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  • Poisson brulé | Carnby
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    Le dragon n'est plus, miracle est arrivé. Yggdrasil a protégé sa cité. Des mois de siège éreintant cessent, la ville millénaire respire à nouveau. Chaque soir, sous la lueur émeraude et bienveillante du grand arbre, les éossiens fêtent et célèbrent ceux tombés au combat. Après tant d'épreuves, la ville semble reprendre vie...
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      Une requine se tortille dans son lit, torturée par des cauchemars qui n’arrêtent pas de lui enlever des nuits de sommeil, jour après jour. Son souffle est court, bruyant et elle est trempée de sueur. Elle se réveille en sursaut, regardant autour avec ses grands yeux dorés et apeurés. Rien. Rien que la noirceur, le silence quasi complet des habitations environnant et elle-même, seule. Toujours seule.

      Rosemarie n’a aucune idée de quelle heure il est, mais il fait encore noir, dehors. Elle tremble, s'asseyant dans son lit, genoux contre la poitrine. Des larmes continuent de couler. Encore et encore et encore. L’anxiété, la dépression, les souvenirs de sa mère et là, ses émotions refoulées pour Judith, les attaques sur Yggdrasil par des créatures, toutes ces choses lui donnaient d’horribles cauchemars. Elle voulait sa maman, Rosie. Elle voulait être dans ses bras et qu’elle lui dise que tout allait bien se passer.

      Mais maman était morte. Et ça, c’était quelque chose que la grise avait vraiment de la difficulté à accepter, encore aujourd’hui.

      Rosemarie se lève, lentement. Elle ne voulait pas retourner dormir, de peur que ses cauchemars ne l’assaillent encore. Il faudra qu’elle demande à Natsu pour qu’il lui redonne les potions qui l’aidaient à dormir. Elle n’en avait plus… Même si elle était toujours timide et sentait comme si elle dérangeait son ami.

      L’anxiété recommençait à monter, ainsi que les larmes. La requine avait besoin d’une bouffée d’air frais. Elle prend une longue cape, pour se couvrir du froid, avant de sortir dehors. D’habitude, elle avait peur du noir et de tout ce que ce dernier pouvait y cacher, mais pas ce soir. Ce soir, ses rêves étaient plus effrayants que la réalité.

      Rosie se met à marcher toute seule, dans le noir. Elle ne regarde pas vraiment où elle va, ne faisant que marcher un peu sans but en essayant très fortement de ne pas penser à ce qui l’empêche de dormir. Mais plus elle essaye de s’empêcher d’y penser, plus c’est présent dans sa tête. La noiraude s’arrête pour essuyer de nouvelles larmes avec sa cape qui couvrait son corps.

      Elle avait vraiment l’impression que tout allait mal, dans sa vie et qu’elle n’aurait jamais dû naître.

      L’Altissienne s'assoit sur un banc, doucement, laissant un long soupire sortir de ses lèvres. Peu importe ce qu’elle semblait faire, rien ne semblait s’arranger. Elle devait demander de l’aide financièrement à Mme. Yukimura, puisqu’elle avait de la difficulté à subvenir à ses propres besoins et ceux de son magasin, ses sentiments envers Judith étaient complètement stupides et elle n’aurait jamais dû y croire, il y avait de la mort partout à Yggdrasil et…. C’était trop. Beaucoup trop.

      Rosie se remet à pleurer, elle voulait juste que tout s’arrête. Ce serait beaucoup plus facile.

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    Lorsqu'il avait dit à son ami Joe qu'il "voulait bien rester encore un peu pour lui faire plaisir", ça ne voulait pas dire "rester jusqu'à la tombée de la nuit entouré de personnes complètement soûles", mais il faut croire que Carnby a encore du mal à comprendre qu'un joyeux tavernier ne laisse pas partir des clients qu'il aime bien aussi facilement. De base, la nymphe était juste venu lui apporter des bouteilles de lait en bon marchand qu'il est, mais il fut aussitôt invité à boire un coup avant de rentrer chez lui. Et ce qui devait durer quelques minutes dura finalement quelques heures ; et lorsqu'il était sorti de l'auberge, la nuit était déjà présente depuis bien longtemps.
    Heureusement, Carnby n'est pas vraiment bourré : il n'a que très peu bu et de toute façon, il tient bien l'alcool. Le silence des rues à cette heure-ci et l'air frais nocturne a toutefois quelque chose d'agréable. Ses pas descendent les pavés de son habituel air nonchalant, nullement inquiété par d'éventuels bandits qui viendraient l'attaquer. Le Caldissien est assez sûr de ses capacités et la flamme partira vite si on l'embête trop. Pas de mauvaises rencontres sur le chemin, cependant ; juste quelques animaux errants, dont un chat qu'il suit sur plusieurs rues, attendri.

    Puis des pleurs. Ils attirent son attention, la détournent du félin qui disparaît en filant dans les ombres. Une ombre, il en aperçoit une autre sur un banc ; silhouette d'où s'échappe les sanglots qui viennent troubler le mutisme de la ville endormie. Le grand brun, en apercevant la forme tremblotante, ne sait pas vraiment quoi en faire. Immobile un instant, la jeune femme continue de pleurer sous sa capuche au cœur de la solitude, comme si elle n'avait personne pour venir la réconforter. Et ce sentiment, Carnby peut le connaître. Hésitant au départ, il finit par s'approcher. Lentement. Sûrement. Il arrive à la hauteur de l'inconnue vêtue d'une cape, comme si elle avait voulu se cacher.

