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  • Debrief d'une étonnante collaboration ~ Elliott - Page 2
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    Le dragon n'est plus, miracle est arrivé. Yggdrasil a protégé sa cité. Des mois de siège éreintant cessent, la ville millénaire respire à nouveau. Chaque soir, sous la lueur émeraude et bienveillante du grand arbre, les éossiens fêtent et célèbrent ceux tombés au combat. Après tant d'épreuves, la ville semble reprendre vie...
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    Son visage s’éclaire quand il lui confirme qu’elle était sur la bonne piste. Ainsi, il avait bien une autre forme, dont peu d’attributs transparaissait dans la seule qu’elle connaissait. Ou alors bien trop subtils pour qu’elle ne les identifie ? Cette pensée l’effleure et ses prunelles azurée se reposent sur l’apothicaire avec une curiosité renouvelée, cherchant probablement des menus détails qui pourraient l’aider dans sa quête. Sans succès...

    Pas petit, piètre grimpeur… C’était bien trop mince pour qu’elle puisse cibler une race plus qu’une autre. Elle pouvait cependant peut-être en éliminer d’office certaines. Toujours en pleine réflexion, elle se prit tellement au jeu qu’elle statuait à voix haute directement. C'était quand même bien plus sympa de lire à l'attitude de son vis-à-vis si elle s'approchait de la vérité ou non.

    « On peut enlever probablement tout ce qui se rapproche des félins, des primates, des insectes aussi… et tout ce qui peut voler. Les ours, ça grimpe aux arbres ? »

    La question est assez spontanée et pas du tout complexée. La gamine est joueuse, curieuse et bavarde… un trio gagnant pour ce genre d’énigme donnée au fil de l’eau. Et plus les secondes s’écoulent, plus elle est ravie qu’Elliott distille ses indices avec malice et retenue. Tout ce qu’il lui faut pour la stimuler d’autant plus.

    « Ok… donc plutôt sur les carnivores… carnivores nocturnes… hummm… Argh, mais qui volent pas on a dit… Humm, il y aurait bien les fouines, mais c’est trop petit… Il y aurait bien les loups aussi… légèrement plus grands… »

    Elle venait de penser aux rapaces noctunes, mais ils n’étaient pas immensément grands non plus, et surtout ils étaient apte à monter et descendre d’un arbre aussi grand que l’était Yggdrasil. Quand à sa deuxieme supposition, elle n’arrivait pas à l’imaginer ainsi. Non, puis elle était tout de même agile, cette bestiole là. Il fallait qu’elle brosse plus large, parce que le règne animal ne semblait pas assez la contenter. Ou plutôt si, mais quelque chose lui laissait croire que ce ne serait pas aussi facile. Et puis ne nous mentons pas, elle n’était pas la plus calée sur la question !

    Est-ce que la jeune femme s’inquiète de lui faire perdre son temps et se préoccupe de potentiels clients qui pourraient pousser la porte d’un instant à l’autre ? Pas le moins du monde, bien trop concentrée à percer ce mystère que son interlocuteur resserre peu à peu. Pourtant, l’indice suivant la coupe dans son élan.

    « Sinoooon… Quoi ?! Comment est-ce… possible ? »

    Elle reste dubitative un instant, les iris toujours rivés sur l’aîné qui semble avoir pris un malin plaisir à la déconcerter de la sorte. Une autre sorte d’hybride, qui avait une autre forme non répertoriée comme animal ou mystique ? Elle a beau se creuser les méninges, elle ne voit pas immédiatement la subtilité qui pourrait faire de cette affirmation une vérité. Puis soudain elle percute, se rappelant des cours lointains sur les différences entre hybrides ! Il y en en effet quelques races qui pourraient s’y apparenter.

    « Oh ! Les fées non, elles volent. Les centaures n’ont pas spécialement de crocs ou de préférence nocturne… Et les sirènes… » Elle regarde Elliott, et rigole. « Non plus, donc. Hummm… »

    C’est alors qu’il lui donne l’élément final, celui qui l’aide probablement à rassembler une de ses premières suppositions avec cette idée de ne pas être animorphe. Dans un autre contexte elle aurait probablement fait un trait d’humour sur son odeur qu’il dit lui être familière. Pas à cet instant, trop absorbée par ses réflexions internes. Un bon odorat. Elle pense aux chiens d'abord... puis... Ses yeux s’arrondissent sous la surprise. « Noooon… » Elle penche la tête, pas bien sûre d’avoir la bonne réponse, et pourtant. Elle regarde plus intensément l'homme face à elle. Et pourtant ça semble être la seule adéquate, non ? Ces hybrides n'ont pas d'attributs visibles, justement. C'est même la l'une de leurs particularités...  « Un loup, oui… Un loup… garou ? C’est ça ? Naaaan...vrai ? J'ai deviné ?! »

    Son ton se mue doucement en euphorie d’avoir trouvé. Est-ce qu’elle en est effrayée ? Réalise-t-elle au moins tout ce que ça implique, notamment les soirs de pleine lune ? Évidemment que non, d’autant plus qu’elle se transforme en gros dragon plein d’écailles qui sait voler… comment voulez-vous qu’elle prenne au sérieux la dangerosité d’un loup garou en pleine crise ? Tout au plus, elle sait qu'elle pourrait gérer, peut-être trop témérairement.

