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  • La nuit, tous les débiles sont gris - Page 2
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    Le dragon n'est plus, miracle est arrivé. Yggdrasil a protégé sa cité. Des mois de siège éreintant cessent, la ville millénaire respire à nouveau. Chaque soir, sous la lueur émeraude et bienveillante du grand arbre, les éossiens fêtent et célèbrent ceux tombés au combat. Après tant d'épreuves, la ville semble reprendre vie...
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    La nuit, tous les débiles sont gris


    Avec
    Gabybine



                

    Coucou c'est le retour du pavé emo-dépréssif.

    /!/ TW : c'est très la dépression, duh. /!/

    Inutile de dire que se sentir soudain affamé et plein de vertige est tout de même moins plaisant que narguer Gabryel et plaisanter avec lui. Raol n’est pas un cadeau non plus et pourtant, lorsqu’iel dû s’asseoir pour calmer ses étourdissements, le général eut l’air réellement inquiet l’espace de quelques secondes. La grenouille n’y prêta pas trop attention sur le moment, car de l’intérieur, elle avait bien compris qu’il ne lui arriverait sans doute rien, c’était simplement qu’il lui fallait du sucre. C’est pour ça qu’en relevant ses globes oculaires dorés vers le général, la grenouille cligna des yeux en voyant que les traits tirés du visage du plus grand trahissaient…

    Mais. Pourquoi il tire une tronche de six pieds de longs ?

    « ...C’est quoi cette gueule ? Si vous allez être malade le faites pas sur moi ! »

    Oui, oui, la finesse, l’empathie, le romantisme, être rassurant.e, ce sont des choses que Raol ne connaît pas. Il faut vraiment tout lui dire pour qu’iel comprenne les attentions des gens et encore, cela n’annule pas sa méfiance dans la plupart des cas. Après un petit moment, suffisant pour se rendre compte que le général s’était mis à sa hauteur en se rapprochant physiquement, Raol finit par se remettre sur ses pieds et s’apprêta à descendre vers le plancher des vaches, conformément à ce qu’iel avait annoncé.

    C’est là que l’inquiétude du caldissien fut trahie par ses gestes. Même dans tout son déni et son désir de se convaincre que l’autre ne faisait que lea mener en bâteau, lea Zeteki ne put fuir cette fois-ci. Surtout pas en sentant la main et les doigts de Gabryel se refermer non sans une certaine délicatesse sur son poignet.

    Forcé.e de s’arrêter, la grenouille fit volte face, le cœur temporairement affolé sous le coup de la surprise.

    Qu’est-ce que…

    Sans comprendre (ou plutôt, iel ne voulait pas comprendre), Raol se tendit légèrement et se mit à bafouiller, se sentant presque forcé de se justifier en face des iris indigo occupés à lea fixer un peu trop intensément à son goût.

    « Je… je… je vais bien. Je ne vais pas… »

    Tomber du haut des remparts ? Me jeter dans le vide ? Non, ça c’est… ça m’est passé.

    « Qu’est-ce qui pourrait m’arriver ? Je suis pas suicidaire ! »

    Raol essaya de formuler tout ça avec une façade totalement neutre et détachée. La tentative ne fut clairement pas trop reussie. Iel repensa un instant à Akiya et sentit une boule se former dans sa gorge.

    Je ne suis pas comme ellui, hein… ? Je ne vais pas finir comme ça… ?

    Ça, ça reste à voir.


    L’animorphe ne pouvait pas nier qu’iel avait des habitudes clairement autodestructrices. Iel oubliait des besoins de bases comme manger, parfois, ce qui n’aidait pas à chasser son humeur moroses et ses pensées les plus noires. C’est une manière de se conforter dans cette idée que c’est normal de se sentir ainsi, que c’est mérité, que de toute façon, ça n’ira pas mieux et que le problème vient d’ailleurs.

