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  • Playing with the big boys [PV Général Ouinouin]
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    Le dragon n'est plus, miracle est arrivé. Yggdrasil a protégé sa cité. Des mois de siège éreintant cessent, la ville millénaire respire à nouveau. Chaque soir, sous la lueur émeraude et bienveillante du grand arbre, les éossiens fêtent et célèbrent ceux tombés au combat. Après tant d'épreuves, la ville semble reprendre vie...
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    22 octobre
    1001
    Playing with the big boys
    avec Gabyby

    On dit que la nuit porte conseil. Les miennes ne me rendent que plus confus. Ce n’est pas faute de prendre le temps de réfléchir avant de dormir. Cela aurait été mieux si j’avais compris que c’était le sommeil qui portait conseil, en vérité. Et des conseils, j’en aurais bien besoin. Je pourrais en demander, pourtant, mais tout se chamboule en moi. Je n’arrive plus à réfléchir correctement. À savoir ce que je devrais faire. Dans quelle direction aller. Pourquoi m’y rendre. À qui me confier. Les événements d’il n’y a pas si longtemps m’ont fait réaliser que je ne savais rien de ce qui m’entourait, en vérité. Que je ne connaissais peut-être pas si bien que ça ce en quoi j’ai toujours cru. Alors bien sûr je continue de me fier à Faust mais ce dernier doit avoir pas mal de choses à gérer en ce moment, tout comme moi.
    Un soir, alors que je ne veux pas rentrer chez moi, j’ai eu l’idée de faire appel à quelqu’un qui, je l’espère, saura me comprendre et me donner son avis. Quelqu’un que j’ai pourtant combattu par le passé. Aujourd’hui nous avons le même grade. Nous buvons même quelques coups ensemble. Gabryel… Je l’apprécie. J’en suis énervé, mais c’est ainsi. Il est divertissant, malin, possède un charisme que nous ne retrouvons pas chez tous les militaires. C’est un combattant sous des airs de princelet. Un homme qui lui aussi a des responsabilités. Une famille stricte qui attend beaucoup de lui. Au lieu de rentrer chez moi, où Smaug m’attend, c’est chez lui que je vais. Je toque à sa porte. Je le laisse m’ouvrir.

    « Hééé Gabyyy ! »

    Je lui souris d’un air enjoué. Du moins, décontracté. Je ne veux pas tout de suite attaquer les sujets fâcheux même si j’ai besoin de parler. De m’entretenir avec la nymphe pour y soutirer un avis extérieur qui me permettra peut-être d’y voir plus clair.

    « Tu as un peu de temps, ce soir ? J’t’ai ramené un vin altissien dont tu me diras des nouvelles. »

    Liant le geste à la parole, je soulève la bouteille que je tiens dans ma main pour la lui montrer. Avec de l’alcool, je suis certain qu’il me laissera entrer. Et puis, ça aura le mérite de nous détendre ; à condition seulement de ne pas en abuser, parce que la gueule de bois d’il y a quelques mois… J’aimerais bien m’en passer, à présent.

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    Playing with the big boys. avec pignouf & ouin-ouin +
    « Fils, tu dois te concentrer. Tu es dissipé ces temps-ci, tu manques de rigueur et cela se ressent. Je ne suis pas fier de te voir ainsi. Change de comportement et rapidement ! Je viendrai te voir demain matin dans ton bureau. Au revoir. »


    Sans tergiverser d’avantage, Sebastian ouvrit la grande porte et s’en alla en direction des quartiers marchands sans lancer un regard à Gabryel. Ce dernier se frotta le visage de ses mains. Son père avait raison, il n’est pas dans son état normal et cela se ressent à travers son travail et sa façon d’être. Lui qui aime le perfectionnisme, il n’est absolument pas satisfait de ce qu’il produit ces derniers jours. Son teint est terne, on peut facilement deviner qu’il dort peu, encore moins que d’habitude. Il ne réussit pas à s’endormir, trop de choses lui taraudent l’esprit et il n’arrive guère à faire le tri dans toutes ses pensées. En dehors de ses relations sociales qui lui demandent déjà un peu trop d’énergie, il y a toute cette histoire avec les éossiens, l’incendie, Pilate...

    Il nage dans un océan. Et il croyait connaître cette étendue d’eau, il était sûr de tout... Mais plus le temps passe, plus il se rend compte que tout est flou et que ce en quoi il a toujours cru s’avère être entièrement faux. Il sent que la vérité n’est pas loin, qu’elle finira par éclater si violemment que tout le monde en sera impacté, à commencer par les dirigeants. Le Général peine à croire que ces deux enfants sont réellement les méchants de l’histoire. Ils sont manipulés, sans aucun doute, par d’autres personnes qui sont elles-mêmes contrôlées par... des gens, dans l’ombre, qui s’amusent bien de toute cette situation, évidemment. Mais avant même de savoir qui sont ces gens, encore faudrait-il savoir pourquoi ils agissent de la sorte. Est-ce que tout est calculé ? Est-ce qu’ils se laisseraient aussi facilement faire ? Peut-être veulent-ils d’une guerre civile pour mieux arriver à leur fin... Peut-être que tout cela est dans leur plan.

    C’est ridicule.


    Il s’installe sur une chaise, face à une de ces grandes fenêtres dont sa résidence est pourvue, et il contemple un instant l’extérieur avant de se remettre au travail. Sa matinée consista à cela, travailler pour tenter de se vider l’esprit. Travailler pour songer à autre chose. Mais surtout travailler pour s’améliorer car il a l’horrible sensation de n’être plus que l’ombre de lui-même depuis un moment et à vrai dire ça commence à carrément l’obséder. Il ne pense plus qu’à ça. Ce qu’il est, ce qu’il doit être, ce qu’il fait paraître... Alors s’évader un peu en s’obstinant à travailler aussi parfaitement qu’il le peut, ça lui fait du bien. Il ne s’arrête que pour se nourrir d’un maigre repas constitué de quelques légumes qui se battent en duel au fond de son assiette. Puis il continua, alternant entre lecture, écriture, gorgée d’eau, lecture, écriture, gorgée d’eau... jusqu’au crépuscule.