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    Lumen ne semble pas se lasser de la session devinettes, même si cette dernière touche à sa fin. Il est persuadé que la brunette va trouver la réponse, avec tous les indices qu’il lui a donné. Le raisonnement fait d’ailleurs son petit bout de chemin dans sa tête et la concernée n’hésite pas non plus à exprimer à voix haute comment elle en arrive à s’approcher petit à petit de la conclusion.
    Un ours ? Intéressant, comme idée.
    Ça l’aurait amusé, d’ailleurs, comme possibilité de transformation. Au moins, c'est imposant et ça n'apparaît pas de manière impromptue à la pleine lune. Elle se rapproche de la réponse, néanmoins. Quand elle énumère toutes les espèces possibles en les éliminant un par un, le blanc se dit pendant un court instant comme ça aurait été bien plus simple s'il avait été de ceux-là plus que sa nature actuelle. Les loups sont sur sa piste, même si l'ultime signe qu'il lui donne tend à la rendre confuse au départ. Puis, finalement, elle semble avoir l'illumination.

    « Héhé, bravo ! Je savais que ça finirait par venir. »

    Pourtant, il n'est pas du genre à crier sur tous les toits que c'est un loup-garou : ce n'est pas vraiment l'espèce la plus populaire du coin. Mais c'est différent avec Lumen, il a l'impression de pouvoir être naturel et de ne pas avoir besoin de cacher des choses. C'est rafraîchissant de temps à autre.

    « Mais nous avons des magimorphes dragon dans ma famille, alors j'ai failli en devenir un aussi. »

    Il aurait sans doute bien aimé ça, aussi. L'héritage des Shimomura, la famille de sa mère, ne s'est transmise qu'à une petite poignée de ses descendants. Un ratage complet au niveau du partage de sang pour sa part. Ses yeux bleus se posent sur les quelques pommades qu'il a sorti ; il en oublierait presque la raison qu'elle a donné pour sa venue ici.

    « Est-ce que tu souffres vraiment de chutes malheureuses, ou tu étais juste curieuse à mon sujet ? »

    Remarque, l'un et l'autre ne sont pas forcément contraires, même si dans leur cas, c'est plus Elliott qui a chuté que la brune en face de lui, mais quand on peut voler, on peut aussi tomber, après tout.


    @Lumen Dellombrey

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    Il la félicite d’avoir trouvé, et ce simple petit bravo lui fait bien plus chaud au coeur qu’il n’aurait dû peut-être. Il faut dire qu’elle s’est prêté au jeu avec un enthousiasme exacerbé dont elle sait avoir le secret, et dans cette euphorie victorieuse, ses sentiments s’entremêlent dans un gros amas joyeux. Oui, c’est forcement ça. Elle sourit, aux anges d’avoir trouvé et d’avoir eu confirmation. Elle pourrait presque sautiller, et la satisfaction qu’elle affiche vaut bien celle qu’elle a eu quand l’apothicaire lui même a fini par trouver qui elle, elle était.

    Bref, en cet instant, Lumen est rayonnante, souriant jusqu’aux oreilles, les yeux pétillants. Et la remarque que fait l’apothicaire sur l’hérédité complémentaire de sa famille n’arrange clairement pas son état, à la dragonne. « Oh c’est vrai ? Géniaaaaal ! Je serais curieuse d'en croiser ! » Oui, elle aimait rencontrer d’autres dragons, tout comme elle aimait rencontrer les gens de manière plus générale. Toutefois, une fois la surprise passée, une pensée la surprend et passe ses lèvres avant qu’elle n’en ai réellement conscience. « Mais vous n’auriez pas eu besoin de moi dans cet arbre, du coup… » Le ton est pensif, paraît presque déçu si ça avait été le cas, et elle même s’en étonne un instant avant de secouer la tête.

    La question qu’il lui pose la ramène au sujet initial, celui qu’elle avait pris comme excuse pour se présenter à lui et jouer dans l’idée de pouvoir enfin discuter avec celui qu’elle avait appris à apprécier dans une rocambolesque aventure d’un soir. Avant même de réellement le connaître. Et le fait qu’à présent il sache et ne semble pas vouloir l’éloigner de lui la rassure. Elle hausse les épaules, continuant à être honnête. Elle a envie de ne pas l’entourlouper. Elle a envie de rester quelqu’un qu’il semble apprécier, ou du moins qu’elle tente d’amadouer pour arriver à ce but là.

    « Humm… un peu plus curieuse que maladroite, je l’admet volontiers. » Elle rigole, se frotte la nuque nerveusement. Elle ajoute, précipitamment. « Même si je n’ai pas totalement menti, le vol, ce n’est pas toujours un truc exact, il m’arrive de… d’avoir des loupés. Et mon frère est, lui, un vrai maladroit chronique. On a toujours eu ce type de remèdes à la maison, et je suis sûre qu’il n’en a pas repris depuis qu’il est ici. »

    Son sourire se fane quelque peu, peu à peu chassé par un air soucieux qu’elle n’a pas beaucoup arboré depuis qu’elle est ici. Pourtant, ce qu’elle s’apprête à dire faisait aussi parti de son plan. Du besoin qu’elle avait de venir se glisser dans les pattes d’Elliott. Ses sourcils froncés légèrement, elle poursuit, à nouveau cherchant l’inspiration divine dans un coin de la pièce où il ne se trouvait pas. « J’avais besoin de vous dire autre chose, en plus... Ce soir là, votre chute… J’ai cru… je vous ai cru déjà… mort… quand j’ai vu… quand j’ai compris que je n’arriverais pas assez… vite. Je m’en serai voulu si ça avait… été le cas. » Petite confession qui lui pesait sur le coeur. Voilà, elle l’avait dit. Ses mains sont parties se glisser dans son dos, cachant l’agitation nerveuse qui les prend, et son nez baissé pointe vers ses pieds un instant avant de remonter doucement, redoutant un peu la réaction qu’elle provoquerait chez son vis-à-vis.