    « F-faites ce que vous voudrez. »

    Conclut la grenouille, se rapellant alors que l’autre avait toujours son poignet dans sa main. Iel observa les longs doigts du général enroulés par dessus sa peau fine et son poignet mince. Ça ne le dérangeait plus que la peau de la grenouille soit moite et apparement « dégoûtante », d’un coup ?

    Il a la main chaude.

    Raol déglutit alors que l’autre l’emmenait vers les escaliers sans attendre sa réaction. Visiblement conscient qu’il avait pris le poignet de la grenouille par pur réflexe, Gabryel lâcha finalement l’autre afin de lea laisser descendre tranquillement. L’autre ayant le dos tourné, Raol arqua un sourcil confus, cogitant sans trop pouvoir s’en empêcher.

    ...Hm. C’était fort gay, ça, dites-moi.

    Pensa Raol, mi-amusé, mi-abasourdi par la scène qui venait de se jouer entre elleux. Iel descendit les marches précautionneusement jusqu’en bas et se sentit déjà moins chancellant.e en sentant des pavés et de l’herbe sous ses semelles. Les paroles de l’autre lea firent frémir à nouveau.

    Mais qu’est-ce qui lui prend. Il est beaucoup trop…

    Il est bien trop attentionné.


    Ce qui frappa Raol, c’est surtout la réalisation que ce n’était pas la première fois que Gabryel agissait ainsi avec ellui. Pourquoi, à chaque fois qu’iel le relevait, devait-iel tout de suite se convaincre que « mais non c’est pas moi il fait surement ça pour tout le monde », non sans une certaine amertume ? La grenouille déglutit à nouveau, ne sachant vraiment pas quoi faire pour répondre à l’autre.

    Je devrais peut-être rentrer… tout ça, c’est trop bizarre.

    Raol n’a clairement pas envie de rentrer, mais… iel a aussi besoin de se préserver.  De manger. De faire une vraie nuit complète. Autant iel ne veut pas rentrer, autant la situation actuelle l’effraie. En plus, même si Raol aurait bien demandé une énième fois pourquoi l’autre se comportait ainsi iel avait déjà la réponse, si celle-ci n’avait pas changé depuis la dernière fois.

    « Euh. Non. C’est passé. »

    Sa tête s’était arrêtée de tourner et s’iel n’y allait pas trop fort, ça devrait aller.

    « Je pense que- que je ferais mieux de rentrer chez moi. »

    Il était clair que la grenouille avait perdu son assurance et son talent pour faire lea fièr.e devant le général. Iel ne savait pas quoi faire d’autre, ne se sentant pas de rentrer dans une taverne ou un autre endroit avec du monde. Ce n’est pas qu’iel tentait de fuir, simplement, ça lui semblait l’issue la plus raisonnable. Évidemment, ça lui semblait aussi évident que Gabryel ne verrait pas l’endroit ou iel habite. Mais il insisterait sûrement pour l’accompagner.

    « Vous pouvez-- vous pouvez venir avec moi jusqu’à l’entrée des quartiers eossiens. J’ai pas envie que vous sachiez où j’habite. »

    Ou même que Ziyal me fasse une scène s’iel est encore réveillé et qu’iel me voit avec quelqu’un.

    La grenouille adressa un regard entendu à l’autre, pour lui faire comprendre que c’était la meilleure concession qu’elle pouvait lui offrir pour le moment.

    « Pour le moment »… ? Pourquoi ça changerait quelque chose après cette soirée… ? Qu’est-ce que j’attends qu’il se passe ensuite… qu’est-ce que lui attend ?

    Sans doute que Raol est trop confus.e, trop fatigué pour répondre à ça maintenant. On verra bien comment les deux se comporteront une autre fois. Après un silence un peu long au goût de l’animorphe, ses jambes se mirent finalement à prendre le chemin du retour. Iel était tendu et ne savait pas quoi dire pour retrouver l’ambiance plus légère et pleine de rigolade de nivea « ado edgy » qu’iels avaient trouvé un peu plus tôt.

