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  • Loathing [PV tonton Raraciste]
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    Le dragon n'est plus, miracle est arrivé. Yggdrasil a protégé sa cité. Des mois de siège éreintant cessent, la ville millénaire respire à nouveau. Chaque soir, sous la lueur émeraude et bienveillante du grand arbre, les éossiens fêtent et célèbrent ceux tombés au combat. Après tant d'épreuves, la ville semble reprendre vie...
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    21 mars
    1001
    Loathing
    avec Raranette et pomme d'api

    « Recherche une gente personne pour m'aider à écrire un poème d'amour à destination de ma bien-aimée. Je souhaiterais lui déclarer ma flamme et transmettre mes sentiments les plus sincères sous forme de lettre. Merci à quiconque répondra favorablement à ma demande. »


    Voilà une mission pour moi, me suis-je dit alors que je constatais cette annonce sur la rue marchande près de l'hôtel de ville. Je me suis empressé de prendre contact avec la concernée pour que nous voyions ensemble les modalités de sa demande. Le rendez-vous fut fixé deux jours plus tard à la bibliothèque des quartiers Eossiens. En attendant, je me suis préparé sur mes plus belles tirades romantiques. Héhé... Faut dire que la romance, ça me connaît. Enfin... Presque. Faut pas trop que ça se sache sinon on va encore se moquer de moi (j'ai une image à faire tenir voyez-vous) alors je fais en sorte de ne pas trop le montrer, mais je ne peux pas manquer l'occasion de montrer ce que je sais faire si cela n'implique pas des gens que je connais. Comment pourrais-je rester sourd à l'appel d'une dame amoureuse en détresse ? J'ai trouvé leur histoire tellement touchante que je n'ai pas pu résister à lui tendre une main salvatrice, et voilà donc, sur le chemin de la bibliothèque, comment j'en suis rendu à songer à mille et une phrases poétiques dans ma tête. L'esprit léger, je flâne sur le sol pavé en chantonnant, d'une humeur bien guillerette aujourd'hui. Cela me change un peu de mes devoirs de Capitaine, même si bien sûr, c'est toujours un grand honneur de servir l'armée. Pour l'occasion, j'ai dû laisser Windie attendre à la maison. Les animaux ne sont pas admis à la bibliothèque et je ne voulais pas la laisser seule dans la rue. Elle sait largement se défendre seule (on a combattu de grosses bêtes ensemble après tout) mais j'ai préféré ne pas prendre de risques.

    L'Académie d'Yggdrasil n'est pas un lieu que je fréquente souvent, mais heureusement il est plutôt facile de s'y retrouver et en plus... La bibliothèque, je dois l'avouer, est vraiment magnifique. Réputée autant pour ce qu'elle contient que ce qu'elle dégage, il est très agréable de se promener entre les rayons de livres qui s'étendent sur les différents étages. Je n'y mets pas les pieds autant que je le voudrais, mais je devrais peut-être songer à y faire davantage de tours. Je manque assez de culture, après tout, je ne suis pas le premier à le nier, et si cela n'a jamais été un problème quand je vivais à Altis, je ne veux pas que les Caldissiens se moquent de moi ou que j'ai l'air bête auprès des Eossiens. Ce n'est toutefois guère pour de la lecture que je suis venu ici ; mais bien pour partager mes talents de poète !

    « Ah ! Madame Mooreuz ! »

    La concernée semblait chercher quelque chose entre les bouquins. Entendant mon appel dès que je l'aperçois, elle se retourne tout de suite vers moi avant de s'approcher, l'air ravie.

    « Zeteki ?
    - Euh... Bah je suis Samaël Enodril, vous savez ? Je vous avais contacté pour euh... Le poème là...
    - Enodril... Eno... Oh ! »

    Comme si un flash venait de la traverser, elle hoche tout à coup de la tête, avant d'esquisser une moue confuse et embêtée.

    « Il y a un problème ?..
    - Oh... Je suis désolée... Vous étiez si gentils et j'étais si heureuse d'avoir des réponses, mais je... Je crois bien avoir accepté plusieurs d'entre vous sans le faire exprès.
    - Ah... B-Bah c'est pas trop grave, on peut s'entraider ou... ou...
    - Je-Je crois que ça va devoir être le cas, oui, je suis désolée. Malheureusement je suis très débordée, je vais bientôt devoir vous laisser, mais... Oh voilà Zeteki ! »

    Je cligne des yeux avant de me retourner. Un énergumène que je ne connais pas s'en vient vers nous. Ses drôles de yeux jaunes semblent fixer un point invisible qu'il est le seul à percevoir. Je me tourne vers lui à mon tour. C'est donc lui, Zeteki ?

    « Vous venez pour le poème, vous aussi ? »

    Bon, évidemment que si la concernée en a parlé, c'est que oui. Je sais que c'est con comme question, mais c'est histoire de faire un peu la conversation aussi.

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    Loathing


    Avec
    Samaël Enodril



                


    Les altissiens ça sait écrire, maintenant ?!


    On y pense pas forcèment en lea voyant comme ça, mais Raol aime beaucoup écrire des poèmes à ses amant.e.s. Du moins, aux personnes qui lui plaisent, car il est tout de même très rare que ces personnes acceptent d’être ses amant.e.s suite à la première lettre… ou même acceptent de continuer la correspondance. Fort heureusement, la grenouille n’a jamais forcé personne à lui répondre, mais les refus n’ont pas vraiment l’air de lui faire comprendre qu’iel n’est peut-être pas si bon et fin que ça pour la poésie. C’est-à-dire que pour 10 lettres envoyées, seule 0,5 des échanges s’avèrent concluants. C’est peu. Mais bon, Raol se conforte dans l’idée que ses « 5 % » de réussite sont un chiffre tout à fait correct qui ne vaut pas la peine de prendre du recul sur ses rimes foireuses et ses propositions crues. Après tout, de ses dires « tant que y’a des gens qui aiment », ça lui convient. Dans tous les cas, cela ne fait pas de lea Zeteki un.e bon.ne poète ou même un.e poète tout court… mais bon, iel en est convaincu, c’est fou ce que la compensation ça nous aveugle, hein.

    Bref, si Raol est de si bonne humeur à l’idée d’aller à la bibliothèque pour écrire des poèmes, c’est parce qu’iel a répondu à une annonce il y a quelques jours. Une jeune femme avait besoin d’aide pour déclarer son  amour à sa bien aimée et Raol s’était donc proposé, convaincu.e de son talent (et aussi un peu attiré.e par la rétribution, que voulez-vous, parfois, les fins de mois sont difficiles, comme dirait l’autre, surtout après tous les problèmes de commandes et de stocks qui leur étaient tombé dessus à l’improviste). Enfin. Maintenant qu’iel était arrivé à la bibliothèque, la grenouille chercha Mme Mooreuz en balayant les environ du regard. Raol ne tarda pas à l’apercevoir et fut surpris de la voir accompagné d’un autre type a l’air plutôt banal… un humain, à vue de nez. En tout cas, il était en armure. Celle vue effaça tout de suite l’expression joviale du visage de l’amphibien qui se mit à ralentir le pas, avançant désormais sur ses gardes en direction de son employeuse. Iel se demanda s’il y avait eu un problème à la bibliothèque pour qu’un soldat altissien (si on se fit au rouge présent dans son accoutrement) soit dans le coin.

    Non, parce qu’un Altissien qui aime la littérature ou qui désire se cultiver… Hah ! Laissez-moi rire.


    Ricanant intérieurement avec ses préjugés xénophobes, Raol finit par arriver à la hauteur de la jeune femme qui le reconnut sans mal, interrompant momentanément sa discussion avec l’altissien. La Zeteki ne pris pas la peine de regarder le type en armure et se préoccupa seulement des dires de Mme Mooreuz.

    ...Quoi ? "Ca va être le cas" de quoi... ? Nous laisser faire quoi...?

    « Que se passe-t-il… ? »

    Demanda la grenouille, quelque peu confuse et pas vraiment au bout de ses surprises. Les paroles du plus grand brun n’arrangea clairement pas les choses.

    Moi aussi ? Pour le poème ? KOA ?!

    L’amphibien fit vivement volte-face vers le militaire et le scruta l’espace d’un instant. De son avis, le grand dadais n’avait pas l’air bien malin (enfin, selon Raol, tous les altissiens ont l’air débiles, aussi, ce n’est pas personnel).

    « … Moi aussi ? Vous êtes là pour… ? »
    « Oui, comme je le disais à Monsieur Enodril, vous étiez deux à répondre à mon annonce et vous m’aviez l’air si motivés que je n’ai point eu le cœur de vous refouler... »


    La gentille jeune femme baissa les yeux, légèrement embarrassée.

    C’est une blague ?!