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    Avoir la hâte de rencontrer des semblables de son espèce, Elliott ne peut le comprendre mais l’excitation de la brune l’attendrit. Une rencontre avec Soren, se dit-il, serait sûrement bénéfique ; son neveu est le premier à craindre sa propre condition quand il en aurait au contraire tout à en apprendre pour bien s’épanouir. Voir une dragonne à l’aise avec sa transformation lui ferait sûrement du bien. S’il ignore d’où vient l’étrange attachement de la cadette pour lui, ça ne peut que l’honorer de manière sincère. L’albinos est une personne assez singulière aux yeux de beaucoup donc il est d’autant plus flatté de recevoir de l’attention. De l’attention et surtout de l’honnêteté qu’elle lui partage tout à coup. Il la sent soucieuse.
    Son frère… Oh ! La torche humaine !
    Le Donovan se disait bien que cette histoire de frangin lui disait quelque chose. Il se rappelle désormais de ce grand brun costaud qui pouvait littéralement mettre son corps en feu et qui semblait assez en colère qu’on s’approche de sa sœur adorée.
    Elle s’inquiète pour lui.
    Ça, en revanche, il le comprend plus que trop bien, même s’il est assez mal placé pour parler. Avec son frère à l’armée, un autre qui n’est plus vraiment en état et le dernier qui se laisse manipuler par ses conjoint.es, il a bien du souci à se faire.

    Il y a bien une chose qui l’étonne, pourtant : quand elle avoue, finalement et avec un peu d’hésitation, qu’elle s’est aussi inquiété pour l’apothicaire le soir où ils se sont rencontrés. Il cligne des yeux, pris par surprise par cette déclaration soudaine. Quelque chose de chaud se forme doucement dans sa poitrine.
    Elle a eu peur… pour moi ?..
    Elliott sait bien sûr qu’il y a des gens qui se préoccupent de son sort : sa famille, par exemple. Mais ce soir-là, ils ne se connaissaient pas tant que ça, avec Lumen. Qu’elle ait eu peur le culpabilise un peu mais le touche aussi en même temps. Avec douceur, il affiche une expression plus bienveillante et sage.

    « Je suis désolé, dans ce cas, si je t’ai causé du tracas. Il est vrai que j’ai tendance à être très insouciant à cause de ma résistance particulière, mais je ne me rends pas toujours compte que ça peut quand même faire peur aux autres. »

    Sur le coup, il réfléchit assez rarement à autrui ; ça lui paraît encore incongru, parfois, qu’on s’inquiète de son état, comme s’il minimisait l’importance qu’il pouvait avoir aux yeux des autres, ou même le fait que des inconnus puissent penser à leur entourage même étranger.

    « Si ça peut te rassurer… À toi, je veux bien la montrer. »

    Il ignore en vérité si ça marcherait, mais il veut faire un essai. L’apothicaire se dirige vers la sortie de son échoppe pour retourner sa pancarte de sorte à ce que les passants voient le côté « Fermé » depuis la rue. Puis, il se retourne vers Lumen avec un sourire énigmatique avant de prendre la forme, sous ses yeux, d’un grand loup blanc de plus de deux mètres de hauteur.

    @Lumen Dellombrey

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    Est-ce qu’un lien de connivence se crée présentement entre les deux métamorphes ? Ça pourrait en prendre le chemin en tout cas, et ce n’est pas sans ravir la jeune femme que de le sentir inconsciemment. Peut-être est-ce ce sentiment qui la pousse ainsi vers l’homme aux cheveux blancs. À cette capacité qu’il avait eu d’arriver à décrypter partiellement ce qu’elle pensait alors même qu’elle n’avait littéralement pas dit un mot lors de leur première rencontre. À celle qu’il a présentement de l’écouter, de ne pas la repousser, et de sembler la comprendre plus qu’il ne le dit. Et c’est probablement aussi la source de son envie d’honnêteté envers lui. Pour lui donner volontairement les clés d’une compréhension plus profonde, presque entière. L’idée est plaisante dans l’esprit de Lumen, même si elle n’est pas rationnelle pour un sou. Et peut-être totalement imprudente.

    Mais il y avait des évidences qu’on ne s’expliquait pas toujours.

    Alors oui, elle confesse avec une appréhension palpable sa crainte qui restait tapie dans un coin de son coeur, figé dans l’image qu’elle avait eu de lui tombant de bien trop haut, par sa faute. Bon, il faut effectivement préciser qu’elle aurait probablement eu la même réaction pour n’importe qui à cet instant. Si tant est qu’elle aurait laissé monté cette personne sur son dos, ce qui limitait de fait le n’importe qui en question, toutefois. Maiiiis, quand même. Parce que c’était lui, c’était encore plus dérangeant de l’avoir ressenti même quelques secondes. Quelques très longues secondes. Elle soupire cependant de soulagement quand il arbore cet air doux à son égard. Ose même un petit sourire discret, bien plus discret que les précédents néanmoins.

    Elle ricane même quand il s’excuse. Comment voulez-vous pouvoir l’engueuler après ça ? Car oui, elle avait eu envie de l’engueuler aussi, plus d’une fois depuis, quand elle s’était refait le film. Mais bon, elle était tout de même assez mal placée pour faire la morale, d’une inconsciente à un autre… Risible. Et pourtant, nul doute que ça arriverait, si d’aventure ils venaient à revivre des sensations aussi fortes que ce soir-là. Lumen était protectrice de base, et d’autant plus une fois qu’elle avait intégré la personne dans son cercle.