    « Euh... Ça va pas bien ? »

    Avec les personnes qu'il ne connaît pas, ce n'est clairement pas le meilleur pour réconforter. Cela lui arrive, mais la situation présente le rend plus maladroit et timide qu'autre chose : peut-être qu'il dérange...

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      Rosie ne sait plus quoi faire. Elle sent qu’elle arrive au fond du gouffre et ce qui s’y trouve l’effraie au plus haut point. Elle pensait qu’elle serait beaucoup mieux, depuis le temps, mais non. Rien ne va. Peut-être que de venir à Yggdrasil n’était pas une bonne idée. Peut-être que de partir d’Altis était la pire idée qu’elle avait eu. Peut-être qu–

      Une voix s’adresse à elle, ce qui fait sursauter la jeune femme. Elle n’avait pas du tout entendu le jeune homme qui se trouvait devant elle. Ses grands yeux dorés et mouillés tentent de discerner ses traits faciaux, mais elle a encore trop de larmes qui lui cachent la vue. Rosemarie essuie son nez, doucement. Elle devait avoir l’air bien stupide.

        « j-j-d-dé-déso-olée… »


      C’est tout ce qu’elle avait trouvé à dire. Elle ne sait pas qui c'est, mais s’il s’était approché d’elle comme ça, c’est qu’elle devait surement faire beaucoup plus de bruits qu’elle ne le pensait et qu’elle devait déranger. La requine n’ose pas trop le regarder. Sa gorge est serrée et elle sent encore les spasmes des sanglots dans sa poitrine, mais elle tente de prendre de grandes respirations. Une à la fois.

        « E-est-ce q-qu-que c’est v-votr-votre banc j-je peu-je peux m’en a-aller. »


      Elle ne prend même pas vraiment conscience que ce qu’elle dit est un peu stupide. En ce moment, ses pensées sont trop désorientées et elles tournent dans tous les sens. La noiraude lève les yeux vers le jeune homme devant elle, enlevant son capuchon qui couvrait son visage. Elle venait de réaliser qu’elle n’avait pas son masque. Même si elle était déjà bien mieux qu’elle ne l’était auparavant (surtout depuis qu’elle venait faire quelques ateliers une fois de temps en temps à l’école avec Natsume), Rosemarie doutait fortement qu’elle était émotionnellement assez forte pour se prendre des commentaires sur sa mâchoire.

      Et c’est là qu’elle se rend compte, aussi, qu’elle est seule, dans le noir, dehors, où des bandits pourraient lui faire du mal sans que personne ne puisse les empêcher.

      Soudainement, son rythme cardiaque s'accélère.


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    A cause de l'ombre de la capuche qui tombe sur le visage de la jeune femme, le brun a du mal à le voir. Mais la présence en larmes finit par porter son attention sur lui, s'excusant du même coup.
    Hein ?.. Mais non, elle m'a rien fait...
    Carnby est de plus en plus embêté, mais maintenant qu'il est allé la voir, il ne peut pas la laisser comme ça, surtout alors que l'inconnue est visiblement fragile.
    La pauvre, elle a pas dû vivre quelque chose de facile...
    La nymphe grimace en voyant l'état pathétique de la... requine ?
    Wow, ça c'est des grandes dents.
    La capuche enlevée, il cligne brièvement des yeux, surpris, en apercevant la dentition particulière de celle qu'il est venu aborder. Pas que cela le choque particulièrement ou lui fasse peur ; il est juste peu habitué, lui qui vit principalement comme un ermite entouré de ses animaux de ferme. Et les requins ne sont pas vraiment des animaux de ferme. Le brûlant est de toute façon plongé dans le regard ambré et brillant d'humidité de la brune qui a dévoilé son visage. Elle semblait toute gênée par rapport au banc. Mais les bancs n'appartiennent à personne, se dit Carnby, interloqué.

    « Non, non, t'inquiète, euh... »

    Ah non, zut, faut que je la vouvoie je crois, sinon c'est pas poli.

    « Faut pas pleurer comme ça... Tu veux... Vous voulez un mouchoir ? J'crois que j'en ai dans mon... Oh merde. »

    Sa main avait plongé dans l'une des poches de son long manteau, mais il y avait tellement de choses accumulées dedans et dont il ne voulait pas se débarrasser ("sait-on jamais" comme il dit) que lorsqu'il voulut sortir un tissu pour le lui donner, tout le reste de ses babioles tomba à terre. Il ramasse d'un air blasé ses trucs sans ignorer pour autant celle qui lui fait face.

    « Vous faites quoi toute seule ici ? Ça peut être dangereux pour vous... Puis, il fait tout noir, c'est pas une heure pour sortir sans défense. »

    Quand il voit la jeune femme, il pense à sa sœur. Pas qu'il fasse le lien entre les deux, mais il serait aussi terriblement inquiet pour elle s'il la savait isolée en pleine nuit alors que tout le monde sait que c'est l'heure où les pires scélérats profitent de l'obscurité afin de sortir de leurs tanières.
    En même temps, elle n'a pas de raison de me faire plus confiance qu'un autre.