    « Z’avez personne qui vous attend à cette heure ? »

    La grenouille leva ses yeux vers le ciel l’espace d’un instant.

    « Enfin, remarquez, je suis bien placé pour savoir que même s’il y a quelqu’un, des fois… c’est juste pénible de rentrer. »

    Qu’est-ce que je lui raconte encore… je suis vraiment fatigué.

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    la nuit tous les débiles sont gris. avec Gabrol ♥ +
    L'ambiance était devenue plus lourde. Ça ne dérangeait pas forcément Gabryel. En réalité, il commençait à doucement redouter la tournure des événements. Il fallait écourter cette soirée. Il le fallait car il voyait clairement qu'il était... différent, avec Raol. Ses pensées à son égard étaient insultantes, pourtant il ne réussissait pas à lui lancer la moindre remarque acerbe. Il se montrait attentionné. Il se sentait faible. Ça le dégoûtait. Il ne saisissait pas pourquoi il se comportait ainsi avec l'éossien.ne. Enfin, ça se saurait si le noble arrivait à comprendre ses propres agissements.

    Ces derniers temps, il avait la désagréable sensation de ne plus se reconnaître. De ne plus être lui. Ou tout du moins ce qu'il pensait être « lui », puisqu'en réalité il se surprenait de plus en plus. Il se pensait fort, confiant, insaisissable mais il croyait être à cet instant tout le contraire. Il a suffit qu'une foutue grenouille et qu'un bel homme basané arrivent dans sa vie pour tout chambouler. Le général remettait la faute sur eux, refusant de croire que tout cela pouvait venir uniquement de lui. Et pourtant, c'est bien lui qui est revenu en boucle vers Raol. C'est bien lui qui se joue de Klaus pour tenter d'aller mieux. Tout cela ne rimait à rien. Il fallait qu'il s'en aille et vite... Il ne faisait qu'aggraver son cas. C'est tout du moins ce qu'il pensait.

    Raol était déstabilisé.e. Iel avait été surpris.e du comportement surprenant du militaire. Et il y avait de quoi. Gaby croyait le sentir mal à l'aise. Il croyait qu'iel le rejetait encore, cette fois sans user de mots durs. C'est ce dont il se persuada en l'entendant grommeler qu'iel allait rentrer chez ellui. Oui, c'est mieux comme ça. C'est mieux que tout s'arrête là. Lunatique, incertain, peureux, le caldissien était bien difficile à cerner. Il ne savait clairement pas ce qu'il voulait. Ou alors, il le savait mais avait peur de se faire recaler.

    Si lea Zeteki avait perdu son assurance et son ton mielleux, il en était de même pour le Venomania. Iels ne paraissaient plus si fier.ère.s dorénavant. Dans tous les cas, le bleu était content de la décision de saon interlocuteur.rice, il souhaitait fuir cette situation le plus rapidement possible avant d'à nouveau être prit... « d'affection »... pour cet énergumène. Il pouvait, non il devait, lea raccompagner jusqu'à l'entrée des quartiers éossiens. Il ne voulu pas insister. Et de toutes façons, même s'il l'aurait voulu, le regard insistant de Raol l'aurait fait changé d'avis.

    Iel m'aurait fait changer d'avis. Avec un seul regard. Depuis quand iel avait ce pouvoir sur moi ? C'est quoi ce délire...

    La rainette était tendue. Gabryel l'avait aisément remarqué. Il commençait à lea connaître, maintenant. Vite fait. Trop occupé à déprimer intérieurement sur le fait qu'il se sentait profondément minable d'être aussi faible face à... ellui... il ne fit pas forcément attention au silence gênant qui s'était installé. Le caldissien se questionnait intérieurement en ignorant son entourage. Réveillé de sa réunion mentale par la voix de la grenouille, il lui porta immédiatement toute son attention.

