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  • Love letter from the lost days [Judith - Rosemarie]
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    Le dragon n'est plus, miracle est arrivé. Yggdrasil a protégé sa cité. Des mois de siège éreintant cessent, la ville millénaire respire à nouveau. Chaque soir, sous la lueur émeraude et bienveillante du grand arbre, les éossiens fêtent et célèbrent ceux tombés au combat. Après tant d'épreuves, la ville semble reprendre vie...
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    2 participants

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    Nouvelle journée qui commence, et Judith commence déjà à être sur les nerfs. Trop de gens dans les rues, déjà. Au moins, l'avantage avec son allure, c'est que les gens s'éloignent d'elle à son approche. Au moins ça lui a facilité le trajet jusqu'à sa belle. Et la boutique de sa belle, elle se trouve devant. On réajuste son manteau, dépoussière sa coiffe et vérifie bien que les bandages et prothèses sont en place. C'est pas le genre de Rosie de juger là dessus maaaaais...Judith veut vraiment être la meilleure version d'elle-même pour la grise. On a fini tout ça, on prends une profonde inspiration et, enfin, on entre.

    Discrètement, elle ouvre la porte. Personne à l'entrée de la boutique, huh. Elle doit être entrain de coudre...Ou peut-être qu'elle dort mais qu'elle a oublié de fermer la porte à clé? Non non, c'est la paranoïa de Jud' qui parle. Nan elle se contente de juste, rester au rez-de-chaussé.  Son pas boiteux qui la fait longer le mur, sa main valide qui vient effleurer certains vêtements.  Voir tout ça, et se dire que Rosie a une aussi mauvaise image d'elle-même... Un bruit vient d'un peu plus loin, derrière quelques rangées de vêtements, doucement , elle passe au travers, et elle est là.

    Rosie dans sa routine, à faire l'inventaire de la boutique. Hmmm...Est-ce que Judith se permettrait de... Nan, nan. Faire un "coucou" surprise en lui cachant la vue, ça ferait que stresser Rosie. A la place, Judith reste là, le coté gauche appuyée contre le bord du mur, à observer Rosie. Rosie...Elle est tellement mignonne, même quand elle travaille. On dirait que tout se fait avec le coeur, même quand il n'y est pas. La matte pourrait rester comme ça toute la journée. Mais elle a plus que ça en tête pour aujourd'hui. ...Bon maintenant faut l'aborder hein. Allez Jud', tu peux y arriver, fait un truc court, ça t'éviteras de bégayer.

    Hey- D'une voix douce, chaleureuse, avec un tout petit sourire, mais un sourire sincère.

    Love letter from the lost days [Judith - Rosemarie] Paques11
    Que c'est doux, tout ça... Ce huitième petit lapin n'a pas pu résister. En revanche, son compère le neuvième est un vrai gronchon : il déteste les adolescents. Surtout ceux qui dessinent sur les murs.

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      Journée d'inventaire, aujourd'hui. Pas de clients pour une bonne partie de la journée. La grise n'avait pas beaucoup de congés, dans sa semaine et une des deux seules journées qu'elle prenait, elle faisait de l'inventaire.... Donc en vrai, elle avait qu'une journée de congé.... Ou elle faisait des commissions, des achats pour sa boutique la plupart du temps. Donc en vrai, Rosie, elle travaille tout le temps. Et c'est peut-être ce qui explique sa fatigue du moment. Mais c'est pas grave. Elle continue de sourire et de servir les gens. Et depuis qu'elle faisait des ateliers dans les classe de Natsu.... ça ne pouvait qu'aller mieux. Ah et bien, sûr, il y avait Judith. Judith, sa belle Judith qui remplissait son coeur de bonheur. Tellement de bonheur, à chaque fois qu'elle l'imaginait sourire, à chaque fois qu'elle la voyait, qu'elle l'embrassait. Juste cette pensée était assez forte pour faire augmenter le rythme cardiaque de la jeune femme. Allez, Rosemarie, concentre toi. T'as quelques trucs à compter encore et puis tu pourras prendre une petite pause. Ce serait une bonne idée..... Oh Judith serait jolie avec cette robe là. Une voix douce, qu'elle reconnaîtrait parmi des milliers, résonne pas trop loin. Et même si c'était la voix de sa belle Judith, même si elle était plus que contente de la voir là... Elle était tellement concentrée et ne l'avait aucunement entendue entrer dans la boutique qu'elle ne pu s'empêcher de sursauter avec un tout petit cri aigue en échappant sa feuille parchemin et sa plume sur la surprise.

        « J-Juju! J-j-je t'av-vais pas ent-entendue, d-d-désolée! »


      Rapidement, elle ramasse ses affaires par terre, les dépose sur une petite table et franchie les quelques mètres entre elle et sa belle blonde, heureuse, se sentant ravivée d'énergie juste en voyant Judith. Arrivée devant elle, Rosie ralentit et, de manière très timide, vient prendre les deux mains de Juju dans les siennes en souriant, la tête baissée. C'était encore, relativement, très récent, leur relation alors Rosie avait de la difficulté à prendre l'initiative pour les bisous et tout ça. Surtout les premières secondes. Comme si elle doutait encore que tout ça, c'était réel et qu'elle n'avait 'pas le droit' de l'embrasser, même si ses lèvres en brulaient d'envie.... Oui Rosie avait encore beaucoup de travail à faire.