    « Enfin, j'dis ça mais j'ai l'air louche aussi, non ? Mon prénom c'est Carnby. Voilà, comme ça tu... Enfin vous le connaissez. »

    Est-ce que ça suffira pour rassurer un peu la dame, ça, il l'ignore. Au moins, il remercie Omnis de l'avoir placé sur son chemin à temps avant qu'elle ne se fasse embêter par des personnes bizarres.

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      Rosie est anxieuse. Elle ne sait pas trop ce qui va se passer, elle a peur. Pourquoi elle est sortie comme ça ?! Stupide, stupide poisson inutile. Mais le jeune homme lui propose un mouchoir et, en mettant la main dans sa poche, fait tomber un tas de trucs qu’il avait la dedans, prenant Rosie un peu par surprise. D’habitude, un truc comme ça, ça l’aurait fait rire. Si elle n’était pas dans une situation aussi… Déprimante. Il lui demande ce qu’elle fait ici et, honnêtement, la requine n’a aucune idée quoi répondre.

        « E-euh j’a-j’ai… M-mer-rci. »


      Elle avait quand même pris le mouchoir du brun, pour s’essuyer les yeux et le visage. Comme elle le pouvait, en vrai. Elle ne voulait pas mettre de la salive de ses dents sur son mouchoir…

      Il se présente (de manière un peu drole et gênée, elle pense), comme Carnby. Rosemarie baisse et hoche la tête pour dire qu’elle a compris. Sa gorge est serrée par ses sanglots et elle ne voudrait pas détruire son propre nom.

        « R-R…Rosemarie. »


      Son regard doré se lève vers Carnby, elle ne sait pas trop quoi penser de lui, ni quoi dire. Est-ce qu’il lui veut du mal ? Il semble gentil, mais elle s’est déjà faite avoir dans le passé, alors…

        « J-je… J’avais besoin de p-prendre un p-peu d’air frais, mais j…. Je sais q-que… Enf-fin y’a des per-rsonnes méchant-tes et-et j-je– »


      Elle se sent stupide en disant ça, réalisant que ce n’était pas vraiment la meilleure des idées. La jeune femme détourne le regard et joue nerveusement avec ses doigts. Au moins, elle ne pleurait plus depuis qu’il était là, en tout cas. Elle ne voulait pas rentrer chez elle, même avec tout ça. Ses rêves lui faisaient trop peur. Dormir l’effrayait et tout lui rappelait à quel point elle n’était qu’un échec pour tout le monde.

      Mais en même temps, rester seule, là, c’est vraiment pas une bonne idée. Les pires choses pourraient t’arriver, Rosie. Une sueur froide lui passe dans le corps.

        « E-est-ce qu… Est-ce que v-v…vous pourriez… »


      Elle ne peut pas croire qu’elle va demander une chose aussi égoïste et stupide a un étranger, mais elle se sent trop vulnérable et la simple idée de retourner dans sa maison lui redonne envie d’exploser en larmes.

        « R-rester ave-ec moi ?... J-juste un p-peu je….. N-non désolée j-je suis stup-pide. »


      Elle regrette avoir ouvert la bouche. Peut-être qu’elle devrait simplement rentrer à la maison et arrêter d'agir comme un enfant gâté.


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    Délicatement, la brune ne refuse pas le mouchoir et s'en serre pour s'essuyer un peu le visage. Cela fait de la peine à Carnby de la voir comme ça, mais il ne peut pas non plus s'imposer beaucoup plus ; ils ne se connaissent pas, il ne voudrait pas lui faire peur. Pour autant, alors qu'il pense ça, la jeune femme n'a pas l'air d'avoir si peur non plus, en soi. Peut-être que sous ses airs sensibles, elle cache une force qui lui permet de ne craindre personne... Alors qu'il ne lui demandait même pas, elle donne elle-même son prénom pour qu'il en mette un sur ce visage larmoyant. La Rosemarie s'explique un peu sur sa présence, consciente que des gens malintentionnés auraient pu l'aborder à sa place. Sans dire qu'elle a confiance en Carnby, elle ne montre en tout cas pas de peur à son encontre, comme si elle sentait qu'il n'allait rien lui faire. Ce dernier se doute toutefois qu'il y a une histoire plus tragique derrière les pleurs qui encadrent ce visage doux. Sa requête le surprend beaucoup, alors qu'ils ne se connaissent ni d'Omnis ni d'Oros, mais le grand aux cheveux ténébreux hoche lentement de la tête.

    « Euh... Non, non, pas d'souci. »

    Après tout, il peut bien rester encore un peu dehors. Ses bêtes sont en train de dormir, de toute façon, et il a érigé une barrière de feu autour de son terrain pour écarter les potentiels monstres qui seraient curieux de venir.
    Il se permet donc de s'assoir à côté de Rosemarie sur le banc, non sans la coller non plus pour ne pas la mettre mal à l'aise.