    Elle fut malgré tout piquée par la curiosité quand il reprit, ne comprenant pas immédiatement où il voulait en venir. Ou refusant de se faire une fausse joie. Ses prunelles bleues suivent les mouvement que l’apothicaire initie. Jusqu’à la porte. Le panneau. L’air à la fois confiant et hésitant… enfin, c’est l’impression qu’elle en a, et ce qui la met sur la piste. De ses lointains souvenirs de cours lui revinrent les spécificités et difficultés de cette race, notamment celle de faire confiance à autrui, et de maîtriser sa forme hors pleine lune. Sans parler de ces soirs là, évidemment. Est-ce qu’elle prend peur quand elle comprend, une fraction de seconde avant qu’il ne déclenche sa métamorphose ? Non. Étrangement, elle est confiante, elle. Elle ne le voit pas l’attaquer volontairement. Pas après tout ça, aujourd’hui, et ce soir-là. Son instinct ne l’alerte pas, malgré l’ampleur de la silhouette qui prend place sous ses yeux ébahis. Elle recule prestement de quelques pas, son dos venant percuter et se caler contre le comptoir, sans que ce ne soit dû à la peur. Mais un si grand loup dans un lieu clos, ça prend de la place !

    Elle reste silencieuse, son visage marqué par la surprise que le spectacle déclenche chez elle. Son coeur s’emballe et tambourine soudainement à tout rompre. L’adrenaline file dans ses veines, et ses sens deviennent plus précis. Elle observe Elliott sous sa nouvelle apparence, sans savoir vraiment comment réagir dans un premier temps. Soudainement elle comprend un peu l’effet qu’elle peut faire à certaines personnes qui la voient se transformer, elle aussi. Ses iris partent du sol, où de puissantes griffes pourraient probablement la déchiqueter d’un seul geste si elle restait sous cette apparence, puis remontent jusqu’aux babines pleines de crocs qui pourraient la dévorer en un claquement de cette large mâchoire… pour se glisser doucement dans les pupilles lupines qui l’observent en retour.

    Venir se glisser entre les pattes d’Elliott prenait tout son sens à présent.
    Un sens littéral et fascinant.

    Le commun des mortels pourrait, devrait, ressentirait à coup sûr de la peur, non ? On ne peut pas dire que la prudence n’est pas du tout présente chez la frêle jeune fille calée dans son coin d’échoppe… On ne peut pas dire non plus que c’est de la peur qui la gagne. Non. C’est bien plus proche d’une grande reconnaissance, proche d’une soudaine fierté qu’il lui ai fait assez confiance pour la lui montrer. Elle se sent à la foit honorée et chanceuse, spéciale. Son sourire revient, plus franc et solaire, sur son visage. Ses prunelles pétillent.

    Trop coooooool ! Une grosse peluche ! \o/

    « Wouaaaaaah… » L’admiration est flagrante et elle ose à peine bouger de peur de briser la magie de cet instant. S'il voulait la rassurer, c'était gagné. Par contre, était-ce rassurant pour lui de la voir n'avoir aucune défiance face à ce prédateur ? Elle est tentée, pourtant, de lever la main… mais elle la première, elle n’aime pas toujours que les gens cherchent à la toucher. « Je… je peux ? » Ouais, demander le consentement avant, c’est bien. Elle aussi elle préfère quand les gens demandent avant… Toutefois, la seconde suivant elle secoue la tête, reprenant ses esprits. « Non, non oubliez... c'est... stupide, vraiment. Rehm. » Et elle vient attraper l'étoffe de sa jupe pour garder sagement sa main à sa place, se rendant soudain compte qu'elle avait amorcé le geste inconsciemment.

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    Son pelage blanc est doux, comme la fourrure d’un gros chien. Il en a un peu l’allure, surtout quand de lui se dégage un certain calme. Elliott n’aime pas tant cette apparence, en vérité, même si certains la jalouseraient sûrement. Peu sont ceux qui la connaissent car il n’apprécie pas non plus la révéler. Pourtant, il sentait que c’était peut-être nécessaire. Que ça permettrait à la jeune brune d’être davantage rassurée. Car sous ses airs de peluche et de gentil cabot, on en oublierait presque les crocs acérés, les griffes meurtrières, les pattes puissantes, et cette folie de la destruction qui le prend à chaque soir de pleine lune, incontrôlable et maladive.
    Mais Lumen n’est pas effrayée. Elle est au contraire attendrie, admirative. Ses yeux brillent comme si elle voyait une chose fantastique. Peut-être que les oreilles poilues du loup en rougissent un peu. Il a l’habitude qu’on le considère avec méfiance -à raison- et son propre reflet l’horrifie, le dégoûte. Ce n’est pas si mal, se dit-il, d’être considéré d’une façon différente de d’habitude. Il est étonné d’ailleurs qu’elle veuille approcher sa main, comme pour le caresser. Ça non plus, ce n’est pas habituel, mais l’idée l’amuse sans qu’il ne le montre. L’adoucit aussi d’autant plus. Il ne pensait pas générer tel désir chez quelqu’un, mais si ça peut lui faire plaisir…
    La bête s’approche d’un pas lent. Son museau vient chercher le bras de la jeune fille pour le poser par dessus, avant que son regard glacé ne se plante dans le sien dans un accord tacite.
    Tu peux. Vas-y


    @Lumen Dellombrey

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    Il ne met pas longtemps à réagir à sa demande. Peut-être une poignée de secondes. Pourtant, durant ce court laps de temps, une multitude de pensées se bousculent dans la caboche brune, dont les prunelles de saphir ne peuvent se détacher de cette forme animale. La première, c’est la gêne, le sentiment d’avoir eu une réaction enfantine, naïve. Il allait probablement la trouver bizarre d’avoir osé y penser, quand bien même cela ne lui aurait jamais traversé l’esprit avec sa forme humaine. Il n’était pas le premier animorphe qu’elle croisait, et ne serait pas le dernier, et jamais elle n’avait ressentie cette attraction là. Cela la troubla un peu plus. D’autant que de base, elle et les animaux… Elle avait grandi dans une ferme, et tous les Dellombrey pourront vous affirmer que l’intérêt de la benjamine pour les bêtes à plumes, à poils ou à écailles était fort peu développé.