        « T-tu vas b-bien ? Je... Je suis contente de te v-voir... »


      Petit sourire gêné, petite voix timide, joues rougissantes, Rosie in a nutshell.

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    Un petit soufflement de nez, amusée, quand elle la voit sursauter . Mais le sérieux revient aussi vite qu'il est partit. Judith eut à peine le temps de plier le genou que Rosie avait déjà récupéré sa paperasse par terre. Petit sourire gênée de Judith. Etre aussi peu mobile quand elle n'est pas concentrée, c'est toujours aussi frustrant.

    Enfin bon, toute juste relevée que sa jolie grise vient à elle, ses mains dans "les siennes". Un tout petit geste de rien du tout qui vient faire du gros baume au coeur, même si elle ne sent qu'une seule des mains de Rosie. Là tout de suite, la matte hésite. Est-ce que...est-ce qu'elle peut l'embrasser là? Ca bousculerait pas un peu Rosie? Mais ses pensées se font interrompre par la requin.

    Le sourire chaleureux de Judith qui s'étire, trop attendrie par l'attitude de Rosie. Merde, maintenant elle aussi a du rose sur les joues.

    Toujours. Toi?

    Et puis, dans un élan de courage, elle libère sa main valide pour la poser sur la pommette de Rosie. Doucement, elle lève le visage de sa petite amie dans sa direction et, non sans hésiter une demi-seconde, dépose ses lèvres sur celles de Rosie. Oh boi que ça fait toujours autant d'effet. Rien que réaliser qu'elles sont ensemble, ça amplifie toujours ce petit quelque-chose qui lui parait déjà extraordinaire. Elle aimerait aller plus loin mais, elle se dit que ce serait peut-être la brusquer. Alors, lentement, elle se retire, ôtant sa main pour qu'elle vienne réajuster une mèche de sa grise.

    Ses yeux restent fixés sur la requin avant de voguer dans les environs, remarquant le papier que Rosie tenait.

    T-tu t-t- Elle baisse la tête en soufflant nerveusement du nez, joues rougissant un peu. Ça lui fait encore tout drôle de pouvoir se permettre ses bégaiements. Elle comprends Rosie, évidemment qu'elle comprends.

    T-tu de-devev-devrais p-pas ê-etre en co-cocon-congé? Auj-jo-aujoujou-ajajou-...là?

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      Comme réponse, Rosie hoche la tête, le regard toujours baissé. Elle est terriblement timide encore et toujours, même avec Juju... Surtout avec Juju, en fait. C'est la première fois de sa vie qu'elle est en couple et elle veut tellement tout bien faire, mais c'est aussi un peu beaucoup d'émotions fortes en même temps pour le petit coeur de la requine. Elle sent soudainement une main qui vient lui froler doucement les pommettes, lui faisant lever la tête et..... Oh Oros À chaque fois, ça la surprenait. À quel point embrasser Judith était quelque chose de magnifique, de magique, de tellement plaisant. Elle n'a pu s'empêcher de faire un léger bruit de surprise quand le baiser a commencé, mais elle se laisse porter en fermant les yeux. Sa main qui se dépose sur les hanches de Judith, jusqu'à ce que la blonde se retire. Rosie ouvre les yeux doucement, souriante, mais timide, se léchant le bout des lèvres par réflèxe. Et puis elle tente de parler, Judith. Ses bégaiements ne l'avaient jamais dérangés. Comme ceux de la requine n'avait jamais dérangée Juju. Elle restait patiente et la laissait parler.

        « O-oui! Mais j'avais b-besoin de faire euh... L-l'inventaire du m-magasin, sinon je v-vais être en retard e-et.... »


      En fait, Rosie n'a pas besoin de travailler tout le temps comme ça. Elle le sait, mais elle veut toujours donner son 110% dans tout. Même si ça la gênait toujours de l'avouer.beaucoup de travail à faire.

        « J-j'allais p-prendre une pe-petite pause, là... E-et comme tu es ici..... »


      Rosie enlace Judith pour lui donner un calin, très doux. Elle voulait tellement la sentir contre elle, avoir son odeur, qu'elle lui joue dans les cheveux et.... Oh ça allait être difficile de se concentrer sur son travail.