    Bon sang. Pourquoi je saute autant sur ellui dès qu'iel parle ? Je m'en fiche, d'ellui. C'est juste que voir quelqu'un en détresse, c'est bizarre pour moi. Ça aurait pu être n'importe qui. Ça change rien que ça sois ellui. Et puis c'est quoi cette question ? Iel me déteste. Pourquoi iel fait semblant de s'intéresser à quelque chose me concernant ? Et puis pourquoi ça me fait plaisir, d'abord ?

    Lui jetant un petit regard en ayant un demi-sourire en coin, il lea vit lever les aux ciel tandis qu'iel enchaînait sur ce qui semblait être une énième confession.

    Arrête de me parler de toi. Arrête de me donner encore plus envie de t'écouter. Arrête tout. Va-t-en et ignore moi jusqu'à la fin de ta vie.

    Sa phobie lui hurlait de lui cracher ça à la figure, mais même si la force de celle-ci était d'une puissance inégalable... il ne pouvait définitivement pas se résoudre à dire ça. Il est trop lucide pour ça. Mais honnêtement il commençait à se demander ce que Raol pouvait bien attendre de lui. Après tout, ellui agit de façon à avoir quelque chose en retour. Gaby était déçu de se rappeler de ça. Il ne pensait absolument pas l'animorphe capable d'avoir changé de façon de penser pour une nuit. La nymphe soupira, lasse, et plongea ses mains dans les poches de son pantalon, fixant la route qu'ils empruntaient.

    « Mis à part Bjorn, non, personne ne m'attend. Pas ce soir, en tout cas. »


    Oui parce qu'il y avait des soirs où Klaus restait chez lui, mais généralement il ne sortait pas lorsque le diplomate était là. Ils passaient du temps ensemble. Ne se séparaient que peu. Déglutissant, il savait ce qu'il allait répondre à la seconde remarque de lae joaillier.ère. Baissant un peu les yeux vers ses bottes, il ne lança aucun regard à Raol et se contenta de hausser les épaules en reprenant la parole :

    « C'est l'inverse pour moi. C'est le fait que ça sois si vide qui rend autant pénible le fait de rentrer. »


    Ouais, il se sentait quand même vachement seul. Une si grande demeure pour une personne et son loup de compagnie. A quoi cela servait, sérieusement ? Le fait que ça sois aussi luxueux et calme ne faisait qu'accentuer le fait qu'il s'y sente seul. M'enfin, c'est un problème de riche, lea Zeteki doit trouver ça idiot... non ? Gabryel réfléchit aux paroles de la grenouille. Alors comme ça rentrer chez lui l'embêtait ? Certainement parce que la personne qui vivait avec ellui devait l'énerver... Pourquoi ne lâchait-iel tout simplement pas l'affaire ? C'est ce que se demandait le militaire qui avait l'habitude de se détacher des gens qu'il n'appréciait pas ou plus aisément. Si quelqu'un l'ennui, il le supprime de sa vie, c'est tout. Qu'importe l'importance qu'il avait pu avoir pour lui. Mais tous ne réfléchissaient pas comme lui, il en avait conscience. Et de ce qu'il avait comprit, Raol parlait de son parent, ça compliquait les choses.

    « Alors ne rentre pas. »


    Lâcha-t-il soudainement, sans forcément le vouloir. C'était sortit tout seul et c'était sans doute très maladroit, mais au moins c'était sincère. Enfin bon, sa phrase sonnait clairement comme un : « Reste encore un peu ». Se raclant la gorge pour faire comprendre qu'il allait continuer, il reprit, tentant de rattraper sa gaffe :

    « Non, oubli, c'était stupide comme remarque. » Et surtout déplacé. « Bon, c'est bientôt le moment des adieux hein ? Tu m'as très clairement fait comprendre au fil de nos anciennes discussions que tu ne souhaitais pas faire copain-copain. C'était juste pour ce soir, c'est ce que tu devais penser. Dans ce cas... »

    Gabryel s'est stoppé. Il faisait face à Raol, de toute sa hauteur, et afficha un léger sourire avant de lui demander, dans un dernier élan de sympathie :

    «... Dis moi, je t'ai fais changer d'avis ? »


    Allez, rejette moi une dernière fois qu'on en finisse. Que je puisse enfin arrêter de flipper.