    Mais elle se tenait face à un loup qui lui paraissait gigantesque, probablement accentué par l’espace réduit de la pièce. Un loup dont elle savait d’instinct n’avoir rien à craindre. Tout comme la première impression qu’elle avait eu d’Elliott alors même qu’elle ne pouvait pas le voir sous les effets de sa potion d’invisibilité. La sérénité ambiante influençait probablement autant l’un que l’autre des métamorphes. Mais tout de même, ceci n’expliquait pas cette envie subite qu’elle avait eu en tendant la main, qu’elle avait prestement rangé le long de son corps.

    C’est donc surprise qu’elle le regarda s’approcher lentement, sans pouvoir reculer plus de toute manière. Surprise oui, mais sans appréhension. Elle se retrouve vite avec la main sur le museau d’Elliott et un regard intense posé sur elle. Le message était on ne peut plus clair. « Je prend ça pour un oui… » Son sourire est gêné. Elle ne se départie pas de cette sensation, de cette idée que c’est Elliott, là dedans. C’est bizarre, n’est-ce pas ? Totalement. Toutefois, elle se lance et passe délicatement la main dans le pelage immaculé, et constate ce qu’elle a pensé immédiatement, tellement il est soyeux. C’est marrant. Agréable et apaisant. « En tout cas, ça doit être plus agréable que mes écailles... » Elle rigole et passe par l’encolure massive du canidé avant de la sortir, s'abstenant pourtant de tout commentaire.

    « Je ne vais pas abuser plus, mais… Merci. » Elle rougit. « Merci… pour la confiance… » Sa main s’échappe dans ses propres mèches sombre nerveusement. D’autres pensées lui passent par la tête, dont notamment cette histoire de peluche, encore. Elle est à présent visiblement gênée. « Je sais pas ce qui m’a pris, c’était… déplacé en plus. Rehm. » S'il restait longtemps sous cette forme, arriverait-elle a se retenir de faire plus que ce qu'elle ne venait de faire ? Genre... j'sais pas... se pendre à son cou pour y enfouir son visage ? L'histoire de la peluche, je vous dis...

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    L’envie de la plus jeune est palpable. Si ça lui faisait plaisir, il n’avait aucune raison de lui refuser cette petite demande silencieuse, qu’elle n’a pas même osée énoncer à voix haute. Et si elle demeure gênée quant au geste qu’il a initié de lui-même pour l’inviter à laisser parler son désir, la brune se permet donc des caresses sur l’encolure touffue du loup. Ce dernier se détend légèrement, moins mal à l’aise quant à cette transformation. Il n’avait pas peur du jugement de la dragonne : loin de là. C’est toutefois toujours difficile pour lui de laisser cette part de son identité ressurgir au grand jour, quand il n’y est pas contraint par la pleine lune. Mais mieux vaut qu’elle l’ait vu ainsi plutôt que durant une nuit où il aurait été forcé de se transformer. La cadette semble heureuse. L’albinos pense toutefois qu’elle n’a pas à beaucoup rougir de ses écailles non plus, bien que ça soit différent des poils. L’entendre rire le rassure.

    Il se couche devant elle tandis que Lumen le remercie. Si Elliott trouve que ce n’était pas grand chose, il oublie qu’il n’a pas révélé ce côté de lui à tout le monde et ce pour des raisons bien précises. Pourtant, il n’a pas beaucoup hésité en face de la Dellombrey. Il avait l’impression de pouvoir être à l’aise avec elle, qu’elle ne le jugerait pas. Il avait eu raison de croire cet instinct.

    « Je n’aime pas cette forme. Je la considère comme une malédiction. Alors je la montre rarement. »

    Le Donovan n’avait pas trouvé son geste déplacé. Peut-être que quelqu’un d’autre aurait pu trouver ça perturbant, mais ça l’indifférait assez ; tout au plus, il était surpris de découvrir qu’on pouvait vouloir le toucher, même sous cette apparence. Alors il ne s’en offusque pas.

    « Mais… Si elle te plaît… Tant mieux. »

    Le loup baisse légèrement la tête quand il dit ça, comme s’il était à son tour un peu embarrassé de ses propos. Cela n’arrive pas si souvent qu’il soit gêné de quelque chose, et pourtant il ressent tout à coup comme une impossibilité à soutenir le regard bleu de l’autre plus longtemps. Si Lumen ne trouve pas ce loup si effrayant… Peut-être qu’il l’est un peu moins que ce qu’il pensait.


    @Lumen Dellombrey

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    Elle se sent gauche, et pas légitime pour un sous alors que le loup majestueux qu’elle vient de caresser se couche à ses côtés. Elle essaye de deviner ce que l’apothicaire à en tête en faisant cela, sans grand succès. Le voir ainsi, encore assez imposant pour qu’elle ai envie de se caler contre lui, la laisse totalement dubitative quand à la marche à suivre ensuite. Hum. L’amie des animaux, c’était pas elle dans la famille. Et Elliott, malgré son animorphisme n’en est pas un à part entière… alors quoi ? Elle se retrouve à le surplomber, comme si elle venait de dompter le plus féroce des prédateurs. Ce qui est totalement absurde, n’est-ce pas ?

