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  • Curiosity killed the cat(s) { Aurora
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    Le dragon n'est plus, miracle est arrivé. Yggdrasil a protégé sa cité. Des mois de siège éreintant cessent, la ville millénaire respire à nouveau. Chaque soir, sous la lueur émeraude et bienveillante du grand arbre, les éossiens fêtent et célèbrent ceux tombés au combat. Après tant d'épreuves, la ville semble reprendre vie...
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    D'ordinaire, Astrid savait se débrouiller.
    Elle n'avait jamais eu trop le choix, de toute façon. Pour survivre sans moyens, il fallait user d'à peu près tous les moyens, surtout les plus discutables ; mais la plupart du temps, ou du moins à force d'expérience, elle n'avait pas à prendre trop de risques. Voler quelques fruits ou de fromage sur un étalage, dérober quelques pièces dans une bourse trop lourde ou user de ses jambes pour fuir sans payer, c'était généralement suffisant. Pas satisfaisant, mais correct. Les journées étaient parfois longues mais c'était tolérable de par l'usure et l'habitude.

    Sauf que cela fait un moment maintenant que la situation n'est pas ordinaire. Et que 'suffisant' était devenu un objectif bien ambitieux.
    Le siège durait depuis un moment, maintenant, et les vivres arrivaient au compte goutte. Les marchands étaient davantage méfiants car leurs étalages étaient plus pauvres et les prix plus hauts. Les quelques distributions organisées par les autorités restaient maigres et il était de plus en plus difficile de trouver une bourse qui ne soit pas vide ; et quand ce n'était pas le cas, la cherté était parfois si forte qu'on ne pouvait pas acheter grand chose.
    Alors, ces temps-ci, elle a faim. Son estomac se tord, lui fait mal. La fatigue lui prend les membres, l'empêche de courir et de s'enfuir comme elle pourrait le faire d'ordinaire pour trouver de quoi se sustenir. Chasser était inenvisageable dans cet état, même.

    Le choix était bien simple. Pas idéal de par sa dangerosité, mais acceptable. S'introduire dans les maisons de la ville-haute, elle l'avait déjà fait auparavant ; mais surtout par curiosité, « pour voir ». Jamais directement dans les cuisines.
    L'une d'entre elles, richement décorée et plus facile d'accès, avait donc été son choix. Ses pas sont discret dans l'ombre. La tête bien dissimulée sous sa cape, l'adolescente se glisse entre les tonneaux et les meubles. Son cœur tambourine dans sa poitrine, mais c'est surtout son calme, qui est difficile à venir. Son odorat sensible ne manque pas l'odeur alléchante des viandes et fromages devant lesquels elle passe ; mais certains sont trop hauts, ou potentiellement trop bruyants à déplacer. Elle cherche l'endroit idéal pour manger et s'éclipser, ou quelque chose de simple à emporter. L'idéal serait un peu des deux, mais elle sait que c'est probablement naïf.
    Alors qu'elle s'avançait, toutefois, son pas s'arrêta tout à coup. Ses oreilles se relevèrent au travers des trous de sa capuche, son dos se fit tout droit. Il y avait bien une autre odeur, oui. Mais pas celle d'une nourriture quelconque ; celle de quelqu'un d'autre.

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      C’était difficile de s’habituer à une nouvelle routine. Depuis maintenant quelques jours que Rex était venu s’installer dans la demeure de la Delacroix. Ils étaient fiancés, après tout et… Allaient se marier dans un futur très proche. L’argentée avait été forcée à se faire à sa nouvelle vie par ses parents. Et celle de Rex. Mais bon, celui-ci semblait plutôt heureux de sa situation, et assez ignorant de la détresse de sa fiancée.

      C’est pourquoi, quand elle le pouvait, Aurora aimait bien passer du temps seule. Alors que Rex faisait… Quelque chose dont elle ignorait, la féline s’était installée dans un fauteuil, fermant les yeux blanchâtres pour écouter les bruits de la ville, des animaux nocturnes qui rôdaient, de la ville haute qui tombait doucement endormie. Elle se concentre sur sa respiration, prenant bien le temps d’inspirer……… et d’expirer………… Longuement.

      Elle s’abandonne à ses pensées, se laissant lentement sombrer dans une espèce de transe de méditation. Ses oreilles s’abaissent, doucement, avant de…… se redresser rapidement. Des bruits. Beaucoup plus proches d’elle. Des pas qu’elle ne reconnaît pas, ils sont… légers. Très légers, mais elle les entend. Elle les sent dans le plancher, dans la cuisine. Aurora prend son bâton de magie qu’elle avait posé non loin d’elle, toujours assise. Elle attend cette personne inconnue, pour lui montrer qu’on ne pouvait voler une Delacroix sans conséquence.