    C'était comme s'il lâchait l'affaire, laissant la décision finale à lae Zeteki, se dédouanant de toute responsabilité. Il était fatigué. Atrocement fatigué.
    kyro. 017 ldd

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    La nuit, tous les débiles sont gris


    Avec
    Gabybine



                

    Coucou c'est le retour du pavé emo-dépréssif.

    C'est la conclu sans aucun sens de Rara. Mood : https://ci.memecdn.com/9759705.jpg

    Raol a l’impression d’avoir aperçu les première lueurs de l’aube, depuis le mur. La nuit sera très courte. Au moins, dans ce genre de situation, iel est trop crevé pour emmerder qui que ce soit. Cela ne retirait pas que Raol était encore très morose, mais c’est normal, vu l’heure. Certainement que Gabryel n’est pas en reste à cet égard, surtout pas quand la grenouille lui sort des questions quelque peu badantes. La réponse que lui donna le caldissien surpris néanmoins lea Zeteki. Cela faisait sens que le général n’ait pas de mal à trouver des personnes qui voudraient partager son lit pour une ou plusieurs nuits. Il maniait les mots, avait un sourire de façade qui devaient envoyer du rêve à bien des midinettes (hommes, femmes et enbies) et en bref, le physique pour plaire. Raol n’allait surement pas faire la morale à l’autre sur la manière dont il flirtait avec les gens afin de les ramener jusqu’à sa chambre. Ce serait l’hopital qui se fout de la charité, sachant que quand iel le veut et est assez en forme, la grenouille n’est pas en reste, niveau belles paroles en l’air. Tant que c’est entre adultes consentants, on fait bien ce qu’on veut. Bon, cela n’excuse pas de briser des cœurs ou de simplement manipuler les autres, hein.

    Des fois, Raol se dit qu’un animal de compagnie comme Bjorn qui nous aime inconditionnellement et qui attend toujours notre retour, ce doit être agréable. Bon, Raol déteste les chiens et les loups pour sa part et trouverait étrange d’avoir un reptile ou un amphibien de compagnie vu son espèce à ellui.

    Enfin. J’aime bien les chats. Mais je ne crois pas qu’eux m’aiment trop.

    En dehors des animaux, que disait Gabryel n’était pas très joyeux. Enfin, l’animorphe n’était pas triste pour lui. Simplement, c’était un peu la pitié, de se sentir seul au point qu’on ne peut s’empêcher de combler le vide avec la première personne qui passe…

    Enfin… ça m’arrive aussi.

    Peut-être que Raol ne devrait rien dire. Mais dans son esprit, c’était évident qu’en vivant dans une maison immense avec pleins de pièces superflues, on ne pouvait pas se sentir bien. Oh, il ne plaindrait sûrement pas l’autre, d’ailleurs, iel avait plutôt envie de lever les yeux au ciel.

    Ohlala, le pauvre général, il est bien malheureux dans son enooooorme palace de gros riche avec 500 serviteurs qui lui lavent les pieds tous les matins et ses 20 amant.e.s qui lui bavent dans l’oreille dès que les oiseaux chantent.

    Raol n’en rajouta pas. L’autre devait sûrement se douter de ce qu’iel pensait à cet égard. Ce n’est pas que lea Zeteki ne connaissait pas le « vide » dont l’autre parlait. Ne connaissait pas la solitude. Bien au contraire. Mais, effectivement, leurs raisonnements et leurs vécus à cet égard étaient différents. Mais tous deux s’y complaisaient d’une manière ou d’une autre, car aucun.e ne voulait se remettre en question.

    La nouvelle intervention que Gabryel stoppa net Raol alors qu’iels atteignaient l’entrée des quartiers eossiens.

    Qu’est-ce qu’il… quoi ?