    « Mais je me réjouis ! Je crois que grace à votre aide à tous les deux, le poème n’en sera que plus joli ! »

    Joli ?! Alors que vous laissez un altissien y toucher ?!

    « ...Ah, haha… oui, oui… peut-être bien... »


    Fit lea Zeteki, encore tout.e meilleux.se, bien que franchement déstabilisé et incapable de savoir s’iel devait pleurer ou courir dehors afin de plonger dans une mare afin d’y hurler en paix.

    « Je dois me sauver, je suis vraiment navrée. Je vous laisse tout de même ces quelques consignes… je suis certaine que vous ferez des merveilles, en unissant vos talents… c’est si rare de voir un altissien et un eossien unir leurs forces de nos jours… merci encore ! »

    Et sur ces mots, elle s’en fut allée. Raol, qui finissait juste de dire mollement « au revoir », était encore envahi de frissons de dégoût après l’avoir entendue parler de son « union » avec un type venant des montagnes de l’ouest. Une fois que leur commanditaire fut partie loin, l’eossien.ne se retourna rapidement vers son « collaborateur » du jour et plissa les yeux tout en se remettant à le fixer.

    « Hm… Les altissiens écrivent des poèmes maintenant ? C’est fort intéressant. J’ai hâte de voir ce que ça va donner. »


    Avec un sourire des plus faux, Raol guida l’autre jusqu’à une table et s’en alla chercher des plumes et du parchemin. S’iel bouillait intérieurement, lea Zeteki sûr.e de son talent avait  un plan pour humilier dans les règles de l’art l’Enodril. La grenouille avait très envie de faire comprendre au militaire qu’il ne peut être que nul pour ce qui est de manier les mots et les vers et ainsi, lui faire admettre la subtilité de la poésie eossienne et de sa ponctuation antique… bref, la supériorité des eossiens, blablabla, on connaît la chanson… mais surtout, sa supériorité à ellui sur un autre de leurs « envahisseurs ».

    « Bon, alors, elle voudrait quelque chose dans le style de Gaspard Lavoilette-Dufutal... »


    Qui c’est ça ?! Un de leurs poètes étrangers obscurs aux noms ridicules, encore ?!

    « Quelque chose de sincère et de direct, qui puise la toucher au plus profond de son coeur. »


    Oui un poème d’amour, quoi. C'est d'un ennui.

    « Ça vous inspire quoi ? »

    Raol devait se contenir de ne pas exploser de rire afin de se moquer méchamment tout de suite. N’empêche qu’iel avait vraiment très hâte d’entendre ce que l’autre allait lui sortir comme bêtise et avait très hâte de pouvoir de foutre ouvertement de lui derrière sa façade rutilante de miel. Car il n’y a aucune chance qu’autre chose que des ânneries ne sortent de la bouche d’un altissien après tout… non ? Contentez-vous d’ignorer Raol quand iel pose ce genre de questions, c’est mieux.  

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    21 mars
    1001
    Loathing
    avec Raranette et pomme d'api
    La gentille dame semble plus qu'enjouée de constater qu'on sera deux pour lui écrire son texte. Même si je ne connais pas l'autre personne, je me dis que, en effet, ça ne devrait que nous faciliter la tâche, non ?.. Enfin... Même si je crois ne pas avoir besoin d'aide pour pouvoir écrire un poème d'amour ahem. Surtout que le dénommé Zeteki m'a l'air partant lui aussi pour tester cette petite expérience. Qui sait, après tout, je pourrais quand même apprendre des choses ? Ou, au contraire, enseigner quelques astuces à l'autre ?.. Mooreuz finit toutefois par nous laisser, finalement, afin de vaquer à d'autres occupations comme elle m'avait prévenu. Flatté de son enthousiasme et de sa gentillesse, je suis toutefois surpris d'entendre que mon compatriote du jour... est un Eossien. Eh bien... Cela me changera peut-être des relations que j'ai habituellement avec eux. Je l'espère.

    Enfin. C'était sans compter sur la première pique qu'il me lance dès lors que notre cliente s'en va et que nous lui disons au revoir. Choqué sur le coup d'une telle remarque alors que je pensais que ça allait plutôt bien se passer, je fronce les sourcils d'un air à demi renfrogné sans toutefois lui répondre du même ton. Il n'y a rien que je déteste plus que les gens qui croient qu'ils sont meilleurs parce qu'ils ont plus de culture. Je sais, que j'en manque, pas la peine de venir me le glisser en pleine face. Surtout que je ne sais définitivement pas qui est l'artiste dont la commanditaire veut que nous nous inspirions ; ce qui ne va pas arranger mon cas mais je ne me laisserais pas faire non plus aussi facilement. Je vais lui montrer, moi !

    « Hmmm... Eh bien, figure-vous que j'avais déjà commencé à y réfléchir hier soir. »

    Je ne peux m'empêcher de vouloir prendre un ton un peu supérieur pour lui dire que je ne suis pas si bête ou inculte que ce qu'il pense.

    « Déjà, je pense qu'on ne devrait pas écrire quelque chose comme 'chère Éléanore' pour commencer le poème mais disons... hmmm... 'ma tendre et chère amie'. User du prénom est un peu trop formel et impersonnel. »

    Avec un sourire aussi mielleux que le sien, je n'hésite même pas à lui prendre la plume et le parchemin des mains pour commencer à écrire.

    « Elle m'a également montré une toile de la concernée l'autre jour. Ses cheveux sont d'un beau blond, comme les boutons d'or. C'est... une fleur symbolisant la séduction et la beauté. »

    Oh, mais peut-être le saviez-vous déjà, puisque les Altissiens ne savent pas faire de poème, après tout, mourrais-je envie de dire. J'aurais pu considérer ça comme une remarque naïve et sincèrement innocente, mais cela m'a touché personnellement et je n'arrive pas à me dire que c'était purement sans arrières-pensées. Pas que je me méfie naturellement des Eossiens, mais j'ai cru comprendre qu'ils n'étaient pas très friands des soldats depuis le Réveil, alors j'ai l'impression qu'ils ne ratent pas une seule occasion pour se venger d'avoir perturber leur précieux sommeil. Je l'ignore, d'ailleurs, et c'est cocasse vis-à-vis de ma situation actuelle, mais les boutons d'or, ou de leur autre nom 'renoncule', est dérivé d'une langue ancienne et signifie 'petite grenouille' ou 'grenouillette'.

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    Loathing


    Avec
    Samaël Enodril



                


    Les altissiens ça sait écrire, maintenant ?!


    Roal ne savait pas trop si ses paroles avaient finalement touché un point sensible chez l’altissien. Dans tout les cas, quelque chose lui dit que ça avait bien dû le titiller d’une manière ou d’une autre. Au moins, le militaire se passa de lui faire la biographie de l’auteur cité par leur commanditaire, probablement ne connaissait-il pas non plus le poète en question. Ce n’était pas plus mal, Raol n’aurait pas vraiment su quoi faire si l’autre avait effectivement la plus grosse culture. A part devenir encore plus insupportable, cela va sans dire. Dans tous les cas, iel avait hâte de se marrer comme devant un bon spectacle (même si Raol ne va pas aux jeux et aux tournois, parce qu’iel est pas drôle, comme personne).

    Lorsque son interlocuteur pris ses grands airs en disant qu’il avait déjà réfléchi au poème, Raol sourit en coin et s’appuya sur son coude, fixant l’Enodril d’un regard mesquin.

    Oh, ça va être drôle.


    « Oh, vraiment ? Eh bien, surprenez-moi. »

    Passé le moment d’indignation après que l’autre ait commencé de lui parler d’un portrait que Raol n’avait pas vu pour sa part, la grenouile continua d’écouter l’autre. Pour le coup, il ne trouvait pas que l'usage du prénom était spécialement formel. Iel trouvait ça plus personnel que quelque chose de convenu comme ce que le soldat formula. Mais au moment où lea Zeteki allait intervenir, l’autre remis une couche de niaiserie.

    Mais quel emmerdement !


    Pensa vulgairement la rainette râleuse avec un mouvement de recul et une grimace presque dégoûtée qui lui faisait un double menton assez laid. Peu importe si Raol trouvait les fleurs jolies ou non, ce n’était pas la question… iel trouvait ça d’un ennui mortel de mettre ça dans un poème ou une lettre d’amour. Car tout le monde le fait tout le temps. C’est trop facile, c’est impersonnel… En même temps, c'est vrai qu'il est difficile de faire personnel quand on écrit à la place d’une autre personne.

    Si on m’envoyait un poèmes à base de « ohlalala j’adore tes yeux de cosmos doré chéri que nous âmes fusionnent au crépuscule des matins chantés par les rossignols de nos jolis amours », ça ne me réchauffera pas grand-chose.