    C’est à ce moment que tout lui revient en tête. Maintenant qu’il n’est plus concentré sur une quelconque tache, il se retrouve à devoir se confronter. Alors il fait face bravement, du moins c’est ce qu’il croit. Si tantôt ce fut la politique qui faisait cogiter ses neurones, ce sont maintenant des visages familiers qui hantent ses pensées. Raol lui revient en mémoire, la journée qu’iels ont passé ensemble, la façon dont ça s’est terminé... Klaus qui doit vouloir sa peau à cette heure-ci. Basmath avec qui il souhaite s’entretenir et avec qui il a bien envie de discuter un peu plus... Et Samaël. Son ivrogne d’ami est dorénavant son homologue. Gabryel n’en fut pas surpris, pour dire vrai il s’y attendait depuis longtemps. Le brun a tout d’un bon militaire. Le fait qu’ils soient tous les deux sur la même longueur d’onde sera aussi un grand atout.

    Qui l’aurait cru ? Un caldissien et un altissien qui nouent une amitié ? Si ce ne sont pour l’instant que les prémices de leur relation, celui à la chevelure nacrée ne s’inquiète nullement de la suite. Il n’a aucune raison de détester Enodril, loin de là. Mais il sait que tout ne peut pas être aussi simple. Son père est là dorénavant et il a bien l’intention de remettre son fils sur le droit chemin. Le faire devenir ce qu’il est. Sebastian hait du plus profond de son être les altissiens comme les éossiens, il n’acceptera jamais que Gabryel se lie d’amitié avec l’un ou l’autre. S’il savait que c’est déjà le cas... il en deviendrait fou. Et le jeune Venomania sait que son géniteur a une maladie cardiaque, qu’il se fait vieux et qu’il ne supporterait pas d’être trop bouleversé. Il ne veut pas être celui qui accélèrera sa mort. Il ne pourrait pas se le pardonner.

    C’est aussi une des raisons pour laquelle il fait très attention à ce qu’il fait. Il a promis de devenir quelqu’un dont ils peuvent être fiers. Mais il en devient... paranoïaque. Il croit presque qu’ils l’espionne. Ils n’en seraient tout de même pas capables, si ? Il chasse ces mauvaises pensées d’un hochement de tête. Inutile de penser à cela. Tandis que son chat grimpa sur ses genoux, Bjorn lui se leva brusquement, les yeux plantés vers la porte. Quelqu’un va frapper. Et effectivement, quelques secondes après une personne toque à la porte. Sans plus attendre, la nymphe se lève et ouvre à... oh... Samaël. Quand on parle du loup...

    Malgré son visage fatigué, le grand affiche un large sourire pour répondre à la mine décontractée et joyeuse de son homologue. Assez furtivement, Gabryel scrute les alentours, vérifiant que son père ou son grand-père ne soit pas dans les parages. S’ils voient entrer un altissien chez lui... bon sang. Il reposa ses yeux sur Samaël jusqu’à apercevoir dans sa main la fameuse bouteille dont il lui parle. Le militaire roule des yeux et hausse les épaules en pouffant :

    « Bonsoir Sam’. Dis-moi, je rêve ou tu essaies de me soudoyer ? » Il rit et s’éloigna, rentrant dans la maison, en lui faisant signe de le suivre. « Comment pourrais-je refuser une telle invitation ? Tu joues avec mes sentiments Enodril. »

    Il l’amène jusqu’au salon, lui tirant une chaise pour qu’ils s’installent face à face à table. Il sort deux verres et s’assoit en poussant un soupir de soulagement. Il a la sensation d’être épuisé, peut-être a-t-il un peu trop forcé sur le travail aujourd’hui... Non... Cela n’est jamais assez. La douleur n’est rien comparée à la honte.

    « Ça va toi ? Je ne t’ai pas vu depuis l’incendie, pas de blessure ? » Il fait une petite pause et lève un sourcil, l’air amical. « Félicitations pour ta promotion au fait, tu le mérites. On est sur un pied d’égalité dorénavant. Tu es venu pour fêter ça ? »


    Il sert un verre à son ami, sans oublier de s’en servir un à lui aussi. Tandis qu’il trinque avec Samaël, il goûte au vin. Vraiment pas mauvais tiens... En tout cas, il se doute que l’altissien n’est pas venu pour fêter ça entre eux. Être Général ça ne se fête plus. Être Général, c’est bien plus que ce que l’on peut songer. C’est être la cible des colères. Être ceux que l’on accuse de maltraiter les éossiens. Être le chef d’une armée de meurtriers, pas tous très nets. Gabryel affiche un sourire réconfortant à son interlocuteur, tentant de dissimuler son indéniable fatigue mentale et physique en buvant quelques gorgées de vin. Il va essayer d'y aller doucement, la dernière fois qu'il a bu autant il s'est retrouvé dans une charrette pleine de foin à dire n'importe quoi à Raol.

    Mais... c'est qu’il est vraiment bon ce vin.

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    22 octobre
    1001
    Playing with the big boys
    avec Gabyby

    La période de Tempérance enfin finie, je ne suis plus obligé de me retenir pour manger et boire même en journée. En bon oroniste que je suis, je respecte scrupuleusement le jeûne de notre religion mais ça ne veut pas dire que c’est une partie de plaisir ; surtout pour quelqu’un comme moi qui aime bien manger. Pour fêter la fin de cette célébration, j’ai voulu apporter à mon ami (même si ce terme m’est encore étrange quand il s’agit de quelqu’un d’autre qu’un Altissien) une de nos meilleures bouteilles afin qu’il puisse juger de la qualité de ces dernières. Face à sa plaisanterie, je glousse à mon tour alors qu’il me laisse entrer chez lui comme si j’étais un habitué. Je ne devrais pas l’inciter à boire mais je me suis dit qu’une bouteille de temps à autre ne pouvait pas nous faire de mal, non ? Surtout qu’il n’est pas si commun que lui et moi ayons du temps à nous accorder pour parler autre chose que boulot, et je crois que nous avons bien besoin de nous détendre en ce moment, avec tout ce qui se passe. Saluant Bjorn, même si voir un autre chien me fait un peu bizarre, je remarque également qu’un nouvel animal a rejoint sa demeure. Un petit chat dont je lui demanderai détails plus tard. Je rougis même un peu légèrement lorsqu’il me félicite pour mon nouveau poste tandis qu’il me serre un verre du vin que j’ai apporté. Trinquant, je porte la boisson à mes lèvres une fois que je m’installe confortablement dans la chaise où il m’a invité à m’asseoir. Je suis venu le voir pour parler de plusieurs choses, à vrai dire. Ma promotion n’en faisait pas initialement partie, étant donné que j’avais oublié de lui en souffler le mot, mais je ne peux pas rater une occasion de célébrer cet événement aussi. Après tout, j’en ai rêvé depuis toujours, et cela signifie surtout que nous sommes à présent sur le même piédestal.