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    L'inventaire du magasin donc? Hm, elle peut faire ça petit à petit au fil de la semaine ça pourtant non? Bon Judith n'a jamais eu à tenir quelque-chose d'aussi "gros" que la boutique de Rosie mais, elle se prive quand-même d'une journée de repos là. Du mal à croire que Rosie puisse être en retard, elle est tellement ponctuuu-

    Un petit échappement de ses cordes vocales quand Rosie vient la prendre dans ses bras (et au dépourvu). Jusque dans son étreinte, la grise elle est tellement douce, tellement...arh, Judith arrive jamais à trouver les mots pour ça. La matte qui devient toute rouge alors qu'elle ses bras, ses mains et s-...Oh le coeur de Jud' qui commence à s'emballer. C'est huh, c'est doux hein... Bon Jud' ressaisis t-Judith prends à son tour Rosie dans son bras, sa tête se posant sur le coté de celle de la requin. Dieux que son contact physique c'est comme un bonbon pour ses sens et son coeur. Peu importe ce qui peut la tracasser, juste l'avoir là, ça désamorce tout. Sa main valide qui se retient de descendre et, à l'inverse, monte le long de son dos pour commencer à caresser la nuque de Rosie.

    Judith retire finalement sa tête pour regarder sa belle les yeux dans les yeux. Le regard habituellement sombre et perçant de Judith devenu tout doux et mielleux. Son pouce qui continue de caresser la nuque de sa belle.

    Prends ta pause...

    Alors qu'elle hésite à se retirer, ses yeux de cuivre se tournent vers autre chose, juste derrière elles.

    T-tien-tiens, t'as at-atata-t'as-t'avais p-pas ç-ça ava-avant? La ro-la roro-robe je veux d-did-dire.

    C'est histoire de parler, d'avoir un prétexte pour rester avec elle mais aussi parce qu'elle l'aime bien cette robe là, blanche et verte. ...Mais surtout un prétexte pour rester avec son amoureuse.

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      Les petites attentions de Juju sur ses cheveux, sur sa nuque, ça donnait l'envie à Rosie de tout abandonner pour la journée et laisser la blonde l'emporter ou elle le voudrait. C'était tellement merveilleux, encore mieux que tout ce qu'elle avait pu imaginer avec son esprit fertile. Être en amour...

      Quand leurs regards se rencontrent, Rosie sent une vague d'émotions lui passer dans l'échine. C'était comme ça à chaque fois, un sentiment tellement euphorisant. La jeune femme était tellement heureuse avec sa belle mate, et puis quand elle lui dit de prendre une pause, c'était comme si, finalement, on lui donnait la permission de relaxer. Elle sent tout de suite ses épaules devenir un peu plus lourdes et la fatigue débarquer dans son corps. Puis, Judith apporte son attention sur une des robes qu'elle avait mise en attente récemment. Elle devait encore finaliser quelques trucs, mais elle était presque terminée.

      Et comme si la vie lui reprenait immédiatement, Rosie sourit, excitée, des étoiles dans les yeux.

        « O-oui! Je viens de la f-f-finir... M-même si elle est pas v-vraiment finie mais j'ai e-envie.... E-en fait je v-v..... »


      Elle ne finit pas sa phrase et part immédiatement chercher la robe en question, qu'elle apporte jusqu'à Judith.

        « J-justement je me... J-je me demandais si... T-tu voudrais pas l'essay-yer ? C'-c'est beaucoup p-plus facile pour m-moi de e-euh.... D-de voir s-s'il reste d-des problèmes à rég-régler et..... E-eum....... »


      Plus elle parlait, plus elle se disait qu'elle en demandait trop à Judith. En vrai, oui, c'était pour voir s'il y avait des imperfections, mais aussi, bah... Judith était toujours belle quand elle portait des robes et Rosie, elle... Oh non ses joues commencent à rougir vraiment et elle a soudainement chaud. Elle cache même son visage dans la robe, terriblement timide en parlant avec une petite voix.

        « J'me d-d-dis-sais qu'elle t-t-t'irait b-....b-bien........»


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    Et bah, elle en avait vraiment besoin de son petit break Rosie, plus que d'ordinaire. Des fois, Judith a presque peur qu'en relâchant sa main, elle s'effondre. Elle a tellement juste l'air fragile Rosie. Mais tout ça s'est envolatilisé dès que la matte a mentionné la robe derrière elles. C'est comme si on venait de la remettre à pleine puissance. Voilà que la grisse commence à raconter pour sa robe, plus enjouée que d'ordinaire. Une robe qu'elle vient tout juste de finir et- Et elle s'en va la chercher pour la lui montrer. Oui non, c'est bien ce qu'elle pensait, c'est joli et-

    Judith qui a les joues qui s'empourprent à nouveau. Ses yeux qui vont vers la robe puis Rosie puis la robe puis...Oh. Ooooh... Judith écarquille les yeux, complètement rouge cette fois. Elle vient de comprendre ce qu'elle insinuait par là, avec les problèmes à régler et qu'elle lui irait... Judith baisse la tête avant de se gratter la nuque, soudainement nerveuse. Elle peut garder la tête haute dans quasi-toutes les circonstances, mais se faire dire par sa copine, que ça lui irait bien si elle portait la robe là...

    J-j-je j-ej-jej- h-c'est à c'estatat-t'à di-did-à dire qu-que j-tu...tu...

    Elle relève timidement la tête.

    T-tu p-...tu pense? Et elle rebaisse la tête.