    Une multitude de questions lui trotte dans la tête sur ce qu’il est bien ou pas de faire dans pareil cas. Car finalement le cas le plus similaire qu’elle connaisse le mieux, c’est elle-même version dragon. Est-ce vraiment pareil ? Sa main se perd à nouveau dans ses mèches brunes alors que le loup prend la parole, la faisant sursauter. Elle oublie parfois que son cas ne fait pas généralité. Oh. La confession est surprenante, presque déstabilisante pour l’épanouie dragonne. Alors non, ce n'est pas totalement pareil, semblait-il. Sa tête se penche, ses iris bleus glissent sur la grande silhouette lupine avec une lueur d’incompréhension.

    Sous ses yeux, il était d’une beauté sans pareille, sans qu’elle ne s’explique vraiment pourquoi. Une sorte d’aura émanait de lui, et elle peinait à ne pas succomber à l’attraction que ce pelage blanc avait sur elle. Et même si elle s’était souvenu de ce qu’on leur avait enseigné sur les bancs de Caldis comme d’une généralité de race sans grand fondement dans son esprit, elle n’aurait pas cru que l’intrépide jeune homme, qui lui avait tant apporté le soir de la veillée funèbre, puisse avoir une telle estime biaisée de sa forme bestiale.

    Enfin… en y réfléchissant, elle supposait pouvoir deviner pourquoi.

    Elle l’observe alors qu’il baisse la tête, quand il termine sur une note plus douce, ayant la nette impression qu’il fuit son regard. Alors elle sourit, même s’il ne le voit pas. « Oui, elle est belle. » Elle fait un pas vers lui, et s’accroupit à ses côtés, guidé une fois encore par son instinct. « Elle est puissante, et assez… impressionnante, même pour moi. » Sous entendu qui suis un dragon, évidemment. Et qui avait vu à minima sa grand-mère sous sa forme de dragon. Elle tend à nouveau la main, attrape délicatement une mèche de poils de l’encolure à sa portée et commence à jouer avec de ses fins doigts humains. « C’est à cause… de la pleine lune ? » Bah quoi, autant mettre directement les pieds dans le plat, comme ça c’est fait, non ? C’était ça ou lui proposer de lui servir de coussin, de toute façon…

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    Il lui fait bizarre d'entendre des compliments sur sa forme. Dans le miroir, il voit un monstre. Dans les yeux des autres, d'ordinaire, c'est à peu près semblable. Il n'a pas souvent montré cette apparence sous de beaux jours. Il n'y a peut-être que Satoshi qui n'a pas été si effrayé que ça, ou alors, comme le reste, il a fait de son mieux pour le cacher.
    Belle... Dirais-tu la même chose, si tu me voyais dans un état incontrôlable ?
    Ce n'est qu'une fois par mois, pour une seule nuit. Mais c'est dans ces moments-là qu'il se rend compte comme au cours d'une nuit, finalement, il peut se passer beaucoup de choses. Des choses terribles sur lesquelles il n'a aucun souvenir, aucune emprise. Puissante et impressionnante, oui, elle l'est, en revanche. Aucun animorphe lupin chez les Donovan n'arrive à sa taille, et il est plus fort que tous ceux qui ne prennent pas la peine de s'entraîner. Mais ce pouvoir, ça n'a jamais été un souhait chez le blanc. Loin de là.
    La brune, par sa question, tombe juste. La main sur le pelage est étrange, mais ça ne le dérange pas. Il en est même apaisé. Progressivement, ses muscles se détendent. Il ferme même les yeux.

    « Lorsque la lune atteint sa forme parfaitement ronde... Je ne peux plus rien faire. L'instinct de la bête prend le dessus. »

    Et le sang coule. Les os craquent. Les arbres ploient. Les cris déchirent la nuit. Dans le meilleur des cas, il n'y a personne dehors et il erre sans but jusqu'au petit jour. Mais il ne peut pas tout le temps l'espérer. Ses pensées, brièvement, reviennent vers Satoshi : il sait, par exemple, que ce dernier chasse parfois de nuit. Même s'il lui a demandé de le neutraliser s'ils se rencontrent, il espère ne jamais le blesser. Ou pire.

    « Ne sors jamais sous la pleine lune. »

    Ce n'est pas un ordre : il ne se le permettrait pas. Plutôt une demande. Cela lui va, qu'elle ne le voit pas sous sa forme la plus sauvage, et qu'elle conserve de lui cette image de grosse peluche douillette. Peut-être qu'en ces termes-là, il pourra un peu plus s'accepter.

    @Lumen Dellombrey

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    Si elle n’est pas aussi douée que son frère pour ce qui était d’apaiser les animaux, elle constate avec surprise qu’elle se débrouille pas si mal avec les loups. Enfin, avec ce loup. Avec Elliott. Oui, Elliott. Ne pas oublier que c’est l’apothicaire qu’elle a sous les yeux, et avec les poils de qui elle joue. Rehm. Etrange, non ? Dire qu’il y a à peine une demi-heure, peut-être une heure, elle était à la fois euphorique et un peu anxieuse à l’idée de passer le pas de cette porte et de venir à sa rencontre. Loin de se douter de ce qu’il adviendrait une fois qu’elle aurait eu LA réponse à sa plus importante question.