    « Héhé, on peut dire ça comme ça. Mais merci, ça me touche beaucoup de la part de… mon collègue. »

    Je lui lance un clin d’œil complice et amusé en appuyant sur le dernier mot, quand même fier de porter un tel titre alors que je pensais cet exploit inatteignable.
    Il me ramène également à des souvenirs, plus sombres, de l’incendie qui a frappé il n’y a pas si longtemps et qui a provoqué beaucoup de grabuge. Mon sourire faiblit en me rappelant ce qui s’y est produit et ce qui en découle depuis.

    « Plus de peur que de mal, tu sais. J’étais surtout inquiet pour Alyss, mais elle est sur la voie de la guérison. Son état est stable. »

    Ma camarade Caldissienne était vraiment mal en point. J’étais soulagé quand j’ai su qu’elle n’allait pas en mourir, mais tout de même, c’était assez grave. J’en ai fait des cauchemars certaines nuits plus tard, alors que je devais, la journée, m’occuper des dégâts du lendemain et surtout recevoir sur moi les regards courroucés, apeurés, et haineux des Eossiens sur moi. Pour Gabryel, cela n’a pas dû être beaucoup plus aisé, d’ailleurs. J’aimerais que ma venue arrive à le détendre, car je le sens moins en forme que d’ordinaire.

    « Justement, après ces événements, je… me suis dit qu’un peu de relâchement ne serait pas de trop. Je vois d’ailleurs que tu as un adopté un ami pour tenir compagnie à Bjorn. »

    Un petit sourire étire mes lèvres alors que je désigne le chat roulé en boule sur l’une des chaises. Il a l’air de ne pas trop mal s’entendre avec son chien, c’est déjà pas mal. Cela me rappelle que je ne lui ai pas parlé de mon don récent.

    « Oh, au fait… Tu veux voir un truc cool ? »

    Dans mes yeux, une lueur malicieuse s’est éclairée. J’espère que cela lui plaira.
    Posant mon verre sur la table, je me remets debout avant de me concentrer. J’arrive de plus en plus à changer de forme. Ou du moins, c’est de plus en plus facile. Fermant les yeux, il me faut quelques petites secondes le temps de me remettre dans le bain. Mais, enfin, sous le regard de Gabryel, je me change pour prendre devant lui ma forme animale. Bientôt, c’est un malamute brun qui jappe devant lui, sous l’air curieux de Bjorn qui ne doit pas y comprendre grand chose.

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    Playing with the big boys. avec pignouf & ouin-ouin +
    Gabryel n’aurait jamais pu songer un jour inviter chez lui un Altissien. Il faut dire que tout cela est vraiment nouveau pour lui... On peut penser qu’après plusieurs mois il se serait habitué, mais pourtant il a encore du mal à réellement saisir que ce ne sont plus ses ennemis. Du moins, plus pour le moment. La paix persiste, bien qu’elle soit bancale et pas vraiment acceptée de tous. La nymphe peut les comprendre, ceux qui sont encore méfiants si ce n’est même agressifs. Après des milliers d’années de guerre, une alliance naît soudainement. Il est logique que ça en surprenne plus d’un, le Venomania le premier à vrai dire. Il n’a jamais ressenti rien d’autre que de la méfiance pour les autres peuples, pour lui ils restent avant tout des Hommes, comme les Caldissiens. Il appréhendait simplement une trahison, il y a même cru lorsque le Roi Hincmar est mort. Mais la coïncidence de la mort d’Adélaïde au même instant était trop grande. Il avoue aussi avoir cru qu’un éossien s’en était pris à eux, mais depuis les révélations de Pilate tout cela semble bien plus compliqué.

    Le militaire est presque certain que son homologue Altissien ressent ce même sentiment. Destinés à sans doute se rencontrer sur le champ de bataille, ils sont finalement en très bon terme et ne sont pas si différents sur leur façon de penser. Gabryel se concentre à nouveau sur son interlocuteur qui ricane et lui lance un clin d’œil complice qui ne manque pas de le faire pouffer. Samaël est loin d’être quelqu’un qu’il ne pourrait pas apprécier. Il le devine loin d’être idiot et pour en être arrivé à ce rang là il doit avoir fait beaucoup d’efforts, la nymphe ne peut que saluer cela. A la mention de sa cousine, le Venomania ne peut qu’hocher la tête. Une de ses nombreuses erreurs ce jour-là. Même s’ils ne sont pas très proches, Alyss reste sa cousine et il sait que sa mère n’a pas dû apprécier cela si elle a appris la nouvelle. Après son père et son grand-père, il ne manquerait plus qu’elle pour le rendre définitivement fou !