    « Z'avez pas peur de moi ? J'veux dire... J'pourrais être une personne méchante, moi aussi... »

    Si ça peut la rassurer d'avoir une présence comme la sienne ce soir, il ne voit pas d'objection. A ses yeux, elle reste toutefois peu prudente, de faire une telle revendication à un inconnu qui pourrait très bien cacher son jeu.
    Allez, Carnby, dis au moins un truc gentil pour la réconforter.

    « Mais euh... Rosemarie, c'est... C'est un joli prénom, en tout cas. »

    Il ne sait pas si ça pourra la rassurer, mais un compliment, il se dit que ça fait toujours plaisir. Même s'il est curieux de ce qui a pu la mettre dans un tel état de tristesse, il ne va pas lui poser tout de suite la question ; elle a sans doute besoin, actuellement, de d'abord se changer les idées.

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      Carnby est très gentil d'accepter la demande de la requine. Elle espérait qu’Il ne se sente pas trop forcé et qu’elle ne soit pas… Non, Rosemarie, tu as vraiment fait une égoïste de toi. La jeune femme se pousse, doucement, pour laisser un peu plus de place à Carnby. Elle joue encore nerveusement avec ses doigts, sous sa cape, n’osant pas trop parler. Elle ne sait même pas quoi dire, ni si ce qu’elle avait à dire était intéressant pour lui. C’est la voix du brun qui sort le poisson de ses pensées. Rosie lève les yeux vers lui, un peu, avant de détourner le regard encore une fois.

        « S-si vous me voul-liez du mal je c-crois que…. Que ç-ça aurait déj-jà été fait. »


      Une logique semi-plausible, mais qui tient assez pour le mental vulnérable de la noiraude. Son coeur bat encore fort pendant qu’elle imagine toutes sortes de scénarios où Carnby l’attaquait, ou pire. Elle essaye de ne pas trop y penser. S’il veut de l’argent, elle peut toujours… Non, Rosie, qu’est-ce que tu crois là. Jamais tu n’iras demander à Mme. Yukimura pour de l’argent. Ce serait inacceptable, même si tu étais dans la grosse merde.

      Pendant que le cerveau de Rosemarie allait à 8000 kilomètre/heure, les simples mots de Carnby arrivent à la tirer de son tourbillon anxiogène mental. Il complimente son nom. Elle ne s’en attendait pas du tout, sentant ses pommettes et son visage rougir. Au moins, il faisait plus froid donc elle pouvait blâmer ça là-dessus… Et il faisait noir… Bref.

        « A-ah c’e-c’est gentil m-merci. Carnb-by est joli au-aussi.»


      La noiraude s’essuie le nez coulant, avec le mouchoir. Il faudra qu’elle le nettoie avant de lui redonner. Allez Rosemarie, il faut faire la conversation, ça va te changer les idées.

        « V-vous venez d’Yggd-drasil ? Où du coin ? »


      Sans même le remarquer, la respiration de Rosie s’était ralentie et normalisée. Ses pensées se concentrent de moins en moins sur ce qui la déprime pour le moment présent. Bien que son anxiété soit présente, c’est une anxiété de Rosemarie plus ‘normale’, disons.

      Elle commençait à se calmer, lentement.


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    Carnby ne ferait pas confiance même à quelqu'un qui semblerait gentil au premier abord. Il se fie plutôt à un instinct chez lui, sans se dire que ce dernier pourrait être erroné. Pour Rosemarie, il n'arrive pas à se dire en tout cas qu'elle pourrait être méchante, mais contrairement à elle, il regarde par deux fois avant de boire eau qui semble claire. Mais il suppose que la brune n'a pas tort : s'il avait vraiment eu de mauvaises intentions, là, à cette heure-ci, il n'y aurait eu personne pour l'arrêter et donc il n'aurait pas perdu de temps pour réaliser de noirs desseins.
    Elle a peut-être eu de la chance d'être tombée sur quelqu'un comme moi, alors.
    Au moins, ce qui rassure la nymphe, c'est que celle aux grandes dents semble se calmer, même si ce n'est qu'un début. C'est à son tour de rougir légèrement sous le coup de la gêne quand elle lui retourne son propre compliment.

    « Oh euh... C'est gentil. »

    Il ne trouve pas, pour sa part, que Carnby est particulièrement joli, mais elle est gentille de dire ça.

    « Je viens de Caldissia, dans un patelin près de Caldis, mais je sais pas si vous connaissez. »

    Sa curiosité le pousserait à demander à Rosemarie d'où elle vient, mais il a peur de se montrer impoli. En tout cas, si elle connaît Caldissia, il le saura bien assez vite. Son regard se perd à ce moment-là au-delà des remparts de la cité, où ses animaux l'attendent. Il a une pensée pour eux alors qu'il désigne à l'horizon l'emplacement presque juste de l'endroit où se trouve sa maison.

    « Actuellement, je vis dans une ferme à l'extérieur de la ville. J'ai des vaches, des chevaux, des poules, des chèvres... Enfin... Désolé, c'est peut-être pas très intéressant, tout le monde n'aime pas les animaux de ferme. »

    Il se rend compte qu'il a failli s'emporter en parlant de son métier comme il a souvent tendance à le faire ; mais Rosemarie doit probablement vouloir parler d'autres choses que des veaux d'un (presque) parfait inconnu.

