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  • See you letter ~ entre novembre 1001 et mars 1002 - Page 2
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    Le dragon n'est plus, miracle est arrivé. Yggdrasil a protégé sa cité. Des mois de siège éreintant cessent, la ville millénaire respire à nouveau. Chaque soir, sous la lueur émeraude et bienveillante du grand arbre, les éossiens fêtent et célèbrent ceux tombés au combat. Après tant d'épreuves, la ville semble reprendre vie...
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    Il me faudra du temps avant de comprendre que mon humeur plus positive et ce sentiment serein en moi qui ont commencé à m'accompagner depuis peu viennent en réalité de ces missives dans lesquelles je laisse mes pensées parler toutes seules comme si elles en éprouvaient l'implacable besoin. Au fond de moi, je sais que j'attendais probablement que le moine me donne des réponses, des pistes, ou des conseils. Qu'il me dise si je vais dans la bonne direction. Quel chemin prendre. Où il faut tourner. J'ignore depuis combien de temps je me suis permis de me reposer sur lui comme ça. Quoique je doute que me reposer est le mot, mais j'éprouve comme un sensation de légèreté depuis que je me suis mis à poser sur les parchemins des émotions que je n'avais pas eu l'occasion de laisser sortir. Mais cela me fait du bien, je crois. Je ne devrais pas abuser et faire comme si le religieux était un journal intime, même s'il a dit que ça ne le dérangeait pas. Mais je ne veux pas prendre trop de place. Je ne veux pas lui fermer une opportunité de s'exprimer à son tour.
    Mais je suis toujours parcouru de cette impatience indescriptible lorsque je reçois une lettre et que je peux sentir même sans l'avoir entre les mains que ce sera celle de mon correspondant Eossien. Je n'y prêtais pas forcément attention avant, mais je me sers de plus en plus de la sensibilité de mon odorat pour reconnaître des senteurs qui me sont devenues familières et sur lesquelles je peux désormais attribuer des visages, à défaut de noms, ou l'inverse. Mes sens s'affinent au fur et à mesure que je les utilise ; ce qui est pratique car j'ai de moins en moins de mal à m'en servir. J'ose davantage qu'avant. Je me sens progressivement plus à l'aise. J'ai appris à vivre avec, me rendant compte que c'était beaucoup plus simple d'accepter cette part de moi plutôt que de la rejeter en pensant que mon sang d'animorphe allait se rendormir. Mais c'est depuis que je l'ai embrassé, au contraire, qu'il a cessé de bouillir et de s'agiter, me laissant plus libre de mes mouvements.
    Allongé devant le feu de cheminée alors que je caresse distraitement Smaug, les traits de mon visage se détendent dès les premières lignes, quand je reconnais à présent son écriture et sa manière de s'adresser à moi.

    Ce qu'il dit au début est vrai. J'ai effectivement trouvé qu'il ne s'exprimait pas assez sur son ressenti personnel. Mais je ne pensais pas que cela allait me retomber dessus. Je suis surpris mais je ne réfute pas ses propos, car je le sais observateur et moi peu toujours conscient de mes propres actions. Je ne me rendais pas compte que je ne m'exprimais pas suffisamment sur ce qui me tracasse. Une habitude qui ne m'a jamais quitté, mais quand j'y pense, ce n'est pas faux que je ne me souviens que peu de moments où je me suis confié. J'ai longtemps cru que l'on me dénigrerait si je le faisais. Si je me le permettais. Si j'osais même émettre le moindre commentaire. On me disait que je devrais être reconnaissant envers la communauté. Je le suis. Je pense même que j'ai été plutôt docile. On ferait n'importe quoi, après tout, pour ne recevoir que quelques miettes d'attention. C'est sans doute ridicule mais lorsqu'on est affamé, bah on les prend quand même, les miettes. On ne fait pas le difficile. Je n'avais pas ce luxe de l'être. Je ne m'en offusque pas. J'ai quand même heureusement bien fini et je crois que j'ai, quelque part, une bonne étoile qui a veillé sur moi pendant une partie de ma vie.