    Et la grousse bouffée de stress qui lui vient à l'idée de devoir se changer chez Rosie, de porter la robe devant elle ou juste, d'être en robe. C'est quelque-chose qu'elle n'avait plus fait depuis...Depuis beaucoup trop longtemps.

    J-je v-je veux d-veux dire- C-ça d-ça doit p-pas r-rendre t-très bi-bi-bien avec mes p-prot-poro-ptoro-mes p r o t h è s e s...

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      Quand Judith lui poste sa question, Rosie hoche la tête de manière sincère. Elle se mord la lèvres inférieure, très légèrement (sinon ça coupe) et lève les yeux dorés vers ceux de Juju. Avec un petit sourire timide, la requine écoute la blonde parler et....

        « T-t'es touj-jours jolie, Judith e-et meme avec tes prothèses... C'-c'est pas grave, t-toi aussi tu... Tu as le droit de t-te sentir b-belle. »


      Avec une détermination et une motivation qu'elle faisait de plus en plus preuves au fil des mois, Rosie prend alors la main valide de son amoureuse pour la guider a travers le magasin jusqu'a sa petite salle d'essayage.

        « C-comme ça tu p-peux te changer et j-je t'attendrai i-i-ici. »


      Son coeur se met à battre plus fort à la simple idée d'imaginer Judith se changer. Oh non Rosie, fait attention, tes pensées divergent encore. Elle secoue rapidement sa tête, clignant des yeux avant de tendre la robe à la mate.

        « S-si tu as besoin d'aide j-j-je peux a-aussi t'aider.... »


      Son visage s'enflamme encore une fois alors qu'elle détourne le regard. Est-ce qu'elle forçait Judith a porter la robe ? Est-ce qu'elle était trop.... Oh non Rosie, est-ce que t'es en train de tout foirer encore une fois ? Allez, allez, attend un peu. SI elle veut vraiment pas, c'est pas grave et t'auras qu'a t'excuser comme tu fais d'habitude. Mais Judith..... Rosie aimerait tant qu'elle se sente jolie. Même avec ses prothèses....

      C'était probablement réciproque avec la blonde, mais bon, hein.

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    Elle en a vu des choses dans sa vie Judith, aussi jeune qu'elle soit. Elle a traversé bien des épreuves, mais ça là, c'est sans doute la chose la plus déstabilisante qu'elle ait entendu depuis plus de deux ans maintenant. Le droit de se sentir belle? Rosie ne lui a pas laissé le temps de calculer plus longtemps. La grise l'emportant gentimment vers une cabine d'essayage. Elle a pas sa force la requin, mais Judith se laisse emporter, désarmée contre elle.

    Hésitante, elle prends de sa main la robe pour la mettre sur son bras artificiel. Ses yeux fixant la robe, anxieuse, sacrément anxieuse. Ça lui parait tellement étranger maintenant, de porter des robes. Et puis, elle fini par avoir le courage de les lever vers Rosie-

    J-je su-suis p-p-pas sûre d- Elle s'arrête, recroisant le regarde de Rosie. Un regard qui se détourne, toute gênée qu'elle est la grise. Soudainement, la voix de Judith s'éteint, elle se calme soudainement. Toute tentative de résistance vient de s'évaporer face à son amoureuse. Elle y peut rien, elle la fait juste, fondre. Alors elle plaque la robe contre son torse, boitant jusqu'à la cabine.

    Je-je v-v-d'accord-

    On tire le rideau et...maintenant il va falloir s'y mettre. Pas question de retirer les bandages, trop long et trop encombrant à retirer et enlever, et puis ça pourrait lui faire perdre l'équilibre sans. La robe dans "ses mains", elle la fixe, prise d'une nostalgie amère. La dernière fois qu'elle avait porté une robe, elle avait encore ses deux bras et jambes... Nan nan faut pas y repenser. Allez, elle s’exécute, difficilement. Les manches sont tellement grande, elle en a pas l'habitude, et puis les robes, l'impression soit d'être serrée soit de nager dedans, comme si elle savait pas où elle s'arrêtait. Elle a même manqué de tomber 2-3 fois.

    J'arrive...

    Après un long silence, Judith se révèle enfin.

    Pas de coiffe, pas de brassards, pas de protections, pas de gants, rien. Tout ce qui vient de sortir de cette cabine, c'est une jolie blonde en robe. Une jolie blonde qui reste la tête baissée, inquiète, gênée, plein d'autres ressentis conflictuels. Et puis elle tente de faire un pas et la voilà qui trébuche presque, ne se rattrapant in extremis que grâce à une table voisine. Elle paraissait presque normale, une normalité gâchée par des cicatrices, des marques de brûlures et ses deux substituts de membres.

    Et puis, Judith lève enfin son regard.

    C'-c-c'est p-pas tr-pa-...je... Revoilà que son visage devient tout rouge.

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      Alors que Rosie est anxieuse de son bord, elle ne remarque pas toutes les montagnes russes d'émotions que Judith semble aussi vivre. Rosie qu,est en train de se dire que, peut-être, elle est trop forceuse et que... En vrai Judith n'a aucune obligation de tester ses robes, si elle n'en a pas envie.