    La grenouille planta son regard doré dans  les yeux de son accompagnateur.

    « Ne rentres pas »… ? Qu’est-ce que…

    « …Hein ? Mais pour faire quoi ? »

    Le général changea très vite de sujet, visiblement embarassé. Raol ne voulait même pas savoir ce que l’autre avait voulu insinuer. Mais, s’iel avait su, iel aurait un peu insisté au lieu d’oublier, car ce qui vont ensuite était beaucoup, beaucoup moins plaisant aux oreilles de la grenouille.

    « J’ai rien compris. »

    Grogna lea plus petit.e après la première partie du baratin de son interlocuteur. Mais, c’est pas ce qu’iel n’avait pas entendu la fin. L’autre lu iavait reparlé de leurs anciennes entrevues, apparemment,  des choses sur le fait que Raol avait refusé de se lier d’amitié avec le caldissien dans tous les cas, que cette soirée n’allait résulter en rien de nouveau pour ce qui est de leur relation…

    Pourquoi il revient là-dessus maintenant. Je croyais que c’était clair.

    Mal à l’aise, la grenouille se tendit légèrement et continua scruter le moindre geste esquissé par le plus grand qui s’était rapproché, plus sérieux que jamais.

    Oh purée. Qu’est-ce qu’il va me baver, encore.

    Gabryel avait l’air extrèmement sollenel, d’un coup et… bon, sa posture était limite menaçante, comme s’il avait envie que Raol lui dise ce qu’il voulait entendre. Finalement, il lui demanda juste s’iel avait « changé d’avis ».



    Ah, bah oui. Après tout, pourquoi aurait-il fait tout ça si ce n’est pas pour se faire bien voir au final.


    « Tsss… évidemment… v'la t'y pas le retour du général ouin-ouin. »

    La grenouille resserra son poing avec force. Elle avait envie d’envoyer un sourire ironique à l’autre, mais ne garda qu’un visage neutre. Son regard se fit plus dur. Iel ne pouvait pas dissimuler une pointe de déception.

    « C’est vraiment aussi facile, d’habitude ? Vous voulez quoi, en fait, que je vous fasse un poème sur votre incroyable et généreuse personne qui a aidé une pauvre victime eossienne ? »

    Si vous voulez des rimes, je ferais bien attention à les faire en « -ite », pour « sale con de militaire riche hypocrite ». Ah oui, et aussi tête de bi-  

    « Vous avez vraiment l’habitude que tout vous tombe tout cru dans le bec, hein… ? Vous croyez qu’il suffit de ça, pour que je-- pour que je change d’avis pour que vous dormiez bien la nuit ? »

    Moi ou n’importe qui, peu importe.

    Raol n’était même pas certain.e du sens des paroles de Gabryel. Son ton était, étrangement, peu agressif et rabaissant. Iel se calma en poussant un long soupir exaspéré. Mais sa démarche de « ouin, ouin ouin, je viens de te dire que je suis seul et malheureux toi au moins dis-moi que tu me laisses une chance sinon je vais vraiment être encore plus mal » lea faisait suinter d’agacement. Après un court silence, Raol se rendit compte qu’iel n’avait même pas envie de s’énerver. Iel n’avait pas peur de l’autre et se détendit. Iels étaient vraiment pathétiques et ne faisaient que s’enfoncer un peu plus l’un.e et l’autre dans leur hypocrisie et leurs faiblesses respectives. Les faiblesses qu’iels détestaient tant. Plus les secondes passaient, moins la grenouille se sentait menacée et… iel ne comprenait pas pourquoi l’autre se comportait ainsi tout d’un coup. Pourquoi il retournait sa veste comme ça. Mais, quelque part… la grenouille avait la sensation que ce qui s’était passé ce soir, ce n’était pas de la comédie.

    Il m’a réconforté. Il m’a fait vivre une soirée beaucoup moins pire que ce que j’aurais cru. Je ne sais même pas si… si j’aurais survécu, ce soir, sans lui.