    C'est donc avec étonnement qu'il aborde le sujet de sa sœur quand je ne m'y attendais pas du tout. Il en parle peu, de sa famille. Je connais son cousin, Daichi (même si connaître est un bien grand mot) et j'ai rencontré sa mère (mais là encore c'est un bien beau terme), mais je ne connais son aînée que par le peu qu'il m'a dit sur elle. Je ne savais pas -ou plus- comment était leur relation entre eux. Mais pas si bonne que ça, de ce que je peux en déduire. Sinon, je crois qu'il en parlerait un peu plus.
    Et j'ai apparemment eu juste sur Rosemarie même si on dirait qu'elle ne se souvient pas de moi, ou en tout cas n'a pas voulu en parler autour d'elle. C'est son choix, après tout. Même si elle m'a touché, je ne peux pas affirmer non plus que nous soyons extrêmement proches. En fait, je suis un peu intimidé par le fait de l'aborder à nouveau. J'ai eu l'impression de lui faire peur, l'autre jour. De m'être montré trop imposant.
    De ce que je constate, en tout cas, le moine a l'air lui aussi plongé non pas forcément dans doutes, mais il a l'air de songer à certaines choses, à propos de la cité et de ce qu'elle nous cache encore. Et pourtant, le Shimomura est un de ceux qui parcourent les souterrains avec aisance en tant qu'Eclaireur. J'aurais cru qu'il connaîtrait tout sur tout. Mais c'est lui mettre beaucoup de choses sur les épaules.
    Quand je reçois une lettre, c'est devenu mon rituel de lui écrire avant de dormir. Cela me détend et me repose. Et sauf en cas d'imprévu, je ne mets vraiment pas longtemps à lui répondre. Tant et si bien d'ailleurs que je n'ai pas vu le temps passer et que je viens de réaliser que cela fait plus de trois-quatre mois que nous nous écrivons.

    Shimomura,

    Pour le moment, la météo est des plus clémente. J'ose espérer que la tempête qui est tombée sur Altis était la dernière, mais je reste aux aguets au moindre changement climatique brusque. Je dois avouer toutefois que cela me touche que vous vous inquiétiez de la sorte à mon égard.
    Je ne peux pas nier que je parle effectivement peu de moi ou des choses qui me tourmentent. Ce n'est pas une habitude que j'ai prise en grandissant, ma situation étant délicate. C'était impensable pour moi que je me plaigne un jour alors que je devais m'estimer chanceux que l'on me laisse tout de même une chance. Je ne sais pas non plus si on pourrait trouver un intérêt à ma propre histoire. Je me montre néanmoins curieux de celle des autres.
    Mais je peux vous dire, si vous voulez savoir, que je crois avoir rencontré votre Rosemarie -s'il s'agit bien de la même- sur un marché il y a quelques mois. C'est un odeur que j'ai parfois reconnu sur vous. Je ne suis guère étonné qu'elle ne vous ait pas parlé de moi. Je ne suis en rien quelqu'un de mémorable ou qui vaille la peine qu'on se rappelle de lui. Du moins, Rosemarie fut si gentille qu'il ne vaut mieux pas que je l'importune davantage. Cette coïncidence reste cependant amusante et j'espère qu'elle se porte bien de son côté.

    Vous m'aviez parlé de votre sœur, une fois, il y a un moment. Je ne la connais que par ce que vous m'avez dit d'elle, mais même si je n'ai pas grandi avec fratrie à mes côtés, je ne vois pas ce que vous voudriez faire d'autre que l'aider. Si elle ne s'en rend peut-être pas compte tout de suite, je suis sûr qu'elle finira par en prendre conscience. Mais les relations familiales sont souvent les plus compliquées et ce qui est arrivé dernièrement en Yggdrasil ne doit pas détendre tout le monde.

    Vous semblez toutefois de plus en plus bousculés par certaines questions dont j'ignore souvent la nature, mais cette histoire d'interrogations, que ce soit à propos de la cité ou autre, n'est sûrement pas anodine. L'arbre en lui-même semble renfermer bien des secrets qu'il est le seul à détenir, et je pense que s'il veut un jour nous les partager, ce sera à lui d'en décider.