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      Elle n’ose pas le regarder, fixant ses doigts sur ses cuisses. Elle se sent vraiment mal de lui avoir demandé de rester avec elle. Il devait avoir tellement de meilleures choses à faire que ça, comme.. Aller dormir. Rosie lève doucement ses yeux ambrés vers Carnby lorsqu’il mentionne Caldissia. Elle n’y était jamais allée, mais elle ignore comment son corps d’animal aquatique prendrait cette atmosphère sèche et pleine de sable. La simple idée d’avoir d’en avoir dans les branchies la faisait frémir.

      Il continue en parlant d’une ferme où il reste, pour l’instant, en dehors d’Yggdrasil. La requine fait un petit sourire, pour une raison quelconque, ce n’est pas du tout ce à quoi elle s’attendait. Puis, il s’excuse de lui parler de ça. Il semble gentil, en tout cas…

        « N-non je vous en pris j’ai… J’aime b-beaucoup les animaux aussi. Même si j’ai rar-rement eu la chance d-de voir des animaux de f-ferme. »


      Les animaux semblent l’aimer, d’habitude, en retour. Peut-être que la plupart sentent que la noiraude n’est pas du tout un danger où la pureté de son cœur. Dans tous les cas, avoir une ferme en dehors d’Yggdrasil, en ce moment, ça devait être dangereux.

        « I-il fait trop froid d’où je viens p-pour des fermes. Je suis n-née dans un village de pêch-cheur et puis je s-suis allée m’installer à Altis quand j’étais t-très jeune av-vec… Avec ma maman jusqu’à…. E-eum… »


      Sa gorge se resserre. Elle sent les larmes revenir. Il faut absolument qu’elle parte sur un autre sujet, ce qui la rapporte à ce qu’elle avait pensé un peu plus tôt.

        « E-est-ce que c’est dang-gereux ? Avoir une f-ferme, avec… A-avec tout ce qui arrive récemment. »


      Même ce sujet là stressait la jeune femme, mais c’était la première chose qui lui était venu à la tête.


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    Quoi ? Elle n'a pas vu beaucoup d'animaux de ferme ? Il faudrait régler ça !
    Un scandale pour Carnby qui ne jure que par ses vaches, ses poules et ses chevaux. Et sa paille. Il lui est arrivé bien des fois de s'endormir dans la paille sans s'en rendre compte, pour des bonnes siestes entourées de l'odeur de grange. Rosemarie paraît toutefois réellement gentille, alors ça ne le surprend pas. Il fait plus confiance aux gens qui aiment les animaux qu'à ceux qui les détestent. En silence, il écoute la brune lui parler un peu de ses origines. Altis, Altissia, des lieux qu'il ne connaît pas mais dont on lui a parlé. Beaucoup en mal, quand la guerre faisait rage, puis par la suite il a découvert que c'était moins pire que ce qu'il pensait, bien qu'il ne les a jamais trop approché. C'est toujours ceux, à ses yeux, qui font beaucoup de bruit pour rien. Enfin, sauf Rosemarie qui a l'air aussi timide qu'une souris. Sa question est légitime, d'ailleurs.

    « Héhé, un peu, ouais... Mais je m'imaginais pas les mettre dans la ville. »

    A bien des égards, la situation de Carnby est aussi dangereuse pour lui que pour ses bêtes, et il l'assume totalement. Pour autant, il pensait qu'ils seraient vraiment plus malheureux entre les murs plutôt qu'en pleine nature, même si la vie n'y est pas facile depuis les attaques de plus en plus récurrente en pleine nuit. Cela ne lui fait pas peur, toutefois.

    « Mais vous inquiétez pas, je sais très bien me défendre et les protéger. »

    Comme pour appuyer son propos, il fait apparaître dans sa paume une petite flamme qui brûle vivement mais sans danger. Puis, il referme sa main pour la faire disparaître.

    « Un jour, si vous voulez euh... Je pourrais vous montrer un peu. »

    Pas ce soir, puisqu'il aurait peur de passer pour quelqu'un de louche et d'insistant, mais si ça lui dit... Il prend toujours beaucoup de plaisir à montrer sa ferme aux autres.

    « Vous êtes Altissienne, alors ? Il paraît que vous avez de belles montagnes enneigées. C'est vrai qu'il fait froid même en été ? »

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      Rosemarie n’oserait jamais s'imaginer vivre en dehors des murs. Les monstres qui s’y trouvaient étaient beaucoup trop effrayants. Déjà, elle n’a aucune idée comment ses parents avaient fait pour s’y installer si longtemps… L’imagination de la jeune femme lui créait tout un tas de scénarios, dans sa tête, Où Carnby devait se défendre contre un tas de trucs les plus effrayants les uns que les autres. Son attention est, toutefois, portée à ses dernières paroles, avec une flamme douce et chaleureuse qui illumine les environs. L’Altissienne fait un petit bruit, toujours impressionnée par ceux qui étaient capable de faire de la magie. Cette flamme était très jolie et semblait presque douce au toucher.. Elle peut, avec celle-ci, apercevoir les traits du jeune homme plus facilement.