    Enfin bref, l’autre attendait son avis et semblait plutôt fier de son coup. L’eossien.ne souffla du nez et s’avachit dans sa chaise, reprenant son air narquois en scrutant le visage de l’autre (c’est qu’iel avait hâte de le voir se décomposer, voyez-vous).

    « Oh, oui, c’est si mignon… quand on a 13 ans, j’imagine. »


    Ironisa l’amphibien dont le ton devint tout de suite plus tranchant dans la seconde partie de sa réplique. Laissant un court silence dont iel se délecta, lea Zeteki se re-pencha sur la table en faisant tourner habilement sa plume entre ses doigts.

    « Sauf qu’il s’agit de deux femmes adultes, voyez-vous ? J’imagine que vous avez vous-même largement passé l’âge de ce genre de mièvreries enfantines. Alors il faudrait un peu élever le niveau. Et puis… « ma tendre et chère amie », les fleurs… il n’y a rien de plus fait et refait. »


    Parlant d’une descente en flamme, celle-ci était menée avec une absence de tact totalement décomplexée. Sans même camoufler le fait qu’être aussi condescendant.e l’amusait énormément et lui faisait un bien fou (surtout en s’adressant à un militaire), Raol reprit en croassant plus gaiement.

    « Vous devez savoir comme moi que dans ce genre de situation, la chose la plus fascinante, c’est l'idée d’être désiré. De pouvoir faire part à l’autre de son désir, en espérant la réciproque. »


    Raol secoua la tête en ricanant brièvement.

    « Donc, à moins que vous, votre truc (et je ne vous juge évidemment pas), ce soit de désirer des boutons d’or… on ne va pas aller très loin. »


    Lea Zeteki appuya très ironiquement sur son « évidemment », car, soyons honnêtes, iel n’a aucune raison de rater une occasion de juger un étranger sur tout et n’importe quoi.

    « Voilà ce à quoi je pense… déjà, la lettre est adressé à Eleanore, donc c’est tout de même important d’utiliser son prénom plutôt qu’une formule des plus convenues. »


    Oups, encore une pique. Je vous assure, je ne fais pas exprès, elles sortent toutes seules !

    « « Ma très adorable Eleanore », par exemple, c’est personnel, au moins. Et pour la suite… il s’agit de sentiments, non ? Elle pourrait avoir envie de lui dire à quel point elle lui manque, ou comme elle aimerait l’avoir près d’elle pour l’embrasser, enfin, un peu d’action ! Imaginez que vous êtes avec votre compagne, ou votre compagnon, ou votre renoncule, vous n’auriez pas envie de lui parler de ses cheveux… si ? »


    Très franchement, si le bouton d’or ou l’humanoïde en question est attirant.e et très emballé par ce que j'ai dit dans ma lettre ou mes paroles, eh bien laissez-moi vous dire que je ne vais pas casser l’ambiance en disant que ses lèvres sont des jasmins et que ses cheveux sentent l’huile de colza !


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    21 mars
    1001
    Loathing
    avec Raranette et pomme d'api
    J'avoue avoir été assez naïf. Pendant un instant, j'ai cru pouvoir impressionner l'autre énergumène avec mes talents en matière de romantisme. Mais j'ai eu tort. Excusez-moi d'avoir cru qu'il pouvait avoir du goût, même si je le connais à peine. Je suis piqué au vif par sa première remarque qui me fait froncer les sourcils d'un air peu ravi. Treize ans ?! Non mais il se prend pour qui, lui ! Le dénommé Zeteki me parle comme si j'étais un gosse qui n'y connaissait rien, d'une manière assez condescendante que je n'apprécie guère. Il s'est prit pour le nouveau Don Juan, l'autre ? Surtout que bon... Ça veut dire quoi, ça, l'idée d'être désiré ? Cela n'a rien à voir, à mon avis. Madame Mooreuz veut juste se déclarer, il faut que ça soit poétique, comme on nous demande généralement euh pour un poème ?! Et en plus, il ose se moquer. Je lui en ficherais, moi, des fleurs ! Raaah ! Ça y est, je suis énervé. Je tente de me calmer du mieux que je peux pour pouvoir me focaliser sur ma tâche. Après tout, notre cliente nous fait confiance ; on ne peut pas la décevoir. Il faut que je mette mes sentiments personnels de côté et que je montre ce que je sais faire. Difficile à faire, pourtant, quand un plouc nous reprend continuellement en insinuant que chacune de mes formulations est idiotes.

    « 'Adorable' ? On écrit pas pour une gamine de 12 ans, que je sache. 'Belle', 'jolie' ou 'mignonne' si vous voulez, mais 'adorable', cela fait vraiment enfantin. »

    Quel toupet ! Il me prend de haut mais il n'est vraiment pas mieux. Je parie qu'il n'a même jamais écrit de lettres de sa vie ! Ou du moins, de lettres de bon goût... Tout le monde sait que la poésie et le romantisme passent par du lyrisme et des comparaisons flatteuses. Bon... Ceci dit, moi non plus, je n'ai jamais écrit de lettres d'amour (je n'avais personne à qui en envoyer après tout snif) mais je sais qu'il faut être subtil et passer par des mots doux. Pas être direct dès le début, surtout si c'est le premier poème qu'on envoie.

    « Et moi je pense qu'il ne faut pas lui montrer de sentiments ou de désir d'emblée de jeu. Ça doit être pro-gre-ssif. Faire un petit compliment sur sa beauté ou ce qui plaît chez elle est une bien meilleure ouverture, de mon opinion ! La déclaration doit être le bouquet final ! »

    Je croise les bras sur mon torse en soufflant du nez, restant campé sur ma position. Je ne vais prétendre être un écrivain hors-pair, mais je suis certain que lui envoyer des propres tendres la raviraient avant bien même la déclaration. Sur mon envolée, toutefois, j'aperçois en coin quelques regards de lecteurs non loin de nous qui nous scrutent brièvement avec un air agacé. Roh, ça va, on ne parle pas si fort, quand même... Si ?..

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    Loathing


    Avec
    Samaël Enodril



                


    Les altissiens ça sait écrire, maintenant ?!

    HRP : Après ce post, le joueur a très envie de démissionner par excès de cringe.


    Ce n’est pas très gentil de s’acharner sur un inconnu. Raol le sait, car iel est censé avoir été bien élevé. Mais dans sa tête, il y a une règle qui s’active et invalide tout ce qu’iel a appris de la politesse qui consiste plus ou moins en : « c’est pas bien, sauf quand c’est pas des eossiens ». Donc, finalement, lea Zeteki pense qu’iel peut passer outre toute amabilité si en face d’ellui se trouve un.e altissien.ne ou un.e caldisien.ne. C’est encore pire que juste être malpoli.e, en fait, car c’est de l’impolitesse sélective et xénophobe, ce qui signifie que que Raol sait très bien ce qu’iel fait et y prend un certain plaisir sadique. Peut-être bien que le militaire a quelques squelettes dans le placard mais dans leur situation actuelle, l’Enodril n’a clairement pas tendu le bâton pour se faire casser de la sorte.

    Les bras croisés sur sa poitrine, la grenouille roula des yeux devant la réaction de l’autre (de son avis totalement disproportionnée et immature).

    Alors, très bien, "adorable" ça veut juste dire qu’on adore quelqu’un. Je ne vois pas ce que ça a d’enfantin. Mais bon, je ne vais pas commencer à essayer de lui expliquer les familles de mots. J’ai peut-être dormi 1000 ans mais je n’ai pas non plus 1 siècle de mon temps à perdre.

    « Ah, bon… Désolé de vous l’annoncer mais « ma mignonne » ou « ma jolie », ça fait vieux pervers. »


    A ce rythme-là, le poème ne sera jamais écrit et personne ne touchera de récompense. Mais ça, Raol était enfoncé trop profondèment dans sa connerie pour s’en apercevoir. Et on ne parle même pas du fait qu’une fois de plus, iel était en train de chercher les noises à un militaire. Mais bon. Il est de ces personnes qui n’apprennent qu’après s’être faites botter les fesses en continu pendant 10 ans. C’est malheureux, oui.

    Raol fut une fois de plus outré.e que l’autre ne soit pas convaincu par son formidable argumentaire pas du tout méprisant.

    Pfff… ce qu’il est susceptible… ! Tout ça pour ne pas écouter la voix de la raison !

    L’amphibien ne manque pas d’air pour s’apeller la voix de la raison, dis-donc. Mais passons. Il ne comprenait vraiment pas de quel genre de « progression » parlait l’autre. En bombardant la jeune femme de compliments mièvre d’un bout à l’autre de la lettre alors la déclaration aurait l’air d’un pétard mouillé. Ça semblait nécessaire à Raol de parler en premier lieu de comment Diandra manquait d’Eléanore à ses côtés et combien elle tenait à elle, pour ensuite parler de ce qui lui manquait, justement.