    Et a présent elle est là, installée près d’un loup blanc gigantesque (ou peu s’en fallait), à jouer distraitement avec le crin fin qui roule sous ses doigts, tout en étant la confidente surprise d’une part de lui qu’il ne devait pas livrer à beaucoup de monde. Serait-elle assez orgueilleuse pour penser qu’elle était l’unique ? Non. Mais, il n’en restait pas moins assez doux de se dire qu’elle faisait partie d’une rare minorité tout de même. Et elle pouvait sentir et percevoir une sorte de calme qui gagnait l’autre malgré ses confidences.

    Alors elle bouge pas, ou peu. Joue avec les longs fils blancs qui lui glissent etre les doigts. Et écoute, sans rien dire. Après tout, il est difficile à la gamine d’à peine vingt ans de prendre la réelle ampleur de tout ce que sa condition d’esclave lunaire implique depuis tant d’années, tous les mois, même si ce n’est qu’une nuit par mois. Même si les mots qu’il emploie lui semblent familiers, puisqu’elle aussi pourrait les employer lorsque la frénesie la prend sous sa forme de dragon, elle sait cependant que ce n’est en rien comparable.

    « Et ça arrive, quoi que tu fasses ? » Elle fronce les sourcils, essaie de comprendre à quel point il ne peut rien, pas même se cacher de l’astre aussi blanc que sa forme lupine. Sa question est probablement bien naïve, et prouve bien sa jeunesse et son insouciance. Elle est tellement concentrée sur une visualisation de ce que pouvait ressentir l’homme-loup qu’elle ne se rend pas compte qu’elle le tutoie à présent.

    Et alors qu’elle part déjà dans des plans alambiqués dont elle seule a le secret dans l’idée stupide de penser pouvoir l’aider… L’ordre la fait tressaillir et regarder à nouveau le loup comme si elle le redécouvrait. « Oh. » Comment a-t-il su qu’elle l’envisageait déjà ? Elle lève les yeux au ciel, innocente coupable. « Ouais… d’accord. » Peut-être pas très convaincant, mais après tout, elle servait le même genre à ses frères quand ils la mettaient en garde contre quelque chose de dangereux. Et eux essayaient encore et encore de la faire changer, sans succès.

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    Lumen n'est pas complètement sans défense, mais ça l'ennuierait de la blesser sans qu'il ne puisse se contrôler. La mise en garde, même si elle ne sera peut-être pas respectée, a le mérite d'avoir été énoncée. Elliott, après tout, ne peut pas faire grand chose de plus pour elle. Naïve, elle ose poser la question, se renseigner comme si elle était inquiète. Quoiqu'il fasse... Il en revenait toujours au même point, inlassablement. Et ce serait comme ça jusqu'à la fin de sa vie. Parmi les choses qui dépriment l'albinos parfois, cette pensée est la pire de toutes. Et il tente depuis toujours de trouver un moyen de la combattre ; en vain.
    La mine basse, le Donovan voudrait reprendre forme humaine mais il n'a pas envie de déranger la brune. Elle semble confortable, à cette position ; il n'a pas le cœur de la bouger. Il peut bien rester comme ça encore un peu, après tout.

    « Je ne peux rien y faire. Je ne le maîtrise pas. »

    Il y a désormais un calme assez plat dans la pièce. Une quiétude qui s'est installée même en la Dellombrey qui d'ordinaire ne manque pas d'énergie et qui est naturellement pétillante. En dehors de ses folies, le blanc aussi a besoin de moments de repos, parfois. Puisqu'il a l'impression de pouvoir se confier à la dragonne, il poursuit encore un peu, satisfaisant des questions qu'elle n'aura pas besoin de poser.

    « J'ai essayé, toutefois. J'ai créé des potions. J'ai lu des livres. J'ai fait des expériences. Puisque rien n'est concluant, la fatigue me rattrape de plus en plus. »

    Pas celle physique, même s'il en est une victime assez facile aussi. Celle mentale, qui le motivait jusque là à tenter par tous les moyens de trouver un remède à ce qu'il considérait comme une malédiction. S'il a été mordu, il ne s'en souvient pas. S'il est né comme ça, le blasphème est plus grave encore, car il est la preuve vivante alors qu'un ancêtre au sein de sa prestigieuse famille lupine n'était, en fait, pas un loup-garou comme les autres.
    Son regard glacé se porte sur la jeune fille. Sur ses babines, un sourire tranquille, sage.

    « Ne t'en fais pas. Je vis avec. »

    Il le faut bien, après tout. Pire situation que la sienne existe, le meilleur exemple étant son frère, qui après avoir usé de la plus noire des magies a fini par ne plus pouvoir être autonome et indépendant. Bien que ce fut, là, son propre choix, Elliott considère tout de même que, à cet égard, il est bien plus chanceux.


    @Lumen Dellombrey

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    L’instant est à la fois calme, presque apaisant, et totalement gênant. Non ? En tout cas, elle est attentive aux paroles du loup qui lui expose sans fioritures ni exagération ce qu’il vit depuis si longtemps. Elle ne sait d’ailleurs pas depuis combien de temps. Assez longtemps en tout cas, pour qu’elle ressente presque physiquement elle-même la lassitude qu’il lui exprime. Et elle oscille entre sa curiosité qui s’emballe et la sensation de trop lui imposer de rester sous cette forme.

    La pensée est soudaine, et même si son cerveau fourmille de questions et d’échafaudage de plans, elle prend conscience alors de cela. Même si elle perçoit une forme de douceur émanant du loup allongé, elle ne peut pas rester comme ça éternellement non plus… elle a débarqué dans sa boutique sans crier gare, a joué à son petit jeu sans lui laisser vraiment le choix, et maintenant quoi ? Elle se loverait bien contre cette grosse peluche qui n’en est pas une ? Elle avait parfois un grain, non ?