      Il a une cicatrice sur la joue, les cheveux bruns en bataille, des yeux qui ont l’air doux… Il a l’air joli. Heureusement, la flamme disparaît assez rapidement. Comme ça, il n’a pas pu voir les rougeurs sur le visage de la requine. Reprend-toi, Rosemarie. Tu sais comment ça a fini, avec Judith… Est-ce que tu veux vraiment que ça se répète encore ? Elle secoue légèrement la tête, se sentant stupide, mais encore une fois, ses pensées intrusives sont dérangées par la voix du brun.

        « O-oh je… Oui j’aime-erais bien voir des animaux de ferme. I-ils ont touj-jours l’air si gentils. »


      Ça sonne un peu stupide, elle trouve, mais les vaches, les chevaux, les moutons et les cochons n’étaient pas vraiment réputés pour être des créatures sanguinaires. Elle espérait seulement qu’ils n’auraient pas peur de ses dents et qu’elle ne mentait pas inconsciemment à Carnby avec ce qu’elle avait dit plus tôt. La jeune femme acquièce à sa question se rémemorant les grandes montagnes d’Altis et la neige incessante.

        « O-oui. Je n’av-vais jamais vraiment vu d-de… Autant de plantes et d’arbres f-feuillus avant d’arriver à Yggdrasil. Je… Je n’ai jamais vu les d-déserts de Caldissia, mais j-j’ai des… Des amies qui viennent de l-là. »


      Une amie, en fait. Judith. Rosemarie ignorait si elle pouvait considérer sa soeur, Basmath, comme une amie. Elle ne lui avait pas parlé très souvent, après tout.

        « A-Altissia est très joli, m-mais i-il faut aimer la n-neige et les montagnes. »


      Est-ce qu’elle y retournerait un jour ? Probablement pas. Trop peur de revoir son père par pur hasard, avec sa chance. La brune passe une main dans ses cheveux de jais épais, timide. Elle espérait vraiment ne pas le retenir trop tard contre son gré.


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    La tristesse semble peu à peu libérer les épaules de la jeune femme. Carnby se sent davantage en confiance à ses côtés ; il a l'impression que la gentillesse qu'elle fait ressortir n'est pas factice. Et il a souvent un bon instinct. Le fermier est d'ailleurs le premier à confirmer que ses bêtes sont les plus adorables qu'il connaisse, car il les traite avec beaucoup d'amour. A l'instar de Rosemarie, les arbres d'Yggdrasil l'ont également dépaysé quand il est arrivé la première fois. Il y a bien de la végétation dans le pays bleu, mais tout est très différent. Tout comme, au détour de quelques tableaux d'Altissia qu'il avait pu voir, les montagnes de la contrée voisine n'ont rien à voir avec leurs déserts et leurs oasis. Cette poudre blanche et glacée, Carnby aimerait bien la voir en vrai un jour, et pouvoir la toucher. Il paraîtrait qu'au sein de la cité, il a neigé certaines fois, mais le Caldissien n'était pas encore là pour le voir.
    Le silence paisible de la nuit retombe sur eux alors que le grand aux cheveux noirs repense à la mine peinée que Rosemarie portait sur son visage il y a quelques minutes à peine. Voudrait-elle se débarrasser de ce fardeau auprès de quelqu'un, même de lui ?

    « Est-ce que... vous avez envie de parler de parler de ce qui vous rendait triste ? »

    Il y a, après tout, des personnes qui veulent garder ça pour elles. Et il le comprend tout à fait. Ce n'est pas quelqu'un de bien intrusif, Carnby, il a des gros sabots mais il sait les tenir éloignés.

    « Z'êtes pas obligée bien sûr. Seulement si ça peut euh... vous soulager. »

    Un type qu'elle connaît à peine, elle n'a pas non plus forcément envie de lui confier des choses personnelles, mais la nymphe voulait lui laisser cette porte ouverte, au cas où elle désirait éventuellement la passer.

    « Sinon euh... Je peux vous raccompagner au moins jusqu'à votre porte, si ça vous dit. »

    Autre alternative qu'il lui propose, à défaut de parler de sa vie. C'est le moins qu'il puisse faire, alors qu'il a senti que la brune n'était peut-être pas très rassurée à l'idée d'être toute seule dans une ville la nuit. Des gardes sont là pour veiller, mais ils ne peuvent pas toujours être là au bon moment et le danger rôde quand même.

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    CW: Trauma dump

      Depuis qu’ils avaient commencé à parler, Rosemarie avait la sensation qu’elle allait exploser en larmes à n’importe quel moment. Bien que ce sentiment n’était pas de la même intensité durant toute leur conversation, il restait bien présent chez la requine.

      Mais le silence qui s’était installé, la culpabilité d’avoir demandé à Carnby à s’assoir avec elle, ainsi que ses dernières paroles furent tout ce que l’animorphe avait de besoin, semblerait-il, pour que le bouclier fragile qui la protégeait ne se brise. Lentement, l’expression de Rosie se tord en une grimace, alors que les larmes se remettent à couler sur ses joues, sans arrêt.