    « Eh bien… on ne peut pas dire que ce soit franchement torride, avec vous... »

    Finit par dire le plus petit brun, toujours avachi dans sa chaise et les yeux rivés sur l’Enodril.

    « Parlez uniquement du physique d’une personne pendant 3 paragraphes, vous allez l’endormir ! C’est flatteur, mais vain... tout le monde peut faire des comparaisons lyriques à base de fleurs ou de pierres précieuses ou ce que vous voulez ! »

    Pour le coup, lea Zeteki commençait à s’agacer. Plus que l’envie de rabaisser l’autre, iel n’arrivait juste pas à comprendre pourquoi l’autre tenait temps à ces compliments stériles et vus des milliers de fois (probablement encore plus, depuis 10 siècles)… En outre, Eleanore sait très bien à quoi elle ressemble lorsqu’elle se regarde dans la glace. Peut-être que dire ce que Diandra apprécie dans son physique serait mignon, mais… enfin, bref, dans tous les cas, la grenouille trouve ça un peu trop gnangnan-cucul. Parce que oui, les trucs lyriques et l’amour et la mignonnitude c’est pour les abrutis, pour Raol. Et ça ne veut certainement pas dire que quelque part, iel envierait la spontanéité de certaines personnes à être niaises sans complexes avec leurs amant.e.s.

    Berk. Ça me fait remonter mon venin et l’acide dans la gorge, ces bêtises.


    En grognant et peut-être pour camoufler une certaine gêne suite à ses dernières tergiversations, l’amphibien rentra dans un nouveau jeu stupide d’humiliation, cette fois en imitant d’une voix douloureuse quelques paroles mièvres improvisées.

    « Ne me dites pas que vous, si on vous disait « oh, très cher, vous avez des cheveux soyeux pareils à des feuilles aux reflets de cuivre automnal qui me rappellent ce petit bassin, dans la forêt, ou les chevreuils viennent s’abreuver »… ça vous emballerait ?  Vous ne trouveriez pas ça totalement fade ? »

    Non, parce que moi, je me serais endormi directement sur le lit en me grattant la fesse.

    Puis, soudain, dans son incompréhension totale de son interlocuteur (et aussi sa volonté de ne surtout pas se mettre à sa place pour communiquer normalement), Raol se redressa, pensant comprendre quelque chose. Iel ricana dans sa barbe absente puis fit à nouveau volte-face vers l’altissien.

    « Mais dites-moi… en fait, vous n’avez jamais écrit de poème ou de lettre à quelqu’un, pas vrai ? »


    D’autres « mais enfin, taisez-vous ! » fusèrent à travers la bibliothèque. Raol était content.e de son coup et aurait presque haussé les sourcils comme pour dire « héhéhé, je t’ai cassé ».

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    21 mars
    1001
    Loathing
    avec Raranette et pomme d'api
    Vieux pervers ?! Mais je lui en foutrais, moi, de la perversion ! Je suis sûr qu'il est pire à ce niveau, d'ailleurs !
    Je manque de grogner mais me retiens de justesse en pensant à des choses positives. Madame Mooreuz a vraiment besoin qu'on écrive cette lettre ensemble selon son souhait. Mais il est... un chouïa difficile de travailler avec un être globuleux qui n'a pas de standards et qui clairement n'a jamais lu de poèmes romantiques dans sa vie. Je serre les dents quand il me rabaisser de nouveau, sans faire le moindre commentaire pour le moment. Cela m'énerve de l'entendre dire des choses inappropriées mais je m'agace moi-même également de rougir très légèrement face à ses remarques déplacées. 'Torride', je sais bien ce qu'il veut dire par là. Excusez-moi de ne pas me donner à n'importe qui ! Non, je dis pas que c'est une mauvaise chose, mais y'a des personnes qui préfèrent se préserver pour quelqu'un qu'ils chérissent et j'en fais partie. Mon côté romantique, sans doute, dira-t-on, mais je constate que ça ne plaît pas à tout le monde. Ah ! Dommage ! Je ne suis guère étonné qu'il ne sache pas écrire un poème lyrique s'il n'a pas lui-même de tendres sentiments amoureux pour les autres. Mais bon, vu comment il se moque de mes goûts, c'est bien qu'il ne doit en avoir aucun. Puis... Puis moi j'aimerais bien qu'on me parle de mes cheveux ou d'autre chose ! Je trouverais ça flatteur. Mais bon. Il a découvert le pot aux roses. Face à sa notification, je m'immobilise un instant en prenant une couleur cramoisi. Je savais que je n'étais pas subtil, mais je ne pensais pas que ça se voyait tant que ça, que je n'avais jamais eu de relations amoureuses et même intimes. Contrairement à nombreux autres de mes camarades, ce n'est pas forcément quelque chose qui m'attirait, même si je devais me passer de contacts charnels. Cela ne me gênait pas tant que ça. Je n'en manquais pas. En revanche, je rêvais d'amour. De quelqu'un qui me dise des mots aussi affectueux que ceux que Mooreuz veut adresser à sa bien-aimée. Donc je n'ai jamais eu le loisir de recevoir ou même d'écrire ce genre de lettres. Mais je n'en ai pas honte, et je compte bien le faire savoir à mon interlocuteur en le foudroyant du regard.

    « Eh bien non ! Figurez-vous que j'attends la bonne personne pour en faire ! Mais ça ne m'empêche pas de savoir deux ou trois choses ! »

    Quel toupet ! Pour qui se prend-il ? Grrr ! Je sais que ce n'est pas très mature d'agir ainsi, mais on ne peut pas me demander de rester tout le temps calme. J'ai un sacré tempérament, aussi, et je ne suis pas du genre à me laisser me faire écraser de la sorte. Bon... Sans doute que mon grade de Capitaine me donne la grosse tête, aussi, c'est très probable, mais il me doit du respect en tant qu'être humain. Je ne l'ai pas insulté, que je sache (remarque ça ne devrait pas tarder à arriver, si ça continue de s'envenimer de la sorte).

    « Et je sais que les fleurs ou les pierres précieuses sont jolies ! Et les gens aiment ce qui est joli ! Cela entrerait parfaitement dans un poème comme celui-là ! »

    Un « chhhht ! » retentit derrière moi mais j'ai bien vite fait de l'ignorer, montrant les crocs face à ce goujat qui croit tout savoir sur la vie et qui se permet de me prendre de haut. C'est commun chez tous les Eossiens ou quoi ?!

    « Mais cela m'étonnerait que vous ayez reçu beaucoup de lettres, vous. »

    Avec un 'hmpf !' digne d'une drama queen, je me reprends sur ma chaise en récupérant le parchemin. Coopérer pour écrire une lettre digne de ce nom, je veux bien, mais je ne compte pas continuer à le laisser me mépriser de la sorte sans rien dire en retour. Cela ne fait pas très 'adulte' mais je n'ai pas fait tant d'efforts pendant toutes ces années pour me retrouver infantilisé par un Eossien qui pète plus haut que tout le monde.

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    Loathing


    Avec
    Samaël Enodril



                


    Les altissiens ça sait écrire, maintenant ?!

    Raol s’étendait à ce que l’altissien s’énerve pour de bon et s’en aille sans demander son reste, abandonne le premier et lea laisse ainsi composer tranquille. Mais, ce ne fut pas le cas. Le jeune homme avait visiblement plus de tolérance au sel que ce que la grenouille pensait. Par ailleurs, l’amphibien ne s’attendait pas qu’après être devenir rouge écrevisse, l’Enodril assume avait tant d’aplomb son choix d’attendre d’être amoureux pour envoyer des lettres, que ce soit des poèmes ou des choses plus crues. Lea Zeteki s’attendait à le voir bafouiller pendant 10 minutes sans réussir à prononcer des mots comme « amour », « désir » ou « sexe ». Si l’autre n’avait pas été un militaire de la cité de l’ouest, alors Raol aurait trouvé que la fermeté des décisions de l’autre inspiraient le respect. Seulement, la rainette était trop occupée à traiter l’autre comme l’ennemi public n°1, qui méritait apparemment de se prendre toute son mépris en pleine face.

    Ne sachant pas vraiment quoi répondre quand l’autre continua de défendre son bout de gras, mais refusant tout de même d’admettre qu’on lui avait un peu rabattu le caquer, Raol se contenta de soupirer longuement telle une diva lasse.

    « Oui, bon, joli, joli… c’est bien de varier, aussi, des fois... »

    L’Enodril se focalisa par la suite sur son parchemin, se braquant de manière tout à fait légitime.

    Pff, et voila, maintenant, on boude… c’est drôlement mature, ça, dites-moi !


    Visiblement, Raol ne s’est pas regardé dans la glace depuis trop longtemps. Enfin. L’autre glissa en ronchonnant que la grenouille ne devait, pour sa part, pas avoir reçu beaucoup de lettres. La réflexion n’affecta que peu l’eossien.ne qui se contentait déjà de ce qu’iel avait. Lea Zeteki haussa simplement les épaules en prenant un recueil de poèmes qu’iel avait tiré d’une étagère.