    Je continuerai de prier Oros pour que les températures soient un peu plus douces, au moins jusqu'à mon retour. Ce dernier est prévu dans un peu plus d'un mois. J'espère que vous avez retrouvé les livres de cuisine dont vous me parliez, car nous aurons du pain sur la planche à ce moment-là.

    Amicalement,

    Samaël Enodril.


    ______________________


    Spoiler :

    Natsu et Sam by Coba <3

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    L'état de maman a empiré.
    La tête collée dans mes bras, sur mon bureau, je ne parviens pas à me tirer de cette pensée. De cette constatation, plutôt, que j'ai fait depuis plusieurs jours maintenant. Je n'en comprends pas la raison ; mais pour être parfaitement honnête, je ne comprends pas non plus ce qui la fait souffrir. Ce qu'elle a vécu lors du réveil était peut-être violent, mais son état physique ne devrait pas se dégrader aussi rapidement. Ou du moins, c'est bien la première fois que je vois ça. Mais encore une fois, je pense ainsi car j'associais son l'état de son mental à celui de son corps ; et si ces choses sont souvent entremêlées, je commence à me demander si c'est entièrement le cas ici. Je n'en sais rien. C'est bien le pire, dans tout ça : j'ai beau être devenu moine, j'ai beau être soigneur, je n'ai pas la moindre idée de ce qui se passe.

    Relevant ma tête, je jette un regard mauvais à la figure endormie dans un coin de la pièce, les ongles crispés dans ma peau, menaçant de devenir des griffes d'un instant à un autre. Je ne sais pas pourquoi, mais aujourd'hui est différent. Aujourd'hui, je tolère moins son incartade habituelle, son flot d'injures, ses commentaires mesquins et moqueurs, sa manière de poser le blâme sur tout lui arrive sans jamais se poser de questions sur elle-même. Elle me fatigue. M'épuise. M'énerve, même, peut-être, si je laissais mon honnêteté parler pour moi. Je ne veux pas le faire. C'est ma sœur. La seule forme de famille proche qu'il me resterait si jamais ma mère...
    Je coupe court à ma pensée, détournant mon regard pour que celui-ci se reporte sur la lettre qui m'attend. J'allais y répondre avant qu'on ne vienne me prévenir que Nagisa était à l'entrée du sanctuaire en train d'éructer des injures incompréhensibles. J'hésite, d'ailleurs, à y répondre quand cette dernière est endormie non loin d'ici, comme si, inconsciemment, je craignais sa réaction si elle découvrait avec qui je corresponds dans mon temps libre. En temps normal, sans doute me dirais-je que je ferai ça une autre fois.
    En jetant un nouveau coup d'oeil à ma sœur, toutefois, je suis pris d'une violente bouffée de chaleur dans ma poitrine. Une bouffée de frustration et d'agacement.

    D'une main, je finis par saisir un morceau de parchemin et ma plume, la mine renfrognée. En  lisant le courrier d'Enodril, toutefois, mon expression se détend. Progressivement. Un peu, au début, n'effaçant que la ligne sur mon front, avant que ce ne soit le retroussement de mon nez qui disparaisse petit à petit. Je ne m'en rends pas totalement compte, mais cela me met de meilleure humeur, de le lire. C'est étrange, de le voir être d'accord avec mes remarques alors que cela aurait été impossible il y a bientôt un an ; mais j'esquisse une mine désabusée quand je constate que cela fait un moment, en réalité, qu'il connaissait Rosie. Hm. Son odorat est un peu trop perceptif, des fois, je ferais bien de m'en méfier.
    Je suis toutefois surpris qu'il mentionne le petit moment où j'ai évoqué Nagisa, entre deux propos pas forcément clairs. Ma mine, toutefois, se fait morne face à sa supposition plus qu'optimiste. J'aimerais qu'elle en prenne conscience : mais tout ce que je vois, pour l'instant, ne prouve rien qui y ressemble. Au contraire. Je ne sais même pas si je suis complètement d'accord sur sa théorie au sujet d'Yggdrasil, mais ce n'est pas un problème en soi. Au contraire, je trouve cela intéressant, de voir un point de vue différent du mien, aussi souvent opposé à ma façon de résoudre des problèmes.