      La féline ne bouge toujours pas de son canapé, elle entend les pas s’approcher d’elle. Un peu plus…. Puis ils s’arrêtent. À ce moment-là, la magie de la matte s’active, les fenêtres et les portes se ferment d’elles-mêmes, impossible à ouvrir sans un contre-sort. L’intrus est enfermé avec elle dans la pièce.

        « Bonsoir. »


      Une odeur lui parvient à ses narines… De la nourriture ? Est-ce que cette personne s’était introduite chez elle pour manger ? Hm… Possible.

        « Mon nom est Aurora Elizabeth Delacroix et je suis la maîtresse de cette demeure. Puis-je savoir pour quelle raison vous dérangez ma période de relaxation ? »


      Son ton est autoritaire, mais sincère. Elle est toujours assise dans son canapé, jambes croisées, bâton de magie en main. Aurora ne sait pas à qui elle a affaire, mais avec ce qu’elle sent… Peut-être que ça pourrait se régler sans trop de conflit. L’animorphe reste tout de même, aux aguets, prête à agir s’il le fallait.

        « Voudriez-vous une tasse de thé ? »



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    La faim l'avait sans doute rendu imprudente. En tous cas, assez pour que ses bruits de pas alertent quelqu'un. L'adolescente a à peine le temps de se redresser ou de se glisser dans l'ombre que, d'un seul coup, les portes et les fenêtres tout autour se refermèrent aussi vite, dans des bruits de claquement secs. La tête relevée, des lueurs de panique dans le regard, elle sentit un courant d'air froid lui passer par la poitrine. Derrière elle, la voix qui s'était élevée était féminine ; visiblement, celle la « matronne du coin », comme aurait dit Astrid si elle était d'humeur à plaisanter.
    Sur ses gardes, la jeune fille se retourne brusquement, ne voulant pas laisser son dos trop à découvert, dévisageant la nouvelle venue avec méfiance. Elle esquisse un pas vers l'arrière, l'expression fermée, même si ses yeux cherchent une échappatoire nerveusement, de gauche à droite. Mais, toutefois, une bizarrerie lui arrive à l'oreille.
    … Elle a dit quoi ?

    L'animorphe s'arrête. Son expression se fait confuse, sincèrement interloquée.
    Du thé ? Mais elle est barjot, la vieille ?!

    « Quoi... ? »

    Astrid ne bouge pas, la queue dans son dos battant l'air de gauche à droite, mais son ton est sincèrement confus. Les épaules relevées contre son cou, comme pour le protéger, elle fixe la femme aux oreilles de chat (pas elle, l'autre) avec une vague inquiétude dans la voix.

    « Mais ça va pas ? On tente de vous voler, et vous voulez boire de l'eau ? »

    'C'est dangereux', serait-elle tentée de dire et c'est un peu ce qui transparaît dans son ton, à vrai dire. C'est vrai, quoi ! Cela aurait pu être quelqu'un de beaucoup plus agressif, et Astrid avait du mal à se dire, avec sa vision très puérile des choses, que la femme devant elle aurait pu se défendre par elle-même. C'est vrai, quoi ; les nobles n'étaient-ils pas pour la plupart bien incapable de soulever leur propre petit doigt ?

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      Face au ton agressif de la voleuse, Aurora ne fait que sourire. Elle peut comprendre sa réaction, mais l’aveugle avait tout sous son contrôle. Et le fait qu’elle n’avait pas tenté de l’attaquer directement, lorsqu’elle l’avait interpellée, confirmait ce qu’elle croyait. Bien qu’elle restait tout de même sur ses gardes, la féline était presque certaine qu’elle ne courait aucun danger. Elle fait un petit rire. Ah la la, c'était une des première fois qu'elle se faisait traiter de vieille, aussi... Ça faisait un mal au coeur.

        « Vous devriez vous estimer chanceuse de ne pas être tombée sur mon mari. »


      Elle n’ose pas imaginer ce que Rex aurait fait à sa place. La pauvre aurait sûrement dû fuir pour sa vie. Le moins il savait, le mieux ça se passerait. Et dans le pire des cas, elle la défendrait. Son mari n’était pas l’homme le plus empathique d'Yggdrasil

        « Vous revenez de la cuisine et je peux sentir que vous vous êtes bien servie… »


      Un autre sourire, ses oreilles frétillent doucement. Elle n’avait rien entendu de métallique sur la voleuse. Seulement de la nourriture, semblerait-il. Aurora prend une autre gorgée de son thé, avant de reprendre la parole.

