22 octobre 1001 | Playing with the big boys |
avec Gabyby
On dit que la nuit porte conseil. Les miennes ne me rendent que plus confus. Ce n’est pas faute de prendre le temps de réfléchir avant de dormir. Cela aurait été mieux si j’avais compris que c’était le sommeil qui portait conseil, en vérité. Et des conseils, j’en aurais bien besoin. Je pourrais en demander, pourtant, mais tout se chamboule en moi. Je n’arrive plus à réfléchir correctement. À savoir ce que je devrais faire. Dans quelle direction aller. Pourquoi m’y rendre. À qui me confier. Les événements d’il n’y a pas si longtemps m’ont fait réaliser que je ne savais rien de ce qui m’entourait, en vérité. Que je ne connaissais peut-être pas si bien que ça ce en quoi j’ai toujours cru. Alors bien sûr je continue de me fier à Faust mais ce dernier doit avoir pas mal de choses à gérer en ce moment, tout comme moi.
Un soir, alors que je ne veux pas rentrer chez moi, j’ai eu l’idée de faire appel à quelqu’un qui, je l’espère, saura me comprendre et me donner son avis. Quelqu’un que j’ai pourtant combattu par le passé. Aujourd’hui nous avons le même grade. Nous buvons même quelques coups ensemble. Gabryel… Je l’apprécie. J’en suis énervé, mais c’est ainsi. Il est divertissant, malin, possède un charisme que nous ne retrouvons pas chez tous les militaires. C’est un combattant sous des airs de princelet. Un homme qui lui aussi a des responsabilités. Une famille stricte qui attend beaucoup de lui. Au lieu de rentrer chez moi, où Smaug m’attend, c’est chez lui que je vais. Je toque à sa porte. Je le laisse m’ouvrir.
« Hééé Gabyyy ! »
Je lui souris d’un air enjoué. Du moins, décontracté. Je ne veux pas tout de suite attaquer les sujets fâcheux même si j’ai besoin de parler. De m’entretenir avec la nymphe pour y soutirer un avis extérieur qui me permettra peut-être d’y voir plus clair.
« Tu as un peu de temps, ce soir ? J’t’ai ramené un vin altissien dont tu me diras des nouvelles. »
Liant le geste à la parole, je soulève la bouteille que je tiens dans ma main pour la lui montrer. Avec de l’alcool, je suis certain qu’il me laissera entrer. Et puis, ça aura le mérite de nous détendre ; à condition seulement de ne pas en abuser, parce que la gueule de bois d’il y a quelques mois… J’aimerais bien m’en passer, à présent.