      Mais voilà que la belle blonde acquiesce. Et elle part derrière le rideau. Rosemarie, laissée à elle-même, joue nerveusement avec ses doigts. Une partie d'elle-même se dit qu'elle pourrait jeter un coup d'oeil pendant que... NON. Méchante, méchante Rosie. Comment oses-tu penser un truc du genre ?! C'est peut-être ta petite amie, mais vous n'êtes pas.... Vous n'avez même pas.....

      Elle se gratte le nez, rougissant horriblement.

      Et puis finalement, elle sort et les yeux dorés de la requine s'écarquillent. Elle... Oh Oros tout puissant, elle est beaucoup trop jolie. Beaucoup, beaucoup trop jolie. Et alors que, bouche-bée, Rosie se met à rougir comme une grosse tomate bien mûre, elle se dit qu'il faudrait peut-être qu'elle dise quelque chose.

        « J-Juju... Tu... Tu es t-tellement belle »


      Des larmes lui montent aux yeux, doucement, avant que la jeune femme s'avance vers son amoureuse et l'enlace fortement. Même si Judith n'avait encore rien dit, elle pouvait le sentir. Étant terriblement empathique envers les autres... Et aussi, elle la connaissait bien, sa Juju. Elle savait à quel point ça pouvait être difficile pour elle. Rosie, un peu la meme chose... Alors elle la comprenait.

      Souriante, les larmes coulant déjà sur ses joues alors qu'elle regarde la robe sur sa belle blonde, Rosie a de la difficulté à se concentrer sur autre chose que... Judith est belle. Tellement belle.


        « T-tu es m-m-ma-magnifique. »


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    Elle sait vraiment pas où se placer là Jud'. Pas qu'elle est en terre inconnue non. Plutôt un monde qu'elle a quitté depuis si longtemps qu'elle se demande si elle a vraiment encore sa place dedans. Elle reste plantée là, terriblement mal à l'aise sous une nouvelle "peau" qui ne lui appartient pas. Elle a presque envie de s'enfuir et se rhabiller...Et puis Rosie brise le lourd silence.

    Pas eu le temps de faire ou penser quoique ce soit. Rosie est venue l'attraper dans ses bras, la faisant presque perdre l'équilibre. C'était déjà très lourd tout ça là, mais Rosie qui vient l'enlacer aussi fort... Ca commence à faire beaucoup, même pour Judith. Un peu "sous le choc", ça lui a prit un bref moment avant de baisser la tête pour voir Rosie. Rosie qui...pleure? Souriante mais qui pleu-... Il y a quelque-chose qui surgit dans son coeur. Elle saurait pas dire si c'est bien ou mal c'est juste... C'est impossible à décrire exactement. C'est comme si Rosie est juste, capable de comprendre ce qu'elle ressent. Non plutôt, qu'elle aussi le ressent. Ce qui est sûr, c'est que Judith est touchée droit au coeur. L'émotion toujours plus fort. Elle reste stoïque Juju, mais c'est dur, c'est vraiment vraiment dur. Pas la force de serrer Rosie dans son bras ou de faire grand-chose. Elle se laisse juste porter par sa Rosie. Ses derniers mots, ses larmes...

    Judith commence à faire quelques pas en avant. Trop déstabilisée pour garder l'équilibre habillée comme ça. Peu importe ce que lui dit Rosie, peu importe à quel point elle appréhende l'instant, il faut qu'elle voit. Alors elle se traîne jusqu'au miroir le plus proche et...

    {Promise Neverland - Isabella's lullaby}

    Il y a une fille devant elle, derrière un mur de glace. Elle est matte, blonde, les grands yeux cuivrés, dans une robe blanche et verte. Une jolie fille. Elle a l'air étonnée, comme si elle découvrait le monde à chaque instant. Elle a peur mais, elle a un je-ne-sais-quoi, un truc comme Rosie. Elle lui parait si familière cette fille.

    Elle la fixe, comme si Judith lui faisait peur. Et puis, non sans hésiter, elle fini par s'approcher, lentement, pas à pas. Elle est nerveuse. Elle a même manqué de trébucher. Pourtant elle continue d'avancer. Les yeux de cette fille, ils se mettent à briller d'une lueur dorée. Elle lui dit quelque-chose, comme si elle l'avait toujours connu. Alors Judith s'approche en même temps que l'autre s'approche. C'est comme si Rosie et tout le reste autour d'elle n'existait plus. La figure aux yeux d'or fini par tendre la main gauche. Une main couverte d'une manche noire. Judith s'en approche, encore, et encore. La fille finit par poser la paume de sa main sur le miroir. Sans réfléchir, Judith fait de même. Et elles se regardent, comme ça, sans rien faire, sans rien dire. Leurs silhouettes l'une l'autre sont quasi similaires. Elles se mettent même à regarder l'une l'autre de haut en bas avant de retourner vers les yeux. Cette fille, l'a regardé comme si elle la jaugeait. On aurait même dit qu'elle venait de regarder Rosie derrière. Et la fille sourit, tristement. Difficile de le décrypter clairement. Pour Judith ça lui paraissait...doux-amère?