    « Oh, effectivement, je ne reçois pas vraiment des lettres comme celles qui vous font rêver. Et ce n’est pas plus mal, j’ai le foie assez sensible comme ça. »

    Si l’amphibien ricanait pour sauver la face, iel ne pouvait pas s’empêcher de s’imaginer recevoir, un jour, une déclaration d’amour enflammé. Une part d’ellui trouvait ça purement et simplement terrifiant et l’autre ne voulait même pas y penser. Il est clair que c’est pas peur de l’inconnu et de la sincérité que Raol ne veut surtout pas essayer de comprendre les « délires niaiseux » du jeune homme assis non loin d’ellui.

    Franchement, qu’est-ce que j’en ferais, d’une déclaration qui compare mes yeux à des gros topazes bien lissés ? Ça me ferait une belle jambe, des topazes j’en vois toute la journée et laissez-moi vous dire que y’en a trop dans nos stocks car les gens sous-estiment clairement cette teinte !

    Oui, enfin, là n’était pas la question. Comme iel avait été momentanément perdu dans ses pensées, Raol décréta que cela ne faisait que trois minutes qu’iel n’avait pas emmerdé l’autre « poète » et chercha donc une nouvelle pique à lui envoyer. Bah, oui, ce serait bête de réfléchir plus de trente secondes à son propre ressenti et à pourquoi son rejet du moindre trucs sentimental était si fort, hein ?

    En posant de nouveau son coude sur la table, Raol sortit son plus beau et large sourire de grenouille, attendant que l’autre en ait marre qu’on le fixe et se tourne finalement. Quand cela fut fait, lea Zeteki se remit à raconter des énormités :

    « Oh, aller, vous me faites de la peine, je vais vous aider, je suis joallier, les matériaux précieux et jolis ça me connaît. »

    N’importe qui pourrait voir venir l’arnaque avec une tronche aussi sournoise (et fort peur rassurante) que celle de Raol juste sous ses yeux. Ce.tte dernier.e ricanait déjà intérieurement d’un rire bien gras en anticipant sa vanne affreusement stupide.

    « En outre, pour vos vers et parlant de pierres… vous saviez que « tanzanite », ça rime avec bi-- »
    « Mais ça suffit maintenant ! Vous êtes grossiers, tous les deux ! »


    Avant qu’iel ne puisse finir sa phrase et bien affirmer son côté gros beauf décomplexé, une dame se leva de l’autre côté de la bibliotèque et vint vers les deux énergumènes, frappant du poing sur la table pour attirer leur attention. D’autres approuvèrent l’agacement de la jeune femme outrée. Raol roula des yeux et marmonna :

    « Ah oui, excusez-le, à altis, l’apprentissage de la subtilité, c’est un peu-- »
    « Oh, mais vous vous entendez parler, vous ?! La subtilité et la sincérité ça vous connaît, avec vos rimes salaces, évidemment ! Oh, oui, vous êtes très doué pour promettre monts et merveilles… votre truc, c’est surtout de briser des cœurs ! »


    Outré, lea Zeteki eut un mouvement de recul. Pour le coup, la dame avait l’air d’en savoir un peu trop à son sujet. Mais sa tête ne disait absolument rien à la grenouille.

    « Plait-il ? Mais qu’en savez-vous ? »


    Feignant l’innocence, Raol se redressa sur sa chaise. En face d’ellui, la dame croisa les bras et l’observa en plissant les yeux, visiblement très remontée.

    « Oh, peut-être que cela vous dire quelque chose... »

    La dame s’éclaircit la gorge, fixant la grenouille sans dissimuler son air roublard.

    « « Très cher Basile,
    Si vous me montrez votre joli...»
    Des « OH !! » choqués fusèrent depuis une autre table de la bibliothèque. « ... ce soir,
    Au Repaire des Sirènes nous pourrons nous voir,
    Vous verrez que l’attente n’était pas futile ». »


    Le sourire joueur de Raol commença à s’éffacer progressivement, pour se changer en une expression des plus malaisées. Oh, oui, ça lui disait bien quelque chose, ce truc qu’iel avait à peine travaillé.

    « Mais qu’est-ce que c’est que cette-- »

    La jeune femme ne lui laissa pas le temps de terminer.

    « Ça ne vous dit rien ? Vous avez séduit mon frère, puis plus jamais vous n’avez plus répondu à ses lettres, vous n’êtes qu’une esbroufe ignoble, Zeteki ! »

    Ah, oui, non mais d’accord, il fallait qu’elle passe par là PILE aujourd’hui à cette heure-là, celle-là !

    Grognant en levant les yeux au ciel, Raol soupira avant de reprendre.

    « Ah, oui, non, mais, c’est n’importe quoi ! J’ai très clairement dit à votre frère que ça n’irait-- »

    A peine eut-iel fini que la dame lui jetait son livre au visage.

    « C’est de la part de Basile ! »

    Puis elle s’enfuit sans demander son reste, toujours aussi fulminante. En retirant le bouquin de son visage, la grenouille observa les regards gênés rivés sur lui, puis se concentra sur celui de l’Enodril. Cette voit, iel vit rouge et se mit à vociférer, en totale mauvaise foi :

    « Quoi ?! Vous avez un problème ? De toute façon, vous ne ferez jamais mieux avec vos niaiseries d’adolescent stupides ! »


    Qu'il ne fasse pas de commentaire, hein ! Cet espèce de.... de Sainte-Nitouche altisienne, là !

    Voila qui est drôlement mature, Raol, dis-donc.

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    21 mars
    1001
    Loathing
    avec Raranette et pomme d'api
    Je regrette déjà d'avoir accepté cette commande. Si j'avais su que je devais supporter quelqu'un d'aussi prétentieux (et je m'y connais, pourtant, en prétention) et qui refuse ainsi de coopérer, je crois que j'aurais continué mon chemin. C'est trop tard pour reculer, désormais, j'ai envie de mener cette mission à bien ; Mooreuz compte sur m-... sur nous, et elle nous fait confiance pour faire un poème sentimentale digne de ce nom. Elle semblait si heureuse de nous voir travailler ensemble... Mais si tous les Eossiens sont aussi bouchés, je ne vais pas m'entendre avec beaucoup d'entre eux. Je crois que ce n'est plus la peine que je gaspille de la salive à prêcher mon romantisme et mon lyrisme. De toute façon, ça n'a pas l'air de l'intéresser et il n'a pas l'air non plus de vouloir faire l'effort de s'ouvrir un peu à ce qu'il ne côtoie pas souvent. Enfin. Naïf comme je suis, j'exprime toutefois une certaine surprise quand je le vois montrer tout à coup un semblant d'intérêt pour m'aider concernant mon style poétique. Aaaah ! Aurait-il finalement découvert comme je suis meilleure que lui dans ce domaine-là ? Nous allons peut-être arriver à quelque chose, tout compte fait... Eh oui, je ne me doute absolument pas de sa supercherie pour se foutre de ma tronche, voulant juste en finir avec cette histoire dont j'ai fini par perdre un peu de motivation par rapport au début à cause de mon 'collègue' du jour. Alors, effectivement, puisque je viens d'apprendre qu'il est joaillier, ce n'est pas fou qu'il puisse m'apprendre des choses pour que nous puissions mettre nos compétences en commun. Je ne comprends pas qu'il ne l'ait pas fait plus tôt, hmpf ! Mais passons.

    En fait ça aurait presque pu bien se passer (puisque je suis con comme une brique) si une dame plus lucide que moi n'était pas intervenue pour me tirer d'une mauvaise blague. Pensant qu'on allait vraiment se faire virer de la bibliothèque, je constate avec confusion et stupéfaction que ce n'est pas vraiment après nous qu'elle a. Du moins, pas après moi, même si j'ai aussitôt foudroyé le Zeteki quand il a commencé à me rabaisser de nouveau, me faisant rendre compte qu'il n'avait finalement pas de bonnes intentions du tout. Sous mes yeux ébahis qui s'arrondissent, toutefois, la dame qui s'est levée (et qui n'a pas l'air contente du tout) est furieuse après mon 'associé'. Elle lui envoie au visage des mots pas très gentils que je peine à comprendre sans leur contexte mais qui me tirent quand même un rictus amusé alors qu'il se fait disputer à la manière d'un adolescent. Je ne sais pas ce que j'ai fait pour mériter que le sort me soit favorable là-dessus, mais j'en profite un peu trop pour mon bien ; c'est très satisfaisant, de voir quelqu'un lui râler dessus ainsi. Il le fallait bien, après tout, que ses bêtises lui retombent dessus un jour. Et je suis content d'en être témoin. Alors quand l'inconnue finit par balancer son livre sur l'Eossien avant de tourner les talons, je ne retiens pas un grand éclat de rire, amusé par la situation mais surtout par la colère que cette scène un peu honteuse a provoqué chez le Zeteki. Et vue les quelques gloussements autour de nous, je ne suis pas le seul à avoir gagné ce spectacle.