        « Les temps sont durs, n’est-ce pas ? Les raids constant rendent la livraison de vivres compliqués. Et pourtant, ma cuisine regorge de nourriture, dont la moitié pourrira. »


      La Delacroix fait un soupir irrité. Semblerait-il qu’elle soit beaucoup trop altruiste pour le commun des nobles. Elle avait essayé de dire à Rex, à Edward et à ses serviteurs qu’elle n’avait pas autant besoin de nourriture. Qu’ils pouvaient, tous, faire des sacrifices, pour le bien du peuple. Mais semblerait-il que le bien-être de la dame soit plus important.

        « Prenez ce que vous voulez, ma chère. Si vous voulez un coin pour manger tranquillement, n’hésitez pas, je ne vous empêcherai pas. Comment puis-je vous appeler ? »


      Aurora tape son bâton de magie sur le sol, la lumière sur le crystal mauve diminuant, jusqu'à disparaitre complètement. Après un moment d'hésitation, elle tape une fois de plus, activant des chandelles pour créer un peu de lumière. Pas qu'elle la voyait, hein, mais bon. Pour la jeune femme.


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    Astrid, ironiquement, côtoie plus souvent les nobles et les riches que le commun du mortel ; ou du moins, à force de les voler, elle a fini par remarquer des similarités entre ces derniers. Alors bien évidemment, elle ne les voit pas dans le contexte le plus plaisant : mais qu'importe que le vol soit celui d'une pomme ou celui d'un bijou, car les réactions sont les mêmes. A force, Astrid ne s'embêtait donc même plus de ce genre de détails. Mais là, ce soir, étonnamment, celle qu'elle détrousse ne semble pas s'offusquer plus de ça de son larcin. Au contraire, même ; la dame semble plus embêtée qu'autre chose par la possibilité qu'elle ait pu croiser son mari. Astrid ne le connaît pas mais ses sourcils se froncent à l'occasion. Elle a le ton qu'ont eu beaucoup de jeunes femmes qu'elle a déjà vu et qui ne lui dit rien qui vaille. Sur le moment, toutefois, la plus jeune garde le silence. Elle observe.

    Une grimace s'étend sur ses traits quand l'autre évoque à la fois ce qu'elle est venue chercher mais également les difficultés à trouver de quoi se nourrir pour le commun des mortels. Et oui, cette disette ne s'étend pas à tous ; la nourriture existe mais elle périclite dans des cuisines trop larges pour trop peu. Un fait qui déroute et agace Astrid en temps normal même si elle n'a pas vraiment l'énergie de s'en préoccuper plus que ça, ces temps-ci ; il faut survivre avant tout. Que l'autre le lui dise, toutefois, la rend confuse. Méfiante même si elle ne s'attend plus à un coup fourré, les oreilles repliées de la brune se relèvent petit à petit. La lumière que fait naître sur les chandelles l'autre n'est pas désagréable. Elle est relativement douce.

    « … Astrid. »

    La réponse vient d'un ton hésitant mais qui ne porte pas de sécheresse ou de moquerie particulière. Lentement, la féline se permet d'attraper un morceau de charcuterie fumée dans lequel elle croque ensuite presque avidement, oubliant temporairement ce dont elle discutait. Pour la première fois depuis plusieurs jours, quelque chose qui ne soit pas de l'eau descend dans son ventre et le goût salé manque presque de lui agresser les papilles, trop peu stimulées ces derniers temps. Il y a un creux qui se soulage en elle. Inconsciemment, un très léger ronronnement quitte sa gorge sans qu'elle ne le remarque, trop préoccupée par le fait de soulager cette douleur qui lui tirait les membres depuis quelques jours.
    Après plusieurs bouchées bien pleines et généreuses, ses pensées semblent se faire plus cohérentes. Elle prend un peu plus son temps, comme consciente qu'on ne lui arrachera pas ce qu'elle a mis dans sa bouche. Son regard passe de gauche à droite, comme si elle cherchait à entendre le moindre bruit d'une tierce personne, avant qu'elle ne reprenne la parole, les sourcils légèrement froncés.

    « … Il vous fait peur, votre mari ? »

    Son ton est hésitant, plus lent. Pas qu'elle ait peur elle-même, car à vrai dire tous ces nobles pompeux se ressemblent à ses yeux, mais il y a quelque chose dans le ton de la plus vieille qui lui fait se dire qu'elle ne le porte pas tant en affection que ça.

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