    Sans se retourner, la fille retire sa main du miroir et...Difficile à dire si elle recule ou non, mais elle s'efface, elle s'efface en souriant, toujours en fixant Judith. Et puis, la fille disparaît, ne laissant toujours qu'une fille matte, blonde, aux yeux de cuivre, la main couverte sur le miroir, en robe blanche et verte, le sourire doux-amère. Elle paraissait juste, plus grande, plus âgée, abîmée, le bras et la jambe gauche factices. Mais le plus important à retenir, c'est qu'elle est jolie. Et c'est là qu'elle réalise, ce qu'elle a vu et ce qu'elle voit maintenant...C'est elle.

    Ca y est, c'est trop. D'abord stoïque malgré les yeux humides, la façade froide s'effrite, se brise, ne laissant qu'une grimace. La même grimace qu'elle tirait il y a des années de cela, quand elle pleurait. Judith pleure.

    Elle pleure au point que ça déborde de partout, qu'importe ses efforts pour retenir sa grimace. C'est qu'elle a, ce qu'elle ressent, c'est comme ce sourire qu'elle a vu, qu'elles ont fait, qu'elle a fait: doux-amère. Et puis, finalement, elle se retourne vers Rosie, la lumière qu'elle a vu au bout du tunnel. Elle s'avance, marchant naturellement, comme si elle avait encore tous ses membres. L'émotion ne lui a pas faite réaliser que la magie en elle était entrain d'animer ses prothèses, comme par instinct. Elle s'approche de Rosie, et elle l'enlace, de ses deux bras. Elle l'enlace tellement fort, morfondant son visage à coté de celui de sa belle. Même maintenant, alors qu'elle pleure, elle retient ses sanglots, parce qu'elle veut garder la tête haute, même devant Rosie, surtout devant Rosie. Peu importe ce que réserve l'avenir, elle l'aime, elle l'aime tellement.

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      Rosie sent sa belle blonde se délivrer de ses bras et la requine la regarde aller doucement vers le miroir et.... Oh Oros, qu'elle est belle. Elle la regarde, les yeux plein d'eau, alors que Judith semble le réaliser, elle aussi. Alors qu'elle touche le miroir, qu'elle regarde son reflet et qu'elle... Oh non Juju.

      Les mains sur la bouche et le nez, Rosie avait arrêté de respirer. Comme si son simple souffle pouvait déranger ce moment tellement important pour sa belle. Elle s'était mise à pleurer, mais est-ce que... Est-ce qu'elle devait lui donner un moment de plus ?

      Ah bah la réponse fut donnée par Judith qui a marché jusqu'à la requine pour l'enlacer. Elle l'enlace fort et... C'est difficile de respirer, mais la jeune femme fait de même. Elle l'enlace et pleure et sourit avec sa belle mate. La grise se retire, tout en restant dans les bras de Judith, souriante, replaçant quelques mèches de ses cheveux blonds.

      Et elle veut tellement dire de choses, tellement parler, mais rien ne sort. De voir Judith comme ça, c'était... Ça la laissait sans mot.

      Mais il y avait bien une chose qu'elle pouvait faire.

      Alors en se levant sur la pointe des pieds, Rosie enlace le cou de Judith avec ses bras pour aller coller ses lèvres aux siennes, doucement, avec un baiser plein d'amour. Elle avait toujours rêvé d'avoir un ou une amoureux.euse plus grand.e qu'elle (meme si c'est pas très difficile à 153 cm) pour faire un truc pareil. Alors elle en profite, fermant les yeux et laissant son corps parler. Après de longues secondes qui paraissent interminables, mais plaisantes, à lier leurs lèvres, Rosie brise finalement le baiser tout en gardant ses bras autour de son cou.

        « T-t-tu es l-la plus... L-la plus belle, J-Juju. »


      Des joues rouges, un coeur qui bat comme s'il était pompé à l'adrénaline et un cerveau qui baigne dans l'euphorie d'être avec une personne aussi magnifique que Judith.

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    Quelques années déjà que Judith a changé du tout au tout, qu'elle s'est endurci, qu'elle a arrêté de pleurer ou du moins, qu'elle s’efforçait à ne plus se permettre la moindre faiblesse. Avec Rosie, c'était différent. Il n'y a qu'avec elle que Judith pouvait s'ouvrir mais, paradoxalement, c'est avec elle que Jud' s'efforce d'être forte. Mais là, là elle peut pas. En cet instant, Judith, elle est comme cette petite fille timide et maladroite qu'elle était il y a des années. La nomade bègue qui avait besoin d'affection, de réconfort. Rosie, c'est ce qu'elle est entrain de lui apporter. Elle pleure avec elle et glisse sa main dans ses cheveux blonds. Ca aide à calmer un peu la nomade qui en avait, désespérément besoin. Et puis, Rosie, elle se dresse et va d'elle-même lui déposer un baiser. Un baiser tellement doux mais tellement puissant qu'il arrive à calmer la blonde. Elle a l'air fragile Rosie et, en un sens, elle l'est, mais elle a une force que personne d'autre a. La force de transformer cette sensation douce-amère pour en retirer l'amère. Elle est comme ça Rosie. Après tout, de tous ceux vivants dans ce bas-monde, c'est Rosie la plus importante, elle est son petit monde. Le reste, c'est pas important.