    « Hohooo ! Mais je crois que vous ne détestez pas tant que ça les niaiseries, moi ! »

    Je ris, je m'amuse, aux dépends d'une personne qui n'a pas hésité à se moquer de moi et de mes penchants pour le romantisme et lesdites niaiseries dont il s'insurge et qu'il trouvait ennuyeuses.

    « Je suis persuadé que ça vous ferait quand même un peu plaisir, si on vous écrivait une lettre bourrée de mièvreries. »

    Car il peut bien dire ce qu'il veut, je mettrais ma main à couper que derrière ses propos crus et beaufs, il y a une part, même toute petite, qui ne serait pas contre recevoir un peu d'attention de cette manière.

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    Loathing


    Avec
    Samaël Enodril



                


    Les altissiens ça sait écrire, maintenant ?!

    Si les yeux dorés de la grenouilles avaient pu lancer des poignards sur leur interlocuteur, ils l’auraient volontiers fait. Surtout que l’Enodril n’était pas du tout impressionné par les vociférations de Raol et ce.tte dernier.e s’en sentit encore plus indigné.e. Voilà qu’il se foutait d’ellui et disait des choses que lea Zeteki trouva… franchement gênantes et malaisantes. Oui, oui, car évidemment, la niaiserie c’est sale, berk. A l’inverse, faire des poèmes des plus beaufs et crus, c’est la classe intégrale, évidemment. Le soucis, c’est que le militaire ne faisait pas fausse route avec sa grande théorie. Quand on est aussi anti-romance c’est bien souvent car on est pas capable d’être en phase avec ses propres sentiments. Mais ça, Raol est complètement incapable de l’entendre ou même de l’imaginer. A ses yeux, l’autre est en train de se faire un rêve éveillé.

    Mais il se prend pour qui pour me juger ainsi ?!

    « Oh, mais vous m’embêtez... vous ne me connaissez même pas. Et cessez donc de prendre votre cas pour une généralité ! Je ne serais jamais un imbécile heureux aveuglé par les contes de princes charmants faisant du gringue à des chevaliers comme vous ! »

    C’est un peu l’hopital qui se fout de la charité, là, Raol… Enfin. C'est vrai que son truc, quand iel lit des romans (si on peut apeller ça ainsi car le scénario est souvent absent) c'est plutôt les histoires avec des créatures magiques assez ingénieuses. La grenouille grimaça d’un air dégoûté, franchement déstabilisée d’être à son tour le dindon de la farce. Le pire, c’est que l’autre en remettait une couche, ce qui fit encore plus se hérisser les cheveux de lea Zeteki qui commencerait presque à suinter, clairement usé et rendu nerveux.se par tout ce remue-ménage.

    Essayez de supporter d’avoir un altissien à moins de 2m de vous pendant une demi-heure quand vous êtes eossien et vous verrez si vous n’êtes pas dans le même état que moi actuellement ! Quelle idée stupide qu’elle a eu, cette Mme Mooreuz !

    Iel eut envie de lui sortir une autre réponse cinglante et de continuer à vociférer, mais il fallait garder la tête froide plutôt que de continuer à perdre ses moyens. Aussi, au lieu de s’emporter à nouveau, la grenouille se recula sur son siège et soupira d’un air irrité. Iel n’allait pas admettre que les paroles de l’autre lea faisait quand même un peu tergiverser. C’est que Raol n’a jamais vraiment vécu ça… enfin, les sentiments, l’amour, ce genre de choses. Quand iel pense, il y a eu des personnes avec qui iel avait partagé sa couche qui l’avaient marqué plus que d’autres, pour l’alchimie qu’iels partageaient. Ce serait mentir qu’assurer que l’amphibien n’avait jamais souhaité que les choses aillent un peu plus loin a un niveau émotionnel ou même romantique. Raol ne voulait juste pas se poser la question le moment venu. Le timing n’était jamais le bon et puis, la grenouille finissait toujours par oublier d’une manière ou d’une autre, car iel n’avait pas le temps. Les relations, ça n’a jamais été son fort, de toute manière. La preuve.

    Après un court instant de silence depuis que l’autre avait trouvé un terrain pour faire le malin et en remettre une couche, la grenouille se remit à jauger méchamment l’Enodril de son regard doré fixe.

    Ce qu’il est lourd. Et après on va dire que c’est moi qui manque de subtilité.

    Et Raol ne connaît pas 36 solutions pour se débarrasser des gros lourds abrutis comme le militaire. Quand on ne peut pas leur fermer le clapet, il faut les forcer à partir ou fuir en premier. L’idée qui naquit dans son esprit lui donnait un début de nausée, mais ça lui semblait être la seule manière à sa disposition pour mettre fin à toute cette mascarade. Détendant ses épaules et se penchant sur la table, la grenouille se mit à sourire en coin puis ironisa de nouveau :  

    « C’est une théorie intéressante que vous avez là… mais en quoi est-ce que ça vous importe, ce qui peut me faire plaisir ? »

    Iel se rapprocha légèrement, devenant plus mielleux au fur et à mesure.

    « Vous voulez essayer de me dire des mièvreries pour vérifier ? Oh, je suis tout ouïe, je suis sûr que ça va être incroyable et que je vais vous tomber directement dans les bras. »

    La main appuyée sur son coude et son visage reposant contre son poing, Raol réduit encore un peu la distance entre ellui et l’Enodril. Iel haussa les sourcils d’un air provocateur et pencha la tête sur le côté en prenant un air faussement enjôleur. Papillonnant légèrement des yeux, lea Zeteki ravala une remontée acide et tenta de ne pas penser à la nausée que lui provoquait ce moment intensément gênant.

    « Alors, ça vient ? On se dégonfle, môssieur Enodril ? »


    Il faut vraiment qu’il s’enfuie en courant, maintenant. J’ai joué toutes mes cartes et je me suis assez humilié comme ça. Pitié, casses-toi, je n’ai pas du tout envie d’aller jusqu’à engager un contact physique pour vraiment te débecter.

    Raol n’a peut-être que très peu de dignité, mais, là, ce serait trop lui demander.

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    21 mars
    1001
    Loathing
    avec Raranette et pomme d'api
    Ce n'est pas très gentil, mais je ne peux pas m'empêcher de lui rire au nez quand il tente de se défendre. Princes charmants et chevaliers, pfrt... Comme si je rêvais de ça, moi, aheum... Mais bon c'est assez drôle d'observer ses traits qui se décomposent à vue d'œil alors qu'il faisait le malin y'a même pas une minute. Il faut croire que lui rejeter au visage le fait qu'il ait été un goujat avec une tierce personne l'a ébranlé plus qu'il n'aurait sans doute voulu l'admettre. En même temps, avec le tapage que ça a fait, par ailleurs, difficile d'avoir pu manquer la scène. Qu'il essaye encore de me dire que mes niaiseries de pacotille sont inférieures à ses propos directs et peu romantiques. Il est vrai qu'on veut chacun mettre sa touche personnelle, au final, pour une lettre qui devrait être ce qu'il y a justement de plus personnel au monde. Mais vu que nous sommes radicalement opposés, ça ne pouvait pas bien se passer, et j'en fais les frais à présent. À ce stade, je vais bientôt limite le laisser faire toute l'écriture seul pour qu'il arrête de m'embêter mais ça m'ennuie davantage de laisser tomber la cliente qui croyait très fort en notre coopération. Comment pourra-t-on lui dire que ça ne s'est pas passé exactement comme prévu ?.. La pauvre. Nous ne pouvons pas faire n'importe quoi avec ce poème censé contenir ses sentiments les plus profonds, mais nous ne pouvons pas continuer à nous battre là-dessus non plus. La culpabilité me ronge un peu à ce niveau, aussi, c'est pour cette raison que je me demande s'il ne vaut pas mieux que l'un de nous abandonne.

    Voulant semblerait-il oublier ce petit imprévu de son côté, le Zeteki esquisse de nouveau un sourire qui sonne, cette fois-ci, plus que faux. Un de mes sourcils se hausse sous le coup de la perplexité alors qu'il se rapproche progressivement de moi. Ahem... Trop près. Beaucoup trop près. Ce serait bien s'il était un peu moins beaucoup trop près. Pour autant, je ne bouge pas forcément de ma place, me disant qu'il va peut-être vouloir (finalement) se concentrer sur l'objectif initial. Mais ce serait sans doute trop beau. Avec un air mielleux tout aussi mensonger au possible, il me met au défi de mettre à l'épreuve les connaissances que je possède et dont je parle tant. Il veut jouer au plus idiot, à ce que je vois. Eh bien. Jouons, alors.