    Je cligne toutefois des fois lorsqu'il me fait comprendre qu'il sera bientôt de retour, surpris par cette évocation. Il est vrai que le temps a filé depuis son départ : j'avais presque oublié que les mois étaient même passés les uns après les autres. C'est étrange, mais je ne l'ai pas tant ressenti que ça. Il faut dire qu'à force de converser ensemble, j'avais presque oublié qu'il n'était plus dans la cité. Mais cette nouvelle me... Fait plaisir. Sûrement parce que je me dis qu'il vaut mieux une bonne partie des militaires – que je ne connais pas plus, mais que je me permets de juger dans leur globalité. Sûrement. Sûrement pas pour une motivation plus personnelle. J'espère.

    Inconsciemment, un léger sourire s'est dessiné sur mes lèvres, même discrètement. Je réponds avec une mine calme, apaisée, sans me préoccuper des ronflements grossiers de Nagisa dans le fond de mes oreilles.

    Enodril,

    Heureux d'apprendre que les températures se montrent clémentes. Le printemps est en effet encore loin.
    Je m'étonne toutefois de vous voir qualifier votre propre histoire – et personne, si je puis dire – d'inintéressante. Je ne peux être d'accord là-dessus, et vous me pardonnerez ce côté moralisateur qui  me vient de ma fonction, mais aucune histoire n'est nulle d'intérêt, puisqu'elle correspond à une personne à part entière, et une personne ne peut être sans intérêt. Chaque être s’inscrit dans le cycle, d'une manière ou d'une autre : son histoire aussi. Dans tout le temps que j'ai passé en tant que moine, je n'ai jamais rencontré quelqu'un qui ne soit pas important.

    Je ne peux toutefois être aussi optimiste que vous ne l'êtes pour ma sœur, même si c'est une qualité que j'admire ; je tends à croire, malheureusement, qu'il en sera le cas. Et ce qui est arrivé suite au Réveil est bien l'une des principales causes de son état, je ne puis dire que cela soit la seule. Le mal me semble enraciné plus profondément encore ; je me demande même si elle souhaite sincèrement aller mieux. Son comportement tend à me démontrer le contraire.

    J'ignore si on peut parler d'interrogations pour les réflexions qui me travaillent sur notre cité. Je parlerais plutôt de détails et d'éléments qui ne me semblent pas faire sens. J'aimerais partager votre vision des choses, mais je doute de plus en plus que ce qu'Yggdrasil nous révèle soit de sa propre action. J'aimerais, en tous cas, qu'il ne s'agisse que d'une crainte stupide.

    J'espère que votre retour se fera dans le calme, car il ne faudrait pas que vous trouviez une raison de vous défiler de vos prétentions en matière de cuisine.

    Amicalement,
    Natsume Shimomura.

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    Natsu grogne et fixe des fleurs en #8A4B08

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    Journée achat avant mon retour à Yggdrasil. Il y avait un moment que je n'avais pas acheté de nouveaux vêtements, mais il faut dire que je suis pas mal sorti voir le paysage pour en profiter avant de rentrer. Ce n'est pas tous les jours que je reviens à Altis et même en Altissia. A force de me dépenser à l'extérieur, mes vêtements se sont usés plus vite que prévu. Pas que je ne sorte jamais quand je suis sur Yggdrasil, mais là j'en ai vraiment profité pour refaire un peu le tour du pays et je me déplace beaucoup moins quand je suis dans la cité. Le jour de mon retour sera en plus important alors il faut que je me montre présentable pour revenir à la ville. Bien sûr, depuis que je l'ai, je ne quitte jamais l'écharpe que le moine m'a envoyé. Parlant de lui, d'ailleurs, c'est ce soir-là que sa lettre me parvient. Etant donné que notre correspondance est assez régulière, je me permets de toujours me préparer à recevoir une missive de sa part. Je sens que cela va faire un peu étrange quand je reviendrai et que nous nous parlerons face-à-face. Ce n'était pas désagréable, de se parler que par courrier. Même si... Je ressens des émotions étranges et indéchiffrable en sachant que je vais le revoir bientôt.
    C'est toujours néanmoins avec ce même plaisir que je lis son parchemin, une expression touchée lorsque je lis le premier paragraphe. Ce genre de discours ne m'étonne guère de sa part, mais ça ne me laisse pas indifférent malgré moi. J'ai un peu de peine en revanche pour son histoire avec sa sœur. Je n'y peux pas grand chose : ce sont des histoires de famille. De plus, elle n'apprécierait probablement pas de rencontrer un soldat, si c'est à cause de l'un d'eux qu'elle a perdu une jambe. Mais je sens que cette histoire tracasse le magimorphe. Et il n'y a pas que ça. Yggdrasil ne serait pas maître de ses capacités ?.. Je me demande ce qu'il veut dire par là. Hmm... Notre arrivée aurait-elle modifié quelque chose ?