    Il se demande aussi si sa sœur a appris la nouvelle. Il n’a pas eu l’occasion de beaucoup la voir, à cause du travail principalement et de sa grande fatigue. Il s’imagine un instant Samaël et elle dans la même pièce et il rit intérieurement. Non. Ça serait une très mauvaise idée ! En dehors des blessés, Gaby se doute que l’Altissien a dû avoir beaucoup de choses à gérer... Il n’a pas été promu à la meilleure période ! A sa prochaine phrase, l’ambiance redevient plus détendue et la nymphe ne peut que sourire à la mention de son chat. S’il savait ! Ainsi, il hausse les épaules et lui répond :

    « C’est une longue histoire ahah. Mais Bjorn a l’air de l’avoir plus ou moins accepté, tant qu’il lui laisse son espace personnel. »

    Il lance un regard vers son loup qui s’agite lorsque Samaël commence à se lever. Gabryel fronce les sourcils, pas tout à fait sûr de ce que va lui montrer son collègue, mais au vu du comportement de son animal il se dit que ça risque d’être... surprenant. Il entrouvre la bouche quand soudain, sous ses yeux, l’Altissien se change en... chien ? La nymphe manque presque de recracher son vin tandis que l’animorphe vient japper près de lui. Le trentenaire ne comprend pas très bien ce qu’il se passe et il se contente de rigoler un peu nerveusement :

    « Bon sang ! Tu viens de l’apprendre ? Sacrée découverte de ton propre corps ! C’est dingue que tu ne t’en sois pas rendu compte avant. T'es plutôt mignon comme ça. »

    Gaby, une lueur espiègle dans les yeux, se mets à caresser la tête du grand chien en rigolant. Il est véritablement surpris que l’Enodril ne l’ait appris qu’il y a peu. Il ne savait même pas que c’était possible de vivre aussi longtemps sans se rendre compte de cela.

    « Tu peux te montrer vachement surprenant quand tu t’y mets. Comment tu as appris ça ? »

    Le général caldissien ne peut pas s’empêcher de le fixer comme un objet scientifique. Faut dire qu’il est intrigué, maintenant. Bjorn avait poussé un petit grognement de surprise en découvrant la bête et dorénavant il s’attèle à tenter de prendre connaissance de l’animorphe en reniflant chaque centimètre de son pelage. Et... il semble... l’apprécier ? Bon...
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    22 octobre
    1001
    Playing with the big boys
    avec Gabyby

    La tête de Gabryel n’a pas de pris, actuellement ; j’étais sûr de ne pas lui avoir parlé de ça avant, et je ne suis pas déçu de lui avoir fait la surprise. Les yeux ronds de son loup sont aussi plutôt amusants. D’ailleurs, ce dernier me renifle de manière insistante. Il a l’air d’aimer cette forme, en plus. Je reviens dans ma silhouette bipède tout en ricanant gentiment. Je ne suis pas peu fier de pouvoir l’impressionner pour quelque chose, aussi risible que ce soit. D’ordinaire, c’est lui qui se montre admirable et sans faille, alors ça change un peu la donne de pouvoir lui tirer une pareille tronche. C’est très flatteur aussi pour son ego que Gabryel le trouve ‘mignon’ sous son autre apparence, quand il sait que la nymphe a des goûts difficiles. En même temps, c’est écrit sur sa figure. Quelqu’un d’aussi noble et princier ne peut qu’avoir des standards élevés ; du moins, c’est ce que j’imagine.

    « Hahaha ! Ça aussi, c’est une longue histoire, à vrai dire. »

    Je peine encore à croire que je l’ai vécu, d’ailleurs ; même aujourd’hui, cela me paraît lunaire, ce qui s’est passé.

    « Mais pour la faire courte… Tu sais, j’avais un chien, avant. J’ai découvert il y a quelques mois qu’en fait cette chienne c’était une animorphe dont je n’avais jamais vu la forme humaine. Ma mère biologique. J’ai eu un sacré choc en l’apprenant. »

    C’est peu de le dire.

    « Et du jour au lendemain, pouf ! Je pouvais me transformer. Enfin… Façon de parler, ça n’a pas vraiment été facile. »

    J’en parle de manière un peu nonchalante à présent parce que je n’ai pas envie de m’énerver en repensant à cette histoire et comment je l’ai traversé sur le moment. Car c’était loin d’être drôle. Et à vrai dire, sans l’intervention de Shimomura… Cela aurait pu être bien pire. Il a un peu fait le médiateur entre ce que j’ai appris ce jour-là, la confusion que cela a créé dans mon esprit, et mes capacités animorphes qui se sont réveillées en même temps. C’était vraiment le bordel, alors je n’étais pas mécontent que le moine soit là, à vrai dire. Même si cela me fait un peu bizarre d’y penser comme ça.
    Je me rassois plus tranquillement sur la chaise afin de reprendre une gorgée de la boisson que j’ai ramené. Vrai qu’il est bon, ce vin rouge. Il me fait déblatérer comme pas possible, par contre.

    « J’ai toujours cru que j’étais simplement un humain, tu vois. C’est particulier de devoir gérer ce genre de chose. Mais je commence à m’y faire et à mieux maîtriser cette part de moi. »

    Une part de moi… J’ai fini par me dire que c’était ça, aussi. Quelque chose d’indissociable et qui m’a toujours accompagné, sans que je ne le sache.

    « Maintenant, tu sais. J’ai un autre chien, depuis : un vrai, cette fois. Faudrait que je te le présente, il pourrait jouer avec Bjorn. Enfin, moi aussi, mais t’as compris, haha. »

    Bjorn n’est pas totalement un chien de compagnie, non plus, je ne l’oublie pas. Mais il agit un peu comme tel, alors c’est amusant de l’imaginer entouré de vrais chiens. Je suis sûr qu’il pourrait être ami avec Smaug, aussi.
    Un soupir m’échappe, faussement las. Me rappeler de ce jour particulier où j’ai découvert la moitié de mes origines n’était pas très fun. Mais bon, je suppose que c’était nécessaire un jour ou l’autre. Que j’allai finir par le savoir. Ce qui est enterré finit toujours par ressortir à la surface, non ?

    « Aaah… C’est pas simple, les histoires de famille, pas vrai ? Tu le croiras jamais, mais apparemment, j’ai des origines Caldissiennes, hé… Qui l’aurait cru… Pas moi, en tout cas. »

    Je nous ressers chacun un verre, comme si cela pouvait me faire oublier les découvertes qui se sont enchaînées dernièrement. J’ai l’impression, parfois, que ça n’a plus d’importance. D’autres fois, que je ne peux pas faire comme si ça n’existait pas. C’est compliqué, au final, de savoir si cela m’embête ou si je n’y pense pas plus que ça. Beaucoup de changements se sont opérés. En moi, autour de moi, sur Yggdrasil même… Je suis content, néanmoins, d’avoir pu laisser une chance aux Caldissiens de pouvoir laisser de côté les tensions qui nous ont séparés pendant des siècles. Je me permets de plaisanter à nouveau un peu en lançant un sourire en coin à mon homologue.