    Et puis, son amour se retire et, vient porter le coup de grâce à son coeur plus fragile qu'elle ne l'aurait voulu. Les yeux cuivrés de Judith la regarde et, lentement, elle se remet à sourire. Un vrai sourire cette fois, celui qu'on a quand on est heureuse, vraiment heureuse. Mais "la plus belle"? Toujours aussi émotive, Judith plonge son regard dans celui de sa moitié et finit par secouer la tête, pour lui dire non.

    Sa main valide vient se poser derrière la tête de Rosie tandis que sa prothèse -toujours animée par la magie- vient caresser sa nuque grise. Elle lui rends enfin son baiser, un bref baiser mais un baiser tendre et sincère, jusqu'à ce qu'elle se retire.

    C'est toi Rosie...Toi la plus belle... Elle secoue encore la tête, pour se corriger.

    Pas juste la plus jolie. T'es...la plus belle chose du monde...

    Toujours avec son sourire, mais un sourire qui s'efface légèrement. Ses lèvres restent entre-ouvertes, comme si elle avait un mot à deux doigts de sortir.

    ...Rosie? J-tu...en-enfin je-...tu-je t'-je... Sa gorge se contracte presque trop pour qu'elle puisse le dire. Elle en a pourtant vraiment vraiment vraiment envie. Elle est tellement bien Rosie, tellement jolie, tellement gentille, tellement parfaite, tellement-

    Oh et puis merde- Et elle se met à embrasser son amour, n'attendant qu'un simple signal à Rosie pour se permettre de virer plus passionnel.

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      Ses yeux, ils sont tellement beaux. Cuivrés, presque luisants. C'est peut-être la magie de Judith qui fait ça, mais à chaque fois, Rosie ça l'impressionne. Et Juju, elle a de si beaux cheveux blonds, une si belle peau lisse et mate... Elle est parfaite. Mais quand Jud' lui dit que non, c'était Rosie la plus belle, la requine ne peut s'empêcher de se sentir un peu.... Mal.

      Pas parce qu'elle n'aime pas le commentaire de Judith, au contraire, le fait qu'elle pense ça d'elle lui donnait d'énorme vagues de bonheur, mais... bah la brune n'était juste pas d'accord. Avec son visage monstrueux, ses yeux d'animal, ce n'était pas un secret pour les gens qui la connaissaient. Rosemarie se trouve affreusement laide et horrible.

      Par contre, elle n'a même pas la chance de rétorquer quelque chose que Jud semble vouloir se remettre à parler, mais elle bloque. Les yeux dorés et encore mouillés de la petite grise qui fixent sa belle blonde, presque inquiète parce qu'elle n-- OH

      Un baiser soudain, et elle peut sentir la passion qui brule dans celui-ci. Et tout ce qu'elle a a faire, c'est d’accélérer un peu le rythme de leur liaison, ses mains derrière la tête de Judith qui glissent pour se poser sur ses joues. Et la passion qui emporte la jeune femme, une passion qui brûlait en elle depuis des années et des années et qui devait toujours être calmée. Rosie s'était presque convaincue qu'elle n'aurait jamais d'amour... Et en vrai, elle a encore de la misère à y croire.

      Mais ce n'est pas le temps de penser à ça. Elle se laisse porter, elle ferme les yeux et embrasse sa belle Judith passionnément, une de ses mains retournant derrière la tête de la blonde pour se cacher au creux de ses cheveux blonds, dans sa nuque. Elle l'aime. Elle l'aime tellement, Judith, et elle veut passer sa vie avec elle. Oui, Rosie décidait de choses comme ça un peu vite, mais.... Elle est comme ça.
      Alors l'histoire d'un instant, Rosie brise leur lien, pour reprendre un peu son souffle et en même temps...

        « Je t'aime, Judith. »


      Pas de bégaiement, seulement de l'amour, de la sincérité et des yeux qui en demandent plus. Rosemarie avait une confiance complète en Juju et elle espérait qu'un jour ce serait pareil pour elle. Alors la requine replonge, ne pouvant s'empêcher de lâcher des petits sons alors que tous ses sens étaient en train d'exploser d'émotions.

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    Oh oh oh, ok les mains de Rosie qui se baladent autour de son visage, ça lui fait des choses. Et il y a juste eu un petit élan de Rosie qui a lancé la machine pour Judith. Alors elle continue, aussi passionnellement que sa belle. C'était pas vraiment comme cette sortie dans la grotte. Nan là, moins de "frein", moins de blocage. C'est comme si les deux se sentaient plus "à l'aise" entre elles, comme si le lien entre elles venait de se renforcer encore plus. C'est quand-même presque déconcertant cet élan venant de Rosie. Mais pas que la matte ait le temps de s'en plaindre (ou l'envie). Par réflexe, la main valide de Judith commence à glisser jusqu'à pomette de sa requin. L'instant était tellement magique, et puis voilà que Rosie se retire. Sa matte est confuse mais reprends quand-même son souffle. Petit temps mort pour les deux.

