25 mars 1001 | It's raining cats and dogs |
avec Lïnkette
Cela fait un moment que je ne suis pas retourné dans un orphelinat. J'allais au moins une fois par mois rendre visite à celui où j'ai grandi à Altis, voir Père Blaise et Mère Constance pour leur donner des nouvelles et parler un peu aux enfants qui m'ont connu, comme à ceux qui ne m'ont jamais vus. Depuis que j'ai déménagé à Yggdrasil, j'ai dû leur dire au revoir et me faire à l'idée que je ne les reverrai pas de sitôt. Ceux qu'on trouve entre ces murs Eossiens me sont étrangers, et je n'avais aucune raison d'aller les voir ; alors je ne les connais pas et je n'y suis jamais allé. Il doit y en avoir, pourtant, des gamins qui ont perdu leurs parents après le Réveil. C'est eux que je vais voir alors qu'on m'a demandé de leur rendre visite. J'appréhende un peu la rencontre, je dois dire. Je suis un parfait inconnu et en plus un soldat, alors on verra ce qu'ils en pensent, mais... Bon, espérons que mon naturel avec les enfants m'aide un peu, sur coup-ci. Les gérants de l'établissement ont demandé s'il était possible que je leur montre quelques trucs de guerrier ou que je leur raconte des histoires afin de les divertir. Certains, apparemment, posent des questions quant à notre rôle et nous trouvent trop mystérieux pour réellement s'approcher avec confiance ; pourtant, Oros sait comme j'aimerais que les habitants acceptent davantage de se confier à moi, puisque je suis censé les protéger. Arrivé devant l'orphelinat, j'annonce bien assez vite ma présence. Une des responsables vient m'ouvrir et m'accueille avec un grand sourire.« Capitaine Enodril ! Vous voilà ! »
Je la salue avec un sourire plus réservé mais non moins amical avant de la suivre à l'intérieur. Un collègue à elle vient également nous voir, mais semble bien plus surpris de ma venue. Il me dévisage de la tête aux pieds en clignant des yeux avant de se tourner vers la dame à mes côtés.
« Je croyais que tu voulais Capitaine Elvyara...
- Euhm... Elle-Elle n'était pas disponible. Et... Et puis ce soldat nous fait l'honneur de sa visite, on ne va pas se plaindre ! »
Se rattrapant comme elle peut après s'être toutefois éclairci la gorge sous le coup de l'embarras, je ne baisse pourtant pas le regard malgré le léger pincement au cœur et la gêne ambiante. C'est Alyss, qu'ils voulaient. Pas moi. En même temps, je ne peux pas dire que je leur en veux. L'elfe Caldissienne a une réputation de sauveuse, bienveillante avec tout le monde et tendant la main à qui en a besoin. On ne peut pas dire que j'ai le même succès. Je suis surtout connu pour être balourd, prétentieux, bretteur confirmé certes mais pas le plus apprécié, même si craint de quelques uns. Mais je ne me formalise pas plus que ça de ce lapsus et accompagne les deux gérants en direction du jardin.
« AH ! »
Je suis choqué, sur le coup, de voir un tigre parmi les enfants. Mais pas un petit tigre, hein. Un gros. Très gros. J'écarquille les yeux sur le coup, ne m'étant pas attendu à ça. Toutefois, alors que je pensais devoir agir pour les défendre (dans un cas où une personne dangereuse aurait pénétré la bâtisse pour s'en prendre à eux), je constate que le tigre... n'a pas l'air très offensif. Quelques enfants jouent même avec lui. L'un d'eux lance d'ailleurs un bâton dans ma direction, qui arrive à mes pieds. Sur le coup, je ne comprends pas trop ce que ça fait là. Est-ce qu'on essayait de me viser ?!
Mais pas du tout, cependant. Alors que je prends le bout de bois d'un air curieux, je ne me rends compte que trop tard que le projectile semble avoir attiré le tigre vers moi. Il bondit maintenant dans ma direction, me fonçant droit dessus. Ouvrant grand les yeux comme des soucoupes, je pousse un petit cri surpris, avant de trébucher sur quelque chose derrière moi. Par réflexe, si je n'ai pas amené mon épée pour l'occasion, m'en séparant pour une des rares fois, je brandis le bâton devant moi, comme pour me protéger. Oui. Pour me protéger d'un gros chat qui pourrait me bouffer. Autant dire que j'ai beaucoup d'espoir. Oros, à l'aide.