    « Remarque, je ne croyais pas pouvoir m’entendre avec des Caldissiens. Ils sont un peu moins antipathiques que ce que je pensais. »

    Gabryel et moi, au fond, nous ne sommes pas si différents. Et je ne dis pas ça car je sais que ma mère est née chez lui, dans ses terres natales. Je dis ça car je sais qu’il y a des choses qui nous rapprochent. Que nos étendards sont peut-être des raisons trop ridicules pour que nous nous battions alors que nous avons tous les deux perdu un leader il y a un an, et que nous sommes encore à la recherche de leurs assassins.

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    Playing with the big boys. avec pignouf & ouin-ouin +
    Voir la créature revenir à sa forme initiale fait sourire le caldissien. Il ne s’attendait pas à une telle révélation. Il n’avait jamais entendu parler d’un cas pareil, était-ce dû à un déni de sa propre personne ? Il se questionna en levant les sourcils, sirotant le vin rouge qui attendait patiemment dans le fond de son verre. Gabryel resta attentif à l’histoire de son homologue, essayant de recoller les morceaux. Un animorphe ayant gardé sa forme animale aussi longtemps ? Qui plus est sa mère ? Sacrés problèmes familiaux, de son côté. Il pouffa un peu face à l’euphémisme de Samaël, gardant tout de même le silence pour le laisser finir. Il s’imagina plutôt facilement à quel point cela avait pu être déroutant pour l’altissien, bien qu’il semblât le prendre avec plus de légèreté. La nymphe le suit du regard tandis que son interlocuteur se rassoit, savourant le liquide dans son verre. Une part de lui... De la même façon que l’eau est un peu une partie de son âme à lui. Cela faisait sens dans sa tête, mais uniquement parce qu’il est lui-aussi une sorte d’hybride. Enfin, du moins, il n’est juste pas tout à fait humain.

    Un grand sourire s’installa sur le visage du général lorsqu’il entendit parler d’un nouveau camarade. C’est peut-être ça qui les rapproche le plus, cet amour qu’ils ont pour les animaux. Gaby n’est pas certain que Bjorn saurât s’amuser comme un véritable chien, il serait un poil plus brut, mais au fond il a lui aussi des codes canins qui se rapprochent de ceux des chiens. C’est envisageable, même s’il faudrait garder un œil sur eux. Le soupir las de son camarade l’interpella, tandis qu’il lui livra une énième nouveauté. La nymphe s’étonna de la facilité avec laquelle Samaël se confiait à lui. Ils se savaient proches, ou du moins en bonne entente, mais le voir si franc envers lui lui donnait envie de l’être à son tour. Il finit par rire franchement de sa remarque sur les caldissiens. Ouais... Les esprits changeaient. Lui non plus n’aurait jamais cru pouvoir vivre cela. Après avoir combattu face à sa nation des années durant, cela n’avait peut-être plus vraiment de sens. Il a pris la vie des siens. Et inversement. Seraient-ils capables de faire comme si rien ne s’était passé ? Est-ce qu’au fond, les choses ne seraient pas mieux ainsi ?

    « Eh bien... Tu vas nous faire une syncope avec tous ces événements. J’ai bien fait de te servir un verre généreux. » Il boit à son tour, comme pour se donner le courage de tout rassembler. « Tu aurais préféré rester humain ? Je ne sais pas si ça fonctionne un peu comme pour nous, les nymphes, mais j’imagine que maintenant que tu es au courant ça te paraîtrait un peu idiot de redevenir humain. Au final, tu perdrais véritablement une partie de toi. Et ta chienne, tu l’as laissée errer dans Yggdrasil, au final ? »


    Il ne se verrait pas se déconnecter de la nature. Et il se disait qu’au final, une fois que l’on était au courant, c’était comme une évidence. Impossible de s’en détacher et comme devenue naturelle. Mais au final, peut-être que la façon dont il l’a découvert l’a un peu... ébranlé. Bon sang. Gabryel avait quelques souvenirs de leur première véritable rencontre, Sam avait évoqué ses soucis de famille, son abandon... Rien qui ne le réjouissait. Au final, c’était un peu comme si on lui avait menti toute sa vie, sur ses origines, sa famille...

    « Je ne pense pas que les caldissiens ou les altissiens soient si différents. Nous sommes deux peuples, avec des croyances qui varient, mais on se bat, on étudie, on boit... Et on est tous des ignorants au final ! Tous dans le même bateau. » Il se servit un autre verre, engloutissant la fin du premier. « On n'est même pas si différents des éossiens, si tu veux mon avis. »


    Ouais. Carrément pas même. A leur place, ça ferait longtemps que les altissiens ou caldissiens auraient mis à feu et à sang Yggdrasil pour faire déguerpir des envahisseurs. Dans cette histoire, ils sont tous un peu les victimes de quelque chose qui les dépassent. Quelque chose de plus grand. Gabryel souffla et finit par vouloir se livrer, lui aussi. Après tout, Samaël lui faisait assez confiance pour se confier, alors il pourrait faire un effort lui aussi :

    « En parlant d’histoire de famille, il va falloir que je surveille mes arrières. Après tout ce qu’il s’est passé, mon père et mon grand-père se sont décidés à venir ici, pour avoir des yeux et des oreilles partout. Ils savent sans doute que nous ne sommes pas très hostiles l’un envers l’autre. Et s’ils finissent par avoir la preuve, ça sera vraiment un sale moment. Je ne sais pas trop quoi faire, en fait. J’ai un peu envie de les envoyer paître, mais ils m’ont tout donné, ça serait un peu culotté, même pour moi. »


    Il s’étira sur sa chaise, tentant de rassembler ses pensées. Il en avait assez d’être épier, de se méfier de chacun de ses mots ou de ses gestes. Il en venait à se demander ce qu’il se passerait si Sebastian ouvrait d’un coup la porte d’entrée, sans prendre la peine de toquer. Par Omnis...