    « Mais naturellement, voyons. Par quoi pourrais-je commencer... Oh, mais les yeux, bien sûr, quoi de plus cliché, après tout ? »

    Je prends à mon tour un ton angélique et faussement tendre à son attention pour tenter d'être celui qui arrivera à rendre mal à l'aise l'autre le premier. Mais quand on me cherche, on me trouve. Et il va l'apprendre à ses dépends, ce malheureux. Enfin, 'malheureux'... Il pense peut-être que les Altissiens ne savent pas écrire, en revanche il va savoir qu'ils savent faire chier le monde, et qu'ils le font plutôt bien. La preuve est le geste que j'exécute avec ma main qui se rapproche de la sienne pour l'effleurer tandis que j'accompagne cette action d'un sourire amouraché que le monde sait factice.

    « Puisque j'aime taaaant les renoncules, je peux aisément voir leur teinte à travers vos pupilles si singulières mais non moins envoûtantes, dont elles possèdent la luminosité et la couleur si éclatantes. »

    Je manque de pouffer en apercevant brièvement derrière nous des visages écœurés alors qu'ils entendent notre conversation à moitié.

    « Aaaah et que dire de cette chevelure d'un noir intense ? On ne peut voir que ses nuances de jais, sa surbrillance ! »

    Dans un mouvement dramatique, je porte ma main à mon front pour rajouter un peu de théâtralité à mes bêtises. Je me déteste aussitôt pour avoir commencé ces âneries mais si ça peut le dégoûter, ça vaut bien le coût de faire le zouave. De toute façon, je pense qu'une situation semblable n'arrivera pas de sitôt. Si je ne dois plus jamais le voir de ma vie, autant y aller à fond.

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    Loathing


    Avec
    Samaël Enodril



                


    Les altissiens ça sait écrire, maintenant ?!

    HRP : Tu me diras si c'est too much sur la fin :derp:"""

    Raol n’est pas très bon.ne quand il s’agit d’abandonner. C’est que face à des étrangers, il en va de son orgueil personnel. Iel ne supporte pas que ces altissiens et ces caldissiens marchent dans les rues la tête haute, comme si la cité leur appartenait alors qu’il a fallu des années d’efforts et de travail à sa famille pour se sentir acceptés dans la cité d’Eos. Alors, oui, c’est plaisant pour une fois, de profiter d’un soldat qui n’a pas l’air très malin comme l’Enodril et de le brimer un peu. Pour une fois, ce n’est pas lea Zeteki qui devait baisser les yeux et tendre l’autre joue. Ce n’est pas comme si les  altissiens ou les caldissiens se retrouvaient dans cette position-là non plus, en même temps. Mais justement. C’était inacceptable qu’ils n’aient pas à souffrir un peu dans une ville qui n’est pas censé être la leur. Malheureusement, les choses ne sont pas si simples. Malgré tout, de nouveau, Raol et sa famille doivent courber l’échine pour être acceptés par tous ces sales types qui sont installé leur armée et les ont envoyé à coup de savattes dans les quartiers eossiens. Iel ne peut le supporter, laisser faire, essayer de cohabiter comme Ziyal le voudrait tant. Iel ne veut pas, ne serais-ce que parlementer ou accepter de faire des concessions, comme le font certains moines du sanctuaire, comme le fait parfois Natsume.

    Malheureusement, la grenouille n’aura pas eu le plaisir d’être le bully bien longtemps comme iel l’aurait souhaité. Car l’Enodril répondait sans sciller à sa provocation.

    C’est exactement pour ça que je déteste les Altissiens. Jamais iels ne se disent qu’il est temps d’abandonner et de fermer leurs grandes bouches. Jamais iels n’arrêtent de se ridiculiser, tout ça pour prouver qu’ils ont de la puissance avec leur armée de porcs décérébrés.


    L’amphibien se crispa encore plus en entendant les mots de l’autre, conservant son sourire mais tremblant de frustration à l’intérieur. Si un regard pouvait tuer, alors le militaire serait actuellement allongé par terre sans conscience.

    Dommage, ça ne marche pas comme ça.

    Se résigna lea Zeteki en lâchant un soupir exagèrèment las quand l’autre eut finalement terminé son…

    Son « truc », là. J’imagine qu’il a fait des rimes alors c’était censé être poétique ou lyrique. Erh. Je vais être malade toute la nuit.

    La grenouille s’éloigna légèrement en se redressant, toisant toujours son interlocuteur d’un air suffisant. Le fait de réagir encore et toujours de la même manière n’allait que plus dévoiler le fait que Raol n’est plus que véxation infantile en son for intérieur. Mais iel s’en fichait. Cela lui tardait juste de partir d’ici pour se presser jusqu’aux quartiers eossiens, trouver une mare, et hurler à l’intérieur tout en nageant comme un invertébré devenu fou de rage.

    « C’était absolument prévisible et on ne peut plus convenu. J’ai besoin d’aller vomir, maintenant. »
    Comme si ce n’était pas ellui qui avait commencé. « Il ne faudra pas venir pleurer quand vous constaterez qu’Eleanore n’a pas aimé le poème que vous aurez écrit. Mais bon, je vous aurais prévénu. »

    Oui, on est sur un niveau de vexation et de rage internalisée type « gngngn de toute façon c’est moi qui avais raison et comme tu veux pas que j’ai raison et bah t’as qu’à te débrouiller moi je m’en vais par ce que c’est moi lea plus mature ». Le pire, c’est que Raol pensait vraiment être lea plus intelligent.e en partant lea première. Impossible que lea batracien.ne accepte une autre réalité que celle ou iel a « gagné le débat » (quel débat ?), de toute manière. En rassemblant ses affaires, lea Zeteki se prépara à partir, mais se tourna une dernière fois vers l’autre avant de partir, le dévisageant à nouveau avec ses « pupilles singulières mais non moins envoûtantes » couleur renoncule.

    « Mais, tout de même, quelque chose m’interpelle. Pour que vous connaissiez vos rimes, vous êtes certain que vos parents ne seraient pas allés forniquer chez les caldissiens ? »

    C’est totalement gratuit et plutôt minable de se débattre de la sorte. Mais bon. Il ne faudrait pas donner au militaire et à son inspiration le moindre crédit. Raol est obligé de soutenir que si l’altissien sait faire des rimes, ce n’est absolument pas de par un talent quelconque, car à ce qu’il paraît, les altissiens sont tout stupides et incultes. Et surtout, certains si ce n’est la plupart détestent être mêlés avec leurs voisins orientaux. Du coup, rien de plus facile et stupide que d’extrapoler sur les origines et le sang mêlé d’un altissien comme l’Enodril histoire d’en remettre une dernière couche.

    Lea Zeteki était enfin levé et repris son expression suave en s’adressant une dernière fois à l’Enodril.

    « Bon courage, Monsieur Enodril. Vous en aurez besoin. »

    Sur ce, Raol décréta qu’iel en avait enfin terminé et commença à s’éloigner, bien décidé à partir loin d’ici, où l’ai est, pour citer le fond de sa pensée « difficilement respirable ». Iel donnera éventuellement une excuse à Mme Mooreuz, parlant simplement de « trop grande divergences esthétiques » qu’iel aurait eu avec l’altissien.

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    21 mars
    1001
    Loathing
    avec Raranette et pomme d'api
    Je ne me retiens pas de ricaner en voyant l'effet que je produis chez mon interlocuteur. Pfrt ! Il l'aura cherché ! C'est lui qui a commencé, d'abord ! Alors je suis plutôt très content de moi à l'heure actuelle d'avoir pu lui donner cette expression dégoûtée pour accompagner son air déjà prétentieux. Un rictus fier au visage, je le laisse (enfin) s'éloigner de moi avant de tenter de me faire culpabiliser. Hé, c'est lui qui était contre ma niaiserie, alors que ça pourrait très bien plaire à Mooreuz, d'abord. Je ne dis pas qu'elle aurait été contre des propos un peu plus directs, mais j'ai pris ses propos comme un empêchement pour moi d'exprimer mon lyrisme en paix. Que serait un poème, sans quelques belles comparaisons et autres mots tendres ? C'est tout de suite ce que je me suis dit, mais apparemment, ça ne plaît pas à tout le monde. Enfin... Après la scène à laquelle il a eu droit, il ne peut pas tellement se la ramener, puisqu'il n'a pas eu une conduite très exemplaire, de ce que j'ai pu comprendre en tant que spectateur de l'histoire.