    Et juste pour ça… Raol ne pouvait s’empêcher de donner le bénéfice du doute au général. D’autres longues secondes passèrent. La grenouille cligna plusieurs fois, doucement, des yeux. Ses pupilles qui s’étaient allongées revinrent à leur taille normale lorsqu’elles rencontrèrent à nouveau les iris violets de Gabryel. Petit à petit, un sourire se forma sur le visage de lea Zeteki. L’autre savait, maintenant, que ses stratégies habituelles ne marcheraient pas. Mais… ce soir, Raol s’était un peu amusé. Avait aperçu quelque chose de… quelque chose qui ne lui sortirait pas de la tête de si tôt. Il était trop tard pour le moment, mais… une autre fois, iel était curieux.se de ce qui était encore à découvrir. C’était… le changement, c’était moins effrayant, quand on regarde le ravin à franchir à deux et qu’on en plaisante, d’une certaine manière.

    Le sourire de Raol resta encore quelques instants. Iel cherchait ses mots.

    « J’ai pas décidé. »


    Le jury est encore en train de débattre de ce qu’on pourrait bien faire de vous, général ouin ouin. Je ne changerais probablement pas d’avis, cela dit. Pas comme ça.

    « Allez vous coucher. Vous avez une sale gueule. »

    Fit finalement Raol avant de se retourner et de marcher en direction de sa maison. Juste avant de franchir les arches marquant le début des quartiers éossiens, la grenouille se retourna une dernière fois, un sourire plus provocateur aux lèvres.

    « Bonne nuit, Gabryel. »

    Un clin d’œil et un rictus des plus suffisants plus tard, lea Zeteki avait disparu.e. C’est ainsi que se termina cette étrange nuit. La grenouille ne put dormir que quelques heures avant de repartir au travail. Iel ne re-croisa pas le général tout de suite, mais… Raol savait que l’occasion se reproduirait.

    Toute façon, il a besoin de moi pour se faire insulter.

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    la nuit tous les débiles sont gris. avec Gabrol ♥ +
    Plus le silence durait, plus l'ambiance devenait atrocement pesante pour le général d'habitude si confiant et à l'aise dans n'importe laquelle des situations. Étonnamment, il ressentait la gêne lui serrer le cœur et lui retourner l'estomac. Il n'avait guère pour habitude de se retrouver ainsi face à quelqu'un qui pourtant n'était pas important à ses yeux. Pourtant ce sentiment négatif ne faisait que croître, lui compressant un peu plus la cage thoracique à chaque seconde passée sans le moindre son. Gabryel avait la sensation que plusieurs minutes s'étaient écoulées, mais en réalité il n'y a eu que très peu de temps entre la fin de sa tirade et le début de la réponse abrupte de la grenouille.

    Raol répondait comme iel l'avait toujours fait. Et dans un sens, cela rassura un peu le militaire. Non pas qu'il appréciait l'insolence de saon interlocuteur.rice -car après tout, pour une fois, c'était assez justifié-, mais le fait qu'iel garde son attitude neutre et se renferme lui permettait de rester dans sa zone de confort. Car si iel refusait toutes interactions, alors Gaby n'aurait pas à se confronter à sa peur et il pourrait donc passer aisément à autre chose. Néanmoins, malgré le faciès inexpressif de la rainette, le caldissien cru discerner dans son regard doré une pointe de déception... et cela le toucha, malgré lui.

    Lea Zeteki s'était toujours obstiné.e à lui dire ô combien iel n'attendait rien de sa part, alors lire en ellui une certaine amertume faisait doucement prendre conscience au Venomania que cette nuit ne l'avait pas laissé indifférent.e, quoiqu'iel puisse en dire. Cependant, il avait à nouveau gâché ses chances de faire avancer les choses de façon méliorative. Et il en était satisfait, enfin il se persuadé qu'il en était satisfait. Il avait eu ce qu'il voulait, cela serait culotté de changer d'avis trois minutes après l'erreur.