    Shimomura,

    Mon retour ne se fera probablement pas dans le calme, mais si ça peut vous rassurer, j'honore toujours mes rendez-vous, et je ne peux donc qu'être optimiste pour deux concernant votre sœur. J'aimerais avoir les mots qu'il faut mais je n'ai jamais eu de sœur et je ne pourrais même pas la rencontrer : elle me détesterait sûrement, ne serait-ce qu'à cause de sa jambe.

    Mais depuis votre dernière lettre, j'ai un peu réfléchi et j'en viens à me demander également si notre venue sur Yggdrasil n'a pas éveillé quelque chose, ou modifié quelque chose qui aurait permis un dérèglement ou un changement quelconque en rapport avec l'arbre. Personne encore ne sait non plus pourquoi le Réveil est survenu. Ou pourquoi la Chute est arrivée, déjà. Nous avons nos légendes liées à nos religions, mais comment savoir si elles sont vraies, en fin de compte ? Je me disais que des Eossiens vivants pouvaient nous éclairer sur l'origine de la Chute, mais il semblerait que vous soyez autant dans le flou que nous. Dans tous les cas, pensez-vous qu'il puisse s'agir d'une mauvaise chose ? Y'a-t-il eu des événements qui vous ont particulièrement inquiété, pour que vous ayez cette crainte ?

    Je suppose que nous ne pouvons qu'attendre que les choses se fassent pour savoir si l'arbre nous réserve d'autres surprises. Puisqu'il a aidé les Eossiens durant l'incendie, j'aurais pensé qu'il serait naturellement de votre côté.
    Dans tous les cas, j'ose espérer que ce n'est pas un nouveau sommeil de mille ans qui nous attend. Mais je suis content de rentrer, même si j'apprécie les correspondances comme moyen de communication. J'espère vous avoir transmis un peu de cette affection pour les lettres, en fin de compte.

    Amicalement,

    Samaël Enodril.


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    Natsu et Sam by Coba <3

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    Enodril,

    En toute vérité, je ne saurais dire si il s'agit simplement de ma recomposition des événements qui la teint ou si c'est un véritable souvenir, mais je me rappelle encore de la nuit de l'Incendie ; tout particulièrement de la sensation que j'ai éprouvé lorsque ma marque, à l'instar de celles des autres des miens, s'est illuminée. Je n'avais jamais vécu cela auparavant et pourtant, quelque chose me dérangeait, me perturbait. Contrairement à ce que j'aurais pu croire, je n'ai pas ressenti quoi que ce soit de positif : un lien, plutôt, dont j'ignorais même l'existence, mais face auquel je n'avais aucun choix, presque un poids subi. Bien différent, en somme, de ce que j'ai trouvé de bon dans notre religion.
    Peut-être suis trop méfiant, il est vrai, il s'agit de ma principale tare. Mais trop de choses incroyables en soi me paraissent s'enchaîner à un rythme trop rapide pour que je n'en sois pas dubitatif. Si il n'y a pas forcément de lien entre chaque événement, je peine à croire que quelque chose de vital ne nous échappe pas.  Les textes, malheureusement, ne peuvent nous aider ; ils ne sont que des récits écrits pour des motifs que nous ne connaîtrons jamais vraiment. Je ne saurais dire  si l'oronisme et l'omnisme se sont véritablement créés suite à la Chute ; mais tout comme je peine à véritablement croire que  l'Âge d'Or ne soit pas une métaphore, je ne peux pas m'empêcher de me demander à quel point le temps a transformé l'histoire véritable.