    Finalement, le Zeteki s'en va de la bibliothèque sous les soupirs de soulagement de quelques lecteurs venus lire ou se renseigner sans mériter que deux idiots les dérangent. Avec un sourire hautain et fier, je me dis que ce n'est peut-être pas très mature de ma part, mais je suis fier d'avoir pu lui rabattre le caquet et surtout de m'en débarrasser pour que je puisse rédiger une lettre digne de ce nom qui lui coupera le sifflet. Tant pis pour la collaboration rêvée de Mooreuz ; ça ne peut pas marcher à tous les coups surtout avec un Altissiene et un Eossien. J'ai parfois même l'impression que, peu importe ce que je fais, les natifs d'Yggdrasil ne chercheront jamais à faire le moindre effort. C'est leur problème, après tout, s'ils font tout pour qu'on les rejette. Si je comptais reprendre ma place pour oublier cette histoire, c'est sans compter la dernière pique que le Zeteki me lance. Stupéfait et interdit, je le scrute avec des yeux grands ouverts tandis qu'il s'éloigne. Une panique fulgurante me prend tandis que je sens ma poitrine s'élancer rapidement. Des questions stupides et sans aucune logique m'envahissent, mais je suis devenu presque paranoïaque là-dessus. Comment le sait-il, pour mes origines Caldissiennes ? Est-il au courant ? Comment ? Lui a-t-on dit ? N'est-ce pas étrange ? Est-ce que je ne me fais pas beaucoup trop de scènes dans ma tête pour que ça tienne debout et que ça ne soit pas juste une moquerie avec une belle coïncidence ?.. Sur le coup, je n'ai aucune autre réaction qui me vient hormis celle de la colère.

    « Je ne vous permets pas ! »

    Les sourcils froncés, le visage rouge, et les poings serrés, je m'approche de lui pour le saisir par le col en grognant comme un chien enragé. Cette insinuation de sa part, qui n'avait sûrement pas d'autre but que celle de me provoquer, ramène en moi des souvenirs peu joyeux. Un but infini de prouver que je suis Altissien malgré le sang orientale qui coule dans mes veines et que je rejette depuis toujours. J'ai dû faire mes preuves afin qu'on ne me voit pas comme un simple enfant bâtard qui pourrait trahir son pays au profit de celui d'où vient sa famille maternelle. Je n'ai pas accepté mon père biologique plus que ma mère, mais c'est Altissia qui m'a élevé et c'est là où j'ai grandi. Alors je me considérerai toujours comme Altissien peu importe mes antécédents. Mais lorsque cela vous rattrape durant l'enfance et que vous avez peur que cela soit un critère éternellement discriminant à votre encontre, ça vous met pas spécialement bien. Et surtout, cela vous rend plus sensible face à ce genre de provocation et ça me faire sortir de mes gonds rapidement. Un défaut que je peine à maîtriser car elle touche à une corde très raide me concernant et je sais que je ne devrais plus me montrer aussi pointilleux, depuis le temps, faisant remonter une peur plus insidieuse. Celle de l'abandon. Et je comptais bien faire payer à cet Eossien ce qu'il avait fait remonter en moi. Heureusement, c'est une voix sonore qui m'arrête tandis que... que je réfléchissais au sort que je voulais lui réserver.

    « ÇA SUFFIT ! »

    Surpris, ma colère disparaît aussitôt pendant que je me tourne vers une dame âgée aux traits sévères qui possède un timbre étonnamment portant.

    « Il y en a assez ! Vous deux, vous SORTEZ ! »

    Pas de protestation, pas de défense. Je n'en ai pas le temps. En quelques fractions de secondes, celle qui semble être une des responsables de l'établissement fait bouger les racines qui décorent les quatre coins de la bibliothèque pour les enserrer contre nous et nous entraînent tout droit vers la sortie de l'établissement. Les grandes portes s'ouvrent, et nous, nous sommes jetés sans autre forme de procès comme les malpropres que nous sommes. Un peu sonné par ce qui vient de se passer ainsi que le choc de la chute, je cligne des yeux pour me réveiller un peu et me rendre compte qu'on nous a littéralement jarté du bâtiment. Mais bon. Comment leur en vouloir, après tout, nous n'avons pas été très corrects et je ne peux pas le nier. Autant l'autre que moi, d'ailleurs, c'est un fait. Même si je dirai toujours que c'est lui qui a commencé à me chercher des noises, j'ai pas été très malin et je peux comprendre qu'on m'ait viré aussi. Au moins, cela a eu le mérite de faire fondre ma colère comme neige au soleil et de me calmer un peu sur mes ardeurs. Mes pensées vont désormais à cette pauvre madame Mooreuz qui s'attendait à ce que nous lui écrivions une belle déclaration pour sa bien-aimée. Au lieu de ça, on a fait les zouaves.

    « Bon... »

    Je finis par soupirer avant de me tourner vers l'autre.

    « Tu ne m'ai-... Vous ne m'aimez pas, et je vous aime pas non plus. Mais je veux pas laisser tomber cette pauvre Madame Mooreuz qui compte sur nous. Alors je propose qu'on fasse moitié-moitié pour qu'on se mette d'accord sur le style et on ne se croise plus jamais. »

    De préférence. Pas comme si nous étions suffisamment nombreux pour ne plus jamais se voir, après tout. Mais puisque c'est quelque chose sur lequel nous pourrions, pour une fois, tombés d'accord, je me suis dit qu'il aurait plus de chance d'accepter. Enfin... Je m'en fiche s'il se barre quand même et qu'il me laisse écrire le poème tout seul, ça m'ira très bien. Mais puisqu'il était clair qu'on ne pouvait pas le faire ensemble de manière égalitaire et dans une bonne cohésion, je veux au moins savoir s'il existe cette dernière solution et tenter le tout pour le tout.

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    Loathing


    Avec
    Samaël Enodril



                


    Les altissiens ça sait écrire, maintenant ?!


    N’attendant pas vraiment de réponse suite à sa dernière intervention, Raol pensait vraiment être débarrassé de sa corvée du jour… enfin, au départ, ça n’en était pas une, mais la présence de l’Enodril avait vraiment gâché tout son plaisir et son envie de bien faire. Cependant, lea Zeteki ne tarda pas à entendre un bruit de chaise grinçant contre le dallage de la bibliothèque derrière ellui. Avant même qu’iel n’ait le temps de faire volte face, le militaire était juste là. L’altissien empoigna le col de la grenouille qui grimaça en foudroyant le plus grand du regard. Par réflexe, Raol se saisit du poignet de l’Enodril et pour tenter de se dégager et potentiellement de se prépara à lui placer un coup de genou dans l’abdomen ou l’entrejambe.

    « Ne me touchez pas espèce de sale-- !! »


    La vielle dame en charge les interrompit et les somma de partit tout de suite de l’établissement public. Le militaire ne se fit pas prier deux fois avant de lâcher son vis-à-vis qui se massa le cou et reprit son souffle tout en tournant les talons vers la sortie. Iel n’avait pas envie de s’éterniser, de toute manière. Raol remettait le col de son kimono en sortant sur le parvis de la bibliothèque, son regard maudissant toujours autant qu’il le pouvait l’autre brun, hésitant à lui mettre quand même ce coup de pied. Mais, en pleine rue, ce ne serait pas bien malin, surtout contre un soldat. Lea Zeteki n’a pas vraiment envie de se faire remarquer comme quelqu’un qui en viendrait facilement aux mains. Autant garder son côté violent pour ellui-même.

    Et puis, autant montrer que contrairement à cet abruti, je ne cède pas si facilement à mes instincts primaires. Augmenter les préjugés sur les eossiens ne jouerait pas en notre faveur.

    Bien qu’agacé et très désireux de mettre son poing dans la face de l’Enodril, Raol décida de ravaler un peu de son amertume. Assez pour se montrer à peu près magnanime. S’afficher comme lea mufle arrogant.e de service était une chose… montrer à la cantonade qu’iel pouvait carrément agresser des gens sur un coup de sang en était une autre. L’amphibien fut un peu surpris que l’autre lui propose tout de même de finir le poème, en faisant moitié-moitié.

    Tant que je n’ai plus à vous entendre.

    Réfléchissant un moment à cette proposition, Raol ne voulait pas « fuir » cette responsabilité par orgueil. Ni laisser le plaisir à cet altissien de s’amuser tout seul avec ce fichu poème. Levant finalement les yeux au ciel au sortir d’un soupir exaspéré, la grenouille obtempéra.

    « Je n’ai qu’une heure devant moi. Vous faites votre moitié, je fais la mienne, nous ferons une transition et ce sera tout. Finissons-en. »

    Sur ce, ils allèrent se mettre au travail rapidement. Concernant les résultats de leur « mission », on dit que Mme Mooreuz leur adressa un sourire quelque peu forcé en les voyant revenir avec la version finale de leur « poème » et des visage tendus pas l’agacement qui faisaient presque peur. Si elle a fini par envoyer le poème… bon, Raol n’en sait rien et à vrai dire, iel ne veut plus entendre parler de cette histoire pour le moment.

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