        « J’ai per-rdu ma maman il y a q-quelques années dû à une ma-aladie…Elle me man-manque tellement. »


      La jeune femme déglutit, mais sa gorge lui fait mal. Elle se dit, mentalement, d’arrêter, de ne pas embêter Carnby avec ses problèmes personnels, mais elle continue tout de même. Peut-être le fait qu’il lui est complètement inconnu l’aide ?

        « J-j’ai l’imp-pression d’être stupide et que j’-j’aurais dû faire mon d-deuil à ce p-point-ci mais… M-mais je n’y arrive pas. Je m’ennuie d’elle. »


      La requine couvre son visage avec ses deux mains, laissant les sanglots sortir pendant un instant. Sa voix est tordue par sa gorge nouée, elle tremble comme une feuille morte au vent.

        « J-j’ignore comb-bien de temps je… Je p-peux vivre comme ça. T-tout me terrifie, mais je ne v-veux pas… M-m-mourir. Je me s-sens prise au piège, inutile, seule et dérangeante pour t-tout le monde. Je m-me réveille les mat-tins à-à me demand-der pourquoi je suis… Po-pourquoi j’existe. »


      Elle a la tête qui tourne. La requine baisse ses mains, mais n’ose pas regarder Carnby. Elle se sent tellement coupable et stupide, se traitant de tous les noms possibles, mentalement. Elle regarde ses cuisses, tremblantes. Elle prend quelques moments pour se remettre de ses émotions, s’essuyant sous le nez et les yeux avec le mouchoir que Carnby lui avait donné plus tôt, le serrant du plus fort qu’elle le pouvait dans son poing par la suite.

        « J-je suis v-vraiment dés-solée je ne v-voulais pas… Je n’aurais p-pas… »


      Elle ne le blâmerait pas s’il voulait partir, maintenant. En vrai, il était déjà bien assez gentil de lui avoir parlé comme il avait fait, mais maintenant, c’était probablement fini. Il allait la laisser seule et elle rentrerait chez elle pour pleurer, sans dormir, encore une fois.


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    La nymphe de feu semble ne pas se rendre compte qu'elle a ouvert une porte déjà bien fragile auparavant, qui ne tenait pas à grand chose. Ce sont quelques larmes qui tombent sur ses joues d'abord, encore hésitantes. Elle parle d'une mère qu'elle a perdue. Une mère qui lui manque. Le cœur de Carnby se serre face à la douleur qu'il sent chez la brune. Il regrette un peu d'avoir posé la question ; en même temps, ce genre de pleurs sont de ceux qui n'ont pas souvent eu l'occasion de se dévoiler en entier. Rosemarie se dévalorise, ne croit pas en elle-même, se pense inutile. Le fermier ne sait pas ce qui pourrait lui remonter un peu le moral, mais elle semble désespérée. Elle s'excuse même, alors que lui se contente de secouer la tête.

    « Ne vous excusez pas, c'est normal... Vous l'aimiez beaucoup, de ce que je comprends, elle doit vous manquer terriblement. »

    Bah oui, elle l'a dit, t'es con ou quoi ?
    Le grand mage enflammé ne peut pas dire qu'il peut, toutefois, comprendre ce qu'elle traverse. Ses relations avec sa mère ont toujours été... compliqué. Il a bien été triste à plusieurs reprises quand un de ses animaux était mort, mais même si pour lui ça a été douloureux à chaque fois, il ne sait pas s'il peut se permettre de vraiment faire de comparaison maintenant.

    « Pleurez un bon coup, ça va vous faire du bien. J'imagine que vous n'avez pas eu souvent l'occasion de le faire. Ou même de vous confier à quelqu'un. »

    Elle se sent seule. Peut-être qu'elle l'est ; Carnby n'en sait rien. Ou alors peut-être qu'elle est entourée, mais que ce sentiment d'être une gêne l'isole, la fait se sentir trop mal pour apprécier l'attention qu'on pourrait lui donner ou la rendre légitime.

    « Un deuil... Tout le monde n'arrive pas à le surmonter. Je crois que personne n'y arrive vraiment. On apprend juste... à vivre avec, je suppose. »

    "Faire un deuil", en vérité, Carnby trouve que ça ne veut pas dire grand chose. Aimer quelqu'un aussi fort et le voir disparaître, est-ce qu'on arrête d'avoir vraiment mal, un jour ?.. Il en doute. S'il perdait sa petite sœur, il sait qu'il ne s'en remettrait probablement jamais. Qu'à l'instar de Rosemarie, c'est lui, qui aurait pu se trouver là, dans cette ville noir, à laisser quelques larmes couler. Il n'ose pas établir de contact physique pour l'instant. Ils ne sont pas intimes, après tout, il ne veut pas la rendre mal à l'aise, même si lui a eu l'habitude avec Emily de l'enlacer à chaque fois que l'un des deux ne se sentait pas bien.

    « Vous... Vous êtes toute seule ? Vous n'avez de famille ou... ou des amis ? »

    Il ose quand même, pourtant, poser cette question là en espérant ne pas se montrer irrespectueux ou trop intrusif.