    "Je t'aime"

    Wow...juste...wow. Vous pouvez pas imaginer, l'effet que ça a pu faire à Judith. Le temps s'est soudainement arrêté, comme si plus rien ne comptait. Que Rosie l'aime, elle le savait, mais le dire c'est... Judith reste pantoise avant d'esquisser son plus grand sourire, son plus sincère et attendrie, les yeux encore humide. Et puis, ses lèvres tremblotent, se mouvant, paré à dire quelque-chose

    J-je ten-je t- Un petit son étouffée sur le coup de la surprise. Elle aurait pas cru que, huh, Rosie reviendrait à la charge, mais comme "ça". Mais qu'importe. Judith ferme les yeux et s'emballe à son tour, y allant de plus en plus "fougueuse" et les sons. Sans le remarquer, son corps s'approche de celui de la requin pour s'y coller. Sa main artificielle se pose sur l'épaule grise et sa main valide vient se glisser jusqu'au milieu de la poitrine de Rosie. Et puis, elle sent un truc ou plus, qu'est d-

    Judith rouvre les yeux, totalement écarquillés. Certes sa main a frôler les formes de Rosie mais...C'est surtout cette inattention qui la ramène sur terre et la pousse finalement à se retirer. Elle a l'air confuse, ou plutôt, angoissée, comme si elle voulait quelque-chose mais l'appréhendait.

    At-atte-attends R-ros-rosie j-j-e-je-tu-...

    Elle ravale sa salive avant d'inspirer et expirer profondément. Elle a encore cette foutue gorge qui la bloque dans son élan.

    J-j'e-je vo-j'essayais d-te-de te le d-di-enfin tu m'as dedan-dede-devancés m-mais- Encore un petit temps mort. J-je...je vou-vo-voulais te le di-di-dire, d-depupu-pupi-puis un bout. R-Ro-Rosie-

    Son visage qui s'approche du sien, se collant à son front. Sans s'en rendre compte, elle se met à avoir le même réflexe que Basmath auparavant. Ses yeux tout orange qui fixent ceux dorés de Rosie. Elle a encore l'air d'inspirer profondément, avant de finalement relâcher-

    Je t'aime Rosie.

    Et elle reste là, la fixant comme si c'était tout ce qui comptait. Peut-être que c'est justement le cas, oui non, c'est le cas. Elle la fixe, sa main toujours posée sur le torse de Rosie, là où devrait se trouver son coeur. Son coeur, elle le sent battre, ou alors c'est le sien. Elle sait pas faire la différence, ça bat tellement la chamade depuis tout à l'heure...

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      Plus rien n’existe à par elles. Il pourrait y avoir une explosion dehors et Rosemarie ne l’aurait jamais remarqué. Il n’y a que Judith. Judith qui l’embrasse Judith qui… Qui est là avec elle. Encore une fois, la requine se demande si elle rêve. C’est impossible pour elle, de l’accepter. Ou pas impossible, mais extrêmement difficile… Avoir passé toute sa vie à se dire qu’elle était trop laide pour avoir un amour, ça donnait ça. Leur corps qui s’approche l’un de l’autre et instinctivement, Rosie baisse sa main sur la hanche de Judith, l’autre restant sur sa joue.

      Et puis elle sent celle de la bonde sur sa poitrine et ça la chatouille… Mais d’une bonne manière. Ça la chatouille à l’intérieur, ça lui brûle le sternum, mais elle aime ça. Et quand Judith se retire, la grise ouvre les yeux doucement. La main sur sa joue qui quitte cette dernière pour la poser sur celle de Judith sur sa poitrine. Juju qui essaye de parler, Rosie qui attend patiemment. Rosie l’avait devancé ? Vraiment ?

      Oh… Oh Oros. Même si elle venait tout juste de lui dire à elle, de se le faire dire en retour, c’était… Beaucoup pour la petite grise. Sa main se met à trembler légèrement et des larmes coulent sur ses joues, mais elle sourit. Elle ne pourrait pas être plus heureuse qu’en ce moment, elle n’aurait pas pu souhaiter tomber sur une meilleure personne que Judith pour partager sa vie. Sa petite main qui serre celle de Judith sur sa poitrine, elle lève légèrement pour pouvoir aller donner quelques bisous dans la paume de sa main.

        « J-j-j’aur-rais jamais c-cru qu’on… Que je…. »


      Elle se mord la lèvre inférieure pour s’empêcher de se remettre à pleurer. Les larmes coulent déjà, c’était déjà assez.

      Et c’est reparti. Rosie ne sait pas comment exprimer son amour autrement qu’avec des baisers pour l’instant. Elle colle son corps à celui de Judith, une main sur la hanche et l’autre dans son dos, alors qu’elle se remet à l’embrasser tendrement.

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