2 octobre
1001
éclairer sa lanterne
avec Natsumasqué
Je ne savais pas à quoi m'attendre de cette soirée. Sans doute pas ce que nous sommes en train de vivre, je suppose. Je n'ai pas envie de dire que j'ai balancé ça au hasard, mais... On aurait pu penser que cela puisse venir de nulle part. J'ai juste suivi une petite voix interne qui m'a poussé à m'exprimer. Et, si cela fait étrange, je ne regrette pas. Je pense que j'ai fait le bon choix, même si c'est bizarre et... surtout nouveau, à vrai dire. C'est toutefois quelque chose qui finira par devenir une habitude, je l'espère. Je suis curieux de savoir de quoi l'avenir sera fait. Il faut croire, manifestement, que les endroits louches peuvent rapprocher les gens.

« Quel endroit louche ? »

J'esquisse une mine faussement innocente, comme si je ne savais pas de quoi il parlait.

« Je n'ai rien vu, moi... »

Non, rien de rien, pas vrai ? D'ailleurs, je ferai en sorte que les soldats ne s'approchent plus de l'entrée de ce tunnel. On ne sait jamais, il peut y cacher de dangereux serpents... Ou, qui sait, des dragons.
Lâchant un léger gloussement alors que je me prépare à partir, je me rends compte, dans un instant de pause, de la chaleur dans ma poitrine qui s'y est répandue. Ou de l'inquiétude qui m'a pris tout à l'heure. Mais ça, je la questionnerai plus tard.

« Reposez-vous bien. »

Sur ces dernières paroles, je m'éclipse dans la nuit afin de rentrer chez moi. Au passage, sur le chemin du retour, je rassure les camarades restés à la caserne pour leur dire qu'il n'y a rien à signaler et que je vais bien. Un petit mensonge bien ficelé et les voilà qui soupirent de soulagement en croyant que le fameux Invi ne sera plus un problème. Mais je suis bien content de retrouver mon foyer, quand même. Je donne quelques caresses au petit chiot qui sautille en me voyant arriver (il faut vraiment que je lui trouve un nom), puis je me dirige vers ma chambre après avoir vérifié que Lyra était déjà endormie. Je ne tenais pas à lui parler ce soir. Elle n'a pas non plus besoin de savoir, après tout. Mais c'est quand je me couche dans mon lit pour profiter d'un sommeil bien mérité que je me rends compte d'un détail qui m'a échappé : je ne lui ai même pas demandé son prénom.