    « J’espère que tu sais que tu peux avoir confiance en moi, malgré leurs présences. Si jamais tu as besoin d’un grand caldissien pour te secourir, je serai là. Je sais me faire discret, parfois. »


    Il lui offrit un léger clin d’œil espiègle. Il était sincère. Il ne voulait pas que cette nouvelle sonne comme un avertissement ou une tentative de l’éloigner. Au contraire. Il voulait le préserver de cela et trouver une solution pour pouvoir agir comme bon lui semble sans avoir la sensation de trahir les siens et de n’être qu’un bon à rien.

    « Ils ont des avis très tranchés sur les étrangers. Autant éossiens que altissiens. Ce n’est pas mon cas. Je te considère comme un ami, même s’il y a quelques années je t’aurai peut-être tué si l’occasion se serait présentée. Pas parce que tu étais un altissien, mais juste parce que les choses étaient faites ainsi. Et je crois que je commence à comprendre les éossiens. Du moins, j’ai rencontré quelqu’un qui m’a fait réfléchir. »


    Raol avait eu un sacré effet sur lui, ces derniers mois. Il avait beaucoup évolué et... plus le temps passait, plus il voulait aider les éossiens. Discrètement, sans se présenter en chevalier servant. Il voulait leur offrir l’occasion qu’ils attendaient tous. Mais peut-être que ça finira par se retourner contre lui, tout ça. Il leva son verre en l’air et eut un sourire en coin.

    « On arrivera peut-être à véritablement allier les nations, qui sait. »


    Il n’y croyait pas vraiment, mais bon.
    kyro. 017 ldd

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    22 octobre
    1001
    Playing with the big boys
    avec Gabyby
    Je bois cette fois une gorgée cul-sec de mon verre, comme si cela allait me faire oublier tous mes problèmes et pas les empirer. Pas que j'en ai beaucoup, des problèmes, comparé à d'autres, mais je sens que j'ai besoin d'évacuer un peu tout ça ; et en parler avec Gabryel me fait étonnement du bien. Je me sens aussitôt plus détendu quand je sens l'alcool dans mon gosier et que je parle plus librement de ma vie privée à l'aîné alors que je ne pensais pas être aussi bavard. Au final, j'ai appris à vivre avec ma condition d'animorphe. Cela ne me fait pas de mal, de changer de forme parfois, du moment que je peux redevenir un bipède quand je veux. Inconvénients et avantages se mêlent depuis que j'ai acquis -ou plutôt réveillé- ce pouvoir mais je parviens au fil du temps à les maîtriser et à rendre la situation plus vivable.

    Il n'a pas besoin de le dire et pourtant il le dit quand même, mais c'est vrai. Altissiens, Caldissiens... Deux peuples aux origines semblables et qui pourtant se sont retrouvés séparés à cause d'une bête histoire de religions. Pour rien au monde je souhaiterais vivre dans le désert, mais je pense aussi que ce serait plus simple si nous étions davantage mêlés. J'ai fini par le comprendre. Par me dire qu'il n'y avait pas que des Caldissiens chiants. Que certains, à l'instar de Gabryel, pouvaient se révéler plus amusants que je ne le croyais et se transforment même en charmante compagnie. La nymphe n'a pas tort sur ses points. Je n'arrive pas encore à tout à fait me dire que nous sommes pareils que les Eossiens car j'oublie de temps à autre que ce sont véritablement nos ancêtres et que nous ne devrions donc pas les écarter de tout ce que nous faisons. Pourtant des clivages demeurent, comme s'il n'y avait pas d'issu et que les natifs, peu importe ce qu'ils font, avaient forcément tort quand ils n'étaient pas d'accord avec nous.

    Je ne connaissais pas vraiment la famille de Gabryel, à vrai dire, sauf peut-être sa sœur, mais j'en apprends un peu plus à chaque visite chez lui, où il avait déjà un peu abordé le sujet en me dévoilant les visages de ses proches sur un des tableaux qu'il conserve chez lui. Il a toujours semblé très fier de sa sœur, d'ailleurs, mais il n'a que peu de fois parlé des autres. Son père et son grand-père, qui n'ont pas l'air beaucoup en faveur de l'union entre les peuples, pourtant signée par nos souverains respectifs. Si je devrais être envieux du fait que mon collègue a grandi dans une famille, je ne sais pas si je peux tant le jalouser que ça, en vue de ce qu'il m'en dit. Je suis flatté, toutefois, qu'en dépit du ressentiment de son paternel pour les personnes non Caldissiennes, Gabryel ait décidé de s'ouvrir à moi et de me considérer comme son ami. Je sens mes joues prendre de légères couleurs, sans que cela ait grand chose à voir avec l'alcool. Il n'a pas besoin que je lui dise que, réciproquement, j'aurais dû le tuer si nous nous étions croisons en pleine guerre. Mais comme moi, désormais, il n'aspire qu'à une union paisible et pacifique. Ce que j'aimerais considérer comme un nouvel âge d'or.

    « Ouais... Ce serait bien. »

    Les militaires auront d'autres utilités que la guerre, mais si ça veut dire épargner le plus grand monde possible et ne plus voir des camarades mourir inutilement au front, alors ça me va, comme changement.

    « Mais hé, qui sait ? Pour l'instant, ça reste encore un peu compliqué, mais peut-être qu'on arrivera quand même à faire quelque chose, au bout d'un moment. »

    C'est une chose à laquelle j'aimerais croire, en tout cas. Méfiant au départ envers cette paix dont on nous parlait, je me suis rendu compte progressivement de tout ce qu'elle avait apporté de bons ; et surtout de tous les horizons que cela pouvait nous ouvrir. Cette paix en laquelle Adelaïde croyait fermement, moi aussi j'ai envie de la défendre et de la faire prospérer autant que possible. Je pense que nous ne pourrions pas, après cette soirée, se battre dans un combat à mort avec Gabryel.

    « Tes vieux... Ils doivent faire avec leur temps. On a signé une paix officielle, après tout, c'est dans la loi, désormais, de s'entendre. Donc techniquement, ce sont eux qui enfreindraient les règles s'ils te disaient quoi que ce soit, héhé. Disons que ma chienne-euh... Ma mère... J'ai voulu prendre mes distances. Alors moi, les histoires de famille, de toute façon... »

    Je me ressers un verre s'il s'agissait d'eau. Je commence à ressentir les premiers effets de l'alcool, mais cela reste encore minime pour le moment. Mon regard se pose dans le verre que je fais tourner pour que le liquide à l'intérieur bouge. Je deviens un peu plus timoré.