    Excusez mes interrogations insipides, il semble qu'elles aient fini par tomber sur papier. Il faut croire que j'ai peut-être trop pris l'habitude d'exprimer ce genre de choses par courrier ; je ne suis pas exactement sûr que c'est ce que vous souhaitiez me montrer, en soi. Pour autant, je vous remercie pour l'expérience, cela me permettra de comprendre davantage nos croyants lorsque je les accueillerai. Il arrive en effet parfois que nous autres moines soyons trop coupés du reste du monde.

    Si mes calculs sont bons, il s'agira de la dernière lettre que vous recevrez de ma part avant votre retour. Je vous souhaite donc un bon voyage.

    Amicalement,
    Natsume Shimomura.

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    Natsu grogne et fixe des fleurs en #8A4B08

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    J'avais hâte de rentrer. Si je n'avais pas eu de quoi largement m'occuper durant ces mois de "congé", j'aurais trouvé le temps affreusement long. Mais je suis content de pouvoir retrouver toutes les connaissances que j'ai faites à Yggdrasil. Content mais aussi nerveux, comme si j'avais peur qu'il y ait eu de trop gros changements en six mois. C'est la moitié d'une année, après tout. Et en un an, il peut se passer beaucoup de choses. Comme un lien qui démarre mal mais qui peut s'affiner au fil des retrouvailles. Les lettres furent une bonne distraction et les relire m'aident à m'apaiser et à chasser les émotions négatives de mon esprit. Cela me fait bizarre de me dire que je ne suis pas mécontent non plus de retrouver le moine, surtout après notre correspondance au cours des semaines passées. Cela n'a fait que me donner encore plus d'impatience pour la suite. Comment sera mon retour ? Dans quelles circonstances est-ce que nous nous reverrons ? Y'aura-t-il quelque chose qui aura changé grâce à ces lettres ? J'ai en tout cas pour ma part l'impression de le connaître un peu plus. J'ai pu de mon côté laisser exprimer ma nature littéraire, qui me permet une plus grande liberté dans le choix de mes mots. Ils sont davantage posés et réfléchis, et même quand ils sortent spontanément, cela vient toujours du plus profond de moi. Je pense tout ce que j'écris. Libérer des pensées par autre chose que la parole est parfois bien pratique.

    C'est avec un peu plus de surprise à chaque fois que je découvre son envie de me faire des aveux, même parfois ceux que je considère comme très personnels à l'instar de ce moment dont il me parle dans sa dernière lettre, notamment en me racontant les événements avec les marques et l'arbre et les sensations qu'il a éprouvé à ce moment-là. J'eu l'impression sur le moment, même si je n'ai pas pris le temps de beaucoup observer, qu'il y avait plutôt une euphorie de la part des natifs. De savoir que cet arbre est là pour les aider et les protéger, et de rappeler aux Elysians qu'ils ont le soutien d'un être dont la puissance est insoupçonnée et mystérieuse. Voilà pourquoi la notion de déplaisir que lui a ressenti est un récit bien étrange, mais il n'aurait aucune raison de mentir. Je me demande juste à quoi correspondait donc ces lumières dans le dos des Eossiens quand on a tous cru que l'arbre tentait d'insuffler sa vie chez ses habitants.
    Mais je suppose donc que lui poser une question sur le soi-disant défi entre Oros et Omnis est vain, s'il ne sait pas lui-même. Je pensais qu'ils avaient vécu le moment sur l'instant. Mais la Chute fut trop brutale pour qu'ils se souviennent vraiment de quoi que ce soit. Tant pis, je ne connaitrais pas de détails supplémentaires sur l'Âge d'Or. Enfin, sauf si ça n'existe pas réellement, en fin de compte, et que ce n'est qu'une chimère pour nous faire rêvasser.

    Quoiqu'il en soit, cela me fait plaisir que qu'il ait éprouvé des sentiments positifs en rédigeant ces lettres et en lisant les miennes. J'espère que mon retour ne lui sera pas décevant et qu'il n'a pas "trop" pris goût aux missives, même si ça ne me dérangerait pas de lui en envoyer encore un peu.

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