La chienne, tête posée sur ses cuisses, fait légèrement sourire la requine. Elle semble tellement gentille, contrairement à plus tôt, quand elle courait après les criminels… Rosemarie la flatte très doucement, du bout de ses doigts tremblants. La jeune femme hoche la tête aux paroles du brun, doucement. Rendre le monde meilleur, une personne à la fois, ce serait un grand rêve pour Rosie. Même si, au fond d’elle, elle n’a aucune confiance qu’elle peut y arriver. Elle a peur. Peur que les enfants ne l’aiment pas, peur que personne ne l’aime, jamais. Que ce soit romantiquement ou autre. Mais tel est son destin, apparemment. Depuis que sa mère est morte, c’est ce que la jeune femme se dit. Regardant la chienne, les mots de Samaël réussissent quand même à la faire légèrement sourire.
« O-oui… P-p-peut-être… »
Sa prochaine question la prend un peu par surprise. Le poisson lève la tête, les yeux mouillés par les larmes qu’elle avait eu, mais ne dit rien. Dans son magasin, il y avait des vêtements pour tout le monde, oui. Des hommes,des femmes, des enfants, n’importe qui. La noiraude hoche la tête doucement, détournant le regard, trop gênée de garder le contact visuel avec celui de Samaël.« D-des fois o-oui il… I-il y a des enf-fants qui viennent p-p-pour… Des vêtements……. M-mais je port-te touj-jours mon masque. Je n-ne vous-drais pas effray-yer m-mes… Clients. »
Jamais de sa vie, allait-elle retirer son masque en travaillant. Déjà qu’elle n’était vraiment pas des plus riches, Rosemarie ne voulait pas manquer une opportunité de vente à cause de son visage hideux. La pose son regard doré sur la chienne, encore une fois. Elle était si jolie. Si Rosie avait l’argent et le temps pour s’occuper d’un animal, elle aimerait sûrement ça. Les animaux, ça se fout de l’apparence de son maître.
Si seulement elle avait de l’argent.
La jeune femme laisse un long soupire sortir de ses lèvres. Elle devrait rentrer. L’animorphe commence à se lever doucement, histoire que la chienne ne sursaute pas et puisse se retirer, puis se tourne vers Samaël. Elle commençait à avoir mal au coeur, après toute cette journée« M-merci encore p-pour le c-collier c’est… C-C’est un d-des plus b-beaux cadeaux qu-qu'on m'a fait... »
Elle le serre très fortement dans ses mains, se penchant timidement vers l’avant pour le remercier, avant de partir en direction de chez elle. Elle en avait assez de cette journée. Elle voulait aller se coucher, elle voulait que tout s’arrête.