il a conscience que se montrer plein de reproches ne ferait que brusquer davantage l'adolescent en face de lui. Alors il l'écoute avec un regard critique, la mine fermée. Il y a autre chose chez son interlocuteur que cette raison simpliste qu'il lui présente, il en a l'instinct. Sa mère adoptive lui avait souvent répété quelque chose à propos des motivations d'autrui.
    Quand quelqu'un se justifiera, il te donnera toujours une raison pour se représenter en premier lieu, puis la vérité ensuite.
    Il avait trouvé ça obscur mais sur le moment, alors que le jeune garçon s'explique, le discours lui semble coller. Lorsqu'il évoque toutefois l'attaque qu'il a subi de la part du cardinal oroniste, sa poigne se reserre plus fortement contre sa tasse. Une tension prend ses épaules et une étincelle meurt entre ses mains gantées, mais ses traits faciaux se sont crispés, tout comme sa mâchoire. Même quand l'adolescent évoque sa propre situation, Satoshi ne s'en offusque pas plus que ça. Il est jeune. Il est normal que ce genre de choses le dépasse ; bien des adultes sont encore incapable de concevoir que la réalité ne fonctionne pas ainsi. Sa tête bouge de gauche à droite dans un déni calme et tranquille.

    « La place où on est ne dépend pas de ce qu'on veut, mais surtout de ce que les autres acceptent de nous. »

    Lui l'a compris car il n'avait pas le luxe de feindre l'ignorance. Mais quelque part, la plupart des éossiens en ont très bien conscience, bien plus que d'autres. La nymphe ne s'attarde pas outre mesure sur ce point toutefois, car ce n'est pas le sujet qui l'intéresse le plus sur le moment. Son regard redevient sérieux et se pose dans celui de la sirène avec une fermeté bienveillante mais qui se veut directe.

    « Il n'y a que les pleutres ridicules et pathétiques, qui s'en prennent aux enfants. Ils ne valent aucune seconde du temps que tu pourrais leur accorder, même pour te venger. »

    Le sujet est personnel. Privé mais toujours si prompt à le percer quand il témoigne de faits similaires. Vieux mais toujours à vif, car c'est une blessure qui ne se refermera jamais et qu'il le sait. Il y a certaines choses, pourtant, qu'il a retenu et il veut préserver autrui des dangers de cette colère légitime mais destructrice.
    Dans un soupir, la nymphe se pince l'arrête du nez. Sa tasse est vide mais il aime en tenir la poignée pour se détendre un peu.  

    « Je ne t'apprendrai pas à blesser. Par contre, je peux t'apprendre à te protéger. »

    C'est quelque chose qu'il peut saisir. Auquel, du moins, il compatit bien plus.

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    notice me senpai
    Howl ne comprend pas forcément tout ce que lui dit l'aîné, mais ça ne veut pas dire qu'il ne tente pas d'y réfléchir. De ce qu'il saisit des paroles du brun, ce dernier semble dire qu'il n'a pas vraiment eu le choix de prendre les armes. La sirène ne l'aurait pas cru : la nymphe lui paraît pourtant bien assez forte pour qu'elle puisse décider de son destin, contrairement à lui. Mais il n'irait pas contredire les aveux du Kurosawa qui semble être la proie du regard des autres en dépit de ce qu'il peut laisser paraître.
    Alors même lui ne fait pas ce qu'il veut...
    Même si sa référence au cardinal oroniste a pour but de dissuader l'adolescent de se venger, celui-ci n'entend que ce qu'il veut. Pour lui, il retient surtout que l'adulte est d'accord avec ce qu'il pense et il est satisfait de savoir que son idole le défend à ce sujet, bien qu'en temps normal il dirait "qu'il n'est plus un enfant". Avec tout ça, Howl avait fini par se dire que c'était fichu pour que le bretteur l'entraîne, mais à sa grande surprise, Satoshi n'est finalement pas contre l'aider à se protéger.

    « C'est vrai ? Tu veux bien ? »

    Le regard mauve du cadet s'illumine brusquement en même temps qu'un sourire a commencé à naître sur son visage. Même pour juste se défendre, c'était devenu inespéré pour lui que l'autre accepte si rapidement alors qu'il s'imaginait déjà devoir jouer des pieds et des mains afin de le faire céder. Il s'avère que c'était plus simple que ce qu'il croyait, tout compte fait.

    « OUAIIIIS ! Merci Satoshi ! »

    Il fait un geste victorieux avec son bras, tout content. Le sabreur est clair dans ses intentions et Howl l'a deviné : il ne fera pas de lui un combattant mais quelqu'un qui pourra au moins ne plus se laisser faire si un autre religieux insupportable vient l'embêter. C'est un son à l'horloge de la maison qui fait toutefois prendre conscience à Howl que l'heure tourne et que s'il était prêt à rester toute la nuit si nécessaire pour arriver à ses fins, ses parents vont finir par être inquiets s'il ne rentre pas.

    « AH ! J'avais pas vu l'heure, faut que j'file ! »

    Il repose sa tasse vide sur la table, sans que son air enjoué ne disparaisse de son visage. C'est une certaine hâte qui le parcoure désormais alors qu'il n'attend plus qu'une chose : que la nymphe de foudre le traite comme un véritable disciple. Sur ça non plus, il ne lui laissera pas le choix de toute façon.

    « A demain, Professeur Satoshi ! »

    Howl se précipite vers la porte avant de saluer son "maître" d'un geste de la main. Puis, sans laisser à Satoshi le soin de placer un commentaire qui pourrait démentir son raisonnement et ses espoirs, il disparaît, la poitrine gonflée d'une énergie nouvelle.

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