    La langue de vipère de Raol trancha tout sur son passage, mais Gaby évitait les coups, arquant en sourcil pour faire doucement croire à un désintérêt. Peut-être était-il aussi apathique car il savait que les paroles sèches de l'éossien.ne ne reflétaient que la réalité. Après tout, iel a raison. Le noble a toujours eu tout ce qu'il souhaitait, on lui servait les choses avec une cuillère en or en lui faisant des compliments à foison. Se faire recaler de la sorte, au fond, c'était dur mais c'était ce dont il avait besoin. Quelqu'un qui le confronte sans crainte. Quelqu'un qui le déteste et le lui dit.

    Tandis que les poings serrés de la grenouille se décontractèrent, Gabryel lui lea fixait toujours d'un air détaché, la trogne indéchiffrable, le regard un peu perdu. Il ne savait pas quoi penser de cette situation. Il fallait vraiment qu'il rentre, mais il sentait que cette nuit il n'allait pas fermer l'oeil. Alors il rallongeait le moment, restant silencieux face à Raol, les bras croisés sur sa poitrine, il le toisa et attendit la suite, prêt à recevoir une insulte en pleine face ce qui -franchement- le ferait sourire.

    Mais il constata que le corps raidit de la rainette commençait à se détendre et que sa tronche crispée se mutée pour afficher un rictus tout à fait surprenant. Leurs regards se croisèrent et la nymphe nota dans un coin de son esprit que les yeux de lae Zeteki pouvait se dilater et se rétracter en fonction de son humeur. C'était une information comme une autre, après tout, ça pourrait peut-être lui servir un jour.

    Et le verdict tomba.

    Iel ne sait pas. Iel n'a pas décidé. Pas encore. Gabryel ne s'attendait pas à ça. Haussant mollement des épaules, feignant l'indifférence, il gardait néanmoins une attention toute particulière sur Raol alors qu'ils allaient enfin se séparer après cette nuit plus que mouvementée. Pour une fois, le Venomania décida de ne pas ajouter quoique ce sois. Il était trop fatigué pour répondre avec espièglerie et allait sans doute s'enfoncer encore plus dans sa connerie, alors le silence était la meilleure solution.

    Riant doucement à la remarque de la grenouille en lui lançant un « Parle pour toi. » qu'il n'est même pas sûr que l'autre ai entendu, il le regarda s'éloigner vers le quartier éossien. Les bras le longs du corps, il se sentit un instant impuissant face à cette scène. D'habitude, il ne laisse jamais repartir de la sorte quelqu'un après une telle soirée. Mais ce n'était pas la première fois que ses habitues étaient remises en question avec lea Zeteki, ça ne le surprenait presque plus.

    Alors qu'il allait faire demi-tour, il vit la silhouette de Raol se tournée et après un léger clin d'oeil iel lui souhaita une bonne nuit, l'air presque provocateur.rice. Imitant son sourire, il posa une dernière fois pour aujourd'hui son regard améthyste sur ellui et leva légèrement la main en signe d'au-revoir tout en lui répondant assez fort pour qu'iel puisse l'entendre, mais en diminuant le volume sur la fin de sa phrase :

    « Bonne nuit à toi aussi, foutue grenouille. Et... Merci. »

    Et il rentra chez lui. Remontant la ville pour atteindre ses quartiers nobles. Peuplé mais si vide. En entrant dans sa demeure, il se demanda un instant si Raol la qualifierai vraiment de palace. Bien triste royaume. Comme il l'avait prévu, il ne réussit pas à trouver le sommeil et dû appréhender la journée qui venait, le visage vieillit par les cernes. Il n'avait pas bonne mine, mais le soleil qui se levait était déjà signe que le travail l'attendait.

    Et au fond, il espérait presque secrètement revoir Raol. Juste pour rire du hasard qui les réunira encore d'une façon bien singulière.
    kyro. 017 ldd

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