    Oui, ça lui arrive parfois de le reconnaître.
    Mais jamais à haute et intelligible voix.
    Même sous la torture.
    Ou peut-être juste celle d'Ed.

    « D’accord. » Sa voix est douce quand elle acquiesce de bonne grâce pour ne pas l’inquiéter d’avantage non plus, et quand bien même elle n’en ferait rien. Ne pas s’en faire, elle ? Ahaha c’était bien mal la connaître. Elle se relève finalement à contre coeur, mais se disant qu’elle n’a déjà que trop abusé de l’instant. « Je n’en dirais rien à personne. » Il ne le lui a pas demandé, mais les mots sortent avant même qu’elle ne les réalise elle-même. Et finalement, c’est plus une promesse pour elle-même, car elle n’était pas bien sûr que Carnby soit ravi de la savoir dans les pattes d’un loup-garou, quand bien même elle pourrait jurer qu’il ne lui ferai jamais de mal. Et à en croire Elliott, lui même en doute.

    Elle se recule, laissant encore ses pensées vagabonder sur des plans ayant pour but d’aider l’apothicaire d’une manière ou d’une autre, le temps qu’il choisisse ou non de revenir à sa forme humaine. Peut-être ne pouvait-elle rien sur la maîtrise de ce monstre lunaire, peut-être était-ce même extrêmement présomptueux de sa part de penser pouvoir y arriver alors même que lui semble avoir tout tenté, selon ses dires. Il y avait toutefois d’autres façons d’apporter son aide à quelqu’un, non ?

    Assez vite une constante reste parmi la multitude de scénarios qui se dessinent dans les méandres de son cerveau. « Je ne vais pas vous embêter plus longtemps… mais j’aurai une dernière question. » Elle regarde une dernière fois toute la boutique et à la pensée de passer du temps ici, son coeur se réchauffe. Aussi se lance-t-elle, avec enthousiame malgré la légère appréhension du refus. « Vous n’auriez pas besoin ou envie d’avoir une assistante, par hasard ? » Une de ses mains s’est saisi de sa jupe et son index gratte nerveusement le tissu. Après tout, il n’a peut-être été que simplement poli, rassurant une pauvre gamine qui s’est fait peur un soir de grande aventure. Et s’il ne voulait pas l’avoir dans les pattes, justement ? Le nez au sol, elle poursuit pourtant, comme pour se donner le maximum de chances. « Je connais pas grand-chose, mais j’apprends vite. Et j’ai beaucoup d’énergie à revendre, même si ce n’est que pour faire des courses ou du ménage. » Elle lève le regard sur lui, dans un accès de courage, le regard brillant d'une supplique silencieuse. S’il disait oui, nul doute qu’il signait pour en baver, un peu…

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    L’écoutera-t-elle vraiment ? De ça, il en doute fort, mais il faut bien qu’il se raccroche à ça pour ne pas lui-même qu’il s’inquiète. Avec un peu de chance, Lumen ne le verra jamais dans une forme qui lui déplaît, même si cette apparence de gros chien est déjà un fardeau qu’il déteste encore. Elle promet de ne rien dire, dans tous les cas : il n’en a pas parlé mais ça l’étonne autant que ça l’attendrit qu’elle pense à ce genre de choses. Ce n’est pas en effet une information que Elliott voudrait divulguer à n’importe qui ; déjà pour ne pas mettre sa famille dans l’embarras, mais aussi pour ne pas que ses proches ou lui-même pâtissent de cette réputation. Qui voudrait des médicaments de la part d’une bête sauvage ? Les malades ne peuvent se permettre de refuser toutes mains tendues et pourtant il sait qu’il en dégoûterait certains de par juste son espèce.
    Lorsque la jeune fille s’écarte de lui, le Donovan en profite pour reprendre forme humaine, toujours bien plus à l’aise dans celle-ci que dans l’autre. Il ne sait pas ce qui lui a pris de se montrer ainsi devant Lumen, mais elle n’a pas l’air plus choquée ou dérangée que ça, au contraire. Quelque part… ça le rassure. À son ultime question, s’il croit qu’elle va encore l’interroger sur sa forme lupine, il est au final brièvement déconcerté par sa demande.
    Une assistante ?
    L’idée a quelque chose de saugrenu, à ses yeux. Pas parce qu’il ne voudrait pas d’une assistante, il n’est pas opposé en soi, mais il se demande pourquoi quelqu’un voudrait être son assistant.e. La proposition, en vérité, l’amuse et le fait rire mais le flatte aussi un peu également.

    « Tu es bien courageuse, pour vouloir t’embarquer dans une aventure pareille avec moi ! »

    Vu les quelques potions douteuses qu’il peut concocter dans son laboratoire… Et pourtant, plus il y pense, plus il se dit que ça serait bien pratique, en fait, d’avoir une petite livreuse de commandes ou quelqu’un pour l’aider à aller chercher des plantes, par exemple.

    « Je n’y ai jamais réfléchi, mais… pourquoi pas, après tout. Je pourrais t’apprendre quelques notions d’alchimie et de pharmacologie, si tu veux. »

    Si, bien sûr, elle voudrait s’y intéresser. L’avantage des magimorphes, toutefois, c’est qu’ils ont de la magie à revendre et que celle de Lumen est sans doute plus importante qu’elle ne pourrait le penser. Les dragons, après tout, ne sont jamais à sous-estimer.


    @Lumen Dellombrey

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