    « Tu sais... Je serais pas là, si je te faisais pas confiance. »

    Il se peut que j'ai tort de ne pas me méfier assez, mais je ne pense pas un seul instant qu'il pourrait se retourner contre moi, bizarrement. Et je sens qu'il m'a confié des trucs, ce soir. Des trucs qu'il n'aurait pas forcément pu dire à des membres de sa propre famille, par exemple.

    « Enfin... Confiance, c'est toujours un bien grand mot. Mais je sens que... qu'on est sur la même longueur d'onde, finalement, toi et moi. »

    Il a même parlé des Eossiens, un moment. Une rencontre avec quelqu'un qui l'a fait réfléchir.
    Un peu... comme moi ?..
    Oui, ce foutu moine... Il m'a retourné le cerveau de nombreuses fois. Pas que le cerveau, d'ailleurs. Je sens comme une agitation dans la poitrine à chaque fois que je me dirige vers le sanctuaire.

    « Tu penses que... Qu'on pourrait vraiment bien s'entendre, avec les Eossiens ? »

    La partie n'est ni gagnée, ni résolue d'une quelconque façon. Il faudra attendre, je suppose, de voir comment les choses évoluent et de savoir dans quels camps finirons-nous par aller.

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    Playing with the big boys avec Wouaf-wouaf pignouf
    La nymphe coiffait ses cheveux en détaillant Samaël d’un air intéressé. Difficile de s’empêcher de croire que tout cela ne se serait pas produit sans le réveil des natifs. Peut-être n’aurait-il jamais saisi sa seconde nature, peut-être ne se seraient-ils jamais adressés la parole dans un contexte aussi léger ? C’était un effet papillon extrêmement surprenant. En repensant à tout ce qui s’était produit depuis le début de cet envahissement, il sentait sa tête lui tourner, sans pour autant remettre la faute sur le vin. Il y avait eu tant de choses, du côté professionnel, national ou personnel. Des ennemis étaient devenus des amis, des amis avaient disparu. Plus globalement, il y avait surtout eu des changements tragiques : les têtes du pays étaient mortes. Le gouvernement avait bien changé, lui aussi. Sans compter les accidents, nombreux, et les abus de pouvoir. C’était impossible d’avoir pu prévoir de tels événements. Tout cela dépassait l’entendement. C’était sans doute à cause de cet enchainement si rapide que la plupart des caldissiens et altissiens ne réussissaient pas à avancer. On leur demandait de changer des habitudes ancrées depuis des siècles. N’oublions pas les éossiens qui, eux, se retrouvaient priver de leurs terres après un sommeil de 1000 ans.

    Gabryel afficha un sourire plus léger, plus doux, en constatant que son partenaire paraissait du même avis que lui. C’était agréable de pouvoir discuter de sujets si délicats et notamment d’être en accord dessus. Évidemment, peut-être n’étaient-ils pas d’accord sur chaque détail, toutefois, c'était déjà suffisant à son sens. Inutile de chercher à être exactement sur la même longueur d’ondes, l’important était qu’ils partageaient les mêmes valeurs, la même quête. Tous les deux désiraient une fin heureuse, presque utopiste. Sans doute que leur passé jouait. Après avoir fait la guerre pendant si longtemps, il était plutôt naturel de souhaiter une pause. Un endroit pour respirer, un temps pour se calmer. Pour pouvoir, enfin, tracer un nouvel itinéraire, un chemin plus adapter pour les générations futures. Le Venomania savait qu’au fond, malgré leurs différences, ils avaient un vécu similaire et c’était probablement ce qui faisait qu’ils se comprenaient et s’appréciaient sans trop faire d’effort. Si celui à la crinière nacrée ne croyait pour le moment pas vraiment à une potentielle entente entre les nations, il était soulagé de constater que Samaël était un peu plus optimiste, malgré les complications. Il l’aidait, sans s’en rendre compte, à accepter l’idée que c’était possible. Que ça prendrait du temps, mais qu’un jour, oui, un jour, ils pourraient tous, éossiens, caldissiens, altissiens, partager une vie commune, loin des menaces et de la colère.

    La nymphe se resservait un nouveau verre en constatant peu à peu ce qui se passait dans son cœur et dans son âme. Il prenait conscience de sa propre évolution en scrutant du coin de l’œil l’animorphe à ses côtés. Aux yeux de la loi, ils étaient alliés, effectivement. Mais il n’y avait pas que cela. Leur relation n’était pas seulement professionnelle. Il ne se verrait pas se mettre en compétition avec lui, désormais. Ni même contester sa position ou le combattre. Il était devenu plus qu’un collègue. Une confiance, ou du moins ce qui s’en rapprochait le plus, commençait à voir le jour entre eux. Ne plus avoir à se méfier de chaque faits et gestes était un soulagement, mais il n’y avait pas que cela. C’était surtout une preuve que, quelque part, les choses changeaient. Bien sûr, leurs positions les poussaient dans ce sens. Il n’y avait nul doute que pour des roturiers ou de simples civiles, la pilule ne passait pas si facilement. Ils n’étaient pas habitués à côtoyer l’ennemi et n’avaient, de base, jamais eu à le faire.

    Gabryel hocha la tête aux paroles de l’altissien. Il avait raison. Le souci ne venait pas de lui. C’était néanmoins toujours difficile à accepter. Il se voyait mal leur tenir tête, notamment sur un sujet aussi sensible. Mais il avait raison, le brun. Le tort ne lui revenait pas, cette fois-ci. Il était temps pour lui de s’émanciper des pensées de son père. Voler de ses propres ailes. Apprécier le changement sans en craindre les conséquences. Le général sentait que le sujet de sa mère rendait assez morose le nouvel animorphe, alors il n’insistait pas, mais son regard traduisait une certaine empathie. Ah la famille... Quelle plaie. Il fut un peu plus surpris par les aveux de Samaël, ne s’attendant pas à ce qu’il précise les sentiments qui les liaient. C’était assez gratifiant de se savoir apprécié en retour. Gabryel sourit plus distinctement en portant ses lèvres à son verre. Il était d’accord avec lui. Tout cela ne pouvait être que positif, non ? Sa question lui fit soulever les épaules, cependant il ne se sépara pas de son rictus satisfait. Il avait envie d’y croire, lui aussi. Il avait eu tort, auparavant, de voir ces changements comme un danger. Certes, c’était très perturbant, mais c’était pour le mieux, pas vrai ? Il y avait de l’espoir, quelque part, dans cet épais brouillard. Il le sentait.