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      L’Altissienne tremble et sanglote, utilisant, encore une fois, le mouchoir de Carnby pour essuyer son nez. Ses bras sont collés contre son corps, elle a l’impression qu’un barrage a éclaté en elle. Et elle s’en veut énormément.

      Mais Carnby la rassure et quand il lui dit qu’elle doit lui manquer, Rosie hoche la tête et regarde ses cuisses. Quelle belle première impression qu’elle donnait au jeune homme. Mais il ne semble pas la juger. Il lui dit de pleurer, que ça va lui faire du bien, au final. Il est vrai qu’elle ne se confiait pas tout le temps à ses amis, mais pleurer… Ça, ça arrive presque tout le temps. Pour de multiples raisons. Tous les jours, la jeune femme prie à Oros, en espérant qu’il prend bien soin de sa maman.

      Carnby continue de parler pour la rassurer, finissant par une question. La jeune femme lève ses yeux dorés, mouillés, vers le brun, avant de les rabaisser de nouveau. Elle a honte.

        « J’ai… J’-j’ai retrouvé m-mon oncle très récemment, mais c’est… I-il est ma seule f-famille. Mon papa est… M’a touj-jours rejetée. À-à cause de… »


      Incapable de le dire précisément, Rosie pointe timidement les grandes dents qui se trouvaient sur ses joues. Ces dents qui avaient été à la source de beaucoup de ses problèmes. Elle pense à ses amis et ses proches. Elle pense à Natsume, à Judith, à Basmath, à Mme. Yukimura et sa femme, Mme. Yukimura. Elle pense à tous ceux qui l’avaient aidés dans le passé, tous ceux qui l’avaient supportée. Est-ce qu’elle était juste… ingrate ? Est-ce qu’elle n’appréciait pas la chance qu’elle avait d’être aussi proche de beaucoup de gens qui… Qu’elle ne méritait pas ? La culpabilité la ronge, alors qu’elle prend la parole une fois de plus après plusieurs longues secondes de silence.

        « J’ai b-beaucoup de g-gens proche de moi qui… Q-qui m’aident beaucoup, mais je… J’ai l’impression d’être u-une… U-un poids. »


      Alors elle se retient de parler et enfoui ça en elle jusqu’à ce qu’elle explose. Il n’y a que très récemment qu’elle s’était ouverte avec Natsume à propos de sa maman décédée parce qu’elle avait trop peur qu’elle n’était qu’un énorme poids.

        « Je s-sais que c’est st-tupide… Je sais que j-je ne dev-vrais pas m’en fai-ire av-vec ça m-mais je… J’ai tell-lement peur. »


      Peur du rejet, peur de l’abandon, peur de se retrouver aussi seule que quand elle venait de perdre son monde tout entier. La nuit où sa mère s’est éteinte, où une Rosemarie de 18 ans était accroupie juste à ses côtés, avait été un des pires moments de sa vie. Et c’est maintenant qu’elle se rend compte qu’elle dévoile tout ça à un parfait inconnu.

      Mais elle n’avait pas pu s’arrêter, ça devait sortir.


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    Pas facile de savoir quoi dire dans ce genre de situations. Carnby suppose que même le meilleur orateur ne saurait panser à lui seul les plaies d'une âme fragile en détresse comme celle de Rosemarie. Complexée en plus d'un physique qui ne lui a pas rendu la vie facile, de ce qu'il comprend, elle se met tout de même à raconter, à lui, un parfait inconnu, qu'elle possède effectivement un entourage mais qu'elle craint de devenir un fardeau pour eux. Le fermier ne peut pas dire qu'il a déjà vécu une situation similaire ou qu'il peut vraiment prétendre se mettre à la place de la brune. Il a surtout été entouré de ses animaux de ferme mais ça lui suffisait bien, et il a pris l'habitude se moquer un peu de tout et de n'importe quoi. Mais pas de la tristesse d'autrui quand elle lui est si palpable et qu'il ne peut pas rester sans rien faire quand une détresse immense lui saute au visage. Loin de posséder un charisme extraordinaire, il fait pourtant de son mieux, car ses traits ont beau être durs, sa voix est aussi douce que les agneaux dont il s'occupe.

    « Je... Je suis sûr que vos proches comprendraient. Ils sont là pour vous soutenir. N'ayez pas peur de leur en parler. Sinon euh... C'est que ce sont des mauvais amis. »

    En tout cas, quelqu'un qui ne le soutient pas quand il a des problèmes, pour Carnby, il ne mérite pas de le considérer comme un ami. Ses yeux bleus se posent sur la mâchoire de la brune. Il en fut surpris au départ, mais maintenant qu'il est de plus en plus habitué, il a fini par l'oublier.

    « Moi euh... Je les trouve très jolies, vos dents. »

    Est-ce que c'est étrange à dire ?..

    « Enfin... Désolé, ça sonne peut-être bizarre, dit comme ça... »

    Il baisse légèrement le regard, se demandant pourquoi il sort des phrases aussi hasardeuses. Mais il n'aime pas voir Rosemarie pleurer, alors il essaye (maladroitement) de dire quelque chose qui pourrait lui remonter le moral. Ou, du moins, lui faire oublier ses soucis pour une nuit.

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