    « Je suis heureux de constater que l’on partage les mêmes pensées. C’est réconfortant de sentir qu’on n’est pas vraiment seul avec nos grands idéaux. Mais tu as raison, en dehors de ma famille, il y en a encore beaucoup qui ont du mal à accepter cette paix, certains n’y croient simplement pas. Mais les choses changent. C’est peut-être aussi notre rôle... Montrer l’exemple. »

    Il releva les yeux vers lui, croisant son regard et lui offrant un plus large sourire. À deux, ils étaient forcément plus forts. Il devait y en avoir d’autres, des silencieux qui croyaient en tout cela. Il suffirait peut-être de faire voir que c’est possible ? Il but une nouvelle gorgée du liquide pourpre avant d’articuler à nouveau.

    « Oui, je pense que c’est possible. C’est même déjà le cas, pour certains. Bien sûr, il y aura toujours des exceptions. Le but c’est d’en faire un maximum pour cette génération, ainsi la prochaine aura un chemin plus éclairé... » Il leva son verre, le faisant tinter contre celui de son homologue altissien. « Ensemble, on y arrivera. On pourra dire que c’est autour d’un vin altissien que les choses ont commencé. »

    Il pouffa.

    « J’ai eu très peu d’amis dans ma vie. Des camarades de beuverie, évidemment, mais jamais de véritables alliés. Je nourris secrètement l’espoir que, toi et moi, nous puissions être un symbole de cette entente entre nos pays. Deux militaires, destinés à s’entretuer, qui finalement se retrouvent amis, ce serait un très beau conte pour enfant. »

    Malgré son ironie, on pouvait sentir une certaine sensibilité dans sa voix. Tout cela le touchait. Lui qui voyait la vie comme un champ de bataille, se contentant de penser que chaque personne était un ennemi ou un traître potentiel, il se sentait plus léger que jamais. Loin de cette paranoïa maladive.

    « L’Impératrice Adélaïde et Sa Majesté Hincmar seraient fiers de nous, j’en suis persuadé. »

    Cette simple idée suffisait à lui mettre du baume au cœur, savoir que son défunt Roi convoitait cette même idée de paix était une raison suffisante pour se battre.

    « Et tu... penses quoi des Elysiens qui ont des relations avec les éossiens ? Des amitiés, des amourettes... Comment tu appréhendes cela ? »
    kyro. 017 ldd

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    22 octobre
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    Playing with the big boys
    avec Gabyby
    Sûr de lui, j'aime toutefois l'optimisme dont Gabryel fait preuve. Est-ce qu'en le revoyant dans cette taverne il y a quelques temps j'aurais pu imaginer qu'on puisse s'entendre ? Je crois qu'Altissiens et Caldissiens se sont plutôt bien accommodés l'un à l'autre, tout compte fait : tant mieux. Si je serais un bon exemple, je ne sais pas, mais je veux croire en ce que mon collègue me dit à ce sujet : c'est mieux que de se dire que les choses ne changeront jamais. Nous sommes des figures d'autorité, nous nous devons de montrer la marche à suivre, qu'ils sachent que ce n'est pas si mal de s'entendre malgré tout et que c'est ce qui est le mieux si nous voulons éviter de nouvelles guerres entre nos pays. Gâcher cette belle paix promise par nos défunts dirigeants... Une amitié entre Généraux de pays différents, un conte pour enfants mais ce sont les adultes qui en auraient le plus besoin. Je me rends compte que je me suis fourvoyé sur bien des choses par rapport au nacré, d'ailleurs. J'imaginais la nymphe aussi populaire en public qu'en privé. S'il veut bien que nous soyons camarades proches, cela me va ; vaut mieux que ça qu'une grosse mésentente entre ceux qui représentent leurs armées respectives. En reprenant une gorgée de ma boisson, je me trouve distrait et intrigué par sa question. Quand Gaby parle de sujets sérieux, il démontre, finalement, qu'il n'est pas si égocentrique qu'il le laisse paraître. Son rôle est pris à cœur en dépit des grands airs qu'il se donne : son titre n'a peut-être pas été usurpé. J'ignore si je suis si bien placé pour porter un réel jugement quant aux relations qui peuvent exister entre Elysians et natifs.

    « Je ne sais pas si le fils d'un Altissien et d'une Caldissienne pourrait être très critique sur le sujet. »

    Mes parents ont fait parti de deux nations qui se détestaient depuis des siècles. Alors que nous nous mêlions aux Eossiens...

    « Hormis leurs tatouages dans le dos et leur quartier attitré, il n'y a rien qui nous différencie d'eux, après tout. Je ne serais pas étonné que des choses arrivent. C'est sans doute déjà le cas, d'ailleurs. »

    Je suppose que quand on habite dans la même cité, eh bien... Oui, cela peut se produire. Ce n'est pas comme si nous pouvions contrôler tout ce qui se passait dans les foyers privés de chacun.

    « Et alors quoi ? Est-ce qu'on doit vraiment empêcher ça ? Je ne pense pas. C'est plutôt bête d'arrêter un conflit d'un millénaire pour en faire naître un nouveau, à mon sens. »

    Et je dis ça alors qu'à mes jeunes débuts, j'étais pour la guerre et notre victoire totale sur nos voisins bleus.

    « Cette question m'a l'air assez précise, dis-moi... Tu as des choses à avouer ? »

    Finissant la bouteille de vin, je ne peux m'empêcher de glousser un peu : pas par moquerie mais par ma transformation soudaine en véritable commère qui se demande s'il y aura des ragots croustillants pour ce soir.

    « C'est drôle, je t'aurais cru entouré d'amis. Pas tant que ça, finalement, alors ?.. Est-ce que tu en as des amis Eossiens ? Enfin... Des amis... ou plus si affinités. »

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